Petits Secrets De Village - Julia Et Manon

Thomas Corentin ... Corentin Thomas ... depuis deux semaines elle observait, depuis deux semaines ni l'un ni l'autre ne semblait progresser.
Lequel plongerait le plus loin, lequel ferait le plus d'éclaboussures. Lequel rirait le plus fort, lequel serait le plus spirituel. Lequel ferait naître une étincelle dans le regard de Manon. Lequel serait choisi.
Depuis deux semaines Julia observait.
Elle savait que Manon hésitait, ne s’engageait ni avec l’un ni avec l’autre. Elle savait, parce qu’elle les avait surpris : Manon embrassant son fils Thomas, un autre jour Corentin la serrant dans ses bras.

« « Julia, vous l’avez peut-être déjà rencontrée … si vous me lisez, si vous vous intéressez aux « petites histoires de mon village ».
Caroline, Fanny, Julia et Brigitte. On les avait rencontrées la première fois au bord de la piscine chez Julia. Ce jour-là, Manon, la fille de Brigitte avait « emprunté » les petits dessous de Caro dans le vestiaire, avait défilé en petite tenue devant les s de Fanny.
Julia qui s’inquiétait de les savoir trop longtemps dans le vestiaire avait surpris Manon. Elle ne s’était pas montrée.
La fille de Brigitte s’exhibant ! Voilà qui l’avait intéressée …
Manon en ce début d’été venait souvent chez elle pour profiter de la piscine, invitée par son fils Thomas.
Julia … on dit dans le village qu’elle apprécie les femmes … ces amies se méfient un peu de ses commérages … Julia aime bien les choses un peu troubles … Manon l’intéresse ? Pas plus que ça. Mais sa mère, Brigitte, lui vole un peu la vedette dans le groupe, alors dévergonder sa fille, ma foi, ça lui plairait bien ! » »

Un après-midi à la piscine …
Allongée sur les dalles de ciment incrustées de graviers gris et jaunes elle avait détaché dans son dos le nœud qui retenait son haut de maillot pendant qu'ils jouaient dans la piscine à s'asperger en se lançant un ballon de mousse jaune alourdi par l'eau, un jeu auquel ni l'un ni l'autre ne prêtait vraiment attention, juste prétexte à rires s pour attirer l'attention.


Tous les deux avaient vu les reins brillants d'un fin duvet blond se creuser, le cou se dresser sous les boucles courtes et les bras se tendre dans le dos. Tous les deux guettaient le renflement sous les bras des seins écrasés sur le drap bleu étalé sur les dalles.
Ils ont échangé un regard, un sourire entendu. Un signe ? Une opportunité ? D'un commun accord ils ont interrompu le jeu et sont sortis de l'eau.
L'un à droite, l'autre à gauche, ils ont installé leurs serviettes de bain sur les dalles tout proche du drap bleu.
Lequel ? peu importe, d'une chiquenaude, a projeté quelques gouttes d'eau sur le dos dans l'espoir de la faire se redresser.

Les filles ont naturellement les gestes qu'il faut quand elles le veulent : elle a replié les bras le long de son torse et plaqué le drap devant elle sur ses seins en se redressant pour jeter sur l'un puis l'autre un regard incendiaire.
Pas un mot, le regard suffisait.
Elle s'est rallongée en gardant les coudes en protection le long de son torse, indifférente à celui qui essuyait son dos en excuse à la goujaterie de l'autre ou la sienne peut-être, ne trahissant de réaction qu'à la contraction des fesses qui creusait le petit maillot rose et creusait les joues des garçons d'un sourire.

L'un a proposé une boisson, l'autre tentait une question à propos du magazine qu'il feuilletait. Tous les deux soupiraient de l'absence de réaction.
Ils se sont lassés, sont partis, ensemble, prenant l'un et l'autre un air faussement détaché, mais attentifs et inquiets à la fois : aucun des deux n'aurait laissé l'autre seul avec elle.

Elle guettait leur départ, a attendu de les voir disparaître avant de se redresser, roulant sur un côté et s'asseyant dos à la baie vitrée par laquelle les garçons étaient partis.
Elle a démêlé sur ses genoux les fils de son haut. Elle a d'abord attaché ensemble les deux brins à passer dans son cou et a passé les brins au-dessus de sa tête, le tissu flottant sur ses seins pendant qu'elle arrangeait les fils sous ses boucles blondes.

— Je peux t’aider ?
— Oui, je veux bien.
Julia a glissé une carte postale entre les pages de son livre et l'a posé sur le lit piscine en se levant pour rejoindre Manon.
Agenouillée derrière elle, elle a noué les deux brins qui maintenaient le soutien-gorge au milieu du dos, pendant que Manon étirait le tissu sur ses seins. Elle arrangeait une mèche dans le cou, passait la main sur une épaule, s’est penchée à l’oreille de Manon :
— N'importe lequel des deux se serait fait un plaisir de t'aider !
Un rire et un haussement d'épaule :
— Sans doute ... et l'autre aurait été jaloux ... et puis ...
— Et puis tu veux pas choisir ?
— Ils sont gentils, mais ...
— Mais t'as pas envie ... tu devrais leur dire. Ce serait plus simple, non ? Ne joue pas trop avec eux, c'est pas très gentil.
— Je joue pas ! J'y peux rien si ... s'ils croient des choses.
— Eh bien crois-moi sur parole ! Ils étaient tous les deux très intéressés pas tes seins !
— Mais j'ai fait attention ! on voyait rien ... si ?
— C'est vrai ... mais c'est presque pire, Manon !

Les garçons s'étaient rhabillés quand ils sont revenus :
— Maman, on va au skate-park ! Tu viens avec nous, Manon ?
— Non, je vais rester un peu, allez-y, vous !
Ils avaient l'air déçus, ils faisaient la moue, ils sont partis en traînant les pieds.
Julia les a suivis pour les dernières consignes à son fils, ramasser les draps de bain humides qu'ils avaient abandonnés sur le dossier du canapé.
Elle a hésité un instant, les yeux perdus dans le vague, la lèvre mordue, et a donné un tour de clé à la porte fermée sur les garçons, abandonnant les clés dans la serrure. Elles ne seraient pas dérangées !

— Bon ! Nous voilà tranquilles pour une heure ou deux !
Debout au pied du lit piscine, elle a détaché dans son dos le clip doré qui fermait le haut de son maillot et a libéré ses seins lourds qu'elle a soulevés de ses deux mains pour y effacer les traces rougies du maillot trop serré, a jeté un coup d'œil rapide vers Manon en masquant son sourire, et a glissé les deux mains doigts tendus sur ses hanches sous le slip du maillot qu’elle a commencé à faire descendre avant de s'interrompre :
— Ça te gêne pas, au moins ! J'aime bien profiter du soleil .
..
— Non, du tout ...
Manon avait les joues un peu rouges et détournait les yeux.
— Bon ! Tant mieux ! Et puis tu peux en faire autant tu sais ! Entre femmes ...

Parce que Julia était nue devant elle, parce qu'elle se sentait flattée de ces derniers mots, "entre femmes", les joues de Manon ont pris une teinte plus rouge encore. Son regard restait fixé, étonné et curieux sur le corps généreux de l'amie de sa mère, les seins lourds et le petit bourrelet du ventre, la mince ligne de poils pubiens blonds interrompue juste au-dessus de lèvres gonflées.
Julia exposait complaisamment au regard de Manon un corps entièrement bronzé où les grossesses avaient laissé quelques marques qu'elle combattait de massage et de crèmes multiples qui ne parvenaient pas à masquer sur le ventre et les cuisses quelques lignes blanches de vergetures. Du coin de l'œil elle surveillait le regard de Manon figé sur sa nudité. Elle connaissait les défauts de son corps, les défauts de son âge, elle en connaissait aussi les atouts et savourait le regard de cette fille de 15 ans sur elle, ce regard qu'elle voulait et qui la réchauffait mieux que le soleil de fin juin.
Elle posait. Bras levés pour soulever ses cheveux en chignon avant de s'asseoir au bord du lit piscine. Visage baissé sur un sein qu'elle pressait d'une main pour en faire saillir l'aréole, elle se tenait face à Manon, une jambe repliée glissée sous l'assise, l'autre jambe légèrement ouverte. Elle s'exposait très consciemment en feignant le naturel, jubilait intérieurement du regard de Manon qui restait figé sur elle.
Elle s'est penchée pour prendre sur la table basse le petit nécessaire de manucure et en a sorti une pince à épiler.
— C'est agaçant ces petits poils disgracieux ... Zut ! j'ai pas mes lunettes ... tu veux pas m'aider ?

La ficelle était grosse, elle s'en rendait bien compte, mais elle comptait sur la timidité de Manon qui l'empêcherait de refuser le service qu'elle lui demandait, et a mordu son sourire en voyant Manon se redresser et s'approcher d'elle.

Elle lui a tendu la pince à épiler et s'est appuyée des deux mains sur le lit piscine dans son dos, dos cambré pour avancer le torse et ses seins.
Manon s'était agenouillée sur les dalles et progressait lentement vers elle, hésitante. Julia a écarté les genoux pour lui permettre d'approcher.
— D'habitude, c'est mon esthéticienne qui s'en occupe ... mais ça fait un moment que je n'y suis pas retournée, je me laisse un peu aller ...
Elle a ramené un bras en avant pour planter un doigt en haut du sein, le déformant pour montrer à Manon le poil disgracieux qui poussait sur la peau brune grenue de l'aréole :
— Tu le vois ? Juste au-dessus ... attends ...
... pour faciliter la tâche à Manon qui avait rampé sur les genoux jusqu'au contact du plastique blanc du lit piscine, Julia s'est balancée pour glisser sur ses fesses vers elle, son ventre collé au ventre de Manon et ses genoux refermés sur ses cuisses.
Les joues de Manon étaient maintenant cramoisies. Elle tenait la pince à épiler levée d'une main, l'autre main hésitante à hauteur du sein de Julia qui s'était à nouveau penchée en arrière en appui des deux mains dans son dos, visage levé vers le soleil et les yeux fermés. Elle attendait.

Ce sont ses yeux fermés qui ont décidé Manon. Elle a pincé le sein entre ses doigts pour faire gonfler l'aréole et s'est approchée pour mieux voir ce poil disgracieux qui dérangeait Julia. Un, deux petits poils blonds, à peine visibles. Elle s'est appliqué, les a saisis du bout de la pince et a tenté de les arracher, geste trop hésitant, a dû s’y reprendre à plusieurs fois. En levant les yeux un instant, elle a vu Julia les yeux toujours clos qui se mordait la lèvre inférieure.
— ... tu en vois d'autres ? Moi, sans mes lunettes ...
Manon lissait d'un doigt léger la peau grenue qui se gonflait doucement à son contact, arquait les sourcils et serrait les lèvres sur un sourire tremblé en voyant le téton lentement se déployer, la peau brune se défroisser doucement au fur et à mesure que le bourgeon se dressait.
Julia riait.
— Ça me fait toujours ça ... je sens mes tétons qui se dressent ... frotte ! ça va passer !
Manon n'a pas osé frotter le téton pour calmer son érection. Elle était un peu embarrassée et sa main trop douce a eu l'effet inverse, excitant le téton au lieu d'en calmer la tension. Elle a senti bien sûr les genoux de Julia se fermer plus fort sur ses cuisses, a senti la lente oscillation du bassin de Julia dont le ventre nu frottait contre le nylon de son maillot de bain et toujours elle effleurait en réflexe le bourgeon de chair qui saillait du sein.
Elle se sentait maladroite et responsable de cette réaction qu'elle avait provoquée. Elle en était troublée. C'était sa faute ! Alors quand Julia s'est redressée, qu'elle a vu ses yeux agrandis d'étonnement, qui papillonnaient en se fixant aux siens, que Julia a passé une main dans son cou et attiré son visage pour coller ses lèvres aux siennes d’un baiser rapide, enfermant sa main jusque-là légère et maintenant entièrement fermée sur le sein chaud, elle n'a pas protesté, ne s'est pas reculée, a simplement gémi en fermant les yeux, en pleine confusion.
— C’est rien, t’en fais pas.
— Pardon ! Je ... je voulais pas ...
Elle avait les yeux gonflés de larmes.
— C'est rien ... c'est rien ... Tu n'y es pour rien ... enfin ! bon ! Un peu ... Tu es très douce, je ... on contrôle pas ces réactions, tu sais bien ... ooooh !!
Elle s'était un peu reculée et du dos d'un doigt balayait un téton de Manon qui pointait sous le fin nylon de son soutien-gorge.
En réaction à ce contact, Manon aurait pu, dû ? se reculer, s'échapper ? au lieu de ça, sous l'effet de la surprise, agitée d'un frisson, elle a resserré ses doigts plus fort sur le sein de Julia, qui elle en a profité immédiatement, y voyant l'occasion d’augmenter le trouble de la jeune-fille :
— Oh ... Manon, Manon ... je ne savais pas ... tu ... tu es si jeune ... et moi ...
Son front contre le front de Manon, elle tenait maintenant un sein de Manon au creux de sa main, le cajolait, le serrait entre ses doigts, agaçait le téton durci en le froissant du pouce à travers le maillot, poussait son avantage en se rendant compte du désarroi de la jeune-fille qui tremblait tout contre elle, une main crispée sur son sein, son autre main serrée sur le haut de son bras.
Elle a cherché sa bouche pour un baiser léger, a senti un gémissement de Manon faire trembler ses lèvres, ses lèvres se froisser pour rendre le baiser.
— Oh Manon, ma chérie ... je ... tu es sûre ? je croyais que … que tu étais là pour les garçons … j’ai pas vu … moi ?

Sûre ? Mais non ! Manon n'était sûre de rien, ne comprenait rien, n'avait jamais imaginé quoi que ce soit. Julia ? Une femme ? Une amie de sa mère ! Elle avait provoqué une amie de sa mère, avait caressé ses seins ! Elle n'était sûre que de ça : c'était sa faute ! Sa faute à elle !
Pas un instant elle n'a deviné le piège, deviné que Julia s'était jouée d'elle. Et puis elle était terriblement troublée, sentait son corps réclamer, tremblait sous le baiser, avançait inconsciemment son ventre au contact du ventre de Julia, ouvrait grand les yeux de surprise et gémissait en sentant la main de Julia qui bousculait son soutien-gorge et serrait son sein à pleine main.
Manon ne savait plus du tout où elle en était, le trou noir. Tout arrêter ? S’échapper ? Ridicule … elle serait ridicule, gamine ! Julia croyait … elle avait provoqué ce qui arrivait, sa faute ! Et chaud, elle avait tellement chaud, et ce baiser, Julia …
Elle a ouvert la bouche au baiser, a goutté la langue toute douce de Julia sur la sienne, trouvant aussitôt ce baiser tellement meilleur que celui échangé en cachette de Thomas avec Corentin quelques jours plus tôt.
Elle tremblait. Tremblait tellement. Serrait très fort sans bien s’en rendre compte le sein de Julia dans sa main. Tremblait et gémissait sous le baiser en sentant la main de Julia abandonner son sein et descendre sur son ventre, se glisser sous son maillot ... elle ne pensait à rien, plus à rien qu'à cette main qui la brûlait, à la plainte de Julia dans sa bouche qui se tendait sous la main qui écrasait son sein.

Perdue, bousculée, elle n’osait pas la repousser, elle n’osait rien dire … c’était elle qui avait provoqué ce qu’il se passait ! Et puis c’était … ce qu’elle voulait, là, sur l’instant, son corps tendu en attente !

Elle a mordu la lèvre de Julia quand un doigt a balayé son clito, plusieurs fois, très vite, très fort, a poussé un cri de frustration quand la main l'a abandonnée.
Elle ne comprenait pas, s'affolait, et ouvrait les yeux, regardait Julia qui s'était redressée, caressait sa joue, lui souriait.
— ... tu me fais mal, Manon ...
La frustration, la honte, tout se mêlait quand elle a lentement desserré les doigts qui maltraitaient le sein de Julia. Elle aurait voulu s'enfuir, disparaître, se cacher ... elle aurait voulu le plaisir qu'elle avait senti monter ... elle aurait voulu échapper au regard de Julia.

Julia s'est levée, a redressé Manon et en la tenant par la main l'a entraînée vers la baie vitrée, l'a entraînée tout au fond du couloir jusqu'à ce qu'elle savait être la chambre d'amis, celle-là même où une semaine plus tôt elle avait commencé à caresser Thomas, cette chambre dont elle s'était échappée avant de lui donner le plaisir qu'il attendait.

Elle se laissait guider, la tête bourdonnante d'incertitude, incapable de la moindre réaction, de décision. Elle suivait Julia et s’est blottie dans ses bras quand Julia l’a serrée contre elle au pied du lit, a détaché son soutien-gorge dans son dos et s’est assise au bord du lit, l'attirant pour embrasser son ventre et ses seins avant de la tirer à côté d'elle sur le lit, s’est penchée pour l'embrasser en l'allongeant.
Elle avait peur de ce qui arrivait, peur d'en avoir tellement envie, pensait encore "c'est ma faute", "c'est à cause de moi", "j'ai provoqué ça", « c’est pas normal », « je fais quoi ? ». Elle n’a rien fait, elle s'est abandonnée au baiser, abandonnée à la main qui se glissait à nouveau sous son maillot et enfermait son sexe sous les doigts qui la brûlait.
Avec les garçons, elle s’était échappée. Avec Julia ? Elle n’osait pas. C’était irréel. Elle était complètement dépassée.

Julia s'est redressée pour lui enlever le petit slip de son maillot de bain.
Elle a relevé les jambes pour l'aider, le visage caché sous son bras, a ouvert grand les cuisses à la main qui se posait sur elle.
Manon ne se maîtrisait plus, elle n'était plus consciente de rien. Ce n'était plus vraiment elle, plus Julia. Elle décollait les fesses du lit pour soulever son ventre vers la main de Julia.
Elle a gémi au doigt qui la fouillait, qui remontait tout trempé de sa mouille. Si Julia avait voulu, ou si elle y avait pensé, elle aurait pu lui voler sa virginité sans que Manon proteste. Elle n'était plus consciente de rien sinon du désir qui lui nouait le ventre.
La main à plat sur le sexe, les lèvres écartées de ses doigts tendus, Julia tournait sur la tige dure du clito, en faisait gonfler et se tendre le bourgeon entre deux doigts en retroussant le capuchon de chair, pour aussitôt le balayer de doigts durs, pour arracher une plainte, un hoquet de douleur, de plaisir, qu'elle étouffait de sa bouche.

Julia ne se voulait pas tendre, était brusque, pour qu’elle n’ait aucune velléité de s’enfuir, l’affoler. Elle l’a faite jouir, vite, gardant sa main sur son sexe quand elle a serré les cuisses très fort.
Elle caressait ses joues brûlantes, essuyait les gouttelettes de transpiration sur son front, lui souriait.
Manon se sentait maintenant horriblement gênée, détournait les yeux, se recroquevillait sur le lit, genoux serrés et les doigts en prière entre ses seins.
— Ça va ? Tu sais … entre femmes … c’est différent ! Tu es vraiment jolie, tu sais, je comprends que les deux garçons te tournent autour ! Et apparemment, tu n’as encore cédé à aucun des deux !
Elle riait en remuant les doigts enfermés entre les cuisses de Manon.
— Je crois que j’avais à peu près ton âge … peut-être plus jeune … Qu’est-ce qu’il était timide ! et maladroit !
Manon n’en revenait pas d’être là allongée tout contre Julia, qui riait en lui racontant sa première fois avec un garçon, qui riait, et sa main, sa main sur elle, ses doigts qui bougeaient tout doucement, comme si c’était tout naturel, qui jouait sur ses petites lèvres toutes collantes qu’elle lissait du plat d’un doigt. Elle a desserré ses cuisses, juste un peu, un pauvre sourire un peu crispé aux lèvres, ne sachant comment se comporter ou réagir aux confidences de Julia qui riait et murmurait comme pour un secret à partager :
— Sur le moment, je savais pas, mais il avait un sexe plutôt petit … c’était le premier, je pouvais pas savoir, ni comparer, j’ai su qu’après ! Toi au moins, tu peux comparer, entre Thomas et Corentin, moi je pouvais pas … Lequel c’est qui … qui a la plus grosse ?
Manon était effarée de ces confidences et de ces questions, et elle sentait une boule de chaleur envahir son ventre. Julia lui demandait qui de son fils ou de Corentin avait le plus gros sexe ? C’était … surréaliste !
— Je sais pas …
— Non ? Tu les as pas … caressé ? Aucun des deux ? En général c’est comme ça que ça commence ! Aucun ?
Elle a ri de plus belle en voyant la petite moue et le haussement d’épaules de Manon :
— En tout cas, tu leur fais de l’effet ! Corentin j’en sais rien, mais Thomas … j’ai pas fait exprès ! mais je suis rentrée dans la salle de bain pendant qu’il prenait sa douche, c’est sans doute à toi qu’il pensait !
Elle a vu les sourcils de Manon se froncer, Elle a baissé la voix :
— Il se masturbait ! J’ai fait semblant de rien voir et je suis vite ressortie, tu penses bien ! Ils font tous ça, les garçons … les filles aussi, remarque ! Tu penses auquel, toi, quand … ?
Julia n’aurait pas cru que Manon puisse rougir encore plus, et pourtant si !
— Allez ! Tu peux bien me dire !
Elle ne se contentait plus de petits mouvements tout doux, tout gentils. Elle avait recommencé à caresser Manon franchement, de gestes lents, en guettant le basculement du bassin et la respiration hachée :
— Ne rougis pas comme ça ! On le fait toutes, tu sais ! Même …
Elle avait failli dire même ta mère, s’est retenue juste à temps. Ce n’était vraiment pas le moment de parler de sa mère à Manon ! Elle se mordait les lèvres. Elle pouvait aller jusque-là ? Un risque à prendre … de quoi sceller ce qu’elle avait entrepris …
— Tu peux bien me dire … moi aussi, tu sais …
Tant en accentuant sa caresse, elle a pivoté, s’est assise à côté des cuisses de Manon, ses jambes étendues contre son épaule, et a posé sa seconde main entre ses jambes, ses yeux fixés aux yeux de Manon longtemps, et puis a fermé les yeux en descendant sa main sur son ventre, commençant à se caresser au même rythme qu’elle caressait la jeune-fille.
Un pari osé, se montrer ainsi.

Elle a senti Manon ouvrir plus largement les cuisses, a senti le dos d’une main toute légère, un peu tremblante se poser contre sa hanche. Elle s’est allongée, la joue contre le mollet de Manon, a accéléré le mouvement de sa main droite sur la tige tendue du clitoris, et tout doucement est allée prendre la main de Manon, l’a serrée fort, l’a guidée vers le haut de sa cuisse. Elle l’a sentie résister, se crisper, a abandonné la main pour recommencer à se caresser.
Elle n’avait pas l’intention de se donner du plaisir, voulait juste installer une complicité plus forte, refermer le piège, pour ensuite lui en demander le secret. Elle a pourtant failli s’abandonner au plaisir du moment en sentant les doigts de Manon effleurer sa main, puis se crisper sur sa cuisse quand un deuxième orgasme l’a emportée.

Julia s’est redressée et s’est penchée vers Manon pour un baiser rapide sur ses lèvres en lui ébouriffant les cheveux en riant :
— Aaaah ! … c’est des bons moments, non ? Allez, tu peux bien me dire, maintenant ! Tu penses à qui quand tu te caresses ?
Pour la première fois Manon a eu un vrai sourire en haussant les sourcils, et elle fait une petite moue amusée.
— Quoi ? Aux deux ? J’y crois pas ! Aux deux ?
Elles riaient ensemble, de bon cœur.
— Si t’arrives à les convaincre de te faire l’amour en même temps tous les deux, là ! Chapeau ! C’est qu’ils ne sont pas partageurs, à leur âge ! Mais au moins comme ça, pas besoin de choisir ! Sacrée Manon !

Elles ne se sont pas rhabillées pour regagner la terrasse et prendre le soleil.
Cachée derrière ses lunettes noires, Julia voyait souvent les yeux de Manon se poser sur elle, son air songeur.
Elle a remarqué aussi quand elle s’est levée pour aller se baigner comme elle prenait des poses, se cambrait, s’offrait, minaudait, fière de son corps nu, faisant tout son possible pour attirer son regard, pour plaire.
Le résultat dépassait largement ses attentes : elle voulait dévergonder la fille de Brigitte, cette amie un peu énervante de sagesse et de pondération, et elle avait réussi bien au-delà de ce qu’elle espérait.

Elle l’a rejointe dans la piscine, sans chercher à l’approcher. C’est Manon qui est venue vers elle, un peu timidement, la frôlant comme par inadvertance.
Quand elle l’a attirée vers elle, pour une bise sur sa joue, feignant la surprise et la retenue en l’entourant de ses bras, elle a senti les jambes de Manon se refermer autour d’elle, a vu aussi le regard inquiet, le grand sourire quand elle l’a maintenue contre elle d’un bras passé autour de sa taille … vraiment au-delà de ce qu’elle escomptait … elle s’est promis cependant de faire attention, elle savait comment à cet âge les sentiments pouvaient être forts.
— Manon … je ne dirai rien de ce … ce qui s’est passé. A personne. C’est notre secret entre femmes, d’accord ?
— Oui.
Avec un clin d’œil complice, rieuse :
— Et puis si tu arrives à convaincre les deux garçons … je veux tout savoir !
Elles riaient toutes les deux, Manon des images folles qui lui passaient par la tête, Julia de la voir penser à cette idée :
— Je vais y réfléchir … j’aurai peut-être une idée qui t’aidera à les convaincre ! Après tout, les garçons, c’est pas si compliqué ! Et pour toi, deux en même temps, waouh ! Je regrette de pas avoir ton âge, ça m’aurait bien plu !

Manon riait de cette idée folle et de la manière dont Julia en parlait, Julia riait et n’a surtout pas expliqué pourquoi à Marion ! Elle pensait à la dernière soirée où elle avait accompagné son mari, cet appartement proche de Paris … se partager entre plusieurs hommes, elle savait très bien de quoi elle parlait !

« « Une autre histoire, d’autres petits secrets de village, on retrouvera Julia, Manon, c’est promis !

A bientôt ! » »

Misa – 11/2015

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