46.2 On Rentre !
Dimanche 8 juillet 2001, 2h42, Toulouse Sesquière, le KL.
Nico et Martin ne sont plus quà quelques pas de la sortie, lorsque Nico sent une pression sur lépaule. Il sarrête net. Il sait que cest sa main. Il a redouté que cela puisse arriver autant quil la souhaité. Nico se retourne. Jérémie le regarde fixement. Il a lair très contrarié des mauvais jours.
« On rentre ! » il finit par lâcher sur un ton autoritaire.
« Non, je ne rentre pas avec toi
» je lui répond sèchement.
Il me toise, mauvais, je nose même pas le regarder.
« Quest ce qui te prend ? » sétonne le beau brun.
« Rien
je rentre avec lui
» jinsiste en lui indiquant Martin qui, ne sétant pas rendu compte tout de suite de mon arrêt, se trouve désormais quelques pas plus loin et regarde la scène à distance.
« Arrête ça
viens, on rentre
» mintime Jérém.
« Maintenant cest trop tard, je lui ai dit oui
» je lui annonce, comme une fatalité.
« Alors casse-toi et nessaie plus de me faire chier
tu me dégoûtes ! » me balance-t-il en pleine figure. Le ton est contenu, afin déviter le scandale, mais le mot est dur, percutant, jen ai presque les larmes aux yeux. Il fait demi tour et il se barre.
« Jérém
» je tente de le retenir. En vain.
Envie de le rattr. Envie de lui.
Envie de le laisser filer et de partir de mon coté sans tenir compte de son caca nerveux, histoire de lui montrer que je ne suis pas son toutou, que je peux avoir des aventures de mon coté, comme lui les siennes, que je peux lui imposer mes choix, comme lui les siens. Que je ne lui dois rien, comme lui il estime ne rien me devoir.
Envie de le rattr. Envie de lui. Envie de coucher avec ce mec qui me retourne rien quavec un regard, envie de faire jouir ce corps que je connais par cur et qui me fait jouir comme pas permis, envie davoir accès à cette queue qui me fait grimper aux rideaux, et même jusquaux combles, qui m'envoie en lair jusquaux étoiles
Envie de ne pas me dégonfler par rapport à Martin
et aussi
envie de Martin
envie de découvrir le corps et la sexualité de ce garçon inconnu, très impatient et excité de vérifier si les promesses de plaisirs sauvages annoncées avec tant dassurance seront bien tenues dans les faits
savoir si je vais autant aimer me faire bousculer par un autre mâle dominant
découvrir ses kifs
me frotter à une nouvelle puissante virilité
Deux mecs canons veulent me sauter et je ne sais pas quoi faire
cest vrai quil existe situation plus inconfortable, des choix plus difficiles à faire
mais enfin
lenjeu est tel, le futur de ma relation avec mon beau brun, que je ne sais pas quel choix est le bon
Putain de situation de m
Jérém
Martin
Martin
Jérém
Eh.
Je regarde Jérém séloigner, filer tout droit, revenir à grand pas vers la salle, sans se retourner
Jérém nest pas le genre de gars qui va supplier
il demande, ou plutôt il commande
il est habitué à ce quon lui dise oui
lorsquon lui dit non, sa riposte est claire, il tape un grand coup. Parfois cest en jouant de ses gros bras. Dautres fois, cest en se servant de larme ultime, le mépris.
Ce soir, il a choisi cette dernière option. Il sait à quel point je lai dans la peau et que le pire quil puisse me faire cest de me planter là comme un con.
Et moi je sais que si je le laisse partir, ce sera pour toujours. Que je ne pourrai pas rattr le coup. Quil ne me pardonnera pas davoir préféré partir avec un autre, sous ses yeux, qui plus est
Mais bon sang
une petite voix en moi crie à tue tête que son culot est juste intolérable
elle crie que lui il est bien parti pour son plan à quatre pas plus tard que samedi dernier
elle crie que moi je lai regardé partir et je nai pas osé aller le choper
que jai pris sur moi et jai passé une sale nuit
elle me crie que, malgré ça, pas plus tard quil y a deux heures, il a suffi de son sourire, dune touche de son parfum, de léclat de son effronterie, et je lui ai tout pardonné, en lui taillant une pipe de malade qui ne se justifie que par ma faiblesse face à son charme tout puissant, et certainement pas par lamabilité de son comportement à mon égard
La petite voix crie que jai envie de lui rendre la pareille
que, malgré sa réaction de petit con, peut-être quen mentendant lui dire non, en me voyant partir avec un autre gars, quelque chose va faire tilt dans sa petite tête de nuds
quil va enfin se rendre compte ce que ça fait dêtre laissé en plan, de nêtre quune option parmi dautres
peut-être quil va passer une nuit de merde, quil va se saouler la gueule et que demain il va menvoyer un sms pour baiser
De toute façon, je nai plus la force de supporter tout ça
le voir vivre sa vie comme ça lui chante sans tenir compte de moi, et mempêcher de vivre la mienne lorsque jessaie de prendre le large
Cest décidé
je vais rejoindre Martin et finir ma soirée avec lui
explorer dautres horizons
connaître un autre lit
découvrir un autre garçon, une autre façon de baiser, et tant pis si ce nest quun plan dun soir
tant pis si ça va créer le bordel pour mon stage intensif pour le permis
au pire je vais changer dauto-école
et tant pis si je ne reverrai plus jamais Jérém
je vais récupérer le contrôle de ma vie
au fond, Martin tombe à point nommé
au fond, tout ça est un mal pour un bien
Dans sa belle voiture qui file rapide sur la Rocade, Martin minterpelle au sujet de « ce mec qui est venu te chercher »
je lui réponds que cest un camarade de classe avec qui jai eu une aventure, mais que cest fini désormais
Oui, cest fini
dans la voiture de Martin, je roule vers linconnu
et ça me fait un peu peur
de toute façon je nai plus le choix
je ne peux plus revenir en arrière
alors, autant profiter du voyage
pour me donner du courage, je dirige mon regard en direction du beau moniteur, je mimprègne de sa beauté et jessaie de métourdir de sa sensualité
il saperçoit que je le regarde, il tourne la tête et il me sourit
et un sourire pareil, ajouté à son parfum et à la promesse dune nuit bien chaude, a de quoi effacer tous les regrets sous la puissance dun désir impérieux
Le lit de Martin est très accueillant
déshabiller un garçon inconnu est très excitant
découvrir un nouveau corps est grisant
donner du plaisir à un Martin sans avoir passé le « Code de conduite du plaisir de Martin » au préalable, est une opération délicate, qui peut cependant se révéler stimulante
une véritable aventure
on avance en terrain inconnu
pas de cartographie, pas de GPS
pas de panneaux de signalisation
dans cette terre inexplorée on ne connaît pas les priorités, ni les sens interdits, on ignore les obstacles, les feux rouges ne font que clignoter à lorange
ils signalent juste davancer avec prudence
on ne connaît pas non plus les limitations de vitesse
est-ce quon va assez vite ? Trop vite ? Est-ce quun risque dennuyer ? Ou bien darriver trop vite à destination ? Dans ce voyage à laveugle, alors quon na aucun mal à localier chez lautre les sites remarquables, on ignore si notre échelle de priorités est partagée
Oui, lorsquon couche avec un garçon inconnu, on doit tout réapprendre
cest à la fois le coté excitant et angoissant du jeu
la découverte dun nouveau « Code de la route de
» qui nest jamais exactement le même dun garçon à lautre
Coucher avec un nouveau garçon est souvent une belle découverte, un voyage qui peut nous amener très loin
très loin de nous même, on se sait pas où exactement
parfois, même si le voyage se passe bien, une fois rentré chez soi, on peut se rendre compte quon est parti trop loin, trop longtemps
et que, au passage, on a perdu davantage de ce que lon a trouvé pendant notre escapade
on est parti pour un feu de paille et on a perdu lessentiel, perdu à jamais
Pendant quil me ramène chez moi après cette nuit de baise qui naura certainement pas de suite et que je regrette déjà, je regarde le beau moniteur au volant de sa belle voiture, avec sa belle chemise, avec une belle montre au poignet
et je revois Jérém au volant de sa 205 pourrie, lors dautres retours de boite de nuit
cest la première fois que je passe la nuit avec un « plan » autre que Jérém
cest la première fois que je dis non à Jérém
et, au fond, je men veux
je narrive pas à effacer de ma rétine son regard dépité lorsque je lui ai dit que je rentrais avec un autre mec
je ressens encore la vibration de sa colère
putain de petit con jaloux
mais quest-ce quil y avait vraiment dans son regard, dans sa colère ? Est-ce quil ny avait vraiment quun ego masculin mis à mal ?
Quand je pense quil aurait suffi quil soit à peine un peu moins con pour que lon rentre ensemble
pour quon se fasse du bien lun lautre
toujours et encore, si beau et charmant soit-t-il Martin, si excitantes soient les promesses de jouissance que ce plan sous-entend, jaurais vraiment préféré terminer cette soirée avec Jérém
je me surprends à me demander ce que je fais dans cette voiture, avec ce gars
Alors, pendant que jentends toujours la petite voix crier que la jalousie de Jérém devrait me flatter et me rassurer, voilà quun gros voyant rouge clignotant, accompagné dune sirène assourdissante, me renvoie à une peur ancestrale
la peur de labandon
sous sa déclinaison spécifique qui est la peur de perdre Jérém pour de bon
Je peux toujours jouer le bluff en me disant que le vieil adage « fuis-moi, je te suis » a des chances de marcher
le pari est risqué
trop risqué
au fond de moi je crois plutôt quen blessant aussi profondément son ego, en refusant son plan pour partir avec Martin, beau, class, et avec quelques années de plus que lui, je vais tout simplement précipiter la fin de notre relation
Limage de Jérém qui séloigne de moi, avec une démarche assurée de petit mec dans laquelle je devine toute sa jalousie me prend aux tripes
la peur de le perdre vraiment me tétanise
Alors, dans le doute, dans la crainte, dans ma faiblesse, dans mon amour
pour lépisode « Nico part avec un autre mec et laisse Jérém en plan », il faudra repasser
le voyage dans le lit de Martin je ne lai fait que dans ma tête, le temps dun claquement de cils, un instant déternité pendant lequel je ne peux décrocher les yeux de mon beau brun en train de séloigner, le regard rivé sur « Klein » moulant ce torse parfait que je rêve de caresser, de serrer à moi, de parcourir avec ma bouche
Ignorant désormais le beau Martin, je cours presque pour rattr mon beau brun.
Et puis, voilà
il y a un autre argument de poids qui fait définitivement pencher ma balance vers Jérém
je sais que mon beau brun est en colère, très en colère
et je sais très bien que lorsque ce petit coq est dans cet état, le sexe avec lui prend une dimension inédite
Léchauffement de lesprit Jérém, surtout lorsquil sert à cacher sa jalousie, est un stimulant sexuel puissant
je crois que, pour autant que je men souvienne, les meilleurs coups avec Jérém seront toujours après le passage dune bonne colère capable de balayer la surface et de dénicher/déchaîner les passions, les véritables passions
parfois il faut savoir secouer un peu le cocotier
lorsque son ego viril est blessé, il se sent obligé den faire des caisses pour montrer qui est le chef
et là, cest le bonheur assuré
Et puis, je sais par expérience que, lorsque mon Jérém est jaloux, ça le pousse à sortir de ses retranchements
alors, non seulement jai droit à un baise de dingue, mais parfois jai même droit à des câlins
et ça, ça vaut tous les Martin du monde
oui, parfois il faut savoir secouer le cocotier
mais il faut savoir sarrêter avant de le déraciner
Je sais que je vais regretter ce choix, et ce sera le cas, peu de temps après cette soirée. Mais aujourdhui, après tant dannées, je me dis que ce soir là jai bien agi, car jai agi de la façon la plus naturelle, celle que mon cur me suggérait.
Dans la vie, et notamment en amour, on marche à l'aveugle
on passe la vie à essayer de comprendre le monde, et le plus compliqué au monde cest de comprendre lêtre quon aime
alors, comme on ne sait jamais quel rôle il est bon de jouer à un moment donné, autant jouer le rôle que le cur nous dit à ce moment là
que notre jeu se révèle avantageux ou pas, au moins on n'aura pas de regrets
Je le rejoins juste avant quil sengouffre à nouveau dans la salle.
« Fiche-moi la paix ! » il envoie, claquant et assourdissant comme un coup de feu.
Jai quand même réussi à larrêter, et il sest retourné vers moi. Il me fait face, ses yeux noirs fulminent
cest beau à voir
jai toujours pensé que Jérém est encore plus sexy, si possible, quand il est énervé
je crois que jai pas intérêt à le provoquer davantage, quil vaudra mieux la jouer fine
je crois quil est à deux doigts de me planter son poing dans la figure
ce qui réjouirait cette conasse de Camille
et ce nest vraiment pas le but de lhistoire
Je nai pas le temps de lui dire que finalement je vais rentrer avec lui, quil me balance, dur, froid, méchant, tout en baissant le ton de voix, car des regards commencent à se poser sur nous :
« Si tu pars avec ce mec, cest fini, je nexiste plus pour toi
tu choisis
».
Son culot est spectaculaire. Il mériterait mille, dix mille gifles pour être aussi arrogant, aussi inconséquent, aussi hypocrite, aussi culotté pour me faire ce chantage alors que lui il couche avec nimporte qui
même avec des nanas
beurk !
Du coup, devant son culot « très haut débit », je sens instantanément mes sentiments changer de polarité
je me braque
je suis à deux doigts de repartir en direction de Martin
mais lorsque je cherche ce dernier du regard, je me rends compte quil a tout simplement disparu.
Soudainement, alors que ma décision de rentrer avec Jérém était actée jusquà un instant plus tôt et que cette « disparition » irait à priori dans le bon sens, je ressens un sursaut damour propre et la colère me pique à vif
« Putain, Jérém, tu fais chier
» je lui balance, me retournant une fois de plus comme pour me convaincre que Martin est bel et bien parti
je suis tellement en colère que jen bégaie.
« Finalement cest un bon type
tu vois ce quil vaut
» me balance-t-il à son tour, soudainement redevenu plus calme, lair de se réjouir de son triomphe.
Je ne sais pas si je suis davantage en colère contre Jérém ou déçu du départ de Martin
il na même pas essayé de simposer
il a tout simplement filé
cest vrai que lattitude énervée, chauffée, sanguine, lair bagarreur du beau brun, plus musclé que lui, a pu le résoudre à renoncer à moi, celui quau fond nétait dans sa tête que le coup dun soir
ou bien, confronté de plein fouet au pouvoir que le beau brun possède sur moi, le beau moniteur sest tout simplement dit que je nen valais pas la peine
peut-être quau fond le beau Martin nest quun bon frimeur, une grande gueule
Quoi quil en soit, il a déclaré forfait
maintenant il ne faudrait pas que Jérém me plante à son tour, là jaurais tout gagné
« Et toi tes vraiment un gros connard
» je lui balance pour me défouler.
Au fond, vraiment au fond, je suis super heureux quil se soit pointé
paradoxalement jai envie de le traiter de tous les noms, presque de le frapper
« Je tai juste empêché de faire une connerie
» il massène promptement. Il a toujours la réponse à tout. Il ménerve. Le pire cest que je suis sûr quil a raison. Chose qui ménerve dautant plus.
« Tu me gonfles
» je tente de me défendre alors que mes derniers remparts damour propre sont en train de tomber.
« Toi aussi tu me gonfles
arrête de faire des scandales, ce nest pas lendroit
on y va
on en parle plus tard
» me balance-t-il en baissant soudainement le ton de sa voix, le regard perdu dans le vide.
Je meurs denvie de partir avec lui, mais jai aussi envie de lui crier qu« entre nous » ça ne peut pas marcher éternellement de cette façon
il me chauffe, il me laisse tomber, il baise avec qui il veut
il me laisse en plan, et quand je me trouve un plan, il monte sur ses grands chevaux et il vient casser mon plan en vertu dun droit de préférence quil aurait sur moi
Dans la réalité, certes, il est vrai que ce droit existe, et cest bien lui qui le détient
personne ne fait le poids dans mon cur face à lui
mais de voir ce pouvoir exercé avec tant daisance et de désinvolture, ça me met hors de moi
en même temps que ça mexcite
Mon plan raté, Jérém qui me fait un sketch, son culot, lidée de finir la soirée avec lui, le sentiment de défaite de ne pas savoir lui résister, de tout lui céder, encore et encore
je suis dans tous mes états, au point que je ne me suis même pas rendu compte quil approche lentement de nous.
Lorsquil nous rejoint, je comprends pourquoi Jérém a soudainement baissé dun ton et a cherché à apaiser la confrontation.
« Ca va ? » demande Thibault en posant une main sur lépaule de Jérém.
Est-ce quil a assisté a une partie de la scène ? Est-ce quil en a compris les tenants et les aboutissants ?
« Ouais
» répond le beau brun, avant denchaîner «
jai la tête comme une pastèque
je vais ramener Nico et je vais me coucher, je suis vanné
besoin de dormir avant le match de demain
».
Je me fais la réflexion que mon beau brun ment avec un aplomb vraiment remarquable. Redoutable. Inquiétant.
« Ok, rentrez bien alors
» réagit le beau mécano.
Thibault égraine ces mots avec une certaine jovialité.
« On se voit demain aprèm
» relance Jérém en passant un bras derrière lépaule du beau mécano et en y allant franco de la bise. Je suis un peu en retrait et, pendant cette accolade amicale, pendant que les pectoraux de deux potes se frôlent, tout juste séparés par deux fines couches de coton, je croise le regard de Thibault
ça ne dure quune fraction de seconde, avant quil ne le détourne
et dans ce regard, il me semble de déceler quelque chose qui ressemblerait à de la tristesse
une profonde, touchante tristesse
une tristesse dont Jérém ne se rendra pas compte mais dont je prends à ce moment là toute la mesure
Pendant leur étreinte, dans lattente que mon tour vienne de dire au revoir au beau mécano, mon malaise ne cesse de grandir
Je me sens terriblement gêné de partir avec Jérém alors que la soirée de Thibault va sachever sur un mensonge de son meilleur pote
non seulement il sait quon va coucher ensemble, et je vois que ça le perturbe
mais de surcroît son pote lui ment, alors que ça aussi il le sait pertinemment
comment vais-je pouvoir lui faire la bise alors que je sais que je suis une partie de la cause de sa tristesse ?
Laccolade amicale entre les deux potes a pris fin
Thibault me regarde
cest con, mais je ne me sens pas le courage de lui faire la bise, notamment devant Jérém
alors je cafouille, je lui tends la main
Thibault latt mais en même temps il avance le buste pour approcher sa joue de la mienne
Sa cigarette au bec, Jérém est déjà en train de marcher vers la sortie, ainsi Thibault trouve loccasion pour me chuchoter à loreille :
« Tas vu comment il rapplique quand tu le rends jaloux ? Tas bien mené ton affaire, respect
et à la fin tu as fait le bon choix
».
Putain. Il a tout vu. Tout capté. Tout compris. Sacré Thibault. Et il continue :
« Pas trop de folies cette nuit, demain on a match, jai besoin de mon capitaine en pleine forme pour lavant dernier match de la saison
».
Il est trop mignon. Notre étreinte a pris fin à son tour et nous sommes désormais face à face. Je le regarde, je vois quil sefforce de sourire alors que son regard demeure mélancolique.
« Vas-y maintenant, bonne soirée, et à une prochaine
» me balance-t-il avec un charmant clin d'il en pièce jointe.
Mais je le sais, je le vois, il a mal. Cest con, mais je men veux.
« Salut et à bientôt, Thibault
» cest tout ce que je trouve pour prendre congé de lui. Je pars vers la sortie pour rejoindre mon beau brun. Je sais quil va être dune humeur massacrante, mais je suis tout guilleret, car cest avec lui que je vais rentrer
je presse mon pas pour ne pas le faire attendre, car je le sais déjà bien chauffé
je le retrouve juste à lextérieur, à coté de la porte dentrée, en train de tirer sur sa clope ; dès quil me voit, il sélance vers le parking
On na pas fait cinq pas, quon entend une voix féminine :
« Jérémie
»
Il se retourne, je me retourne, et je vois apparaître la blonde qui était en train de le tripoter tout à l'heure... elle approche
putain
il ne manquait plus que
ça
« Tu rentres, beau brun? » demande-t-elle.
Eh, oh
tu ne lappelles pas « beau brun », déjà
il ny a que moi qui peut lappeler de cette façon
« Oui
je ramène un pote
» fait-il en mindiquant avec un geste vague.
« Je croyais quon finirait la soirée ensemble
» balance-t-elle sans fioritures.
« Pas ce soir, demain jai match
je tappelle
» il tente de se dégager.
« Un petit plan à trois
ça vous dit pas ? » insiste-t-elle.
Oh, la salope
la salope
oh la salope
laaaaaaaaa saaaaaaaaaaalooooooooooopeeeeeeeeee
oui, cest la réplique culte de ce film culte qui me vient à lesprit à ce moment là
non, la vie nest vraiment pas un long fleuve tranquille
Je vois Jérémie hésiter
je vois que quelque chose lui trotte dans la tête
quelque chose a lair de le titiller dans la proposition de la tentatrice
ah non, Jérém
tu ne vas pas me faire ça... pas de truc à trois, pitié
pas après avoir fait foirer mon plan
je te veux tout pour moi
Devant son hésitation, je suis de plus en plus inquiet. Je me vois déjà en train de regarder mon brun baiser une chatte
cest déjà arrivé lors dune révision avant le bac, chose qui ma appris à ne jamais arriver à lavance, et franchement lidée de réitérer lexpérience ne menchante guère
le temps passe et le silence de Jérém est de plus en plus gênant pour tout le monde
Alors
alcool
exaspération
détermination
esprit de survie
peu importe
je décide de forcer le destin, quitte à prendre le risque de me faire jeter
ce soir cest quitte ou double
« En plus on a un truc a faire
» je laisse échapper maladroitement.
Je regarde la nana : elle a lair étonnée. Je regarde Jérém : il me regarde dun air ahuri. La nana mate Jérém. Jérém fuit son regard.
Toute poitrine en avant, jouant le tout pour tout, quitte à perdre un bon peu de la classe que je lui avais trouvée précédemment, elle sadresse à nouveau à Jérém :
« Toi aussi tas autre chose à faire? ».
Jérém semble désarçonné, coincé entre le choix de donner gain de cause à une nana qui le défie ouvertement sur le terrain de sa fierté et de sa réputation de mâle et un Nico qui essaie lui aussi de lui forcer la main
« Tas entendu ce qu'il a dit
» il finit par trancher, la voix monocorde.
Bien mon Jérém
tu vois que tu peux être quelquun de bien quand tu veux
« Ah, je vois
baisez bien, les gars
grand bien vous fasse
» lâche-t-elle avec mépris.
Comme quoi, bien souvent la classe nest quun vernis qui saute à la première contrariété.
« Conasse ! » lui balance Jérémie.
Et je trouve que cest bien mérité.
« Bande de pd !!! » balance-t-elle pendant quelle retourne à lintérieur.
« Mauvaise perdante
» je pense tout bas
je suis fier de toi, Jérém
« Je te jure, si cétait un mec, il aurait déjà mon poing enfoncé dans la gueule
» je lentends se défouler pendant quil entreprend de marcher en direction du parking
Il marche très vite, il ne dit rien et il fume nerveusement
il a lair pressé, hors de lui, chauffé à bloc
je sens que ce dernier accrochage, et notamment le fait quelle lait traité de pd, ça a décuplé son agacement
je sens que dans la voiture ça va barder
je sens que rue de la Colombette il va me défoncer
Une fois dans la voiture, il rate le premier démarrage, il peste, je le sens vraiment à fleur de peau. Heureusement la 205 finit par démarrer, on quitte le parking et on se retrouve vite sur la rocade. On vient juste de quitter la voie daccélération que la colère de Jérém explose :
« Cétait qui ce mec ? » me balance-t-il de but en blanc, le ton de voix très élevé, agressif, lair de mengueuler. Je trouve cela intolérablement culotté venant de lui, mais au final très plaisant à entendre. Ainsi il tient à moi,à sa façon
ou alors, cest tout simplement une question dego
comme si jétais sa chose
Quoi quil en soit, il est évident que lassurance du beau male est touchée. Je le sens vraiment contrarié. Alors que moi je me sens vraiment bien
décidemment
on est jamais heureux au même moment
il faut toujours quil y en ait un qui domine lautre
les rapports apaisés, on ne connaît pas
Mais au final
quest-ce que cest bon de voir que quand Nico se fait draguer, Jérém rapplique.
Et ça me donne des ailes
et surtout lénergie de lui tenir tête.
« Et toi, cétait qui cette blondasse
encore? » je trouve marrant de lui claquer à la figure.
« Ca na pas dimportance
» balaie-t-il ma question dun revers de main.
« Si, ça en a
ça a la même importance que ce mec
» jinsiste sans me démonter.
« Cette nana nétait personne
elle voulait juste baiser
» me balance-t-il comme si ça devait le dédouaner de tout.
Il faut avouer que jai un peu bu et que de ce fait mon agacement est exacerbé. Mais il me saoule à un point que jai envie de le frapper. Cest viscéral. Quand je pense à samedi dernier, à son départ avec les deux pouffes et avec Thibault
alors que là il est en train de me faire la morale
là, franchement, je perds les pédales
je ne vais pas le frapper physiquement, mais me servir des mots pour latteindre
ça sort tout seul, comme une petite bombe
« Ce mec aussi voulait juste baiser
».
Je le vois frémir, bouillir. Il est tellement énervé que ça se ressens sur sa façon de conduire. La trajectoire de la 205 dévie vers la glissière du milieu alors quune autre voiture est en train de nous doubler.
« Jérém ! Fais gaffe ! » je lalerte.
Il se reprend de justesse en donnant un coup de volant sec.
« Occupe-toi de tes oignons !!! » me balance-t-il sans ménagement.
Un coup de clackson retentit dans la nuit.
« Connard ! » crie Jérém, à bout de nerfs.
« Tu connais ce type ? » il revient à la charge illico. Quand mon beau brun a une idée derrière la tête, il ne la pas ailleurs. Jadore. Je décide de rentrer dans son jeu mais je vais vendre chère ma peau.
« Cest la première fois que je le vois
» je mens par omission ; et jenchaîne « mais nempêche quil était plutôt à mon goût
il a fallu que tu viennes ten mêler
».
Un coup de bluff, certes, car il faut bien ladmettre, ça ma fait drôlement plaisir voir débarquer Jérém en mode macho pour se substi à un plan auquel, somme toute, je ne tenais que très moyennement.
Un premier coup bien visé, qui atteint sa cible en plein cur. Sa main frémit sur le volant
ses yeux ne quittent pas la route, mais un léger mouvement de son regard et une inspiration bruyante par le nez me font comprendre que le beau brun accuse le coup
on dirait un petit taureau blessé, lâché dans larène et fixant les mouvements de la muleta dun il torve
« Tu vas pas baiser avec un type pareil
» me lance-t-il avec mépris
voilà sa riposte ultime : toujours et encore le mépris
« Pourquoi? Il nétait pas mal
même pas mal du tout
» je repars à lattaque, culotté.
« Cest pas un mec pour toi
» gronde-t-il
du mépris à la mauvaise foi, sa contre-attaque monte en puissance
mais larsenal est pauvre
« Ah bon
» fais-je sur un ton provocateur « et maintenant tu sais quels mecs sont bons pour moi ou ceux qui ne le sont pas
le mec de la dernière fois à lEsmé ce nétait pas un mec pour moi
celui de ce soir non plus
et
»
« T'as pas à faire ta chaudasse avec tous les mecs
» il mengueule violemment en montant encore le ton et en mempêchant provisoirement de lui balancer une dernière cartouche qui, un peu plus tard dans la conversation, latteindra bien comme il faut.
« Bah tiens, tu peux bien parler... » je me moque, mauvais.
« Quoi donc... » il sénerve
« Ça te va bien de me faire la morale... toi qui baise tout ce qui bouge
».
Jérém accuse un nouveau coup
jai limpression que la colère monte en lui à un niveau quil est prêt à exploser
touché une fois de plus, mais pas coulé
le navire est bien gardé, ses défenses solides
je le vois pourtant vaciller
Je narrive pas à croire que cest moi qui balance ces mots, que je lui fais ce rentre dedans, que je le provoque sciemment. Cest bien uniquement lalcool qui fait tomber mes inhibitions
ou bien, mes mots sortent-il sous leffet dune expérience récente ayant stimulé mon amour propre ?
« Si tas un truc à dire, vas-y
je técoute
» finit-t-il par me balancer, très menaçant. Je continue de penser que sil navait pas le volant à tenir, une de ses mains aurait déjà atterri sur ma gueule.
« Cest bien toi » je continue cependant sans me démonter « qui samedi dernier na pas voulu baiser avec moi pour se faire un plan à quatre avec son meilleur pote et deux pétasses de la pire espèce... ».
Décidemment, ce soir rien ne me fait plus peur. Non, définitivement ce nest pas que lalcool seul qui parle
mais bien un début damour propre
une renaissance dont jentrevois désormais clairement les causes
« Cest pas pareil... » me balance-t-il sèchement, sur un ton hyper agressif, presque en gueulant.
Ça chauffe grave. Laiguille du manomètre atteint la zone rouge. Mais il ne me fait plus peur. Deux mots saffichent en grand dans ma tête. Merci Stéphane.
Certes, je suis en train doublier toutes les bonnes résolutions que jai cru pouvoir prendre et tenir grâce à ce que jai vécu avec lui
certes, je suis en train de rentrer en voiture avec mon beau brun, après avoir laissé tomber un plan en cédant devant son sketch de jalousie
je vais céder une fois de plus à ses envies, à ses besoins, me soumettre à son plaisir de mec
je vais redevenir sa chose
lui laisser les commandes de ma vie
Cependant, je me dis que ce qui sest passé dimanche dernier na pas été vain. Que je ne suis plus le Nico quavant
désormais, sil est toujours vrai que Jérém peut me niquer autant quil veut, il ne pourra plus se foutre de ma gueule. Jai enfin la force de lui tenir tête. Oui, Stéphane, ta force est avec moi
alors je ne lâche rien
« A priori, ce nest jamais pareil quand il sagit de toi
» je demande
le Nico pompier, cest fini
bienvenu le Nico pyromane
et jenchaîne, mengouffrant dans la brèche creusée par son silence et par son évidente absence darguments « je croyais que le deal cétait que nous deux on baisait quand on avait envie et quà coté de ça on baisait avec qui on voulait.... ».
Jérém se tait, sa respiration est nerveuse
je regarde le haut de son torse onduler au rythme de ses inspirations
mon dieu quest-ce quil est sexyyyyyyyyy
Touché une nouvelle fois
le cuirassé Jérém tangue, chancelle sérieusement. De la fumée sort du pont
il y a le feu à bord
le système de communication doit être touché aussi, car aucun signal radio ne vient
Une fois nest pas coutume, je sens que je suis en position de force, alors jen profite pour mener à bien mon attaque
jai envie de frapper, jai envie de lui faire mal, je veux voir sa réaction, je veux le mettre face à lui-même, devant ses contradictions
le repousser dans ses derniers retranchements, le voir bondir, exploser
je pense quau fond, je cherche le clash
« De toute façon tu baises avec moi quand tu en as envie et tu baises ailleurs quand ça te chante
et ten fais quoi de mes envies à moi ? Tu ten fous complètement
comme samedi dernier, quand tu mas jeté comme une merde
alors, pourquoi je ne baiserais pas moi aussi ailleurs quand jen ai envie et surtout quand tu me lâches ?».
« Fiche-moi la paix
putain
tes rélou... » il lâche avec mépris. Mais le ton de sa voix est moins agressif, on dirait quil a perdu de puissance, de conviction, de panache
Lartillerie est touchée aussi. La puissance de frappe est compromise. Le navire est désormais sur la défensive. Je ne peux plus marrêter.
« Je ne te demande rien, tu sais
tu le sais que jadore coucher avec toi... mais quand tu ne veux pas, surtout quand tu vas voir ailleurs et que tu le fais sous mes yeux... alors là, ne me demande surtout pas de t'attendre sagement... » je lui explique très calmement, alors quune tension de 10.000 volt me traverse de fond en comble.
Pas de réaction apparente
touché une fois encore, jai limpression que le navire Jérém a perdu le contrôle de sa trajectoire, quil dérive ; alors, comme un animal excité par le sang de ladversaire blessé, je continue, impitoyablement, cherchant langle de tir parfait pour mener le coup de grâce
Insatiable dans ma vengeance, limite cruel, je décide de tenter un piège, une feinte
pour faire durer mon « plaisir »
je vais lobliger à sortir à découvert pour mieux le frapper
« De toute façon, à tentendre, il ny a aucun mec qui pourrait être bien pour moi
le mec de la piscine non plus ce nétait pas un mec pour moi
».
« Tas baisé avec le pd de la piscine? » demande-t-il du tac au tac avant que jaille fini ma phrase, que je termine quand même :
« Mais ce nest pas comme si tu avais ton mot à dire, Jérém
».
Action, réaction. Le piège a marché. Les derniers atouts du cuirassé Jérém sont à découvert, et ma puissance de feu le tient en joue ; il ny a qua appuyer sur la détente pour couler la cible...
Je nen ai pas assez
jai vraiment envie de savourer ma revanche
« Le pd a un nom
il s'appelle Stéphane
» jassène froidement.
Ça le met encore plus en rogne. Je le vois et je men réjouis. Je sais quil attend ma réponse à sa question et je sais aussi que, quoi que je dise, soit il ne va pas me croire, soit il va me détester
Jhésite...
Non, je nhésite pas quant à ma volonté dasséner le coup de grâce
ça, je ny renoncerai pas
Là où jhésite, cest surtout sur le type de munition à choisir
la plus douloureuse, celle qui consiste à lui dire que je n'ai pas baisé avec Stéphane, mais que j'ai fait l'amour avec lui, et ce, pour la première fois de ma vie, lors dun après midi de rêve... ou alors choisir un arme plus propre mais tout aussi efficace
juste admettre que oui, on sest envoyés en lair
J'ai envie de lui balancer à a figure mon plaisir avec un autre
oui, jai envie de lui faire mal tellement il ménerve, tellement il mexaspère avec sa jalousie hypocrite et mal placée
Au final, dans un éclair de lucidité, je me dis que si une revanche s'impose, un aveu partiel avec des circonstances atténuantes fera assez de dégâts dans sa fierté de mâle
« Oui
jai couché avec lui... » je finis par admettre, calmement mais fermement ; jai sciemment utilisé le mot « couché », pile au milieu de la gamme qui va de « faire lamour » à « baiser » : je ne veux pas lui montrer que Stéphane ma apporté quelque chose que lui na jamais su mapporter, mais je ne veux pas non plus quil croit que ce garçon na été quun simple coup de queue
Oui, je suis diplomate, mais avec modération, une modération qui semble par ailleurs soudainement sabsenter lorsque je crois bon ajouter, comme un pied de nez :
«
mais tinquiète, jai mis une capote
».
« Tas menti lautre jour
» il gronde.
« Ca sest passé dimanche dernier
tu te souviens que samedi dernier tu mas jeté comme une merde et tes parti baiser avec deux grognasses et ton pote ? ».
Voilà mes circonstances atténuantes. Un transfert de responsabilité.
Le silence qui suit mes mots a quelque chose de lugubre. Cest le bruit du naufrage
cuirassé Jérém : touché, coulé
mon coup a frappé la cible en plein cur
Je le vois froncer les sourcils, je vois son regard tourner de lorage à la tornade.
Cest pas beau de frapper ladversaire à terre
mais je ne peux pas mempêcher de lui balancer :
« Tu fais la tête ? ». Oui, cest officiel. Moi aussi je peux être un petit con.
« Ta gueule ! » il finit par me balancer, mauvais.
Silence total lors des dix dernières interminables minutes du voyage. Je sens comme la vibration des questions qui se bousculent dans sa tête et qui ne savent pas se traduire en mots.
On est arrêtés à un feu rouge, lorsquil me balance, de but en blanc :
« Alors il t'a fait des trucs de pd que je te fais pas ? ».
Ah, ces mecs
ils peuvent être arrogants, insupportablement effrontés, des petits cons danthologie
au fond, leur belle assurance nest posé que sur des pieds dargile
lorsque leurs certitudes de mâles sont mises à mal (le jeu de mots est involontaire), ils se révèlent très vite être des petites choses fragiles avec un grand besoin dêtre rassurés
et ça cest bien un truc qui les rend encore plus furieusement attirants
.
Dilemme :
Lui répondre que oui, avec Stéphane cétait super bon, quil ma fait découvrir que je peux prendre moi aussi mon plaisir comme un mec, quil ma fait sentir désirable, bien dans ma peau
que cétait bon non seulement sur le plan sexuel, mais aussi et surtout car cétait chaud et sensuel et tendre à la fois
car il ma fait des câlins, lui
et il sest laissé faire des câlins, lui
Ou alors mentir, rassurer son ego blessé
Ni lun ni lautre
juste riposter avec les mêmes armes, ce qui présente lavantage certain de conserver le doute et de lénerver encore un peu plus
« Alors
les deux pouffes de samedi dernier tont fait des trucs dhétéro que je ne te fais pas? » je réponds du tac au tac.
« Connard
» je lentends lâcher.
« Connard toi-même
jespère que tu tes bien amusé dans cette une partie de jambes en lair avec ces deux pouffes et ton pote Thibault ! » je surenchéris.
« Arrête de me parler de Thibault
ou tu vas ten prendre une
» le ton de sa voix est soudainement devenu très sévère et le regard vraiment mauvais
Là il y a point sensible
à creuser
mais plus tard
puisque cest le moment des règlements de compte, je décide de vider mon sac :
« Tu mas laissé en plan, comme un con, après mavoir chauffé à blanc
tas été baiser ailleurs, alors le lendemain jai été coucher ailleurs
cest aussi simple que ça
».
« De toute façon je nen ai rien à foutre
tu peux faire ce que tu veux de ton cul
» me balance-t-il avec tout le mépris dont il est capable. Ainsi à ses yeux je ne suis quun cul à baiser.
« Je vois
» je résume «
toi tu peux faire tout ce que tu veux de ta queue
moi je nai pas mon mot à dire
mais si je couche avec un autre gars, je suis de suite classé salope
».
Je narrive toujours pas à croire que cest moi qui parle ainsi
mais je suis bien décidé à ne plus me laisser marcher sur la tête
Je lai mis face à ses contradictions, une situation pour lui inédite
je sens que des questions se cognent toujours brutalement dans sa tête
je sais que le beau brun est en train de bouillir
Je le vois à son attitude crispée, figée, je lentends à son silence
il rumine ce que je viens de lui balancer et je sais que ça ne va pas passer
non, ça ne va pas se passer comme ça
je sais que quand il est dans cet état là, ça va forcement aboutir à quelque chose dinattendu et de très puissant
Ce nest quune question de temps
je nai quà attendre et ça va tomber, inexorable
vas-y Jérémie
lâché-toi... tu ne vas pas le regretter
je pense que, quoique tu me balances à la figure cette nuit, je saurais quoi te répondre
On traverse le Pont Neuf dans un silence pesant. Je commence à penser que le beau brun a opté pour la pire des vengeances : lindifférence et, pire que tout, la non baise.
De boulevard en allée, de feu en feu, je le vois cependant prendre la direction de la rue de la Colombette. Nous parcourons la rue dun bout à lautre sans trouver la moindre place. Nous débouchons sur le Canal et Jérém prend à gauche direction boulevard des Minimes. Notre salut, sous la forme dune place de parking libre, se trouvera juste avant le pont des Allées Jean Jaurès, coté Canal.
Jérém se gare, créneau impeccable dans la petite place disponible, toujours sans un mot. Le frein à main tiré, je le vois simmobiliser. Je regarde cette putain de sculpture grecque quest son torse moulé dans son t-shirt blanc, sa chaînette de mec abandonnée sur le coton fin
avec sa clope au bec et son briquet dans la main, en train de fixer je ne sais pas quoi à travers la vitre
il a vraiment lair très contrarié
et dans son attitude de mâle qui a perdu un peu de sa superbe, le garçon est sexy à un point que je ne saurais même pas lexprimer
je suis à deux doigts de lui proposer une gâterie là tout de suite dans la voiture, comme cest déjà arrivé une fois
moi en train de le sucer à quelques mètres de chez moi jusquà le faire jouir
pendant quil fumait lentement sa cigarette
Les secondes senchaînent et rien ne vient. Je nose pas lui proposer quoi que ce soit
le silence distille une tension qui commence vraiment à devenir insupportable.
Je me dis que, après lavoir obligé à baisser dun cran, maintenant que son ego de mâle est un peu à vif, il est peut-être un peu mieux réceptif
je me dis que cest peut-être le bon moment pour essayer de lui dire une fois pour toutes ce que je ressens, de lui balancer linavouable
que je suis amoureux fou de lui et que la baise ne me suffit pas
ou du moins, vue lheure, le moment pour une bonne explication, pour tout mettre à plat, pour parler tranquillement, et peut-être repartir sur un bon pied.
Mais par où commencer ? Comment lui parler de choses qui peuvent fâcher sans pour autant fâcher son ego masculin déjà bien froissé?
« Jérém
» je me lance pourtant, sans trop savoir où je vais aller.
« Tu descends ? » il me coupe, froid, cassant.
Ok, jai été bien naïf de penser quil accepterait de discuter
de la science fiction
il attendait juste que je descende pour verrouiller la porte passager.
Nous voilà dans la rue. Le beau brun allume sa cigarette, il tire un bon coup
sans me calculer, il gagne le trottoir coté Canal et se met à marcher en lâchant derrière lui un épais nuage de fumée.
La nuit est tiède, le vent dAutan souffle toujours, secouant les branches et le feuillage des platanes qui bordent le Canal ; je regarde leau qui coule paisible quelques mètres plus bas et je trouve cela tellement beau
limmuabilité des éléments, face au caractère éphémère et changeant des émotions et des passions humaines
Oui, le platanes, le Canal
heureusement quils ne peuvent pas parler
ils se foutraient de ma gueule
ils doivent tous me trouver bien rigolo comme mec
toute une semaine à promettre et à jurer, lors de mes longues heures de footing, que plus jamais je ne céderai aux charmes de Jérémie
et voilà quà la première occasion
je me pointe avec mon beau brun, le suivant à la trace comme un gentil toutou
Mais tant pis, la vie est ainsi faite, et surtout ainsi est fait mon cur
mes narines sont toujours flattées par le parfum de mon beau brun et je suis heureux
je suis rentré avec lui, comme prévu, et je vais coucher avec lui
quest ce quelle est belle et agréable la nuit toulousaine
pleine de promesses, de secrets, démotions, de parfums
Euh
je vais coucher avec lui
enfin, jespère
une autre petite voix au fond de moi me dit que Jérém en a gros sur la patate
que cest très étonnant quil nait pas réagi à mes derniers mots
je commence à angoisser que cette soirée se finisse ainsi, sans autre explication, partant chacun de son coté
Le vent souffle toujours me fait repenser à mes plus jeunes années, lorsque je me rendais chez mes grands parents, sur la petite ferme qui était la leur
souvenir du vent d'autan de printemps qui souffle insistant dans les champs, qui traverse la cour, les hangars, qui secoue les sapinettes, les branches des arbres, l'herbe, les jeunes cultures d'une ferme isolé, le silence des dimanches après midi après le repas de famille, sensation de calme, trop de calme
sensation de la fugacité du temps et de toutes les choses
sensation de solitude
Oui, la solitude... voilà ce que je ressens à ce moment précis en marchant derrière mon beau brun
car il ny a pas pire solitude que celle quun ressens à proximité de la personne aimée lorsquon sait quon est en passe de la perdre.
Jérém marche toujours devant moi direction rue de la Colombette
il traverse le boulevard à hauteur de la rue Gabriel Péri
je commence à me dire que, malgré tout, il a envie de tirer son coup et il va sasseoir sur mon attitude frondeuse
Mais alors que nous arrivons devant le feu de la rue de la Colombette, le beau brun sarrête net.
Déboulant de la même rue, un groupe de mecs nous coupe presque la route
ils tournent à gauche, direction Port Saint-Sauveur
ils sont cinq, ils discutent assez bruyamment entre eux, ils nont même pas fait mine de nous avoir calculés alors quon a frôlé laccident
Ca va tellement vite que je narrive pas à les voir nettement
ce que jarrive pourtant à capter au beau milieu de cette bande, cest la présence dun mec plus grand et à la plastique plus intéressante que les autres
pendant quil passait devant nous comme un éclair, jai quand même eu le temps de remarquer quil était brun, très brun, avec des cheveux courts et épais et une barbe qui avait lair bien entretenue
désormais je ne le vois que de dos, mais son t-shirt noir semble mouler un torse tout simplement fabuleux
. et son jeans
cest pas permis dêtre à la fois si bien coupé et si bien rempli
une note dun parfum de mec inconnu arrive à mes narines
Ils séloignent dun pas soutenu, mais ils discutent si fort que jarrive quand même à capter quelques passages de leur conversation, le tout entremêlé de petits rires aigus:
« Ce nouveau dj au B-machine, il déchire
»
« Cétait juste une putain de ie
»
« Moi je serais bien passé sous la table de mixage
»
« Salope
»
« Arrête, toi aussi tas dit que tu voulais le sucer
»
« Ta gueule, toi
»
Et une voix plus virile finit par trancher :
« Un peu de contenance, les filles
au On Off vous allez pouvoir vous faire défoncer vos chattes
»
Voilà une bande de pd habitués à fréquenter les boites du milieu gay
B-machine, On Off, autant dendroits que je connais de nom, autant dendroits où je nai jamais osé poser le pied
Ils sont désormais trop loin pour que je puisse entendre leur conversation, mais mon regard, lui, na pas décroché du dos du beau mec au t-shirt noir... je suis quand même un peu déçu
je ressens comme une piqûre daiguille au coeur
oui, je suis frustré de ne pas avoir pu le voir un peu plus en détail
Bien évidemment, je noublie pas que je suis en compagnie, et que je suis sur le point de coucher avec, du plus beau gars non seulement du lycée, non seulement de Toulouse, mais de l'Univers tout entier
mais cela n'empêche pas que je puisse avoir envie de mimprégner un peu mieux de la beauté ravageuse de ce gars au t-shirt noir, de sa silhouette à la fois puissante et élégante, sexy et féline
Car, du peu que jai capté de ce mec, jai retenu la promesse d'une beauté comparable à celle de mon Jérém
oui, ce mec a lair dune bombasse sans nom, lui aussi
alors, quand on est autant passionné de beauté masculine que je le suis, lorsquon croise dun chef-d'uvre dans son genre, on ne peut pas passer à côté sous prétexte quon a la chance de coucher avec un putain de canon de mec
ce serait comme, étant passionné de peinture impressionniste, passer devant le Musée dOrsay sans sy arrêter sous prétexte que nous avons à la maison, admettons, « Le déjeuner sur lherbe »
lorsquon est passionné, la possession est accessoire, mais la contemplation nécessaire
La petite bande est déjà assez loin, mais on entend encore les échos de « Tataland » retentir dans le boulevard
je regarde mon beau brun, toujours figé sur le bord du trottoir
jai limpression quil regarde lui aussi la petite bande
à quoi pense-t-il à ce moment précis ? Est-ce quil les regarde avec mépris, avec dégoût ? Cest ça quil voit lorsquil me regarde ? Un petit mec efféminé et maniéré ? Cest ça qui le dégoûte de moi ?
Jérém se remet à marcher sans prévenir
et là, alors que je me prépare à lui emboîter le pas pour remonter la rue de la Colombette jusquà son appart, je le vois continuer à longer le Canal
mais quest ce quil fiche ?
Surpris, je ne peux mempêcher de lui demander :
« Tu vas où ? ».
Jérém continue dans sa lancée, tout en mignorant. Surpris, je me laisse devancer de quelques pas avant de réagir. Intrigué, je décide de le rejoindre. Je presse mon pas pour rattr son avance.
« On ne rentre pas ? » je lui demande, tout en marchant.
« Vas-y, rentre
» me répond-t-il, glacial.
« Tu vas où ? » je demande à nouveau.
« Fiche moi la paix
» il finit par me balancer méchamment, tout en continuant à marcher très vite et en balançant négligemment son mégot encore allumé sur la chaussée.
Sans prêter attention à ses mots, je continue de marcher avec lui, presque mécaniquement, porté par la curiosité de savoir ce quil a dans la tête. Et puis, je le voir ralentir jusquà sarrêter
il sort à nouveau son paquet de clopes, il en saisit une autre, il la porte au bec avec un geste bien rodé, et il lallume
nouveau nuage de fumée autour de lui
Soudainement, je ressens un frisson puissant dans le ventre
cest lorsque je maperçois que nous sommes désormais en vue de lenseigne clignotante du On Off
Jérém aspire une nouvelle fois sur sa cigarette et, toujours sans un mot, il reprend à marcher, mais plus lentement
lenseigne rouge vif de la célèbre boite gay du Canal brille dans la nuit, de plus en plus proche au fur et à mesure que nous allons vers elle
Mais il ne va quand même pas faire ce que je crois quil va faire
cest pas possible
je sens mon cur semballer
la terre se dérober sous mes pieds
oui, alors que je me faisais une joie de terminer la soirée avec mon Jérém, là je sens langoisse me gagner
Je le regarde marcher, cherchant sans succès à attirer son regard, je le cherche sans trop envie de le trouver, sans trop denvie de connaître ses intentions que je commence à deviner.
« Mais cest une boite à mecs
» je ne peux me retenir de lui balancer lorsque je réalise quil se dirige exactement vers lenseigne lumineuse rouge vif.
« Les boites à pd cest souvent un super terrain de chasse
les nanas qui y vont pour samuser sans quon les fasse chier
» me répond-t-il dun air renseigné.
« Ty a déjà été ? » je ne peux mempêcher le lui demander, comme un réflexe pavlovien.
Pour toute réponse, mon beau brun se contentera dexpirer une nouvelle abondante volute de fumée. Devant son affirmation qui a lair de sentir le vécu, et face à labsence de réponse à ma dernière question, je me pose toute sorte de questions
est-ce quil y a déjà été auparavant ? Tout seul ? Avec des potes ? Avec Thibault ? Est ce quil sest déjà fait draguer par un mec là dedans ? En admettant quil sy soit déjà rendu, cette éventualité semble une certitude
est-ce quil a déjà sauté un autre mec que moi ou son cousin ? Ma fantaisie dé
« Si tu rentres là bas, tu vais faire exploser la boite
» je lui balance sur un ton qui se veut enjoué mais qui doit laisser transparaître toute mon inquiétude et ma jalousie grandissantes
Jérém sarrête, matt par le bras, et il me balance :
« Ecoute-moi bien
jai envie dy aller et jirai
alors arrête de me casser les couilles
» et, à ma grande surprise il continue « soit tu viens, soit tu dégages
».
Mais quest ce quil cherche ce petit con ? Savoir sil plait aux pd ? Tester leffet quil fait au milieu dun groupe de gays ? Jérém est canon, et il le sait ce ptit con
à croire que cela ne lempêche pas davoir constamment besoin de sentir quon le trouve beau, même sil ne se lavoue pas forcement
et là, il veut se soumettre à lépreuve du « changement de public »
« Mais tes un grand malade, Jérém
tu veux vraiment provoquer une émeute ? » je me dis dans mon for intérieur sans pouvoir lexprimer.
Ce qui me fait peur, même si je ne connais pas la boite, cest la quasi certitude que, dès quil va mettre un orteil là dedans, il va y avoir un tas de mecs qui vont tomber à ses pieds comme des mouches
des bogoss, autrement attirants que moi
dailleurs, cest peut-être précisément ce quil doit être en train de se dire le beau brun
quest-ce que je vais pourvoir tomber comme bomec à cet endroit ?
Sil te plait, Jérém
sil te plait
renonce
je suis là, je suis Nico, ton Nico
jai envie de rentrer à lapart et de te faire tout ce dont tu as envie
allez Jérém, rentrons
tu ne trouveras personne dautre, même pas un mec, qui te fera tout ce que je te fais
avec tant dapplication, avec tant damour
avec tant damour
allez, Jérém, ce soir je vais te faire jouir comme jamais, cest promis, tu ne vas pas le regretter
Je fais ce que je peux pour tenter de me rassurer
Je nai rien trouvé à répondre à son ultimatum
il sest remis à marcher et moi avec lui. Sans besoin de mots, mon choix est manifeste.
Ma première fois au On Off
Jérém au On Off
ça promet
je ne peux rater ça sous aucun prétexte
mais surtout, je dois veiller au grain
Nous voilà rendus à proximité de lenseigne rouge. Les basses étouffées de la musique techno arrivent jusque dans la rue. Jérém sappuie dos au mur à tout juste quelques mètres de lentrée, tout en continuant à fumer sa cigarette tout lentement. Jen fais de même, mappuyer dos au mur.
En attendant quil finisse sa clope, je laisse balader discrètement mon regard autour de lentrée de la boite pour essayer de me familiariser avec les lieux et pour tenter de déstresser. Cest pendant ce premier tour de reconnaissance que je détecte à nouveau sa présence
le revoilà, lui
le beau brun que jai regretté de ne pas pouvoir mieux détailler quelques minutes plus tôt
le voilà entouré de sa petite bande de copines
oui, tout à lheure je nai pas eu le temps de mimprégner de son charme
alors, ce coup-ci je ne men prive pas
Au premier abord, cest tout simplement un beau brun, la peau mate, les yeux très noirs (ça je ne le saurai que plus tard dans la soirée, lorsque je le verrai de beaucoup plus près), les cheveux assez courts, une belle barbe noire épaisse et bien taillée. Le mec doit avoir environ 25 ans. 1m75, je dirais. Il est superbement foutu, son torse est magnifique, ses épaules ont un angle de chute juste divin
et ce t-shirt noir col en V qui souligne diaboliquement son anatomie, une perfection plastique certainement affinée dans une salle et/ou sur un terrain de sport, est juste une ie
sans parler de son jean délavé lui moulant un cul divin et soulignant une chute de reins spectaculaire
Les épaules appuyées contre le mur, le bassin et la bosse bien en avant, la cigarette tenue aux bords des lèvres avec une nonchalance totale et assumée
le bras légèrement plié, la main droite dans la poche du jeans, la gauche à moitié enfoncée derrière la braguette et prête à quitter ce lieu si agréable au toucher pour récupérer la cigarette entre deux taffes
le petit groupe de potes « From Tataland » tournoyant autour de son charme puissant
presque des groupies quil semble jauger avec un regard distant, empreint de suffisance, avec une indifférence qui aurait presque des allures de mépris
Non, je ne métais pas trompé
le mec est dune beauté à faire capituler non seulement des villes, mais des pays tous entiers
certes, on se rend vite compte quil transpire de son attitude une sorte darrière goût darrogance, un air comme de « je suis canon, on ne peut pas me résister, alors il ny en a que pour ma gueule, et cest bien normal », une conduite qui confère à sa personne un coté plutôt agaçant, limite odieux
mais, au final, furieusement sexy
Oui, lorsquon le regarde, on voit tout de suite des tonnes de claques perdues flottant autour de lui
des claques quon a aussitôt envie de rattr
hélas, une envie bien plus urgente et impérieuse, celle de le sucer illico tout de suite, prend vite le pas sur notre première résolution
Un très beau brun au t-shirt blanc dun coté, un brun très beau au t-shirt noir de lautre, les mêmes attitudes de mâles sexy et dominants
cette nuit, lentrée du On Off brille de mille feux
Bonjour,
Je vous ai parlé la semaine dernière de mon projet Jérém&Nico via Ulule.
Mais, cest qui, Ulule ?
Ulule est une plateforme de financement participatif capable daider à réaliser des projets de tout genre. Une visite rapide sur :
fr.ulule.com
donne une idée assez précise de la façon de travailler de ce site.
Une petite explication en images de ce que c'est le financement participatif?
La voilà: http://www.dailymotion.com/video/xcmim1_ulule-donnez-vie-aux-bonnes-idees_creation.
Avancement du projet.
Le blog est fini : merci Maud.
En voilà ladresse :
http://jeremie-et-nico.eklablog.com/
Une page groupe Facebook est en cours de réalisation : merci Pierre.
Lhistoire avance, merci Fan.B pour ton support.
La présentation pour Ulule est en cours de réalisation.
Je fais appel à vous tous pour les réalisations suivantes qui pourraient rendre plus efficace mes présentations:
- des belles photos, des petites vidéos de Toulouse, notamment sur les lieux cités dans lhistoire (rue de la Colombette, la Garonne, Pont Neuf, Capitole, boulevard Riquet) ;
- des dessins, des croquis : le style est libre, même minimaliste, pourvu que ça suggère une histoire ou que ça illustre les personnages principaux (Nico, Jérém, Thibault) ; le but est de réaliser des visuels originaux pour le blog et pour la présentation dUlule, pour les futures couvertures des livres, pour réaliser des affiches, des présentations ;
- des graphismes, des logos pour le titre de lhistoire ;
- pour faire vivre le blog, jai besoin de votre curiosité : quest ce que vous volez savoir sur Nico et sur Jérém et éventuellement sur leur auteur ? Nhésitez pas à poser vos questions, jy répondrai avec plaisir.
Tous peuvent participer et toutes les idées seront regardées avec intérêt ; celles qui seront retenues, seront récompensées avec des contreparties de la collecte envoyées bien évidemment à titre gratuit.
En attendant vos impression au sujet de mon projet et vos propositions daide éventuelles, sachez que lépisode suivant va sortir le week-end prochain.
Merci à tous
Fabien
PS : Laissez vos mails ! Pour recevoir des épisodes en avant première et des infos exclusives, noubliez pas de laisser vos mails lors de vos commentaires sur HDS ou en message privé.
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