Juste Considéré Comme Un Sexe Pratique
Juste un sexe pratique
. Le samedi matin à mon réveil, je trouve Nora dans mon lit de la chambre damis, la tête posée sur ma cuisse, le sexe à hauteur de mes yeux. Il lui a fallu une sucette à mâcher pour sendormir. Elle ma rejoint dans ce refuge. À portée de main elle moffre son jouet, je le caresse tout doucement, je décris sur les grandes lèvres des cercles avec trois doigt enduits de salive. Nora cesse de ronfler et pousse des soupirs mais ne se réveille pas. Jouvre la moule, jexamine à loisir le trou aux bords nacrés, roses et rouges. Lintérieur est irrité.
Jusque-là Nora fuyait notre demeure avant mon retour. Désormais, puisque je sais et puisque je me suis laissé prendre au manège, Louise et Nora nont plus à se cacher. Pendant mon sommeil elles ont continué à se faire plaisir. Une ou deux fois jai été réveillé par des cris :
- Nooooon, arrête, non
Encore, oh non, disait une voix.
Ces deux amoureuses, libérées du souci de se cacher ont mis à profit mon épuisement pour passer une nuit entière à sétreindre, leur première nuit blanche. Elles ont voulu profiter à fond de mon apparente soumission au fait accompli. Pour récupérer, jai finalement abandonné la place et je me suis réfugié dans la chambre damis. Lamour est une drogue dont il faut user avec modération. Jétais arrivé à saturation. On dit communément quil est plus facile de rester la bouche ouverte que le bras tendu. Je confirme. Après fellations, succions, accouplements, exercices imposés et autres exercices libres, loiseau kaput a capitulé.
Nora cesse de ronfler et pousse des soupirs mais ne se réveille pas. Jouvre la moule, jexamine à loisir le trou aux bords nacrés, roses et rouges. Lintérieur est irrité. Quand jintroduis mon majeur Nora grogne une syllabe :
- mal.
Cest le résultat des abus de la nuit passée à aimer Louise dans notre lit. Nora ma rejoint beaucoup plus tard. Est-elle en service commandé, est-elle envoyée par ma femme ? A-t-elle au contraire échappé à sa surveillance pour venir près du mâle de la maison ? Pour elle je suis nouveau, pour Louise je suis une vieille habitude.
- Viens, prends-moi. Ne fais pas de bruit, Louise a besoin de récupérer, ne la réveillons pas.
Est-ce de la sollicitude ou me veut-elle pour elle seule ? Pour moi ça ne fait pas de différence, jentre en elle et je sens se refermer sur moi ses bras autour de mes épaules. Ses jambes senroulent autour de ma taille, ses chevilles se croisent, forment une clé dans mon dos.
- Oh ! Que cest bon. Va doucement, tout lentement et touche le fond. Reste là, ne bouge pas, jadore cette sensation de plénitude. Embrasse-moi. Dis-moi que tu maimes.
Comme elle y va. Jaime ce que je lui fais, jaime sa disponibilité, cest déjà bien. Malgré tout, je lui fais plaisir et je murmure dans son cou
« Je taime ».
Elle me couvre le visage de bisous fous, ses yeux brillent, ses mains me pressent sur elle. Elle ramène ses jambes et ses pieds sur mon dos lorsquils glissent. Le mouvement fait lever ses fesses. Un courant étrange me parcourt pendant cette pose immobile. Pourquoi se met-elle subitement à haleter aussi fort. Et cest parti, elle vient cogner mon pubis, se met à gigoter, à bouger en tous sens. Je suis fétu de paille sur la vague de sa jouissance et elle éclate en sanglots, elle me supplie :
- Baise-moi fort, prends-moi, je suis à toi, oui-iii, je taime ! Encore
Oublie-t-elle qui je suis ? Ses cris ont réveillé Louise.
- Hé, vous deux, ne vous gênez surtout pas. Hervé, tu nas pas le droit de me voler ma poupée, laisse-la, descends, sors de son ventre.
Il est trop tard, Nora jouit, jéjacule : je nentends pas la voix de ma femme, mes yeux captent son expression autoritaire. Nora ne défait pas létreinte et proteste :
- Laisse-nous tranquilles, jen avais envie, besoin, trop besoin. Que cest bon une queue dhomme ! Ah ! Si tu savais comme ça ma manqué.
- Je sais ! Mais cest mon homme. Cest mon homme, tu ne le baises quavec mon autorisation. Nessaie pas de me le piquer. Et toi, Hervé, ne tavise pas de la sauter quand je ne suis pas là.
Dans lintonation pointe un soupçon de jalousie. Je vole sa poupée ! Louise me pousse, se jette sur Nora, lembrasse, la cajole.
- Dis-moi, ma chérie, il ta violée ?
Lhomme seul, minoritaire entre deux femmes, le possible coupable, cest moi. Je ne suis pas allé la chercher cette Nora. Heureusement, Nora est toute gratitude :
- Mais non, je suis venue pour faire lamour avec lui. Tu dormais, nous ne tavons rien volé. Si tu veux ton tour
Veux-tu me lécher ? Il ma remplie de foutre.
Elle exerce sur Louise une emprise étrange . Ma femme cède. Moi, je nexiste pas,Louise reprend possession de sa maîtresse, lentraîne à la salle de bain. Je lentends adresser des reproches :
- Tu es à moi. Je te prête à Hervé, tu ne dois pas le préférer à moi. Pourquoi as-tu quitté notre lit ? Lave-toi et reviens te coucher avec moi. Moi aussi jai besoin dêtre aimée.
Besoin dêtre aimée ? À quoi sert le mari ? Donc le paradis connaît des turbulences. Tout nest pas aussi lumineux et clair. Louise établit une hiérarchie, elle a des priorités, elle prête ou lamante ou le mari, elle régit les rapports, elle est la maîtresse. Trop heureux de ne pas être totalement évincé, je fais profil bas, je me recouche et je me rendors. Quelles règlent leurs problèmes. Elle nest pas mal cette Nora. Louise, elle est exquise, mais
trop possessive.
Au repas de midi, la paix semble revenue. Ma femme membrasse, met Nora dans mes bras pour un bisou.
Assises face à face aux deux extrémités du lit, elles exécutent un strip-tease en musique et annoncent un concours dont je serai le juge et le prix. La première qui se fera jouir avec ses mains pourra mutiliser et lautre sera à sa disposition. Quest-ce qui les met le plus en joie: les doigts qui fouillent leur sexe, le regard que chacune fixe sur la masturbation de lautre ou ma présence silencieuse de voyeur désiré, condamné à sexciter ? Jamais pour moi Louise navait accepté une exhibition de cette nature. Elle protestait :
« Oh ! Non. Laisse ça aux gamines. Je ne me masturbe plus, tu es là pour me faire jouir, tu es mon mari. »
Tout change depuis que Nora est officiellement lamie de Louise. Les formes anciennes de pudeur sont abolies, tout est permis, tout peut se montrer.
Cest beau une femme à la recherche du plaisir. Il y a la mécanique de la masturbation, les poses, les manuvres apprises ou instinctives; mais le plus émouvant est de pouvoir lire sur le visage et dans les yeux la montée lente du plaisir de la chair tourmentée. Toutes deux se prêtent à cet examen, oublieuses de lenvironnement, mais elles se surveillent. Chacune veut vaincre pour la gloire et pour pouvoir être la première à faire de moi loutil de son prochain orgasme devant lautre. Une compétition à peine voilée sétablit entre les amantes. Les frissons annoncent laboutissement de lépreuve. Louise emporte le prix et Nora vaincue va nous servir lorsque nous nous accouplerons.
Ainsi on me couche sur le dos, Nora est chargée de me masturber et de me tailler une pipe pour obtenir un gourdin solide. Louise lui tend la croupe et Nora, ma bite en bouche, doit lui mettre deux doigts dans la chatte. Louise sinstalle sur ma pine, dos tourné, se laisse aller en arrière, ses dorsaux contre mes pectoraux, ventre bombé et réclame mes caresses sur ses seins et les attouchements de lindex et de la langue de Nora sur son clitoris.
Le dimanche après-midi, linfirmière est de garde. Louise et moi récupérons après deux jours et deux nuits de folie amoureuse. Louise veut savoir à quel point japprécie dêtre aimé et choyé sexuellement par deux femmes à la fois. Je serais un privilégié à lentendre.
- Ai-je le choix ? Quarriverait-il si je mavisais de refuser la présence de Nora ?
Embarrassée par ma question, Louise esquive :
- Il nest pas possible que tu puisses imaginer cette solution. Pourquoi ne sais-tu pas apprécier pleinement de tels avantages ? Je serais peinée de revenir à la situation antérieure, j assume ma bisexualité et je ne veux plus devoir me cacher de toi, mon mari adoré. Si j avais su, je taurais renseigné dès mon premier rapport avec Nora . On est si bien à trois .
Elles sont si bien à deux. Voilà pourquoi pendant un certain temps, je feins de vivre et de nager dans le bonheur. Jai le sentiment dêtre parfois si bien quand elles moublient et se font du bien. Je ne les vois pas, il serait difficile de ne pas entendre les feulements des deux tigresses.
Leurs exigences augmentent. Je ne connais plus de repos, jassiste régulièrement aux étreintes des deux jeunes femmes, je participe ou je couche avec les deux ou je suis lobjet sexuel de celle qui me gagne
Mais cela ressemble de plus en plus à de la gymnastique, à des exercices dhygiène corporelle. Où est lamour ? Je ne suis pas amoureux de Nora, Nora me tripote, Nora me suce, Nora me chevauche, Nora trait mon sperme, Nora senvoie en lair sur ma queue. Elle est zélée, attentive, elle a peut-être des sentiments pour moi. Je la considère comme une gentille acrobate. Mais Je ne suis pas amoureux delle.
De plus, ma relation avec ma femme évolue, son amour partagé est un mystère pour moi. Quelle le veuille ou non, il y a une fêlure. Je ne suis plus unique pour elle ; en plus delle, je sers sa copine. Souvent je la sens plus attirée par notre compagne, plus disposée à lui accorder de limportance dans ses choix, dans la vie quotidienne, mais aussi dans ce grand lit qui a été acheté par elles aussitôt ma reddition confirmée.
Dans la mesure où je nai pas perçu à lorigine ce glissement vers la nouvelle venue, où jai découvert une situation bien établie, je ne vois plus à quel moment nous sommes passés dun amour conjugal heureux à lapparence dun amour dont la seule réalité consiste à saccoupler généralement en présence de Nora et parfois avec son concours actif. Car linfirmière a des talents certains pour réunir deux sexes, des mains habiles pour mintroduire ou pour nous câliner pendant lacte. La notion dintimité disparaît, lamour est collectif ou nest pas. La règle nest pas édictée, mais cest le vécu auquel je dois me plier. Plus nous copulons ainsi, moins je me sens aimé. Mon sexe est pratique, réel, palpable, « embouchable », « enfournable », chaud et souple, il complète agréablement leurs étreintes. Mieux quune imitation ou quun godemiché ? Un jour je serai peut-être remplacé par un tel objet, plus souple dutilisation, toujours disponible dans un tiroir. Plus rien ne métonnera.
Et moi ? Louise me prête plus de générosité, plus daltruisme, plus de tolérance ou douverture desprit que je nen possède. Peu à peu, lélu bienheureux de ces dames déprime et trouve des astuces pour les laisser seules afin de cacher la possible panne sexuelle qui lui fera perdre toute considération. Parfois je me demande pourquoi je reste, pourquoi je ne les jette pas à la rue. Quelles aillent chez Nora. Jai juré fidélité à Louise. Mais la réciproque devait être une condition de ce contrat. Oui, Nora est une femme, Louise ne me trompe pas avec un homme.
- Ce nest pas du tout pareil,.nous naurons jamais d, par exemple.
Se défend-elle quand jaborde timidement un sujet quelle évite en peu de mots.
Quand ma-t-elle dit pour la dernière fois, en tête à tête:
-« Je taime » ?
Jen perds le souvenir. Pourtant elle nest pas avare de lexpression quand elles sembrassent, se font des papouilles le soir à côté de moi dans le lit spacieux.
Au travail on sinquiète de ma santé. Chloé, la stagiaire qui na dans sa poche ni ses yeux ni sa langue, la première, me signale que mon visage paraît pâle et fatigué. Elle a par ailleurs des soucis avec son père qui perd lappétit après une déception amoureuse récente. Elle aimerait le voir épouser une belle-mère avant de partir vivre sa vie. Or la dernière prétendante du papa ne se manifeste plus.
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