Amour En Musique 30

"Jeux de langue, je tangue..."

Le bout de sa «petite» langue virevoltait sur ma peau, là, sur cette partie particulièrement innervée, sensible, érogène de mon anatomie. J'avais le souffle court ET le cœur qui battait fort. Laura s'y prenait à merveille. Je poussais de plus en plus des soupirs, des gémissements. Des petits cris, même. Peu m'importait. Je me laissais juste aller. Et une partie de moi avait envie que Laura les entende, ces bruits que je faisais. Je voulais que ça lui donne envie d'oser plus, encore. «L'amour ne se fait jamais en silence… » Je laissais les mots, les sons sortir d'eux-mêmes. Voilà. J'étais en paix.
Sa tête entre mes jambes, Laura, elle, continuait de s'en donner à cœur joie. Je ne pouvais que voir sa langue s'agiter. Me laper. Me lécher. Elle le faisait toujours autant avec amour, je le savais. C'était toujours avec la pointe et le plat de la langue, en alternance. La pointe de la langue, c'était pour me titiller. Et quand elle abusait du plat de la langue, dès lors, c'étaient des coups plus… amples. Je ne savais que trop bien que Laura savait ce qu'elle faisait.
Ce qui me faisait plus particulièrement perdre la tête, c'était quand Laura émettait des bruits. J'aurais mis à ce moment-là ma main à couper ou au feu en pensant qu'elle le faisait d'exprès. Pour moi, il ne pouvait pas en être autrement. Pour moi, c'était pour continuer, encore et toujours, d'éveiller, de titiller et d'aiguiser ma curiosité. Et quand elle déplaçait légèrement sa tête et quand ses yeux rencontraient les miens, alors mes pensées étaient confirmées et je n'en étais alors plus au chapitre des interrogations. Laura avait ce don. Elle aura beau dire, la jolie rousse… J'étais per-sua-dé que je n'aurais pas été comme ça… que je n'aurais pas vécu tout ça avec une autre.
Je regardais Laura. J'étais… attendri.
Around the World des ATC…
Elle aussi, elle me regardait.
Un clin d’œil et elle m'a redonné un coup de langue, ample, sur le périnée.


J'ai gémi bruyamment de plaisir et ma tête est partie en arrière. Elle est retombée sur l'oreiller, tiède et confortable à souhait.
Je l'ai entendue glousser.
– Benoit… Tu peux pas me rendre plus heureuse, je crois, là… Mon ange… Oui, Benoit… Tu es un ange. Je sais… J'ai dit que t'en es pas un, que t'es pas innocent… Eh bien… T'es un ange, quelque part. Un ange mystérieux… Mais t'es rien qu'à MOI. MOI. Tu… m'entends, Benoit?
Je n'ai rien dit.
Je l'ai regardée dans les yeux.
J'ai juste acquiescé.
Elle, elle m'a… encore embrassé l'intérieur de la cuisse.
Et puis elle est repartie à l'abordage, comme elle savait le faire.
Sa langue se montrait, était plus… affamée. Je la voyais, sa belle «petite» langue. Elle butinait, elle virevoltait. C'était un spectacle de premier choix qu'elle m'offrait en cadeau, là! Et dire qu'elle s'en donnait décidément à cœur joie, rien qu'à ce que je pouvais voir… Elle était décidément… cochonne, cette «petite». «Petite»? On a presque presque le même âge, elle et moi!
Nuit chaude du duo Elle & Lui…
– Hmmmm… Ton cul est tellement… bon. Benoit… Je le savais… Je savais que tu prenais soin de toi… Il pouvait pas en être autrement… Oh? Oh! J'ai le cœur qui bat… encore plus… vite! Si seulement tu pouvais me toucher, chéri… J'en meurs d'envie, tu sais? Plus tard… Je te le promets. Quand t'auras joui… Parce que… Tu vas jouir, tu sais? Oui…
J'avais le souffle court. Disons… Je le retenais, mon souffle. Les paroles de Laura étaient synonymes de plaisirs langoureux… et jouissifs à venir, comme une promesse de fruits mûrs à manger. Son cœur qui battait très fort… Il était désormais à moi, son cœur. Elle m'avait avoué ses sentiments. ELLE! Et pendant qu'elle me caressait inexorablement, c'était à ça que je pensais en premier. Parce que ce n'est pas tous les jours qu'une femme prend les devants et qu'elle vous aborde. Ce n'est pas tous les jours qu'elle prend le dessus et qu'elle vous lèche LÀ.
J'avais Laura dans la peau. Et… J'étais… corps et âme… à elle.
De la pointe de la langue, Laura m'entraînait vers des plaisirs on-ne-peut-plus… intenses. Quand elle le faisait, c'était, ni plus, ni moins, pour se faire une idée précise de l'éclosion de mon petit trou, de son étroitesse. J'étais persuadé que Laura ne savait que trop bien ce qu'elle faisait. Sa langue était foreuse. Voilà. Elle était foreuse. Ça me faisait tout drôle… Jamais je n'avais comme ça… Et là, Laura m'initiait à ces plaisirs.
Je la regardais, MON initiatrice.
MA belle initiatrice.
MON initiatrice rousse.
Avec le plat de la langue, Laura faisait des allers-retours testicules-anus. Anus-testicules. Elle s'y prenait bien. Peut-être que c'était dû au fait qu'elle me parlait… Je ne sais pas. Je n'y prenais que du plaisir. J'étais détendu. Je ne pouvais être que comme ça.
– Décontracte-toi, mon chéri… Là. Voi… là. Si tu te détends, ce n'est que du plaisir… Je te promets que c'est quelque chose que tu vas aimer, mystérieux…
Le bout des doigts sur l'arrière de mes jambes, je la voyais me parler. L'instant d'après, je la voyais jouer de sa langue et de ses nuances diverses et variées.
Jeux de langue, je tangue…
Addictions de Superbus…
– Détends-toi, mon mystérieux… Tu verras… Quand tes muscles seront complètement relâchés, tu aimeras… Et tu me demanderas de continuer… Tu verras…
Je confirme, avec le recul…
Ça n’aurait pas été pareil, avec une autre femme.
Sarah, par exemple, je ne la connaissais pas.
Donc, je ne pouvais rien dire.
Mais… Tout ce qu’il se passait depuis le début avec Laura… C’était, ni plus, ni moins, parce que Laura était comme elle était. Elle semblait avoir ce don, bien à elle, de savoir doser avec subtilité les ingrédients et ça faisait que j’étais autant à l’aise avec elle. Que nous étions devenus complices dans la sensualité et dans la luxure.
Dans le plaisir et dans la jouissance.
– Laura… J’aimerais te les toucher, tes cheveux, tu sais? Les caresser… Je…
– Chut, joli mystérieux… Chut… Tu pourras… Je te le promets. Mais pas tout de suite… Chut… Détends-toi… Laisse-toi faire…
Laura s’est remise à ses baisers et à ses coups de langue divers et variés. Elle restait constante: elle accélérait ou ne diminuait pas le rythme comme ça, d’un seul coup. C’était la même chose en ce qui concernait la douceur, et à l’inverse, la fermeté de ses caresses. Elle n’était que sensualité. Et c’était ce que j’appréciais chez elle, tout particulièrement. Je ne me faisais pas le moindre souci. Et il n’y avait aucun doute dans mon esprit. J’étais… bien.
– Laura…
– Oui, joli mystérieux? Qu’est-ce qu’il y a?
– Comment tu te sens, toi?
– Mmmh… On-ne-peut-mieux, mon chéri. Et ça, c’est grâce à toi… Tu m’entends, bébé? C’est grâce à toi! Et là, tu le vois pas… T’en as peut-être pas conscience, mais je mouille...
Je l’ai regardée.
– Aah… Tu es tellement beau, Benoit. Vraiment. T’es tout beau pour moi désormais. Elles ont pas voulu de toi? Elles se sont pas cassées la tête pour chercher à te connaître? Tant pis pour elle, c’est trop tard. Mais je te préviens. Elles devront me passer sur le corps pour que tu tombes dans leurs filets.
Stracciatella du rappeur serbe Mili…
– Laura…
Je l’ai de nouveau regardée. Je ne comprenais pas. Pourquoi parlait-elle tout d’un coup des autres filles? Elle en avait tout sauf besoin. J’étais tout cuit, tout rôti, si l’on pouvait dire. Pour moi, c’était clair, net, précis. Il n’y avait plus que Laura dans la tête. Les autres… Ces filles que j’avais connu par le passé et qui, soit m’ont tout simplement ignoré, soit ont gentiment mais fermement rejeté mes avance, ou bien soit carrément elles m'ont pris pour un imbécile ou même elles m'ont humilié. Ce temps-là était désormais révolu. Tout simplement parce qu'ELLE a fait son apparition dans ma vie.
Elle, le souvenir de Antoine est et restera à jamais gravé dans sa mémoire. C'est indéniable et je ne peux absolument pas l'en empêcher. C'est son histoire, après tout. En ce qui me concerne, Cindy, Sandrine, Jeanne, Constance ou encore Tiffany ont bel et bien croisé mon chemin, mais je ne retiens pas de souvenirs impérissables d'elles.
– Laura… Je suis à toi. Tout à toi. Tu sais aussi bien que moi qu'elles t'arrivent pas à la cheville. Je dis pas ça pour te faire plaisir. C'est ce que je pense. Elles, si elles sont restées comme elles étaient quand je les ai connues… Ce qu'on vit depuis ce soir, je ne l'aurais pas vécu. C'est aussi simple que ça. Point final.
– Je suis moi, Benoit, tu sais? Je suis pas Wonder Woman. Je suis juste moi. Laura.
– Eh bien… Juste… Laura. Montre-moi que tu es folle de moi comme tu le dis. Et tu sais comment? Je VEUX que tu continues. Que me touches. Que tu me caresses. Que tu me lèches. Que tu me parles. Que tu… me doigtes.
…
– Fais pause, là, mystérieux. Attends… Tu viens de dire quoi, là? Te… doigter? Tu veux dire… Te doigter… ton… cul? C'est ça, ce que tu viens de dire?
– Tu es tellement délicate, ma chérie. J'ai toujours envie de goûter à ces plaisirs que je ne connais pas encore. J'ai confiance en toi.
Never Gonna Get Us du duo russe t.A.t.U…
– Ché… ri…
Une nouvelle fois, son grain de voix était… tremblant. Oh? Oh! Quand je lui disais tout à l'heure qu'elle n'avait plus besoin de jouer les «grosses dures» avec moi, qu'un cœur tendre bat en elle.
– Chéri… Ton anus… Il n'est pas encore préparé comme il faut… Je voudrais pas te faire mal. Je veux pas te faire du mal. Je…
– Tu as du lubrifiant, Laura?
– Ou… Oui… Benoit… Mais il est dans mon sac de voyage dans le salon, en bas. J'ai pas envie de me détacher de toi. Je suis si bien, là. J'ai la flemme. Je…
– Laura.
Là, c'était moi qui la regardais avec des yeux suppliants. J'avais envie d'essayer cette pratique, après tout.
– Tu es sûr, Benoit? Je…
– Laura… Je dis pas tout ça pour te faire plaisir. Si je t'en parle, c'est parce que je suis curieux et que ça m'excite.
Laura m'a regardé avec des yeux ronds. Elle ne semblait pas y croire. Elle hallucinait ou quoi? Non… À coup sûr, c'est encore l'un de ces rêves érotiques qui prenait possession d'elle… Benoit a dit ça? Il fallait qu'elle se réveille…
– Laura… S'il te plaît. Pénètre-moi.
C'était donc vrai… Elle n'était pas en train de rêver…
Elle m'a embrassé partout où elle le pouvait, comme une folle.
C'en était fini d'elle. Le désir finissait de la consumer.
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"Petit retour en arrière 2"

Les yeux de la rouquine étaient grands ouverts. Elle était surprise. Non! Sur le cul, carrément! Si elle s’était attendue à ça… C’était quelque chose qu’elle avait envisagée, certes, parce que ça faisait partie de ses fantasmes. Mais du fantasme à la concrétisation, c’est deux poids, deux mesures. Et là… Non… Lui… Il a dit ça? Non. Ce n’était pas… possible! Laura…

(Elle a pensé soudain à ses années de collège, de lycée… À ces garçons… Elle comprend ce qu’il se disait, à l’époque. Ses seins… La 4ème C… Gontran, le délégué de classe… Florian, le beau gosse, le «sex-symbol»… Elle, Laura… L’adolescente… Elle qui était en quête, déjà, de certitudes… Elle qui doutait de son corps, de sa poitrine déjà prometteuse… Elle qui doutait de ses effusions d’émotion…)

September Gurls de The Bangles…

(Laura s’était rappelée… Ses seins… Ses gros seins… Elle avait conscience que les mecs la regardaient. Ça lui avait ravivé des souvenirs. Ces mecs, leurs avances… Ces mecs, leurs prétendues promesses… Certes, ils avaient commencé à la rendre curieuse. Certes, elle mourait d’envie d’être dans les bras d’un garçon, d’être bien avec lui, de marcher main dans la main à ses côtés, de l’embrasser… Certes, elle savait qu’elle leur plaisait et qu’ils ne gênaient pas pour la reluquer, notamment sa belle poitrine, et ce, en dépit des quelques boutons d’acné, des taches de rousseur qu’elle avait sur le visage ainsi que de l’appareil dentaire à bagues dans sa bouche… Mais… Quand ils l’abordaient, ces «p’tits mecs», c’était trop direct. «Tu veux bien sortir avec moi? T’es trop belle.» Le nombre de fois où elle a entendu ça… Elle avait beau avoir découvert la masturbation quand elle avait quatorze ans… et apprécié les plaisirs qu’elle en tirait lorsqu’elle le faisait… Elle avait beau avoir commencé à ressentir des guillis et des picotements dans son ventre quand elle voyait un garçon qui était plutôt mignon… Aucun garçon n’avait réussi à la convaincre. Aucun garçon ne lui avait fait tourner… perdre la tête.)

Electrosphere de Steven John, instrumental électro…

(Il y a eu donc Antoine, lors de cette colonie de vacances à Argèles sur Mer… Lui… Ça a été la toute première fois qu’elle en a véritablement pincé pour un garçon, Laura. Antoine… Un beau gosse aux cheveux châtains bouclés. Son corps était bien dessiné, elle avait trouvé. Oui… Il était mignon, Antoine. Mignon mais… tou-jours avec ses potes. Elle de son côté, elle avait fait la rencontre de cette fille, Sarah. Une fille aux cheveux bruns coupés en un parfait carré. Elle faisait un peu garçon manqué, d’ailleurs, mais dès le départ, le courant était passé entre les deux jeunes filles. Et quand Laura était seule, elle pensait inexorablement au garçon. Ah… Antoine… Elle s’imaginait que lui aussi, il la regardait et qu’il ne se gênait pas pour le faire. Un aussi beau garçon… Elle le voyait, chaque jour. Et vu qu’elle s’intéressait aux garçons depuis quelques temps, déjà… Qu’ils la rendaient curieuse, qu’ils occupaient ses pensées… Lui, c’était tout simple: il mettait son esprit sans dessus dessous. Dès que Antoine entrait dans son champ de vision, c’en était fait de Laura. Son cœur battait fort. Le hic, c’était qu’avec un type tel que ce Antoine… Elle n’était bien évidemment pas la seule sur le coup. L’adolescent, toutes proportions gardées, bien entendu, faisait déjà office de sex-symbol pubère. Les autres nanas de la colo’, elles aussi, leur cœur battait la chamade. À l’exception de celui de Sarah, sa nouvelle amie. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, Laura. Qu’elle bouge. Qu’elle se bouge. Parce que… sinon… Et en fait, Sarah l’a surprise. Elle avait eu beau s’en foutre royalement des mecs… Elle lui a parlé: elle l’a prise entre quatre yeux. Sarah l’a bougée, poussée dans ses derniers retranchements. En fait… Antoine est finalement venu vers elle, le soir du bal du 14 juillet. Il lui a avoué qu’il n’y avait eu qu’elle qui lui avait plu. Laura s’est laissée, alors, et elle a donné libre cours à ses désirs. Et ce soir-là, contre le saule puis sur la dune de la grande plage de Argelès, Laura avait connu pour la toute première fois l’amour… et le sexe. Leur couple n’a pas survécu aux amourettes de l’été. Ils ne se sont jamais revus par la suite. Ça a été aussi le premier chagrin d’amour de Laura.)

SexyBack de Justin Timberlake…

(Après Antoine, ça a été le calme plat, plutôt. Oui, elle a eu des petits copains, Laura. Mais aucun n’a su lui faire ressentir ce que c’était l’amour. Le véritable amour. L’amour fort. L’amour fou. Celui capable de vous rendre fou, de vous faire tout oublier. Elle en a connu, des mecs. Ça a été la période post-Antoine. Elle a appris à se connaître sensuellement, sexuellement parlant. Là encore, c’est une époque qu’elle n’oubliera jamais, Laura. Ça a été un temps riche, fort en enseignements pour elle. Discerner l’attirance, le fait d’être amoureuse de l’amour… et le véritable amour. Discerner les plaisantins, les mecs attirés seulement par son physique… et ceux qui semblaient avoir un véritable faible pour elle. Cependant, c’est tout sauf facile. C’est nettement plus difficile que ça en a l’air, même. Et Laura a eu effectivement une période où elle en a connu, des garçons. Des hommes. Mais ça a été des aventures sans lendemain… Des liaisons à durée indéterminée… Des plans cul… Au mieux, des amourettes. Néanmoins, rien qui ne la fasse vibrer au plus profond d’elle. Au début de sa vie sexuelle, les hommes avec qui elle a couché… Ses gros seins les obsédaient. Elle s’en souvient… «Les nichons de la nana»… Combien de fois avait-on parlé d’elle ainsi… Donc, si l’on ne tenait compte que de ça, elle n'était qu'une poitrine généreuse, un 90D. Elle s'en souvient, Élise… Ces mecs, ils jouaient avec ses seins. Ils les trituraient… Sa «petite» chatte… Ils y mettaient les doigts à l'extérieur. Ils y mettaient un, deux doigts à l'intérieur. Elle avait beau s'exprimer, les guider… Ils n'écoutaient rien de rien. Mais au bout du compte, elle a appris bien des choses en les côtoyant. Et mine de rien, c'est pendant cette période qu'elle a aiguisé sa sensualité, petite touche par petite touche...)

Tattoo de Ava Max…

(Et puis il y a eu… Guillaume, son dernier ex en date. Elle l'avait rencontré à son boulot. À l'époque, elle était vendeuse à la boutique de lingerie Étam de l'avenue des Champs-Élysées. L'une des plus belles, des plus heureuses périodes de sa vie, sans aucun doute. Elle travaillait en CDI, à plein temps et franchement… CE boulot… Elle était juste comme un poisson dans l'eau. Et puis il y a eu ce jour-là… Cet après-midi là… Elle l'avait vu rentrer dans la boutique, seul. Il était beau… Cheveux longs châtains… Perfecto de cuir… Jean slim et ceinture de cuir… Barbe broussailleuse… À ce moment-là, elle était en train d'étiqueter des soutiens-gorge. Ces soutiens-gorge à la mode, là, qui s'ouvrent sur le devant… Il était venu. Il avait eu besoin d'un renseignement sur un produit. Il voulait faire un cadeau à sa copine, il avait dit… Elle lui avait plu, en fait… Et lui aussi, il lui avait plu… Ça aurait pu être une simple rencontre, et puis basta… Guillaume avait été obstiné et s'était donné pour objectif de la séduire, la jolie vendeuse rousse. En fait, il était célibataire. Qu'elle était bellotte… Laura, elle, n'était pas insensible à la beauté ténébreuse de l'homme qui, d'ailleurs, avait un côté «biker». Il était donc venu à la boutique à plusieurs reprises. Et de fil en aiguille… Ils sont allés boire un verre. De fil en aiguille, ils se sont rendus compte qu'ils aimaient passer du temps ensemble. Ça a été ainsi qu'ils ont décidé de se donner une chance et de sortir ensemble. Les premiers temps étaient tout beaux, tout roses. Mais de fil en aiguille… Alors qu'au travers du look de l'homme, Laura pensait que ce serait une relation haletante, passionnée… Une relation où Guillaume ne cesserait pas de la surprendre… Guillaume était tatillon avec elle, précautionneux à l'excès. C'était tout pour elle, rien que pour elle. Laura comptait tellement pour lui. Il s'en serait voulu si elle n'était pas heureuse et s'il ne la comblait pas. Il avait tout fait pour lui démontrer son amour. Mais, au final… Elle lui a parlé cet après-midi de fin mars, le mois dernier. Elle a été honnête et elle lui avait toute la vérité. Elle avait fait ses valises. Disons plutôt… Le peu d'affaires qu'elle avait chez lui… Et elle était partie...)

Move in the Right Direction des Gossip...

(Laura a quitté Guillaume pour Benoit. Elle ne voyait comment il aurait pu en être autrement. Pour elle, ça avait été clair et limpide comme de l'eau. Dès le premier concert, elle était tombée sous le charme. Elle avait passé un très bon moment, ce soir-là. C'était sa collègue Solène qui l'avait invitée. En fait, d'après ce que celle-ci lui avait dit, le roadie du groupe, un certain Baptiste, était un cousin à elle ou quelque chose comme ça. Du coup, ce soir-là de décembre de l'année précédente, les deux jeunes femmes s'étaient habillées en tenue rene vu qu'il faisait froid et elles étaient allées à la salle de la Cigale. Le groupe s'appelait les «Princes of the Universe». Ils étaient pop/rock et chantaient surtout en anglais. Ce soir-là, ils faisaient la première partie d'une valeur montante de la nouvelle vague de la chanson française. Le groupe lui avait plu, aussitôt. Elle avait aimé la musique, les paroles. Les chansons. Mais elle avait surtout remarqué ce mec-là, aux claviers. Un beau gosse ténébreux qui faisait un peu «artiste tourmenté, maudit». Ténébreux, certes mais doté d'une jolie voix un peu androgyne, d'ailleurs. Élégant dans ses vêtements. Oui, elle avait écouté attentivement les chansons. Mais elle n'avait pas su s'empêcher de maintenir ses yeux sur le garçon. Il dégageait quelque chose de particulier dont elle ne savait pas encore de quoi il s'agissait… mais qui lui avait plu de prime abord. C'était décidé: quand elle le pourrait, elle serait présente à leurs concerts. Elle était rentrée chez elle, après. Guillaume savait pour le concert et cette soirée avec Solène, la collègue. Laura n'avait plus arrêté de penser au mec. Benoit, il s'appelait. Ça, elle l'avait retenu. Sa voix… Elle l'imaginait avec elle. Lui parler. Lui faire l'amour… Allongée sur son lit, elle avait glissé une main dans son string et elle s'était masturbée. Elle avait eu un orgasme inhabituellement… intense, limite douloureux. Les mois se sont succédé et Benoit lui plaisait de plus en plus. En parallèle, sa relation avec Guillaume s'enlisait. Ce n'était plus possible… Elle devait faire quelque chose… Tout s'est joué quand elle a appelé ce fameux soir Sarah, sa fidèle meilleure amie, sa «sœur de coeur» comme elle aime la décrire quand elle parle de la montpelliéraine. Laura avait Benoit dans la peau. Elle le voulait plus que tout. C'était acté. Mais elle avait peur d'être rejetée par lui. Sarah avait mis les points sur les i. C'était décidé. Elle savait qu'un concert aurait lieu le week-end à Montpellier. Elle avait rompu avec final avec Guillaume. Là. C'était le moment ou jamais. Direction Montpellier… Destination Benoit.)
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"Nus"

Laura a repris contact et pied avec la réalité. Elle avait vu sa vie défiler pendant quelques instants. Et là, elle était avec moi.

Je l’ai vue secouer la tête de gauche à droite, de droite à gauche, un peu comme si elle venait de se réveiller et qu’elle cherchait à avoir les idées claires. Je l’ai regardée a-tten-ti-ve-ment. Presque avec intensité. Moi aussi, je voulais savoir ce qu’il y avait dans les profondeurs de son âme.

Mess Is Mine de Vance Joy…

– Laura…

– Be… noit… Aah…

Elle a soupiré de joie. Comme… c’était étonnant.

– Je ne rêve donc pas… T’as vraiment dit ça, chéri.

– Et moi je dis que c’est quelque chose dont tu rêvais et dont t’avais envie, avec moi.

– Mmmh… Peut-être, mon cœur…

– N’est-ce pas, Laura?

C’était à mon tour d’être insistant. Mais il fallait me comprendre, moi aussi. J’avais furieusement envie de les découvrir, ces plaisirs sur lesquels je fantasmais mais qui m’étaient inconnus. Je savais qu’avec moi, Laura en mourait d’envie, elle aussi. CQFD…

Sa tête s’est détachée et s’est éloignée de mes cuisses écartées.

– Benoit… Benoit… Allonge-toi sur le dos…

Je l’ai regardée mais je n’ai pas dit un mot.

Bien sûr que j’étais frustré qu’elle stoppe ses caresses audacieuses et qu’elle casse ainsi le rythme. Mais… D’un autre côté… J’étais curieux de ce qu’elle allait encore faire. Je me tenais prêt.

Je me suis complètement allongé sur le dos.

Même si la couette était humide, couverte de nos sueurs, elle restait confortable. Et je me laissais aller, dessus.

Je l’ai vue se pencher sur moi. Elle continuait de ne pas me quitter des yeux, bien sûr.

C’était bien ce que je pensais… Laura allait, d’un instant à l’autre, s’allonger sur moi. C’était écrit. Et j’en avais tout aussi envie. Du coup, je suis resté allongé comme je l’étais. Néanmoins, je me tenais prêt à accueillir son joli «petit» corps contre le mien. En réalité… Je mourais d’envie de toucher de nouveau sa peau, son corps. Pour être honnête… Je n’attendais que ça.

Laura m’avait surpris, une nouvelle fois. Ne m’avait-elle pas dit, quelques instants plus tôt, qu’elle avait furieusement que je la touche… mais une fois qu’elle se serait bien occupée de moi et que j’aurais joui? Encore une fois, j’avais dû mal comprendre… Et si ça faisait comme quand elle avait commencé le massage… et qu’elle m’avait finalement avoué qu’elle en voulait plus, qu’elle me voulait… tout entier? Avec Laura, je savais désormais que je pouvais m’attendre à tout… et à n’importe quoi. C’était aussi simple que ça.

Rhoo… Qu’elle était mignonne. Et… toujours autant émoustillante. J’avais encore et toujours envie d’elle. Et je sentais bel et bien que je tombais amoureux.

– Benoit… Mon beau mystérieux… Accueille-moi dans tes bras… C’est là que je veux être…

Là. Nos corps se touchaient de nouveau, désormais. J’entourais le sien de mes bras. Je la serrais fort contre moi. Son «petit» corps m’émoustillait. Au plus haut point. Elle était jolie, elle sentait bon. Et sentir ses formes et ses courbes toutes contre moi… J’en mourais d’envie. Je la sentais se prélasser tranquillement. Elle remuait un petit peu son corps. À mon avis… L’intention n’était pas innocente…

– Mon chéri… Tu sens comme je bouge contre toi? Tu me sens? C’est de ta faute, quoi! Tu me mets dans tous mes états!

Je sentais ses longs cheveux roux presque sur mon visage. Ses seins, ils étaient collés à mon torse. À travers les mouvements, je les sentais bouger. J’avais, de plus, pu me créer une banque d’images depuis notre rencontre. J’avais pu faire des captures d’écran, si l’on pouvait dire, et je les avais sauvegardées précieusement dans un coin… chaud de mon esprit… désormais dévergondé. Que Laura soit telle qu’elle était, c’était ce dont j’avais envie. Ni plus, ni moins.

– Ma chérie… Toi aussi, tu es là. Et là, tu es allongé sur moi… Si tu savais… Si seulement tu savais à quel point tu m’émoustilles, jolie rousse…

– Je… crois savoir, mystérieux…

– A… tten… tion…

– Quoi, Benoit?

– C’est pas ce que j’ai dit tout à l’heure?

– Je ne vois pas de quoi tu parles, mon cœur.

– A… tten… tion…

– Tu sais que c’est pas bien de jouer à ce jeu-là avec moi, Benoit… Tu devrais pas t’y risquer, si tu veux mon avis…

– Ton avis… Ton avis… subjectif et corrompu, tu veux dire à présent, ma belle… Et je… crois savoir que t’aimes qu’on te tienne tête, Laura…

Nous étions en train de jouer. Nous le savions pertinemment. Nous le faisions parce qu’on aimait ça, tout simplement. Encore une fois… Quand je lui disais un peu plus tôt que ça n’aurait pas été pareil avec une autre fille… Avec une autre fille, justement, peut-être que ça n’aurait pas été la même chose… Peut-être que l’attitude de la fille, en fonction, ne m’aurait pas poussé à être audacieux et à répondre du tac au tac comme je prenais goût à le faire avec Laura. Laura me mettait en confiance, à l’aise. Et ça faisait que je m’épanouissais à ses côtés.

– Mmmh… Tu marques un point, là, mon amour… Oui… J’aime jouer. Et j’aime plus particulièrement quand le mec avec qui je sors et/ou je couche accroche à mes «trip» et les partage avec moi. Et là, toi… Non seulement tu es exa-cte-ment l’homme sur lequel j’ai fantasmé, mais tu fais aussi table rase de ton passé et tu te libères à mes côtés. Hmm… Je pense que tu deviens toi, Benoit. Je veux dire… Ton véritable yoi. Et moi… C’est comme ça que je te veux.

One More Time de Daft Punk...

Même si Laura transpirait, je devais reconnaître que sa peau restait malgré tout douce au toucher. C’était ce qu’il faisait que le contact de nos deux corps, l’un contre l’autre, me faisait perdre la raison à force. Ses cheveux sentaient bon et j’aimais le fait qu’ils soient autant longs. Ses lèvres étaient parfumées à la cerise. Ses seins étaient relativement gros et je les aimais. Oui… J’avais beau dire… C’était un fait que je ne pouvais plus du tout nier. Mais justement! C’était quelque chose qui lui plaisait, qui la… touchait, Laura. Déjà qu’elle était nue… Que je sois comme ça… À ce moment-là, à ce stade-là… Elle se sentait d’autant plus comme ça. Nue.

Nous étions comme ça. Oui.

Nus.

Aussi bien au sens propre qu’au sens figuré.

Laura était allongée sur moi ET elle me chevauchait par définition dans le même temps, en quelque sorte. De sentir son corps comme ça… L’espace d’un instant, je me suis imaginé ceci et/ou cela de notre future vie de couple. Nos réveils… Moi qui suis aux petits soins et qui lui apporte son petit-déjeuner au lit… Elle qui se réveille en pleine nuit et qui me taille une pipe parce qu’elle a été prise d’une envie… Elle et moi qui nous nous disputons parce que nous ne sommes pas d’accord sur telle chose… Quand j’y ai pensé… Je savais que ce serait passionné avec Laura et qu’elle avait son caractère bien à elle. Que ce ne serait pas rose tous les jours. Que ce serait un baptême du feu pour moi. Mais justement! Je n’avais pas envie d’une fille toute lisse, qui laisse passer sans rien dire mes quatre volontés. Ma sœur Jessica en est un exemple concret et ça fait que nos relations sont… compliquées, toujours à couteaux tirés. Mais… Moi aussi, quand tout est beau, quand tout est rose… Je ne sais pas… Il me manque quelque chose.

Cependant… Dans le même temps, et là je suis paradoxal… J’aime tout autant les moments où tout est calme, où le rythme diminue en intensité. Et là, après cette mise en bouche, après ces préliminaires… On se câlinait.

Every Me Every You de Placebo…

Laura était allongée de tout son long sur moi. Mon corps était, en quelque sorte, un second matelas. Elle y était bien. Je l’entendais respirer. Elle reprenait son souffle, elle aussi. Et je sentais… Je ressentais chaque centimètre de son corps. Oh! Je… bandais. Je le sentais. À… mon… avis… Laura ne pouvait que le sentir, elle aussi.

– Benoit… Tu ne peux pas t’en empêcher… Je te sens, tu sais? J’aime ça… Parce que t’as envie de moi. Ne mens pas! Tu peux pas… Mys-tér-ieux… Ça me plaît… Ça me plaît beaucoup… Je t’ai promis que t’allais jouir… Je te l’ai dit…. Ça va arriver… Mais t’as pas tout donné, encore… Ché… ri… A… lors…

The Power of Love, version de Céline Dion…

– Benoit… Reprends la position que tu avais. C’est définitivement comme ça que je te veux, que tu m’excites. Pu… tain! Si tu savais à quel point tu m’émoustilles, à quel point je suis fofolle quand t’es comme ça… Be… noit.

Je n’avais pas besoin de me le faire répéter.

Tout simplement parce que c’était de ça dont j’ai envie, moi aussi.

Laura s’est détachée de notre étreinte et s’est écartée.

Ça n’allait être que partie remise…

Ça n’allait plus être qu’une question de temps avant qu’elle…

Les fesses confortablement reposées sur l’oreiller, surélevées, je me suis laissé aller. Les jambes écartées, nu, je n’attendais plus qu’elle...

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