Le Professeur De Biologie 1

Monsieur R. était mon professeur de biologie en première année de fac. Une petite trentaine d'année, plutôt grand mais très sec, comme le sont les hommes de ma région natale qui dédient leurs week-ends au sports de montagne. Escalade, rafting, spéléologie, randonnée, ski de fond... Après une analyse approfondie de son compte facebook, que l'imprudent n'avait pas jugé bon de paramétrer en mode privé, j'avais découvert un peu de lui à travers ses photos et les messages qu'il postait assez régulièrement. Je dois avouer que dans le paysage vieillissant des enseignants de cette fac peu réputée, monsieur R. se distinguait. Il était jeune, plutôt bel homme, semblait plus accessible et s'employait surtout à tisser un lien de confiance avec ses TD qui le rendait apprécié de la majorité des étudiants

Plusieurs semaines se sont écoulées avant que je réussisse à mettre des mots sur le trouble que je ressentais lors de ses cours. Moi qui étais habituellement vive et aimais participer, je me trouvais incapable de lever la main pour prendre la parole, quand bien même je détenais la réponse à ses questions. Je craignais de répondre à côté de la plaque ou au contraire de poser des questions qu'il jugerait stupides. Plus les cours passaient, et plus il occupait de la place dans mes pensées. J'ai fini par réaliser que j'avais envie qu'il me remarque, qu'il m'estime, qu'il me trouve jolie, et surtout qu'il me désire comme je pouvais le désirer. Je me souviens avoir essayé à plusieurs reprises de soutenir son regard avec intensité quand nos yeux se croisaient par hasard ou bien de traîner le plus possible à la fin de chaque TD en rangeant mes affaires lentement afin d'avoir une chance de me retrouver seule avec lui. Bien souvent,cela n'aboutissait pas : Monsieur R. détournait rapidement le regard et je me retrouvais généralement seule dans une salle vide une fois l'heure passée. Je crois que mes tentatives n'étaient pas très discrètes et que Monsieur R.

se doutait de mes motivations. De plus, les rumeurs couraient au sein des L1 et je savais que je n'étais pas la seule à craquer pour ce prof de bio populaire. Nous étions plusieurs filles de la promo à tenter des approches pour se faire remarquer, toutes sans succès.

Au bout d'un certain temps à essayer de nouer avec lui des liens dépassant la relation traditionnelle professeur-élève, j'ai fini par me résigner. Monsieur R. n'était pas intéressé par ma personne et il tenait à respecter les règles, je devais m'y faire. Pourtant, un événement quelques semaines plus tard a réveillé mes envies et semé le doute dans mon esprit. Alors que le second semestre s'amorçait,
à la fin d'un cours plutôt dense, Monsieur R. a demandé à me parler en tête à tête. À la fois surprise et flattée, je l'ai rejoint à son bureau d'un pas que j'espérais être aussi assuré que désinvolte.

- "Vous souhaitez me parler monsieur ? J'ai fait quelque chose de mal ?" lui ai-je lancé alors que les derniers étudiants quittaient la salle.
- "Aurais-je des raisons de croire que tu n'as pas été sage ?" m'a-t'-il répondu lentement en me regardant droit dans les yeux.

Les mots se sont perdus sur le chemin de mes lèvres alors que je soutenais son regard. Une certaine tension était palpable entre nous, à la fois évidente et insaisissable. J'esquissais un sourire.

- "Peut-être que je ne suis pas seulement la gentille fille que je parais être..." je soufflais finalement, ma voix trahissant un brin d'excitation.

Il rit à ma piètre tentative d'allumage, et doucha mes espoirs en un instant.

- "Je tenais essentiellement à te parler de ton orientation, pas tant de ta discipline. Tu es une très bonne élève et je pense que tu pourrais aller plus loin qu'une simple licence de bio. Tu sais, il y a des passerelles vers des écoles plus presti..."

Déjà sa voix s'estompait dans ma tête alors que l'humiliation du rejet s’imprégnait en moi. J'étais certaine que je n'avais pas imaginé la tension sexuelle qui était présente entre nous un instant auparavant. Il m'avait même offert une légère brèche avant de se refermer complètement. La discussion tourna court, et je m'échappais dès que possible prétextant un cours à l'autre bout du campus.

Suite à cet épisode, je me renfermais complètement à son contact. Dans ses cours, je désertais les premiers rangs devant le tableau pour des places plus éloignées, au bord des fenêtres. J'évitais de croiser son regard et ne participais que lorsqu'il me le demandais expressément. Cela n'échappais pas à mes amies les plus proches qui me taquinaient souvent à ce sujet :

- "Alors, tu ne l'aimes plus Monsieur R. ? Après des mois à nous bassiner avec... Et puis tu croyais avoir une chance avec lui ? À tous les coups il a déjà une meuf. Un mec avec un si joli petit cul ça reste pas célibataire bien longtemps !"

Monsieur R. semblait également remarquer mon changement d'attitude. À plusieurs reprise je surprenais sont regard interrogateur et ses sourcils légèrement froncés alors que je quittais la salle de classe en trombe dès le cours terminé. Il ne laissait cependant rien paraître de plus et son attitude à mon égard était égale. J'étais une étudiante comme les autres.

Ce statut quo dura jusqu'au jour ou j'oubliais par inadvertance mon livre de biologie à mon bureau, dans la salle de classe. Il le mit de côté et me le rendit simplement au cours suivant, sans faire de l'incident un événement particulier. Je ne réalisais alors pas encore que ce simple livre oublié allait bouleverser ma fin d'année. Le jeudi soir suivant, après le dîner et alors que m'installais au bureau de ma chambre d'étudiante sous les toits pour travailler j'avisais un petit morceau de papier blanc qui dépassait du livre de biologie que j'avais récupéré de Monsieur R. Deux mots seulement, d'une écriture que je connaissais trop bien à force de la lire sur mes copies.

"Sois patiente".

Une bouffée de chaleur m'envahit. Je n'avais donc pas rêvé, l'attraction réciproque que je croyais ressentir était fondée. Incapable de me concentrer sur autre chose, je lu et relu ce court message jusqu'à encrer la forme de ses lettres au plus profond de mon esprit. Ces deux mots avaient réveillé mon excitation plus efficacement qu'un sexto cru ou un film amateur. Je déboutonnais mon jean, enlevais mon pull et mon t shirt et m'allongeais dans mon lit, remplie d'un sentiment de victoire et d'un désir farouche. Je fermais les yeux et laissais courir le bout de mes doigts sur mes clavicules, puis contourner le renflement de mes seins. Un frisson me parcourut. Mes mains continuaient lentement leur chemin, chatouillant d'abord mes tétons qui se dressaient sous le tissu de mon soutien gorge, puis caressant la peau douce de mon ventre. J'imaginais que ces mains étaient les siennes. Qu'il découvrait mon corps émerveillé. J'imaginais son souffle dans mes oreilles et son torse contre mon corps alors que j'arquais mon dos contre le matelas.

Je sentais mon entre-jambe s'humidifier légèrement et pris ça comme un appel à continuer. Mes doigts continuèrent alors leurs chemin vers ma petite culotte en coton noir. Assez échancrée, cette dernière laissait s'échapper sur les côtés une partie de ma toison. Comme des aimants, mes mains étaient irrémédiablement attirée par mon intimité. Quelques instants me suffirent pour me débarrasser de ce trop plein de tissu et pour accéder à mes lèvres.

J'avais appris à m'occuper de moi très tôt. Si mes premières relations sexuelles avaient été précoces, dès l'âge de 15 ans, mes partenaires étaient peu habiles à me satisfaire. J'avais rapidement compris que la connaissance de mon corps était essentielle pour accéder également au plaisir.

Doucement, mes doigts commencèrent à réaliser des cercles larges autour de mon clitoris, parfaitement lubrifiés par la cyprine qui s'écoulait depuis déjà de longues minutes. Monsieur R. habitait mes pensées. Je l'imaginais finement musclé par la pratique du sport, quelques bleus dus à l'escalade sur ses cuisses, et une queue fièrement dressée dans ma direction, entourée de poils clairs. J'imaginais son odeur, celle d'un homme qui prend soin de lui sans en faire trop. Une odeur corporelle musquée de fin de journée, de celles qui excitent plus qu'elles ne repoussent. À mesure que mes doigts s'affairaient, alternant pénétration et stimulation, j'imaginais sa langue me lécher avec envie. J'imaginais ses yeux me regarder avec désir alors qu'il me donne du plaisir. Je l'imaginais glisser un doigt, puis un deuxième en moi alors que sa langue ne me lâchait plus.

Il ne me fallu pas longtemps pour jouir. À deux reprise, consécutivement. Allongée sur le dos, le souffle court, je me sentais prête à attendre le temps qu'il faudrait pour goûter à sa bouche et à sa queue.