46.11 La Bonne Pipe Sans Hésitation.

Mon beau brun manie sa queue comme personne… mais quant au coup de poignet sur une queue qui n’est pas la sienne, il manque d’entraînement et de nuance dans le mouvement…
Romain, au contraire, « le mec qui ne suce jamais », semble bien connaître son affaire… ses caresses sont terriblement plaisantes, et sa queue toujours enfoncée en moi décuple mes sensations…
Sa main a très vite trouvé la bonne intensité de prise, ni trop, ni pas assez… elle semble connaître d’emblée le bon tempo… c’est juste parfait… je suis tellement chauffé par la main magique du beau barbu que, en quelques allées et venues à peine, je jouis sur la couette de Jérém…
Et lorsque ça vient, lorsque ses doigts prennent la peine de caresser doucement mon gland, je ne peux retenir un grand râle de plaisir… mon orgasme est puissant, la jouissance me soulage de l’excitation accumulée en deux sodomies… moi qui ne voulais pas trop montrer mon plaisir à Jérém… ce n’est pas avec intention que je me laisse aller, mais cet orgasme qui fait évaporer mes tensions est tellement intense que je ne peux pas me retenir…
Et lorsque je reviens à moi, lorsque mes yeux brouillés par le plaisir retrouvent le regard de Jérém… c’est à nouveau un Jérém en pétard, l’air énervé, soufflant par les narines comme un petit taureau devant une muleta, que je retrouve…
Romain vient de jouir… je viens de jouir sous les caresses de sa main avisée… j’ai tout juste le temps de revenir à moi que je le sens reculer le bassin pour se dégager d’entre mes fesses… je me relève, je le regarde retirer sa capote avec méthode et attention… je ressens un petit frisson à la vue de ses doigts touchant ce caoutchouc copieusement rempli de son jus et enduit à l’extérieur par la semence de mon beau brun…
Elle a de la chance cette capote… goûter au jus de deux bogosses à la fois…
Au final, je n’ai pas à me plaindre… j’ai imaginé de me faire prendre par deux beaux bruns… et c’est pile ce qui est arrivé… j’ai goûté aux assauts de ces deux étalons… et je leur ai offert à chacun une bonne grosse jouissance… ils m’ont offert chacun, à leur façon, une bonne grosse jouissance…
Le beau barbu fait un nœud à la capote ayant bien servi et la pose par terre juste devant la table de chevet.


Tout comme celle de Jérém tout à l’heure… sa queue encore raide, son gland luisant de jus de bogoss me font terriblement envie…
C’est lorsque je l’observe, lorsque je vois son regard un peu éteint et comme égaré, ayant perdu un bon peu de sa fierté sous l’arrière coup de ce petit vague à l’âme qui vient après une jouissance ; lorsque me yeux et mon esprit s’enivrent de sa beauté et de sa sexytude provisoirement libérées de l’emprise de son arrogance dans l’abandon, dans le lâcher prise qui suit l’orgasme ; c’est lorsque je considère ce corps qui vient de jouir (oui, je confirme, c’est beau un garçon qui vient de jouir, que ce soit mon Jérém, ou n’importe quel autre garçon, et à fortiori lorsqu’il vient de jouir en moi), lorsque j’observe ce torse magnifique ondulant sous les vagues d’une respiration encore altérée par l’effort ; oui, lorsque je vois ce corps en train de récupérer de l’orgasme, j’ai terriblement envie de lui apporter ce petit réconfort, ce petit dernier remontant, ce dernier petit frisson des sens et de l’ego qu’est le contact de ma bouche, de ma langue autour de sa queue, comme un remerciement silencieux pour le plaisir qu’il vient de m’apporter juste en prenant le sien… comme un hommage silencieux à sa virilité…
Je le regarde et vraiment je trouve que, dans ce moment d’errance après l’orgasme, il se dégage de lui une sensualité encore plus puissante qu’avant l’acte… mes narines envahies par l’odeur forte de son sperme qui m’attire à lui, associée à une autre odeur qui semble se dégager de sa peau, l’odeur de sa masculinité, une odeur témoignant de sa puissance sexuelle, comme une preuve olfactive de son orgasme récent…
Oui, j’ai terriblement envie de me pencher sur sa queue pour lui donner, pour me donner un dernier frisson… et puis… un bogoss pareil… un bogoss que je ne reverrai jamais… envie de connaître son goût… envie de bien lui astiquer le manche… carrément envie de goûter et d’avaler ce qu’il a lâché dans la capote… envie de lui montrer à quel point son jus me fait envie… à quel point sa virilité me fait envie, à quel point j’ai envie de m’y soumettre…
Hélas, malgré l’invitation silencieuse du beau barbu laissant traîner sa queue toujours raide devant moi, le bassin en avant, attendant de moi la même soumission que toute à l’heure à une queue qui m’a rendu heureux… ma décision est prise… non, je n’irai pas jusque là…
Non, je n’irai pas jusque là… et ce, pour plusieurs raisons… d’abord je ne connais pas ce gars… alors, dans le doute, je me préserve… et ce, malgré que le fait qu’il ait consenti à avaler mon Jérém me ferait plutôt pencher pour lui faire confiance… mais bon, on ne sait jamais… ensuite, il y a une deuxième raison qui m’interdit d’y aller… je viens de jouir, et ma motivation à ce genre de soumission n’est plus assez puissante que lorsque l’excitation est à son paroxysme…
Certes, ces deux raisons ne suffiraient peut-être pas à me faire renoncer à obéir à l’invitation silencieuse du beau barbu, si une troisième motivation, plus puissante que toutes les autres, ne s’imposait pas à moi… cette raison est dans le regard de mon beau brun… en clair, j’ai l’impression que Jérém est déjà tellement en pétard… j’ai l’impression que si j’en rajoute, je pense que cette histoire va mal se finir… très mal se finir…
Bon, techniquement, je ne comprends pas vraiment son attitude, le pourquoi de son agacement énervé… si ça le met en pétard de m’avoir vu baiser avec le beau barbu, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même… il aurait suffi qu’il me branle jusqu’au bout pour que, probablement, je renonce à connaître la pénétration de Romain… quoi que…
Voyant que mes lèvres n’approcheront pas de sa queue, bien que mes yeux ne puissent s’en détacher, Romain descend du lit et, sans un mot, il disparaît dans la salle de bain.
Jérém disparaît à son tour en terrasse.
Mais pas avant s’être saisi de son t-shirt blanc et de son boxer pour affronter le vent d’autan apportant sur ses ailes la fraîcheur de cette nuit qui est en passe de croiser le petit matin… tout de coton blanc vêtu, mon Jérém est simplement à tomber…
Et moi… moi je me retrouve tout seul comme un con… alors, le corps encore secoué par les assauts de deux magnifiques étalons, mes fesses et mon ti trou m’apportant le souvenir vif et pulsant des deux possessions successives, je me rhabille de façon sommaire en passant mon boxer et mon jeans et en enfilant ma chemisette sans la boutonner… tout en me disant qu’au fond j’ai bien de la chance, et qu’un certain petit charme doit se dégager de moi si ces deux beaux étalons ont eu envie de me sauter…
Une fois à l’aise dans mes vêtements, j’avance vers le frigo pour y prendre une bière… j’ai soif, très soif… mais c’est davantage encore pour tenter de me donner une contenance que pour étancher ma soif que j’att et décapsule une petite bouteille verte… je me rends compte que c’est la première fois que j’ose ouvrir le frigo de Jérém de mon propre chef… mais tant pis… je prends mes aises…
C’est en avalant la première gorgée que j’entends l’eau de la douche commencer à couler… soudainement, j’imagine le beau barbu sous l’eau… je l’imagine en train de se savonner… de passer ses mains sur sa peau, sur son torse, dans son entrejambe… c’est une image qui me donne de belles sensations… une image qui me donne une furieuse envie d’aller en vérifier la conformité avec la réalité en franchissant tout juste quelques pas… évidemment, je n’ose pas…
Je bois à grandes gorgées, j’ai besoin de me détendre… pour tenter de chasser cette image, pour essayer de faire taire la frustration de ne pas savoir, de ne pas pouvoir y aller…
J’ai également besoin de me détendre pour une autre raison, plus sérieuse… j’appréhende un brin le retour du beau barbu de la douche… ainsi que celui de mon Jérém de sa cigarette… pour peu que cela se fasse au même moment… je me demande comment va se dérouler l’affrontement final entre ces deux mâles aux couilles désormais bien vides mais aux états d’esprit si différents…
D’une part j’ai senti Romain assez satisfait d’avoir pu se défouler en moi, faute évidemment de ne pas avoir pu avoir mon Jérém… je devine qu’une partie de sa fierté et de sa satisfaction réside dans le fait d’avoir piégé une fois de plus mon beau brun, l’obligeant à avaler sa jalousie vis à vis de moi, ou du moins de mon cul, faute de savoir assumer une certaine forme d’attachement qui l’aurait amené à lui interdire cette baise… oui, je pense que Romain s’est délecté autant du fait de jouir entre mes fesses que du fait que sa jouissance ait pour effet de mettre mon brun en pétard… et de comprendre les raisons qui le mettent en pétard…
D’autre part, et pour les mêmes raisons que je sens le barbu ravi, je sens mon Jérém contrarié… je ne sais pas si c’est le fait d’avoir cédé à la provoc’ de Romain… d’avoir préféré de me voir baiser avec le beau barbu plutôt que d’assumer sa jalousie et sa possessivité… si c’est le fait de voir Romain m’offrir une fois de plus cette jouissance que lui m’a refusée… le fait d’avoir assisté à mon plaisir intense, un plaisir auquel il assiste pour la première fois sans y participer…
Je m’en veux de ne pas avoir su me contrôler davantage… mais quelle putain de jouissance… et puis merde… j’ai joui très fort… alors c’est sorti comme ça devait sortir… une fois de plus, tu ne peux que t’en vouloir qu’à toi-même, mon Jérém…
Oui, j’ai peur de la rencontre finale entre les deux beaux bruns, surtout si Romain, que je sais désormais enclin à la provoc, va choisir de la ramener un peu plus avant de partir… il ne faudrait pas que cette bonne partie de baise se finisse en baston… ce serait un gâchis sans nom… pas envie de voir les deux beau gosses se taper sur la gueule et se blesser…
C’est lorsque je vois Romain sortir de la salle de bain avec une étincelle maligne dans le regard que je sais que la poudrière Jérém est en risque d’explosion… s’il te plait, Romain, ferme-là… ne gâche pas tout… voilà ce que j’ai envie de crier devant son petit sourire en coin, devant son air triomphant qui ne présage rien de bon… j’espère juste qu’il va pas fanfaronner sur le fait d’avoir pris son pied en moi… ou insister sur le fait que je sois son « chéri »… ça, j’ai l’intuition que mon Jérém va super mal le prendre… l’une ou l’autre chose… et encore pire si les deux sont mélangées dans la bouche du beau barbu…
Hélas, lorsque je vois l’expression moqueuse se dresser sur le visage de Romain en jetant un regard en direction de Jérém en terrasse… je me dis que l’orage gronde au loin… et que ça se rapproche inexorablement.

Sans un mot à mon égard, il approche du lit et il commence à se rhabiller, lentement, calmement. L’un après l’autre, ses vêtements reprennent la place que je leur ai précédemment connue si bien occupée autour de son anatomie.
Une jambe et puis l’autre passée dans les ouvertures de son slip Aussiebum rouge à l’élastique blanc, le coton élastique finit par mouler à nouveau son fessier rebondi et musclé et par recouvrir ce sexe, désormais détendu mais affichant encore de très belles proportions, ce sexe que je suis heureux d’avoir connu de très près, dont le passage est encore bien vif en moi et dont la vue me manque déjà…
Le jeans noir suit le même chemin… et lorsqu’il se met debout pour boutonner la braguette et accrocher la ceinture, j’ai le loisir d’apprécier une fois encore l’absolue beauté de son torse à la peau mate finement velue… et de me faire la réflexion qu’un bogoss torse nu, juste habillé d’un beau jeans… avec cette putain de ligne de poils qui indiquent la direction de sa braguette… il n’y a rien de plus sexy, rien de tel pour provoquer en moi le désir le plus brûlant…
C’est lorsque le beau t-shirt noir super ajusté glisse sur ce torse magnifique avec pour mission de cacher ou plutôt de révéler autrement ses proportions d’une beauté presque divine, que mon Jérém revient de la cigarette, s’arrêtant sur le seuil de la porte fenêtre, un regard nuageux, tourné vers l’orage…
Non, je ne suis pas à l’aise… je sens qu’il suffirait d’un seul mot de travers de la part du barbu pour que ça parte en vrille… y’a de l’électricité dans l’air…
Le t-shirt noir épousant désormais chaque ligne, chaque muscle de ce beau torse… le cou, la chute et le rebondi d’épaules, les biceps, avec une précision redoutable, le beau Romain s’assied à nouveau sur le bord du lit.
C’est en enfilant ses chaussettes, qu’il s’adresse à mon Jérém.
« Au fait… t’as quel age ? ».
Ouf, ses intentions ne sont pas « belliqueuses ».
« 19… » répond laconiquement mon beau brun.

« Allez, ton age… » insiste Romain, l’air incrédule.
« 19… » répète mon beau brun, une pointe d’agacement commençant à pointer dans sa voix.
« C’est pas possible, t’as pas que 19 ans… » réplique le barbu.
« Si… » je laisse échapper nerveusement, peut être avec l’intention inconsciente d’éviter à mon beau brun de devoir répondre à nouveau à cette question et de voir son agacement se transformer en énervement… il y a des fois où il faut savoir pomper et d’autres fois où il faut savoir jouer au pompier…
« 19 ans ? Putain… » semble tenter de se convaincre non sans mal le beau barbu.
« Quoi donc ? » fait Jérém sur un ton qui commence à se faire agressif « qu’est ce qu’il y a avec mon âge ? ».
« Rien, rien… » désamorce Romain « c’est juste que je croyais que tu avais style 23-25 ans… comme moi… le fait est que… ».
« Que ? » veut savoir mon Jérém.
« Bah, rien… tu fais si… mec, quoi… » enchaîne Romain.
Jérém ne répond pas, se limitant à laisser traîner son regard lourd d’où semble jaillir comme une vibration de mécontentement et d’irritation. Le barbu entreprend d’enfiler ses baskets lorsqu’il revient une fois de plus à la charge, incrédule :
« Naaaan, vous me faites marcher, tous les deux… c’est pas vrai, t’as pas que 19 ans… ».
Eh oui, beau barbu, tu t'es fait niquer par un petit jeune bien mec, bien viril… oui, il faut t’y faire… c'est un tout jeune mâle qui t'a fait plier devant sa virilité exacerbée et qui t'a fait aimer ça… du moins l'instant d'une baise que tu n'oubliera pas de si tôt…
Face à l’insistance de Romain, je sens Jérém monter en pression… il ne faut pas le titiller, il est déjà bien chauffé… il faut arrêter là, le barbu… un peu plus et ça va tomber…
Enfin, non, même pas un peu plus… le point de non retour est atteint, la patience de Jérém touche désormais à sa limite… et ça tombe…
« Ecoute, mec, arrête de faire chier et dégage le plancher ! ».
Bam, du pur Jérém. Je l’avais « dit » qu’il ne fallait pas le chercher… pourvu que Romain ne prenne pas trop mal la sortie abrupte de mon beau brun…
« T’es vraiment qu’un petit con… » j’entends Romain balancer sur un ton moqueur et mutin.
Mon Jérém ne répond pas mais la sévérité et la noirceur de son regard en disent long sur son état d’esprit.
« T’es un super bon coup mais t’es vraiment un petit con… » insiste le beau barbu en se remettant débout après en avoir fini avec les derniers lacets.
Il n’a pas froid aux yeux ce mec… il commence à me faire peur… je ne sais pas à quoi il joue… soit il ne se rend pas compte qu’il va trop loin, soit il cherche la bagarre de façon délibérée… en tout cas, je crains de plus en plus une réaction musclée de mon bel étalon…
Et là, changeant d’attitude du tout au tout, son visage s’ouvre dans un grand et lumineux sourire aussi sexy que charmant, et je l’entends balancer à Jérém, sans me calculer :
« Je peux te laisser mon numéro… si jamais t'as envie de recommencer… avec toi, c’est quand tu veux... »
C’est impressionnant... le pouvoir de ce mec de rendre n'importe qui fou de sa queue...
Jérémie le toise en silence. Il finit par lui balancer :
« Je croyais que ce n’était pas ton truc de te faire baiser... ».
« A croire que je n'avais pas trouvé le bon mec... avec toi c'est le pied... et je suis sur qu’on a plein de choses à découvrir ensemble… moi… et toi… ».
Attitude complexe celle du beau barbu… ça commence par de la flatterie… pas trop dur d’admettre l'effet de la queue de Jérémie… il a aimé ça le beau barbu… et il en redemande… on ne ressort pas indemne d’une bonne baise avec mon beau brun… pourtant, dans ses mots… il y a comme un rappel à cette sorte de « contrat tacite entre beaux bruns » dont Romain a pleinement rempli les clauses en retirant un plaisir inattendu et intense de la soumission assumée à mon beau brun… mais également une mise en évidence sans détour de cette partie du « contrat », prévoyant la soumission de mon beau brun, partie qui a été complètement zappée…
« Ce ne sera pas nécessaire » répond froidement Jérém « je t’ai déjà dit que tu n’aurais droit qu’à un coup… ».
Sans se démonter, le mec insiste :
« T'es sur qu’un de ces quatre tu n’auras pas envie de recommencer? Tu sais… je peux te faire découvrir des trucs que ton mec ne t’a peut-être jamais fait… ».
Si la tension n’était pas si palpable, je ressentirais un besoin légitime et très équitable de lui mettre mon propre poing sur a gueule. Mais bon, c’est bien autre chose qui me préoccupe sur le moment…
« Maintenant, tu peux y aller, mec... » j’entends Jérém balancer.
« Oui, tu peux y aller, connard ! » je crie à mon tour dans ma tête.
Et là, irrité par l’intransigeance de mon beau brun, le barbu y va franco, mettant carrément les pieds dans le plat.
« En tout cas c’était top, mec… baiser avec toi… baiser ton chéri… ».
Je regarde mon Jérém en train de bouillir, son beau physique de petit con secoué par la vibration de la colère prête à exploser… je la sens monter comme un orgasme, prête à jaillir copieuse, chaude, bouillante, virile… là, vraiment, il ne faut pas le chercher davantage…
Mais si… le barbu le cherche davantage… là c’est officiel, il cherche la bagarre :
« Ton chéri… enfin… ton garage à bites… » balance-t-il à Jérém, juste avant de s’adresser directement à moi « toi aussi t’es un sacré bon coup… un sacré cul à bi… ».
Le beau barbu n’aura pas l’occasion de terminer sa phrase… avec une action dont le mélange de puissance et de tactique doit s’inspirer du rugby, Jérém a déjà traversé le petit séjour, il a surpris l’adversaire pas sa rapidité, il s’est rué sur lui, il a chopé le beau t-shirt noir juste en dessus du col, il a plaqué le beau corps musclé du barbu contre le mur…
Le geste est si soudain que le claquement du dos musclé contre le mur produit un bruit sourd mais puissant.
Il ne fallait pas dire ça, Romain…
« Tu veux mon poing sur ton nez ? » je l’entends lui balancer, les yeux dans les yeux, le regard et l’attitude de son corps toute entière fulminant de colère… j’ai l’impression d’entendre une réplique dans le petit Nicolas…
Après une courte pause pendant laquelle les deux étalons se toisent, leurs visages à tout juste quelques centimètres de distance l’un de l’autre… une pause pendant laquelle le regard insolent et provocateur du barbu ne faiblit pas d’un poil malgré ce corps à corps musclé… une pause marquée par un seul et unique bruit, celui du souffle brûlant de rage rentrant et sortant de ses narines… Jérém rapplique :
« Dis… tu le veux mon poing sur le nez ? Continue comme ça, tu vas l’avoir… ».
« Ça va, ça va, mec, ne t’énerve pas… » fait Romain semblant vouloir détendre le jeu, tout en se marrant sous la moustache. Pourtant, ses mots à venir ne vont pas du tout dans le bon sens :
« Garde-le bien au chaud ton vide couilles… t’en trouveras pas un autre aussi docile… »
« Tu vas la fermer, oui ou merde ? » crache Jérém en empoignant le menton du barbu et en le serrant violemment dans la main.
Je crois que je n’ai encore jamais vu mon beau brun aussi hors de lui que à cet instant précis. Je l’ai déjà vu énervé, en mode bagarreur… mon souvenir remonte à la soirée à l’Esmé, avec le mec qu’il avait remis à sa place dans les toilettes…
Oui, je l’ai déjà vu en colère, je l’ai vu se battre, je l’ai vu jouer de ses gros bras, mais jamais à ce niveau là… on dirait une bête enragé, piquée à vif… sa virulence me fait peur… peur pour l’instant même… peur que le barbu réagisse violemment et que ça dé en véritable baston… peur que des poings solides s’abattent sur ces beaux corps ou sur ces beaux visages…
Peur de le voir et de le savoir capable de se lancer dans une bagarre sur un coup de provoc’, le savoir capable de ne pas contrôler ses nerfs devant un petit con qui le cherche sciemment, peur devant cette attitude qu’un jour pourrait méchamment se retourner contre lui… dans ma tête je sens l’écho des mots de Thibault s’inquiétant de la tendance de Jérém à se lancer dans la bagarre sur un coup de tête, sur un simple mot de travers, sans tenir compte de son adversaire…
Romain grimace sous la prise puissante de mon beau brun. Oui, Romain grimace de douleur… mais pas longtemps… car un instant plus tard, Romain se rebiffe…
Avec une prise emprunté à un art martial que je ne reconnais pas de suite mais dont je ne tarderai pas à avoir l’explication, il att le poignet de Jérém, il le fait basculer avec un petit mouvement rapide et bien calculé qui semble provoquer une douleur intense chez mon beau brun, l’obligeant à lâcher sa prise… le menton ainsi dégagé, l’autre main du barbu se pose à un endroit bien calculé entre le cou et l’épaule de mon beau brun, un endroit sensible où, pas une simple pression entre le pouce et l’index, une nouvelle intense douleur musculaire oblige mon beau brun à se replier l’espace d’un instant sur la douleur foudroyante qui parcourt son corps, le laissant ainsi à la complète merci de son adversaire…
Les gestes du barbu sont coordonnés, précis, rapides, on dirait une scène de Matrix… je n’ai rien vu venir… et tout va tellement vite dans l’enchaînement de ses mouvements que je n’ai pas le temps de réaliser ce qui se passe, si ce n’est qu’une fois que tout est fait…
C’est désormais un jeu d’ pour Romain que de faire pivoter mon beau brun, le maîtrisant par la douleur, de le plaquer contre sa poitrine et de se saisir de ses deux poignets l’un après l’autre pour l’immobiliser dans une prise ferme et précise qui ne semble laisser aucune échappatoire possible.
Jérém non plus n’a rien vu venir, mon beau brun se retrouve retourné comme une crêpe…
Le corps du beau barbu enveloppe désormais celui de mon Jérém, lui empêchant tout mouvement… Jérém est complètement immobilisé, son agressivité neutralisée, totalement en son pouvoir… le t-shirt noir collé contre le t-shirt blanc… le jeans noir pressé contre le boxer blanc… le barbu collé à mon beau brun…
Je paierais cher pour savoir faire ça, pour savoir immobiliser mon Jérém et pouvoir lui faire plein de câlins dans le dos et le cou sans qu’il puisse me repousser…
Jérém gigote, il essaye de se dégager, mais la prise est telle que plus il gigote, plus la pression des mains du beau barbu sur ses poignets et l’étirement sur ses épaules qui en résulte sont douloureux… il essaie de prendre sur lui, de forcer pour se dégager malgré la douleur, mais tous ses efforts sont vains…
Oui, tout est tellement rapide que j’ai du mal à réaliser ce qui se passe… bien que je n’ai pas l’impression que le beau barbu veuille faire du mal à mon Jérém… mais juste le maîtriser… comment dois-je me comporter face à cette situation inattendue ? Est-ce que je dois intervenir ou pas ?
Voilà une autre bonne situation de m… une situation où, quoi que je fasse, ça me retombera sur le coin de la gueule… si j’interviens, Jérém va certainement m’en vouloir du fait d’avoir pu estimer qu’il ne soit pas à mesure de s’en sortir tout seul… et de toute façon, que j’intervienne ou pas, dans tous les cas il m’en voudra d’avoir assisté à ça…
« N’essaie pas de te dégager, tu vas te blesser le rugbyman… » j’entends le barbu glisser à l’oreille de mon Jérém « j’ai des années de karaté derrière moi… et je ne suis pas trop mauvais… je ne vais pas te lâcher comme ça, du moins pas avant t’avoir expliqué deux ou trois trucs… ».
Jérém grimace, tente toujours de se dégager, sans succès. Plus encore que ses membres, c’est son ego qui doit prendre cher.
« Tu sais, petit con de 19 ans… » enchaîne calmement le beau barbu « il faudrait que t’arrête un peu de faire ton petit coq merdeux… arrête donc de te la péter… ton attitude te rend sexy en diable mais aussi très détestable… si tu ne mets pas un peu d’eau dans ton vin, un jour ça va te tomber sur le coin de la gueule… ».
Saintes paroles… hélas, tristement prémonitoires. Oui, un jour approchant à grand pas, des événements imprévisibles de l’existence se chargeront d’apprendre et d’expliquer une certaine idée de la vie a mon beau brun…
« Fiche-moi la paix… » j’entends mon brun lui balancer « t’as pris ton pied, alors tire toi… ».
« C’est vrai… j’ai pris mon pied… » explique calmement mais fermement Romain « et toi aussi t’as pris ton pied, mec… tu m’as fait autant de bien que je t’en ai fait… car on le sait tous les deux, mec… on a beau avoir une belle queue tendue, mais si on n’a pas à disposition une bonne bouche accueillante ou un cul docile… on ne prend pas son pied comme il faut… ».
« Ouais, mais c’est toi qu’on a entendu crier de te défoncer.. » tente de le provoquer mon Jérém. Il a du cran de mec… un véritable petit coq… même les pieds dans la m., il trouve encore le moyen de la ramener.
« Il faut que tu te foutes bien dans la tête, espèce de petit con… » enchaîne Romain du tac au tac « que si je me suis laissé faire, c’est pas juste parce que t’es un putain de bogoss avec une belle queue… oui, j’ai eu envie de toi parce que t’es canon et parce que t’es bien monté… mais je t’ai surtout laissé faire parce que je le voulais bien… parce que j’en avais envie… tu piges, mec ? Oui, j’ai pris mon pied en te suçant et en te laissant me sauter… mais je te promets qu’un jour aussi t’auras envie de te faire baiser… et que tu prendras ton pied en te faisant limer le cul… ».
« Ta gueule, connard ! ».
Jérém grimace, tente encore de se dégager. Avec un geste plein de rage, il essaie de cogner la poitrine du beau barbu, en vain. Le barbu amorce un geste lent visant à resserrer encore un peu plus sa prise. Le beau brun semble avoir du mal à supporter la douleur, et encore moins l’humiliation que le barbu est en train de lui imposer…
Assez, je commence à trouver que ce Romain est en train de dépasser les bornes.
« Lâche-le, putain ! » je m’entends lui balancer dans un cri tellement imprévu que j’ai l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui a proféré ces mots.
Et là je vois Jérém s’entêter dans un effort très douloureux, je le vois donner un véritable coup de collier comme un animal pris au piège tentant le tout pour tout pour se sauver… et c’est au prix d’une douleur physique intense, matérialisée dans la grimace déformant son visage, un visage dont la peau a viré au rouge pivoine… c’est en laissant échapper un véritable râle de bête sauvage, un bruit se dégageant lentement mais puissamment de ses poumons et remontant sa gorge au fur et à mesure que son effort commence à produire l’effet espéré… c’est à ce moment à que son coude arrive à produire un mouvement assez important pour heurter le ceinture abdominale du beau barbu et à le faire plier sous le coup d’une douleur intense…
Le beau brun finit ainsi par se dégager de la prise de l’autre… il se retourne, rapide comme l’éclair, profitant de son petit avantage… il plaque à nouveau le barbu contre le mur, son avant bras collé à son cou, écrasant sa pomme d’Adam… surpris par le geste et par la douleur intense provoquée par la prise de Jérém, Romain se retrouve désormais à son tour à la complète merci de mon beau brun…
Le beau barbu tente de repousser mon Jérém en s’agrippant au beau t-shirt CK à hauteur des hanches, il tente de le bousculer… Jérém recule un peu, manque de perdre son équilibre et tomber… J’ai peur qu’il se fasse mal en tombant… il se ratt, il reprend de l’élan, il revient à l’assaut…
Son avant bras appuie encore plus fort sur la glotte du beau barbu, le faisant grimacer de douleur, l’amenant à renoncer provisoirement à ses intentions de riposte…
« Maintenant c’est toi qui vas m’écouter, espèce de connard… » lui balance-t-il sur un ton tellement énervé que j’ai l’impression qu’il va le bouffer « quand je vais te lâcher tu vas te tirer d’ici plus vite qu’en courant… sinon je vais te démonter la gueule… c’est compris ? ».
Jérém marque une légère pause pour reprendre son souffle, tout en gardant une pression intense sur la pomme d’Adam du beau barbu. Et il enchaîne :
« C’est pas parce que t’as pris ton pied en faisant ta pute que t’as le droit de la ramener… c’est pas parce que t’as envie de te faire défoncer le fion que c’est le cas de tout le monde… ne prends pas ton cas pour des généralités… »
Mon Jérém a tout juste le temps de terminer sa phrase que le barbu revient à l’assaut… cette fois ci c’est mieux calculé, il prend appui contre le mur avec ses épaules et avec un mouvement puissant de tout le corps, il arrive à se dégager de l’emprise de mon beau brun…
Jérém revient aussitôt à la charge et ressaisit le col du t-shirt noir… Romain freine son élan en chopant le CK à hauteur des épaules… deux beaux t-shirts sont en train de se déformer sous les ardeurs des deux mâles… les deux bruns s’affrontent par regard interposé… leurs fronts en sueur se touchent… les forces s’équilibrent…
Et dans ce duel immobile, c’est Romain qui revient à la charge… il y revient en se servant de la plus blessante des armes, la parole, une arme qu’il a affûtée en la passant sur la redoutable meule de la vérité :
« Arrête un peu de faire ton macho à deux balles… » balance-t-il sans se démonter face à l’agressivité de mon Jérém « même lui il ne va pas se laisser faire éternellement… il est fou de ta queue… ce qui se comprend, je ne dirai pas le contraire… et il est peut-être même fou de toi tout court, ce qui s’explique à priori beaucoup plus difficilement… mais fais gaffe quand même… un jour il faudra que tu lui offres mieux que ta queue si tu veux le retenir… il faudra déjà penser à le faire jouir lui aussi… ».
« Putain de connard… tu vas la fermer, oui… » fait mon brun en lui chopant à nouveau le menton, ce qui provoque une nouvelle vive grimace chez le barbu.
Ça ne dure qu’un instant… Romain repousse à nouveau son adversaire… et cette fois-ci il y met une telle puissance que mon beau brun se retrouve projeté en arrière avec une violence telle que ça ne tient qu’à l’exiguïté de la pièce, et à la faible distance du mur d’en face, qu’il puisse se rattr et non pas se vautrer au sol.
Une fois de plus les deux mâles se font face… Romain ne renonçant en rien à son attitude clairement provocatrice… Jérém de plus en plus énervé, soufflant du feu et des flammes des yeux et des narines… putain qu’est ce qu’il est sexy quand il est à ce point hors de lui… il respire bruyamment, j’ai l’impression que son corps accuse la fatigue et qu’il sent qu’il n’est pas en mesure de se battre comme il le voudrait…
Ne vas pas à nouveau à la baston, Jérém, tu risques de te faire mettre une raclée, et ce serait encore pire pour ton ego…
Pourtant, il fulmine du regard… reprise de bagarre en vue…
Jérém ne fait pas ça…
Romain l’attend de pied ferme… si Jérém veut la baston, il va l’avoir…
« Dégage de chez moi, connard… » répète Jérém, au bout de forces, de souffle et d’arguments, sans bouger de sa position.
« C’était bien mon intention... » fait le beau barbu « comme presque tout depuis le début… ».
Et, en attrapant la poignée de la porte d’entrée, il ajoute :
« Bonne soirée les amoureux »…
« Dégage connard ! » lui crie carrément Jérém.
En sortant de l’appart, le beau barbu trouve encore le moyen de glisser, comme un dernier pied de nez :
« Tu ne pourras pas toujours échapper à tes démons, mec… un jour il faudra avoir les couilles pour les affronter… ».
La porte claque bruyamment derrière la sortie de scène fracassante du beau barbu. C’est là que je vois Jérém traverser la pièce comme une furie, bien décidé à se jeter sur la porte et à rattr Romain avant qu’il ne quitte l’immeuble, bien décidé à lui régler son compte une fois pour toutes…
« Jérém » je l’appelle et en l’attrapant par le poignet à l’instant où son autre main se pose sur la poignée de la porte « je t’en supplie, ne fais pas ça… ce mec est un connard… il n’en vaut pas le coup… ! ».
« Lâche moi… » je l’entends me balancer, la voix déformée par la colère « lâche moi ou… »
« Ou quoi ? Tu vas me cogner moi aussi ? Jérém.. putain… arrête de jouer à son jeu… tu vois pas qu’il te cherche… ? ».
Jérém hésite, partagé entre la voix de son ego blessé qui crie vengeance et la raison que j’essaie de réveiller en lui et qui doit faire écho à la fatigue qui s’empare de son jeune corps surmené.
Je vois que dans sa tête ça hésite entre y aller et renoncer… alors, décidé à tout faire pour que le mec que j’aime ne se lance pas dans une bagarre dangereuse, je me lance sans hésiter dans la flatterie, sans m’interdire non plus le recours à la mauvaise fois… mais tant pis… parfois il faut savoir mentir et simuler pour le bien de l’ego de l’homme qu’on aime…
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D’abord, une pensée émue pour l’énième manifestation de la bêtise humaine qui a emporté tant de vies dimanche dernier à Orlando. "Tout le monde sort et continue de courir" (page Facebook du Pulse Club, Orlando, 12/06/2016).
Je vous rappelle l’adresse du site : www.jerem-nico.com, admirablement mis en ouvre par la « Super Gonzesse » Maud : au menu, chaque jour, épisodes en avant première, news, coups de cœur de Fabien dans diverses rubriques.
Merci à ceux qui ont laissé leur petit portrait dans la section « Une histoire et ses lecteurs/Forum ».
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Fabien
Oui, parfois il faut savoir mentir et simuler pour le bien de l’ego de l’homme qu’on aime… alors j’y vais, j’improvise, je balance…
« Tu ne vois pas qu’il est juste aigri parce que tu l’as rendu tellement fou de ta queue qu’il en a été malade ? Tu lui as montré que t’es plus fort que lui… il fait son malin juste pour se rassurer… il veut te faire payer pour l’avoir baisé et lui avoir fait prendre son pied en le baisant… en plus, t’as vu comme il a tiqué sur le fait que t’es plus jeune que lui ? Tu ne crois pas qu’une fois chez lui, quand il s’apercevra qu’il ne pourra pas s’asseoir sans penser très fort à toi, il va avoir un mal de chien à encaisser le fait de t’avoir tout laissé lui faire ? Alors que, bien sur, il a adoré sur le coup ? Putain, Jérém… tu ne vois pas que t’as été plus mec que lui et c’est ça qui le met en rogne ? Et que c’est pour ça qu’il essaie de te faire chier !? ».
« C’est un vrai connard, ce type… » je l’entends proférer pendant que sa main abandonne petit à petit la prise sur la poignée de la porte.
« On est bien d’accord… il ne méritait même pas de se faire sauter par un mec comme toi… » je le seconde, tout en trouvant sympa d’ajouter « il a tellement une tête à claques que si tu commences à lui mettre des baffes pour le calmer, t’auras mal à la main avant qu’il ait mal à la gueule…».
Je ne sais pas si ce que je viens de dire est vraiment drôle, mais je crois qu’à ce moment là mon Jérém a besoin de ça, d’un truc pour se détendre. C’est là que mon beau brun se décrispe… mon beau brun est terriblement sexy quand il est en pétard… mais lorsqu’il semble esquisser un sourire capable de faire évaporer sa belle colère… là ce n’est plus seulement beau… c’est surnaturel… c’est divin… ce petit sourire me fait carrément fondre sur place…
« Bon débarras… » je l’entends balancer en lâchant définitivement la poignée de la porte, en faisant demi tour et se dirigeant vers la terrasse pour allumer une énième cigarette.
Je me retiens de justesse de lui dire que c’est lui qui a ouvert sa porte de son appart au beau barbu… mais bon, ce n’est pas le moment pour ça. Ce n’est pas le moment non plus pour lui faire remarquer qu’il a quand même pris son pied en le baisant…. ou encore pour souligner le fait qu’il fume trop…
Nan ce n’est pas le moment, mais il faudra que ça le soit un jour… mais pas aujourd’hui…
Alors je me contente de le regarder en train de fumer en terrasse, seul dans la pénombre, pendant un petit moment ; je ne sais pas trop comment enchaîner après ce qui vient de se passer… le rejoindre en terrasse ou m’abstenir… est-ce qu’il a envie de ma compagnie ou bien préfère-t-il ce moment de solitude ?
Dans le doute, je décide tout simplement d’écouter mon envie… et mon envie me dit que ce serait une connerie que de résister à la tentation d’y aller… envie d’être à coté de mon beau brun, envie de retrouver un peu de fraîcheur de la nuit.
Je passe la porte fenêtre et je m’installe à coté de lui contre la rambarde. La bouteille de bière toujours à la main, je tente de tromper le silence entre nous en avalant l’une après l’autre les deux gorgées restantes.
Le torse incliné, les avant bras appuyés à la rambarde, la petite chaînette qui pendouille au dessus de son cou, le regard perdu dans la rue, Jérém fume sa cigarette sans un mot, sans un regard à mon attention. Et en plus on dirait qu’il fait à nouveau la gueule. Le silence qu’il impose de ce fait est très pesant.
Ma bière terminée, le silence devient extrêmement dur à assumer. Je cherche désespérément un sujet pour lancer une discussion, mais je ne trouve rien de sympa à dire.
C’est lui qui va se charger d’engager la conversation. Sans bouger le regard de ce point indéfini dans la rue qui semble polariser toute son attention, il me balance :
« Alors… t’as pris ton pied avec ce bouffon ? ».
Ah… direct, cash… à brûle pour poing… sans transition…
Euh… quoi répondre… comment réagir… envie de le gifler et de lui rappeler une fois de plus que c’est lui qui a ramené le « bouffon » à l’appart… que c’est lui qui a déclaré sans détour qu’il en avait « rien à foutre » qu’on baise tous les deux… envie de lui dire que s’il en a rien à foutre que je baise avec le « bouffon », il devrait n’en avoir rien à foutre aussi que j’aie pris mon pied ou pas… envie de le gifler tellement je le trouve beau et con à la fois…
Mon regard est à nouveau attiré par la légère oscillation de sa chaînette au gré des mouvements de son bras pour amener et retirer la cigarette de ses lèvres… putain que je trouve ça sexy… j’ai envie de lui… ce mec est quand même une sacré bombasse faite pour faire l’amour…
Et pour revenir à sa question… quoi lire en filigrane si ce n’est une sorte de trouble d’ego masculin persistant malgré ma récente flatterie, l’envie de savoir si la comparaison est en sa faveur ou pas ? Ou bien… est ce qu’il y aurait quand même dans sa curiosité une sorte de possessivité et, in fine, de la véritable jalousie?
« Je ne sais pas trop quoi te répondre, Jérém… » j’admets prudemment « c’était bizarre… ».
« Il te faisait envie ce type ? ».
« Bien sur qu’il me faisait envie… » je trouve naturel de répondre.
« Bah, alors t’as qu’à aller le rejoindre… tu peux dégager aussi… ».
Ce mec est incroyable… n’importe quoi… mais il rigole ou quoi ?… je ne l’ai pas suivi jusqu’ici, suivi dans tous ses délires, pour me faire dégager de cette façon… je sais que c’est sa colère qui parle, mélangée à une certaine vexation. Quoi qu’il en soit, je ne vais pas me laisser faire.
« Putain Jérém… toi aussi il t’a fait envie pour le sauter… » je lui balance sèchement ; et je continue « alors, franchement je ne sais pas ce qui cloche chez toi… je ne vais quand même pas dire que ce mec ne me fait pas envie pour te faire plaisir… ».
« Moi j’ai juste voulu le remettre à sa place… il m’a gonflé à l’On Off à me faire du rentre dedans comme si j’étais l’une de ces pédales qui bavent devant sa queue… il a même essayé de te draguer pour me rattr… ».
Oui, mon Jérém, oui… t’as voulu le sauter juste à titre de mesure correctionnelle… bien sur tu n’as pas remarqué qu’il était un canon de sa mère… et la marmotte met le chocolat dans les billets de 500 euros…
Soudainement je perçois que son évidente mauvaise foi semble vouloir maladroitement détourner l’attention d’un ego que je sens désormais davantage malmené que je l’avais estimé en première analyse…
Sans savoir à ce moment précis faire le point des causes exactes de son malaise, un malaise surgi dès le premier contact avec le beau barbu, un malaise grandi sous le feu des provocations répétées de ce dernier, touchant à chaque fois des points sensibles, un malaise manifeste en me voyant prendre mon pied avec lui… oui, sans vouloir analyser les causes de son malaise, je me dis que, quoi qu’il en soit, un ego blessé, notamment celui de mon beau brun, demande à être soigné au plus vite…
Et ce pour une simple et bonne raison… pour éviter l’avènement d’une crise majeure dans la petite tête de mon beau brun, une crise que je sens arriver très vite, une crise au passage de laquelle je risque très fort d’être rejeté comme un malpropre…
La flatterie n’ayant pas suffi à avoir raison de ce malaise, je me dis qu’il faut passer à la vitesse supérieure… d’abord, résister à la tentation qui brûle mes lèvres et qui serait une façon de retourner le couteau dans la plaie, la tentation de lui dire que c’est lui qui a donné le feu vert pour que je baise avec le barbu…
Ensuite sortir au plus vite de mon escarcelle le deuxième et ultime remède contre les troubles de l’ego masculin… mais avant cela, une nouvelle bonne dose de flatterie…
« Mais putain… Jérém… t’es bouché ou quoi ? Tu ne vois pas à quel point j’ai envie de toi… de toi plus que de tout autre ? tu sais quoi ? t’as bien fait de me laisser baiser avec lui… ça m’a montré, si besoin était, que personne ne baise aussi divinement que toi (j’ai failli parler de faire l’amour, mais je ne pense vraiment pas que ce soit le bon moment)… personne… (j’insiste bien sur personne, pour qu’il comprenne que ce personne inclut bien tous les mecs avec qui j’ai couché jusqu’à là, même celui dont il a été question dans la voiture lors du retour du KL)…
Putain, Jérém… ce que tu m’as fait tout à l’heure, quand t’es venu en moi après être sorti de lui… c’était grandiose…. c’était aussi bon que… (je cherche mes mots, une fois de plus j’ai envie de dire « faire l’amour » je dois me faire violence pour me retenir de prononcer les mots interdits)… c’était… juste divin… (là aussi je me retiens de justesse de lui dire que le sexe avec lui ce n’est jamais aussi bon que lorsqu’il y a un peu de tendresse, quand c’est intense et câlin à la fois… de lui parler de ses doigts sur mes tétons, de ses lèvres sur les miennes, de sa main me retenant fermement dans le creux de ses pecs… ou encore de son corps qui habille le mien, de ses bras enserrés autour de moi, de ses pecs sur mon dos, de sa main sur ma queue, de ses lèvres entre me omoplates…)».
« Jérém… » je continue « quand je t’ai senti jouir en moi, j’ai presque joui moi aussi sans même que tu me touches… tu ne te rends pas compte à quel point j’ai tout le temps envie de toi… à quel point tu me fais un effet de dingue… j’ai tout le temps envie de te faire jouir, de te voir jouir, de t’entendre jouir… tu me rends carrément fou… ta queue me rend fou… ».
J’ai mené ma tirade tambour battant me laissant emporter par mon propre élan. J’arrête à bout de souffle, découvrant que mes mots enflammés ne laissent place qu’à un silence lourd et dérangeant.
A cet instant précis, je me sens aussi ridicule qu’une semaine plus tôt lorsqu’il m’a à lui avouer mon désir pour lui avant de me planter comme un con pour son plan à quatre… j’en viens à me demander ce qu’il pourrait me faire cette fois comme mauvais coup après que je lui ai à nouveau montré mon désir brûlant pour lui… me foutre à la porte ? Oui, c’est ça… son silence ne présage rien d’autre… dès qu’il aura fini sa cigarette, il me dira de me tirer…
Envie de le sucer, une évidence silencieuse. Qui ne le restera pas longtemps.
« Tu vois… » je décide de tenter le tout pour tout, me disant que je ne suis plus à une nuance de ridicule près « là j’ai encore envie de te sucer… »…
Nouveau silence pesant. Mon malaise est si fort que je commence à lui en vouloir.
Putain, mais dis quelque chose, espèce de petit connard…
Au lieu de quoi, je me contenterai de lui annoncer, en reprenant ses mots :
« Allez, t’as raison, je vais dégager moi aussi ».
[La suite de l’épisode mardi prochain ; soirée en direct avec Nico mercredi 22 juin à 21h00 sur facebook.com/jeremXnico]

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