Petits Secrets De Village - Le Club Des Quatre
« « Vous vous souvenez peut-être, et peut-être pas, je vous ai déjà parlé dans « Petits secrets de village », de Malou qui avait transformé la mercerie de sa mère, et de tout ce quil sy passait, de Virginie la coiffeuse et de son apprentie, de la pharmacienne qui fricotait avec le fils du boucher
il y avait du monde qui passait par cette mercerie !
On y rencontrait aussi Ludovic, le chargé de compte de lagence bancaire qui shabille en dame sous ses costumes, la préposée des postes, la directrice de lécole primaire et la principale du collège
On les croisera peut-être à nouveau, elles, eux. Et d'autres.
Pour dautres petits secrets
cest quil sen passe des choses dans ce village
» »
Cest un mercredi par un joli temps de fin juin.
Elles sont trois, trois mères de famille, leurs sept s et le fils de Fanny, qui ont de 6 à 15 ans, Fanny qui ne les rejoindra que plus tard parce quelle accompagne sa fille à la danse.
Cest Julia qui les reçoit et elles se retrouvent cet après-midi au bord de la piscine. Des femmes entre elles ? Elles sobservent, oeil critique et peu charitable. Elles causent.
Amies ? De lextérieur, ça y ressemble beaucoup. Cest un petit village et on les voit souvent ensemble, parce quelles ont à peu près le même âge, se retrouvent souvent en attendant ensemble leurs s à la sortie de lécole depuis les années de la maternelle, parce quelles se rendent de petits services les unes aux autres, quelles et leurs maris sattablent ensemble quand lassociation des commerçants organise un loto ou à la soirée du Club de tennis, pour le barbecue du club de judo.
Fanny et Brigitte sont amies, cest certain. Caro et Fanny ? Certainement pas
Quant à Julia, toutes les trois sen méfient un peu.
« « Je vous explique ? On est là pour ça, après tout
Tellement amusant dobserver
Dire du mal ? Mais non ! Voyons, pas moi !
il suffit de regarder
découter
» »
Il y a Caroline.
Elle est mince, peut-être un peu trop, elle parle de tout et de rien, a un avis sur tout quelle exprime haut et fort, souvent trop fort, elle fait sourire Julia en passant souvent sa main dans ses cheveux décolorés, elle en fait trop, comme en représentation permanente. Et elle rit
devinez ? Trop !
Cest plus fort quelle. Où quelle aille, elle veut être « la reine du bal ».
Son maillot de bain ? Trop lui aussi, trop pour un après-midi au bord de la piscine avec les s, qui a fait lever les sourcils à Julia lorsquelle est sortie du local récemment aménagé avec douche et sauna où elle sest changée, Julia qui retenait son rire en voyant Brigitte qui elle porte un maillot une-pièce sortir à son tour, qui roulait des hanches pour mimer la démarche dansante de Caro dans son dos.
« « On regarde ? On écoute ? Allons-y
» »
Caro parle de son esthéticienne en se frottant une jambe du plat de la main, remonte, bien haut, tout en haut de sa cuisse, et effleure sa peau, « Elle ma fait le maillot cette fois », pince les lèvres et plisse les yeux, se penche vers Julia pour un aparté, mais ne baisse pas la voix, « Elle a les mains douces
tu sais comment elle est
», porte la main à sa bouche, fausse ingénue et se mord la lèvre en voyant le fils de Fanny tout proche, debout au pied de la petite table de plastique blanc, un verre de jus dabricot tremblant dangereusement dans ses deux mains, qui ne perd pas un mot, et surtout pas un geste, bouche bée et yeux rivés sur le doigt manucuré de rose à paillettes brillantes qui frôle le maillot échancré dans laine et lisse la peau entre les cuisses complaisamment ouvertes, maillot repoussé dun doigt négligent en démonstration.
Pour lui, Faire le maillot, prend brusquement un sens hautement érotique qui provoque la déformation de son slip de bain en lycra où jusque-là son petit pénis de garçonnet se tenait sagement, et qui tout droit sous la taille serrée dun cordon y est à lévidence plus à létroit, ce que toutes les trois remarquent avant quil ne tourne les talons parce que Brigitte la chassé dune tape sur sa cuisse, « Va donc te baigner, toi ! », avant de fusiller Caro du regard, Caro qui continue, imperturbable, à vanter la qualité du travail de Muriel, son esthéticienne, avant de sinformer dun air outré, « Il a quel âge, le petit Mathieu ? 13 ans, 14 ? Vous avez vu ça ? », ce à quoi ni Julia ni Brigitte ne répondent, lune secouant la tête en levant les sourcils, lautre préférant se lever et se diriger vers la piscine, les éclaboussures et les rires des s, préférant toutes deux ne faire aucune remarque pour éviter un esclandre en ce bel après-midi, toutes deux pensant en même temps, « Heureusement que Fanny nétait pas là ! ».
Fanny et Caro ! Ces deux-là ne nous y trompons pas, malgré les apparences, ne sapprécient pas, depuis longtemps, avant même que Caro nait une brève aventure avec le mari de Fanny, ce qui, vous vous en doutez, na rien arrangé
« Mais tas vu ça ? », Caro allongée sur un transat prend Julia à témoin, rit en balayant une nouvelle fois ses longs cheveux blonds derrière une oreille, arrange son minuscule maillot rose à son entrejambe puis sur son ventre, le lisse du dos dun doigt pour effacer le pli vertical qui dessine clairement son sexe parce que sans conteste entièrement épilé, « Elle tas pas laissé grand-chose, Muriel ».
Caro nest avare daucune confidence, surtout si ces confidences lui permettent de parler delle, et Julia est une bonne oreille. Elle écoute Caro quand elle prétend quelle fait toute seule parce quelle na pas osé se faire faire lintégral par Muriel, hoche la tête sur ce «
pas osé
» en retenant son rire, sachant bien que ces mots ne conviennent en rien à Caro qui enchaîne en se penchant pour un aveu à voix basse, « Alex préfère
pour
enfin, tu comprends ! », avec un rire de gorge et les cils battants.
Julia nest pas dupe. Elle reconnaît la provocation implicite des confidences de Caro qui nont rien dinnocentes concernant les talents de Muriel, leur esthéticienne commune. Le village est petit
les ragots vont bon train
Muriel et Julia
des bruits ont couru, elle le sait.
Tout finit par se savoir dans un petit village.
Bonne oreille, Julia, mais Bonne langue aussi : ni Brigitte, ni Fanny nignoreront bientôt les préférences du nouvel amant de Caro en ce qui concerne la pilosité pubienne de sa partenaire de jeu, ni les goûts et pratiques sous-entendues par cet aveu de défrichage intégral.
Toutes les deux sont friandes de ces petits secrets salaces divulgués à voix basse, dont elles-mêmes se protègent, connaissant Julia et ses bavardages, se gardant bien quant à elles de lui confier quoi que ce soit de trop personnel.
Quelques années plus tôt, Fanny sest confiée à Julia. Elle était désemparée, avait besoin de parler, besoin de conseils
Lors dune soirée organisée pour une délégation dallemands venus pour le jumelage de leurs villages, ils avaient dîné dans la salle des fêtes sur de longues tables et des bancs de bois, bu beaucoup de bière et de schnaps offert par leurs invités, dansé ensuite. En sortant prendre lair entre deux valses, Fanny avait aperçu de loin son mari sur le parking, lavait cru malade de trop dalcool et sétait faufilée entre les voitures pour le rejoindre, sétait brusquement arrêtée sans se montrer en voyant son « amie » Caro agenouillée devant lui, fort occupée à lui prodiguer une gâterie.
Elle était restée cachée accroupie derrière une voiture à les observer, nosant plus bouger de peur quils ne la voient ou lentendent séloigner, et
curieuse ? Sans doute aussi
Parler à Julia lui avait fait du bien, mais quelques jours plus tard, beaucoup de monde dans le village était au courant de son infortune. Julia sétait farouchement défendue dêtre à lorigine de la rumeur, « dautres les ont sans doute vus ». Jusquau curé qui confessait Fanny tous les vendredis, à qui pourtant elle navait rien dit, qui lavait consolée, lui avait conseillé dêtre forte, de prier pour surmonter cette épreuve !
Au moins, sa mésaventure étant devenue quasi publique, a-t-elle trouvé le courage dune discussion avec son mari : «
ce soir-là seulement
lalcool
». Il avait promis, « une seule fois
plus jamais ».
Fanny avait suivi le conseil de son confesseur, elle avait prié ; plus souvent quauparavant.
Par contre, elle navait que partiellement suivi les conseils beaucoup moins pieux de Julia : elle avait beaucoup rougi et sétait montrée outrée à lidée de prodiguer à son mari cette même caresse qui semblait lui plaire, par contre elle avait suivi son second conseil en assénant à une Caro trop surprise pour riposter une gifle cinglante.
Depuis, Fanny ne confie plus rien de personnel à Julia, surtout pas quelle a fini aussi par suivre le premier de ses conseils, à la plus grande surprise de son mari, à qui elle naccordait jusque-là que de brèves étreintes dans le noir de leur chambre.
Ce que Fanny ne dit pas à son confesseur, et ne dit plus à Julia, cest à Brigitte quelle le confie.
Brigitte, sans quelle le recherche, est celle à qui toutes racontent leurs petits malheurs, leurs angoisses, leurs problèmes de santé.
Mère de trois s et plus âgée quelles, elle rassure, et jamais elle na trahi la moindre confidence, bien que toutes, de manière insidieuse ou plus directement, aient tenté de lui arracher quelque secret sur lune des autres ou sur quelque habitant du village.
Brigitte ne soffusque pas des questions indiscrètes. Elle sourit. Et elle se tait.
Association étonnante que ces quatre-là
Caroline, blonde décolorée plutôt exhibitionniste qui collectionne les amants depuis son divorce, dont les frasques nourrissent leurs conversations, Julia la bourgeoise, celle avec qui il est bon dêtre vue, qui aime bien cancaner et à qui on prête une aventure avec son esthéticienne, Fanny la bigote qui a 34 ans et sest récemment aperçue quune fellation de temps en temps ça égaye la vie dun mari, un peu la souffre-douleur du groupe, Brigitte la mère, la grande sur qui écoute et conseille, console parfois, recueille les petits secrets de ses amies, réunies ce mercredi après-midi de juin autour de la piscine.
Et noublions pas, nous avons sept gamins et ados qui trempent dans la piscine, huit maintenant puisque Fanny vient darriver avec sa fille qui faisait de la danse !
Euh
pas tous dans la piscine
Pendant que Marie-Luce, la dernière arrivée se change dans le petit local, son frère Mathieu et Manon, laînée, 15 ans, des s de Brigitte lont rejointe. Des petits secrets à échanger ? Il ny a pas que les femmes qui observent et causent, les s voient tout, ils en parlent
et dans la salle carrelée de bleu et noir qui leur sert de vestiaire, ils sont tranquilles et leurs mères ne sinquiètent pas de leur disparition.
Julia et Caro prennent le soleil, Brigitte joue avec les s dans la piscine et Fanny est partie se changer dans la maison.
Justement, Fanny
avant daller espionner les ados, essayons de voir pourquoi elle sest isolée dans la maison au lieu de se changer dans le vestiaire
En arrivant, son sac sur lépaule, elle a fait un petit signe de la main à Julia en montrant la baie vitrée du doigt, et à son signe dassentiment, est entrée dans le salon, a contourné le canapé et tout au bout du couloir, est entrée dans la salle de bain dont elle a fermé la porte derrière elle.
Déjà, se mettre nue devant sa fille, cest hors de question ! Jamais ! Et puis elle a absolument besoin dintimité
Elle sest déshabillée, et une fois nue, avant denfiler le maillot une pièce sorti de son sac, en se tordant le cou, dressée sur la pointe des pieds, elle a observé son dos dans les petits carreaux miroirs dont la porte est revêtue : elle a bien fait ! Ces traces rouges sur ses fesses
les boursoufflures se sont en partie résorbées, mais les traces sont encore bien visibles.
Elle a enfilé son maillot noir qui emboîte bien les fesses, a vérifié dun autre coup dil quaucune marque nétait visible
si, un peu
une petite trace violacée qui déborde sur la cuisse
elle dira quelle sest cognée si quelquun lui demande
Elle a plié sa chemisette et son pantalon, son slip et son soutien-gorge rangés sous la chemise, et a rejoint ses amies.
Ces marques ? ça méritera explications
plus tard ! Suivons-la
Une bise à Julia en arrivant au bord de la piscine, frôlement de joues et baiser dans le vide pour Caro, une bise mouillée de Brigitte sortie de la piscine pour laccueillir qui claque sur sa joue, elles sinstallent en cercle autour de la table basse et du pichet de thé glacé sur les lits-piscine en teck couverts de draps de bains.
Fanny fronce les sourcils et plisse les lèvres en voyant le maillot de bain qua choisi Caroline, secoue la tête en échangeant un regard entendu avec Brigitte, reviens vers Caro :
Tes sûre que cest ta taille ? ça ou rien
y a des s, tout de même, taurais pu
Oh, mais ils aiment bien, les s ! Enfin, s
ils grandissent ! si tu avais vu
Tu veux du thé, Fanny ?
Brigitte a préféré couper la parole à Caro.
A propos ds, il en manque, non ?
Caroline a bien compris pourquoi Brigitte la interrompue, mais cest plus fort quelle :
Manon est avec Marie-Luce
ton fils aussi, dailleurs ! Ils sont pas un peu grands pour ça ? Remarque, je trouve ça plutôt bien ! Et puis entre frère et sur, après tout
Tu tes pas changée avec eux ?
Et si on se baignait ? vous venez ?
Cette fois, cest Julia qui est intervenue en voyant les joues de Fanny rougir, et la empêchée de répliquer.
« « Nempêche
elle a raison, Caro ! Quest-ce quil se passe, dans ce vestiaire ? Si elle savait, ça ne lui plairait peut-être pas
allons voir ! » »
Pendant que Marie-Luce se déshabille, Manon remet sur un porte-manteau la blouse de sa mère qui était tombée sur le banc en-dessous. Dun autre porte-manteau, elle décroche un soutien-gorge blanc brodé de fleurs bleu ciel, le lève devant ses yeux, puis le présente sur sa poitrine :
Joli, non ? Elle a toujours des trucs chouette, Caro !
Pas cap de lessayer !
Pff
Tourne toi ! et fais le guet !
Mathieu se place à côté de la porte et lentrouvre :
Elles sont toutes dans la piscine.
Eh ! tourne-toi, je tai dit !
Oh ça va, jai déjà vu !
Cest pas une raison, je suis pas ta sur, moi !
Ceux de ma mère aussi, je les ai vus !
Tu mates ta mère ?
Manon interroge Marie-Luce du regard, qui lui fait signe que oui, hochant la tête en rigolant.
Dos tourné à Mathieu, Manon enlève le haut de son maillot et enfile le soutien-gorge de Caroline, trop petit pour sa poitrine généreuse, puis improvise quelques pas de défilé de mode, rabattant ces cheveux dans son dos et faisant une moue exagérée en imitation de Caroline.
Mathieu détache du porte-manteau le t-shirt rose et le corsaire :
Y a pas de culotte ? Elle était cul à lair ? waouh
Attends !
Marie-Luce se penche sous le banc et tire vers elle le sac de Caroline :
Il est là !
Du bout des doigts, elle soulève un petit morceau de dentèle blanche, le déplie et létire à deux mains. Le string-ficelle en maille transparente est assorti au soutien-gorge, brodé dune seule fleur bleu ciel à la base du petit triangle de dentèle. En riant, elle sapproche de Manon et lagite devant son visage, sourcils levés en défi.
Les joues de Manon rosissent et ses lèvres se pincent, ses yeux allant de Marie-Luce à Mathieu :
Et pourquoi moi ?
Tas déjà le soutif
Manon nhésite pas bien longtemps. Elle tourne le dos à Mathieu et baisse la culotte de son maillot, enfile le string et étire sur son ventre létroit empiècement.
Pas mal
Tas les poils qui dépassent !
Ça te gêne ? tas quà pas mater ! Putain, vise ton frère ! ça le fait bander !
« « Ils ont vu ? Non. Trop occupés deux-mêmes, ils nont pas vu une ombre dans lentrebâillement de la porte du vestiaire. Julia sinquiétait de ce quils faisaient.
Ça lui a donné des idées, à Julia ? On verra, cest une autre histoire
» »
Il est accro aux culottes !
Ah ouais ?
Mathieu est un peu gêné, rougit un peu, mais il rit en haussant les épaules :
Bon, ça va
Samedi il avait piqué une culotte de ma mère dans le panier à linge et il se branlait avec quand je suis rentrée dans la salle de bain !
Tu déconnes !
Les deux filles le regardent, sa sur en riant, Manon avec un drôle de sourire :
Il fait ça souvent ?
Ils vivent dans un appartement au-dessus de la boutique de leurs parents et partagent la même chambre depuis toujours. Il était question daménager les combles, dy faire deux chambres pour eux et de transformer celle quils occupent en salle de bains attenante à la chambre de leurs parents, mais les affaires ne sont pas florissantes et leurs parents diffèrent toujours. Ils dorment encore dans les mêmes lits superposés que quand ils étaient petits. Cette intimité e les a gênés un temps, et ils ny font plus attention.
Il se fait des choses devant toi ? Nooon !
Marie-Luce hausse les épaules :
Presque tous les soirs !
Toi aussi dabord
et en plus tu mates !
Tas quà te cacher !
Je men fous que tu mates !
Dis plutôt que taimes ça !
Des gamins ? Des ados
Manon a 15 ans, les s de Fanny, Marie-Luce et Mathieu, ont 14 ans et demi et 13 ans
et si leur mère semble un peu coincée, semble
ses s, eux, ne le sont pas du tout ! Ils en rajoutent ? Fanfaronnent devant leur copine ? Même pas !
Des ados
ce qui sest passé dans le vestiaire après
ils en sont sortis un quart dheure plus tard. Manon avait les joues bien rouges et une drôle de lueur dans les yeux en plongeant dans la piscine. Mathieu aussi.
Avant de quitter le vestiaire, ils avaient soigneusement remis en place les dessous de Caroline, qui croient-ils, ne sapercevra de rien, même pas de la petite trace au fond du string que Manon a enlevé, trop tard, layant déjà tâché en regardant Mathieu faire devant elle ce que Marie-Luce le voit faire tous les soirs.
Caro na rien remarqué ? Si ! Nous verrons une autre fois. Mais elle nen dira rien, troublée, Caro ! Plus tard
Les rires et les messes basses, leurs mères en avaient lhabitude et nont pas cherché à savoir ce qui les amusait autant et rougissait leurs joues. Elles nont pas non plus fait attention aux jeux des mains sous leau quand ils faisaient semblant de se battre ou de se noyer les uns les autres, qui figeaient leurs sourires parfois quand ils osaient dans le jeu les gestes quils avaient retenus dans le vestiaire.
Elles auraient dû voir ce qui se passait ? Parce quune autre fois, ils seraient moins timides ? Peut-être
les apprentissages des ados échappent le plus souvent aux parents !
Elles étaient occupées delles-mêmes, ne faisaient pas attention.
Elles avaient joué avec les plus petits, une sorte de ballon prisonnier avec un ballon en mousse qui se gorgeait deau, qui souvent allait rouler sur la terrasse ou la pelouse.
Fanny levait les yeux au ciel et prenait Julia ou Brigitte à témoin quand Caro se hissait hors de leau et que son maillot glissait et se transformait en string, quelle prenait des pauses au retour et quelle était quasi nue dans la transparence mouillée de son maillot.
Elle a pourtant retenu sa langue, na rien dit qui aurait pu provoquer une réponse de Caro
Elle aussi à un moment sétait hissée à la force des bras sur la margelle pour aller chercher le ballon sur la pelouse, et à son retour, Caro lui avait effleuré les fesses dune main sous leau avec une sourire bizarre, « tes bien amochée, dis donc ! ».
Alors elle na rien dit de sa tenue, rien dit quand Caro lui a jeté le ballon alourdi deau dans la poitrine, na rien dit quand elle a posé la main sur ses fesses une deuxième fois.
Elles ont fait goûter les s, et il a été lheure de partir.
Les s se sont changés, les grands dabord, les petits ensuite, puis Brigitte, dans le vestiaire au bord de la piscine, Julia et ses s ayant simplement enfilé un peignoir de bain.
Comme en arrivant, Fanny est allée dans la salle de bain au fond du couloir.
Julia a haussé les sourcils, très étonnée, en voyant Caroline se précipiter à sa suite et entrer dans la salle de bain avec elle, et ny a plus pensé en commençant à ranger les boissons et les gâteaux du goûter.
« « Ces marques que Fanny cache
voyons un peu ! » »
Caroline a couru dans le couloir et poussé la porte juste avant que Fanny ne la referme derrière elle :
Quest-ce que tu veux ? Je me change !
Caroline sest glissée dans la salle de bains et sest adossée à la porte, bras croisés sur son sac.
Allez ! Laisse-moi
Tss tsss tsss
Mais quest-ce que tu veux, enfin !
Que tu mexpliques, fais pas linnocente !
Elle pointait son doigt sur le bas du corps de Fanny :
Tu mexpliques et je dis rien à personne, une tombe
De ses doigts, elle faisait le geste de se fermer les lèvres dune fermeture éclair.
Fanny a senti sa vue se troubler de larmes. Il fallait que ce soit elle ! Elle qui ait vu quelque chose. Mais quoi ? Son maillot navait pas pu glisser à ce point, si ?
Mais jai rien à dire
Tss tsss
pas à moi, Fanny
on nest pas les meilleures copines, ok, et jai rien oublié, toi non plus. Jai fait une connerie, tu mas filé une baffe
rien à dire ! Mais là, je veux que tu me dises !
Fanny serrait très fort son drap de bain entre ses poings serrés à en blanchir ses doigts pour contenir ses tremblements :
Laisse-moi
sil te plaît, laisse-moi !
Hé ! Elles vont finir par se poser des questions, tu ferais mieux de te dépêcher, madame la donneuse de leçons ! Je te jure ! Pas un mot
à personne. Entre toi et moi, Fanny.
Caroline a posé son sac à ses pieds et sest approchée de Fanny, la faite pivoter de ses mains sur ses épaules et a fait glisser le maillot, dénoué les bras que Fanny serrait autour de sa taille pour labaisser sur ses hanches. Elle sest agenouillée et a tiré le maillot jusquaux pieds en forçant pour le descendre entre les cuisses serrées.
A genoux derrière Fanny, elle suivait du bout de son index tendu une marque rouge violacée légèrement boursoufflée qui barrait ses fesses.
Elle na pu sempêcher, avec une pointe de jalousie, de remarquer la douce courbe des hanches et les fesses fermes, le pli à peine marqué à la jonction des cuisses, la peau lisse et veloutée, sans la moindre trace de cellulite ou de peau dorange quelle-même tentait de résorber avec force crèmes, et a laissé échapper un commentaire :
La vache
tes bien foutue
en se relevant, sans quitter des yeux les vilaines marques qui zébraient le postérieur. Elle la prise par les épaules, et a froncé les sourcils en voyant Fanny serrer fort les bras et les mains sur ses seins. Elle lui a écarté les mains :
Oh
merde
Elle navait pas imaginé voir les mêmes traces sur ses seins, et surtout pas la vilaine boursoufflure violette et gorgée de sang au bord dune aréole.
Merde alors ! Tas fait voir ça à un toubib ?
A la grande surprise de Fanny, et elle sest surprise elle-même, Caroline la serrée dans ses bras et la embrassée sur la joue, a essuyé ses yeux et ses joues striées de larmes.
Bon
allez
vaut mieux quon se change avant quelles se demandent ce quon fout
Elles se sont rhabillées sans un mot.
En la suivant dans la salle de bain, Caroline voulait forcer Fanny à lui fournir des explications, voulait surtout la mettre mal à laise et se venger dune gifle vieille de quatre ans, mais la vision de son corps marqué la laissait sans voix, toute méchanceté oubliée.
Fanny sest passé le visage sous leau après sêtre habillée. Lattitude de Caroline la surprenait, et elle était rassurée de ne lui avoir rien dit, quelle nait plus insisté.
Même se montrer nue devant elle ne lavait pas autant gênée ou perturbée quelle aurait imaginé lêtre.
Elle lui aurait dit ? Pendant que Caroline la déshabillait, se sentant coincée, elle avait essayé de préparer les mots.
Elle lui aurait dit que cétait rien, que cétait pas souvent
quelle était daccord ? Elle naurait pas dit quelle aimait ça, non, ça elle naurait pas osé le dire
juste quelle acceptait.
Très bizarrement, elle qui avait été tétanisée aux premières questions de Caroline, se sentait bien maintenant. Presque
fière ? Cest la réaction de Caroline qui avait tout changé. Cétait Caroline qui était perturbée, avait des gestes tout doux, ce pli dinquiétude au front, quelle avait senti trembler quand elle avait posé une bise sur sa joue.
Pendant quelles shabillaient, elle avait vu dans les miroirs sur la porte leurs deux corps, côte à côte, nus tous les deux. Un instant, un flash, elle avait imaginé ces mêmes marques sur Caroline. Et ça lavait
amusée ?
non, plus que ça
« « Bien ! Les présentations sont faites ! Ben oui, cétait juste lentrée en matière !
Je sais bien que vous nêtes pas nombreux à aimer ces histoires un peu longues, avec des suites, et des suites
mais moi jaime bien !
Et puis il y a beaucoup à dire, beaucoup à regarder et écouter.
Julia ? Julia et Muriel
Info ou intox ?
Caroline et sa vie agitée, on pourrait aller y voir de plus près, non ?
Fanny. Ah ! Cest quoi au juste ces traces sur ses fesses ? Elles sont pas venues toutes seules !
Brigitte ? Aussi rangée quelle en a lair ? Et sa fille Manon, vous croyez pas quelle devrait la surveiller un peu ? Parce que le peu quon a vu de Marie-Luce et Mathieu
des numéros ces deux-là !
Donc, une autre fois, je vous raconterai
dautres petits secrets de village
je vous dirai tout
Tout !
A bientôt ! » »
Misa 11/2015
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