Lune Noire En Capricorne
Il ne se passait pas un jour sans que je le croise. Je nétais pas indifférente à son charme, et même si quelque fois jimaginais des scénarios excitants, il était hors de question denvisager une aventure bien réelle avec lui. Contexte professionnel, marié, mon éducation, rien ne pouvait véritablement susciter un désir de passer à lacte. Et pourtant
Les dernières semaines avaient été très difficiles. Jétais encore sous le coup de notre rupture qui mavait effondrée. Mon cur saignait de milles sanglots. Paradoxalement, le manque cruel de toi, qui avait été tout, me remplissait, sans laisser la moindre place à lenvie de plaire, au désir de faire lamour, à la jouissance libératrice de mes tensions insupportables. Jétais entrée dans une forme danorexie
les forces vitales mabandonnaient. Et pourtant
Au bureau, lannonce de notre séparation avait fait le tour des services, suscitant tristesse pour les uns, une pointe dironie pour dautres, et une forme de curiosité et dintérêt pour les derniers.
Un nouvel épisode neigeux avait poussé chacun vers la sortie, dés la fin de laprès-midi. Tout le monde avait quitté son poste, sauf moi, résidant à proximité, et lui. Vers 18 heures, je vais le voir dans son bureau. La veste est posée sur une chaise. Il est affairé sur son ordinateur et a remonté jusquau coude les manches de sa chemise blanche. Il nest nullement surpris de mon entrée. Jai lhabitude de lui faire un petit coucou avant de partir. Je me plains sans grande conviction de labandon de mes collègues, faisant reposer comme à lhabitude le service sur ma disponibilité. La conversation dévie sur des sujets plus personnels et plus frivoles. Insensiblement les confidences senchaînent et le ton devient plus léger. Je lui confie un peu de ma vie. Il écoute et je sens quil mobserve avec un curieux regard. Familièrement il sassoit sur le bureau, le corps penché en avant, les avants bras posés sur les cuisses ouvertes.
- Je mentends lui dire « Cela me ferait plaisir de boire un verre un de ces soirs ».
- Il me répond « Le plaisir serait partagé et pourquoi pas ce soir ? ».
- Prise à mon piège, je balbutie « Euh, il neige, il fait froid, un autre soir serait peut-être plus agréable ? »
- « Daccord, mais il fait aussi chaud dans les bars ».
Un curieux sentiment menvahit. Je sens à la fois une douce chaleur envahir mon ventre suscitée par lexcitation de me retrouver en tête à tête avec un homme, et une forme de crainte, dinquiétude, de pudeur que ma raison tambourine. Dans le même temps quil croise mon regard, une de ses mains caresse délicatement lintérieur de sa cuisse et remonte insensiblement vers lentrejambe. Le silence devient insupportable.
- « Je toffre un verre ce soir à la maison. Je me sentirai moins seule.»
Sur le chemin, je me gronde de lavoir invité. Il fallait assumer maintenant. Mais à la première incartade, il était dehors !
Il est assis dans le salon, son verre à la main, et nous devisons des choses de la vie, du travail, du temps qui passe. Progressivement, je ne lécoute plus, je me perds dans une intense réflexion. Jai là un homme, qui me plait, pour qui, quelque fois, jai eu de coquines pensées. Ce nest pas lenvie qui me manque, mais jai toujours renoncé à la possibilité dune relation sexuelle en dehors de toi. La tentation est trop forte de céder à cette opportunité qui ne se représentera pas de si tôt. Lidée que je ne manquerai pas de tinformer de ce petit extra provoque en moi un désir insoupçonné. Je sens une douce chaleur humide envahir mon bas ventre. A cet instant, il croise mon regard, et sy arrête. Il devine une émotion sensuelle qui voile mes yeux. Mes joues sempourprent. Il semble deviner mes pensées.
- « Tu as chaud ? » dit-il dun ton presque narquois.
- « Oui, je reviens, je vais me mettre à laise »
- « Il est temps que je parte, non ? » souffla-t-i avec peu de conviction.
- « Non, attend, appelle chez toi, dis que tu es bloqué par la neige, je vais prendre soin de toi ! ».
Il nen revient pas. Moi qui paraissais si réservée, je renvoie limage dune femme qui na pas froid aux yeux. Jai le sentiment quil détaille dans ses pensées mon anatomie : la finesse du grain de peau, le rose diaphane du visage, les joues rondes et colorées, la courbe volontaire du menton, la bouche pulpeuse, les seins prometteurs, le bassin un peu large, les cuisses triangulées, le léger embonpoint du ventre
Je rejoins le dressing où je remplace mon pantalon par une robe dont la fermeture éclair louvre de haut jusquen bas. Avec une boule au ventre, jenlève ma culotte. Je mets des talons hauts. Me voilà équipée ! Jimagine que je vais prendre son sexe dans ma bouche et lui faire cracher toute sa liqueur. Je suis très excitée par cette idée. Une autre idée traverse mon esprit et provoque en moi un émoi presque incontrôlable. Je vais chercher mon téléphone et je técris ce SMS : « Bonsoir, jai follement envie de boire un homme, je vais le faire, tu navais quà être là ! ».
Je reviens dans le séjour. Il me regarde stupéfait par le changement de ma tenue. Je mavance vers lui dans un balancement de hanche. Je me place devant lui, me mets à genoux à ses pieds. De là je commence à lui caresser les cuisses, je remonte vers son ceinturon. Pendant que je le desserre, je lui dis :
- « Laisse toi faire
Jen ai toujours eu envie
Profites
»
- « Euh
mais
quest ce que tu fais ? »
Je baisse son pantalon à ses chevilles, puis à travers le tissu, je serre son sexe qui prend des proportions intéressantes.
- « Je vais te faire jouir comme jamais une femme ta fait jouir ».
Je baisse à son tour le caleçon. Un magnifique aiguillon se dresse devant moi. Les deux aumônières sont gonflées, tendues, et donc prometteuses. Mes mains se posent sur chacune de ses cuisses. Dun mouvement lent, je les remonte vers son torse, faisant ainsi basculer ma tête vers ma convoitise.
Enfin, je me lève et lui affirme :
- « Maintenant tu peux rentrer chez toi. »
Il se rhabille comme un penaud. Je le raccompagne à la porte.
- « A demain et sois prudent sur la route ».
- « A demain
» bégaya-t-il tout en regardant ses chaussures.
La porte claque. Je prends mon téléphone. Je lis ton message : « Ne fais pas ça ! Je taime ! ».
Jéprouve alors une forme de sérénité, une confiance en moi encore insoupçonnée. Ma vie pouvait prendre un nouveau départ
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