Sauvage
A la maison, tous me disaient désobéissante. C'était mon étiquette, la marque de ma nature, le statut définitif qu'ils m'avaient octroyé.
Ils auraient pu dire, la grande ou bien la brunette, non, ce dont ils m'affublaient était ce petit nom Désobéissante, comme un mépris, une exclusion. Une envie, je crois.
Au collège au lycée, ils ont trouvé autre chose. Rebelle, qu'ils disaient. Et j'ai traîné cette réputation infamante de longues années durant. Rebelle se plaisaient-ils tous, maîtres profs camarades, tous à me nommer. Ils auraient pu dire la grande brune ou bien la bringasse, non, Rebelle qu'ils m'appelaient. Avec envie ?
J'étais assez grande, déguingandée et pâle de peau comme de tignasse sombre.
Mes seins avaient poussé, lourds devant moi mais bien accrochés sur un thorax large de fille sportive et musclée.
Mon ventre souvent battait la chamade dans les efforts d'athlétisme ou sous la douche ou parfois même juste pour la silhouette d'un gars costaud d'une fille frêle aperçus entr'aperçus.
Je savais ces moments comme ouvertures communions au monde extérieur comme mains tendues et résonances.
Dans ma culotte sous ma jupe au coeur de ma touffe épaisse noire frisée je sentais descendre serrés les replis de mon intimité baignée de tendre et chaude humidité.
Au soir je savais les traces de mon émoi sur le tissu et j'avais plaisir à les humer à les respirer comme pour confirmer ma mémoire de ce qui s'était passé, comme pour me dire, non tu n'as pas rêvé.
Rebelle, il n'était pas né, non, celui qui me la prendrait, ma fleur, non non non.
Rebelle je me savais et étais définitivement déterminée à me garer des matous.
Mais comment diable faire cohabiter ce besoin puissant d'ouvrir mon âme ruisselante là entre mes cuisses et ce refus de me soumettre à l'homme aux hommes.
Aux femmes aussi, tout aussi, d'ailleurs.
Ma main, mes mains, qui me connaissent si bien, qui tant sont douces et habiles, n'avaient plus capacité à calmer mes insomnies.
Biche couverte par un sanglier.
Sauvageonne, j'ai bataillé jusqu'à l'aube, ruant, sautant, bondissant, me dégageant cent fois du dard impérieux qui prétendait me clouer. Mes bras serrant fort le corps la taille la poitrine du prétendant, mes cuisses largement haut levées talons crochés pour ne rien lâcher, le ventre ouvert de fente charnue enfouie dans l'abondante pilosité noire.
Et pourtant chaque fois en refus, sautant reculant m'écartant pour échapper.
Souvent la tête, le doux gland, gros et tendre comme un fruit mûr, se posait entre les deux lèvres ouvertes, accueilli trempé de rosée, comme serré par les peaux souples refermées en bienvenue. Puis sursaut, hymen effleuré, la rebelle s'est à nouveau enfuie, dégagée.
Sauvageonne, à deux mains les couilles serrées, la bouche les lèvres la langue en attaque du vit vibrillonnant pour le calmer, glissée nue sous le corps lourd.
Puis enfin le retourner et offrir mon cul à la caresse tandis que je butinais le méat.
Pousser tandis que la langue de mon peut-être futur amant darde ma rondelle est moment sublime. Surtout au moment où le sphincter s'ouvre et où l'on ressent au tréfonds de soi le muscle dur serpent vous emplir et vous épanouir.
Devant moi le bitos géant dressé, col bien dégagé, disait son orgueil et moi je me contentais d'en tenir le gland au chaud contre mon palais, silencieuse tandis que l'on s'affairait loin dans mon fondement.
J'ai compris que je devais prendre, sinon garder la main et que ma première fois devait être de mon initiative et d'elle et de moi seulement.
J'ai avancé des deux genoux comme on marche vers le bas du lit me dégageant des mains qui serraient mes hanches et de la bouche enfouie entre mes fesses.
La tige dressée montrait sans ambiguïté le but qu'elle convoitait.
Rebelle allais-je encore esquiver ?
Sauvageonne j'étais enfin maîtresse du rite et prêtresse devant l'autel impie. L'heure était venue et je savais.
Obéir désobéir, refuser accepter...
Tant de temps à refuser ce que destin me réservait et ce jour tout vouloir, pourquoi ?
Les filles, c'est comme ça ... pas facile de comprendre comment on doit les prendre.
J'ai regardé l'hombre dans les yeux, accroupie, les deux genoux encadrant ses hanches étroites, j'ai serré mes jambes pour lui interdire toute échappatoire. Il souriait et je savais que sa consentance valait la mienne. Son pieu dardé souriait et mon être liquéfié tendu comme un arc se voulait rencontre et l'accepter le recevoir.
Au petit matin la petite chèvre de Monsieur Séguin a capitulé.
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