Les Récits De Sandie - N° 2
Me prosti.
(Par Sandrine, suite de « Doux souvenirs ». Je remercie un auteur qui ma conseillé et a accepté de corriger mes fautes et assuré la mise en forme. Mille fois MERCI !)
Toulon juillet 2012.
Cela fait maintenant plusieurs mois que je suis revenue. Jai retrouvé Jean, mon fils, lappartement sur les pentes du mont Faron, avec cette vue magnifique sur le village du Revêts au loin.
Au début, les premiers jours, les premiers mois, je ne voulais pas me souvenir de lui
de cette nuit à Lyon. Jessayais, je voulais la chasser de mon esprit, de ma mémoire. Javais honte de moi
me disant quil ne sétait rien passé
que javais inventé toute cette histoire.
Cest ce que je me disais, ce que je me répétais à chaque fois. Lorsque jessuyais la poussière sur les meubles, la bibliothèque jévitais de prendre, de toucher le livre dans lequel je savais trouver le numéro de téléphone. Javais même cachée au fond du tiroir de lingerie la chemise de nuit en satin bleu que javais portée. Jaurais dû la jeter. Jarrivais presque à oublier cette nuit, à ne plus y penser. Puis, un soir que je sortais nue de la salle de bain. Jean était dans la chambre, il mattendait :
- Mets cette chemise de nuit sil te plait !
Je restais surprise, interloquée, je me tenais au chambranle de la porte. Jean tenait la chemise de nuit en satin bleu nuit en question. Je ne lavais jamais remise. Elle était propre cachée au fond du tiroir :
- Pour
, pourquoi ? Non je, je préfère rester comme cela toute, toute nue !
Lémotion me faisait bafouiller.
- Si, mets-la sil te plait Sandie, pour moi cela fait si longtemps !
Sandie, cest le petit nom que me donne Jean. Je faisais la grimace, la moue :
- Non, pas ce soir, je veux être toute nue.
- Sil te plait Sandie, fais le pour moi.
Je nallai pas lui dire maintenant, ce soir, pourquoi je ne voulais pas la porter.
- Voilà, tu es content ?
- Oui, viens te coucher Sandie.
Je mallongeai. De suite, il me prit dans ses bras :
- Titou, éteint la lumière pour, pour cette fois.
Jessayais de cacher mon émotion. La nuit, la chambre est dans une douce pénombre provoquée par les lumières de la résidence. Nous ne fermons jamais les volets, nayant comme vis-à-vis que le ciel étoilé et la montagne au loin.
Jean, Titou, me faisait lamour. Je fermais les yeux. Jétais bien. On saimait depuis de longues minutes. Il soulevait la chemise de nuit sur mon ventre.
Comment ne pas y repenser. Il avait presque les mêmes gestes. Il la froissait sur ma poitrine, sur mes seins. Je serais les dents, je le serais contre moi, je fermais les yeux fort, très fort. Je nétais plus à Toulon avec mon mari. Ce nétait plus Jean qui me faisait lamour qui me prenait. Ne pas ouvrir les yeux, surtout pas. Rester encore là-bas, être dans le lit dans les bras dun autre. Loin, très loin à Lyon.
Comment ai-je pu faire cela. Javais si honte de moi, de mes pensées. La dernière nuit avant une séparation qui durerait presque deux mois. Je me faisais honte, jétais en pensées avec un autre homme que mon mari. Mais, cétait ci bon, si fort. Je murmurais :
- Je taime Titou, Je taime si fort, caresse moi
reprends moi encore, jai encore envie de toi. Viens, aime-moi.
Je fermai alors les yeux pour me retrouver là-bas près du Rhône.
Bien sûr, les jours suivants furent pénibles pour plusieurs raisons. Labsence de Jean était très forte, dure, difficile à supporter, comme chacune de ses absences trop nombreuses pour un jeune couple.
Le soir, je restais de longs moments allongée nue sur mon lit dans la pénombre. Je pensais à Jean, je pensais à Lyon, à Roger. Je mendormais avec lun ou lautre. Je pensais à eux deux de façon différente. Dans mes fantasmes érotiques cétait lun ou lautre qui était avec moi. Plus les jours passaient et plus souvent Roger maccompagnait dans mes rêves.
Là, ce soir cétait différent. La tension nétait pas retombée. Le plaisir solitaire et trop rapide ne mavait pas soulagée. Je narrivais pas à mendormir. Je pensais à lui depuis le matin. Je voulais lentendre, juste entendre sa voix un peu rocailleuse. Entendre sa voix, quelques mots un court instant. Je me levais nue et allais dans le salon. Le livre était là. Je le trouvais dans la pénombre et le ramenais dans la chambre. Je me recouchais, et attendais un long moment avant dallumer la lampe de chevet. Je voulais être sure. Sure de moi.
Je lisais le titre, « Lyon mystérieux » Pourquoi avais-je mis le numéro dans ce livre sur Lyon ? Jouvrais le livre et recherchais des numéros inscris au crayon à côté des numéros de page. Il ne me fallut pas longtemps pour reconsti le numéro. Le plus compliqué avait été de changer la carte dun vieux téléphone que javais retrouvé au fond dun tiroir. Une carte que javais achetée le matin même.
Javais pris soin de brancher le téléphone pour recharger la batterie. Je composais les numéros. Je raccrochais avant la fin. Javais peur. Mon cur battait trop vite. Je regardais lheure vingt-deux heures. Il devait dormir ? Non je ne savais pas. Je recomposais la série de chiffre. Ma respiration cétait accélérée. Cela sonnait quelque part là-bas, une foi deux fois trois fois.
Je raccrochais. Jétais morte de trouille. Jattendais plusieurs minutes, anxieuse.
En tremblant je regardais le téléphone. Cétait lui. Comment ai-je était aussi conne dappeler sans cacher mon numéro ? Mon cur allait éclater. Jessayais de respirer calmement de me reprendre. La sonnerie me rendait folle. Décrocher ne pas décrocher, je ne savais pas quelle était la bonne décision.
- Allo,
allo vous avez cherché à me joindre ?
- Allo,
oui
allo,
oui, cest moi.
Jétais morte de trouille. Je tremblais.
- Qui êtes-vous, parlez plus fort, je vous connais ? »
Il fallait que je me reprenne :
- Oui, je suis Sandrine, vous vous rappelez ?
Il y eu quatre à cinq secondes de silence qui me semblaient interminables :
- Bien sûr que je me souviens de toi Sandrine, comment vas-tu, jattends ton appel depuis si longtemps.
- Oui je, je mexcuse. Je ne pouvais pas appeler. Je ne suis pas libre.
- Je comprends parfaitement tu nas pas à texcuser. Tu es seule là ?
Je me reprenais et les quelques mots échangés me firent du bien, je mallongeais confortablement dans le lit et éteignis la lampe de chevet :
- Oui je suis seule. Jean, je veux dire mon mari est parti pour quelques jours.
- Tu te sens seule, tu peux venir à Lyon passer quelques jours ?
- Non, non ce nest pas possible. Je ne peux pas mabsenter. Jai
jai mon fils avec moi.
- Tu peux le prendre avec toi.
- Non cest vraiment impossible, je ne peux pas mabsenter.
- Tu veux que je vienne ?
Je fermais les yeux. Je gardais le silence.
-
..
- Sandrine
tu es la, tu veux que je vienne ?
- Vous ne pouvez pas.
- Rien quune nuit Sandrine, et si il le faut jirais à lhôtel.
Sa voix avait changé, elle était plus douce. Je nosais pas répondre.
-
.
- Sandrine,
tu es-là ? rien quune nuit, pour toi, ta nuit, ton fantasme, tu te souviens ? Tu te sens prête ?
Je gardais le silence
Ses paroles faisaient naitre le désir dans mon ventre
Il parlait à voix basse :
- Sandrine, tu es toujours là ?
- Oui, je suis la
je vous écoute.
- Tu es prête, tu te sens prête ?
Tu te souviens de ce que tu mavais dit ? Tu as toujours envie de le faire devant des personnes ?
. De te sentir obligée de te prosti ?
Dêtre humiliée ?
Je gardais le silence toujours le silence et il insistait :
- Sandrine, tu es toujours là ?
Je répondais doucement en hésitant :
- Oui,
je suis là.
- Tu veux que je vienne un soir ?
. Sinon tu ne maurais pas appelée. Sandrine
. répond, sil te plait.
- Oui
je suis là !
- Réponds
tu veux que je vienne ?
- Oui !
- Tu te sens prête ?
- Pas aujourdhui, pas ce soir, je suis perdue, excusez-moi.
- Bien sûr pas ce soir, tu ne risques rien cette nuit. Il revient quand ton mari ?
Je gardais le silence, je mordais mes lèvres.
- Sandrine, il revient quand ton mari ?
- Dans
dans un mois
je crois, je ne sais pas au juste.
- Ce week-end, tu te sens prête, ou la semaine prochaine ?
- Non Roger, je vous en prie. Je suis incapable de vous donner une date ce soir, je suis trop troublée.
- Ecoute Sandrine, calme-toi mon poussin. Ce nest pas grave, je comprends ton trouble. Ecoute, nous sommes mercredi soir. Tu veux que je te laisse un peu de temps pour y réfléchir davantage ?
- Oui je veux bien Roger je
je vous remercie.
Je bafouillais et répondais à voix basse
Je tremblais tant mon émotion était importante.
- Ecoute Sandrine mon poussin, il faut juste que tu me préviennes deux à trois jours à lavance. Tu comprends ?
- Oui je
je comprends.
- Il faut que je prenne mes dispositions et que je prévienne mes amis de Marseille. Je descendrais chez eux. De Marseille à Toulon par lautoroute il ne faut quune quarantaine de minutes. Tu es daccord ?
- Oui Roger, je vous comprends.
- Il faudra me donner une réponse ferme vendredi matin, au plus tard. Pour une rencontre ce week-end, et ne pas te désister.
Nous sommes restés encore plusieurs minutes au téléphone. Lorsque jai raccroché, je me sentais heureuse et soulagée. Javais deux nuits et une journée pour réfléchir. Roger se rappelait de notre longue discussion chez lui le matin sur son lit. Je lui avais avoué mes fantasmes dalors.
Me prosti, me sentir honteuse, humiliée par et devant des inconnus, cétait mes fantasmes les plus fort, ceux qui revenaient le plus souvent. Il sétait proposé alors de maider à les vivres si un jour je me sentais prête. Je devais seulement lappeler. Jy repensais, cest drôle il métait plus facile davouer mes fantasmes à des inconnus quà Jean en qui javais confiance. Ces fantasmes étaient toujours dactualités. Roger voulait maider à les concrétiser.
Le lendemain matin, je repensais bien sûr à Roger, à sa proposition. Je ne pensais quà cela. En emmenant bébé à lécole, en ville en faisant les courses, en conduisant, à la maison. Je ne pouvais avoir dautres pensées. Cétait non, cétait oui. Je changeais davis toute les dix minutes. Je me trouvais mille bonnes raisons de vouloir le faire, et mille excuses pour surtout ne pas faire une telle bêtise. Cétait impossible à vivre. Comment choisir entre samedi dimanche ou jamais, je ne savais pas. Je sentais monter en moi cette anxiété à la fois douloureuse et délicieuse. La journée était interminable. Le soir à lheure prévue Roger mappela :
- Sandrine, comment vas-tu mon poussin ?
- Je vais bien, je vous remercie Roger.
- Tu as passé une bonne journée ? Jai une bonne nouvelle. Je serai à Marseille samedi matin.
Jétais surprise, à la fois contente et limite effondrée. Je me mordais les lèvres ne sachant pas trop quoi répondre. Ma voix trahissait mon trouble.
- Tu es là Sandrine ?
- Oui, je suis là.
- Tu as pris une décision poussin ? Tu sais il ne faut pas avoir peur. Je comprends que tu sois anxieuse. Tout se passera bien, nous viendrons te chercher avec mes amis qui taideront et te protègeront. Tu nas rien à craindre Sandrine mon petit poussin.
Je ne savais quoi répondre. Cela allait beaucoup trop vite. Javais la frousse. Javais peur, de moi, de dire oui, de dire non.
- Je ne sais pas comment faire pour bébé, je veux dire pour mon fils. Je ne sais pas si je pourrais le faire garder.
- As-tu vraiment envie de le faire ?
Je gardais le silence pendant plusieurs minutes et Roger insistait tout en se montrant patient :
- Répond Sandrine. As-tu vraiment envie de faire la pute, dêtre désirée choisie et baisée par des inconnus toute une nuit ?
Je ne répondais pas. Je me mordais les lèvres. Je savais que je rougissais. Jétais gênée. Et Roger ajoutait, se faisant plus insistant mais en douceur :
- Je suis sûr que tu vas trouver quelquun pour garder ton fils.
Le ton de sa voix avait changé, plus douce comme pour me rassurer.
- Nous viendrons te chercher en début de soirée. Nous temmènerons à Marseille. Tu nauras rien à craindre. Tu seras protégée. Nous te ramènerons à Toulon chez toi dimanche matin bien avant quil ne fasse jour, vers cinq heures. Personne ne remarquera, et ne saura rien.
Je lécoutais, jétais perdue, prendre une décision maintenant de suite était trop dure.
- Tu es là Sandrine ? Réponds mon petit poussin.
- Oui
- Tu veux vraiment le faire ? Tu as envie de faire la pute ? Tu te sens prête ?
- Oui, je
je crois.
- Il ne faut pas croire mon poussin, il faut être sure !
Ma voix tremblait :
- Oui je sais, cest juste pour mon fils. Mais je vais trouver quelquun.
- Je suis content de tentendre parler comme cela, Sandrine mon poussin...
- Je
Je dois vous quitter Roger, mon fils.
Je vous rappelle plus tard.
Jétais si troublée, si anxieuse que je mettais un terme à la communication. Il me fallut plusieurs minutes pour me remettre de mes émotions. Je me levais, javais besoin de marcher de bouger de réfléchir. Au bout dun long moment je prenais lannuaire et recherchais les noms et numéros de la femme qui mavait déjà dépannée en gardant mon fils. Elle acceptait de me rendre ce service contre une somme disons, raisonnable.
Cest elle, qui viendrait le chercher avec son mari vers dix-huit heures. Ils le ramèneront dimanche vers dix heures pour que je puisse me reposer un peu. Javais prétexté une soirée avec le club des épouses du bateau de mon mari. Club qui existe vraiment et qui nous réunis et organise réellement des matinées ou soirées entre nous. Soirées très sages ou lon samuse mais qui ne durent pas jusquau petit matin. Je retournais dans la chambre et attendais encore plusieurs minutes avant dappeler Roger :
- Allo Roger ?
- Oui mon petit poussin, jattendais ton appel.
- Voilà cest fait.
Jai réussi à trouver une personne pour garder bébé, je veux dire mon fils.
- Pour toute la nuit, elle viendra dormir chez toi ?
- Non, ils viennent le chercher le soir jusquau lendemain matin.
- Je suis soulagé. Tu dois être contente, non ?
- Ouiii
Nonnn
Je ne sais plus
Puis je gardai le silence.
- Jai parlé de toi à mes amis de Marseille. Ils ont hâte de te rencontrer et de taider. Ils sont, comment te dire un peu de la partie. Il vit avec une femme qui se prostitue occasionnellement. Elle serra avec toi, te donnera des conseils et te protégera. Ce nest pas une activité sans risque. Tu le sais ?
- Oui, je sais enfin moi, cest juste pour une fois. Je ne veux pas en faire mon métier.
- Tu veux que lon vienne te chercher à quelle heure ? Pas trop tard quand même.
- Je ne sais pas. Ils viennent chercher mon fils vers dix-huit heures. Il me faut du temps pour me préparer.
- Nous viendrons vers dix-neuf heures, à cette heure il fait déjà nuit. Tu prévois de porter une tenue spéciale ? Il faut que tu sois aguichante sexy et provocante. Des vêtements qui puissent aussi senlever rapidement et facilement, ne met pas en pantalon. Porte plutôt une mini-jupe ou une minirobe. Avec un manteau pour sortir de chez toi, on ne sait jamais
Donne-moi ton adresse exacte poussin.
La discussion dura encore un moment. Il me dit que la femme de son ami me conseillait daller dans un sex-shop pour trouver une tenue adéquate ou alors je devrais me rendre dans un petit magasin de Marseille dont elle me donnerait ladresse. Là, jétais sûr de trouver les tenues appropriées.
Ce soir-là, jai eu du mal à mendormir. Jétais si anxieuse, pas très rassurée mais javais aussi le désir daller jusquau bout. Je sentais en moi lexcitation qui ce mêlée au doute. Cétait des moments délicieux. Je ne pensais plus à Jean, à mon je minterdisais dy penser. Je ne voulais pas imaginer cette nuit-là, me voir faire mes premières passes. Je sais déjà que jaurais très, très peur que ce serait là honte absolue
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