La Folie Du Pleutre (4)
Alors qu'elle prépare le dîner, je file au bureau à l'étage sauvegarder les images sur mon ordinateur et sélectionner celles que nous serons censés lui envoyer. J'en écarte certaines, plus éloquentes, compromettantes et significatives pour mon projet fou et que je me réserve d'envoyer à son insu à mon complice. Le simple fait de faire cela me met une érection terrible car j'ai déjà le sentiment du viol. Du viol de mon épouse de façon uniquement virtuelle et intellectuelle.
Après le dîner, on regarde sur la télé les photos que j'ai prises et retenues.
Malin, j'en ai gardé quelques unes, un peu limites, pour lui donner à les refuser et la conforter sur le respect de ma promesse. J'ai des remords certes. Je trompe notre amour et sa fidélité. J'y pense un moment mais rien n'y fait, je suis trop excité et l'approche de la réalisation de mon fantasme est trop forte !
Tout en regardant les images (qui sont superbes) défiler sur l'écran, assis l'un contre l'autre sur le canapé du salon, je lui caresse les seins qui sont bien accessibles sur cette robe qu'elle porte toujours. J'imagine Monsieur David faire la même chose. Je bande. Elle regarde sans dire un mot mais je sens que la situation l'excite plus que je ne l'imagine.
- Celle-là est trop osée, lance-t-elle soudain.
- Ok, pas de problème.
Elle est rassurée de voir que je tiens parole. C'est bien sûr une des images que j'avais deviné qu'elle ne voudrait pas montrer.
Quand arrive une image qui montre assez clairement sa poitrine, à peine cachée par le fin tissu de la robe, j'ai la surprise de voir qu'elle ne réagit pas et la laisse passer. Mon cur se met à battre plus vite, et c'est moi qui lui dis :
- Celle-là, tu ne la trouves pas trop osée ?
- Tu crois ? C'est vrai qu'on voit un peu la pointe de mes seins, mais je trouve que la pose est jolie et m'avantage. Mais si tu crois que cela est déplacé, on peut la supprimer.
Je n'en reviens pas.
- Non, c'est toi qui décides. Moi je ne peux qu'approuver que tu te montres sous tes plus beaux aspects.
- Tu es un amour dit-elle en déposant un baiser sur mes lèvres.
Très vite la tension érotique monte. On a envie de faire l'amour, selon elle, et de baiser, selon moi.
On se retrouve vite nus dans notre lit. Je prends mon temps pour des préliminaires qui pourraient être raccourcis tellement nous sommes, elle et moi, excités.
Quand mon sexe, que je sens tendu et ferme, la pénètre sans résistance, je ne peux m'empêcher de lui susurrer doucement dans l'oreille.
- Je t'aime, tu es chaude et douce. J'aime te prendre quand tu es si chaude. Tu es si belle.
Elle respire de plus en plus vite, me semble-t-il. Je pressens qu'elle va bientôt atteindre cette jouissance qui la rend encore plus belle. Ce sont les seuls moments où je perçois qu'elle perd pied et se libère complètement.
J'ai souvent essayé d'exploiter ces instants et l'entraîner dans mes phantasmes mais sans succès. Ce soir je la sens plus relâchée. La séance photo l'a excitée, c'est sûr et de les visionner lui a encore ajouté des sensations. Alors d'un coup je lui glisse à l'oreille, le plus tendrement possible :
- Je sens que tu vas plaire à ce David.
Je m'attends à une réaction, une reculade ou un reproche. Rien. Elle a bien entendu pourtant. Encouragé je poursuis.
- Tu es si belle sur ces photos qu'aucun homme ne peut résister à tes charmes.
Cette fois je la sens réagir, mais pas du tout dans le sens redouté. Je l'entends respirer plus fort, plus vite. Ses bras qui m'entourent me serrent plus fort contre elle. Ses lèvres me cherchent et un baiser brûlant unit nos deux bouches avides de sensation.
Je suis convaincu que l'idée de plaire à cet homme qu'elle ne connaît pas, qui n'est en quelque sorte qu'un fantasme, l'excite énormément. Cet inconnu est dans l'irréel et cela l'autorise à se libérer de toutes les contraintes qui la bloquent.
- J'ai envie qu'il te désire. J'ai envie qu'il tente de te séduire. J'ai envie de le voir à tes pieds. J'ai envie qu'il te prenne.
A peine ces mots prononcés, je sens l'orgasme nous entraîner tous les deux simultanément, dans une union charnelle jamais atteinte. Cette évocation la fait jouir plus vite que dhabitude et, me semble-t-il, de manière plus intense. Je sentais les parois de son vagin se contracter, palpiter enserrant ma queue, très fort. J'imagine à cet instant que c'est la queue de Monsieur David que ce vagin adoré absorbe dans ses muqueuses lubrifiées de sa liqueur d'amour. Je me surprends à râler de plaisir alors qu'elle laisse échapper des petits cris d'extase. J'en arrive même à l'entendre prononcer le nom de notre amant ! Car je le sais, nous sommes deux à la prendre et elle se donne à nous deux sans retenue.
Cette extase se prolonge bien pendant de longues secondes durant lesquelles elle reçoit ma semence, en plusieurs salves décroissantes de vigueur, avant de retomber lentement. A bout de souffle nous nous abandonnons tous les deux dans les bras de l'autre, remplis de bonheur. Nous avons fait l'amour. Je ne l'ai pas baisée.
C'est moi qui reprends le premier mes esprits. Je la regarde, elle a encore les yeux fermés tout imprégnés de plaisir. Mes démons réapparaissent.
- Cela fait longtemps que nous n'avons pas joui aussi intensément, non ?
Elle met quelques secondes avant d'ouvrir les yeux, de poser un tendre baiser sur mes lèvres et me dire d'une voix douce.
- Oui c'est vrai ! Ça été très fort pour moi et je crois que toi aussi tu as bien pris ton plaisir.
- Oui, et je crois que Monsieur David y est pour quelque chose, non ?
Là, je la vois devenir rouge pivoine. Elle détourne les yeux. Apparemment c'est la honte qui la submerge à cet instant, me confortant dans l'idée qu'elle a suivi et partagé mon fantasme.
Je prends conscience une nouvelle fois que je joue avec le feu. Si je devais la perdre, je ne pourrais jamais m'en remettre. Il est encore temps d'arrêter et c'est ce que décide de faire immédiatement. La garder pour moi seul, pour nous. Nous avons encore des s à faire et toute une vie à consumer.
C'est alors qu'elle me dit :
- Tu pensais vraiment ce que tu m'as dit tout à l'heure ?
Une boule percute mon estomac et me fait perdre pied. J'ai peut-être mal compris. Alors je lui demande :
- Tu veux dire que je t'aime et que je te trouve belle ?
- Oui bien sûr, ça aussi.
- Quoi d'autre alors, je m'entends dire d'une voix tremblotante ?
Je la sens hésitante puis après quelques secondes elle ajoute :
- Que je te plais, et que je peux plaire aussi.
Ça y était ! J'étais pris à mon propre piège au moment où je voulais m'en échapper.
- Bien sûr mon amour, quand je t'ai prise tout à l'heure en photo, je t'ai trouvée très aguichante et je pense que d'autres hommes seraient de mon avis. Tu sais que depuis longtemps cette idée m'excite.
- Oh mais ce n'est pas bien d'exciter les autres hommes. Je ne pourrais jamais. C'est mal.
Ces derniers mots au lieu de me rassurer me contrarient. Volées en éclats mes résolutions d'abandonner mon fantasme. Imprudent, je reprends :
- Mais non, ce n'est pas un péché que de vouloir faire plaisir à son mari en se montrant belle et en attisant les désirs chez d'autres personnes. Comme ce Monsieur David, tient ! Tu ne le connais pas mais je suis sûr qu'il va apprécier nos photos.
- Tu es sûr ? Il ne va pas me juger comme une mauvaise fille ?
- Mais non, mais non. Rassure toi, c'est un gentleman, tu verras. Demain matin je lui envoie les photos et samedi on va à sa boutique pour essayer les robes et les sous vêtements.
M
cela m'a échappé !
- Les sous vêtements ? Essayer les sous vêtements ? Mais il n'en a jamais été question !
Je panique.
- Je sais, mais Monsieur David m'a conseillé de t'en offrir également pour te combler pour ton anniversaire. Mais si tu ne veux pas, on n'en achètera pas.
- Tu sais bien que je n'aime pas beaucoup porter des sous vêtements trop sexy.
Elle reste silencieuse quelques instants avant d'ajouter :
- On verra. Je me laisserai peut-être convaincre d'en choisir avec toi si cela te fait plaisir.
Je suis fou de joie. J'étais passé à côté de la catastrophe.
Repus, heureux, nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre.
Ma nuit est peuplée d'images toutes plus cochonnes les unes que les autres. A chaque fois ma tendre épouse et un ignoble individu sont en scène dans des films érotiques et même pornographiques.
Plusieurs fois je me réveille en sueur. Ma belle quant à elle dort d'un sommeil de sage, et je me demande si elle aussi elle fait des rêves érotiques.
Ce matin du vendredi je pars le premier au bureau. Nos avons pris ensemble le petit déjeuner et nous n'avons pas reparlé de notre soirée d'hier. Juste au moment du baiser de départ, elle me demande.
- Tu vas envoyer ces photos ?
- Ah oui
prenant faussement l'air étonné. Oui bien sûr, tu es toujours d'accord ?
- Je ne sais plus. J'ai honte tu sais. Je suis presque nue sur certaines.
- Si tu ne veux plus je ne les envoie pas.
- Mais on pourra quand même y aller demain échanger ma robe ?
- Oui certainement. Tu sais ces photos c'est pour les aider à retenir des modèles qui devraient te plaire. C'est pour faciliter leur travail non ?
- C'est vrai, je suis bête. Fait comme tu veux toi. Je te laisse faire pour le mieux. Je t'aime.
En claquant la porte je sais moi, ce que j'allais faire : j'allais glisser une ou deux images assez éloquentes sur la beauté et les charmes de ma femme pour exciter ce sauvage.
Je connaissais les desseins de ce Monsieur David. Il voulait me soumettre, mater ma femme et de surcroît envisager sérieusement de me faire cocu avec ma complicité. Sûr de lui, il ne doutait pas un seul instant qu'elle ne lui tombe pas dans les bras. Et moi, j'allais, dans ma folie lui faciliter la tâche.
(à suivre)
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