Lune Noire En Capricorne

Il ne se passait pas un jour sans que je le croise. Je n’étais pas indifférente à son charme, et même si quelque fois j’imaginais des scénarios excitants, il était hors de question d’envisager une aventure bien réelle avec lui. Contexte professionnel, marié, mon éducation, rien ne pouvait véritablement susciter un désir de passer à l’acte. Et pourtant…
Les dernières semaines avaient été très difficiles. J’étais encore sous le coup de notre rupture qui m’avait effondrée. Mon cœur saignait de milles sanglots. Paradoxalement, le manque cruel de toi, qui avait été tout, me remplissait, sans laisser la moindre place à l’envie de plaire, au désir de faire l’amour, à la jouissance libératrice de mes tensions insupportables. J’étais entrée dans une forme d’anorexie…les forces vitales m’abandonnaient. Et pourtant…
Au bureau, l’annonce de notre séparation avait fait le tour des services, suscitant tristesse pour les uns, une pointe d’ironie pour d’autres, et une forme de curiosité et d’intérêt pour les derniers.
Un nouvel épisode neigeux avait poussé chacun vers la sortie, dés la fin de l’après-midi. Tout le monde avait quitté son poste, sauf moi, résidant à proximité, et lui. Vers 18 heures, je vais le voir dans son bureau. La veste est posée sur une chaise. Il est affairé sur son ordinateur et a remonté jusqu’au coude les manches de sa chemise blanche. Il n’est nullement surpris de mon entrée. J’ai l’habitude de lui faire un petit coucou avant de partir. Je me plains sans grande conviction de l’abandon de mes collègues, faisant reposer comme à l’habitude le service sur ma disponibilité. La conversation dévie sur des sujets plus personnels et plus frivoles. Insensiblement les confidences s’enchaînent et le ton devient plus léger. Je lui confie un peu de ma vie. Il écoute et je sens qu’il m’observe avec un curieux regard. Familièrement il s’assoit sur le bureau, le corps penché en avant, les avants bras posés sur les cuisses ouvertes.


- Je m’entends lui dire « Cela me ferait plaisir de boire un verre un de ces soirs ».
- Il me répond « Le plaisir serait partagé et pourquoi pas ce soir ? ».
- Prise à mon piège, je balbutie « Euh, il neige, il fait froid, un autre soir serait peut-être plus agréable ? »
- « D’accord, mais il fait aussi chaud dans les bars ».
Un curieux sentiment m’envahit. Je sens à la fois une douce chaleur envahir mon ventre suscitée par l’excitation de me retrouver en tête à tête avec un homme, et une forme de crainte, d’inquiétude, de pudeur que ma raison tambourine. Dans le même temps qu’il croise mon regard, une de ses mains caresse délicatement l’intérieur de sa cuisse et remonte insensiblement vers l’entrejambe. Le silence devient insupportable.
- « Je t’offre un verre ce soir à la maison. Je me sentirai moins seule.»
Sur le chemin, je me gronde de l’avoir invité. Il fallait assumer maintenant. Mais à la première incartade, il était dehors !

Il est assis dans le salon, son verre à la main, et nous devisons des choses de la vie, du travail, du temps qui passe. Progressivement, je ne l’écoute plus, je me perds dans une intense réflexion. J’ai là un homme, qui me plait, pour qui, quelque fois, j’ai eu de coquines pensées. Ce n’est pas l’envie qui me manque, mais j’ai toujours renoncé à la possibilité d’une relation sexuelle en dehors de toi. La tentation est trop forte de céder à cette opportunité qui ne se représentera pas de si tôt. L’idée que je ne manquerai pas de t’informer de ce petit extra provoque en moi un désir insoupçonné. Je sens une douce chaleur humide envahir mon bas ventre. A cet instant, il croise mon regard, et s’y arrête. Il devine une émotion sensuelle qui voile mes yeux. Mes joues s’empourprent. Il semble deviner mes pensées.
- « Tu as chaud ? » dit-il d’un ton presque narquois.
- « Oui, je reviens, je vais me mettre à l’aise »
- « Il est temps que je parte, non ? » souffla-t-i avec peu de conviction.

- « Non, attend, appelle chez toi, dis que tu es bloqué par la neige, je vais prendre soin de toi ! ».
Il n’en revient pas. Moi qui paraissais si réservée, je renvoie l’image d’une femme qui n’a pas froid aux yeux. J’ai le sentiment qu’il détaille dans ses pensées mon anatomie : la finesse du grain de peau, le rose diaphane du visage, les joues rondes et colorées, la courbe volontaire du menton, la bouche pulpeuse, les seins prometteurs, le bassin un peu large, les cuisses triangulées, le léger embonpoint du ventre…
Je rejoins le dressing où je remplace mon pantalon par une robe dont la fermeture éclair l’ouvre de haut jusqu’en bas. Avec une boule au ventre, j’enlève ma culotte. Je mets des talons hauts. Me voilà équipée ! J’imagine que je vais prendre son sexe dans ma bouche et lui faire cracher toute sa liqueur. Je suis très excitée par cette idée. Une autre idée traverse mon esprit et provoque en moi un émoi presque incontrôlable. Je vais chercher mon téléphone et je t’écris ce SMS : « Bonsoir, j’ai follement envie de boire un homme, je vais le faire, tu n’avais qu’à être là ! ».

Je reviens dans le séjour. Il me regarde stupéfait par le changement de ma tenue. Je m’avance vers lui dans un balancement de hanche. Je me place devant lui, me mets à genoux à ses pieds. De là je commence à lui caresser les cuisses, je remonte vers son ceinturon. Pendant que je le desserre, je lui dis :
- « Laisse toi faire… J’en ai toujours eu envie…Profites… »
- « Euh…mais…qu’est ce que tu fais ? »
Je baisse son pantalon à ses chevilles, puis à travers le tissu, je serre son sexe qui prend des proportions intéressantes.
- « Je vais te faire jouir comme jamais une femme t’a fait jouir ».
Je baisse à son tour le caleçon. Un magnifique aiguillon se dresse devant moi. Les deux aumônières sont gonflées, tendues, et donc prometteuses. Mes mains se posent sur chacune de ses cuisses. D’un mouvement lent, je les remonte vers son torse, faisant ainsi basculer ma tête vers ma convoitise.
J’ouvre ma bouche, et je fais pénétrer son pieu au plus profond de ma gorge. Il gémit de plaisir. En revenant sur la pointe turgescente de son dard, son bassin se soulève pour que ma bouche l’enveloppe à nouveau. Il est à ma merci. Je le sens déjà proche de la jouissance. Le bout de ma langue détecte un petit goût salé évadé de l’ouverture de son dard. Il va et vient dans ma bouche, ses mains arrimées à ma ta tête. J’entends ses râles. Il sait que j’aime et je lui prouve par des sussions goulues et des « va et vient » frénétiques. Une onde de plaisir me traverse. Je veux maintenant le boire, le sentir jouir dans ma bouche, me délecter de sa semence. Une de mes mains caresse ses fesses, l'autre s’aventure sur ses doux réservoirs si proches de l'explosion. Son ventre se contracte, ses cuisses sont secouées par les spasmes de plaisirs. Des jets chauds et puissants jaillissent, j’ai l’impression que la source ne se tarît pas. Je bois son délicieux breuvage au goût différent du tien. Il dégage un parfum de marronnier en fleurs. Je me sens coquine, canaille, polissonne et sans crier gare un orgasme me submerge. Je ne veux rien laisser de ce succulent mets, je nettoie jusqu’à la dernière goutte. Je reste encore quelque temps l’emprisonnant. Il ne dit rien.
Enfin, je me lève et lui affirme :
- « Maintenant tu peux rentrer chez toi. »
Il se rhabille comme un penaud. Je le raccompagne à la porte.
- « A demain et sois prudent sur la route ».
- « A demain … » bégaya-t-il tout en regardant ses chaussures.
La porte claque. Je prends mon téléphone. Je lis ton message : « Ne fais pas ça ! Je t’aime ! ».

J’éprouve alors une forme de sérénité, une confiance en moi encore insoupçonnée. Ma vie pouvait prendre un nouveau départ…

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