Petits Secrets De Village - Carole Et Fanny
« « Dans « Autres petits secrets de village Le club des quatre », je vous ai parlé de Brigitte et Caroline, de Julia et Fanny. On y a croisé leurs s, des ados.
Je vous ai dit, tout à la fin , « je vous parlerai de tout ça ».
Eh bien cest loccasion
ça se passe dans mon village
dans le vôtre ? Peut-être aussi
regardez autour de vous
regardez bien
» »
Dépêche, poussin, allez, allez, on est en retard !
Son sac à dos, vérifié : tout est là ! la trousse, les trois cahiers
voyons, lundi
maths, EPS, histoire et SVT
bonne idée ces gommettes de la même couleur que les protège-cahiers sur lemploi du temps scotché sur la porte du frigo ! Dun coup dil elle voit sil na rien oublié
sa calculatrice ? ah si ! elle est là
Chéri, mets plutôt tes Nike, tas pris quoi ? Un short ou ton survêt ?
ok
tes prêt ?
Sils sont en retard, cest sa faute. Elle le sait. Son fils aussi, le sait. Mais il ne dit rien. Il a lhabitude. Ce matin encore elle sest réveillée trop tard, ce matin encore elle a passé trop de temps dans la salle de bain.
Lan dernier, cétait son père qui le posait devant le collège tous les matins.
Plus maintenant.
Il a déménagé.
Un dernier coup dil sur le miroir de lentrée
cheveux, maquillage
Maman ! Cest bon, viens !
Jarrive chéri ! jarrive
Maxime sest dépêché de sortir de la voiture dès quelle sest garée, lui a fait un signe de la main, et a tourné le dos, a couru vers le grand portail vert où un surveillant faisait rentrer les derniers arrivés.
Pas de bisou en partant. Elle en a pris son parti : jamais devant le collège, « ça fait bébé ».
Elle a coupé le moteur, a rejoint Brigitte accotée à la portière de lAudi de Julia.
Juste à temps ! Comme dhabitude !
Bonjour ! Ils ferment à peine
ça va, ce matin ?
Je suis pas la dernière, on dirait
Et si ! Elle est déjà repartie ! Elle a une livraison ce matin.
A léglise ? Des cierges ?
Arrête
au magasin !
Elle a embrassé Brigitte, sest penchée à la portière pour une bise à Julia. Que Fanny soit déjà partie, ne dérangeait pas vraiment Caroline.
Une vieille histoire, quatre ans plus tôt
elles sont toujours « la bande des quatre » comme les gens du village les appellent, mais Caroline et Fanny ne sont pas les meilleures amies du monde
quoique
mercredi dernier, après la piscine
« « Plus tard, on verra plus tard cette histoire de piscine, des marques sur les fesses et les seins de Fanny ! Voyons déjà cette vieille inimitié
je vous en ai dit un peu dans la première histoire
quelques mots encore ! » »
Quatre plus tôt
Comme de plus en plus souvent, Caroline était seule. Son mari était absent. En déplacement. Elle ne montrait rien, restait enjouée, riait et samusait, donnait le change en répétant dun air convaincu à ses amies les explications quil lui donnait à elle, des explications auxquelles elle-même ne croyait plus.
Elle en faisait même un peu trop, cétait dans sa nature. Ce soir-là, elle portait une robe noire moulante et vraiment très courte, au décolleté plongeant qui avait fait hausser les sourcils de ses amies et qui attirait les regards de beaucoup de messieurs dans la salle des fêtes du village qui recevait une délégation dallemands pour célébrer le jumelage des deux communes.
Après les discours et les échanges de cadeaux auxquels Julia en tant quadjointe au Maire et elle-même présidant au comité des fêtes participaient, elle sétait attablée avec ses amies et leurs époux, les allemands et leurs épouses. Après de multiples toasts, au Champagne dabord, puis au Schnaps que leurs hôtes avaient amené, la tablée était joyeuse et comme dhabitude, Caroline parlait fort et riait beaucoup, amusait les convives.
Le genou qui se collait à sa jambe très souvent, elle ny a pas fait attention au début. Quand une main a remplacé le genou, lalcool avait déjà largement entamé sa lucidité, et elle trouvait très amusant aussi que son voisin si entreprenant soit le mari de Fanny, dont jamais elle naurait imaginé un tel comportement.
Elles plaisantaient souvent entre elles de ce quelles imaginaient de la vie amoureuse de Fanny et de Benoît, lui tellement guindé et sévère, toujours sérieux à lextrême, et elle qui leur avait avoué avoir longtemps hésité à entrer au couvent, et passait autant de temps à léglise que dans leur boutique délectroménager.
Sa solitude, lalcool ? Un peu tout ça
et le jeu !
Plusieurs fois il lavait invitée à danser et lui pelotait les cuisses sous la nappe de papier blanc dès quils retournaient à leur table.
Quand elle était sortie avec Julia pour fumer une cigarette, il les avait suivies et lavait retenue seule dehors ensuite.
Lalcool ? Mauvaise excuse. Ce flirt tellement improbable lamusait ! Elle navait pas protesté quand il lavait entraînée au milieu des voitures sur le parking, retrouvant la légèreté des rencontres de sa jeunesse avec un garçon à la sortie dune boîte de nuit.
Un temps elle a oublié ses 30 ans, oublié que cétait le mari de son amie qui troussait sa robe à sa taille et glissait sa main rude entre ses cuisses en la plaquant à la portière dune voiture.
Elle résistait en riant aux mains qui appuyaient sur ses épaules, mais elle a cédé, a ouvert le pantalon pour le caresser, sans aucune autre intention que quelques caresses de sa main.
Lui, cest sa bouche quil voulait. Elle aurait pu séchapper ? Peut-être
Mais il la tenait des deux mains dans ses cheveux
et puis crier ? cétait le scandale assuré
et après tout, une pipe, ça ne lui faisait pas peur
elle sest soumise, elle lui a donné ce quil voulait delle.
Malgré les doigts crochés dans ses cheveux, elle aurait sans doute pu se reculer quand elle a senti quil allait jouir, mais elle ne la pas fait, en pensant bêtement « il va tâcher ma robe ». Elle a attendu quil la relâche pour cracher son sperme.
Elle la évité tout le reste de la soirée, a évité aussi de se retrouver trop proche de Fanny.
En 9 ans de mariage, ce nétait pas la première fois que Caroline accordait ses faveurs à un autre homme que son mari, mais cette fois, cétait le mari dune de ses amies ! Quelle bêtise ! Elle sen voulait terriblement.
Et catastrophe ! Quelquun les avait vus ! La rumeur
les regards égrillards à la pharmacie, chez sa coiffeuse, les regards réprobateurs de Brigitte et de Julia, et deux semaines après la fameuse soirée, en début daprès-midi, Fanny avait sonné à sa porte, navait pas dit un mot et lavait giflée. Quoi dire ? Rien ! Ni lune ni lautre navaient prononcé le moindre mot.
Vieille histoire.
De toute façon, ces deux-là ne sétaient jamais beaucoup aimées avant
Fanny la bigote, Caroline à la réputation sulfureuse.
Caroline, Julia et Brigitte ont discuté un moment dans la rue devant le collège, ont parlé de leur week-end, puis se sont séparées. Julia rejoignait son mari à leur boutique de chaussures, fermée le lundi, mais ils devaient refaire leur vitrine avec la nouvelle collection ; Brigitte partait faire des courses.
Caroline hésitait, un peu désuvrée. Depuis son divorce, malgré la somme confortable que lui verse son ancien mari tous les mois, elle a trouvé un emploi, plus pour soccuper que par besoin : elle est vendeuse dans une boutique de mode, fermée le lundi comme la plupart des commerces. Passer voir Alex, son amant du moment à lagence bancaire ? Plus tard, peut-être, dans laprès-midi.
Cest une autre idée quelle a en tête, mais elle hésite, ne sachant pas trop comment elle serait reçue
aller voir Fanny.
« « Nous y voilà, on va en savoir plus sur ces vilaines marques qui zèbrent les fesses et les seins de Fanny ? » »
Depuis la semaine précédente et leur après-midi chez Julia au bord de la piscine, ce quelle a vu narrête pas de tourner dans sa tête. Fanny ! Fanny la bigote qui passe plus de temps à léglise que dans le magasin délectro-ménager quelle et son mari tiennent sur la place du village ! Fanny et ces marques violacées sur les seins et les fesses !
Elle les avaient vues quand Fanny se hissait des deux bras sur la margelle de la piscine pour aller chercher le ballon avec lequel elles jouaient avec leurs s et que son maillot de bain avait glissé.
Elle sen voulait un peu de cette mesquinerie, un peu
et depuis quelle avait vu Fanny nue dans la salle de bain chez Julia, ses fesses et ses seins marqués, elle y pensait sans arrêt.
Ces marques, Caroline connaissait bien. Elle avait, avec son mari, fréquenté un temps des clubs libertins, puis des clubs plus spécialisés, où tous les deux cherchaient dautres plaisirs. Elle avait découvert ces pratiques. Elle en avait connu les deux faces : celle où elle était « victime », celle où elle « dominait ». De ces expériences elle gardait un souvenir fort, souvenir de plaisirs violents, de cravaches et de cordes, de fouets et de baillons.
Jamais depuis son divorce elle nétait retournée dans ces clubs mais souvent elle était hantée par ce quelle y avait vu et vécu, se souvenait que de retour chez elle après une soirée cétait ces mêmes marques quelle avait observées sur son propre corps dans les miroirs de sa chambre, que des marques identiques, dans une pièce sombre à léclairage tamisé, elle en avait elle-même imprimé dans la chair dune femme ou dun homme de rencontre, sur son mari aussi, et quelle y avait pris autant de plaisir quen étant à leur place, pieds et chevilles liés sur une grande croix de bois.
Tous les souvenirs lui revenaient et elle en était troublée, rêvait dans son lit tous les soirs du corps dénudé de Fanny depuis le mercredi de la semaine précédente.
En la suivant et en la forçant à se déshabiller devant elle, Caro avait voulu la punir de cette vieille gifle et du ton moralisateur quelle avait si souvent, en la faisant parler et dire doù lui venaient ses traces sur son corps, se moquer delle sans doute. Mais elle avait été si troublée à la vue des marques sur son corps, aux souvenirs de ses propres expériences, quelle navait pu que la prendre dans ses bras et essuyer ses larmes, renonçant aux questions, saisie dun sentiment trouble quelle avait voulu lui cacher. Elle en était sûre, Fanny navait rien deviné de la gêne soudaine quelle avait ressentie.
Après le départ de Brigitte et Julia, Caroline est restée un long moment assise dans sa voiture devant le Collège, tapotant nerveusement dun doigt sur le volant, indécise, cherchant un prétexte pour passer à la boutique de Fanny, indécise sur ce quelle en attendait.
Elle sest garée sur la place de la mairie, a fait les quelques courses dont elle avait besoin à la superette et à la boucherie, et en allant vers la librairie, a aperçu Fanny sur le trottoir à côté dun camion de livraison.
Bonjour ! Tétais déjà partie
on sest pas vues, ce matin.
Tétais en retard ?
Juste à temps ! Je
tu veux un coup de main ?
Une semaine plus tôt, jamais Caroline naurait proposé son aide.
Une semaine plus tôt, jamais Fanny naurait accepté.
Elles ont mis une heure à transporter les cartons livrés de la boutique à la réserve, à larrière du magasin. Quelques regards échangés, quelques sourires crispés. Elles ne sétaient pas revues depuis le mercredi précédent chez Julia et ce qui sétait passé dans la salle de bain. Et sans quelles sen rendent compte, ces instants-là étaient en permanence à lesprit de lune comme de lautre, liées par un secret partagé, gêne et complicité, trouble, mêlés.
Fanny aussi avait revécu la scène maintes fois, honteuse quun secret de son couple ait été ainsi révélé, honteuse aussi de la « presque fierté » stupide ressentie sur linstant, instant où elle était nue, totalement vulnérable et exposée aux yeux de Caroline, honteuse de ce quelle avait ressenti à ce moment-là, de la réaction de son corps à chaque fois quelle y repensait.
Sans que Caroline ne puisse le savoir, beaucoup de choses avaient changé dans la vie de Fanny à cause delle.
Depuis toujours, ses amies se moquaient delle, elle sen rendait bien compte. Brigitte, plus gentiment que les autres, samusait elle aussi de ce quelle appelait sa « pruderie ». Après une discussion entre elles quatre, où Julia et Caro forçaient leurs propos dans le seul but de la choquer et de provoquer la rougeur qui envahissait ses joues et faisait trembler ses lèvres, où elles, ne disaient pas « prude » mais « coincée », elle lavait gentiment prise par le cou pour une bise sur sa joue et lui avait dit « des fois on se demande comment tas pu avoir deux gosses ! ».
Et puis elle avait surpris son mari un soir de fête, Caroline à genoux devant lui, son sexe dans sa bouche. Elle sétait cachée, incapable de fuir ou de se montrer, incapable de les quitter des yeux
le ventre tordu dune excitation violente comme elle nen avait jamais ressentie. La colère ? Elle nétait venue que bien après.
Sur le moment elle navait ressenti quune immense curiosité assortie de honte, une violente excitation ensuite ; une autre honte, différente, quand elle avait dû senfermer dans les toilettes pour essuyer entre ses jambes cette humidité qui ne lui venait que si rarement, et jamais aussi abondante.
Cela, elle ne lavait pas dit à Julia quand elle lui avait raconté son infortune. Elle nen avait rien dit non plus au prêtre qui la confessait toutes les semaines.
Jamais auparavant avec son mari ils navaient parlé de sexe. Parce que ça ne se fait pas. Parce que le sexe nexiste que pour procréer, nest-ce pas ? Quil faut le mariage et la nuit, la chemise de nuit retroussée pour loccasion et les soupirs discrets.
Mais avec la colère, il avait fallu les mots ; parler avec son mari de ce quelle avait vu.
A sa question « Pourquoi ? », il aurait pu se contenter de dire «
javais bu
», mais il a aussi dit «
je voulais savoir ce que ça faisait
».
la réponse de son mari, son sourire gêné et la lumière dans ses yeux
le souvenir de sa propre réaction
Rien naurait été pareil sil avait simplement dit «
javais bu
». Mais ce nest pas ce quil a dit.
A cause de Caroline ce soir-là
? Fanny le formulerait peut-être comme ça
ou elle dirait, si elle devait expliquer, « parce que jai vu Caroline
», et si elle osait, si elle osait elle avouerait, Grâce à Caroline
»
Ce quavait dit Julia, « Tas quà en faire autant, il ira pas voir ailleurs ! », lavait choqué. Et puis un soir
Cest assez ? Non, pas tout à fait
Ils venaient enfin de parler de ce quelle avait vu
les mots échangés ont été suivis de gestes
et cest ce quelle a dit, après sa première fellation, qui a déclenché la suite
« Jai honte, je mériterais une fessée
»
Benoît, son mari, a ri. Pour jouer, au début tout au moins, et sans doute libéré de sa réserve habituelle par ce qui venait de se passer, il la couchée sur ses genoux et a retroussé sa longue robe de chambre en coton, lui a donné deux claques sur les fesses, la fessée quelle disait devoir mériter, et sans doute parce que cest sa nature aussi, il ne sest pas arrêté à ces deux claques, a allumé la lampe de chevet, et lui a administré une vraie fessée à rougir son postérieur et y laisser la marque de ses doigts.
Fanny sentait le sexe de son mari se tendre contre son ventre, sentait aussi son propre sexe sinonder. Bien sûr Benoît sen est aperçu.
Sarrêter et lui faire lamour ? Il ne sest pas arrêté
et pour la première fois en 15 ans de mariage il a fait jouir sa femme.
Pour la première fois Fanny a découvert le plaisir, de ses fesses malmenées !
Fanny avait honte, passait de longues heures en prière, mais cest elle un jour qui a posé une badine de bambou sur la table de nuit, et parce que la chambre des s étaient juste au bout du couloir, pour ne pas les réveiller, Benoît la entraînée au rez-de-chaussée jusque dans la réserve tout au fond du magasin. Cest lui qui un jour a eu lenvie de lattacher les bras étirés dune corde passée autour dun tuyau de chauffage, lui aussi qui a acheté dans un magasin de sport, au rayon équitation, la cravache dont il se sert maintenant pour faire jouir Fanny.
Ni lun ni lautre navait suffisamment dimagination pour ces soirées peu ordinaires.
Benoît, le premier, sétait mis à regarder des clips sur internet où étaient exposées de telles pratiques, et essayait de reproduire ce quil y voyait, ne simposait pas vraiment de limites dans la mesure où Fanny à chaque fois prenait un plaisir évident, avait parfois plusieurs orgasmes. Lui se disait « si cest trop, elle le dira ».
Cétait parfois trop pour Fanny, mais elle ne disait rien, et malsain ou pas, elle y prenait plaisir, malgré lescalade.
Elle a surpris un soir Benoît devant un de ces films sur internet, et a regagné sa chambre sans lui en parler, sest relevée dans la nuit pour rechercher sur le navigateur quel site il avait visité. Elle a trouvé. Elle est souvent retournée sur ce site, a vu de nombreuses images qui avaient beaucoup deffet sur elle, a reconnu où Benoît trouvait ses idées.
Fanny et Caroline ont travaillé en silence, sans échanger un seul mot, yeux baissés et rougeur leur montant aux joues aux regards croisés, chacune nayant en tête que leur dernière rencontre, le trouble qui les avait saisies et qui restait là, entre elles.
Fanny ne pouvait sempêcher de lever les yeux dans la réserve sur le tuyau de chauffage au-dessus duquel Benoît passait la corde qui lui blessait les poignets quand il étirait haut ses bras, sur la vieille armoire métallique fermée à clef pour tenir hors de vue des s la cravache récemment achetée, et là aussi, à la vue de Caro, appuyé à larmoire, le tuyau percé aux extrémités où deux cordes étaient encore enfilées, quil utilisait maintenant pour lui entraver les jambes largement ouvertes.
En le voyant, elle a lâché le carton quelle portait, les yeux fixes et les lèvres tremblantes.
Ce tuyau naurait eu aucune signification pour Caroline, qui ny aurait pas prêté attention, si Fanny affolée ne sétait précipitée pour sen saisir et le déplacer, le cachant dans lespace entre larmoire et le mur de parpaings bruts.
Caroline avait froncé les sourcils en voyant son affolement et sa précipitation, et avait attendu de se trouver seule dans la réserve entre deux charrois pour jeter un il derrière la vieille armoire, ne trouvant aucun sens à ce tuyau et ses cordes, jusquà ce quen se retournant elle voit Fanny figée à lentrée de la pièce un carton dans ses mains et les yeux pleins de larmes.
Elle a pris le carton des mains de Fanny pour le poser sur la pile, la prise par le bras pour retourner vers la boutique.
Bon
on a fini
tu moffres un café ?
Fanny a hoché la tête avec un pauvre sourire, a fermé la porte du magasin et la entraînée vers lescalier montant à lappartement au-dessus de la boutique.
Elles sont attablées côte-à-côte dans la petite cuisine. Fanny fait tourner sa tasse entre ses doigts, balaie fréquemment une mèche de cheveux dun doigt au-dessus de son oreille, mèche qui glisse sans arrêt parce quelle baisse la tête sur sa tasse de café qui refroidit.
Caroline se lève et prend un élastique à cheveu noir qui traîne sur le comptoir à côté de lévier. Debout derrière Fanny, lélastique entre ses dents, elle lui peigne et lui lisse les cheveux de ses doigts en queue de cheval et enroule lélastique autour.
Tu connais le « Rouge et noir » ?
Ten as entendu parlé ? Je sais pas si cest encore ouvert
cétait
tout ce quon en disait
tu te souviens ?
Fanny a hoché la tête.
Eh ! Si tu bouges, jy arriverais pas ! Ils sont trop courts derrière
mais ça te va bien, cette coupe
tas un autre élastique ? je peux te faire des couettes, tu les auras plus dans les yeux, comme ça !
Au moins elle a réussi : Fanny a ri. Caroline continue à la peigner de ses doigts ouverts.
Ils sont épais, et doux
moi, sans shampoing lissant, cest de la filasse. Faudrait que jarrête les teintures, tu mas toujours connue blonde, mais je suis plutôt châtain
là-bas
jy suis allée quelques fois, avec Pierre
alors tes marques, je sais comment on les att.
Les épaules de Fanny sont toujours aussi crispées, ses doigts tremblent autour de la tasse.
Et tinquiète pas, je dirai rien
même pas à Brigitte, et surtout pas à Julia
ils y allaient aussi, elle et son mari, on sy est rencontrés une fois
une seule
elle
ses fesses ressemblaient un peu aux tiennes, si je me souviens bien
enfin, en moins jolies. Tes plutôt bien fichue ! Je les laisse comme ça ?
Fanny lève une main pour toucher ses cheveux et secoue la tête en riant :
Non ! pas comme ça
Caroline enlève lélastique qui maintient les cheveux en palmier au sommet de la tête de Fanny. Elle se penche à loreille de Fanny :
Elle avait des vergetures sur le ventre et les fesses
avec tous ses massages et toutes les crèmes quelle se met depuis, cest peut-être mieux
mais elle met que des une pièce
cest sûrement quelle a quelque chose à cacher !
Fanny secoue la tête de droite à gauche et rit :
Tes méchante !
Caroline se penche et lembrasse dans le cou :
Non. Je suis pas méchante. Cétait juste pour te faire rire
mais quand même, Julia
Arrête !
Bon, jarrête
moi aussi jai eu des fesses comme les tiennes de temps en temps, et dautres fois
dautres fois cest moi qui tenais la badine. Pierre
Fanny ne peut sempêcher de se retourner. Elle a les joues rouges et les yeux brillants, les yeux ouverts de surprise, bouche arrondie en un « O » étonné.
Mmm mmm
et je peux te dire que si javais su comment il me traiterait après, jaurais cinglé plus fort !
Je
toi, cest Benoît, hein ?
Fanny sest raidie sous les mains de Caroline à plat sur ses épaules, quelle secouait doucement pour linciter à répondre.
Cest lui ?
ben oui !
Je sais pas, moi, taurais pu
ton curé ?
Fanny ouvre des yeux ébahis et hausse les épaules.
Et
tes
consentante ?
Fanny lui tourne le dos et cache son visage dans ses mains, murmure :
Jarrive pas à croire quon parle de ça
et
à ton mari ?
Ça te donne des idées ?
Non !
Caroline prend Fanny par les épaules et la fait pivoter, écarte la mèche qui à nouveau lui cache le visage et prend ses joues sous ses mains :
Il te force ? ou
Un long moment Fanny garde les yeux baissés avant de regarder Caro dans les yeux, un pauvre sourire aux lèvres, fait « non » de la tête.
Bon
ok
Caroline sest agenouillée devant Fanny et a posé la joue sur ses genoux.
Tu sais
Elle parle. Doucement. Raconte. Dabord les soirées en banlieue parisienne où son mari lentraînait, soirées privées ou en club, la toute première fois sans quil lait prévenue, sa gêne, la découverte. Elle avait aimé. Puis, une discussion avec des « amis » de rencontre, leur parrainage pour le « Rouge et noir », le club SM dont on parlait dans la région, la surprise un jour dy croiser Julia et son mari. Elle dit aussi en levant la tête vers Fanny, qui a les joues très rouges et ouvre des yeux étonnés en écoutant ses confidences inattendues que ces jeux aussi, elle avait aimé.
Quand jai vu, à la piscine, ton maillot avait glissé, jai tout de suite su. Et après
Jai déjà vu des femmes, marquées, comme toi
Elle lève la tête et sourit en regardant Fanny :
Aussi marquées, et des fois plus, même, mais pas aussi bien faites
tu te caches sous tes robes et tes tabliers, mais tes plutôt « canon », comme nana
moi ça a jamais été autant
tu devrais faire gaffe
et le truc sur ton sein, cest franchement moche
tas vu un toubib ?
Non
Toses pas ? Ouais
je comprends. Cétait pas joli-joli
ça passe ?
pas vraiment
Caroline se redresse sur les genoux, sappuyant des deux mains sur les genoux de Fanny, cherche son regard, déboutonne le tablier bleu quelle porte le plus souvent quand elle est en boutique, quelle garde souvent quand elle fait ses courses dans le village, qui fait sourire ses amies. Elle voit les yeux mouillés, les lèvres tremblantes mordues, la respiration retenue. Fanny tremble un peu, rougit, mais ne proteste pas, se laisse faire. Fanny continue, écarte les pans du tablier et sattaque aux boutons du chemisier blanc en dessous quelle tire pour le sortir de la jupe qui lenferme, sarrête et hausse les sourcils en voyant un bout de coton hydrophile qui dépasse du soutien-gorge sur un sein, qui gonfle le bonnet en-dessous. Un petit rire en croisant les yeux malheureux de Fanny :
Quand jétais gamine, je mettais du coton pour faire croire aux autres que javais des seins. Une fois en vacances jen avais mis sous mon maillot de bain
et puis jai oublié et je suis allée me baigner !
Elle fait une grimace et plisse le nez, fait glisser en même temps tablier et chemisier sur les épaules de Fanny et les abandonne à hauteur des coudes, décolle le dos de Fanny du dossier de la chaise se penche et passe les bras dans son dos pour dégrafer le soutien-gorge, pose une bise au passage sur une joue brûlante, abaissant les bretelles sur les bras en se redressant, décolle du sein le coton retenu par une pointe de sang coagulé et arrache une plainte à Fanny :
Oh
merde
ça a grossi
Elle sent les genoux de Fanny trembler contre son ventre quand elle effleure du doigt le gros hématome gonflé de sang qui soulève et déforme laréole dune teinte plus rouge que celle de lautre sein.
Putain
il faut le calmer, ton mec, il va finir par tamocher ! Waouh !
Elle regardait lhématome
elle remarque les tétons qui se dressent lentement, se tendent, grossissent sous ses yeux, prennent des proportions inattendues. Elle croise le regard voilé de Fanny, regarde les tétons et prend les deux seins en coupe au creux de ses mains, balaie du pouce le téton du sein intact en se mordant la lèvre.
Cest plus fort quelle ! Elle se penche et embrasse le téton du bout des lèvres, se redresse, rire gêné, « pardon
», se racle la gorge et repose les mains sur les genoux de Fanny.
Ses joues rouges, son sourire crispé, son regard inquiet, ses narines dilatées
Caroline hésite et se penche à nouveau pour un autre baiser sur le téton quelle prend entre ses lèvres
parce quelle en a envie, parce quelle devine, parce quelle veut savoir
la main de Fanny sur sa joue. Elle sait. La prude Fanny, la plus improbable des situations, Fanny est aussi troublée quelle.
Je
ne bouge pas ! Je vais aller à la pharmacie, je dirai que cest pour moi, tinquiète pas, je trouverai bien une histoire, je reviens
daccord ?
Fanny a très vite retiré sa main de la joue de Caroline, serre le poing sur ses genoux, acquiesce de la tête, et referme sur elle en grimaçant son chemisier et son tablier pour cacher sa nudité.
Elle sest dépêchée, a inventé une histoire de chute, est revenue avec un onguent, des compresses, des conseils : dégonfler lhématome sil était douloureux, éliminer le sang accumulé, voir un médecin
Elle monte les marches qui mènent à létage deux par deux, arrive sur le palier essoufflée, trouve la cuisine vide.
Fanny ? Tes où ?
Ici.
Elle suit la voix.
Attends-moi, jarrive.
Trop tard, Caro est déjà au bout du couloir, à lentrée de la chambre de Fanny.
Jai fait vite.
Fanny serre contre ses seins le peignoir de coton quelle sapprêtait à enfiler.
Et puis si tu veux que je te soigne, enlève donc aussi ta jupe. Jai tout ce quil faut ! Enfin presque
il me faut une épingle de couturière et du désinfectant !
Pour quoi faire ?
Faut enlever le sang pour que taies moins mal. Tas peur ? Je ferai tout doucement
Bah, ça ira
Ouais
cest vrai quavoir mal, toi
Elle sest excusée très vite en voyant le regard de reproche et la bouche pincée de Fanny :
Oh pardon ! Je parle sans réfléchir des fois
enfin
souvent !
Fanny lui tourne le dos et enfile son peignoir, puis enlève sa jupe et la jette sur le lit.
Respire fort ! tes prête ?
Le sang noir imprégnait le coton au fur et à mesure que Fanny pressait elle-même son sein, en faisant la grimace, dents serrées.
Allez, tes fesses, maintenant ! Allonge-toi !
Fanny a étalé une serviette sur le couvre-lit à fleurs en poussant un gros soupir, les joues cramoisies, et Caroline a plaisanté pour la détendre pendant quelle sallongeait :
Eh ! Tinquiète pas, je les ai déjà vues tes fesses ! Et puis elles sont jolies, en plus !
Ben oui, mais si tenlèves pas ta culotte, jy arriverai pas ! Soulève-toi un peu.
Fanny sest soulevée sur les bras et les genoux pendant que Caroline faisait glisser la grande culotte de coton des hanches aux genoux :
Allez, serre les dents ! Il paraît que ça chauffe un peu !
Elle a posé longuent du bout du doigt sur chaque marque, chaque boursoufflure, samusant des fesses qui se contractaient au contact de son doigt avant de se relâcher et de sassouplir, des muscles qui se contractaient quand elle a eu fini :
Ça va ?
ça brûle
Fanny se cachait sous ses cheveux, ses bras croisés devant elle où elle appuyait son front.
« « Bon, quelque chose me dit qu'elles vont se réconcilier, ces deux-là ! Vous croyez pas?
Je vous raconterai un autre jour.
Je vous avez prévenus, hein ? un drôle de "petit village" ... » »
Misa - 11/2015
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