Une Soirée Réussie : 12 - Collision
XII : Collision.
Résumé de lépisode précédent :
Mon esprit est de plus en plus partagé. Au fur et à mesure que mes rapports avec Patrick sintensifient, mes souvenirs reviennent : je revis mes premières parties à trois aux côtés de ma muse.
Quand le réveil me tire lentement de ma torpeur, ma première pensée est de lui demander daller se faire foutre ! Mais bien sûr, pas de réponse. Puis en ouvrant les yeux, je réalise que je suis chez Patrick. Péniblement, le film se résume : champagne, baise dans larrière-boutique, douche chez lui, baise de nouveau dans le lit
bref, que du routinier !
Le lit est vide, une autre bouteille de champagne vide trône sur la table de nuit. Si je sais pourquoi jai mal au cul, je comprends maintenant pourquoi jai également mal au crâne.
Leau coule juste à côté, et lidée de me laver est tentante. Jy cède volontiers et rejoins mon marteau-pilon préféré. Dhumeur égale, il me sourit et me demande comment jai dormi, comment je me sens
Comme un tunnel. Un train était passé en moi, entrant dun côté pour sortir de lautre. Dis-je en attrapant la brosse à dents.
Tu as eu le temps de lidentifier, le train ? ricane-t-il.
Mouais, une énorme locomotive avec deux énormes roues à larrière, filant bon train en crachant dénormes panaches de vapeur blanche !
Bon, ya plus quà enquêter. Je nous prépare un café. finit-il de dire en enfilant un peignoir. Bonne douche !
Le café est vite bu, son action immédiate me redonne le sourire, ce qui réjouit mon hôte.
Dis-moi
tu lui en veux beaucoup à ce train ? demande-t-il, faussement contrarié.
Ben figure-toi que bizarrement, il me manquerait presque. répondis-je avec un clin dil. Pour aller bosser, le train, cest pas mal !
Cest ainsi que démarre mon mercredi : par une bonne pipe. Tout prête à croire que son sperme vaut de laspirine : à peine consommé, mon mal de tête disparaît.
Je pars bien au boulot, même si en route, la fatigue, mais surtout une foule de questions me submergent. Jessaie de refouler ce lourd passif, de constater que certaines plaies restent à jamais béantes.
Est-ce raisonnable de baiser comme un malade ? Une majeure partie de mon cerveau me hurle que je suis malade, de toute évidence. Que faire ? Serait-ce mieux de sombrer dans lalcool ? La drogue ? Et les antidépresseurs, cest mieux peut-être ? Il est clair que depuis un an, je surfe dangereusement sur la vague de la dépression, vivant par opportunité plus que par projection. Mon avenir, il est mort
il y a un an. Un an déjà.
Je débraye à midi, prenant laprès-midi sur mes congés. Crevé ? Même pas. Souffrant ? Physiquement, absolument pas. Ce nest que moral, du mal-être. Appuyé contre le capot de ma voiture, je grille une clope, incapable davancer. Incapable de dire si jai faim, soif, ou encore envie de pisser, comme si mon corps et mon mental était dis connecté.
Je me rassemble pour établir un programme simple : maison, bain, un repas, et moccuper de moi, repos complet !
Ce soir, pas de messe ! me dis-je à moi-même. Trop, cest trop.
La voiture garée en bas de chez moi, je vide la boîte aux lettres, grimpe dans lascenseur, presque content dêtre à la maison. Le courrier ne mapporte rien, mais ne me prend rien non plus. Un coup dil sur le téléphone mindique quil y a deux messages.
Le premier est de Patrick. Quand je pars, il samuse souvent à mappeler pour me demander quand est-ce que lon pourrait se voir. Le deuxième est de Franck, disant que si je suis dans le coin en début de soirée, il aurait bien aimé boire un coup avec moi si jétais disponible.
Boire un coup, entre nous, serait plutôt tirer un coup. Ce qui ne serait pas pour me déplaire. Mais pas ce soir, Patrick mest passé trois fois dessus et surtout dedans . Je ne réponds pas à lappel, et file dans un bain me détendre.
Sorti de leau, je mapplique une épaisse couche de vaseline entre les fesses, veillant bien à menduire lanus pour retaper mon hall de gare, puis profite davoir un peu dappétit pour manger.
Nu en travers du lit, une sensation de légèreté me donne limpression de menvoler. Avec une incroyable célérité, un flot continu de scènes défile, dans lesquelles présent, futur et passé se télescopent avec une limpidité cristalline. Danièle, Hervé, Stéphane et dautres dont le prénom mest totalement inconnu prennent leur rôle très à cur dans une sorte de péplum aussi surréaliste quinvraisemblable.
Il me faut quelques trains de sonnerie pour réaliser quil sagit en fait du téléphone. Parti la conquête de lunivers, mon esprit na aucune envie dextirper ma carcasse de la douce torpeur du sommeil. Le répondeur na-t-il dailleurs pas été inventé pour cela ?
19 h 30. Je recompte, mais mon petit somme a bien duré 5 heures. Je métire, bois un verre deau, et cest en pissant que je me rappelle du téléphone. Jallume une cigarette, et appuie machinalement sur le bouton clignotant « 1 nouveau message » :
Salut, cest Frank. Écoute, jai horreur de parler à des machines. Je passe par chez toi ce soir, je tenterai ma chance. Allez, jespère que tu vas bien. Bises !
Bon, et bien on verra quand il sera là. me dis-je à moi-même.
La musique adoucit les murs, dit-on. Jenclenche la chaîne hi-fi sur une radio locale. Le son rompt immédiatement le pesant silence, jaurais dû y penser plus tôt. Jenfile un jogging et sors prendre lair sur mon balcon, encore suffisamment impacté par mon drôle de rêve. Il est déjà difficile pour moi de savoir où jen suis avec le concret, il ne manque plus que le virtuel sen mêle !
La deuxième clope est bien meilleure, je lapprécie autant que la petite brise qui caresse mon torse nu. À linstant où je me demande combien jen fume retentit le carillon.
Salut Franck. Entre !
Je ne te dérange pas, au moins ? sinquiète-t-il en claquant une bise.
Je me réveille à peine ! Alors je ne sais pas encore si tu me déranges. dis-je en souriant.
Dure journée ?
Non, mais javais besoin de me reposer un peu. Ça fait du bien, de temps en temps. Que veux-tu boire ?
Un petit whisky me tenterait bien.
Glace ?
Sec, merci.
Je sors deux verres, att la bouteille et viens masseoir à côté de lui. En remplissant nos verres, je lui demande sil se sent depuis notre partie fine, sil sest remis de mon appétit sexuel, bien que je connaisse la réponse : cétait dimanche dernier, et il est déjà là.
Au deuxième verre, je commande des pizzas. Presque réticent à lidée davoir de la visite, japprécie maintenant sa chaleureuse présence. En plus dêtre beau gosse, il me fait rire, me transmet sa permanente bonne humeur et sa joie de vivre. Cest exactement le médicament dont jai besoin, et lenvie dentamer une thérapie devient
très présente.
Les pizzas empêchent le whisky de prendre le dessus, ce qui est très bien. En plaisantant, jargumente sur les vertus de lalcool, notamment sur le fait quil désinhibe assez efficacement. Il me trouve bien assez libéré pour avoir recours à la boisson, tout en me confiant avoir ressenti un fort paradoxe en moi. Pour le moins sensible, il me fait parler, et javoue apprécier de pouvoir me confier à lui. Patrick est un être formidable, bon, délicat, prévenant, généreux. Cest un allié, ami et amant qui me sert de béquille, en aucun cas une prothèse au long cours.
Tu as bien fait de passer. lui confis-je. Ce matin, jétais au 36ème sous-sol. Un café te ferait envie ?
Volontiers. Tant pis si je ne dors pas !
Tu nes pas venu pour dormir ? le taquinais-je en faisant un clin dil.
Sincèrement ? rétorque-t-il. Jai eu envie de te voir dans un tout autre contexte. La personne que tu es ma beaucoup plu.
Merci. Cest réciproque, je comptais également tappeler, mais tu as été plus rapide que moi. Sucre ?
Non merci.
Nous le prenons sur le balcon, jen profite pour en griller une petite, ça va avec, les connaisseurs se reconnaîtront.
Depuis un an, je ne parle presque plus avec les gens, ou alors de choses superficielles. Je compense en ouvrant la bouche ou en baissant mon pantalon, préférant baiser que réfléchir, sucer que parler. La fuite en avant. Cette idée me fait froid dans le dos.
Avec Pat, nous baisons beaucoup, nous sommes très complémentaires question cul. Mais sortit de là, il ne se passe pas grand-chose. Franck est chez moi depuis deux heures, et nous conversons toujours avec un plaisir évident. Chez Patrick, je laurais déjà sucé avant de manger et il maurait au moins déjà pris une fois ! Ce constat me met en peine. Je méclipse quelques instants aux toilettes pour satisfaire un besoin des plus naturel, et en profite pour retirer la vaseline excédentaire. Mon sphincter est souple, la peau sest bien reposée
Bon, je ne vais pas tarder à reprendre la route. dit-il en lâchant un long soupir lorsque je reviens sur la terrasse.
Je ne crois pas que ce soit possible, Franck. répondis-je dun air grave.
Ah bon. Et... pour quelle raison ? demande-t-il, lair surpris.
Parce que depuis que tu es arrivé, je nai plus cette sensation doppression qui m en permanence, cette chape de plomb qui mécrase. Je suis bien, je te sens à laise, cest pourquoi jaimerais que tu restes avec moi pour la nuit, sil te plaît.
Tu te doutes que nous allons dér ? argumente-t-il. Tu es sûr de toi ?
Je lespère bien, que ça va dér. Ça fait partie de la magie de linstant, cest pour moi une suite aussi logique quattendue.
Et Patrick ? réagit-il encore.
Je nai aucun contrat dexclusivité avec Patrick, ni légal, ni même moral. Nous ne sommes pas en couple, et je ne lui appartiens pas. Je ne lui cacherai pas non-plus.
Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour que nous nous dirigions vers la chambre. Sans un mot, sans aucune ambiguïté, nos deux corps déjà nus, pressés lun contre lautre, semblent se redécouvrir. Pas de précipitation, pas de challenge, aucune performance nest exigée. Juste se sentir bien.
Il me décolle soudain du sol, ses mains sous mes fesses. Je maccroche à lui comme un petit singe en serrant mes jambes dans son dos, mais déjà il me dépose sur le lit. En un rien de temps, nous nous retrouvons tête-bêche. Jenfonce mon nez et ma bouche dans ses parties, humant son odeur terriblement enivrante, aspirant la peau à la fois douce et fripée ; sa verge chauffe ma joue, je résiste encore quelques secondes, puis lavale entre mes lèvres pour joindre le goût à ses effluves déjà très présentent.
Je nai pas limpression de déjà le connaître, mais bel est bien de le découvrir, comme si nous venions de nous rencontrer. En tout cas, cest ainsi quil me plaît de le concevoir. Mon désir, ma soif et ma faim de lui grandissent de seconde en seconde, à chaque bouchée.
En quelques minutes, je ne peux plus attendre et viens me lové contre lui, blottit dans ses bras, le guidant vers mon ventre en limplorant de me prendre. Les mots quil susurre à mon oreille dilatent autant mon cerveau que mon sphincter. Sans peine, le gros nud senfonce en moi dans une douce caresse. Il semble vouloir me traiter avec délicatesse, mais je linvite à venir plus profond en lui disant des choses que je naurais jamais pensé dire à un amant, aussi doué soit-il. Sa queue est une seconde colonne vertébrale. Jai le sentiment dêtre fragile, quil suffirait quil sorte de moi pour que je meffondre, à limage dun château de carte.
Le plaisir ne monte pas en moi, il est de partout, se saisissant autant de mon esprit que de mes sens. Je ressens son nud se dilater en moi à linstant où mon doigt le pénètre. Il est immense en moi. Malgré dintenses efforts pour repousser cette idée, je ne peux que comparer mon ressenti avec Patrick. Pourtant sensible, prévenant et attentionné, Pat se repose beaucoup sur mes capacités dabsorption, autant que sur lindéniable grosseur de sa verge pour rendre nos rapports explosifs. Avec Franck, même si son sexe est déjà une bête de concours, tout semble se jouer sur le cérébral.
Je voudrais pouvoir arrêter le temps, tellement cest bon de tavoir en moi. ânonnais-je.
On est si bien. Jaime faire lamour avec toi. Jaime comme tu te contractes quand je touche le fond de ton ventre. Viens avec moi.
Sa phrase terminée, il me recouvre de son corps. Je suis à peine à plat ventre quil saisit mes poignets pour écarter largement mes bras. À laide de ses pieds, il en fait de même avec mes jambes. Sa queue va et vient sans que son ventre ne se décolle du bas de mon dos. Son gland pousse en moi comme sil allait sortir par mon nombril, transformant le grain de ma peau en me faisant continuellement frissonner. Sa joue contre la mienne, je lui dis quil me rend dingue, que je lui appartiens.
Il me possède ainsi un temps infini, ressortant presque de moi pour mentendre lui demander de revenir. Plus il me prend, plus il fait partie de moi ; nous sommes rivés, soudés lun à lautre. Un court instant, je pense à Danièle. Ou plutôt, je me sens Danièle, ressentant exactement ce quelle ressentait. Je ne suis plus ni homme, ni femme. Franck nest pas plus dans mes reins que dans mon vagin, il fait corps avec moi, en moi, je suis parti.
La tête en ébullition, les reins en feu, son sexe vibre dans tout mon ventre en moffrant sa chaude semence. Sa jouissance se cumule à la mienne. Accroché à lui, mes ongles se plantent dans sa chair, comme si cétait ma façon de lui rendre ce quil me donne, de le pénétrer.
Pendant peut-être 10 minutes, aucun mot ne vient rompre le charme. Comme notre orgasme est arrivé de façon exponentielle, il en est de même pour que les dernières ondes de plaisir sestompent.
Nous sortons boire un verre sur la terrasse, parlant à voix basse, accoudés à la rambarde. Jallume une cigarette, buvant ses paroles autant que mes yeux le dévorent. Le courant dair frais glace le sperme qui sécoule sur mes cuisses. Serrer les fesses me donne limpression de le sentir encore en moi alors quil est juste à mes côtés. Jai besoin de son contact, de le toucher ou bien quil me touche, peu mimporte. Je le sens si parfait que je pourrais aisément jouer les Hannibal Lecter. Le dévorer, le déguster. Cest exactement ça.
Lheure quil peut être ne me préoccupe absolument pas. En toute quiétude, jaimerais pouvoir rester là, avec lui à mes côtés. Je nai plus lesprit torturé, comme si en me remplissant de lui, il me vidait de mes angoisses, de mon malaise. Je ne ressens que des choses positives à son contact.
Ma clope terminée, je prends une douche, me brosse les dents et reviens dehors avec la bouteille. Il est assis et regarde les étoiles. Nous buvons encore un verre en chuchotant, puis il séclipse à son tour pour se laver.
Incapables de calmer nos sens, nos corps se frôlent sans cesse, sattirent comme aimantés, comme si nous avions trop de temps à rattr. Son sexe retrouve rapidement sa vigueur et son arrogance, infatigable comme on peut lêtre à 35 ans.
Lorsquil jouit une deuxième fois dans mon ventre ce soir, je suis délivré de quelque chose. Couché sur le côté, Franck encore en moi, je repense à la dernière nuit que jai passée avec Danièle. À peine ce souvenir surgit-il que la main de Franck vient se poser sur mon estomac, me serrant contre lui, comme sil ressentait inconsciemment mon besoin de protection. Je serre sa main fort dans la mienne, apaisé, pendant que Danièle se retire lentement de mon esprit et que les brumes du sommeil memportent.
ooOOOoo
Une fois tous remis de nos batifolages, Danièle a préféré rentrer pour dormir seule, nous laissant « terminer tranquilles ». Il est vrai quelle vient de passer une semaine en stage, le trajet en train, une nuit à faire lamour, la journée à la montagne et
un trio assez intense pour terminer la soirée. Même à 24 ans, nous ne sommes pas des machines, et un peu de repos ne lui nuira pas.
Cette dernière partie, Hervé mentraîne sous la douche. Nus mais propre, nous grillons une cigarette, parlant principalement de ce que nous venons de vivre, et inexorablement du fabuleux corps de Dan.
Où as-tu trouvé une bombe pareille ?
Je lui répète que cela tient souvent à très peu, et quêtre seulement au bon endroit au bon moment suffit.
Mais si baiser est bon, manger nest pas non plus dépourvu dintérêt, nous sommes affamés. Un bout de saucisson, trois feuilles de salade, un petit verre de Gigondas, et nous voilà rapidement attablés à refaire le monde en reprenant des forces.
Je lui propose lhospitalité pour la nuit, quil accepte volontiers, me rappelant la façon triomphante quil a de se réveiller. Je le taquine en lui disant quil ma déjà tout donné, et quà son âge
Mais il me rétorque quil lui est aussi aisé de garder le bras tendu que moi la bouche ouverte, et quil compte bien encore goûter un de mes deux orifices avant de sendormir.
Dans le silence de la nuit, lentement, Hervé senfonce entre mes fesses, menvoyant son bout dilaté exactement là où je lattends, comme sil me ressentait. 20, ou peut-être 25 minutes plus tard, après mavoir fait flirter quelques fois avec lorgasme, son pieu bandé à mort pulse ses larmes blanches avec une étonnante efficacité, me faisant même me demander où cet homme stocke toute cette semence. Ses couilles blotties contre mes fesses, sa verge tout au fond de moi, sans un mot, juste bercé de bien-être, je mendors apaisé.
Son réveil fut triomphant et réclama mes services. Sur le chemin du travail, je le déposais près de chez lui. Mais malgré tout, un certain trouble magaçait, une sorte de gêne permanente, une boule dangoisse : javais mêlé ma copine à ma bisexualité, je men sentais fautif, coupable de quelque chose. Danièle avait beaucoup insisté, curieuse
Il me tardait de connaître sa réaction une fois le calme revenu. Mais je me sentais sale, comme si je lavais trompé
19 h 00. Elle ma demandé de venir la retrouver chez elle après mon travail. Douché, tout frais, je trépigne dans lascenseur. Les portes souvrent enfin, et Dan mattend dans lembrasure de sa porte, un grand sourire aux lèvres. Un long baiser daccueil me rassure un peu, puis elle minvite à rentrer.
En me servant un verre, elle me demande comment sest terminée notre soirée avec Hervé. Je lui explique notre frugal repas, mais ce nest pas ce qui lintéresse. Je lui explique que, trop crevé pour rentrer, il a dormi chez moi.
Et naturellement, tu es encore passé à la casserole ? Il est du genre costaud, ton copain. Javoue que ça na pas été désagréable du tout. Sa grosse quéquette entre mes fesses ma vraiment fait décoller ! sexclame-t-elle.
Une pincée de jalousie demeure dans sa voix, cest manifeste. Ensuite, elle me confie quelle nen pouvait plus, trop fatiguée par cette semaine de stage à lextérieur. Puis en me fixant, elle me demande abruptement lequel des deux sexes je préfère, sans détour.
Je suis bien dans lincapacité de lui répondre, mais tente de lui donner quelques éléments : jaime les femmes dans leur globalité et sans aucune limitation ; je peux les embrasser à pleine bouche, les prendre et de partout et par tous les orifices, aimant autant leur sexe que leur poitrine ou leur bouche. Une femme est un festin complet auquel jaime faire honneur.
Avec les hommes, seul leur sexe mintéresse, et ce quil mapporte comme plaisir en tant que passif, uniquement passif. Je suce leur queue, bois leur semence, leur offre mes fesses volontiers, mais ne pourrai jamais les embrasser ni les étreindre. Mais que menfermer dans une seule sexualité ne mest pas envisageable ; vivre avec un mec, impossible, mais dire quà partir de maintenant, je nen sucerai plus la queue dun serait également mentir. Un homme nest pour moi quun dessert, un petit plus, un trou normand, mais en aucun cas il ne pourra se substi à un vrai repas.
Sans un commentaire, elle se rapproche de moi et me roule une pelle danthologie en posant sa main sur mon intimité pour me masser le sexe au travers de mon pantalon. Aussitôt ma main saisit un de ses si beaux seins. Ma paume sent son mamelon déjà dur, elle est déjà prête.
Tu mas beaucoup impressionné hier soir. me confie-elle en quittant mes lèvres. Tu étais tellement à ton aise avec son sexe, pour le sucer ou te laisser prendre, quà un moment jai pensé que tu avais plus de désir pour lui que pour moi. Je te parais sûrement maladroite, mais je tenais à ce que lon en parle entre quatre yeux. Tu es
si différent des autres hommes, tellement sensible
Je crois que je suis en train
Mes lèvres viennent volontairement lui couper la parole, incapable de vouloir entendre le reste de ses mots. Dilemme, le cul toujours entre deux chaises, deux hémisphères : un féminin, un masculin ! Mais pourquoi la vie ma fait un tel cadeau empoisonné ? Je réalise à cet instant être prisonnier, enfermé dans une cage dont je nai pas la clef. Ce sont les êtres que je rencontre au gré de mes pérégrinations qui finalement me divertissent, me sortent de ma prison le temps de quelques rapports, quelques orgasmes, me laissant entrevoir lillusoire lumière le temps dune
éjaculation, que ce soit la mienne dans le corps dune femme, ou celle dun de mes amants en moi.
Cette créature de rêve au corps de déesse, à lintelligence cristalline, à la peau satinée, véritable reine de Saba, vient en quelques secondes de mouvrir irréversiblement lesprit. Ses seins de part et dautre de mon visage, enivré de ses odeurs corporelles si fines, je la serre dans mes bras avec force. Tels des wagonnets dune mine, mes pensées parcourent tous les méandres de mon cerveau. Dun coup et dun seul, les vannes contenant le lac de mes larmes souvrent, incapable de retenir plus longtemps lénorme pression qui moppresse finalement
depuis toujours. Je me sens sale, ridicule et indésirable, submergé par le spectre de toutes mes conquêtes, hanté de démons. Pire que tout, je viens de perdre
Danièle, et cette idée mest insupportable.
Pleure, vas-y, pleure
chuchote-t-elle en métreignant. Je comprends ce que tu ressens. Ça ne va rien changer, je vais taider à retrouver ta place. Mais là, ce soir
pleure, vide-toi.
Ses lèvres se posent sur ma tête et y déposent daffectueux baisers, me ceinturant fermement dans ses bras. Je ne sais combien de temps je reste ainsi. Un certain temps, ça, cest sûr. Puis lentement, je me redresse et ose enfin affronter son regard, ma main se pose alors délicatement sur sa joue :
Doù viens-tu, Dan ? De quelle planète ? Comment vois-tu tout aussi clairement ?
Je ne sais pas quoi te répondre, mais une chose est certaine : tu es quelquun dexceptionnel. Reste ainsi, tendre et passionné. Je me sens si bien avec toi, si femme
Mon seul désir est que tu sois libre, mais que tu comprennes ce qui anime tes désirs, tes sentiments.
Sur le cul, tant physiquement que moralement, je reste interdit devant sa grande sagesse. Sans un bruit, elle se lève et disparaît, me laissant seul avec moi-même. Digérer, jen ai des moulons à digérer. Néanmoins, je réalise la puissance de ses mots, et son impensable soutien : quel bout de femme, quelle arme !
Les yeux clos, je tente de revenir à la surface, quand soudain la présence de Dan se fait sentir, venant me chevaucher sur le canapé. Lorsque jouvre les yeux et me redresse, elle est nue, son pubis contre le mien. Sa bouche vient chercher la mienne. Ouvrant mes lèvres pour répondre à son baiser, cette joueuse partage la gorgée de Whisky quelle contient en enroulant sa langue à la mienne avec fougue, frottant contre moi sans équivoque son sexe et son opulente poitrine. Dans ma tête, tout se bouscule, mais il me faut traiter les priorités, les urgences, et là
Ses lèvres glissent et me dévorent les joues, le cou tandis que mes doigts investissent son entrejambe trempé. Ma reine néanmoins glisse au sol et déboucle prestement mon pantalon pour en libérer mon sexe à demi bandé. De ses mains sur mes hanches, elle marrache mes vêtements et déjà sa bouche mengloutit, maspirant avec force. Danièle fond sur ma verge avec la célérité dun aigle, la parcourant de la base du gland jusquà sa naissance. Mon souffle se raccourcit, et je ne fais rien pour lutter contre cet orgasme qui me submerge violemment.
À limage de mes larmes quelques minutes plus tôt, cest au tour de mon sexe dexpulser son trop-plein de pression en de violentes ondes, de véritables secousses telluriques. Elle sapplique avec une précision chirurgicale pour que chaque jet lui parvienne alors que sa bouche revient à la naissance de mon gland, ses lèvres ceinturant alors fermement la couronne pour aspirer mon nud, décuplant ainsi mon plaisir. Aspiré, vidé de toutes substances séminales et cérébrales, Dan ma véritablement terrassé, et le peu de vigilance quil me reste se retire sur la pointe des pieds ; sans pouvoir lutter, je mendors.
Enroulée dans une couverture, la tête sur ma cuisse, cest ainsi que je la découvre en me réveillant à la lueur du jour naissant. Mon cur semplit dune joie incommensurable à la voir si belle, si pure et si
attachée à moi. Je revis les moments intenses dhier soir, entends ses si sages paroles, et ne peux quêtre épris dune si belle personne. Danièle est la clef de voûte réunissant les deux parties de mon moi profond, si opposées et pourtant si présentes, mes deux sexualités.
Ma main écarte délicatement les pans de la couverture pour admirer son corps. Le galbe parfait de ses hanches, son ventre plat plongeant vers sa si soignée toison damour, ses jambes longues et finement dessinées se terminant par une croupe divine
Comment ne pas être sous le charme !
À quelques centimètres de mes yeux sétale la vallée des merveilles, où tant de choses sont à admirer, et tant de subtiles senteurs sen dégagent. Ses lèvres délicatement ourlées, tenues fermées par sa posture, sont teintées dune incroyable quantité de couleurs, du rose tendre au brun, allant jusquà siriser vers son ouverture.
Le cône que forme son anus se plisse à mesure quil se resserre pour former sa si souple rondelle étoilée. Emerveillé, jadmire ce soleil, cette porte à doubles battants. Un court instant, limage du pieu dHervé se superpose à cette si douce vision, et il mest difficile dimaginer cet anus distendu pour ly faire passer quelque chose daussi gros
sans traumatisme.
Ma langue sapproche de son doux sexe et effleure ses douces lèvres, timidement, juste en écrêtant ses plis les plus proéminents. Mon haleine me renvoie son odeur intime ; un deuxième passage plus en rase-mottes permet à ma langue de simprégner de son goût merveilleux. Jembrasse alors amoureusement ma belle sur les lèvres, parcourant calmement de la langue lintérieur de son intimité jusquà son petit clitoris.
Un léger tressaillement se fait sentir, un être séveille. Déjà sa liqueur perle aux portes de son antre, aussitôt lapée par de nouvelles investigations ; de sa grotte damour à son clitoris gonflé, ma langue la dévore, mes lèvres laspirent, lui arrachant des petits cris, parfois de longs feulements quelle tente d en léchant mon gland gorgé. Son étoile mérite tout autant mon affection, et je memploie à le réveiller également.
Il se dilate et palpite sous la pression, ouvre ses volets après sa courte nuit de repos. Son goût âcre et ses arômes musqués diffèrent complètement de son voisin, mais sa complexité musculaire, ainsi que sa tonicité lors de mes intrusions linguales ne me laissent pas indifférent, notamment en sentant la bouche de sa propriétaire emprisonner ma verge activement.
Son petit trou est sucé, léché, mouillé, et dilaté lorsquelle me demande de « lenculer sans attendre », menaçant de me la mordre si je naccède pas immédiatement à sa requête.
À genoux sur le sol, allongée sur lassise du canapé, les fesses bien écartées, je viens la couvrir de mon corps. Sa croupe monte vers moi, maidant ainsi à la pénétrer toujours plus profond, encouragé par ses appels à la débauche, criant quelle me désire de partout en elle.
Sa tête tournée vers moi cherche ma bouche, me mord violemment les lèvres lorsquelle les trouve, rit en même temps quelle pleure, puis soudain, ses mains attnt mes hanches et mimmobilisent fermement en elle. Secouée de puissants spasmes, broyant ma hampe, elle hurle puissamment sa jouissance alors quune série de véritables geysers inonde mes jambes et mes testicules. Puis
Knock Out.
Le souffle coupé, Dan gît quasi inconsciente, incapable du moindre mouvement. Immobile au fond de ses reins, à son écoute, je comprends la violence de son orgasme ravageur, déposant sur sa joue mille baisers, lui chuchotant que je suis très fier de ce quelle est, que je suis raide dingue delle. Les yeux clos, hors dhaleine, son cur emballé résonnant contre ma poitrine, dune voix saccadée et à peine audible, elle me murmure quelle madore avant de sombrer dans un sommeil réparateur, recouverte de mon corps, devenu paire dailes protégeant mon ange :
Dors, mon amour, dors. Je taime.
Alors, protecteur de sa sérénité, je quitte son corps, la recouvre avec la couverture. Je passe de longues minutes à ladmirer dormir avant de partir travailler, le cur léger, impatient de la retrouver le soir même. Mais la vie nest jamais comme on laimerait.
ooOOOoo
Le soleil est déjà bien haut dans le ciel. Je sors du sommeil avec une facilité plutôt inhabituelle, le cur léger. Comme si mon corps sétait substitué à toute gravité.
En paix avec moi-même, je regarde dormir paisiblement celui qui ma donné tant de plaisir. Le simple drap qui le recouvre met le bas de son corps en valeur, dessinant les contours de son sexe. Cest un appel à la débauche
auquel il mest difficile de résister.
Néanmoins, je parviens à méclipser de la pièce pour le laisser dormir encore un peu. Il me trouve rêvassant devant un café. Grand comme jamais dans la lumière du matin, il sétire en déployant ses bras noueux, exposant sa nudité dans une totale impudeur qui me sied complètement. Il trouve mon breuvage si approprié à ses besoins quil men demande un le temps quil prenne une douche.
À son retour, nous prenons un petit-déjeuner dans le calme, accompagné dun fond musical très soft. Je le remercie encore pour sa présence à mes côtés, lui demande sil est libre encore un peu de temps. Commercial, il me dit quil sarrangeait un peu comme il voulait, et que tant que les résultats étaient positifs, on ne lembêtait pas.
Ça ne te dérange vraiment pas de rester encore un peu ? ajoutais-je. Jai besoin de te sentir à mes côtés, ça me fait du bien.
Au contraire, je me sens à laise chez toi. Et puis tu mas fait passer une nuit superbe. Tu es quelquun de très étonnant. On y gagne beaucoup à te connaître. dit-il avec un sourire complice.
Je ne suis pas certain que lon y gagne à me connaître. Des fois, je ne sais plus du tout où jen suis. Et encore moins dans les bras dun homme de ta trempe.
Jai bien vu que tu navais pas le moral quand je suis arrivé hier soir.
Cest le moins que lon puisse dire. répondis-je, le nez dans ma tasse. Écoute, je ne sais pas ce que tu fais, ni comment tu le fais, mais dès les premières minutes à tes côtés, jai eu limpression de redescendre sur terre. Jai limpression davoir retrouvé la petite flamme, une petite étincelle de vie.
Oh ! Une déclaration ? lance lhomme en redressant son puissant buste et en soulevant les sourcils plusieurs fois.
Je nen sais rien, peut-être. continuais-je. Mais jai le sentiment que tu es arrivé juste au bon moment. Tu mas simplement libéré, réveillé, extirpé de mon cauchemar. Comment, ça, je nen sais rien. Ce que je perçus hier soir, que ce soit en discutant ou même quand tu étais tout au fond de mon ventre, cest que jétais plus que jamais vivant. Une prise de conscience me fait dire quun nouveau départ métait offert.
Tu portes quelque chose de lourd, toi. Jaimerais pouvoir taider, mais pour cela, il faut que tu te confies. En as-tu envie ?
À ce stade, un deuxième café simpose, et je laccompagne dune cigarette. Il me laisse parler, maide à vider mon sac. Je lui détaille ma rencontre avec Danièle, ce que nous avons vécu, ce quelle a réussi à me faire reconnaître en décelant limmense ambiguïté de ma sexualité. Je vante sa grande compréhension, la totale acceptation de mon vécu, ce que nous avons partagé ensemble, et mon amour grandissant pour cette femme extraordinaire.
Alors pourquoi ne vous êtes-vous pas mis ensemble ? demande-t-il.
Le soir où nous avons couché tous les trois avec le fameux Hervé, Dan sest bien rendu compte de la personne que jétais. À lissue de notre partie fine, elle a préféré rentrer chez elle.
Tu ne las pas retenu ? sinquiète-t-il ?
Si, mais je crois quelle voulait faire le point, et me tester en même temps.
Comment ça, te tester ?
Hervé est resté là pour la nuit. Et...
Et tu tes encore offert à lui. Cest ça ?
Je ne peux quacquiescer. Les larmes coulent sur mes joues. Des larmes si longtemps contenues, restées en travers de ma gorge trop longtemps. Il est temps de les laisser sortir.
Vient enfin le moment de lui expliquer que le lendemain, après une bonne explication, et bien que déçue de ma légèreté, Danièle moffrait son corps en même temps que son cur, que nous avions passé une nuit exceptionnelle. Puis quau matin, jétais parti bosser, heureux comme jamais, déjà pressé de la retrouver le soir même, et bien décidé à ne plus me comporter ainsi.
Et tu nas pas pu te retenir ? Tu as revu Hervé en solo ?
Non, pas du tout. dis-je, cest pire que ça. Elle est partie
on me la volé.
Sanglotant, jexplique que nest pas ma bisexualité qui me fit perdre lamour de ma vie. Pas plus quune autre femme. Ce matin-là, Dan, après sêtre préparé avec soin, pris la route pour se rendre à un rendez-vous professionnel. Lhomme quelle devait rencontrer nest pas celui qui me la ravi. Celui qui ma à tout jamais privé delle avait 25 ans. La cocaïne et lalcool qui circulaient dans ses veines lui ont donné assez de puissance et dinconscience pour enfermer Danièle dans un cercueil de tôle. En la privant de vie, cet homme a également pulvérisé ma raison dêtre.
Je lai attendu toute la soirée devant sa porte. continuais-je. Au petit matin, jy suis retourné, espérant trouver sa voiture sur le parking. Pensant quelle voulait se venger en découchant, jallais bosser, presque en colère. Ce nest que le lendemain, deux jours après son décès, que jai trouvé son frère dans son appartement, et quil ma annoncé
Franck, à genoux à côté de moi, me serre contre lui en tenant ma tête dans le creux de son épaule, me chuchotant quil est désolé. Pendant un long moment, je ne peux marrêter de pleurer. Depuis un an, je nai pu en parler à personne, me laissant sombrer dans la spirale destructive de la déprime, faisant le choix douvrir ma bouche et mes fesses à nimporte quelle queue digne de ce nom, plutôt que mon cur.
Certains sombrent dans lalcool, dautres vont se droguer, moi, je suis parti en live et baise comme un con, persuadé de navoir plus rien à donner, alors prenant tout ce que les hommes ont à moffrir.
Il me garde serré contre lui, me réconforte, étonnamment patient, attendant que passe lorage nécessaire. Malgré cet accouchement dans les larmes, étrangement, je ne replonge pas dans la tristesse. Bêtement, je me raccroche à lidée que de là où elle est, ma beauté vient de dénouer les liens qui mentravaient, quelle me faisait comprendre que je devais passer à autre chose que de continuer à me perdre et mautodétruire.
Cet homme est dune délicatesse difficile à imaginer lorsque lon voit sa carrure. Il reflète lassurance et la puissance ; on limaginerait plutôt macho, directif, autoritaire, mais il nen est rien. Il me tient encore un long moment contre lui, dissipant mon chagrin, me transférant son énergie.
Enfin libéré, calmé, je le remercie pour son soutien. Jallume une autre clope tout en buvant ses paroles réconfortantes. Puis il se livre également à moi. Sa bisexualité est aussi à lorigine de beaucoup de dilemmes. Lui non plus ne sest jamais senti autant proche de quelquun quaujourdhui. Il pensait venir chez Patrick pour un simple plan cul, ne simaginant pas un instant vivre un tel moment. En général, ce genre de rendez-vous, cest 2 ou 3 heures de baise plus ou moins hard autour dune ou deux nymphomanes, et basta. Pas démotions, aucun sentiment, du plaisir brut et très individuel. Or, il mavait trouvé si cool et naturel, quil a rapidement et secrètement désiré me retrouver dans un autre contexte.
Je me sens vraiment très bien avec toi. Mavoue-t-il. Tu me plais beaucoup, tu me donnes très envie. Et cette nuit, de nêtre rien que nous deux, cétait
Ton contact, te toucher
Jai du mal à men retenir.
Avec toute limpulsivité qui me caractérise, je décide de laisser libre cours à mes sentiments. Au pire, quest-ce que je risque ? Un « non ». Mais on ma souvent répété que le « non », nous lavons déjà tous, nous ne risquons quun « oui ».
Dautorité, je lenjambe et massieds sur ses genoux, saisie sa tête entre mes mains, et nécoutant que mon désir, pose mes lèvres sur les siennes. Je nai jamais embrassé un homme, et cette idée ma toujours écurée. Mais je dois me rendre à lévidence : tout chez lui est parfait que je ressens le besoin irrépressible de lembrasser. Pour la première fois chez un mec, je ressens le besoin de lui rouler une pelle.
Loin de me repousser, il menlace, nos lèvres sentrouvrent et nos langues se rencontrent pour une longue découverte. Nous nous embrassons longuement, sans aucune retenue, soudainement libérés de nos idées, de nos clivages stupides, ne désirant que lunion totale de nos deux corps.
À califourchon sur cet homme exceptionnel, mon sexe contre son ventre, je vibre, me trémousse, piaffe même dimpatience de laimer, à un tel point quil me semblerait ne pas savoir par où commencer. Sa verge en se redressant vient se placer entre mes fesses écartées par la posture et pourtant, la boule au creux de mon ventre nest pas que de lexcitation : cest un sentiment amoureux.
Mon amant se redresse comme si je ne pesais rien. Sans chercher à comprendre, je maccroche à lui, vole dans les airs et me retrouve étendu sur le lit. Sa bouche quitte la mienne pour parcourir mon corps dune multitude de baisers sur mon torse, descendant toujours plus bas. Mes doigts dans ses cheveux, les yeux fermés, je le savoure, sous lemprise dune douce ivresse amoureuse.
La tête entre mes jambes, ses mains sur mes flancs, je sens ma queue immense et gonflée glisser dans sa bouche chaude. Il me suce avec gourmandise, ne sarrête que pour enrouler sa langue autour de mon gland et déjà replonge mon membre au maximum. Mes couilles sont aspirées, léchées, mordillées pendant quil branle lentement ma turgescence.
Franck me recouvre de son corps le mien presque inerte. Mes lèvres souvrent au contact des siennes pour un doux baiser au travers duquel nous partageons ma semence dans un torride duel de langues. Jamais je naurais imaginé trouver cela si sensuel
entre deux hommes.
Rapidement, le gros nud sécrase contre mon anus qui souvre sur son passage. Inconsciemment, je lui lacère le dos alors que par petites poussées, il me pénètre. Comme un piège à loup, mon sphincter se referme autour de son gland. Il peut y rester à jamais, jouir de moi et en moi autant quil le désire, pour des siècles et des siècles.
Que tu es gros
grand
si fort. Fais-moi lamour. Ouiiiiii
enfonce-toi en moi ! Narrête jamais de jouir
de me faire jouir. Tu es si beau ! Si doux ! Que marrive-t-il ? Hein ?
On sen moque. chuchote mon homme en me prenant. Je vais taimer autant que tu maimes, autant que tu le désires. Ne faisons quun.
Je nai jamais désiré un sexe autant que le sien, même dans mes délires les plus destructeurs, même pas celui de Patrick. Mes fesses montent vers son bassin, nos bouches soudées pour un baiser des plus langoureux. Nous sommes soudés lun à lautre, plus rien dautre na dimportance.
Jusque lui, je nai vénéré que le sexe fort des mâles auxquels je me « prêtais ». Je revenais vers eux pour ce quils représentaient, soit un sexe puissant, le plus gros et grand possible. Alors quà cet instant, ce nest plus lhomme en tant que simple porteur de sexe que jinvite en moi, mais lamant dans toute sa globalité dans une parfaite et totale symbiose.
Tel un forgeron dart, Franck forge mon ventre chauffé à blanc. Et à limage du métal tendre se déformant sur lenclume, je prends forme
pour enfin devenir. Il monte vers notre plaisir au rythme du tam-tam de ses bourses tambourinant mes fesses. Il me donne tant de jouissance que jai le sentiment de ne rien avoir vécue auparavant.
Il me fait hurler de joie et de plaisir en me remplissant de son membre surpuissant. Il est de partout en moi, dans mon ventre, à lintérieur de ma tête, dans mon cur qui contre sa poitrine bat fort. Planté en moi jusquà la garde, sa bouche baise la mienne pour nos cris.
Le monde sarrête subitement de tourner. Il jouit si puissamment que je ressens chacune de ses giclées me remplir de son amour. Mon rectum devenu matrice lépouse compulsivement, comme pour en prendre toute la mesure.
Nous passons le reste de la journée à parler et à nous aimer de toutes les façons possibles, profitant de chaque instant, dans la plus agréables des complicités.
Patrick a très bien compris notre « coup de foudre ». Autour dun verre, nous lui avons expliqué ce qui nous est apparu être une évidence. Avec la lucidité dont il a toujours fait preuve, celui-ci nous confia même avoir pensé que nous étions faits lun pour lautre dès le lendemain, lorsque nous étions revenus de notre escapade en montagne.
Franck est toujours avec moi, plus amoureux et complices que nous aurions pu limaginer. Et si je suis libéré de mon immense chagrin, Danièle fait très souvent partie de mes rêves. Si aujourdhui je suis heureux, cest à elle que je le dois.
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