Le Chantier (40)

Nous avons cherché Nadia et moi dans ma maison des plaisirs et nous avons fait chou blanc, pas de statuette ou autre fresque la représentant qui ouvre une porte ou un objet secret me livrant un troisième trésor.
Des trésors nous en avons déjà trouvé deux et avec les biens immobiliers qu’ils représentent ma vie est assurée jusqu’à la fin de mes jours.
Hier avant de repartir, je me suis baignée et comme je le fais depuis que je suis petite, j’ai nagé en apnée.
Vers deux heures du matin je me suis réveillé d’un coup et je suis parti seulement revêtu de mon manteau de fourrure pour confirmer l’impression que j’avais eue.

Je viens d’entrer et m’étant dénudée, je plonge directement dans l’eau qui à cette heure malgré sa bonne température me saisit.
Si quelqu’un avait la possibilité de me voir plonger en pleine nuit, il penserait que j’ai fait sauter les plombs surtout en plein mois de décembre alors qu’il gèle dehors.
La lumière ambiante est suffisante pour que je valide dans mon esprit, ce qui m’a réveillé, au fond par rang de trois, six hublots la tapissent.
Des hublots comme des lampes pour faire un éclairage de fond.
Je remonte et j’essaye de penser où ces hublots peuvent aboutir.
Le système d’épuration semble se trouver vers la pièce technique et la cave doit être sous l’appartement, il semble qu’aux dessous de la piscine il y est une pièce.
Question que je me pose par où entré.
Je passe un des peignoirs que les filles ont pris l’habitude de changer et je descends.
Je vais dans la cave, les croix les cages et le Jacuzzi me rappellent les bons moments où j’ai découvert ma vraie sexualité.
Mais le mur pouvant correspondre à cette pièce est bien lisse.
Je manque de passer à côté de la réalité en remontant, mais à la moitié des marches je prends conscience qu’il y a une pièce que ni Nadia ni moi n’avons pensé à visiter, la chaufferie.
La chaudière est très grosse et je pense qu’il faudra que je pense à la faire contrôler par Christian et Petrov.


Comme de nombreuses femmes j’ai peu le sens de l’orientation et je regarde du mauvais côté.
Heureusement, la chaudière redémarre, ce qui me fait peur et me fait me retourner, sur l’autre mur une fresque comme celle du dessus s’offre à moi.
Sachant que souvent les carrés de faïence qui la compose ont un bouton, je le trouve rapidement et j’ai la joie de voir une niche s’ouvrir.
Elle est là, Aphrodite bien plus petite que les autres.
La tête bouge et j’arrive à trouver les trois tours à faire, ce qui déclenche l’ouverture d’une porte très épaisse, je la tire et j’ai légèrement peur d’entrer.
Un bouton me permet d’allumer une lumière tamisée.
Je manque d’avoir un arrêt cardiaque, face à moi un couple me regarde, mais rapidement je vois que ce sont deux mannequins de cire habillés comme un couple de mariés.
En m’approchant je m’aperçois que les têtes ont les miens et ceux de Pierre.
Incroyable, même la robe de mariée est la copie conforme de celle que je portais le jour de mes noces avec Gaétan.
À côté d’eux une table avec écrans télé et ordinateur ainsi que des boîtes numérotées.
Sur cette table une enveloppe avec écrit.

« VALERIE ».

En levant la tête je vois la luminosité donnée par les hublots dans la piscine.
Enfin, ou suis-je, dans une cave voutée avec autour de moi de nombreux casiers rempli d’un côté de bouteilles individuelles et de l’autre des boîtes en bois avec certainement des grands crus.

Je m’assieds et j’ouvre l’enveloppe à mon nom sous le regard de ma statue de cire.

• Valérie, si tu ouvres cette enveloppe, c’est que j’ai quitté cette terre et que le notaire de Toulouse t’a donné mon testament officiel pour donner le change, maintenant c’est le vrai testament entre toi et moi que je suis en train d’écrire.
Pour commencer, va fermer la porte, car cette salle est gérée par l’ordinateur et dans quelques minutes une alarme va se déclencher sur celui de la mairie et dans la maison où j’habitais ainsi qu’ici, pour maintenir la luminosité, la température et surtout l’hygrométrie qui permet à ce que je considère comme mon plus beau trésor soit protégée.


Il est vrai que j’ai eu peur des mannequins et que je l’ai laissé ouverte.
Je la ferme et je reviens à la table pour reprendre la lettre.

• Devant toi, un bouton rouge appuis dessus.

Je le fais et les écrans s’allument.

• Ouvre la boîte marquée numéro 1 et prends le CD1, place le dans le lecteur.

Sur l’écran de télé démarre un film avec des images qui sautillent.
Une petite fille joue dans un parc avec un petit garçon nettement plus grand qu’elle, elle tombe et se blaise au genou, le petit garçon la relève, lui frotte le genou avec sa main et comme elle pleure, il a un geste incroyable, il lui donne un baiser d’ sur la bouche.
Le film continu deux minutes ou les minots marchent main dans la main.
Je reprends ma lettre.

• Voilà ou tout à commencer entre nous Valérie, c’est se baiser qui a conditionné ma vie.
Tu étais très jeune et c’est moi Pierre qui dans ce parc t’a consolé après ta chute.

Il est vrai que cette petite fille me ressemble et dans le fond de ma mémoire à part le manteau tout neuf que mes parents m’avaient acheté malgré nos faibles moyens, j’étais trop petite pour en avoir le souvenir.

• Nos mamans se rencontraient dans ce parc et nous avons joué un été filmé par ma maman qui venait de gagner une caméra 8 millimètres gros lot d’une tombola pour la fête paroissiale d’où le film de mauvaise qualité que j’ai retrouvé dans une malle en fer et fait numériser.
Mets, le CD2.
Bien tu peux voir ta vie défilée au fil des années où je t’aimais en silence sans jamais osé t’aborder pour te le dire.

C’est incroyable, je me retrouve à la distribution des prix de mon école ayant reçu le prix d’excellence et le prix de camaraderie.
Mes seins commencent à pointer sous mes tenues de plus en plus sexy sans jamais savoir qu’un garçon un peu plus vieux que moi était secrètement amoureux sans venir me le dire.

• Toutes ces photos nous amènent aux dernières de ce CD où tu sors de chez tes parents et où le jeune homme que je suis devenue arrive devant chez sa belle dans sa voiture qu’il vient d’acheter avec sa première paye.
À ses côtés un bouquet qu’il a enfin décidé à offrir à celle qu’il aime secrètement depuis tant d’années et ainsi renouer le lien avec la petite fille qui a la suite de ce premier baisé d’ céla définitivement son amour.
La dernière te montre dans les bras de Gaétan quand vous vous êtes arrêté près de ma portière et ou tout à votre amour vous vous êtes embrassé et ou mes oreilles ont entendu le serment que vous vous faisiez de vous aimer jusqu’à la fin de la vie rejetant mon propre amour aux oubliettes.

La vie est drôle, la timidité de Pierre et un baiser à une petite fille aurait pu orienter ma vie différemment.

• A ce point du récit de notre vie, plutôt de ma vie, puisque tu y es rentré petite sans jamais savoir l’amour que je te portais qu’un concours de circonstances m’a provisoirement éloigné de toi.
Mes parents sont morts dans notre maison près de la forêt dans un incendie où les pompiers m’ont sorti juste avant que les flammes laissent qu’une partie des murs debout et surtout la cheminée en pierre.
Mon père était un forestier qui est mort sans le sou alors que dans cette cheminée que j’ai abattue pour éviter les accidents, j’ai trouvé une grande boîte métallique avec un paquet de billets de grosses coupures.
Je suis sûr qu’aucun souvenir d’un fait ayant marqué notre village reste dans ta mémoire.
Au bureau de tabac un billet de la loterie nationale avait été validé et aucune personne n’était venue chercher le gain.
Une lettre de mon père dans la boîte m’a donné l’énigme, lui qui était toujours resté dans sa forêt était monté à la capitale et avait redescendu son magot dans un simple sac à provisions.
Il était le bon copain avec qui ses potes aimaient boire un verre le soir et il avait caché l’argent de peur de perdre leur amitié ayant peur qu’ils ne le considèrent comme un nouveau riche.

Là encore, un vague souvenir de cette histoire m’interpelle sans vraiment en avoir une idée claire.


• C’est à cette époque que je me suis intéressé à la politique et à l’alcool pour noyer mon chagrin le jour où tu as épousé Gaétan.
J’ai acheté une première bouteille de vin d’un grand château bordelais et cette bouteille m’a évité de finir alcoolique, car je la regardais sans l’ouvrir.
J’en ai acheté plusieurs autres que je gardais dans mes deux pièces.
Très vite, ma fortune et les crus différents que j’achetais mon posé problème et comme j’avais repris l’habitude de venir te photographier aux abords de ta villa où tu me faisais voir l’étendue de ton bonheur que tu trouveras dans le CD3 et 4 issu de cassette DVD que j’ai là encore numérisée avec le matériel que je me suis acheté plus tard.

Je les places dans le lecteur et en accéléré sous un angle qui semblait être depuis le terrain couvert d’herbes folles où je me trouve en ce moment, je vois ma vie défilée.

• Tu as remarqué que c’est sur cette friche que j’ai achetée pour une bouché de pain que j’ai fait construire cette maison.
Si tu as été dans ma maison près de la mairie, tu as vu les machines qui m’ont permis de fabriquer tous les mécanismes d’ouverture et de fermeture de mes caches jusqu’à cette cave.
J’ai eu l’idée de construire cette cave voûtée pour y mettre ce que je considérais comme mon seul trésor, mais en même temps la frustration de te voir heureuse m’a fait perdre la tête et j’ai construit la salle où je prenais un malin plaisir à faire souffrir toutes celles que j’ai approchées.
Mon aversion pour les femmes a été amplifiée au moment où une jeune fille que j’ai voulu aimer pour t’oublier s’est moquée de moi lorsque je lui ai montré ma petite bite.
Elle a épousé le pharmacien, mais un jour je me suis vengé en en faisant ma maîtresse connaissant des secrets qui l’ont dissuadé de me résister.
Il est difficile d’écrire notre vie d’une façon cohérente, mais tu peux voir que lorsque cette maison a été finie avant que la végétation devienne un problème, car elle me cachait une partie de ta vie, j’ai filmé beaucoup de tes ébats avec ton mari lorsqu’il te faisait l’amour les fenêtres ouvertes.
Ma carrière politique a commencé à prendre son essor grâce à l’argent que je pouvais injecter dans mes campagnes et comme de plus l’argent appelle l’argent ma fortune devenait chaque jour plus grosse.

Incroyable, je remets les CDs en marche et il est vrai que je vois mes s grandir et certaines fois je suis les cuisses écartées à me faire pilonner par mon mari dans notre chambre fenêtre ouverte.
Je peux me voir le pomper jusqu’au moment où pendant un été pour la première fois je vois la piscine construite et que ce sont des jeux amoureux dans l’eau ou sur un des transats ou je me fais prendre en levrette.
Pierre a eu la décence de couper les images dès que mes s apparaissent, seuls mes ébats amoureux avec mon mari semblaient l’intéresser.

• Valérie, je te laisse à penser les pignoles que je me suis tapées devant ces images qui me montraient ma bien-aimée faire l’amour alors que si j’avais eu le temps de te demander en mariage le jour où je suis venue avec mon bouquet de fleurs te dire que depuis que nous étions petits, je t’aimais, c’est moi qui aurais eu la chance d’être à la place de Gaétan.
La cave où tu te trouves m’a permis de ranger tout mon trésor et puis il y a eu le jour où comme tu vas le voir ma vie, non là encore notre vie à basculer une nouvelle fois.
En même temps que mes réseaux m’apprenaient que ton mari avait une double vie. Ma caméra, placée derrière l’œil-de-bœuf en haut de cette maison, va te montrer la grue qui amène la cabane de chantier.
Comme tu vas le voir, les ouvriers vont venir dans ta piscine et sur le lit que j’ai appris que tu appelais des plaisirs où tu peux voir ton visage en gros plan quand ils te faisaient jouir me laissant fou de jalousie.

Incroyable, la détresse de cet homme si près et si loin car inconnu pour moi.
C’est à ce moment que je vois au-dessus de ma tête une ombre passer au travers des hublots de la piscine…

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