La Hase Et Le Rapace - 6
Les pas dEvelyne sont ceux dune souris, petits et rapides. Petits parce quelle a trouvé lespacement idoine pour éviter que le plug ne la gêne et (ou), ne lexcite. Rapides parce quil lui faut suivre lhomme, qui se soucie fort peu des désagréments quelle subit. Elle trottine donc à son côté tandis quil avance dun pas vif. Il lui a interdit de prendre son sac et a exigé ses clés. Même si elle le voulait, elle ne pourrait pas rentrer chez elle sans lui en demander la permission. Elle le suit donc comme un chien servile suit son maître et, parce quelle est fière, elle allonge le pas. Fatale erreur. Le plug lui dispense aussitôt une onde de plaisir douloureux. Elle gémit. Lhomme la couvre dun regard méprisant.
« Daccord, daccord se dit-elle, désormais, je serai silencieuse. » Et, bravement, elle avance. Elle aimerait bien savoir où elle se rend mais lhomme na pas lintention de le lui dire. Une chose est sure, cependant, ils ne quittent pas le quartier. Elle pensait quils iraient vers Pigalle, cest généralement là quon va quand on veut acheter des objets ou des tenues coquines. Mais non, cest ailleurs quils se rendent. Sa curiosité nen est que plus vive.
Arrivés devant léchoppe dun cordonnier, lhomme stoppe. Il regarde à travers la vitrine et constatant que la boutique est vide, il rentre. En reconnaissant lhomme, lartisan donne un tour au verrou de sa porte, retourne lécriteau qui affirme son retour prochain et invite ses visiteurs à le suivre dans larrière-boutique puis à létage.
Pour Evelyne, cest la caverne dAli Baba ! Des robes, des jupes, des manteaux, des corsets, des chemisiers
toute une collection de prêt-à-porter en cuir. La jeune-femme est fascinée. Elle voudrait toucher mais lhomme larrête dun geste.
- Déshabillez-vous mademoiselle, que ce monsieur puisse prendre vos mensurations.
Ces quelques mots sont comme un direct du droit dans lestomac de la jeune-femme. Elle est blême, son souffle est coupé pourtant, elle obéit.
Lartisan termine son « tour dhorizon » et propose à lhomme de regarder le catalogue. Face à son refus, le boutiquier insiste. Le Maître dEvelyne lui explique quil viendra décider du modèle seul, que, pour le moment, il na besoin que dun collier et dune robe courte et légère. Sans hésiter, le cordonnier en présente une à lhomme qui, dun signe de tête, accepte de la prendre ainsi que la paire de cuissardes qui laccompagne. Evelyne nen montre rien mais elle est ravie. Laffaire du collier va la faire déchanter.
La collection de lartisan recèle de véritables bijoux. Ne serait-ce les décorations érotiques et parfois graveleuses qui les ornent, ils ne dépareraient pas dans une soirée mondaine. Pourtant, lhomme opte pour un collier de chien tout bête, tout moche avec une grosse boucle en alu et un anneau pour accrocher la laisse. Bref, le genre de collier qui crie, à tout le monde, que celle qui le porte est une salope soumise
Lhomme règle ses achats en liquide et fait signe à Evelyne de le précéder. Quand elle passe à sa portée, il la gratifie dune main au cul. Est-ce sa façon de montrer sa satisfaction ?
La nuit est tombée et la jeune-femme frissonne dans sa petite robe. Ils font donc demi-tour et lhomme lui offre un manteau doublé de fourrure. Elle est enchantée de ce cadeau mais il exige quelle soit nue dessous. Le pompon, ce serait quil veuille quelle porte aussi le collier
Il est vingt-deux heures, passées de peu, quand il tourne la clé dans la serrure. Elle retrouve son domicile et la chaleur qui y règne avec un certain plaisir. Force de lhabitude, elle se dirige vers le canapé
Lhomme la stoppe dun claquement de doigts et lui indique le sol.
- Mademoiselle ! (Il parle dun ton solennel). Acceptez-vous de porter ce collier pour la durée du contrat qui nous lie ?
Elle lève les yeux vers lui. Il est impressionnant, lhomme, dans son costume sombre dont le manque de lumière renforce laspect obscur. Et subitement, elle a peur. Cest la troisième fois que lhomme lui pose la question, la troisième fois quil lui offre une porte de sortie honorable sans quelle ait à prononcer le mot fatidique. Ce sera la dernière, elle na aucun doute là-dessus. Alors, elle hésite. Et le silence séternise
Pour le meubler, lhomme reprend la parole :
- En acceptant, vous vous déclarez soumise à ma personne, je serai désormais votre maître et cest ainsi que vous me nommerez. En refusant, vous rompez le contrat, sans conséquence daucune sorte. Je vous repose donc la question pour la dernière fois : Acceptez-vous de porter ce collier en signe dobédience et dappartenance à votre Maître ?
Cette fois, cest décidé, plus de retour en arrière. Elle répond comme on se jette à leau :
- Oui Maître !
Elle retire son manteau et, nue, elle se penche en avant pour poser un baiser sur la chaussure droite de son maître. Lhomme la regarde faire, un sourire satisfait aux coins des lèvres.
- Est-ce là votre façon de me remercier ? Demande-t-il.
Elle nest pas dupe, cette question cache un désir quelle connait bien. Déjà, tout à lheure, dans le square où ils se promenaient, il avait voulu quelle le suce. Elle sétait livrée à cette fellation avec beaucoup de plaisir. Puis il lavait sodomisée, avant de revenir jouir dans sa bouche. Elle avait eu un orgasme bref et violent et elle était prête à refaire le même parcours pour la même récompense
Ce nest quau dernier moment quelle se souvient quelle na pas le droit dagir sans permission et quil lui faut donc la demander. Etrangement, elle qui ne sest jamais privée de tenir des propos salaces en présence des hommes, est intimidée.
- Puis-je vous sucer, Maître ?
Lhomme lui sourit et, dun signe de tête, acquiesce à sa demande. Elle sapproche, fière davoir osé. Etonnée, également, de découvrir cet aspect timoré delle-même. Elle pensait que, malgré son statut de soumise, elle resterait comme elle sest toujours connue : fonceuse. Or, elle se trompait et elle vient de le découvrir. Le fait dabandonner sa souveraineté sur soi-même modifie en un clin dil, votre état desprit et votre façon dêtre. Elle était forte et volontaire, la voici timide et pusillanime. Le pire, dans tout ça, cest quelle sen trouve bien.
Cette conclusion la détend et elle redouble de douceur, de tendresse. Ses lèvres se font plus légères, sa langue plus caressante, sa gorge plus accueillante. Pour le plus grand bonheur de son Maître. Elle aime lui donner du plaisir. Elle lappréciait déjà avant mais, maintenant quelle est à lui, elle éprouve une véritable jouissance quand il use delle. Elle na plus de doute désormais : un jour, il baisera sa bouche et elle jouira
Mais pour linstant, cest lui qui jouit. Et elle avale. Elle se souvient quil y a encore un mois, elle détestait cela. Elle a vraiment changé au contact de lhomme. Elle se demande à quel point les jours à venir vont encore modifier sa façon de vivre.
Lhomme se rajuste et annonce son départ. Il garde les clés pour ne pas la déranger demain matin. Cest du moins ce quil dit. Evelyne, elle, a une toute autre vision de cette captation : il lenferme chez elle.
Il ne lui a laissé aucune consigne pour la nuit. Elle est prisonnière de son propre appartement mais libre, entre ces murs, de faire ce qui lui chante. Elle fait donc un peu de ménage, lave deux ou trois verres oubliés, range quelques objets déplacés et, tombe sur le sac de lhomme.
Son Maître
! Cest si facile pour elle de lappeler ainsi. Ça lui est venu si naturellement quelle se demande si elle nétait pas prédestinée à létat de soumise.
La sonnerie du téléphone vient interrompre ses pensées. Cest lui, elle sempresse de répondre :
- Bonsoir Maître.
- Vous nêtes pas couchée
Vous devriez ! La journée de demain sera longue, je vous veux en pleine forme.
- Jirais dès que jaurai raccroché, Maitre.
- Demain, dès sept heures trente, vous adopterez la position que je vous ai apprise, sur le tapis, au milieu du salon. Cette nuit, vous dormirez nue, dans votre lit. Interdiction de vous toucher.
Avez-vous des questions.
- Oui Maitre, jen ai. Mais elles sont dun autre ordre, pourrais-je vous les poser demain ?
- Daccord, bonne nuit.
Une fois de plus, il ne lui laisse pas le temps de répondre. Elle range son téléphone et part au lit. Elle a limpression dêtre une gamine quon envoie se coucher. Même si elle est seule, elle se sent humiliée.
Sept heures trente. La jeune-femme sinstalle comme demandé, au milieu du salon. A genoux, le dos droit, les mains derrière la tête. Combien de temps va durer cette attente, elle nen sait rien. Elle sest levée assez tôt pour petit-déjeuner et prendre une douche. Elle est bien, détendue, heureuse de sentir ses seins durs de désirs, ses tétons tendus, son sexe humide. Car, elle nen doute pas, il va venir et la faire jouir. Les rêves de la nuit nont pas quitté son corps. Elle est en manque
de sa bite, dans sa chatte, dans son cul
elle pense au martinet qui vient heurter son clitoris
Elle a envie
Sept heures cinquante. Lankylose la gagne. Ses muscles brûlent, ses tétons ramollissent et son sexe sassèche
Pourvu quil vienne vite et la libère de cette position infernale. Elle a lu, hier soir, que certaines soumises devaient la conserver durant des heures entières. Au bout de vingt minutes elle, nen peut déjà plus. Si elle se prosternait ? La position de la prière soulagerait sans doute son dos et ses épaules. Mais elle nose pas. Sil rentrait, juste à ce moment-là
De quoi aurait-elle lair ? Dune tricheuse ! Dune femme sans honneur. Elle sy refuse. Pour oublier son corps, elle se récite la première phrase du discours quelle a préparé sur les choses quelle ne veut pas faire : « Jai lu, hier, certaines choses qui mont déplu et dont je voudrais vous faire part, bien quelles ne soient pas notées dans le contrat. » Cette phrase, elle la marmonne en boucle durant les vingt minutes suivantes.
Huit heures dix. La clé tourne enfin dans la serrure. Evelyne est fière davoir tenu sa position sans faiblir, sans faillir. Lhomme reste à la porte qui se referme sans un bruit. Il tient à la main un sachet de boulangerie, sans doute des croissants. Aucun des deux ne parle, aucun des deux ne bouge. Evelyne vit un martyr, lhomme sourit. Evelyne implore du regard, lhomme entre dans la cuisine.
- Bonjour Demoiselle.
- Bonjour Maître.
- Levez-vous et venez me rejoindre.
Comme elle est soulagée ! Ses bras tombent le long de son corps, ses jambes se déplient difficilement. Elle a un mal de chien à se lever et à tenir sur ses jambes. Elle avance néanmoins. On dirait une vieillarde. Il va vraiment falloir quelle se mette au sport
- Vous allez me servir ! dit-il, sans lui adresser un regard. Je serai sur le canapé.
Elle prépare le plateau, le lui porte, le lui tend
- Je vais avoir besoin dune table
Mettez-vous à quatre pattes !
Cest exactement ce quelle refuse, être chosifiée. Pourtant, elle obéit. Cela ne dure pas longtemps, à peine dix minutes. Cest assez pour avoir la confirmation quelle déteste ça. Quand il libère son dos du plateau, le plus naturellement du monde, elle se relève.
Elle na pas besoin dun dessin pour constater quelle vient de commettre une erreur en se mettant debout, le regard que lui lance son maître suffit pour comprendre. Le sourire quil arbore est lourd de promesses quil aura plaisir à tenir. Cest, à nen pas douter, une lourde punition qui lattend ; mais, comme il sagit, pour elle, dune première, elle ne sait comment réagir.
Après tout, cest à lui de me donner ses directives, nest-il pa le Maître ? Sil nordonne rien, comment puis-je obéir ? Elle décide donc de ne rien faire et dattendre quil manifeste sa volonté. Calmement, elle laisse pendre ses bras le long de son corps et attend.
Il est clair que lhomme napprécie que peu lattitude de la jeune-femme. Peut-être espérait-il quelle sagenouille en signe de contrition ? Elle ne lui fera pas ce plaisir sans en avoir reçu lordre express. Elle reste donc immobile et silencieuse et, plus le silence séternise, plus il est à craindre que la punition soit dure et humiliante. Elle profite de ce temps pour se préparer au pire ; il profite de ce temps pour préparer le pire
Lhomme a bien remarqué combien être chosifiée avait déplu à sa femelle. Il ne se privera pas de lui faire subir à nouveau cette dégradante situation. Mais avant, il va la contraindre à fixer elle-même la première partie de sa punition.
- Vous êtes consciente dêtre fautive, jespère
- Oui Monsieur.
- Vous êtes consciente quune punition simpose
- Oui Monsieur.
- Quel genre de punition pensez-vous mériter ?
- Je lignore Monsieur, puisque je ne connais pas la gravité de ma faute
- Je ne vous demande pas den fixer lintensité, mais den déterminer la nature.
Evelyne rougit, il la encore prise en défaut : bien écouter tous les mots, ne pas se focaliser sur ce qui me préoccupe mais sur ce quil dit.
- La faute étant de nature physique, la sanction devrait être de même nature
- Expliquez-moi cela, je ne suis pas sûr que nous soyons daccord sur la nature même de la faute
Encore une fois, la jeune-femme est prise en défaut. Elle cherche une réponse convaincante tout en se traitant didiote. Le silence dure quelques secondes.
- « Ce qui se conçoit bien
», entame-t-il. Mais je ne vais pas r plus longtemps votre esprit. Votre faute nest pas de nature physique, même si son expression le fut. Elle relève de la désobéissance puisque je ne vous avais pas dit de quitter la position que je venais dexiger de vous. Table vous étiez, table vous auriez dû rester sans indication contraire de ma part. Par la suite, vous mavez appelé « Monsieur » quand vos ordres sont de me nommer « Maître ». Et, à linstant, vous ne mavez plus nommé du tout. Cela double votre désobéissance dun manque de respect caractérisé.
Connaissez-vous lexpression : « faire le beau » ? Cest ce que jattends de vous.
Allez mattendre dans la chambre, au pied du lit. Jespère ne pas avoir besoin de vous dire de quelle façon vous déplacer
Evelyne se met à quatre pattes et se dandine vers la chambre. Elle sinstalle au pied du lit dans la position demandée. Doit-elle tirer la langue comme le ferait sans doute un chien ? Dans le doute, elle ne sabstient pas ; mieux vaut en faire trop que pas assez.
Et lattente commence. Pourquoi na-t-elle pas fait poser de moquette dans sa chambre ? Ce serait tellement plus confortable pour ses genoux. Mais ce nest pas ce qui la dérange le plus, pour linstant. La douleur dans ses genoux, dans ses cuisses, dans son dos, dans ses reins, viendra sinstaller bientôt, elle le sait. Mais pour le moment, cest sa langue qui occupe ses pensées. Cette langue, sortie de sa bouche qui lui interdit de déglutir. Sa gorge sassèche rapidement tandis que sa salive coule sur sa langue et sécrase, sur le sol, en gouttelettes baveuses. Elle sefforce de respirer par le nez. Elle découvre, à son grand dam, que ce nest pas si naturel quand on a la bouche grande ouverte. Les premières distractions lui viennent de ses cuisses, dont les muscles se tendent sous leffort inhabituel et trop souvent répété ces derniers jours. Elle se maudit de nêtre pas sportive. Elle se maudit également de si mal connaître son corps, de lavoir si longtemps laissé agir à sa guise sans lui prêter la moindre attention. Quelle conne !
Sa gorge brûle. Elle panique. Elle a tellement peu lhabitude de commander son corps que tout se dérègle, elle ne sait même plus comment respirer. Elle nen peut plus, elle déglutit. Elle redonne à sa gorge lhumidité nécessaire à sa survie. Tant pis ! Tant pis sil est mécontent, elle ne simposera plus ce supplice. Elle avale avec délice la salive, elle la sent couler sur sa gorge et en éprouve une véritable joie. Elle est en rage, elle lui en veut de ne pas tout lui dire, de ne pas lavoir prévenue des risques, des désagréments quelle allait ressentir. Naturellement, cest le moment quil choisit pour apparaître dans son champ de vision. Le moment où elle est en faute, le moment où elle désobéit parce quelle a abandonné la position exigée, le moment où elle est en colère, le moment où elle hésite à tout lâcher, à se lever et dire « ça suffit ! ».
Lhomme reste sur le pas de la porte à la regarder. Un sourire dont elle ne saurait dire sil est malicieux, sardonique, ou tout simplement victorieux. Elle se lève, prête à renoncer. Mais elle nachève pas son mouvement. Mieux, elle le contrarie pour sagenouiller derechef et reprendre la position. Elle fait le beau, la langue pendante. Elle a honte. Mais ne sais pas de quoi. Est-ce davoir été proche de renoncer ? Est-ce de navoir pas renoncé et de retrouver cette posture qui la ridiculise et fait delle une bête ? Des deux, peut-être ? Des deux, sûrement.
Elle attend, il observe. Espère-t-il quelle rompe le silence ? Espère-t-t-il la prendre de nouveau en faute ? Sa gorge sassèche de plus belle. Elle sait quelle ne résistera pas et quelle déglutira, comme une chienne assoiffée. Le salaud ! Jusquà quand va-t-il la laisser comme ça ? Pourquoi ne dit-il rien ? Elle sent la colère qui remonte, plus puissante, plus dévastatrice. Elle tente de se calmer mais cest au dessus de ses forces. Ses bras, ses cuisses, se mettent à trembler. De rage ? De fatigue ? Toujours la même réponse : les deux !
Lhomme a dû sentir que son exaspération atteint son paroxysme. Sil patiente quelques millisecondes de plus, elle va craquer. Le souhaite-t-il ? Dévidence, non. Puisquil parle, sans cacher son rire :
- Eh bien, jolie dame, on ne sait plus où on en est ?
Il rit franchement, il est sarcastique, vexant, humiliant. Il ny a dans sa voix, ni tendresse ni compassion. Il se moque ouvertement delle. Encore une fois, elle sest fait avoir : faire le beau, cest se comporter comme un chien. Or, un chien ne réfléchit pas, quand il a la gorge sèche, il rentre sa langue et imbibe sa gorge de bave, il se lèche les babines. Bref, il nattend pas quun ordre lui soit donné pour le faire, il agit selon ses besoins primaires. Cest exactement ce quelle aurait dû faire, agir comme un chien, comme une chienne plutôt. Elle comprend que cest cela, sa punition : être déshumanisée. Pas comme elle le fût tout à lheure, quand il la transformée en table, mais dune façon cent fois pire, en étant animalisée. De soumise, elle se sent devenue esclave. Dinstinct, elle devine ce quil va lui ordonner. Elle aura toute la nuit pour shabi à cette nouvelle condition et accepter ce quil attend delle. Elle va dormir par terre, au pied de son propre lit, sans avoir le droit de parler, sans avoir dautre droit que celui de respirer. Elle se sent vaincue, bafouée et elle constate avec dégoût quelle en est excitée.
Elle frissonne. Cest le froid qui la réveillée. La couverture dans laquelle elle est enroulée ne suffit pas à masquer les frimas de lautomne. Comme elle ne sait que faire et quune fois de plus, il ne lui a laissé aucune consigne, elle se déplace jusquà la cuisine et prépare le café. A-t-elle le temps den avaler une tasse brûlante avant quil se réveille. Elle nen sait rien et sen fiche, elle a trop froid pour résister. Elle rince sa tasse avec un filet deau et la range sans faire de bruit. Il était temps, il se réveille et déjà, revendique son dû : une tasse de café accompagnée de deux tartines.
A défaut de savoir comment se présenter à lui, elle sy rend à genoux, le plateau à bout de bras.
Il tapote le lit à la place où elle doit poser le plateau puis lui sourit en sétirant. Il a bien dormi, lui. Pas comme elle !
- Tu peux te lever, lui dit-il. La punition est terminée.
Prendre garde, surtout ! Faire bien attention à ne faire que ce quil attend delle. Elle se met debout et adopte aussitôt une position humble, les jambes écartées et le visage tourné vers le sol, les bras le long du corps. Lhomme apprécie et le lui dit. Il sexprime doucement, sans cette intonation désagréable de la veille au soir.
- Jespère que tu as enfin compris ce que jattends de toi : une obéissance totale. A chaque ordre te commandant quelque chose correspond un ordre qui y met fin. Si cet ordre ne vient pas cest que tu dois poursuivre. Si par extraordinaire, la tâche que je taurais assignée est vraiment terminée, tu prendras la position dattente, là où tu te trouveras. Cest la seule initiative qui te soit autorisée. Nous en avons parlé durant la discussion sur les termes du contrat, je naurais pas dû avoir à revenir dessus.
Maintenant, je vais me lever, agenouille toi.
Lhomme se lève, elle sagenouille. De là où elle se trouve, elle ne voit quune chose, son sexe. Il est bandé et lourd de désirs. Son ventre réagit aussitôt : elle mouille ! Elle ressent un besoin impérieux de sentir en elle la colonne de chair mais il est évident quelle naura pas satisfaction. Pas tout de suite du moins.
Lhomme avale son café comme on se débarrasse dune corvée, fait une grimace quelle ne peut pas voir et se dirige vers la salle de bain.
Linquiétude envahit Evelyne. Lhomme la déjà abandonnée toute la journée de la veille et une partie de la nuit, va-t-il refaire la même chose aujourdhui ? Hier, cela pouvait sexpliquer, elle était punie. Mais aujourdhui, elle se sentirait grugée, volée sur le temps de leur contrat
Elle écoute couler la douche et imagine toutes les coquineries auxquelles elle pourrait sadonner sil lavait invitée. Mais la douche coule et il ne requiert pas sa présence. Elle se morfond tout en apprenant la patience. Finalement, se dit-elle, être soumise, cest semmerder les trois quarts du temps
La douche, par bonheur, est de courte durée. Cest un homme, il ne fait pas de fioritures, il se mouille, se lave, se rince et sort pour se sécher. Parfait pour elle. Dautant quil revient plus vite quespéré. Il est trempé et son érection est encore de belle taille. Elle séclaire dun sourire intérieur. Lhomme lui demande de le sécher avec sa langue. Elle en frémit. Lentement, elle commence par ses pieds, puis ses jambes. Elle laisse de côté la partie centrale pour soccuper du torse puis du dos de son Maître. Elle entame du haut pour descendre. De face, elle sinterrompt au niveau du pubis. De dos, elle poursuis le voyage. Enfin, elle attaque son entre jambes. Elle le fait dune langue douce et légère. Elle soccupe dabord des bourses quelle capture entre ses lèvres et suce intensément. Elle sent, contre sa joue, la verge qui se tend. Elle savoure cet instant juste avant de gober, une à une, chacune des gouttes qui parsème la queue. Et puis elle se met à lécher, presquavec dévotion, le membre turgescent. Elle prie, inconsciemment, quil veuille quelle le suce. Elle imagine déjà la tige qui coulisse dans sa bouche, coincée entre ses joues, sa langue et son palais. Elle en meurt denvie mais nest pas dans une situation où elle peut demander. De la main droite, elle se met à masser les couilles lourdes et velues tandis que sa langue sagite de plus en plus langoureusement sur le sexe dressé. Chaque seconde qui passe augmente son désir de le prendre en bouche mais lordre ne vient pas. Alors, dépitée, frustrée, elle sinterrompt et prend la position dattente. Cela, peut-être, le fera-t-il changer davis.
Il nen est rien. Lhomme désigne dun geste ses vêtements qui traînent à terre et invite la jeune-femme à les lui donner. Il shabille, comme si de rien nétait et lenvoie se laver à son tour.
A son retour, elle découvre sur le lit une tenue quelle ne connaît pas. Elle shabille et sur un geste de son Maître, tourne sur elle-même pour lui montrer leffet quont sur elle, les vêtements.
Il est satisfait.
- Viens, nous sortons, dit-il.
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