46.14 Je Vais Prendre Une Douche.
Sans quaucune réponse ne vienne de sa part, la mort dans lâme, je tire un peu plus le battant vers moi
Et là, alors que je ny croyais plus du tout, jentends le son de sa voix
cest une voix à la vibration moins vigoureuse que dhabitude, cest une voix traduisant létat de fatigue du corps doù elle jaillit
« Nico
».
Mon cur semballe. Jattends la suite comme en fibrillation. Une seconde, deux, trois, qui semblent une éternité.
« Oui, Jérém
» je finis par lâcher comme pour linviter à aller plus loin dans son propos.
« Nico
reste
reste avec
».
Et je me fige sur place. Non, pire que ça : je me pétrifie sur place. Jai tellement de mal à croire à ce que je viens dentendre que je commence à douter davoir bien compris.
Un doute qui se dissipe rapidement lorsque je lentends se corriger :
« Reste un peu
».
Aaaahhhh, cest pas banal, ça
Inutile de préciser que cette situation men rappelle une autre
le même dilemme
SHOULD I STAY OR SHOULD I GO
dois-je rester ou partir
oui, cette situation me rappelle le souvenir encore très vif dune autre invitation, dune autre nuit, nuit magique, nuit de rêve, nuit suivie dun matin de cauchemar
Comment choisir alors ?
Envie de rester
il semble en avoir envie lui aussi
puisquil me le demande
plus que ça, il semble en avoir besoin
Envie de rester et peur de rester, peur du matin, du réveil
dilemme impitoyable
comment je voudrais, à cet instant précis, être un personnage dans une histoire et demander conseil, entendre chaque son de cloche, de mes lecteurs
[Pour ceux qui ont remarqué quon est passé direct du 46.12 au 46.14, je précise que le « 46.13 Les amis de Nico », transcription de la soirée chat du 22 juin dernier est disponible sur www.jerem-nico.com/Nouvel épisode. Merci aux lecteurs qui se sont penchés sur le cas de Nico avec leurs conseils avisés et leur bienveillance].
Dans ma tête lécho dissonant des « voix » contradictoires des plusieurs « Moi » qui se bousculent et qui me disent tout et son contraire
Partir ou rester ?
Partir donc
partir pour laisser mon beau brun cogiter sur tout ce qui vient de se passer cette nuit, pour le laisser seul avec cette jalousie qui sest manifestée à plusieurs reprises sans pourtant sassumer, se camouflant tout à tour en machisme déplacé, en reproche maladroit, en mauvaise foi manifeste
une jalousie qui a de plus fortes chances de se retrouver face à elle-même et de sassumer dans le terreau propice de la solitude
une solitude qui sera dautant plus brutale après le partage si intense de cette nuit
Ou bien rester
rester déjà parce que jen ai terriblement envie
rester pour voir ce qui va se passer « après »
pour faire face, pour ne pas fuir
pour aller au fond du fond
rester pour ne pas regretter davoir peut-être raté quelque chose dimportant, de rare et de précieux
qui sait ce quest capable de me réserver mon beau brun
dans le bien
comme dans le moins bien
Evidemment, ma balance interne pencherait plutôt du coté de « rester »
et un instant après
du coté de « partir »
comme dans les vieilles balances à plateaux, laiguille centrale fait des petits mouvements de droite à gauche et de gauche à droite autour du point déquilibre, sans arriver à se stabiliser
Partir cest fuir
fuir ce nest jamais très bon
mais rester
vivre peut-être une deuxième nuit magique, rester pour combler sa solitude, en attendant quau matin il retrouve son assurance et quil se métamorphose à nouveau en ce petit con qui na besoin de personne
lui offrir cette tendresse dont il semble preneur à cet instant précis, une tendresse à laquelle je vais une fois de plus très vite mhabi et qui va me manquer comme si on marrachait le coeur lorsquil va me la refuser ?
Putain, il me refait le coup, je me dis
comme la dernière fois, cette nuit il a besoin de moi pour ne pas rester seul face à ses fantômes, à ses démons, sa solitude, ses combats intérieurs
cest comme un bébé qui fait ses angoisses du soir et quil recommencera à faire ses caprices le lendemain
ce soir il est fragile
mais demain matin, lorsque son blues sera dissipé, son arrogance de petit con reprendra le dessus et refermera violemment la brèche cette petite fragilité post-coïtale qui me touche jusquà me faire fondre mais qui me fait aussi tellement peur, car je sais quelle ne va pas durer
Alors, du tac au tac, je lui réponds :
« Si cest pour me faire pourrir comme la dernière fois
».
Je ne peux même pas croire que cest moi qui balance ça, mais cest un cri du cur que je ne peux retenir.
Dans la pénombre à laquelle mes yeux sont désormais habitués, je vois, je sais quil me regarde, quil se mordille les lèvres, quil a lair déçu à lidée que je parte
Le silence sinstalle pendant de longues secondes. Jérém semble désarçonné, tellement loin du petit macho auquel je suis habitué. Jen serais presque à croire quil ne saurait plus retrouver le chemin de son arrogance de petit con. Alors jenchaîne :
« Pourquoi tu veux que je reste ? ».
Un autre silence suit mes mots. Jai besoin dêtre rassuré, jai besoin dune réaction de sa part. Alors je le cherche :
« Donne-moi une bonne raison de rester
».
Jai cherché une réaction de sa part, la voilà :
« Ecoute
ta gueule ! » me balance-t-il sèchement en bondissant du lit et en se penchant pour ramasser la capote abandonnée par le beau barbu et la foutre a la poubelle au passage.
« Tire-toi, si ça te chante, rien à foutre ! » lâche-t-il en disparaissant dans la salle de bain et en balançant vigoureusement le battant de la porte derrière lui.
Petit menteur, va
bluffeur à deux balles
je sais bien que ce nest pas vrai, ça
je sais bien que tu nen as pas « rien à foutre »
Envie de le gifler tant ces mots ménervent, dautant plus que cest la deuxième fois que je les entends cette nuit là
et encore plus car je sais quelles ne sont pas vraies, quelles sont juste un mouchoir jeté sur une vérité quil nose pas regarder en face
mais bon
avec un petit con comme Jérém, je commence à avoir lhabitude
avec Jérém, il faut savoir lire entre les lignes, dans ses silences, derrière ses sourires, et même au verso de ses bêtises
Oui, le beau couillu a balancé la porte de la salle de bain avec un geste sec traduisant son énervement
cependant, voilà que le vent dAutan, sengouffrant par la porte fenêtre et se transformant en mon allié sur ce coup là, fera que, malgré son geste, la porte restera entrebâillée
Cest ainsi que, une seconde plus tard, jentendrai vivement le bruit de son jet dru et régulier tombant dans la cuvette
mon sang ne fait quun tour
avec un geste instinctif et précipité, je lâche la poignée de la porte dentrée comme si soudainement elle était chauffée à blanc
presque dun seul bond, je me décale de la distance quil faut pour tenter dassister à ce spectacle dont lintro ma captivé, foudroyé sur place
Le vent dAutan nest pas mon allié ce soir là, cest mon ange gardien
au gré dune rafale un peu plus musclée, la porte de la salle de bain sentrebâille un peu plus
et alors que javais du mal à voir lintérieur de la pièce deau, voilà désormais devant mes yeux un angle de vision assez confortable pour que ses fesses nues, musclées, ainsi que son dos en V, apparaissent devant mes yeux
Il faut imaginer mon bonheur
le bonheur de voir mon Jérém de dos, les jambes écartées, le buste en arrière, se soulageant la vessie avec son assurance de petit mec, en train de lâcher un long jet dru et bruyant dans la cuvette.
Je suis fou... mon cur semballe, je sens ses battements rapprochés taper jusque dans ma gorge
jen ai la tête qui tourne
je bande à l'instant... très envie de la lui tenir, de la diriger sur moi et de le sucer juste après, trop envie de me laisser faire ça par ce mec... comme la dernière fois au vestiaire du terrain de sport
sentir son jet dru sur mon torse... avant de lui avaler la queue encore et encore...
Hélas, je sais que ni lune ni lautre de ces deux options ne sont à lordre du jour
du moins à cet instant précis
je note dans ma tête que si on doit se séparer un jour, je voudrais avoir le temps de me laisser faire cela une dernière fois
Je le mate jusqu'à ce quun mouvement de son bras me laisse imaginer son engin secoué pour lâcher la dernière goutte... jentends ainsi le fin clapotis des dernières petites gouttes lâchées
le tout suivi du bruit de la chasse deau.
Je me retire juste avant qu'il se retourne...
Cest fini
Vraiment, je ferais bien dy aller
je pense vraiment que ce serait la meilleure solution
rester cest lui céder une fois de plus, rester cest me conformer une fois de plus aux rôles établis dans notre relation, rester cest empêcher les choses davancer
rester cest éviter une fois de plus ce choc, ce quitte ou double, ce big bang qui bousculerait les règles et permettrait à notre relation de prendre peut être un nouveau cours
ou de sarrêter là
Oui, quitte ou double, ça fait peur, mais il le faut
je sais aussi que lui obéir cest le conforter dans ses positions
il ny a quen le mettant en pétard que jarrive à le faire sortir de ses gonds, de ses retranchements, de ses faux semblants
Je tente de faire appel à mes dernières ressources
cest en me faisant un peu violence que jarrive à provoquer en moi un regain de forces, à envisager le chemin jusquà St Michel avec sérénité, à envisager le chemin jusquà la porte sans me retourner
mais je sens que ma motivation est fragile, il faut y aller, il faut que ça se fasse vite, très vite, il faut y aller sans me retourner
Cest dans cet état desprit et durgence que je me dirige vers la porte dentrée, cette porte que jai abandonnée un instant plus tôt ni ouverte ni fermée, cette porte qui semble mappeler, me happer
mintimider, me repousser
Javance, je mapproche de la sortie
je suis presque dehors
presque en zone libre
en zone sure
je nai plus quun pas à parcourir
Cest lorsque je commence à croire possible dy arriver que jentends ce bruit
et jen suis comme frappé au dos
stoppé net en si bon chemin
Un bruit fin, continu, léger, mais pénétrant
un bruit qui sinsinue dans mes oreilles et qui résonne dans mon bas ventre me provoquant un frisson intense et déchirant
un bruit doux et familier
Oui, le bruit doux et familier de leau de la douche qui commence à tomber
putain
Jérém se douche
putain de putain
mes jambes se bloquent net
mon bras, ainsi que ma main, à quelques centimètres à peine de la poignée de la porte, retombent illico, sans volonté, sur mon flanc
Le bruit de la douche, cest mon chant des sirènes
jétais labrador et mon maître mavait sifflé, je naurais pas rappliqué à cette vitesse
rien que lidée de mater cette belle plastique caressée par leau, cette nudité mouillée, cette peau reluisante, ce sexe massé par le passage du liquide tiède
je suis déjà dingue
Avec un geste tenant davantage du réflexe conditionné que de la maîtrise de moi, je me retourne
la porte de la salle de bain est toujours entrebâillée
je sais que si je me décale à peine un peu, je vais pouvoir le mater sous la douche
et voilà que la tentation devient nécessité
Jentends leau couler, encore et encore
cest beau mon Jérém qui est sous la douche
le son appelle limage
envie de le mater sous la douche.
Voilà ce qui finit par faire pencher la balance
la chair est faible
le Nico est raide dingue
et la tentation de la douche, mon dieu
Je repousse le battant de la porte dentrée contre le cadre jusquà faire claquer le ressort de la serrure
je reviens vers la salle de bain
je cherche langle parfait pour assister à ce spectacle de bonheur
la salle de bain est très bien illuminée, alors que je suis dans la pénombre
jai limpression dassister à une pièce de théâtre
je suis le seul public, devant cette scène bien en lumière
jai le choix de lemplacement, alors je me décale pour trouver le meilleur
je suis face à lentrebâillement de la porte
cest le « carré VIP »
je vois la cabine de douche, je vois mon Jérém presque en entier
Comme au théâtre, le rideau est ouvert
oui, il y a un rideau sur un coté de la douche
mais le ti con, trop nonchalant ou trop fatigué, ne la pas tiré
la scène est grand ouverte
et le spectacle est grandiose
Leau tombe lentement de la pomme de douche et coule doucement sur son corps sculpté, sur sa peau mate, sur ses muscles saillants, sur sa plastique de dingue
ses mains parcourent sa peau pour étaler le gel douche copieusement employé, si je me fie à la mousse qui couvre son torse
un gel douche de petit con, un gel douche à la fragrance entêtante, dont des puissants relents de fraîcheur humide arrivent désormais à mes narines
Je le regarde se savonner copieusement
je suis tellement secoué par tant de beauté que jen ai mal aux yeux
jen ai le tournis
jai besoin dune pause pour ne pas tomber raide
alors je ferme les yeux
je coupe la vue, le sens principal, celui qui apporte tant de bonheur mais qui a tendance à éclipser les autres
je ferme les yeux et je me concentre sur les autres sens
Jécoute les bruits, leau qui coule, jai limpression de lentendre ruisseler sur son corps
jentends le passage, le frottement de sa main sur sa peau
jentends les variations du bruit de la chute de leau dans le bac au gré de ses mouvements, des mouvements que je devine
lodeur de son gel douche monte à mon cerveau, puissante, forte, jen suis dingue
ma peau parcourue par la caresse du vent dAutan
et dans ma bouche
oui, dans ma bouche, le goût persistant de son jus de mec
tant de chose on retrouve, juste en prenant soin de fermer les yeux de temps en temps, ne serait-ce quune seconde durant
comme une mélodie de bonheur qui mélange tous les sens autres que la vue
Lorsque je rouvre les yeux
la première image qui me frappe ce sont ses cheveux mouillés
contemplation assez vite perturbée par un mouvement de son bras
sa main qui glisse sur sa queue, la savonne, la caresse, la rince
et lorsque sa main en repart pour caresser dautres régions de sa peau, je regarde leau qui séchappe en filet dru de cette magnifique gargouille après avoir parcouru chaque recoin, chaque millimètre de son corps de dieu grec
Envie de le rejoindre sous leau
connement, je nose pas
je sais quil est en pétard, alors, je nose pas
pourtant il ma invité à rester
peut être que ça lui ferait plaisir que jaille le retrouver sous leau
je ne sais pas
jadorerais lui faire un câlin sous leau dans cet espace réduit
je ne sais pas
il va peut être mal le prendre
ça va le gêner pour se rincer
il va trouver que je suis envahissant
Envie de le rejoindre sous leau
peur de sa réaction
et, au final, pour me consoler du fait que ce dont jai très envie mais que je noserai pas cette nuit, le constat que rien que de le regarder sous leau est déjà un pur bonheur
Je me « réconforte » également en pensant au bonheur proche de retrouver la peau fraîchement douchée de mon beau brun
de me retrouver sous les draps à coté de lui
de le serrer à moi
bien entendu, sil souhaite toujours que je reste
car je le sais capable de revenir de sa douche en ayant changé davis
Ce serait dommage quil ait changé davis
car, en dépit de mes petites réticences face à sa demande, ma décision est prise.
Je sais que ça peut être une connerie majeure. Mais à ma décharge, je me dis que si un motif était nécessaire pour rester avec lhomme quon aime, le fait quil le demande est être en soi une excellente raison ; je me dis aussi que sil fallait un prétexte pour me décider
le voilà tout trouvé
la douche, arme fatale, son et image de bonheur, promesse dun corps rafraîchi, dune peau parfumée et soyeuse
Une seule condition à respecter pour que tout cela soit parfait, plus que parfait et que ça ne se réduise pas à une rediffusion de la fameuse nuit magique
Nico
il faut que tu lui ouvres ton cur comme jamais
il faut que tu lui ouvres tellement ton cur de façon à lobliger à te parler, à se découvrir
oui, tu vas rester, Nico, tu as envie de sentir, de caresser sa peau fraîchement douchée
mais il ne faut pas se laisser happer par les sens, si tu restes il faut quil se passe quelque chose
Facile à dire
En attendant, je me perds dans cette image de bonheur, limage dun si beau garçon sous la douche
cette douche qui dure, qui dure, qui dure
mon extase qui dure, qui dure, qui dure
je suis ensorcelé, je ne me rends pas compte que javance de plus en plus dans le rôle de lumière, comme aimanté par ce corps dont la seule vue me met tout sens dessus-dessus
je mavance tellement que je finis par me trouver à la vue de mon beau couillu
Lorsque nos regards se croisent, je crois découvrir sur son visage un petit sourire canaille et complice
aaahhhh
ça lui fait plaisir que je sois là
que je sois resté
que je le mate
petit coquin, va ! Jadore
Mon bonheur est total, je pourrais rester des heures à le regarder en train de se doucher
pourtant, à bien regarder, je trouve que sa douche dure très longtemps
très très longtemps
Avant que nos regards se croisent, javais dabord eu comme limpression quil essayait de se laver de quelque chose qui ne part pas avec leau, de cette petite tristesse après le dernier orgasmes
Mais depuis que nos regards se sont croisés et qui semblent se chercher, jai limpression que mon Jérém est instantanément passé en mode coquin
ainsi, sa façon de faire durer la douche, le rinçage, semble désormais une façon de prolonger cette petite complicité entre nous
il sait que je le regarde, et jen mettrais ma main à couper quil aime ça
Pendant un instant je me dis que, maintenant quil sest aperçu que je suis là, que je le regarde et que ça a lair de lui faire plaisir, je pourrais tenter un rapprochement sous leau
tant dannée plus tard, lorsque je vois Nick Jonas sous la douche dans le clip de « Under you » cest à mon Jérém que je pense, ce soir là sous la douche
me retrouver sous leau avec lui, dans ses bras puissants et musclés
un aperçu du Paradis que je nai pas su approcher ce soir là
jaurais du, mais je nai pas osé
pourtant quelque chose me disait quil était prêt à ce genre de câlin
bon, ok
un truc à ma décharge
bien sur je nai pas osé ce câlin sous leau
mais je suis quand même resté
ce soir là jai déjà connu létreinte de ses bras puissants
et quand on a connu ça, on a envie de rester
Oui, il ny a quune pétasse comme celle du clip en question pour se tirer juste après sêtre retrouvée dans les bras puissants dun mec aussi canon
Le temps que je mextirpe de mes réflexions, comme souvent linstant est passé
leau sarrête
le beau mâle sort de la cabine de douche
je recule un peu
je cherche un nouvel angle idéal
la grande serviette rouge court sur son corps
cheveux, cou, épaules, dos, aisselles, bras, fesses, entrejambe
sexe
jambes
pieds
elle parcourt chaque centimètre de sa peau dans une sorte de quick step bien rodé
Un dernier passage sur les cheveux bruns en bataille et elle se retrouve déployée et accrochée autour de la taille du beau mâle, son bord sarrête juste en dessous de ses abdos, à la limite de ses poils pubiens
dévoilant le chemin du bonheur, la chute de reins et ce pli de laine tellement saillant à men donner le vertige
Une question toute à fait inédite me traverse lesprit : mais comment est-ce possible dêtre aussi bien foutu ?
Maintenant que la douche est terminée, une intense odeur moite, de propre, de frais, de peau humide et de gel douche se répand très vite dans le séjour
cest à quelque chose prês la même odeur que jai découverte aussi dans les douches des vestiaires du terrain de rugby
ça me rend dingue
cest ma drogue
Mon odorat nen a pas fini pour autant de recevoir de puissantes et décoiffantes gifles olfactives
un instant plus tard, le petit con allonge le bras en direction dune petite bombe noire sur le rebord du miroir au dessus de lévier
putain
je sais que ça va finir de machever
et dès que son pouce appuie sur le petit bouton, je pars dans une autre galaxie, dans une autre dimension
Car cest avec des gestes bien rodés, parcourant des « 8 » amples et répétés, avec bonne générosité quil vaporise son déo sur son corps musclé
aisselles, pecs, abdos, cou
le nuage de deo arrive très vite à mes narines
je fumerais un joint, je ne serais pas plus stone
ça me prend au cerveau, ça me prend aux tripes
on ne peut pas être si naturellement et violemment sexy, cest juste pas possible
Quand je pense que cest moi qui me tape ça
voilà ce qui est encore plus invraisemblable
et pourtant
Cest beau à en pleurer
pendant quil nen finit plus de vaporiser, nos regards se croisent à nouveau
je sais quil ma vu et jai limpression quun nouveau petit sourire heureux rebondit de ses yeux à ses lèvres
jadore cette petite complicité
et lui aussi a lair daimer ça
alors, quand on y pense, on a du mal à comprendre les raisons de son geste à venir
La seule raison que jai pu trouver à ce geste cest le fait que mon Jérém est un vrai petit con, un vrai de chez vrai
alors
quest ce que ça ferait un petit con à ce stade là ?
Claquer la porte, évidemment !
Cest ce quil fait, me plongeant dans la pénombre
petit con, va
Se faire mater ça lui plait, me faire chier, encore plus
Remarque, voilà qui est bien joué
dès la porte claquée, dès limage coupée, mon envie de la retrouver nen est que découplé
Au travers de la porte fermée, la vue inhibée une fois de plus, je me concentre sur les autres sens
je ferme à nouveau les yeux
un bruit léger et cadencé vient à mes oreilles
le bruit de sa brosse à dents
douce et émouvante mélodie pour mes oreilles
Le pipi, la douche, le gel douche, la serviette autour de la taille, le deo, la brosse à dents, lentendre, limaginer dans le geste de se brosser les dents
je sais, ça peut paraître con
mais ces simples gestes, ces simples bruits, ces simples odeurs mapportent une nouvelle dimension de la vie de mon Jérém
oui, jadore le voir dans la beauté absolue de ces petits gestes du quotidien
Non, je ne peux pas partir
je naurais jamais pu
ma volonté ne peut rien contre mon désir
Pendant que mes sens se perdent dans cette immersion olfactive et sonore « Dans le monde de Jérém », je repense à tout ce que je viens de vivre avec mon beau brun, lespace dune soirée et dune nuit décidemment pas comme les autres, une nuit qui aura tant dimportance, à un point que je naurais pas pu imaginer sur linstant, dans la suite de notre histoire
Je repense à sa puissance sexuelle
à sa jouissance
à son plaisir, mon plaisir
et lorsque un garçon vous fait ce qui me fait mon Jérém
lorsquil vous fait autant jouir, rien quen prenant son pied
vous ne pouvez pas ne pas être raide dingue de lui
Chacun des trois garçons avec qui jai couché jusque-là ma apporté un plaisir, intense, puissant, chacun un plaisir différent
mais au fond, il faut bien ladmettre, coucher avec Jérém
cest juste divin
il ny a que lui capable de me faire vibrer ainsi, comme une corde de violon, de jouer sur ma peau, dans mon corps, daligner dans mon esprit, toutes les notes dune jouissance parfaite
Oui, Jérém est une bombe au lit
mais ça lest dautant plus que, pour moi, Jérém nest pas nimporte quel garçon
Jérém est
mon Jérém à moi
il ne le sait pas, et ça le mettrait en pétard de le savoir, mais oui, cest mon Jérém à moi
Coucher avec lui me bouleverse à chaque fois
ce qui explique le fait que jai tout le temps envie de lui
le pire cest que coucher avec lui ne calme même pas mon envie
au contraire
ça lattise
oui, plus je couche avec lui, plus jai envie de coucher avec lui
Avec lui, le sexe, le plaisir, comblent entièrement mon corps et mon esprit pendant lacte
cest merveilleux, cest dingue
mes sens sont fous, insatiables
jai envie de le sentir en moi, car la fusion de nos corps est la seule façon de partager quelque chose avec lui, la seule façon de le lier à moi
par le plaisir
Pourtant
pour bon que cela puisse être, coucher avec lui ne me suffit pas. Et encore moins ce soir. La jouissance des corps agit sur moi comme une boisson fraîche, sucrée, délicieuse, lorsquil fait très chaud
une sensation qui me submerge comme un feu dartifice, aussi intense que passagère
et lorsque le souffle du plaisir a cessé, je me rends compte que lenvie na pas cessé
bien au contraire
laddiction sinstalle
lamour avec Jérém est une boisson sucrée qui entretien ma soif de lui autant quelle semble létancher sur le moment
Il est des boissons dun autre genre, au goût moins sucré mais davantage pétillant, acidulé, comme il est des partages dun autre genre, moins physiques et davantage spirituels
cest de cela que jai besoin à cet instant
jai encore envie de lui
mais je sais que ce ne servirait à rien
même sil était partant
jaurais toujours envie de lui
Alors, envie dautre chose
envie dun partage plus intime que la sexualité, un partage fait de tendresse, de mots, un partage que je sens seul capable non pas détancher mais de calmer un peu cette délirante, brûlante, fébrile soif de lui.
Envie que ça avance avec lui. Un peu.
Jai besoin quil se laisse un peu aller, quil assume ce besoin de tendresse qui apparaît parfois en pointillé
jai besoin de savoir que les quelques petits gestes semés ici et là au cours de cette folle nuit
ses lèvres sur les miennes, sa langue dans ma bouche, ses mains qui retiennent mon visage dans le creux de ses pecs, ses lèvres sur mon cou, ses bras fermement enserrés autour de mon torse
la douceur de sa pénétration et de ses allées et venues
besoin de savoir que ces petits gestes ne sont pas uniquement liés à une circonstance particulière, à la présence de Romain
besoin de penser que cela est un pas en avant dans notre relation, un pas sur lequel on ne reviendra jamais en arrière
En attendant que cela avance, je recule
je recule dans la pièce jusquà ce que mes épaules rencontrent la surface dure de la porte dentrée
le corps ainsi calé, jessaie de réfléchir
Vite, récapitulons, Nico, vite avant quil ne déboule dans la pièce, tant que tu es en possession de tes facultés
avant quil déboule dans la pièce avec sa serviette nouée autour de la taille et que tu perdes toute raison
Il ma demandé de rester
je le sens vulnérable
je sens quil a besoin de ma présence
Ouais
comme lautre fois
Il faut rester, oui, mais ce coup ci il faut y aller Nico
il ne faut pas juste que tu restes pour combler sa solitude
il faut que tu arriver à lui dire ce que tu ressens
peut être pas tout, pas encore, ça ferait peut être trop pour lui
Oui, mais comment doser ? Par ou commencer et où darrêter ?
Y aller doucement, y aller par étapes
mais il faut à tout prix enclencher le mouvement, il faut poser les bases
bref, il faut attaquer, Nico
.
Facile à dire. Comment tenter dapprivoiser le fauve sans se faire griffer une fois de plus ?
Si tu ne le fais pas maintenant, tu le ferais quand ?
Une autre fois, dans une meilleure circonstance
Ouais
parce que tu crois quil y aura de meilleure circonstance que celle-ci ? Rappelle toi
il est vulnérable, il faut attaquer
Oui, mais est ce que cela suffira pour quil aille envie dentendre ce que jai à lui dire ?
Tu te trouves des excuses, Nico
il faut y aller MAINTENANT !
Jaurais dautres occasions
Peut être
ou pas
la plupart du temps les occasions il faut les créer, ou du moins avoir le cran de les saisir, même si elles ne sont pas parfaites, ni faciles à saisir
Peur de me lancer
sais pas par où commencer
une autre fois
Ne sois pas idiot, Nico
à chaque fois que tu le vois, cest pour baiser
Cest que jadore ça
Avant la baise, ce nest pas le moment, son ego et ses barrières sont intactes, infranchissables, sa trique, ta trique prennent le pas sur tout le reste ; pendant la baise, même pas la peine dy penser
biens sur, tas parfois limpression que même pour lui parfois la baise cest plus que cela
limpression quil se passe des choses
mais cest trop rare, trop aléatoire
Une autre fois, après lamour
La plupart du temps, ce nest pas vraiment de lamour
la plupart du temps, ce nest que de la baise
et après la baise ce nest déjà à nouveau plus le temps ni le moment
parfois il remonte son boxer à une vitesse que tu nas même pas le temps de lui dire « au revoir »
alors, tu en conviendras, Nico, il ny a que dans de rares occasions comme celle-ci, des occasions quil faut avoir la sensibilité de reconnaître et les couilles de saisir, des occasions rêvées où les barrières du beau mâle sont un peu en berne
il faut savoir cueillir le moment, y aller avec tact
Cest ce à quoi je vais essayer de matteler
Ma décision tout juste prise, voilà que la porte de la salle de bain souvre, emportée par une main au geste puissant, assuré et rapide. Dans lembrasure, le beau mâle apparaît, la serviette rouge toujours nouée autour de la taille, le haut de son corps drapé dans sa demi nudité magnifique, une demi nudité portée avec une aisance et une nonchalance, une assurance déconcertantes
je suis intimidé devant lapparition de ce corps
une fois de plus mon regard tombe sur ce pli de laine scandaleusement saillant
il traîne ensuite sur la légère bosse dans le tissu humide en correspondance de son paquet
Au final, avec sa serviette autour de la taille, juste torse nu
le bogoss est encore plus sexy que sil était carrément à poil
En sortant de la salle de bain, Jérém éteint la lumière, plongeant son corps dans la pénombre
je narrive plus à distinguer tous les détails mais je devine sa silhouette
comme une ombre dégageant dans la pièce un intense parfum de déo
pendant quil avance vers le lit, sa main passe dans ses cheveux encore humides pour les rajuster
et je suis hypnotisé par cette putain de démarche assurée de jeune mec sûr de lui
.
Et même dans la pénombre, jarrive à capter son petit sourire coquin en coin, expression de son sentiment de victoire vis-à-vis du fait que je suis resté
arrivé à proximité du lit, avec un geste précis et assuré, il dénue la serviette et la laisse tomber négligemment au sol
sa nudité intégrale se révèle fugacement dans la pénombre
un instant plus tard, il se glisse sous les draps
Il sent terriblement booooon
envie de caresser sa peau rafraîchie
envie de lui sauter dessus
envie de le serrer à moi et de le couvrir de bisous
Mais par où commencer ? Comment lui dire, ou du moins lui faire comprendre que finalement jai décidé de rester, sans passer pour un con ?
Une fois de plus, cest lui qui me tirera de lembarras, à sa façon, bien sur.
« Tu comptes rester planté là jusquà demain ? ».
« Je ne sais pas
» je temporise.
« Je tai dit que tu pouvais te casser
» lâche-t-il, moqueur.
Envie de le gifler face à larrogance de ses mots
envie de faire tout sauf ce quil voudrait que je fasse
pas envie de lui céder, mais envie de me glisser sous les draps avec lui, le serrer contre moi, quil me serre contre lui
envie de savoir ce quil serait mieux de faire
en attendant, je décide de mécouter
« Ouais, mais
en fait jai envie de rester
» un ton dans la voix qui se veut contrariant, mais au deuxième degré.
Je lentends émettre un petit ricanement. Quel petit con ! Enchaîner, Nico, ne pas lui laisser le temps de placer une quelconque connerie.
« Je vais prendre une douche » je linforme.
« Tas des serviettes sèches à coté du panier à linge
».
« Ok
je nai pas de brosse à dents
» je réfléchis à haute voix.
Et là, du tac au tac, le pus naturellement du monde, je lentends dire :
« Prends la mienne
».
Je larrête net, surpris et dubitatif.
« Quoi ? ça te pose problème ? » fait-il.
« Non, mais
» je bégaie.
« Il me semble quon nen est plus là
» argumente-t-il.
« Oui, cest vrai
» je concède.
« Tas des serviettes sèches à coté du panier à linge », « Prends ma brosse à dents »
des simples phrases qui nont lair de rien mais qui me rendent instantanément super heureux
Une fois dans la salle de bain, trois urgences
1 - Ne pas tomber dans les pommes en recevant la gifle puissante de cette chaleur humide saturée de lodeur du gel douche et de son déo
2 - faire pipi très vite
3 - envoyer un sms à maman pour lui dire que je dors chez Dimi
Résistant de justesse face au choc olfactif, le sms et le pipi vite expédiés, je mapprête à passer sous la douche
je cherche les serviettes
les voilà, comme indiqué, à coté du panier à linge sale
un panier ouvert
un panier sans couvercle
un puits du bonheur doù affleurent boxers et t-shirts portés par le beau mâle
rien que cette vision me rend dingue
envie dapprocher mon nez
Cest ce que je fais, happé par ce bonheur fait de coton et de tissus élastiques
Etourdi par lair saturé dhumidité et déo, je suis carrément assommé par les petites odeurs que je sens remonter de cet endroit magique
je plonge mon visage dedans et je respire à pleins poumons
chaque respiration est un peu plus profonde, un peu plus longue, chaque respiration mapporte un peu plus de ses odeurs de mec
Lafflux excessif doxygène et de petites odeurs de mon Jérém font quau bout dun petit moment jen ai carrément la tête qui tourne
je relève le buste, je ferme les yeux, jessaye de me calmer
impossible
je suis déjà en manque
ce mélange dodeurs dans le panier à linge est juste un putain dexcitant
envie dy revenir, mais dy revenir avec méthode
envie de sentir lodeur de ce boxer CK orange à lélastique blanc
le bonheur de découvrir une sorte dodeur de sexe de mâle mélangée à un léger relent de pipi, ce qui nest pas désagréable, bien au contraire
envie de sentir lodeur de cet autre DIM noir
le bonheur de découvrir dans le coton sombre une trace plus claire qui semble laissée par cette mouille qui séchappe parfois du sexe des garçons lorsque lexcitation les cueille
me demander qui a provoqué en lui cette excitation, cette mouille
une trace blanche qui pourrait aussi être le souvenir laissé par un gland ayant joui et rangé sans avoir été préalablement bien nettoyé
entre quelles cuisses a joui mon beau brun, le jour où il portait ce boxer que je ne lui ai pas connu lors des dernières baises ?
Envie de découvrir lodeur de ce simple t-shirt blanc col en V qui me rappelle tant le t-shirt de notre première coucherie
envie de poser mon nez en correspondance de lendroit ayant caressé ses aisselles
envie de plonger mes narines dans ce débardeur noir que je ne lui ai encore jamais vu porter mais dans lequel je nai pas de mal à limaginer, scandaleusement beau, furieusement sexy, divin, à pleurer
et cet autre débardeur blanc à rayure que je lui connais pour lavoir vu le porter le soir où il ma baisé au terrain de rugby
un débardeur dont il se sert pour le sport
un débardeur qui sent en effet très fort sa transpiration, si fort quelle prend le pas sur le deo, pourtant présent en arrière plan olfactif
En dépit des minutes qui passent, je ne me prive pas
quasiment tous les boxers et les t-shirts passent sous mon nez
jen suis dingue
et lorsque je décide de me faire violence pour y aller, lorsque je tente de ranger ses sous-vêtements à peu près dans le même bazar où je les ai trouvés, je replonge une dernière fois le nez dans cet endroit magique
je me fais la réflexion que les sous-vêtements portés par un garçon finissent par simprégner dune marque olfactive complexe
Oui, le panier à linge sale
un panier qui contient les boxer et les t-shirts portés par mon Jérém
les boxers qui ont à la fois caressé et protégé son précieux service trois pièces, ces boxers qui recueillent à la fois son odeur de mec et un odeur un peu plus forte amenée par la fameuse dernière goutte
un panier qui contient les t-shirts qui ont caressé le torse magnifique de mon beau brun et qui dégagent une odeur insistante, un mélange de sa transpiration et de son déo
Dabord, je crois que Jérém est le genre de garçon qui ne porte jamais un t-shirt ou un boxer pendant plus dun jour
alors, dans les fibres, lodeur en arrière plan dune lessive, persiste
le tissu posé sur la peau après la douche et le deo simprègne pendant des heures de ces parfums
au même temps, des odeurs naturelles sont dégagées par la transpiration, la peau, le sexe
au fil des heures, les parfums virent, changent, se mélangent aux odeurs naturelles de plus en plus présentes à mesure que la journée avance
au bout dun certain temps, tout semble se stabiliser, se figer dans une nouvelle odeur qui devient la véritable odeur persistante, la marque, la signature olfactive dun garçon
Alors, peut-on vraiment appeler cela un panier à linge sale
moi jappellerais plutôt cela la caverne dAli Baba, lentrée du Paradis, le pays de Cocagne
je voudrais tant être un chaton et me faufiler dans ce panier, mendormir des heures, des jours durant bercé par toutes ces petites odeurs
Cest en me faisant violence que je me décide à marracher de ce puits de bonheur
me disant quun douche, une simple petite douche me sépare dun bonheur encore plus grand, celui de partager les draps de mon beau brun et peut être de le serrer contre moi
Autant la douche de Jérém aura duré
autant la mienne sera rapide
et cela moins pour le fait que leau chaude commence à manquer, que du à mon empressement de le rejoindre
Je me sèche vite fait, je me fais à nouveau violence pour ne pas repasser par la case « panier à linge
sale »
tout content de pouvoir enfin aller le rejoindre
Vite
me brosser les dents
avec sa brosse
et cela me fait un drôle deffet
cest vrai, il a raison, on partage déjà nos corps à un point quon nest pas à un partage de brosse à dents près
évidemment, cest moins des microbes que de la symbolique inscrite dans ce partage que se situait mon hésitation
en tout cas je suis super content de partager sa brosse à dents
Sa brosse à dents déposé dans son verre, sur le rebord de ce miroir devant lequel il ma sauté lors de lune de nos premières coucheries
je sors de sa salle de bain
je sors comme lui
enfin
je veux dire
avec la serviette nouée autour de la taille
« Tas pris ton temps » je lentends balancer.
« Tu as pris toute leau chaude
» je réplique.
Quest ce que ça me plait déchanger ce simples petits mots qui ont un petit goût de partage autre que la baise. Oui, je sais, il men faut peu
Je mapproche du lit et, le temps que mes yeux se réhabituent à la pénombre, je me rends compte que le drap est posé juste sur ses jambes, quil arrive pile à hauteur de son chemin du bonheur
que le torse est complètement dégagé
Je dénoue ma serviette et je me glisse rapidement dans les draps.
Rentrer dans les draps de Jérém, cest rentrer dans un pur univers de bonheur
les draps de Jérémie sont doux, frais agréables au toucher et à sentir
les draps de Jérém dégagent de multiples odeurs
de propre, de déo, de jeune mec sexy
odeur de Jérém
odeur de bon, de bonheur
je sais déjà que ne voudrais plus jamais partir de là
Jérém na pas bougé dun poil
me voilà allongé à coté de lui, à tout juste quelques centimètres de lui
envie de me jeter sur lui, envie de lui faire un câlin, de le serrer tout contre moi, de lui faire un million de bisous partout
Être dans le même lit avec Jérémy c'est juste pas possible
je bande
jai envie de tendresse
j'ai envie de le toucher
de quoi a-t-il envie ? Jécoute sa respiration, je guette le plus infime de ses mouvements
il ne bouge pas
jentends ma respiration
les battements de mon cur
jai envie dallonger une main
Mais non, Nico
il faut en profiter pour lui parler
Oui, mais comment my prendre ? Par où commencer ?
Le vent dAutan a bien rafraîchi la pièce. Je le vois remonter les draps jusquau dessus de ses pecs
Et cest là que jai une idée
ou plutôt une envie
une excuse ? Je me dis quavant de lui parler, jai besoin de le mettre un peu plus en confiance
Oui, être dans le même lit avec Jérémy c'est vraiment pas possible
j'ai tout le temps envie de lui
jai encore envie de le prendre en bouche
Alors je me faufile sous les draps
oui, les draps de Jérémie sont doux, frais, agréables au toucher
oui, les draps de Jérém dégagent de multiples odeurs de Jérém
et ceci, surtout lorsquon y plonge dedans
plonger dans se draps cest plonger dans un autre monde fait de bonheur masculin
plonger dans ses draps cest être enivré par mille et une odeurs
plonger dans ses draps cest découvrir sa queue au repos
plonger dans ses draps cest avoir envie, avoir besoin de le reprendre en bouche
Je cale mon épaule contre son flanc, je pose ma joue à hauteur de non nombril
je saisis sa queue au repos avec mes doigts et je lapproche de mes lèvres
je la prends en bouche, juste en bouche, sans même lintention de la faire dresser à nouveau, juste en savourant le bonheur exquis de lavoir en bouche, avec ce goût de propre, de fraîchement douché
Il se laisse faire. Un instant plus tard, je lentends balancer :
« Ta bouche non plus ne prend jamais de rtt
».
Petit con, va
plains toi, va
la bouche trop occupée dans ce bonheur, je naurais pas loccasion de verbaliser cela, mais je lai pensé si fort que ça métonnerait quil ne lait pas entendu.
Je reste là juste avec sa queue au repos dans la bouche, la joue sur ses abdos, la tête soulevée et bercée au gré de ses respirations, lodeur de son déo se dégageant de sa peau menivrant les narines et le cerveau
je vais faire une overdose de bonheur
Mais je navais pas tout vu
un instant plus tard, je crois devenir dingue
cest lorsque je sens sa main se poser sur ma tête
Il nest pas croyable
il veut que je le suce à nouveau
dautant plus que, sans vraiment avoir repris toute son envergure, sa queue semble prendre davantage de place dans ma bouche
Dès que sa main se pose sur ma nuque, je mattends à ce quil commence à mettre des coups de bassin dans ma bouche
Pourtant, rien de tel ne vient
son bassin reste immobile, sa respiration calme
le seul mouvement que je perçois est celui de ses doigts qui se faufilent dans mes cheveux, légers, doux, comme une caresse, juste une caresse
Mettre la bête en confiance avant de lapprivoiser
elle vous le rendra, et ce sera une si belle victoire
Je reste ainsi, sous les draps, en train de téter sa queue au repos dans ma bouche
loreille sur ses abdos, écoutant sa respiration, les battements de son coeur, menivrant de la tiédeur de son corps
ses doigts qui se baladent légers et lents dans mes cheveux
je suis au Paradis
Je suis au Paradis et jy reste un bon petit moment
jy reste avec un plaisir immense
et lorsque je sens le sommeil me happer, porté par la chaleur des draps, par les odeurs enivrantes, par la confortable et douce fermeté de ses abdos, je sais que je vais mendormir avec sa queue dans la bouche
oui, je me sens glisser vers la torpeur qui précède le sommeil, je sens ma volonté me quitter, je labandonne avec plaisir
pour la mise au point avec Jérém ce sera une prochaine fois
je sens que je vais perdre pied dans ce bonheur total
jamais depuis des années je ne me suis endormi avec ce sentiment de bonheur
Mais alors que jai presque perdu pied, quelque chose me secoue et moblige à remonter à la surface de ma conscience
sa main a quitté mes cheveux et est en train de repousser doucement mon épaule, ce qui fait que mes lèvres séloignent inexorablement de son engin
Je crois quil nen peut plus mon beau brun
je crois quil est à bout de forces
sans pouvoir mempêcher dembrasser ses abdos au passage, jémerge de la plongée sous ses draps
Cest juste à temps pour le voir se tourner de son coté sans un mot
Ah, non
pas ça
il ne ma quand même pas demandé de rester pour coucher à lHôtel du Cul Tourné
Jai trop envie de caresser, de câliner sa peau tellement douce
je me tourne dans le même sens que lui, à quelques centimètres de lui
je nose pas y aller, le serrer contre moi
Et là je lentends me balancer :
« Tattends quoi ? Viens
»
Jai envie de pleurer. Javance mon bassin des quelques centimètres qui me séparent du sien et, à mon tour, je lhabille entièrement de moi.
Je me colle contre son flanc, je passe mon bras sous son aisselle, je pose une main sur son torse entre pecs et abdos
je le sens remuer, comme si quelque chose le dérangeait.
« Jai le droit ? » je me renseigne.
« Ouais
» chuchote-t-il.
Je sens quil a besoin dêtre câliné
je plonge la tête dans ses cheveux et je pose mes lèvres à la lisière de ses cheveux bruns, je dépose quelques bisous tout doux.
« Et ça
jai le droit de faire ça ? ».
« Tais toi ! » fait-il sèchement. Je suis heureux : « tais-toi » est bien mieux que « dégage ».
Je prends ça comme un feu vert de bonheur.
Je deviens entreprenant
« Si jai le droit à ça
je devrais aussi avoir le droit à ceci » je lui balance juste avant de laisser mes lèvres et ma langue remonter le long de son cou, parcourir sa joue, sattarder sur son oreille
ma joue contre sa joue, sa barbe de 3 jours frotte contre ma joue et c'est comme une allumette qui frotte sur du papier abrasif
jai envie de le bouffer tout cru
je le sens frissonner
ma langue sattarde dans son oreille
et je le sens frissonner encore plus
je sens quil essaie de se retenir, mais ça finit par exploser
il rigole
jai trouvé un point chatouilleux
je mamuse à lembêter
« Ca chatouille
» me balance-t-il toujours en rigolant.
Jadore
je commence à croire que jai vraiment bien fait de rester
je commence à croire que les draps de Jérém recèlent un passage spatio-temporel permettant datteindre une réalité parallèle où Jérém, le petit con macho se transforme en un garçon qui a envie de câlins
rien que cette petite complicité na pas de prix à mes yeux
Je lui fais encore quelques bisous dans le creux de lépaule et je me cale contre lui
cest bon
être contre lui, son odeur, ses draps, son parfum, sa peau
je veux me perdre avec lui, dans ce bonheur des sens
jai envie de pleurer, je suis comblé
il ne me faut rien de plus, je nai besoin de rien de plus
Je métais dit que la condition pour rester était celle davoir une discussion avec lui
mais à quoi servirait de sortir des mots qui pourraient gâcher linstant ? Quel mot ajouterait quelque chose à ce moment parfait ?
Je sens mes résolutions méchapper des mains
le Jérém est une drogue puissante capable dannuler toute volonté
je ne lui parlerai pas ce soir
On va sendormir ainsi, en silence, ne faisant quun.
Je sens le sommeil revenir à la charge pour semparer définitivement de mon corps et de mon esprit. Je suis presque dans les bras de Morphée
cest là que, contre toute attente, cest lui qui parle :
« Tu vas le revoir ton
ton
ton
Stéphane ? » me lance-t-il, le mot « Stéphane » scandé sur un ton dédaigneux.
Linstant est parfait. Pas de provocation. Plutôt rassurer le jeune mâle.
« Même si je voulais je ne pourrais pas, il est parti vivre en Suisse
» je joue franc jeu.
Jai limpression dentendre mon beau brun tirer une sorte de soupir silencieux et libératoire. Jenchaîne :
« Tu sais, Jérém, quand je suis dans ton lit, après avoir couché avec toi toute la nuit et quà la fin on se retrouve dans les bras lun de lautre, je nai besoin de personne dautre
».
Il ne fallait pas commencer Jérém, maintenant cest moi qui a envie de poser des questions :
« Et toi
tavais déjà été au On Off ? »
« Mais ça va pas la tête ? » fait-il sur un ton surpris et heurté.
Je suis tellement soulagé et heureux que jai envie de le couvrir de bisous
« Alors pourquoi ce soir
».
« Je ne sais pas
juste par curiosité
».
« Ca ta plu ? ».
« Je suis sorti avant toi, je te signale
».
« Cest vrai
».
Vite enchaîner avec ce que tu as sur le cur
mais, à la fin, quest ce que jai sur le cur ? Ce bonheur semble tout emporter, effacer, pardonner
Jérém remue un brin et à la faveur dun mouvement de son épaule, une puissante note de déo percute mes narines
je suis KO
Ne tarrête pas à ça Nico
tas une mission
ne tarrête pas à son corps, à son parfum
fais toi violence
ne tarrête pas à cet instant de bonheur, essaie de préparer ton bonheur à venir
montre lui que tu as besoin de ça mais pas que ce soir, pas juste quand lui en a envie
retrouve ta motivation de tout à lheure
profite de loccasion
il a même accepté que tu le câlines
il ne sest même pas rebiffé quand tu las chatouillé
il est à point, je te dis, il faut le cueillir
essaie de lui parler
Mais par où commencer sans que ça semble une attaque frontale ?
Et puis, soudainement ça explose dans ma tête comme une évidence. En amour, il ny a que les mots qui viennent du plus profond du cur qui sonnent justes.
« Tu vas me manquer Jérém
» je lance sans pouvoir arriver au bout de la phrase que javais construite dans ma tête, une larme glissant sur ma joue.
Silence de sa part.
« Tu vas me manquer quand tu vas partir
» je termine après une respiration profonde en maîtrisant ma voix de justesse.
Encore du silence de sa part. Je le serre un peu plus fort contre moi.
« Je ne sais pas encore si je vais partir... » je lentends lâcher quelques secondes plus tard.
Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
ça cest de la news
envie de lui demander si cette soirée, si ce câlin y sont pour quelque chose
Hélas, la suite se chargera de doucher mes enthousiasmes :
« Il y a l'équipe de rugby
si on gagne cette année
ils ne voudront pas que je parte
».
Evidemment, léquipe de rugby
il y a des priorités dans la vie et je ne suis pas en pole positions.
Mais creusons un peu quand même. Je suis en possession de quelques billes pour le pousser à se livrer un brin
merci Thibault
« Ta famille, aussi
» je place mon pion pour lobliger à avancer le sien.
« Laisse tomber
eux ils ne vont pas me manquer
».
« Et ton frère
» je cible plus précisément.
« Comment sais tu que jai un frère ? » sétonne-t-il.
Oui, comment le sais-je
parce que Thibault men a parlé
m
ah, oui, mais pas que
« Il a créché ici le mois dernier
à cause de lui on na pas pu réviser pendant une semaine
».
« Oui, cest vrai
mon Maxime
».
Ouf, sauvé par le gong.
Je le sens respirer fort. Comme sil avait quelque chose sur le cur, prêt à sortir.
Creusons encore.
« A part le rugby il ny a pas grand-chose qui te retient ici, alors
».
Perche #1 tendue
« Non
»
Perche #1 ratée
Putain !!! Et moi ? Je suis là, merde
qui te fera des câlins comme celui là, si tu ten va loin de moi ?
Enchaîne, Nico, ne te laisse pas démonter. Fais le parler de ce quil aime, pousse-le à se livrer sur des sujets tout publics, des sujets qui lui tiennent à cur mais qui ne fâchent pas. Mets le à laise. Sois patient. Ça va venir
« Cest très important le rugby pour toi
» jarrive à formuler.
« Le rugby est toute ma vie
il ny a rien dautre que jaime autant
être avec les potes
mouiller le maillot tous ensemble pour avancer
rigoler, stresser, trimer, être heureux, être déçus ensemble
».
« Jai toujours été peu doué pour le sport
jaurais voulu lêtre
mais javais trop peur des coups
»
« Cest vrai quau rugby on prend pas mal de coups
mais on se fait des potes
».
« Ca doit être cool davoir autant de potes
je ne connais pas ça, moi
».
« Les potes cest parfois mieux que les nanas
jai renoncé à des baises pour faire la bringue avec léquipe
»
« Tes sérieux ? »
« Une soirée avec les potes c'est souvent mieux quune nuit de baise
après une nuit de baise cest souvent le bordel dans la tête
alors quaprès une soirée avec les potes on se sent bien
on a parfois un peu mal aux cheveux, mais on est bien
».
Jai envie de pleurer tellement cest beau ce quil vient de dire. Ca divague de mes buts, mais quimporte. Il a envie de parler alors le laisser parler le faire parler. Il se livre à moi, cest du petit lait que je bois là.
« Jouer au rugby cest ce que je sais faire le mieux
» il enchaîne « cest pour ça que je my sens bien
jai vraiment envie de progresser
envie davancer
il ny a que là que je me sens vraiment à ma place, à laise, motivé
il reste que deux matches, un demain, un la semaine prochaine
on a tellement de points davance quon pourrait même ne pas jouer demain quon serait direct en finale contre Cugnaux
cette année on va gagner le tournoi
».
Cest tellement beau de lentendre parler de sa passion, il est comme transporté. Jen veux encore, jen redemande.
« Cest plus quun jeu le rugby
» je relance.
« Le rugby est un peu comme la vie
chacun a son rôle, personne na le même
il y a des fonceurs, des rusés, des mecs rapides des jambes, des mecs rapides dans la tête, des têtes de mule et des mecs qui ont froid
le rugby révèle les personnalités, les caractères... les forces, les faiblesses, les peurs, les envies, les passions
».
« Et quand on partage tout ça
» je me laisse échapper.
« On finit par être potes, pour toujours
» conclut mon beau brun en mettant des mots sur cette idée qui vient de safficher dans ma tête.
« Quand on joue au rugby
» continue-t-il « on ne se sent jamais seuls
».
Jérém se tait. Il a lair touché. Je le serre un peu plus à moi. Jai envie de lui dire que je comprends, que je comprends parce que je sais, que je connais une des causes de sa solitude, grâce à Thibault
mais je ne peux pas lui dire que je sais, alors je tente de lui montrer mon empathie avec un câlin.
Je me rends compte que c'est pour ça aussi que je l'aime, ce petit mec
cest parce quil peut être touchant jusqu'aux larmes ce petit mec... aussi profondément touchant quil est intolérablement sexy dans d'autres ou insupportablement macho dans d'autres encore... 50 et une nuances de mon beau brun
Et puis Jérém a cette phrase que je noublierai jamais :
«Le rugby, c'est l'histoire d'un ballon avec des copains autour
et quand le match est fini et quon range le ballon, il reste les copains
».
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