Leslie Nr19

Leslie NR19 – Nouveaux récits
Souvenirs de voyage – Venise Paris avec l’Orient-Express

Après un séjour de deux jours et trois nuits à Venise, où j’étais descendue dans le Carnival Palace Hotel, situé dans le quartier de Baia del Re, un lieu hors du temps où l’âme de Venise est, d’après les dires, restée intacte.
Cet hôtel au cadre paisible et romantique, donnant sur le Canal de Cannaregio, est l’un des rares hôtels de Venise qui a le privilège de bénéficier d’un jardin. Ma chambre « Canal view », luxueuse et confortable, avait la vue sur le canal et le Pont dei Tre Archi, où de ma fenêtre je pouvais observer le passage des bateaux.

J’ai visité Venise avec un guide, qui m’a trainé pendant les deux jours à peu près partout, un vrai périple mené au pas de course, mais tellement intéressant.
Le premier jour, nous avons commencé la matinée par la visite de la basilique Saint-Marc sans oublier de monter tout en haut du campanile pour découvrir les environs, puis un petit tour au quartier de San Marco, traverser le pont de l’Accademia pour aller visiter son célèbre musée.
Petite collation rapide et la visite du musée Correr et du palais des Doges et rapide visite de la petite Scuola San Giorgio degli Schiavoni pour contempler les toiles de Carpaccio.
Et le diner, pris seule dans le quartier de San Polo et le retour à mon hôtel, fourbue et heureuse de me coucher.
Le deuxième jour, fut de la même intensité, promenade dans le quartier du Castello puis un passage dans le Cannaregio et visite de la galleria Franchetti.
Déjeuner, puis après visite de la chiesa dei Frari et la Scuola Grande di San Rocco.
Pour mon dernier soir, diner dans le quartier du Rialto.
Je suis rentrée me coucher heureuse et bles yeux remplis de souvenir, tant de belles choses à voir en si peu de temps…

Le lendemain matin direction la gare Santa-Lucia de Venise, pour le retour à Paris dans le même train qu’à l’aller, arrivée en taxi à la gare vers dix heure, je me rends vers le quai où déjà mon train attend.


Quelle n’est pas ma surprise de tomber sur le même steward qu’a l’allé. Me voyant, il esquisse un joli sourire en me disant :
- Bonjour Mademoiselle, j’espère que vous avez fait un bon séjour à Venise.
- Excellent, lui répondis-je.
- Alors, me dit-il avec des yeux pétillants de malice, j’espère que le retour sera aussi bon que l’allé, en tout cas vous pouvez compter sur ma discrétion et disponibilité à votre service.
En disant cela, je sens dans ses propose comme un sous-entendu, enfin c’est un beau gosse et au cas où, je pourrais avoir recours à sa disponibilité…

Même type de cabine qu’il y a deux jours, après le départ à dix heures cinquante-sept, le steward m’annonce qu’un savoureux déjeuner est servi dans l’une des voitures restaurants.
Il m’installe à une table, où une femme est déjà installée, non sans après lui avoir demandé la permission et après m’avoir regardé elle a émis une réponse affirmative en me regardant avec des yeux remplis de tristesse et d’angoisse.
Je me dis qu’elle avait certainement des raisons d’être triste, un chagrin de cœur ou un souvenir d’une mauvaise aventure, cette femme à l’allure soignée avec certainement une bonne situation, je me demandais quelle pouvait être la raison de son état…

Discrètement, je l’observe assise juste en face d’elle, faisant en sorte de ne pas la mettre plus mal à l’aise.
Elle doit avoir la trentaine passée, plutôt jolie avec ses longs cheveux blonds tombant sur ses épaules, encadrant un beau visage au centre duquel brillaient de grands yeux verts. Elle portait un chemisier ivoire de marque entrouvert sur une belle poitrine, apparemment nue, qui s’agitait sensuellement au rythme de sa respiration nerveuse.
De toute évidence, elle n’ignorait pas que je l’observais mais, elle restait prostrée dans ses pensées, ne voulant visiblement pas rompre le silence en m’adressant la parole, et pour ce qui me concerne, je n’avais aucunement l’intention de la dérangée.

Elle portait une jupe noire et des bas de couleur chair, ainsi que des chaussures à talons aiguilles, une belle femme habillée chic dans des fringues de marque.

Pendant le repas, elle n’a cessé de regarder nerveusement par la fenêtre, puis à un moment je l’ai entendu dire :
- Excusez-moi ?
- Oui, dis-je aimablement en tournant la tête vers elle.
- Je vous parais distante et méprisante ?
- Oui certes, mais triste surtout, dis-je, mais je respecte ce silence.
- Je vous remercie, mais je vis des instants douloureux, alors pardonnez mon attitude.
- Cela n’est rien, je peux comprendre votre silence, dis-je alors qu’elle me regardait comme un petit animal effrayé.

En me regardant, il est évident qu’elle voulait parler, se libérer, mais elle semblait embarrassée comme si un lourd secret pesait sur elle, elle était maintenant comme un animal blessé aux abois avec la peur dans ses yeux qui se sont soudainement embrumés et un sanglot dans la voix elle a commencé à m’expliquer.
- Surtout ne me jugez pas, écoutez cela me fera peut-être du bien de me confier…
« Il y a deux semaines, je suis partie pour Venise pour retrouver un homme qui devait devenir mon amant, laissant mon mari à ses affaires et prétextant vouloir profiter un peu de la vie en visitant Venise, vous savez j’aime mon mari, mais je me sens délaissée et ses affaires l’occupent tellement qu’il n’a plus de temps pour me faire l’amour.
Alors j’ai fait cette rencontre et je suis partie pour Venise et vibrer dans les bras d’un autre.
Mais cela ne s’est pas passé comme prévu, quand je suis arrivée à Venise, j’ai découvert que l’homme que je devais retrouver avait une autre relation et il m’a jeté comme une trainée, ce fut un choc, alors blessée et désemparée, j’ai trainée deux semaines dans Venise en attendant mon retour, passant mon temps à aller de bar en bar, en passant de bras en bras et multipliant les relations avec des inconnus.

Aujourd’hui, je rentre retrouver mon homme, qui ignore tout, avec le sentiment de l’avoir trahi et d’être souillée, je suis perdue et je ne sais pas comment reprendre le dessus et comment l’aborder, que lui dire, je me méprise comme et je me dégoute pour tout ce que j’ai fait durant ces deux semaines, n’en tirant même pas du plaisir. »

Cette fois, elle craque, bouleversée et elle se met à pleurer.
Nous avions terminé le déjeuner, alors nous nous sommes rendus dans la voiture piano-bar où en buvant un, puis deux cognacs et en admirant les paysages des Dolomites, je l’ai consolé en la rassurant.
- Vous savez, dis-je, cette aventure fait partie de votre vie et surtout de votre jardin secret, rien ne vous oblige à en parler à votre mari, simplement il faut vous regagner votre fierté et reprendre confiance en vous. Faites avec lui comme si vous aviez passé un moment merveilleux et retrouver le comme au moment de votre départ, comme si rien ne s’était passé et oubliez. Je vous assure que toute vérité n’est pas bonne à dire
- Comme je suis bien près de vous, me dit-elle, vous avez les mots pour me rassurer et me réconforter, comme cela doit être bon d’être votre amie, vous êtes si différente…
- Oui, je sais et différente je le suis…

Ses yeux se mettent à briller en laissant apparaitre une interrogation.
- Différente, mais comment ? Demande-t-elle.
- Ça, dis-je, c’est mon jardin secret, mais qui sait si je ne vous y inviterais pas ?
Ses joues rougissent et une agitation nerveuse secoue sa poitrine.
- Nous pourrions passer un moment ensemble dans votre cabine, si vous le désirez, me dit-elle.
- C’est une bonne idée, allons prendre le thé dans ta cabine et continuer cette conversation, dis-je.
Et nous voilà en route pour un endroit plus intime, ma cabine…


A suivre…

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