Mangouste Contre L'Organisation 3 - L'Ordre Règne À Bujumbura
Je suis Chloé Maurecourt, 34 ans, artiste peintre, côté face. Je suis aussi Mangouste, tueuse à gages, côté pile. Deux faces d'une même personne ? Non, pour moi, c'est la même.
Tueuse à gages ! La discrétion est la qualité première dune bonne tueuse à gages, si elle veut un tant soit peu survivre dans ce métier.
Quand Mangouste entre en scène, Chloé Maurecourt disparaît. Quand Chloé est là, vous ne verrez jamais Mangouste, qui évolue dans un univers parallèle au vôtre. Pour le commun des mortels, dont vous faites partie, Mangouste nexiste pas.
Mangouste apparaît, frappe et disparaît aussitôt. Une ombre est passée. Vous ne lavez pas vu, ou vous lavez juste entre aperçue sans vous rendre compte de sa présence.
Dailleurs, avant que je ne vous en parle, aviez-vous déjà entendu prononcer le nom de Mangouste ? Non ! Cest certain, puisque Mangouste nexiste pas pour vous, et quen principe, vous naurez jamais affaire à elle.
Ne connaissent lexistence de Mangouste que mes commanditaires, et mes victimes. Et encore, mes victimes perçoivent généralement ma présence trop tard pour eux. Vous ne faites partie, ni de la catégorie des commanditaires, ni de celle (tant mieux pour vous) des victimes de Mangouste.
Mangouste avance masquée, évolue dans le Dark Web, perçoit ses émoluments sur des comptes aux Îles Caïmans, ou Türk and Caïques. Mangouste nest pas traçable, Mangouste nest pas, dailleurs.
A peine rentrée de Bangkok, Chloé sest lancée sur la piste de sa future victime, le Colonel Mombassa.
Mangouste sest attaquée à lOrganisation, (voir les épisodes précédents), un groupe occulte, qui unifie laction des mafias mondiales.
LOrganisation a eu le tort de vouloir sen prendre à Mangouste et a fait assassiner deux personnes quelle appréciait (voir lépisode 1, cadavres au détail).
LOrganisation commençait à prendre peur.
Après lindex John Jones, le majeur, Madame Boon, Mangouste allait régler son compte au doigt suivant, Mombassa dit le pouce.
Après le passage de Mangouste sur les continents américain et asiatique, lOrganisation sest trouvée plutôt déséquilibrée, désorganisée. Une lutte de succession sest enclenchée après la disparition violente des doigts et de leurs plus fidèles lieutenants.
Les trois doigts restants avaient fort à faire pour ramener le calme. Ils ont également mis à la poursuite de Mangouste tout ce que le monde compte de tueurs, avec pour le moment peu de succès. La couverture de Mangouste reste pour le moment solide. Chloé Maurecourt reste une inconnue.
Qui dautre que son vieux professeur à la fac de droit, Kofi Ndiaye pour aider Chloé, lorsquil sagit dAfrique ?
Kofi Ndiaye habite dans un joli immeuble haussmannien de la rue dAuteuil. Alors quelle sortait de lascenseur, une grande fille africaine quittait lappartement de Kofi. Intéressée, Chloé sest retournée sur son passage, pour admirer ses fesses.
Chloé a sonné à la porte de lappartement. Un septuagénaire, sosie de Morgan Freeman, lui a ouvert :
- Chloé ! Tu es revenu voir ton vieil ami ?
- Vieil? Tu exagères Kofi. La jeunette qui quittait ton appartement quand je suis arrivée, ne te trouve pas si vieux que ça.
- Elle ? Non, cest mon infirmière à domicile.
- Tu mas déjà fait le même coup quand je suis venue te voir la dernière fois Kofi.
- Quest-ce qui tamène ? Pas une visite de courtoisie je suppose.
- Si justement Kofi, une visite de courtoisie et puis aussi un petit renseignement sur quelquun.
- Je me disais aussi que tu ne venais pas pour mes beaux yeux et mon corps dathlète. Qui alors ?
- Le colonel Mombassa.
- Mombassa ?
- Tu le connais ?
- Qui ne le connaît pas sil sintéresse à lAfrique daujourdhui !
Mombassa était un de ces apprentis dictateurs financés par une puissance étrangère. Dans son cas, la Chine pour ne pas la citer. Tu sais que les chinois ont remplacé les occidentaux sur le continent africain et quils sont passés maîtres dans lart délicat du soft power, mais aussi dans celui des coups en douce.
Mombassa devait faire un coup dEtat et prendre le pouvoir en République Démocratique du Congo.
Il voulait faire assassiner le président en place, Gilbert Nzonzi, avant que ses sbires nenvahissent les principaux bâtiments officiels. Loin dêtre un grand démocrate, Nzonzi nétait pas le pire des tyrans. Il envisageait même de faire des élections quasiment pas truquées !
Mombassa avait préparé son coup dEtat, de manière classique, troubles dans une province reculée, tensions ethniques, armée rebelle, en partie constituée dune ethnie locale, ds soldats et encadrée par des mercenaires de tous les horizons sous la houlette de Peter Coleman.
- Tiens, je le croyais mort lui.
- Non, il sest fait un peu oublier après son revers dAddis-Abeba, mais il est toujours là.
- Et ? Son coup détat a foiré ?
- Oui, les russes ont mis leur grain de sel pour contrecarrer les chinois et narguer les occidentaux qui se contrefoutaient de laffaire, même la CIA était en dehors du coup, cest pour te dire ! Les russes, donc, ont aidé une frange de larmée congolaise qui a déjoué le complot et le coup dEtat. Mombassa a quand même eu le temps de faire assassiner Nzonzi, avant de senfuir.
Il a quitté le pays et sest retranché de lautre côté de la frontière, au Burundi.
Il a établi son camp dans une région déserte, où larmée régulière congolaise nira pas le chercher. Le pouvoir en place au Burundi sen désintéresse.
Il a toujours le projet de revenir au Congo pour y prendre le pouvoir. Les chinois lassés sont passés à autre chose, les européens et les américains continuent de sen désintéresser. Les russes apportent toujours leur soutien à la junte en place en République Démocratique du Congo, mais un soutien mesuré, un soutien de principe. Cest le statu quo en quelque sorte.
Pour financer une nouvelle armée, Mombassa a créé une pègre locale et organisée, qui sest étendue au début aux pays voisins et a vite couvert une bonne partie de lAfrique de lest et centrale. Cette mafia, la première de cette espèce en Afrique, a de linfluence aujourdhui sur plus dun tiers du continent.
- Ah oui ! Ça coïnciderait avec les renseignements que jai, tout ça !
- En fait, les diplomates chinois ont entrainé derrière eux les Triades, toujours avides de nouveaux débouchés. Les Triades ont financé Mombassa quand le gouvernement chinois a retiré ses billes.
On assiste à la naissance dun premier système de crime organisé en Afrique, où jusquà présent il était bien présent, mais plutôt désorganisé.
- Tu as entendu parler de lOrganisation Kofi ?
- LOrganisation ? On dit que cest un mythe, quelle nexiste pas. Pourtant
Tu crois que lOrganisation est derrière Mombassa.
- Je ne sais pas Kofi, je suis comme toi. Je minterroge.
- Tu sais Chloé, je me doute bien que tu nes pas seulement artiste peintre. Qui es-tu ? Services secrets ? De quel pays ? La France ?
- Je nappartiens à aucun service secret Kofi, je ne suis pas une espionne.
- Qui es-tu alors ?
- Peu importe, cest juste une affaire personnelle. Je te remercie Kofi. Pour fêter ça, tu minvites au restaurant. A moins bien sûr que ton infirmière ne revienne te prodiguer des soins à domicile dans les heures à venir !
- Non, ma piqûre est pour ce soir. Je tinvite avec plaisir Chloé.
- A une condition, on naborde plus ce sujet pendant le repas.
- Je connais un prêtre à léglise orthodoxe copte de Saint Marc et Saint Moïse le Fort de Bujumbura.
- Un pope en Afrique ? Il sappelle comment ?
- Iordannis Tassos, il est grec par son père et burundais par sa mère.
- Tu crois quil pourra mapporter une aide logistique ?
- Il est prêtre, mais je crois quil lui reste un stock darmes.
En voulant réserver son vol Paris CDG- Bujumbura par Brussels Airlines, Chloé saperçut que son stock de faux passeports baissait. Il ne lui en restait plus quune petite dizaine. Il faudra, quand toute cette histoire sera terminée, quelle passe voir son fournisseur préféré. Dans les jours à venir, elle allait être Rebecca Madison, membre dune ONG en voyage de reconnaissance au Burundi.
34°, indiquait le thermomètre extérieur en sortant de laérogare. Le climat tropical chaud et humide de lAfrique de lEst nétait pas la tasse de thé de Chloé. Elle avait été contente de quitter la Thaïlande, et voilà quelle se retrouvait en Afrique continentale.
- Mademoiselle, Mademoiselle !!! Taxi ?
Un jeune type tout sourire sétait approché delle en montrant son carrosse. Une vieille Nissan rouillée et cabossée, hors dâge. Elle avait été verte, sûrement au siècle dernier.
- Je prends votre valise Mademoiselle, dit-il en la mettant dans son coffre
Non Mademoiselle, pas de ce côté. La portière est bloquée et il y a un trou dans le plancher.
« Le charme de lAfrique », se dit Chloé en faisant le tour du véhicule.
- Déposez-moi devant le meilleur hôtel de Bujumbura, lui dit-elle.
- Ça tombe bien, mon cousin est patron du Safari Gate, à St Tropez Beach, pas loin du centre de Bujumbura, au bord du lac Tanganyika, très joli coin. Cest le meilleur hôtel du secteur.
Chloé a sorti son nécessaire de maquillage. Avec son petit miroir de poche, elle observe la circulation derrière le taxi qui quitte le parking de laérogare. Elle a ainsi pu voir un Land Rover couleur sable qui déboite et qui prend la même direction queux. A priori, il y a trois hommes à bord. Elle ne peut toutefois pas distinguer leurs visages :
- Où je peux louer une voiture ?
- Pas besoin Mademoiselle, je te conduis, tu mappelles, jarrive. Si tu veux bouger tu demandes Yoséfu, ça veut dire Joseph ! Cest moi ! Je te fais visiter ! Je fais aussi guide touristique. Tiens ma carte de visite ! Si tu veux voir ce que je propose, je suis sur YouTube, Instagram, Facebook, Twitter
Tu mappelles sur mon portable et jarrive.
- Avec cette voiture ?
- Elle 650 000 km dit Yoséfu, tout fier, en se retournant et en quittant la route des yeux.
- Je vais peut-être louer quand même un 4X4, je ne vais pas rester à Bujumbura. Sinon, moi cest Rebecca.
- Tu es en vacances ? dit Yoséfu en rétrogradant pour doubler un camion, alors quune voiture arrivait en face.
- Non, je travaille pour une association humanitaire, je vais peut-être devoir circuler un peu.
Dun regard dans son petit miroir, Chloé pu voir que le Land Rover sable était toujours derrière eux, à une cinquantaine de mètres.
- A Bujumbura, a ajouté Yoséfu, je connais tout le monde. Tu me demandes. Je te dis !
- Tu connais léglise orthodoxe de Saint Marc et Saint Moïse le Fort ?
- Oui oui ! Je connais ! Le Père Tassos !
- Tu peux my emmener après mavoir déposée à lhôtel ?
- Oui, je taccompagne à la réception. Je descends avec toi, je dirai à mon cousin de te donner la meilleure chambre. Sinon si tu veux manger bon et typique, jai un autre cousin qui a une paillote à Zion Beach, à 100 mètres de ton hôtel. Tu dis que tu viens de la part de Yoséfu.
- Jirai peut-être ce soir.
- Fais attention, certains quartiers de Bujumbura, cest dangereux, cest déconseillé de sortir après 17 heures. La police est fermée après 17 heures, il ny a plus de surveillance. A St Tropez Beach et à Zion Beach, il ny a pas de problème, ajouta Yoséfu en doublant une voiture dans le centre de Bujumbura, au milieu dun carrefour.
- Ne tinquiète pas pour moi, je sais me défendre.
Du coin de lil en récupérant sa valise et en se dirigeant vers lhôtel, Chloé vit le Land Rover se garer quelques mètres plus loin.
Lhôtel na pas lair si mal que ça. Il se trouve dans un petit parc au milieu de palmiers et darbustes fleuris. Le bâtiment principal, où se trouve la réception est de style colonial. Il y a également un bar avec des tables sous une pergola en bois qui jouxte une petite piscine. Entre les palmiers on a une jolie vue sur le lac Tanganyika.
Alors que le taxi de Yoséfu ralentit devant léglise orthodoxe de Saint Marc et Saint Moïse le Fort. Le 4X4 sable leur fait une queue de poisson et simmobilise devant eux.
Trois hommes descendent du véhicule. Un noir et deux blancs. Chloé les reconnut aussitôt. Trois hommes de main qui se vendent à qui les paye. Pas des fufutes en plus :
- Gaspard, Balthazar et Melchior ! Le trio infernal ! Quest-ce que vous faites là les gars ? Yoséfu, planque-toi dans un coin, je men occupe !
Trois tueurs de seconde zone, cest donc eux qui ont été embauchés pour la ? LOrganisation, ça na jamais volé très haut, mais là on touche presque le fond ! Le truc, cest que pour prendre lavion, Mangouste a dû laisser ses armes chez elle, et que les trois tueurs doivent sûrement être armés eux. Elle a une pensée pour son joli Sig-Sauer à crosse de nacre resté dans un coffre dans sa planque à Paris. Ce qui peut la sauver, cest que les trois types se sentant forts et surement trop sûrs deux, semblent vouloir sen prendre à elle à mains nues :
- Pas dhistoire Mangouste, suis-nous ! Quelquun veut te parler !
- Qui ?
- Fais pas la maligne Mangouste. On sait que tes pas armée, tu descends à peine de lavion. Ne nous oblige pas à utiliser la force, dit Melchior en sapprochant delle et lattrapant par le bras.
Mangouste lui écarte le poignet et le tort dans son dos en mettant une pression maximale sur sa clé de bras.
« Aieeee, ça fait mal ! » pleurniche Melchior. Elle le retourne, se place dans son dos et passe sa main libre sur le torse de Melchior sous sa veste :
- Ne te fais pas dillusion Melchior, je ne te pelote pas, tes pas mon genre, et puis tu es laid comme un pou !
Elle arrache le revolver dans le holster que Melchior porte à lépaule :
- Bon maintenant les gars, je suis armée, et votre copain est dans une sale posture. En fait jhésite entre lui casser le bras en mille morceaux et lui mettre une balle dans la tête. Ou peut-être les deux, le bras dabord et la tête ensuite. Pour commencer vous déposez vos flingues au sol les loulous. Voilà comme ça cest bien. Et maintenant vous vous cassez en courant. Je relâche votre petit pote après.
- Salope, dit Gaspard alors quavec Balthazar ils sortaient leurs armes pour les déposer au sol
- Tu ne perds rien pour attendre, salope, surenchéri Balthazar.
- Soyez un peu imaginatifs les garçons ! Salope, au-delà du fait que ce nest pas très sympathique à mon endroit cest dun basique ! dit Mangouste en levant les yeux au ciel. Bon, je ne vous tue pas tous les trois, là tout de suite. Non pas que je fasse preuve de mansuétude, cest plutôt que je ne veux pas me faire trop remarquer et vous massacrer en pleine rue. Par contre, si je vous recroise, boum boum
Compris ? Allez hop, cassez-vous de là les pieds nickelés, avant que je ne change davis, dit-elle en repoussant Melchior en avant, alors que les deux autres partaient en courant.
- Tu peux sortir Yoséfu, cest réglé. Bon maintenant, jai une voiture, dit-elle en regardant le Land Rover et en ramassant les trois armes.
- Oh là là Rebecca, mais tes qui toi ?
- Tinquiète Yoséfu, je suis une gentille. Tas vu, je te lavais dit, je sais me défendre
.
- Et eux cétait qui
- Des méchants Yoséfu.
Chloé est entrée dans la petite église orthodoxe déserte. Elle sest arrêtée pour admirer une série dicônes dorées :
- Magnifique nest-ce pas, fait une voix derrière elle. Celle-ci représente Saint Ignace, là vous avez Saint Moïse le Fort, un des Saints Patrons de notre communauté.
Derrière elle, se tient un prêtre orthodoxe, un véritable géant de quasiment deux mètres et sûrement 150 kilos. Cest un métis dune soixantaine dannées qui arbore une longue barbe :
- Oui en effet superbe
- Ne vous arrêtez pas à la beauté de lobjet, ni à ladresse et la délicatesse mises en uvre par lartiste pour la réaliser. Licône représente une vision et une clé vers le monde spirituel.
- On se croirait dans un roman de Dan Brown. Cette conversation sur le sens dogmatique de licône maurait passionnée, mais malheureusement, je suis un peu prise par le temps. Vous êtes Iordannis Tassos ?
- Oui
- Je ne vous ai pas entendu arriver, vous êtes aussi silencieux quun demi-soupir entre deux croches sur une partition.
- Oui, je fais souvent cet effet. Déformation professionnelle, jai été aumônier au MI6. Que voulez-vous ?
- Cest Kofi Ndiaye qui ma dit de venir vous voir.
- Kofi ? Venez, ne restons pas ici, allons dans mon bureau.
Ils sinstallèrent dans une petite pièce jouxtant la sacristie :
- Que voulez-vous ?
- Je cherche le colonel Mombassa, Kofi ma dit que vous pourriez maider.
- Mombassa, rien que ça !
- Jai besoin daide.
- Bon, Ok, je ne sais pas qui vous êtes, mais vous servez certains intérêts, Si cest Kofi qui vous envoie, je vais vous rencarder. Voilà une photo satellite du camp de Mombassa. Cest une ancienne exploitation agricole.
- Pfuiittt, une photo satellite carrément ! Vous avez accès à des drôles de choses mon Père ! Au fait, comment on sadresse à un Pope ? Mon Père, Mon Pope, Sa Sainteté ?
- Iordannis fera laffaire
- Vous appartenez aux services secrets Iordannis ? de quel pays ? Toujours au MI16 ?
- Contre-espionnage français, mais je suis réellement le Pope ici.
- Jai eu peur que vous soyez de la CIA !
- Dieu men garde ! Approcher de Mombassa, ça va être compliqué Ici, du suicide presque !
- On va voir
- Ces trois baraquements, cest là que logent les soldats de Mombassa. Une centaine dhommes. Ces deux-là, cest des hangars pour leur matériel.
Et enfin, ce bâtiment à lécart, cest la villa de Mombassa. Il sy trouve en général avec ses bras droits et quelques gardes. Une dizaine de personnes en tout.
- Qui sont ses bras droits ?
- Principalement une poignée de mercenaires qui entraînent les soldats de Mombassa, leur chef est Peter Coleman.
- Kofi me la dit ça
- Sinon, il y a Nelson Lopès, un Capverdien, Vassilia Chouchkina, la sur de Sergueï Chouchkine
- Lopès ? Connais pas, Chouchkina, oui, je connais de réputation, une enflure, ancienne du KGB, jai tué son frère il y a peu (voir le 1er épisode), ça reste en famille !
- Je suis un homme dEglise, mais on ne regrettera pas Sergueï ! Il y a aussi Jean- Jacques Muzonga, un congolais. Il se fait appeler Commandant Muzonga, cest lofficier en chef de larmée de Mombassa.
- Donc Coleman, Lopès, Chouchkina et Muzonga en plus de Mombassa, dans la villa et quelques gardes.
- Oui, le reste de larmée est plus loin, dans les baraquements.
- Et où se trouve ce camp ?
- Suivez la côte jusquà la ville de Kinyinya et la réserve nationale du delta du Rusizi, puis remontez au nord le long du fleuve Rusizi. Vous trouverez le camp de Mombassa dans la forêt après le village de Vugizo et après avoir traversé le fleuve par le bac près de la frontière avec la République du Congo.
Après le bac, il ny a plus de route, cest de la piste. Il ny a quune seule piste, suivez là pendant une vingtaine de kilomètres, à travers la forêt. Je vous conseille darriver de nuit. La plupart des soldats ronflent, ils ont picolé toute la soirée.
- Merci. Jai récupéré ça sur trois guignols dehors tout à lheure. Je déteste les revolvers, je vous les laisse. En échange, vous pouvez me fournir un pistolet automatique ? Jadore les pistolets ! Un Sig Sauer, avec quelques chargeurs, ça serait bien.
- Jai limpression que vous avez lart de vous attirer des ennuis !
- Des ennuis ? Non ! Pourquoi ?
- Je dois avoir un Sig Sauer quelque part
En sortant de léglise, lattendaient Gaspard, Melchior (avec un bras en écharpe) et Balthazar. Ils étaient accompagnés dune grande fille noire, vêtue dune veste militaire couleur sable, dun short hyper moulant de la même teinte et dune paire de Converse couleur camouflage. Ses cheveux noirs aux reflets auburn et lissés lui tombaient sur les épaules, elle avait des formes particulièrement intéressantes :
- Nonnnnn, vous êtes revenu les gars ? Vous avez amené une copine pour vous défendre ? Je vous avais pourtant dit de méviter. Je vais être obligée dêtre un peu plus méchante que tout à lheure avec vous. Par contre, votre copine , elle est vraiment bien roulée ! Et je my connais !
- Ça suffit Mangouste ! dit la fille. Je veux juste te parler ! On a les mêmes ennemis, Mombassa et ses mercenaires.
- Donc, tu sais qui je suis et tu es une gentille aussi ! Il était inutile denvoyer tes trois baltringues pour me chercher, tu aurais dû venir toute seule la première fois. Je taurais bien reçue.
Mangouste se mit à détailler la silhouette de la fille :
- Dotée dune telle plastique, je taurais prouvé que je sais recevoir ! Tu es qui ?
- Je suis Lucie Nzonzi.
- Nzonzi ? Comme lancien président du Congo ?
- Oui, Mombassa a exécuté mon père dune balle dans la tempe, mais aussi ma mère et mes deux frères. Mon père mavait caché avant que Mombassa et ses soldats nentrent. Mais jai assisté à la scène. Jai pu menfuir. Javais 14 ans. Depuis, jai consacré ma vie à la vengeance. Je veux Mombassa. Et tu peux my aider. Viens chez moi, on va en discuter.
Avant de suivre Lucie qui se dirigeait vers sa mini, Mangouste dit aux trois mercenaires :
- Vous récupérez le 4X4, les clés sont restées dessus.
Mangouste sest installée sur le siège passager :
- Comment sais-tu qui je suis et comment as- tu su que jétais à Bujumbura ? Et comment sais-tu que jen veux à Mombassa ?
- Jai des oreilles chez Mombassa. Une partie des soldats de Mombassa sont des s, contraints de se battre pour lui. Lun dentre eux est le fils dune amie, il a entendu une conversation entre Mombassa et ses officiers. Ils parlaient de toi. Ils obligent les gamins à intégrer leur armée. Cest pour ça quil faut frapper chirurgicalement, on entre on liquide Mombassa et ses sbires, le moins de dégâts possible chez les soldats, à cause des gamins !
Le regard fixé sur les cuisses de Lucie qui conduisait, Chloé a répondu :
- Les frappes chirurgicales, cest ma spécialité. Bon après, ça ressemble vraiment à une mission suicide ! Mais on va tenter de la jouer discrètement. Cest quasiment notre seule chance.
Elles arrivèrent devant une maison au fond dun petit jardin luxuriant :
- Cest coquet ici !
Puis sadressant à Gaspard, Melchior, et Balthazar :
- Vous, au lieu de rester les bras ballants, surveillez les alentours
Une fois entrée avec Lucie, Chloé a étalé une carte sur la table, ainsi que les photos satellites que lui avaient remises Iordannis Tassos :
- Il y a une dizaine dhommes, avec les gardes dans et autour de la villa de Mombassa. Le reste de larmée est à une centaine de mètres. On attend la nuit. On élimine les gardes à lextérieur de la villa, puis on entre et après on improvisera au fur et à mesure. Stylé comme plan ! On ne doit pas tirer un seul coup de feu. Sinon, on aura le reste de larmée de Mombassa sur le paletot.
Je connais le calibre des bras droits de Mombassa. Pas des s de chur. Est-ce que je pourrais compter sur toi ?
- Ne tinquiète pas Mangouste. Jai 29 ans, depuis mes 14 ans, je veux me venger. Je me suis entraînée pour ça. Combat au corps à corps, self défense, maniement darmes.
Chloé recula de deux pas, afin davoir une vue directe sur le postérieur de Lucie, penchée sur la table pour détailler la carte. « Quel cul ! » pensa-t-elle les yeux rivés sur la paire de fesses, serrée dans le short kaki. Elle reprit après avoir passé sa langue sur ses lèvres :
- Les armes, justement ?
- Viens je vais te montrer mon arsenal. Tu veux boire quelque chose avant ? Un jus de goyave ?
- Non, un Jack Daniels plutôt.
Elle la entraînée dans une cave, ou diverses armes sont exposées sur des présentoirs. Des fusils dassaut, des armes de poing, des grenades.
- Discrétion avant tout, on nemporte pas darmes à feu. Je prends tout de même mon Sig Sauer, au cas où. Ça par contre, ça pourra servir si malgré tout, on a les soldats de Mombassa sur le râble, dit Mangouste en désignant les grenades.
- Ok
- Ça cest parfait, lui dit Mangouste en prenant deux poignards sur une table.
- Quest-ce que tu penses de ça ?
- Des arbalètes ! Excellent ! Silencieux, efficace, imparable. Un carreau dans le front, fait le même effet quune balle. Par contre les trois clowns là-haut, on ne les emmène pas, ils ne servent à rien. Inutiles. Paye-les et quils dégagent du pays cette nuit. On sera mieux à deux.
- Ok, cest vrai quils ne sont pas vraiment efficaces.
Au moment de remonter de la cave, Chloé saisit Lucie par les épaules et posa sa bouche sur celle de la belle africaine. Les lèvres de Lucie souvrirent et laissèrent passer la langue de Chloé. Les mains de Chloé ont agrippé les fesses de Lucie. Depuis le début elle en rêvait, elle y était : « Non, mais quel cul ! » pensa-t-elle. Après un long baiser, elles se sont écarté enfin lune de lautre :
- Tu vires les trois guignols, tu me fais visiter ta chambre et après, dodo. On part demain matin. Faut compter 5 ou 6 heures de route et de piste avant darriver là-bas. Une longue journée nous attend demain, mais ce soir, cest le repos des guerrières
Les deux jeunes femmes attendaient la tombée de la nuit planquée à lorée de la forêt en vue du QG de Mombassa. Devant la grille qui fermait lentrée se tenaient deux gardes. Un autre était juste au-dessus, juché sur un mirador :
- Il fait assez sombre on y va, chuchota Chloé.
Elles sapprochèrent en rampant dans la pénombre naissante. Les deux gardes en bas discutaient et rigolaient. Celui sur le mirador apparemment dormait, appuyé contre un poteau :
- Ben, cest cool comme surveillance. Dabord les deux den bas avec les arbalètes, puis je recharge et je moccupe de celui qui ronfle en haut.
Les deux gardes devant la barrière sécroulèrent de concert. Celui den haut, qui ne sétait rendu compte de rien, bascula à son tour par-dessus le pat, un carreau darbalète dans la gorge.
- Cest formidable comme truc, ces arbalètes, dit Mangouste. On y va.
Elles passèrent la barrière et avancèrent vers le bâtiment principal, la résidence de Mombassa à lécart des baraquements qui logeaient les soldats. Des rires et le bruit dune fête sortaient dun des hangars.
Elles contournèrent un bosquet et arrivèrent devant la maison. Deux gardes jouaient aux dés accroupis devant lentrée :
- Chacun le sien, on fait ça au poignard, proprement, dit Mangouste à Lucie.
Dans le hall de la maison, un couloir partait vers la droite, un autre vers la gauche :
- On explore, je prends à gauche, toi à droite.
- Ok
Le couloir de gauche amena Mangouste à une première porte. Un autre se trouvait au fond.
Ouvrant discrètement la première chambre, Mangouste vit une grande femme blonde nue, une géante dun mètre 85 environ, à la poitrine plus quimposante. Deux jeunes soldats africains surement de larmée de Mombassa étaient en train de saffairer sur elle. Elle est en levrette, le sexe du premier soldat dans la bouche, le second derrière elle et sactivant en lui tenant les fesses :
- Eh bien dit donc Vassilia ! Quelle santé !
- Cest Mangouste, allez y bande dempotés, chopez là cette pute !
Celui qui se faisait sucer il y a encore quinze secondes sest effondré un carreau darbalète dans la gorge :
- Dis donc, ça débande vite un mec qui nest pas concentré sur son ouvrage. Dis-moi Vassilia, tu les aimes montés comme des poneys apparemment.
Le second soldat, empêtré avec son pantalon baissé à ses chevilles se prit un coup de rangers dans les parties, suivi aussitôt dun autre dans les dents. Il sécroula au sol :
- Salope, je vais te découper, dit Vassilia Chouchkina en semparant dun poignard long comme son avant-bras. Pas le temps de recharger son arbalète, Mangouste sortit son couteau de sa ceinture :
- Il y a une différence de gabarit entre ton couteau et le mien Vassilia ma chérie, tu aimes les trucs imposants, les poignards, les bites, tu es une goulue !
- Ta gueule, défends-toi, éructa Vassilia en se précipitant vers Mangouste.
- Jen ai bien lintention ma grande, répondit Mangouste en évitant la charge de la russe.
- Tu as tué mon frère !
- Oui, un sacré connard Sergueï, pas sympa, mauvais esprit. Je nai pas apprécié cette rencontre ! Pas une lumière en plus
Que veux-tu, quand on va à la pêche aux cons, ça mord toujours !
- Salope, pouffiasse ! Je vais te
- Ne ténerves pas Vassi, tu permets que je tappelle Vassi ? Je ne critique pas ton frère, je donne juste un point de vue objectif sur sa connerie !
Les deux adversaires face à face ne se quittaient pas du regard en se tournant autour. Vu sa taille, et la taille de son poignard, Vassilia avant plus dallonge que Mangouste, un sacré avantage. Elle en profita et lança son bras en avant. Mangouste a tenté de parer le coup et y a presque réussi. Toutefois, la pointe du poignard de Vassilia découpa la veste de treillis et pénétra dans la chair du bras de Mangouste :
- Prends ça, sale chienne !
- Eh mais ça va pas ! Ça fait mal ! Et puis cest quoi cette manie dinsulter la personne avec qui on se bat ! Oh et puis, jen ai marre. Les couteaux, cest comme les bites, cest pas les plus gros les meilleurs !
Mangouste fit sauter son couteau dans sa main, le rattrapa par la pointe et le lança vers son adversaire. Il vint se figer au-dessus du sein gauche de Vassilia, qui après un long gargouillis sécroula au sol :
- Désolée davoir du abimer une si belle poitrine ma chérie, tu ne mas pas laissé le choix.
Une tâche de sang sagrandissait sur le tissu de sa veste au niveau de sa blessure au biceps :
- On verra ça plus tard
Au bout du couloir, il y avait une autre porte. En tendant loreille Mangouste entendit les bribes dune conversation
Enfin, une conversation
Si on veut
- Vas-y, je suis ta femme !
- Non cest moi qui suis ta femme!
Elle ouvrit discrètement la porte. Sur le lit deux hommes, un noir et un blanc étaient tête-bêche lun sur lautre. Bien que ne voyant pas leurs visages, elle reconnut les deux types à leurs signes distinctifs. Coleman en dessous avec léternel bandana noir qui ne le quittait jamais, le Commandant Jean-Jacques Muzonga au-dessus, avec son béret vert qui ne le quittait jamais non plus :
- Désolé de vous déranger en plein 69 les garçons, sesclaffa Mangouste.
Les deux hommes surpris se sont levés, mais se déplacer avec des chaussures à talons quand on nest pas habitué cest tout un art. Parce quils portaient, une paire descarpins vernis à talons aiguille pour Coleman et une paire de sandales à talons compensés pour Muzonga. De plus, Coleman arborait un porte -jarretelles rouge et noir et Muzonga une guêpière et des bas blancs qui tranchaient avec sa peau noire :
- Je vous laisse le temps de remettre vos petites culottes les gars, où je vous dégomme tout de suite ? Oh Jean-Jacques, des dessous blancs avec un béret vert, quelle faute de goût.
Mangouste dégomma (comme elle dit) les deux mercenaires, lun dun carreau darbalète entre les yeux, lautre avec son couteau figé dans le ventre.
Elle sentit une présence dans son dos. Elle se mit aussitôt en position de combat :
- Doucement, cest moi !
- Lucie ! Jai eu Chouchkina et à linstant Coleman et Muzonga.
- Je vois ça, moi jai eu Lopès.
- Il baisait je suppose !
- Il était en train de se faire flageller par deux filles, pourquoi ?
- Ce nest pas un camp retranché ici, un vrai lupanar plutôt, un baisodrome !
- Du coup, comme il était menotté, je nai pas eu de mal à moccuper de Lopès.
- Tu lui as fait quoi ?
- Je lui ai tranché la gorge, pourquoi ?
- Non comme ça ! Et les deux filles ?
- Bah la première est tombée dans les pommes à la vue , lautre était toute tremblante, je les ai bâillonnées et ligotées avec leur matériel.
- Tu parles de dominatrices dopérette ! Bon, si on fait les comptes ont a liquidé toute la petite équipe de Mombassa. Il ne doit plus rester que lui.
- Tu es blessée, laisse-moi voir, dit Lucie en approchant sa main du bras de Chloé.
- Tinquiète cest rien, juste une estafilade
Au bout du couloir, elles trouvèrent un escalier qui les amenait au 1er étage. Surement, les appartements privés de Mombassa.
Sur le palier, des ronflements sourds ne laissaient aucun doute sur la pièce où se trouvait Mombassa, ni sur le fait quil roupillait. Elles ouvrirent tout de même discrètement les autres portes afin de sassurer quil ny avait personne dans les autres chambres.
Elles approchèrent doucement du lit où on distinguait le torse de Mombassa se soulever et se baisser au rythme des ronflements sonores qui emplissaient la pièce. Mangouste approcha son visage de celui du bonhomme :
- Alors ? Y dort le gros con ? Eh bien y dormira mieux quand il aura pris ça dans la gueule ! il entendra chanter les anges, le gugusse de Kinshasa ! Jvais lrenvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux !
- Cest pas dans un film ça ? dit Lucie.
- Les Tontons Flingueurs, 1963, mon film préféré ! Bernard Blier et Lino Ventura.
Mombassa sest réveillé en sursaut :
- Quest-ce que cest
- Surprise !
- Damned Mangouste ! A moi, mes gardes
.
- Chuuutttt, ils sont tous morts tes gardes.
- Quest-ce que tu vas me faire Mangouste ?
- Tu connais Pindare, Mombassa ?
- Pinder cest quoi ça ?
- Non Pindare ! Un poète lyrique de Thèbes, dans la Grèce antique. Eh oui, on peut être une tueuse et avoir des lettres ! Il avait des positions assez ambiguës, je parle de Pindare là
Il était opposé à la démocratie Athénienne par exemple et partisan de leunomie, c'est-à-dire « le bon ordre », donc plutôt défenseur du pouvoir total et sans limite aux aristocraties et aux tyrans. Un peu comme toi quoi. Il retournera sa veste plus tard, quand Thèbes salliera avec les envahisseurs perses contre les autres cités grecques, mais ça cest une autre histoire. QUest-ce que je voulais dire moi déjà
Ah oui Pindare ! Tu sais ce quil a écrit Pindare ? Poios chtypá lamvánei epitychíes ! Tu en pense quoi Mombassa ? En grec ça signifie « Qui frappe reçoit des coups » ! Bien adapté à une personne dans ton genre, il me semble Mombassa. Tu as fait le mal autour de toi, partout ! Le moment de payer est arrivé. Tu vois, jai tué Jones, jai tué Boon sans sourciller. Dis-moi qui sont les deux autres doigts et je ne te ais pas. Je te le jure sur ce que jai de plus cher ! Et jai des trucs chers chez moi, je peux te lassurer !
- Comment faire confiance à quelquun comme toi Mangouste !
- Comment, je ne sais pas ! A toi de voir Mombassa. Après, tu nas pas vraiment le choix, je pense. Alors tu veux sauver ta misérable peau ou pas ?
- Tu veux abattre lOrganisation Mangouste, tu me as même si je parle !
- Oui, je veux abattre lOrganisation, si tu parles et que tu tengages à la quitter ensuite, tu nauras plus rien à voir avec elle et je pourrais sauver ta tête. Cest mon jour de bonté et donc peut-être ton jour de chance ! Et encore une fois, tu nas pas trop le choix. Mourir à coup sûr ou prendre le risque de me croire.
- Daccord Mangouste, pour lOcéanie, cest Roger-Joshua Moore, un australien, lannulaire. Pour lEurope, cest une femme, Kassandra Konrad, lauriculaire. Je te jure que je naurais plus rien à voir avec lOrganisation !
- Les rats quittent le navire, on dirait ! Bon Mombassa, chose promise, chose due, je ne te tue pas
Tu vois, je nai quune parole.
- Merci Mangouste.
- Ne me remercie pas, je te donne à Lucie Nzonzi. Tu te souviens de Lucie ? Tu as massacré sa famille devant ses yeux, alors quelle nétait quune ! Elle ten veut je crois pour ça. Il est à toi Lucie ! Euh, tu me laisseras son pouce droit par contre, sil te plaît.
Lucie sest approchée un poignard à la main :
- Tu avais promis Mangouste, implora Mombassa.
- Ouï, jai promis que je nallais pas te et en effet, je ne vais pas te . Ce que va faire mon amie Lucie, je ne maitrise rien par contre. Salue Boon et Jones en enfer de ma part.
- Taime bien phraser toi, fit Lucie lair goguenarde. Pindare, jy crois pas ! Tsss
- Oui, jaime bien caser un petit passage culturel. Pas sûre que lami Mombassa a apprécié à sa juste valeur mes références sur la Grèce antique. Pourtant la relation Thèbes-Athènes cest important
Oui bon, je te cède la place Lucie, ne timpatiente pas ! Bon, je vous laisse tous les deux, la vue me révulse.
Mangouste a quitté la pièce. Elle a entendu les suppliques de Mombassa qui demandait à Lucie de lépargner. Puis plus rien.
Lucie est revenue :
- Cest fait Lucie ?
- Oui
Jai attendu si longtemps ce moment. Finalement ça me laisse un gout un peu amer. Quand la haine est notre moteur, on pressent une telle jouissance dans la vengeance, quon est au final déçue au moment de frapper. Jai hésité, mais cest fait
Il est mort.
Elle avait les larmes aux yeux. Mangouste a déposé un baiser sur ses lèvres :
- Il y a un proverbe chinois qui dit « Leau ne reste pas sur les montagnes, ni la vengeance sur un grand cur » Je crois que tu as un grand cur Lucie, laisse-toi le temps de digérer tout ça. Bon après, il y a un proverbe bourguignon qui dit, « la vengeance cest comme un buf mironton, plus cest réchauffé, meilleur cest ». Ne trainons pas ici, laube approche, les soldats vont se réveiller. Il faut quon soit loin dici à ce moment-là.
Elle se retourna vers Lucie et ajouta :
- En plus jai hâte que tu toccupes de ma blessure au bras, non pas que ça soit grave, mais jimagine déjà tes mains sur ma peau.
En général, quand jai rempli une mission, je quitte le pays immédiatement. Là, je crois je vais faire une exception et rester quelques jours. Tu mhéberges ?
Prochainement, la suite des aventures de Mangouste :
Mangouste contre lOrganisation Danse Macabre en Tasmanie.
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