46.1 Quand Nico Se Fait Draguer, Jérém
Au premier abord, cest tout simplement un beau brun, la peau mate, les yeux très noirs (ça je ne le saurai que plus tard dans la soirée, lorsque je le verrai de beaucoup plus près), les cheveux assez courts, une belle barbe noire épaisse et bien taillée. Le mec doit avoir environ 25 ans. 1m75, je dirais. Il est superbement foutu, son torse est magnifique, ses épaules ont un angle de chute juste divin
et ce t-shirt noir col en V qui souligne diaboliquement son anatomie, une perfection plastique certainement affinée dans une salle et/ou sur un terrain de sport, est juste une ie
sans parler de son jean délavé lui moulant un cul divin
Avant notre arrivée, cétait sans doute le mec le plus séduisant de la boite. Ca cest avant que mon Jérém se pointe avec son t-shirt Calvin Klein cousu main sur son torse de ouf.
Cest la première fois que je mets les pieds dans cet endroit. Je suis passé devant plusieurs fois. Le jour, en me baladant sur le bord du Canal. Le soir, parfois. Jai vu briller son enseigne rouge dans la nuit comme un appel à moi, à mon être profond. Sans oser franchir le pas. Sans oser en franchir le seuil. Il a fallu quon my amène. Il a fallu quil my amène.
Oui, pour que jose franchir la porte du On Off, lune des boites à pd les plus branchées de la ville, pour que jaccepte de prendre le risque de pénétrer dans ce lieu de « perdition », il a fallu que mon Jérém my amène
Pour comprendre comment on en est arrivés là, il faut remonter les horloges de plusieurs heures, au début de cette soirée organisée pour fêter le bac
Précédemment dans 50 nuances de Jérém, de moi et dautres Thibault et Stéphane
le bac dans la poche de tout le monde, il avait été décidé dune soirée pour fêter ça tous ensemble. Ça tombait le samedi suivant laffichage des résultats. Toute projetée dans lattente de la soirée, ma semaine sétait déroulée entre lenvie de rester fidèle à lesprit « Halle aux Grains avec Stéphane », et un désir déchirant de retrouver mon Jérém
le samedi soir venu, je navais pas été déçu par ces retrouvailles, marquées par une entrée en scène à grand spectacle comme seul mon beau brun en a le secret
Avec ses cheveux courts, son port de tête haut, le regard ferme, puissant, presque intimidant ; avec ses yeux très noirs qui dégagent une forme dautorité naturelle et de charisme inné ; avec cette assurance de jeune mâle sûr de lui et qui ne doute de rien ; avec ce t-shirt blanc qui lui donne un aspect simplement mec, propre et rangé qui contraste dune façon très sexy avec son petit coté bad boy; avec ce jeans, tout ce quil y a de plus beau et masculin
voilà
on aurait dit un jeune militaire en permission, avec une bonne envie de picoler entre potes et de se faire vider les couilles
chose, cette dernière, dont je me promettais et ce, dès son arrivée, de me charger sans faute
Après une bise qui mavait mis tout sens dessus dessous, alors que mon beau brun vivait sa vie avec ses potes comme si je nexistais pas, au resto je métais fait coincer à une place très éloignée de lui
coté proximité, je métais bien rattrapé à la Bodega
avec une bonne dose de culot, javais réussi à me retrouver dans une cabine des chiottes, très proche de lui et de sa queue, pour une pipe qui, apparemment, avait laissé mon beau brun plutôt satisfait
Seul bémol
Thibault avait bien capté notre manège
et son malaise était palpable
Une question surgit à limproviste de mon esprit
sil est vrai que Thibault a vu Jérém sortir des chiottes juste avant de venir my retrouver, est-ce que Jérém sest rendu compte que son pote la vu ? Je pense quil vaudrait mieux que ce ne soit pas le cas
Toulouse, La Bodega, Rue Gabriel Péri, 1h03 du mat.
Assis à la table avec les camarades où jai trouvé refuge pour ne pas devoir affronter le regard de Thibault, je ne me lasse pas de regarde cette image magnifique de mon Jérém en mode mâle repu, accoudé au comptoir
cest particulièrement excitant de le voir discuter avec ses potes, écouter leurs blagues dun air absent, amorçant par moment un petit sourire de circonstance
les voir reprendre une bière, trinquer
le voir essayer de recouvrer cette attitude de mec, de pote cool, comme si de rien nétait, tout en sachant ce qui vient de se passer
ça me fait penser à léternelle question que je me pose depuis toujours en croisant un garçon qui retient mon attention
que vient-il de se passer dans sa vie quand on le croise ? Quand est-ce quil a joui pour la dernière fois ? Est-ce quil vient tout juste de se soulager ? Tout seul ? Est-ce quil vient tout juste de défoncer un cul, de se faire sucer
ou bien de se faire sauter et de prendre son pied avec un pote
Je donnerais cher pour savoir à quoi mon beau brun est en train de penser précisément
et notamment si le bonheur sensuel quon sest offert dans lespace clos dune cabine de chiottes, retentit encore dans chaque fibre de son corps, comme cest le cas pour moi
mais voilà un questionnement auquel je naurais jamais de réponse
Non, je ne me lasse pas de regarder le garçon que jaime et auquel je viens de donner lun des meilleurs orgasmes de sa jeune vie
il va falloir pourtant que cette extase visuelle sarrête
et ce, pour plusieurs raisons
Dune part, car mon attention illimitée pour le beau brun commence à être remarquée
« Il est beau comme un dieu, nest-ce pas, Nico
toi aussi tu le trouves canon
» me balance Camille, la voix déformée et le propos libéré par un degré dalcoolémie plutôt carabiné.
« De quoi tu parles ? » je tente de me défendre « arrête de dire des conneries, tes au moins à dix grammes
».
« Jai bu, mais je sais ce que je dis
il te plait bien Jérémie, hein ?
il fallait voir comment tu le matais en cours
tout le monde la remarqué
tas même fini par lagacer
cest étonnant quil ne tait pas mis son poing dans la gueule
mais il faut que tu ten fasses une raison
Jérém est un mec à nanas
»
Bon, ok
noyée dans son trop plein dalcool, elle détient quelques bribes dune vérité qui lui échappe en grande partie
oui, Jérém me plait
oui, je suis pd
soit
tant quelle ninsinue pas que nous nous envoyons en lair
quant à son statut de « mec à nana » et à son hypothétique envie de me mettre son poing dans la gueule
ma pauvre cruche
si tu savais comment il préfère vraiment mettre sa bite dans ma bouche ou dans mon cul
bonheur auquel à priori tu nas jamais eu la chance de goûter
et auquel tu nes pas prête de goûter non plus
si tu savais comment je viens de le faire jouir juste à quelque mètres de toi, alors que tu ne tes rendue compte de rien
grosse conasse
Cette dernière réflexion, que je garde évidemment pour moi, me permet de passer au dessus de ses mots stupides et de ressentir même une certaine excitation en gardant ce secret
malgré cela, me sentant observé et cerné, je me fais violence pour détourner momentanément lattention de mon beau brun
et lorsque, quelques minutes plus tard, mon regard se remet en quête du t-shirt blanc, je me rends compte quil a disparu
Jérém a bougé
il est passé où?
En fait, je ne tarde pas à remarquer quil ny a pas que lui qui a bougé
tous nos camarades sont en train de bouger, et ma table suit le mouvement à son tour
je me rends compte que, suite à un signal venant de je ne sais pas où et de je ne sais pas qui, on va partir pour le KL
oui, le KL
pendant toute la semaine il avait été question dEsmé, mais depuis le resto, le KL est revenu en force
Je suis un peu surpris de la précipitation de ce départ car, après avoir entendu Thierry et Bruno en discuter devant les pissottières, pendant que mon beau brun se retenait de jouir dans une cabine juste à coté, je mattendais que les quatre potes du billard repartent faire une partie avant de partir
Mais le temps file, ma montre minforme quil est déjà une heure et quart du mat
Cest là que je réalise que je nai pas défini dans quelle voiture je vais monter
bien évidemment, la première idée serait que jai envie de monter AVEC mon beau brun, dans lespoir de me faire monter PAR mon beau brun au retour de soirée
ceci dit, après les allusions de cette conasse de Camille, ainsi quà cause du malaise que jai décelé sur le visage de Thibault à la sortie des toilettes, je suis un peu perturbé dans mon élan
Je décide alors de faire profil bas, et de choisir nimporte quelle voiture sauf la 205 rouge
dautant plus que je ne voudrais pas donner limpression, à lui et aux autres, de le coller trop près
je sais à quel point il faut laisser respirer mon Jérém, sous peine de me faire jeter méchamment
et ceci même après une pipe comme celle que je viens de lui offrir.
Du coup, je me retrouve dans la Punto bleue de Rémy
avec Camille et Alexandra sur la banquette arrière. Rémy a lair plutôt sobre, comme moi, même mieux que moi
jai quand même quelques bières à mon actif, chose que Rémy semble avoir esquivé.
Quant aux filles, elles sont défoncées. Elles ont descendu les vitres arrière, et pendant quon traverse lentement les routes du centre ville bondées de monde, elles crient des trivialités aux garçons aux terrasses des bistrots
cest ça de picoler quand on ne tient pas lalcool
elles sont bonnes pour nous taper la honte à lentrée de la boite
pourvu quelles ne gerbent pas dans la voiture
pourvu que je ne rentre pas dans la même voiture tout à lheure
Du coup je me rends compte que ne sais même pas comment Jérém est parti
avec sa voiture ? Avec lAstra de Thibault ? Si cest le cas, adieu la galipette de retour de boite
je me vois mal demander à Thibault de nous ramener et de nous laisser tous les deux rue de la Colombette
à moins de lui demander de monter avec nous
mais là, je divague
Merde, merde, merde
naaaaan
cest juste pas possible
jai trop envie de lui
surtout après le petit (avant) goût quil vient de me donner, après cette « mise en bouche », après mavoir juste embroché avec sa queue raide pendant que je me branlais jusquà en jouir
jai trop envie de lavoir en moi
et je laurai, ce soir, coûte qui coûte...
La voiture quitte le centre ville, nous traversons une première fois la Garonne par le Pont Neuf, nous passons St Cyprien, les Abattoirs, nous retraversons la Garonne au Pont des Catalans, nous filons sans encombres sur lAllée de Brienne, nous arrivons aux Ponts Jumeaux, et nous voilà sur la Rocade
nous passons à coté du quartier des Minimes, là où Thibault a son apart, je ne sais pas trop où
Ah
Thibault
je repasse dans ma tête le moment où lon sest croisés aux toilettes
je me revois en train de me sécher les mains
jentends le bruit assourdissant de lair chaud propulsé
je retrouve ma surprise de le voir juste à coté de moi
je repense à mon sourire maladroit
et je sens un pincement au cur en retrouvant son charmant et gentil sourire terni par un beau malaise
De fil en aiguille, pendant que la voiture file, pendant que les filles continuent sur leur déconnade en balançant des conneries à notre chauffeur sur la Rocade, pendant que la radio nous offre la voix de Madonna sur « What it feel like for a girl », pendant que les immeubles des cités et les bâtiments commerciaux défilent sous mes yeux, je repense à la tristesse de Thibault lorsquil ma parlé du départ possible de Jérém
je retrouve la chaleur de sa main sur la mienne, la douce caresse de sa voix et de ses compliments
« tu es beau garçon », la troublante sensation de sa bise inattendue
Du coup, je ne peux mempêcher de me demander quelle est, au juste, la raison profonde de son malaise de tout à lheure
une jalousie ? A légard de qui ? De Jérém ? De moi ? A la place de qui aurait-il voulu être ? Ou alors, aurait-il tout simplement voulu être avec nous deux ? Est-ce quil ressent vraiment un truc puissant pour son pote ? Est-ce que cest sur moi quil a des vues ? Est-ce que cest juste le fait de voir cette relation inattendue se développer sous ses yeux qui le trouble et qui réveille en lui des pulsions qui auraient pu rester par ailleurs indéfiniment cachées ?
Si vraiment il en pince pour Jérém, jimagine à quel point ça doit être dur pour lui de le côtoyer en ami, en meilleur ami, sans pouvoir lui avouer ce quil ressent pour lui, sans pouvoir lui avouer ses envies
et ça doit être dautant plus dur pour lui à vivre en sachant désormais que Jérém a à priori les mêmes penchants que lui, mais que ces penchants il les satisfait avec un autre garçon
un garçon, moi, pour lequel Thibault doit ressentir une certaine jalousie alors quil sefforce de sen rapprocher car il le sait être lélu du « lit » de son meilleur pote
Thibault et moi, chacun à notre manière nous jouons tous les deux un jeu délicat, dangereux, un jeu déquilibriste
Oui, la position de Thibault est très compliquée
dans son discours, le beau mécano a lair de vouloir me soutenir dans lodyssée entre le lit et le cur de mon beau brun
je crois vraiment que, dune part, la profonde bienveillance quil porte à légard de Jérém le pousserait à seconder sincèrement cette relation avec moi, une relation quil ressent comme bénéfique pour Jérém
Dun autre coté, je sens quil y a un malaise
il voudrait être à ma place, mais il ne le peut pas, son statut de meilleur pote nest pas compatible avec une tendresse plus intime, avec une sexualité partagée
du coup, il se retrouve prisonnier de son rôle de meilleur ami, de pote bienveillant, ce qui lui empêche de franchir le pas dassumer ses véritables envies
car sil le faisait, toute cette amitié qui a été construite depuis leur enfance, risquerait se seffondrer
ce qui risquerait de foutre le bordel entre eux
et comme Thibault désire par-dessus tout de la stabilité pour son Jérém, il se condamne à jouer le rôle que son pote sattend à le voir jouer
Soudainement, je trouve Thibault encore plus touchant
je crois quil na pas ls rôle le plus facile à tenir dans lhistoire
Ceci dit, ma position vis-à-vis de Thibault aussi est compliquée à assumer
dune part, je veux bien accepter son appui pour mieux connaître et cerner mon beau brun
dautre part, ce qui me pose problème, cest le fait que ce petit jeu a lair de coûter cher à Thibault
Lorsque je repense à la tristesse dans ses yeux, à son air dépité lorsquil ma lancé, le regard fuyant :
« Ah, tes là
toi aussi
», jai mal au ventre pour lui
et lorsque je repense à ma fuite, à ma lâcheté, à mon égoïsme
je me sens vraiment nul
Je nai pas envie de faire du mal à ce garçon droit, loyal, excessivement fidèle en amitié, prêt à tout pour son meilleur pote.
Oui, dans sa morphologie et dans son caractère, Thibault possède la carrure et la solidité dun petit taureau. Mais là, voilà que léquilibre inébranlable de Thibault vient den prendre un coup
il ny a que très peu de choses capables de secouer un rock comme Thibault
parmi celles-ci, la frustration dun désir profond ainsi quune certaine forme de jalousie
Je donnerais cher pour savoir ce qui se passe dans la tête du beau mécano
ah, mon beau Thibault
quest ce qui te fait réellement courir dans la vie ?
A lapproche de la sortie du Lac de Sesquière, la silhouette immense et lumineuse du KL nous drague alors que nous roulons encore à plus de 90 km/h
la proximité des « retrouvailles » avec mon Jérém et mon souci de ne pas encore savoir si je pourrais ou non finir la soirée avec lui, méloignent de mes pensées au sujet de Thibault
Dès que je repense à mon beau brun, je repense à son corps tout tendu à la recherche du plaisir, à ses gémissements de mâle en train de se faire sucer comme il se doit
à la sensation de sa queue qui senfonce dans ma bouche et qui la remplit
à ses coups de reins
à son parfum
à la puissance de ses jets projetés au fond de ma gorge
au goût de son jus épais
je bande
et lorsquun garçon bande, toute forme dempathie et de scrupule sévapore soudainement
Nous voilà au KL. Il y a du monde à lentrée, et il faut attendre pour rentrer. Les filles déconnent bruyamment, je me protège avec la technique du « Je ne les connais pas, moi ».
Au bout dun bon quart dheure, nous traversons enfin les vestiaires pour plonger dans lambiance bruyante de la salle techno. Le son est assourdissant, la salle est bondée et il fait une chaleur de dingue. Je me dis quavec tout ce monde, ça ne va pas être simple dapprocher discrètement mon beau brun
je me dis que cest une énorme connerie que de devoir en passer par là pour me glisser dans le lit de Jérém alors que quelques minutes plus tôt on étais à quelque pas de chez lui et quil serait bien plus agréable dêtre au pieu avec lui dans le silence de son apart que dans cette ambiance bruyante, surpeuplée et moite
mais bon, je suis le mouvement, pas le choix
Oui, mon beau brun
il est passé où, celui là ? Je le cherche du regard, mais la foule est si dense que jai du mal à me focaliser sur les visages
et sur les torses
et sur les t-shirts
lapproche de lété opère cette magie bénie de dévoiler les physiques des beaux garçons, les plastiques que les vêtements dhiver nous ont un peu dissimulés pendant des mois
lil est avide de découverte
alors, là, ce soir, cest le festival
Quest ce quil y a à mater comme bogoss
il a des fois où on a limpression que tous les bogoss de la planète se sont donné rendez vous au même endroit
je suis comme un passionné de peinture impressionniste au Musée dOrsay
dépassé par linteraction mutuelle de beautés similaires que, mise cote à cote, génèrent une sorte dexplosion esthétique et émotionnelle qui nous arrache du présent et qui nous offre un magnifique instant déternité
Bon, Nico, stop aux délires
il faut te ressaisir
il faut trouver Jérém
le trouver et ne pas le perdre de vue sous aucun prétexte
le surveiller
lempêcher demballer des nanas
tu as trop envie de lui pour le laisser commettre une fois de plus ce gâchis insoutenable
Mais dabord, il me faut me délester de mes trois acolytes
la tache se révélera plus simple que prévu
en effet, après un verre, les nanas vont danser
elles gigotent comme des malades
Rémy, quant à lui, il soccupe en matant les nanas sur la piste de danse
je crois quil coucherait bien avec Alexandra, mais elle ne fait que le faire languir, surtout depuis quil a son permis
Et moi
moi je guette lapparition de mon beau brun
hélas, je ne le vois toujours pas
je pars faire un tour de la salle
mince, Rémy me suit
javance, javance, javance, ma quête demeure sans succès
ce nest quau bout de plusieurs minutes de pérégrinations que, au détour dune cloison, japerçois de loin mon beau brun entouré de Thibault, Bruno et Thierry
Maintenant, il faut absolument que je me décolle Rémy des baskets
je tente de le semer avec largument « toilettes »
il a envie aussi
heureusement il senferme dans une cabine, et cest par ce biais que jarrive à le semer
je pars sans lattendre
Me revoilà dans la salle, en mode détection et approche de beau brun un peu con
je lai vu tout à lheure, maintenant je ne le vois à nouveau plus
il faudrait lui poser un bracelet électronique
sans Rémy à mes baskets, je bouge beaucoup plus vite
il me faudra cependant de longues minutes pour le localiser à nouveau
Le voilà mon beau brun, négligemment appuyé avec une épaule à une colonne au bord de la piste de danse, sexy comme pas possible, en train de discuter avec une blonde
une nanas que je ne peux même pas traiter de pouffiasse ou de pétasse, car ce nest pas le cas
cest une fille vraiment magnifique, le genre de fille class et très belle que je pense me plairait si jétais hétéro
bien sapée, sexy, maquillée juste ce quil faut, une véritable beauté, un joli sourire, et apparemment de lhumour, car je vois à plusieurs reprises mon beau brun rigoler longuement en discutant avec elle
non, je ne peux pas honnêtement la traiter de pouffiasse
car son seul crime est celui de vouloir connaître mon beau brun de très près
est-ce un délit ? pouvons nous condamner cela ? condamner un être de chair, quil soit mâle ou femelle, qui se rend « coupable » de trouver la beauté et le charme de Jérém très désirables, très sensuels ?
Oui, cette nana a dans son allure générale quelque chose de profondément charmant qui la rend difficilement critiquable
du moins jusquà quelle atteigne le point de non retour
jusquà quelle commette lirréparable
à savoir
sapprocher de façon inappropriée de mon beau brun et, sous mes yeux, passer une main dabord dans son dos, ensuite carrément sous son t-shirt
et terminer avec lhorreur absolu
un bisou dans le cou
Le beau brun sourit, balance des petits regards en coin, fiers, coquins, des regards dallumeur
il a lair dapprécier cet énième hommage à la toute puissance de son charme
Cette scène a le pouvoir de me rendre hystérique
ça me fait sortir de mes gonds, ça me met hors de moi !
Cest là que je me rends compte quen fait la nana est la pire des salopes
le genre qui minaude avec classe, sans vulgarité apparente
mais quand même avec la ferme intention de se le taper
du coup elle dégringole dans mon estime
tous les voyants dans ma tête virent au rouge
danger maximal
pétasse en rut en contact avec mon beau brun
je bous de lintérieur
si tu savais, toi aussi, oh blondasse, comme je lai fait jouir il y a même pas une heure
il na pas besoin de toi pour prendre son pied
je suis là !
Soudainement, je trouve condamnable ce quun instant plus tôt javais trouvé tolérable
sintéresser de trop près à mon beau brun, relève en fait du délit
du moins à mes yeux
Je sens un mélange de rage et de jalousie monter en moi, fourmiller dans mon bas ventre et me piquer jusquau cuir chevelu
quoi faire si le beau brun, après avoir reçu une pipe de dingue, il trouve bon de terminer sa soirée en se défoulant dans une chatte plutôt que entre mes fesses ?
Je me sens impuissant et ça me rend dingue
Ils discutent.
Il le sait quelle a envie de lui
il le sens et ça le rend fier comme un coq
putain, cest vraiment vrai quil ny a pas plus ingrat quune queue en érection
Le message me semble assez clair et définitif. Ce soir je ne me ferai pas sauter par mon beau brun. Dégoûté, je pars faire un tour de la salle. Je suis tellement dépité par ce que je viens de voir, que je nai même plus le cur à mater le « bogoss toulousain » pourtant massivement présent au KL ce soir là
et pourtant dieu sait à quel point mest doux de poser mon regard sur la beauté et sur la jeunesse masculine ; mais là, je suis tellement déçu que jarrive à détourner mes pensée du garçon qui est la cause de mon malheur, de ce con de bogoss qui seul aurait le pouvoir de transformer ce malheur en bonheur, si seulement il le voulait
oui, si seulement il le voulait
Leffet de la première bière du KL, la quatrième de la soirée quand même, en plus de lapéro au resto, commence à faire sentir son effet anesthésique
je suis fatigué, et au même temps sur les nerfs
avec son jeu de souffler en permanence le chaud et le froid, Jérém a le don de ménerver comme personne
alors, comme ce fut déjà le cas à la Bodega avant quil vienne me chercher, je me dis que jai besoin dune autre bière pour me calmer davantage
car il semblerait que lalcool aide à mieux supporter la déception, la solitude, la tristesse
Cest en mapprochant du comptoir que japerçois un peu plus loin une silhouette masculine plutôt harmonieuse et agréable à mater, un mec en train de discuter et de rigoler avec une petite bande de potes. Cest dingue comme les silhouettes des filles, tout comme leurs prénoms, se mélangent parfois dans ma tête dans un souvenir vague, alors que la morphologie et le prénom dun garçon qui ma tapé dans lil ne serait-ce que lespace dun battement dailes de papillon, se grave instantanément au feu rouge dans ma mémoire
Le processus est infaillible et ultra-rapide. Mon gaydar détecte le spécimen ; transmission des données visuelles à la base de données « Bogoss » dans ma mémoire interne ; lancement de la recherche par le paramètre « Morphologie » : Match found
correspondance trouvée
Illico je me dis : je lai déjà vu, celui là
mais où
lancement de la recherche dans la base de données « Rencontres récentes »
recherche aboutie
une ampoule sillumine dans ma tête « Mais, oui, évidemment, cest bien lui ! »
Le flanc appuyé au comptoir, lavant bras carrément posé sur le zinc, je ne le vois que de dos
mais je suis sur que cest lui
cette chemise blanche bien taillée, très class, les manches retroussées, une belle montre de mec au poignet
oui, ce style est bien le sien
et lorsque par moments il tourne légèrement la tête, la faible lumière de la boite mapporte quelques éléments de son beau profil
Oui, cest lui. Je suis surpris de le trouver ici, surtout de le localiser sans lavoir cherché au beau milieu de cette foule dense.
Je le regarde discuter avec ses potes et ça me donne des frissons
je suis comme dhab jaloux deux, eux qui peuvent partager des moments avec lui, entendre sa voix, discuter avec lui sans en être gêné
car autorisés à faire partie de sa vie en vertu dune amitié ou dune camaraderie qui mest interdite
lalcool désinhibant mes actes et me rendant plutôt culotté, je le regarde sans ménagement, fasciné par cette scène de proximité entre potes
Je le fixe avec tellement dinsistance que, à la faveur du passage dun un petit groupe de filles avançant dans ma direction et que le mec et ses potes semblent suivre des yeux, nos regards finissent par se rencontrer
Putain
te voilà gaulé
je ne sais plus où me mettre
et là, alors que je suis tout gêné par cet accident frontal de regards, à ma grande surprise, le mec me lâche un grand sourire. Il est vraiment beau et sexy. Et cette simple chemise blanche avec deux boutons ouverts laissant entrevoir un joli relief de pectoraux imberbes
ouf, cest canon
et il lest encore encore encore plus car jai limpression que ce sourire veut dire : « Tiens, je me souviens de toi, même si je ne tai vu quune seule fois, et vraiment vite fait
».
Oui, on ne sest croisé quune fois, on sest tout juste serré la main, au point que je croyais quil ne mavait même pas capté
et ça fait dautant plus plaisir de découvrir le contraire
Son beau sourire me donne envie de donner léchange avec la même pièce. Je lui souris à mon tour. Il faut alors imaginer mon effarement, avec lemballement du rythme cardiaque qui va avec, lorsque je le vois quitter son groupe de potes pour avancer dans ma direction.
Soudainement, je repense à Amélie Poulain. Je crois que je vais me liquéfier sur place. Oui, soudainement, je me rends compte que je nai quune poignée de secondes pour retrouver une contenance, reprendre mon souffle et préparer quelque chose de pas trop con à dire. Hélas, le temps imparti est trop court, tant pis, je ne réussirai aucune des trois missions. Il approche
trois, deux, un
Impact
Il réitère son beau sourire, il approche son verre du mien, et il approche son visage de mon oreille pour y poser, inattendu, mais très plaisant, un :
« Bonsoir »
Auquel je répondrai :
« Bonsoir »
Auquel il enchaînera :
« Alors, vous êtes prêt pour le stage intensif ? »
Bam ! Martin, le beau moniteur de lauto-école est là.
Il est vraiment charmant et très classe. Très élégant. Ses cheveux châtains sont un plus courts et soignés que la première fois que je lai vu
il est rasé de près
le mec vraiment sur son 31, quoi
une chemise blanche, un beau jean marron, des jolies chaussures en cuir, simple mais tellement efficace
« Vous vous souvenez de moi ? » jessaie de rigoler. Pour le truc pas trop con, on repassera.
« On sest serré la main lautre jour » me répond-il du tac au tac « et apparemment vous aussi vous vous souvenez de moi
».
Il me regarde droit dans les yeux. Putain de regard charmeur. Sur le coup, jai envie de lui demander sil souvient de tous les élèves quil croise, mais après je me dis que cest lalcool qui me fait dérailler, alors je me retiens. Son parfum me frappe comme un uppercut en pleine figure. Quand je pense que je vais faire mes cours de conduite avec lui
tous les jours pendant deux semaines
me retrouver enfermé dans lespace clos dune petite voiture avec cette bombasse assise à coté de moi
les narines mises à dure épreuve par ce parfum de ouf
Je me perds dans son regard de braise lorsquil enchaîne :
« Vous allez attaquer quand le stage ? ».
« Dans deux semaines
».
Soudainement, voilà le glissement magique du vouvoiement distant au tutoiement complice
frissons incontestés
« Tu as déjà conduit ? ».
Je me sens perdre pied. Jai limpression que je ne contrôle plus mes mots, qu je pourrais dire nimporte quoi. Trop de bières nuisent au Nico. Ou pas, dailleurs
« Non, mais je suis sur que vous allez me montrer tout ça
».
« Déjà il faudrait que tu me tutoies
».
« Mais vous allez être mon prof
».
« Je suis Martin, un point cest tout
».
Oui, tu es Martin, et tu me fais un effet de dingue
putain
jai avalé trop vite mes deux dernières bières
jai la tête qui tourne, alors jai envie de te dire que jaimerais te voir à poil, te faire mille trucs, te faire jouir, te voir jouir
oui, Martin, jaimerais coucher avec toi
te bouffer la queue, goûter à ton jus
que ce soit en te tutoyant ou même en te vouvoyant
mais tu es vraiment trop beau, presque aussi beau que mon con de Jérém
tiens, à lheure quil est, il doit être en train de négocier sans trop de difficulté sa baise du soir avec la blonde qui a osé lirréparable
passer la main sous son t-shirt
alors, Martin, ta présence me fait du bien, un bien fou
mais comme je sais que les miracles, notamment les miracles « gay » ont déjà du mal à se produire une fois, et que, en couchant avec Jérém, jai épuisé mon quota, je sais que la probabilité quun mec aussi canon que toi veuille de moi relève de labsurde
Oui, Martin, tu es presque aussi canon que mon Jérém, avec quelques années de plus, ce qui rajoute un charme que mon beau brun, du haut de ses 19 ans, ne peut pas encore ajuter à son arsenal pourtant si bien garni par ailleurs
cet vrai que largument « mec plus âgé, avec quelques bornes au comptoir, rassurant, avec de lexpérience » est un argument de poids
mais Martin, tu es un mec à nana, je le sais
jai vu comme tu as maté le cul de ce troupeau de femelles qui vient de passer
inutile de me faire des illusions
tas du sauter la moitié des nénettes qui sont rentrées dans ta voiture
tu dois être sollicité à ne pas savoir où donner de la bite, comme mon beau con de brun doit lêtre à sa putain de brasserie
Mais pourquoi vous êtes aussi canons les mecs, pourquoi vous avez ce pouvoir terrible, un pouvoir dont vous z, le pouvoir de faire le bonheur et le malheur des nanas et des mecs qui ont la malchance de vous croiser
beau Martin, est-ce que tu as fait souffrir des nanas comme ce con de Jérém me fait souffrir à moi ? Est-ce que ta beauté et ton charme, comme cest le cas pour lui, sont des armes redoutables qui font des dégâts collatéraux épouvantables ?
Je sens une étrange tristesse mêlée de colère me submerger
Martin
Jérém
même histoire
des mecs canon, tellement canon quil ne seront jamais la bite dun seul trou
lun comme lautre appartenant à cette espèce de mâles tellement assurés de leurs charmes quils sen foutent de tout et de tout le monde, car tout ce qui compte est leur gueule
Lalcool me perd, il fait tourner mon cerveau à lenvers
jaime bien la présence de Martin, mais au fond jaurais tellement envie dêtre avec mon Jérém
« Tu es ici avec tes potes ? » me balance-t-il de but en blanc.
« Oui » je réponds sobrement.
« Et avec
ta copine ? » il enchaîne.
« Non ! » je coupe court, surpris par sa question.
« Pas de copine ce soir ou pas de copine du tout ? » il me relance.
« Pas de copine du tout
» je finis par admettre.
« Tes venu pour draguer les nanas, alors
» il me questionne, un sourire coquin saffichant son visage.
« Men tape des nana
» je balance. Lalcool me joue des tours.
« Tes venu pour dragues les mecs, alors
» il me sort alors, comme le plus naturel du monde.
Je ne réponds pas, très mal à laise. Je le regarde. Il me sourit. Cest coquin, cest charmant, cest beau, cest culotté, cest à gifler.
Me voilà dans une situation inattendue
une situation dans laquelle je me suis toujours demande comment réagir si jamais je devais y être confronte dune manière aussi directe
oui, comment se comporter devant un aussi bomec jouant a fond la carte de la séduction ambiguë ? Est-ce que cest pour de vrai, est-ce quil est « du bon cote de la Force », est-ce quil le fait pour jouer, pour se moquer, est-ce que cest un piège ? Bien sur, les situations ou les allusions ambiguës de la part de mec, je connais, mais cest toujours extrêmement subtil, furtif, et rapidement les évènements apportent une réponse définitive et jamais la bonne
Dans le doute, je me dis quil faut que je dégage le Roi de mon jeu, car je sens que si je ne change pas de stratégie, léchec et mat nest pas loin.
« Je suis venu parce quon fête le bac ce soir » je tente de me dégager. Je prends une longue respiration et je passe à la contre-offensive :
« Et toi, tes venu pour draguer ? » je balance, relançant ainsi la balle dans son champ.
« Non, je suis venu pour rigoler avec mes potes
cest mon anniversaire
».
« Bon anniversaire, Martin
» je réagis au quart de tour.
« Merci
»
« Tu as quel age ? » jenchaîne, curieux.
« Quest ce que tu en penses ? » il enchaîne, taquin.
« Je ne sais pas
27
28
» je lavance.
« 29
» il assène.
« Je nétais pas loin
» je commente.
Il sourit. Lorsquil approche la bouche de mon oreille, il rajoute :
« 29, ce ne sera que la troisième fois que je les fête
» il rigole.
« 31, donc
» je réagis.
« Non, 29 pour la troisième fois
» il insiste, taquin.
« Tu ne les fais pas
» je trouve intéressant de commenter.
Lalcool me délie la langue. Je ne sais pas ce quil cherche, je ne sais même pas ce que je cherche, moi
ce qui est sur, cest que ce petit jeu du chat et de la souris me plait et me remonte un peu le moral
« Merci
» menvoie le beau Martin.
« Toi, en revanche tu fais plus que tes 18 ans
car tu as 18 ans, nest pas ? »
Je le lui confirme avec un simple hochement de la tête. Visiblement rassuré, il continue.
« Ta chemise à carreaux est très jolie et elle te va à merveille
de toute façon tu es très sexy comme garçon
» et, ce disant, il approche un peu plus son visage de mon oreille, les lèvres me provoquant des frissons en effleurant le pavillon, pour me chuchoter, avec une voix très sexy « voilà pourquoi je me souviens de toi
».
Son souffle dans loreille mexcite
ses mots me flattent
soudainement je me sens comme un livre ouvert
putain de petit con
mais je suis vraiment touché
un mec aussi canon qui se rappelle de moi et qui me trouve à son goût
bon, là cest clair, il me drague ouvertement
comme quoi, les miracles gay peuvent se répéter
Alors puisque la chance sourit, autant jouer cartes sur table
« Jai été content dapprendre que vous seriez
» je mengage.
« Que tu serais
» il me corrige.
« Que tu serais mon instructeur
» je maligne.
« Cest déjà mieux
» il plaisante.
Je ne sais pas où ce petit jeu va nous mener, mais je maligne, je relance les dés
« Je suis sûr que tu as plein de choses à mapprendre
» jenchaîne. Cest plaisant de se faire draguer. Cest un jeu auquel on sabandonne avec un plaisir entier.
« Timagines même pas
» il me nargue. Son assurance est extrêmement sexy. Et énervante. Mais surtout sexy. Très énervante. Définitivement sexy.
« Vivement le 16 juillet, alors
» cest ma façon de lui tendre une perche.
« Je peux commencer dès ce soir à tapprendre des choses
».
« Mais lauto-école est fermée
»
« Jai les clefs
».
« Ah
oui ? ».
« Oui, les clefs de chez moi
».
Je suis un peu surpris de sa proposition très directe. Jhésite sur la réponse à donner, et cest là quil me balance, coquin :
« Cest jamais assez tôt pour sinstruire
».
Je le regarde. Il rigole. Son petit jeu commençait à me dépasser un peu
je ne suis pas habitué à me faire draguer si explicitement et si vite
mais voilà que son beau sourire a le pouvoir de me faire fondre et de me mettre en confiance
ajoutant le geste à la parole, sa main entre en contact avec mon dos et remonte jusquà mon cou
Il me regarde droit dans les yeux. Cest une attitude récurrente chez lui. Fixer droit dans les yeux. Je sais quil attend une réponse à sa proposition de finir la soirée avec lui. Jhésite. Je lance mon regard dans un tour panoramique de la salle en quête de mon beau brun
je balaie lhorizon bruyant et saturé de la salle mais pas de t-shirt Carvin Klein blanc en vue
lhorizon mapparaît alors bien vide et désolant, comme un désert sans fin
Je suis à la fois flatté et un brin troublé par cette drague si directe et si rapide
alors, jessaie de gagner du temps et de me rassurer.
« Tu fais souvent ce genre de proposition à tes élèves ? ».
« Plus souvent aux nénettes
dailleurs cest elles qui me font du rentre dedans
et moi je choisis si jouer le mec cool qui se dévoue souvent pour leur dépucelage
ou alors le mec très pro qui jamais ne couche avec une élève
« Ca dépend de la tête de la nana
».
« Exactement
mais aussi si elle est majeure
je ne veux pas de problèmes, moi ».
« Tes bi ? ».
« Oui, cest ça
depuis toujours
».
« Et alors, pour les mecs ? » je me renseigne.
« Pour les mecs cest plus délicat
déjà cest plus rare
ils osent moins
ils croient que je ne couche quavec les nanas
alors, cest souvent moi qui doit faire le premier pas
comme avec toi
euh
dailleurs cest comment, déjà, ton prénom ? ».
« Nicolas
Nico
».
« Alors, Nico, ten dis quoi ? » il me relance, tous sourires.
Jai compris quil a envie dune aventure, il envie de senvoyer en lair
je ne sais pas
ce Martin à lair dun sacré coquin
jai l'impression que si jaccepte de le suivre dans sa garçonnière, je vais être juste un trophée de plus dans son tableau de chasse déjà bien fourni
franchement, tout canon quil est le mec, ce quil me propose ce nest pas franchement que je cherche
Mon être profond veut finir la soirée avec mon Jérém, car avec Jérém, en ce qui me concerne, ce nest pas quune histoire de baise
mais bon, je commence à comprendre que dans la vie à rien ne sert de prendre ses désirs pour des réalités
inutile dattendre Jérém
inutile de me priver à cause de lui
inutile davoir des scrupules
Jérém ne sencombre pas de scrupules
sil le faut, à lheure quil est il est même déjà parti de la boite, sil le faut il en est reparti avec la blondasse et avec Thibault, lui non plus je ne lai pas vu depuis un bon moment
ils sont peut-être déjà repartis à quatre comme samedi dernier
Alors, même si je sais que Martin veut juste tirer son coup avec moi, soit
pas envie de rester seul et de me morfondre en pensant à la connerie de mon beau brun
Quest ce qui me retient donc de dire oui à a proposition de Martin ? Je me regarde autour, je réfléchis
quest-ce que vont penser mes camarades en me voyant partir avec cet inconnu ? Au fond
je nen ai rien à foutre
dautant plus que, au dire de Camille, apparemment tout le monde sait que je suis pd
et puis, je men tape doublement, le lycée cest fini, ma nouvelle vie va se passer à Bordeaux, alors, je peux faire nimporte quoi sur la place toulousaine
« Cest tentant
» je finis par répondre au charmant Martin.
« Tas quà dire à tes camarades que tu rentres avec un pote que tas rencontré et on y va
» me suggère-t-il dun ton ferme.
« Et tes potes ? ».
« Tinquiète pas pour eux, ils sont grands
et ils me connaissent
» me répond-il, malicieux.
« Tu vas mamener chez toi pour me faire lamour ? » je me laisse échapper maladroitement.
« Je ne fais pas lamour
je baise
sauvagement
» massène-t-il avec un petit sourire lubrique aux lèvres.
« Dit comme ça, ça fait quand même un peu peur
» je me défend.
« Tu vas aimer, jen suis sur
derrière tes aires de garçon sage, de Saint Ny Touche, tu dois être un sacré lascar au lit
mais tu vas être étonné
je vais te révéler à toi-même
» il surenchérit.
« Je nen sais rien
je suis obligé de te croire sur parole
» je le cherche.
« Si je moccupe de ton cul, tu aura eu du mal à tasseoir pendant une semaine
»
Quand même
dans le genre petit on arrogant et prétentieux, voilà un beau spécimen. Obscènement sexy. Si la prétention était une discipline olympique, il serait qualifié doffice pour les prochains jeux. Si la prétention était une discipline à prix Nobel, il serait assuré de le remporter.
Son assurance est tellement énorme que ça donne envie de tirer à boulet rouge pour lui faire baisser la crête
je me retiens de justesse de lui dire que ce genre dexpérience « du mal à tasseoir pendant une semaine », mest déjà arrivé plus dune fois après les assauts de mon Jérém
mais ce nest pas le moment
jai décidé de coucher avec lui, et son assurance de petit coq je la veux intacte
« Attends moi un seconde
» je lui dis
La scène qui suit ressemble à ce quon appelle un « effet papillon ». Dont voilà lenchaînement exact.
Nico va voir Camille et Rémy pour les avertir quil rentre avec un pote croisé par hasard.
Pendant quil séloigne deux pour aller retrouver Martin, Nico aperçoit du coin de lil la blancheur aveuglante dun t-shirt blanc Calvin Klein.
Après un léger, presque imperceptible ralentissement de son allure, dû autant à la surprise quà un petit pincement au cur, Nico choisit davancer vers Martin, comme sil navait rien vu.
Toujours du coin de lil, Nico se rend compte que le beau brun le regarde fixement et que son regard est noir, très noir, aussi noir que le jour à la piscine Nakache où il la vu discuter avec Stéphane.
Nico fait mine de ne pas voir ce regard noir de beau brun énervé et rejoint Martin. Ce dernier, ignorant tout du tiraillement que vit Nico à cet instant, pose son verre vide sur le comptoir et se dirige vers la sortie de la boite.
Nico lui emboîte le pas. Ce nest pas la première fois de la soirée que Nico emboîte le pas à un garçon, mais cest la première fois quil emboîte le pas dun inconnu.
Pendant quil traverse la salle en direction de la sortie du KL, réalité ou imagination, ou les deux à la fois, il sent bien le regard de Jérém sur lui, comme le contact dune main, lourd, insistant, contrarié.
La réaction de Jérém
elle a le don de faire connaître à Nico un complexe mélange de sentiments
dabord la joie, la satisfaction, la saveur délicieuse dune petite revanche, le parfum enivrant dune petite fierté procurées par le fait de voir que quand Nico se fait draguer, la réaction de Jérém ne se fait pas attendre
cest une joie, hélas, un peu gâchée par un petit regret
le regret quil ait fallu en arriver là pour obtenir que le beau brun sintéresse à lui
le dernier sentiment ressemblerait une certaine inquiétude vis-à-vis dune éventuelle réaction alcolo-épidermique du beau brun avant quils naient quittés les lieux
Nico et Martin ne sont plus quà quelques pas de la sortie, lorsque Nico sent une pression sur lépaule. Il sarrête net. Il sait que cest sa main. Il a redouté que cela puisse arriver autant quil la souhaité.
Cest beau et rassurant de voir que quand Nico se fait draguer, Jérém rapplique.
Nico se retourne. Jérémie le regarde fixement. Il a le regard très contrarié des mauvais jours.
« On rentre ! » il finit par lâcher sur un ton plutôt péremptoire.
« Non, je ne rentre pas avec toi
» je le repousse.
Il me toise, mauvais, je nose pas le regarder.
« Quest ce qui te prend ? » sétonne le beau brun.
« Rien
je rentre avec lui
» jinsiste en lui indiquant Martin.
« Arrête ça
viens, on rentre
» mintime Jérém.
« Maintenant cest trop tard, je lui ai dit oui
» je lui annonce, comme une fatalité.
Martin regarde la scène à distance.
« Casse-toi et nessaie plus de me faire chier
tu me dégoûtes ! » me balance-t-il en pleine figure. Le mot est dur, percutant, jen ai presque les larmes aux yeux. Il fait demi tour et il se barre.
« Jérém
» je tente de le retenir. En vain.
Envie de le rattr. Envie de lui montrer que je peux assumer mes choix, comme lui les siens. Envie de le rattr. Envie de ne pas me dégonfler par rapport à Martin. Putain de situation de m
Jérém
Martin
Martin
Jérém
Eh.. merde
je ne peux pas le laisser partir ainsi
Bonjour à tous,
Et désolé pour ce retard dans la publication du nouvel épisode. L'écriture est une amie exigeante et, trop pris par le quotidien, le temps manque pour m'y consacrer.
L'histoire de Nico et Jérém est loin, très loin de connaître son épilogue. Il reste beaucoup d'épisodes à développer et ils gagneraient en intensité à être développés plus rapidement.
Cest dans ce but que je vais bientôt lancer un projet un peu fou mais qui me tient vraiment à cur. Un financement participatif avec le site Ulule.
Pour lever un peu le pied de mon activité professionnelle, et dégager du temps pour accélérer l'écriture.
Ulule est un site de financement participatif. Y jeter un il permet de se rendre compte que cette plateforme aide a financer toute sorte de projets.
Une fidèle lectrice vient de créer un blog sur Jérém&Nico, en cours de finalisation.
Pour enrichir ce blog et pour la présentation Ulule et pour la communication pendant la collecte, je fais appel à vous tous, car il me faudrait de laide, à savoir :
- des belles photos, des petites vidéos de Toulouse, notamment sur les lieux cités dans lhistoire (rue de la Colombette, la Garonne, Pont Neuf, Capitole, boulevard Riquet) ;
- des dessins, des croquis pour illustrer les personnages principaux (Nico, Jérém, Thibault), pour réaliser des visuels originaux pour le blog et pour la présentation dUlule, pour les futures couvertures des livres, pour réaliser des affiches, des présentations ;
- des graphismes, des logos pour le titre de lhistoire ;
- une page Facebook : oui, il en existe déjà une, mais je pense quelle devrait évoluer en groupe Facebook, et ça je ne sais pas faire ;
- pour faire vivre le blog, jai besoin de votre curiosité : quest ce que vous volez savoir sur Nico et sur Jérém et éventuellement sur leur auteur ? Nhésitez pas à poser vos questions, jy répondrai sur le blog, avec votre pseudo, lors de la publication de news pour alimenter la communication du blog pendant la collecte dUlule.
Voilà pourquoi je madresse à vous aujourdhui : jai besoin dun coup de main pour permettre à Nico de vivre jusquau bout ce quil a à vivre avec son Jérém. Et à Fabien ce quil a à vivre avec son histoire.
Tous peuvent participer et toutes les idées seront regardées avec intérêt ; celles qui seront choisies seront récompensée par les contreparties de la collecte envoyées bien évidemment à titre gratuit.
Merci de votre attention, et merci surtout de votre présence à mes cotés par lintermédiaire de vos commentaires, de vos mails
des mots que, au moins une fois depuis le début de cette aventure, m'ont fait sentir que mon histoire est apprécié. Et cela n'a pas de prix.
Je profite de loccasion pour mexcuser avec tous les lecteurs qui mécrivent en privé et auxquels je tarde à répondre
tous vos mails et suggestions sont intéressantes et me touchent
tous vos mots me font du bien et je voudrais vraiment trouver le temps de répondre à chacun dentre vous
hélas
le temps manque, du moins pour linstant !
En attendant vos impression au sujet de mon projet et vos propositions daide éventuelles, sachez que le prochain épisode va sortir le week-end prochain. Et avec le prochain épisode, je communiquerai ladresse du blog. Bonne lecture à tous.
Fabien
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