Les Découvertes De Ludivine - Le Haras
« « Ludivine a 18 ans, Aurélie19
elles se sont trouvées. Rencontre inattendue, improbable.
Quest-ce qui se passe après, après la rencontre, après les premières flammes ? » »
Les mains occupées dun plateau chargé de deux verres de jus dorange, deux tasses et une théière, Marie-Paule a poussé du pied la porte du petit salon du second étage, le domaine de Ludivine dans la vaste demeure familiale.
Elle a posé le plateau sur la table ronde, disposé les tasses et placé les chaises, puis a poussé la porte de la chambre de Ludivine plongée dans le noir.
Elle a ouvert les rideaux de velours, ouvert la fenêtre et poussé les volets sur le grand soleil du matin de juillet avant daller réveiller Ludivine.
Elle sest arrêtée au bord du lit, les mains jointes détonnement devant le visage :
Mon dieu
Surprise ? Oui, très surprise, et dautres sentiments en désordre se mêlaient : inquiétude, amusement, et par-dessus une grosse bouffée damour maternel. Sa petite
Marie-Paule, la nourrice de Ludivine, quil fallait appeler Marinette puisque Madame en avait décidé ainsi.
Elle regardait, les mains en prière sur le visage.
Elles avaient lair si jeunes toutes les deux endormies ! Ludivine lui tournait le dos, le dos nu, le drap repoussé très bas, la peau blanche à lamorce des fesses contrastant avec le doré du bronzage du dos. Un de ses bras était posé sur le ventre sous les seins dune jeune-fille rousse, de jolis seins tout ronds très pâles semés comme ses joues et son nez constellé de tâches de rousseurs, son visage tourné vers Ludivine, épaisses boucles blondes et mèches rousses emmêlées.
Sa petite, sa petite au lit avec une fille
elles étaient bien mignonnes toutes les deux.
Elles étaient arrivées la veille en fin daprès-midi et Marie-Paule avait elle-même préparé leurs deux chambres. Ludivine lui avait dit « une amie ».
Une amie comment ? ça, elle navait rien dit
Marie-Paule avait cru quil sagissait dune amie de pension comme celle qui venait parfois, cette Luce quelle naimait pas beaucoup.
Au moins celle-là était polie, presque timide, et Marie-Paule avait trouvé quelle avait un joli sourire.
Elle avait surpris les mains pressées fugitivement, leur retrait rapide comme pour se cacher et la rougeur subite des joues, ny avait pas prêté attention, des amies, voilà tout, mais ce matin ces gestes et regards surpris prenaient un tout autre sens.
Elle sest penchée sur le lit en posant une main sur lépaule de Ludivine, a écarté ses cheveux pour poser une bise sur sa joue :
Réveille-toi, ma chérie
tu mas dit 8h00
Ludivine a grogné, sest retournée en sétirant.
Parce quelle a vu les lèvres serrées qui pinçaient le sourire et les sourcils levés ? Elle sest brusquement redressée.
Une amie, hein ? Elle avait peur, toute seule dans son lit ?
Marie-Paule secouait la tête en ébouriffant ses cheveux, lair amusée en voyant rosir les joues de Ludivine.
Elle a fait le tour du lit et a posé une bise sur le front dAurélie, a caressé sa joue du dos de lindex pour la réveiller. Elle lui a fait un grand sourire quand Aurélie a ouvert les yeux :
Bonjour mademoiselle Aurélie, le petit déjeuner vous attend !
Aurélie suivait Marie-Paule des yeux jusquà ce quelle referme la porte de la chambre derrière elle, puis sest tournée vers Ludivine :
jaurais dû retourner dans ma chambre, je me suis endormie
Je taurais pas laissée partir.
Mais, ta
Ta quoi, déjà ?
Cétait ma nourrice, tinquiète pas !
Oui, mais
toute nue dans ton lit
Tes toute nue ? Voyons ça !
Ludivine a arraché le drap auquel Aurélie se cramponnait et sest installée à cheval sur ses jambes :
Mais cest vrai ! Je tai déjà dit que tétais belle, toute nue ?
Non
on ferait mieux de se lever, non ?
Ludivine sest allongée sur Aurélie, les hanches à peine relevées, balayait le ventre dAurélie de son ventre :
Luce me disait que je faisais femme des cavernes, on fait la paire toutes les deux !
Jaime bien, ça fait des chatouilles
Arrête
on ferait mieux de se lever
Ludivine a glissé une main entre elles, jouait des doigts dans la toison fauve, sappuyait de la paume sur le mont de Vénus et tendait le majeur entre les lèvres.
Jai envie de faire pipi
nappuie pas
Y a pas que de ça que tas envie
tes toujours comme ça le matin ! Tas encore fait un rêve cochon ?
Sais pas
arrête, si elle revenait
Aurélie tendait les jambes, muscles raidis, les orteils crispés, le visage rejeté en arrière, pressait fort un sein dune main, lautre doigts plantés dans la cuisse de Ludivine qui suçait un téton en balayant très vite son clito du plat des doigts qui ouvraient son sexe.
Elle sest cambrée, les fesses décollées du drap, a abandonné son sein pour plaquer sa main sur sa bouche et le gémissement de plaisir.
Elle sest détendue, amollie, a entouré Ludivine de ses bras pour la serrer contre elle, le visage noyé dans son cou, riait en sentant Ludivine décalotter son clito du pouce et tapoter du bout dun doigt le petit bouton exposé :
Toi taime pas, le matin
Non, allez, on se bouge !
Elles attendaient toutes les deux à lentrée de la sellerie que Petit-Pierre finisse de seller leurs chevaux :
Elle est gentille ? Tes sûre ? Je tai dit, jen ai fait quune fois !
Mais oui, tinquiète pas !
Pourquoi tu lappelles Petit-Pierre ? Il est plutôt
costaud ! Et puis il est amoureux de toi !
Bah ! Pourquoi tu dis ça ?
Tu vois pas comment il te regarde ? Et il matait ton derrière !
Le tien aussi ! Et ça avait lair de lui plaire
ça te va bien, cette tenue ! Tes
sexe !
Elles riaient.
Petit-Pierre tenait létrier où Aurélie présentait la botte, la soulevée dune main sous la cuisse pour laider à monter, puis a réglé la hauteur des étriers quand elle sest installée sur la selle. Ludivine était déjà prête.
Depuis la veille, Aurélie écarquillait les yeux. La maison qui pour elle ressemblait plutôt à un château, les écuries de briques rouges et de torchis peint à la chaux, les poutres vernies, les allées de gravier gris qui semblaient ratissées de frais, les haies et les pelouses taillées, elle se croyait dans un film, un rêve, à la fois émerveillée plus « vilain petit canard » que jamais.
Bien sûr, Ludivine lui avait parlé du haras et de sa famille, mais elle ne sattendait quand même pas à tout ça : les petites courbettes des deux bonnes qui avaient monté leur bagages dans leurs chambres, les « mademoiselle Aurélie » en veux-tu en voilà, une cuisinière, une nourrice
et tous ces gens quelles croisaient, qui salaient de la tête en souriant, les hommes qui soulevaient leurs casquettes, ces « Belle journée, mesdemoiselles » à chaque rencontre, et à chacun Ludivine souriait, disait quelques mots, les appelant par leur prénom.
Tu les connais tous ?
Oui, bien sûr !
Ils taiment bien, on dirait.
Et quand ils te connaîtront mieux, ils taimeront aussi !
Quand Ludivine parlait davenir, de tout ce quelles feraient ensemble, avec une telle certitude, Aurélie était mal-à-laise. Trois mois. Elles se connaissaient depuis à peine trois mois ! Elles navaient même pas 20 ans. Bien sûr elle était amoureuse, et elle croyait que Ludivine létait delle aussi, mais il y avait tellement de différences entre elles ! Parfois elle se laissait emporter, et plus souvent se disait « Ne rêve pas ! cest bien, mais ça ne durera pas » et elle se cachait de Ludivine quand les larmes lui venaient.
Tu te débrouilles plutôt bien ! ça va ?
Pour linstant, oui.
On galope ?
Euh
Tes sûre ?
Un peu ballotée au début, mais sa jument avait une allure souple, alors Aurélie sen est très bien sortie.
Elle avait les joues rouges et un grand sourire en tendant les rênes à Petit-Pierre qui avait guetté leur retour.
Elles revenaient bras dessus bras dessous en balançant leurs bombes par la jugulaire vers la demeure quand Aurélie a vu un homme et une femme sur le perron de la demeure. Aurélie a retiré son bras mais Ludivine ne lentendait pas ainsi et a pris sa main dans la sienne.
Oups ! Cest tes parents ?
Ma mère. Lui cest
son chauffeur, et son amant aussi, je crois
Ah !
Elles se sont arrêtées au pied du perron.
Bonjour Lili. Bonjour Mademoiselle, vous êtes Aurélie, nest-ce pas ?
Bonjour Madame.
Vous avez monté ? Cest bien ! Dieu quil fait chaud ! Rejoignez-moi au salon quand vous vous serez changées. Cette tenue vous va à ravir, Mademoiselle !
Merci, Madame.
Aurélie avait voulu regagner sa chambre, mais Ludivine ne lentendait pas ainsi :
Allez
prends de quoi te changer et viens, tinquiète pas, personne viendra voir !
Quand même
Il faut
je mets quoi ?
Ta jupe bleue, cest bien, avec le polo tennis.
Elle est un peu courte, non ?
Tas de jolies jambes, faut en profiter ! Moi je taime bien avec. Quest-ce que tas ? Cest ma mère qui tinquiète ?
Un peu
Sûr quelle va te cuisiner ! Laisse-moi faire.
Elle ta appelée Lili
jaime bien !
Cest vrai ? Cest un peu comme Petit-Pierre
quand on grandit
Moi jaime bien, Lili !
Je préfère quand tu mappelles « Chérie », une fois tu mas aussi appelée « Ma petite cochonne damour » !
Devant ta mère, ça va pas le faire !
Au moins, ça serait clair ! Jaime pas me cacher
Elles se sont déshabillées dans la chambre, jetant leurs vêtements en vrac sur le lit.
Je sens le cheval ! Et toi aussi !
Aurélie a poussé Ludivine en travers du lit :
Dhabitude tu sens le propre, ou lamour ! là, tu sens le cheval ! Jaime bien aussi !
Agenouillée au pied du lit, elle a tiré Ludivine vers elle des deux mains sous ses jambes, noyé son nez au creux de ses cuisses.
Me dis pas que là aussi je sens le cheval !
Non. Tu sens la fille ! Tu sens la fille qui a eu chaud ! Et puis tu bandes !
Oh ! Tes grossière !
Ouais, mais taime ça, non ?
Suce-moi !
Et cest moi qui suis grossière !
La douche quelles ont prises ensuite était vraiment nécessaire. Ludivine était en petite culotte et enfilait son soutien-gorge en regagnant la chambre, Aurélie était toute nue, ayant laissé les sous-vêtements quelle avait préparé au bord du lit.
Elles se sont figées toutes les deux. Marie-Paule était en train de plier leurs tenues de cheval sur son bras et les regardait avec un petit sourire qui plissait sa bouche :
Votre mère voulait envoyer Janique mettre de lordre dans vos chambres. Jai préféré venir moi-même
Elle a ramassé les sous-vêtements dAurélie au bord du lit, et sest approchée des deux filles qui navaient pas bougé, a posé une bise sur une joue de chacune, et tendu petite culotte et soutien-gorge à Aurélie.
Ne traînez plus trop, Madame vous attend déjà au salon.
Ah ! Vous voilà ! Je suis désolée Ludivine, mais ton père a appelé, je dois le rejoindre à Paris, et jai peu de temps. Vous voudrez bien, Mademoiselle présenter mes excuses à vos parents de ne pas être disponible pour vous accueillir correctement. Cest ainsi ! Mais je connais peut-être votre mère ? Auquel cas je lappellerai moi-même, bien entendu ?
Je
Je ne crois pas que vous vous connaissiez, non
Bon. Bon. Que font vos parents, au juste ?
Ludivine est venue au secours dAurélie :
Ils soccupent dassurances.
Oui ? Cest bien les assurances
cest bien !
Mère, jaimerais passer quelques jours à la villa, à Hossegor, vous pensez que cest possible ?
Quelques jours ? Oui, pourquoi pas. Nous nirons pas cette année, je crois, nous serons sur la côte fin août
oui, jappellerai Maïtena pour quelle prépare la maison et soccupe de toi. Cest daccord.
Merci, mère.
Mais, tu nétais pas invitée chez les Vernay, avant le départ de la petite Luce ? Il me semblait
Paul semblait ravi de ty voir. Un garçon bien, ce Paul !
Cest un peu compliqué. Luce a beaucoup de choses à préparer
et Paul
Ludivine baissait la tête et faisait la moue. Sa mère montrait son agacement, tapait nerveusement dun doigt lourd de bagues sur laccoudoir de son fauteuil :
Nous avons déjà eu une discussion à ce sujet, ma petite !
Ludivine avait redressé la tête et défiait sa mère du regard, les poings serrés :
Et je nai pas changé davis !
Tu me désespères
et cette lubie de faculté, en plus ! Enfin
Bien ! Désolée, Mademoiselle, cela ne vous concerne en rien ! Passez un bon séjour chez nous !
Tu mexpliques ?
Quoi ? Paul ? Un type imbuvable. Et moche. Sa mère et la mienne avaient dans lidée quon se marie ! Elles rêvent ! Jamais ! La famille Vernay, je men fous !
Tu mas jamais dit
tes jamais sortie avec un garçon ?
Tu sais bien que non, quand même !
Je te parle pas de « coucher », ça je sais bien, mais flirter ? Même pas ?
Elles étaient au fond du parc, sous un saule pleureur, Aurélie assise le dos contre le tronc, et Ludivine sétait allongée dans lherbe contre elle, le visage sur ses cuisses.
Tu te moqueras pas ?
Ça dépend
Un hiver, javais 16 ans, je suis allée à Saint Moritz avec Luce. Il y avait sa cousine, une fille de notre âge, et son petit frère. Il avait 14 ans. Il y avait Paul aussi mais il sest fait une entorse au genou et il rentré à Paris.
« Le » Paul ?
Ouais. Pendant une semaine, Luce et moi
surtout Luce, dailleurs, on
on a joué avec son petit cousin.
Joué comment ?
Il se tripotait devant nous. Nous aussi.
Vous vous tripotiez devant lui ?
Mais non ! Nous aussi on le tripotait lui !
Un gamin ?
Mmm
un drôle de gamin ! Ils sont tous un peu
Une drôle de famille !
Tu mas dit que Luce
vous étiez proches.
On était dans la même chambre 9 mois par an pendant 11 ans. Et jétais assez conne pour
Jétais conne !
Et aucun autre garçon ? Vu comment il te regarde, Petit-Pierre se serait laissé faire !
On a grandi ensemble, et puis on se voyait pas souvent. Jai jamais pensé à lui comme ça. Lan dernier, il avait une petite amie, la fille dun entraîneur
Une fois je lai vu se branler ! On était gamin
13 ans, par là. Je métais fichue de lui ! Il me parlait plus.
Une vieille histoire
en tout cas tu lui plais.
Cest pas moi quil regardait ce matin, il en avait après tes fesses !
Pff
Ludivine avait passé une main entre les jambes dAurélie, caressait doucement lintérieur de sa cuisse dun geste machinal, tendait parfois lindex pour gratter doucement sa culotte.
Tes sorti avec plusieurs garçons, toi ?
Deux, au lycée.
Il sappelait comment celui qui
?
Jonathan.
Tu veux pas raconter ?
Ça vaut pas la peine
moi je draguais sa sur et cest avec lui que je lai fait ! Cest con ! Arrête
Quoi ?
Ton doigt
on pourrait nous voir
Y a personne.
A droite, à côté de la tonnelle.
Ludivine a redressé la tête et plissé les yeux :
Il regarde pas par ici
si tu cries pas, ça ira.
Non, tes folle
je crie ?
Chaque fois. Tes toute chaude
En remontant dans laine, elle avait passé un doigt sous lélastique qui étranglait la cuisse, létirait pour y glisser la main, repoussait la culotte sur un côté pour dégager le sexe dAurélie.
Eh ! Non ! Il pourrait voir !
Men fous !
Ludivine sest redressée et a tourné le dos à leur possible spectateur, sest assise en tailleur dos à lui, ses genoux contre la cuisse dAurélie.
Enlève ta culotte.
Hein ?
Enlève-la.
Toi aussi, alors !
Ludivine a étendu les jambes et passé les mains sous sa jupe, sest tortillée un moment et a fait glisser sa culotte à ses pieds. En soupirant, Aurélie en a fait autant. Elle avait le feu aux joues et le regard humide :
On est folles !
Ça me fait bizarre
Tas jamais fait avant ?
Non, jamais !
Et alors ?
Je me sentirai mieux avec une jupe plus longue
cest
cest pas désagréable.
Avant quelles natteignent le perron, Petit-Pierre qui sortait de la sellerie sest avancé à leur rencontre :
Vous monterez, demain ? Cest pour savoir si je mets Roxanne et Sybelle au pré, ou
Ludivine tirait sur sa jupe et regardait ses pieds, Aurélie se mordait les lèvres. Ludivine sest grattée la gorge avant de répondre :
Euh
oui
sans doute
Aurélie, tu veux monter ?
Oui, oui, montons, cest bien !
Aurélie gardait une main sur sa taille pour cacher la bosse que faisaient les deux petites culottes quelle avait glissées sous sa jupe, et essayait de retenir un fou-rire en voyant les joues empourprées de Ludivine.
Ludivine ma pas montré les chevaux, ce matin, tu peux me faire faire la visite ?
Ludivine la regardait avec un regard suppliant, mais na pas su comment séchapper quand Aurélie a pris sa main dans la sienne pour suivre un Petit-Pierre qui semblait tout content de passer un peu de temps avec elles. Aurélie riait, toute fière delle et du bon tour quelle jouait à son amie.
A leur approche, en quête dune caresse ou dune friandise, tous les chevaux passaient la tête au-dessus des portes des box fraîchement vernies garnies de ferrures noires.
Petit-Pierre pour chacun avait une histoire, une anecdote et Ludivine qui se décontractait un peu ajoutait quelques mots. Ludivine tendait la main pomme ouverte et tendait à chacun le morceau de pomme que Petit-Pierre lui donnait.
Aurélie levait les bras, flattait les chevaux qui encensaient.
Elle, ne sest aperçue de rien quand deux petits chiffons de dentelles, lun rose pâle et lautre blanc sont tombés à ses pieds.
Petit-Pierre, lui, les a vus tomber, et en réflexe sest baissé pour les ramasser. Il na vraiment regardé ce quil avait en main quau moment où il les tendait à Aurélie :
Vous avez perdu
Il froissait les deux culottes entre ses doigts, les sourcils froncés puis haut levés.
Un témoin de la scène, mais il ny en avait aucun, aurait eu du mal à les départager pour savoir lequel rougissait le mieux !
Ludivine fusillait Aurélie du regard. Elle a tendu la main et pris la petite culotte rose des mains de Petit-Pierre, Aurélie a pris la blanche. Toutes les deux en ont fait une boule quelles serraient dans leur poing.
Aurélie la première sest mise à rire, bientôt suivie des deux autres, un fou-rire nerveux qui ne sest pas calmé quand les filles ont vu Petit-Pierre baisser les yeux sur ses mains et se frotter les doigts les uns contre les autres, éberlué de les trouver tout poisseux.
Aurélie essuyait les larmes de rire dun revers de main sur ses joues, Ludivine sappuyait du front sur un bras posé contre le mur de briquettes rouges.
Lune et lautre avaient essuyé entre leurs cuisses leur liqueur de plaisir avec leurs culottes après les caresses échangées au pied du saule et savaient très bien ce qui poissait les doigts du garçon.
Lui aussi la deviné, a redoublé de rire, les lèvres étirées en un « O » qui rendait son rire plus sonore encore qui a attiré le regard curieux des deux garçons décurie qui curaient les box.
Petit-Pierre les a prises toutes les deux par la main et les a entraînées se réfugier à labri des regards curieux dans la sellerie.
La gêne a remplacé un temps les rires, mais les rires reprenaient à chaque fois que leurs regards se croisaient.
Alors que tous les trois se calmaient enfin, très ostensiblement Petit-Pierre a porté les doigts à son nez et a fait mine de défaillir, d'avoir les jambes chancelantes au point de se retenir au mur.
Toutes les deux se sont précipitées vers lui pour lui donner des tapes sur les bras dont il se protégeait, sur le torse, le sommet du crâne.
Elles se sont calmées. Un peu de gêne entre eux persistait, mais accompagnée de sourires, de haussements dépaule. Les mots ? Ils nont pas trouvés quoi se dire, si ce nest quand le silence est devenu trop lourd :
Bon
à demain, alors
Curieusement, alors quelles avaient déjà fait quelques pas, cest Aurélie qui est revenue en arrière et sest mise sur la pointe des pieds en sappuyant dune main à plat sur son torse pour poser une bise sur la joue de Petit-Pierre.
Ludivine a secoué la tête en souriant et en a fait autant :
A demain, gamin !
A demain, Belette !
Leurs mots ds qui se disputaient, qui se crottaient dans les box.
Sa mère partie, elles restaient seules dans la grande maison familiale. Marie-Paule et Mamie, la cuisinière que tout le monde appelait ainsi, étaient aux petits soins pour elles.
Elles ont mangé à la grande table de travail dans la cuisine avec elles.
Quand Mamie est partie se coucher, Marie-Paule les a retenues dans la cuisine. Elle sest assise entre elles, les a prises par la taille toutes les deux :
Vous êtes bien mignonnes mes petites, mais heureusement que ta mère a rien vu, ma Lili. Vous êtes pas vraiment discrètes, hein ? Bon, je lai entendue téléphoner à Maïtena, je lui passerai un petit coup de fil, cest mieux, non ? Allez, filez maintenant !
Merci Nounou. Tu peux nous réveiller comme ce matin ?
Alors tu vas à Hossegor ? Cest ça ?
Peut-être. Y a une condition.
Quoi ?
Que tu viennes avec moi
tas rien de prévu, non ? La mer, le sable
Faut que jen parle à ma mère, tu sais, celle qui est « dans les assurances » !
Te fâches pas. Ma mère est une snob indécrottable. Il faudra bien quelle finisse par mécouter, mais cétait pas le moment.
Daccord.
Tu verras, Maïtena, cest quasiment la jumelle de Marie-Paule !
Une bise de Marie-Paule le lendemain pour toutes les deux, un grand soleil comme la veille : elles étaient de bonne humeur en arrivant à la sellerie où Petit-Pierre les attendait.
Lui aussi leur a fait la bise à toutes les deux. Cétaient trois chevaux sellés qui les attendaient devant les box et non deux.
Les filles nont rien dit, échangeant un petit sourire dans son dos.
Comme la veille Ludivine avait caressée Aurélie, une caresse nouvelle pour elles, pas préméditée, qui avait fait trembler Aurélie longtemps, et heureusement pour elles, Marie-Paule avait refermé la fenêtre après avoir repoussé les volets, parce que même si elle ne se rendait pas compte et avait du mal à ladmettre, Aurélie nétait pas très discrète quand un orgasme lemportait.
Elle posait de petits baisers partout sur le dos dAurélie qui peinait à se réveiller et se cachait du soleil du matin la tête sous loreiller. Une main entre ses jambes lautre passée sous son ventre, elle avait entamé la danse du matin pour le plaisir de sa belle rousse qui lencourageait de petits grognements.
Labandonnant un instant, des deux mains à ses hanches, elle lui avait fait décoller le ventre des draps et lever les fesses bien haut. Comme toujours, très vite, Aurélie sétait mise à mouiller abondamment, caractéristiques quelles partageaient au point la veille davoir suffisamment humidifié leurs culottes à toutes les deux pour que Petit-Pierre sen imprègne les doigts.
De sa main sous le ventre dAurélie elle encadrait à deux doigts la tige tendue du clitoris quelle effleurait à peine, de lautre elle caressait les fesses blanches qui rougiraient bientôt au soleil des Landes.
Elle a glissé un doigt puis deux au creux du sexe pour y chercher à lentrée du vagin la muqueuse plus dure et râpeuse quelle massait en recourbant les doigts. A chaque va-et-vient son pouce venait balayer la fine toison rousse qui remontait du sexe jusquentre les fesses dAurélie, qui, comme elle, se refusait à raser sa toison au-delà dune esthétique minimale, sur le haut des cuisses et dans laine où elle ne trouvait pas très jolis les débordements de poils de ses culottes.
Avec la montée du plaisir, Ludivine voyait les replis roses de lanus se distendre de lentes contractions au passage de son pouce qui le frôlait. Jamais encore auparavant elle navait proposé, ou osé, cette caresse pour Aurélie. A chaque va-et-vient elle forçait un contact plus ferme, pour enfin en voyant les chairs souvrir, soffrir, comme en demande, pousser son pouce à travers lanneau brûlant. Son geste sest accompagné dun profond râle de gorge dAurélie et dune cambrure accrue des reins qui réellement soffraient.
Malgré loreiller où elle noyait sa tête et auquel elle se cramponnait de ses poings serrés, son cri de plaisir aurait alerté toute la maisonnée si les fenêtres navaient pas été fermées. Un cri suivi dun second très vite, dun troisième plus tard quand Ludivine a repris ses caresses après une pause pour calmer les tremblements dAurélie.
Jaimerais bien que tu me fasses jouir comme ça
mais il y a encore un barrage intact chez moi
De sous loreiller lui parvenait la voix étouffée :
Ton ptit trou, il est pas barré, lui. Tu mavais jamais fait avant.
Je savais pas que ça te ferait cet effet.
Moi non plus
et pour le reste
Tas quà emmener Petit-Pierre à Hossegor.
Tu plaisantes ?
Aurélie sest retournée, sest assise dans le lit et a pris les joues de Ludivine entre ses mains. Elle a posé un long baiser sur ses lèvres et sest reculée :
Pas vraiment
« A la fin de la troisième partie, je ne savais pas sil y en aurait une quatrième. A la fin de la quatrième, je suis presque certaine den écrire une cinquième.
Je me sens bien avec ces deux filles
et vous ? » »
(à suivre)
Misa-04/2016
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