La Gêne Et Le Plaisir - Partie 8

J’eu un mouvement de recul. Adossée au mur, je le regardais jeter un pan de la corde au dessus de la poutre au dessus de l’entrée du salon, qui culminait à deux mètres du sol.
- Viens, m’invita-t-il. Tu vas aimer cette fois-ci, je te promet.
Peu rassurée mais intimement exaltée – le bondage faisait partie de mes plus intimes fantasmes – je me présentais à lui.
- Tourne-toi.
Il me banda les yeux. Plongée dans les ténèbres, mon attention se focalisa sur mon sens du toucher. Mon imagination travaillait à plein régime. La corde fut d’abord passée autour de mon cou, puis passa entre mes jambes, pressant délicieusement mon sexe. Puis la corde repassa, vint entourer mon torse. Damien fut plusieurs fois obligée de défaire et recommencer à partir de certains points, mais tout en manifestant une certaine assurance qui me transportait.
Par le miracle d’un tour de magie, enfin je m’élevais, attachée. Un pied campé au sol, la cuisse gauche relevée à l’horizontale, ouvrant mes jambes en un angle droit qui découvrait imparablement mon sexe, les mains nouées au-dessus de ma tête, le buste torsadé de corde, les seins propulsés en avant, prisonniers de croisillons qui les repulpaient sans les enserrer douloureusement. J’ignore combien de temps je restais ainsi attachée, complètement aveugle et perdue, mais éperdue de désir. Je guettais chaque son. Un instant je le crus à ma droite, l’instant d’après je sentais son souffle sur ma nuque. Ses doigts effleuraient par surprise mes cuisses, mes seins, mon visage. J’exhalais un râle de plaisir alors qu’il n’avait même pas encore touché mon sexe.
D’un léger coup dans le dos il me poussa et la corde grinça. Je sentis la corde dans mon sexe resserrer sa pression sur mon clitoris, m’envoyant de délicieuses décharges électriques. Ses caresses s’intensifièrent. Je ne pouvais plus dire si ses mains seules ou tout son corps rencontrait le mien, mais j’avais l’impression d’être prise dans une étreinte constante et électrisante.

Comme en transe, je vivais pleinement le plaisir. Je voulais lui appartenir entièrement, me soumettre à tous ses désirs, être sa prisonnière pour toujours. Ses mains me semblaient être des langues de feu qu’on promenait sur ma chair à vif. Il pinçait mes tétons, mon sexe, me poussait, m’enserrait, me tirait les cheveux en me traitant de chienne…
Je pris soudainement conscience qu’il était en moi, qu’il avait pu me pénétrer, étant tellement en proie aux flammes du plaisir qu’il avait pu écarter la corde de mon pubis et entrer dans mon sexe trempé de lubrification naturelle.
- Maitre, soufflais-je lorsqu’il referma ses bras autour de moi.
- Qui es-tu ? me demanda-t-il fermement.
- Votre esclave ! criais-je.
- Pour combien de temps ?
- Pour toujours ! Pour toujours ! S’il vous plait soumettez-moi, punissez-moi, dressez-moi comme la Petite Chienne que je suis…
Je sentis ses ongles se planter dans mes fesses et poussais un cri de plaisir tandis que je goutais au meilleur orgasme de ma vie.
Je planais comme sur un petit nuage un long moment. Soudain la réalité sembla me retomber dessus brutalement. Je sentis tout le poids de mon corps qui pesait dans les passages clés de la corde, sciant mon genou gauche, mon entrejambe et mes aisselles. Je tentais de faire reposer tout mon poids sur mon pied mais perdais régulièrement l’équilibre.
- Maitre ? appelais-je d’une voix rauque.
Le silence me répondit. Je commençais à angoisser. Damien m’avait-il laissée seule ? Etait-il parti chercher quelqu’un ? Ou bien avait-il eu un malaise ? Combien de temps allais-je rester suspendue ainsi ?
Je sentis un courant d’air caresser mon corps, passer sur mon pubis nu et encore humide, puis entendis le claquement d’une fenêtre qu’on met en espagnolette.
- Damien ? appelais-je.
- Comment ? tonna la voix du Maître.
- Pardon, je voulais dire Maître, dis-je en sentant mon cœur s’emballer.
- Que veux-tu, soumise ?
- Etre détachée, Maître…
- Pas avant d’avoir regardé quelque chose.

Mon bandeau glissa. Je clignais des yeux, éblouie par la lumière du plafonnier auquel je faisais face. Damien, encore nu, me présenta son téléphone portable. Je vis une vidéo de moi attachée, tandis qu’il me pénétrait.
« S’il vous plait soumettez-moi, punissez-moi, dressez-moi comme la Petite Chienne que je suis… » m’entendis-je implorer en me voyant pénétrée par ce garçon que je reconnaissais à peine à l’écran.
Je restais silencieuse en regardant la vidéo, abasourdie face à cette vision tellement surréelle et fascinante. Damien la repassa en boucle au moins une dizaine de fois avant que je ne me détourne de l’écran.
- Tu comprends maintenant ? me dit-il en posant une main ferme sur ma gorge. Il faut savoir se soumettre et se laisser faire pour être guidée vers le plaisir. Ton plaisir est dans l’attente, dans la soumission, l’humiliation.
Il serra sa main autour de mon cou quelques instants, puis relacha.
- C’est pour ça que je suis dur et exigeant. Ta contrepartie parait injuste, jusqu’au moment où tu vis ce genre de moment. Qu’en penses-tu ?
- Je… je crois que j’ai encore besoin de réfléchir un peu, bégayais-je. Maître, s’il vous plait détachez-moi.
Damien posa le téléphone et entrepris de me détacher. Ce fut long et difficile, mon poids et nos ébats ayant resserré les nœuds au point de les rendre quasiment impossible à défaire. Quand enfin je pu toucher le sol de mes deux pieds, je m’écroulais, les jambes flageolantes.
Je tombais dans ses bras. Je tremblais de tous mes membres, le souffle court. Je ressentais une vive envie de pleurer. Damien m’aida à m’assoir, encore entravée dans toute la partie supérieure du corps, et m’enlaça.
Soudain je me mis à sangloter. Mon Maître me frotta gentiment le dos en se balançant doucement d’avant en arrière. Je ne pouvais expliquer tout ce qui se passait alors dans ma tête. Je n’étais plus capable de dire si je jouais un rôle ou bien si pour la première fois de ma vie j’étais réellement moi-même.
Comment pouvait-on tant se satisfaire de ce qui n’était pas sa volonté ? Comment pouvait-on prendre tant de plaisir dans la gêne et la peur ? Qu’est-ce qui clochait chez moi ?
- Bravo, me dit-il. Tu es une fille courageuse et prête à beaucoup pour satisfaire ton maître. Je suis fier de toi.
Je ressentis alors un gonflement de fierté en moi. Je me sentis fière de m’être abandonnée et d’avoir satisfait celui que désormais j’appelais mon Maître. Plus que ressentir du plaisir charnel à être gentiment taquinée, je voulais de tout mon être lui appartenir, lui être attachée pour m’abîmer entièrement dans ce plaisir unique.
- Je crois que je te comprends, fus-je seulement capable de chuchoter.
Il m’allongea sur une couverture le temps de défaire le reste des nœuds. Je fermais les yeux et savourais ce moment, sentant la chaleur de ses mains qui s’activaient sur mon corps. Il me semble que je m’endormis, épuisée par cette intense expérience.
Ma sieste fut de courte durée. Après m’avoir détachée et avoir nettoyé et rangé la corde, Damien était allé chercher ce que je considérais désormais comme mon attirail de soumise : ma ceinture, mes menottes, mon bâillon…
Damien s’était en plus équipé d’une cravache dénichée je ne sais où.
- A quatre pattes, dit-il en faisant claquer la cravache contre sa cuisse.
Je me mis en position. Il vint rectifier ma posture, écartant du bout de sa badine mes cuisses, creusant mon dos, relevant mon menton.
- Ça c’est une bonne chienne, dit-il en flattant mes cuisses. On va travailler la discipline cette après-midi. On va répéter les leçons des jours précédents, et apprendre de nouvelles positions.
Ce fut un travail de longue haleine. Je dû mémoriser une dizaine de positions, toutes plus avilissantes les unes que les autres, réciter les règles de mon maitre. Chaque erreur me coutait un coup de cravache sur les fesses, qui me cuisait longtemps.
- Inspection !
Je me levais, écartais les jambes et croisais les mains derrière la tête, le dos bien droit et le regard baissé.

- Position d’offrande.
Je m’assis sur mes pieds, écartais les cuisses, posais les mains devant moi et ouvrais la bouche.
- Soumission totale.
Je me prosternais et écartais les jambes de manière à ouvrir largement mon sexe. Mon Maître vint balader le bout de sa cravache sur mon sexe. Je frémis.
- Article 1 ?
- Je me soumets à la volonté de mon Maître, je reconnais son autorité sur moi puisque mon devoir est de le servir, lui obéir et lui plaire. Je travaillerais dur pour donner à mon Maître le contrôle de ma personne… de ma personne… et lui dévoue ma volonté. Je sais qu’il s’agit de mon devoir et je désire le servir et lui plaire ainsi.
- Article 2 ?
- Je serais toujours respectueuse envers mon Maître. Je trouverais divers moyens de le servir et lui prouver mon dévouement. Je ne dois m’adresser à lui qu’en employant le nom de « Maître », même en public sauf contre-ordre. Il ne m’est permis de garder aucun secrets à sa connaissance.
- Article 3 ?
- Mon corps n’est pas ma propriété mais celle de mon Maître. Il n’est pas de décisions concernant mon corps que je saurais lui refuser. Je ne peux prendre de plaisir ni jouir tant qu’il ne m’en donne l’autorisation ou la consigne. Chacun de mes orifices…
Je m’arrêtais, la gorge nouée.
- Continue.
- Chacun de mes orifices lui sont totalement libres d’accès. Il est libre d’y faire pénétrer tout objet de son choix, pour mon plus grand bonheur de lui plaire.
- Maintenant article 4. Ecoute bien et répète. Je reconnaitrais chacune de mes désobéissances et prendrais responsabilité de mes actes même en l’absence de mon Maître, et demanderais mes punitions. Je me soumettrais à chaque punition avec docilité, manifesterais de la reconnaissance et veillerais à ne pas répéter mes erreurs.
- Je reconnaitrais mes responsabilités…
Un coup de cravache tomba sur mon dos.
- Recommence ! Je reconnaitrais chacune de mes désobéissances et prendrais responsabilité de mes actes...
- Je reconnaitrais…
Ainsi je mémorisais les quatre premiers articles de la loi qu’il désirait me faire vivre, et les huit positions qu’il souhaitait me voir adopter.
Après avoir finis par répéter sans faute chaque article et avoir enchainé six positions sans erreurs, mon Maître me récompensa d’une caresse sur le sexe qui me ravit au plus au point. J’étais fière de mon effort.
- Position d’attente, m’ordonna-t-il subitement.
Je me mis en position, attendant avec impatience la suite. Il vint tout d’abord m’enfiler mon collier.
- Tu es une bonne soumise, tu peux porter fièrement ton collier.
Puis il m’enfila mon bâillon. Je ne compris pas tout de suite l’intérêt de me bâillonner après m’avoir fait répéter sa loi pendant une heure.
Puis il me fit mettre à quatre pattes. Il n’eut aucune difficulté à m’enfoncer l’œuf vibrant dans le vagin. Il était froid et me paraissait plus petit que dans mon souvenir, plus difficile à retenir…
Puis il boucla rapidement ma ceinture de chasteté. Il glissa devant moi un bloc note et un stylo.
- Ecris, m’ordonna-t-il.
Je ne compris d’abord pas. Ecrire quoi ? Puis la réponse m’apparut, évidente.
Article 1
Je me
Commençais-je à écrire. Les vibrations commencèrent. Je manquais de me rouler par terre. Damien me surveillait, cravache à la main. Il pointa le papier du doigt. Je repris le stylo et continuais.
Je me soumet à la volonté de mon Maître
Une goutte de salive tomba de mon bâillon et tacha le papier. Les infernales vibrations continuaient et m’empêchaient de me concentrer. Je soupirais de plaisir et portais une main à mon sein.
Un coup de cravache me rappela à l’ordre.
La tâche était diaboliquement ardue. Je devais sans cesse retenir la salive qui gouttait du bâillon, contenir mes ardeurs puisque je n’étais pas autorisée à jouir sans son autorisation, et il augmentait la puissance de l’œuf à chaque article.
J’écrivis les dernières lignes de l’article 4 dans une écriture à peine lisible, flottant entre deux lignes, le stylo ayant par moment décollé du papier.
Je me tournais vers mon Maître et l’implorais du regard.
- Je t’autorise à jouir, dit-il stoiquement.
Il monta la puissance au maximum. Je m’étalais sur le dos, battis des jambes et criais de plaisir à travers mon bâillon tandis qu’il me prenait en photo.
Je voulais arracher la ceinture et me caresser, je voulais qu’il me baise sauvagement mais me trouvais tristement prisonnière. Les vibrations ralentirent jusqu’à cesser.
- Position d’offrande.
Je me relevais fébrilement et adoptais la position demandée. Il vint détacher mon bâillon. La salive avait dégouliné sur mon menton et ma poitrine.
- Ça va ? me demanda-t-il doucement.
J’hochais doucement de la tête. Il me caressa doucement la tête, puis ouvrit sa braguette et me présenta son sexe. Je le pris en bouche. Damien ancra fermement sa main dans mes cheveux. J’entamais une série d’allers et venues langoureux en m’accrochant à ses hanches. Je pris plaisir à pincer de mes lèvres son prépuce, à jouer de la pression de mes joues sur son chibre. Je sentis soudain son sperme inonder ma bouche. Je ne savais que faire, alors il prit ma tête entre ses mains et me dit en haletant :
- Avale, petite…
Alors je lui obéis. Il dut s’assoir tant il sembla jouir fort. Je m’approchais pour reprendre son sexe en bouche mais il m’arrêta d’un geste.
Je m’arrêtais et soudain toute l’excitation de la scène retomba. J’eu soudain un peu froid, mal aux fesses, je ressentais un goût acre dans ma bouche et surtout je ressentais désagréablement toute la honte de ma posture.
- Tu oublies quelque chose, me dit Damien.
Je le regardais sans comprendre.
- Remercie-moi.
- Ce n’était pas une punition… je croyais.
- Remercie-moi pour cette leçon apprise.
- Merci, Maître.
- Plus fort, avec plus de sincérité.
- Merci, Maître !
- C’est bien. Tu vas me faire un peu de ménage, tu as mis de la salive et de la mouille partout, c’est dégoutant. Ensuite tu iras me préparer un café, puis tu prépareras l’appareil photo. Tu te souviens ton deuxième engagement d’hier ?
Je ressentis franchement de la colère à son égard. Ce n’était donc jamais assez pour lui ?! Je nettoyais avec peine le sol, chacun de mes muscles me lançant, puis allais lui préparer son café de mauvaise grace. J’attendis debout devant la bouilloire, me sentant stupide et démunie, nue dans ma ceinture de chasteté dans laquelle je sentais mon sexe poisseux coller au cuir raide.
- Dépêche-toi ! m’appela Damien.
Je l’ignorais dédaigneusement. Je cherchais un moyen pour échapper à la vidéo de fessée, choix que je n’assumais plus du tout.
- Ça vient ? appela-t-il encore.
- Merde, je peux pas faire bouillir l’eau plus vite ! lui criais-je depuis la cuisine.
Le silence qui suivit ne m’augurait rien de bon. Puis je l’entendis se lever du canapé et venir à moi. Il affichait un air peu commode.
- Excuse-toi.
- L’eau boue à une certaine vitesse, je n’y peux rien !
- Excuse-toi tout de suite.
- Tu m’embêtes avec tes rêgles débiles ! ça me casse les couilles ta vi…
- SILENCE ! cria-t-il soudain.
Je me tu, contrariée.
- Tu as gagné, tu es punie. Tu vas te mettre face au mur, mains derrière la tête, sur la pointe des pieds, pendant dix minutes. Si tu bouges, tu as trente secondes de plus. Et réfléchis à ton comportement.
La déception que je lisais dans ses yeux me peina. Je n’eu plus envie de discuter. J’allais au mur sans discuter. Pendant ma punition, je l’entendis se verser un café, tirer une chaise puis s’assoir à la table de la cuisine. Il sirota son café un long moment tandis que j’endurais ma punition. Je perdis l’équilibre et étendit les bras pour me rétablir.
Il frappa du plat de la main sur la table et tonna :
- Trente secondes de plus !
L’effort était dur, j’étais fatiguée et affamée et je n’avais plus toute ma tête. Je brulais de colère et de honte. Je récupérais au total trois minutes de punition en plus.
Il quitta plusieurs fois la cuisine. Je n’osais même pas relâcher un muscle de peur d’être punie plus sévèrement encore. Quand enfin la punition prit fin, il vint me chercher et me retira la ceinture de chasteté. L’œuf glissa hors de mon vagin. Damien m’envoya laver et sécher mes accessoires.
- Ne traîne pas, dit-il sèchement. Ensuite tu iras enfiler des sous-vêtements assortis et tu mettras tes menottes de poignets et chevilles.
Je me mis en route.
- Réponds-moi « Oui, Maître ».
- Oui Maître.
Il semblait passablement énervé. Je lavais et séchais la ceinture puis m’éclipsais à l’étage. Mes fesses me cuisaient un peu et je rêvais d’une douche. Je fouillais parmi mes sous vêtements et me décidais pour un ensemble en dentelle noire. Je m’assis sur mon lit pour les enfiler.
Soudainement j’eu très envie de mon téléphone portable et mon ordinateur, pour appeler ma famille ou une amie et geeker tranquillement. Je ne savais même pas s’il me laisserait y toucher du week end. Je soupirais et claquais les menottes sur mes poignets et chevilles.
Je descendis à petits pas. En bas, il m’attendait assis sur une chaise, les mains jointes. L’appareil photo était placé sur un tabouret.
- J’ai placé l’appareil photo de manière à ce qu’on ne voit que l’arrière de ton corps et mes genoux. Tu vas venir t’installer en travers de mes genoux, les mains étendues vers l’avant. Tu compteras chaque fessée. Si tu refuses, tu oublies ou te trompes je recommence depuis le début jusqu’à ce que ce soit un sans faute. Et à la fin tu me remercieras. Prends ça comme une expérience à part entière, et non pas comme un pari. On ne reste jamais indifférent à une fessée.
Installée sur ses genoux, je respirais difficilement. Je sentis ses mains chaudes sur mes fesses et frissonnais. Ses mains décollèrent, je bloquais mon souffle.
La première fessée retentit fort, je ressentis le choc jusque dans mon crane. Je faillis oublier de crier.
- Un !
La deuxième fut tout aussi cuisante. Je pleurais en criant « deux ! ». J’agitais en vain mes mains liées.
A la troisième, je ressentis au plus profond de moi l’humiliation de l’exhibition, de la fessée, de la culotte à mi-cuisse, de mon asservissement. Je criais « trois ! ».
- Quel est ton seul but, soumise ? gronda Damien.
- Vous plaire, Maître !
La quatrième fessée tomba. Je criais « quatre ! » comme je criais « oui ! » quand je faisais l’amour à un amant.
Les fessées suivantes me firent pleurer et jouir.
- Qu’est-ce que tu es ?
- Je suis une sale petite chienne, Maître, pleurais-je misérablement. Huit !
La neuvième fut presque insupportable, je criais de douleur. Je me sentais trempée.
Il laisse un léger temps de suspens avant d’abattre sa main pour la dixième fessée.
- Merci Maître !
Ses mains restèrent en suspension au-dessus de moi comme s’il ne savait plus quoi faire. Je pleurais doucement, soulagée d’avoir expurgée mes fautes.
- Je suis désolée, hoquetais-je. Je suis désolée de vous avoir contrariée, Maître…
Il ne dit rien et me caressa doucement le dos de manière apaisante. Je sentais qu’il m’avait pardonné et que nous pourrions repartir de plus belle, ce qui me fit pleurer de plus belle, de bonheur.
- Je… n’en peux plus… Maître, dis-je en me laissant glisser à terre.
Il m’aida à me rhabiller tandis que je peinais maladroitement à remonter ma culotte les mains attachées. Puis il alla éteindre la caméra.
J’espérais qu’il me prendrait dans ses bras comme le matin, mais à la place il me caressa longuement les cheveux en me regardant dans les yeux. Je pouvais y lire la fierté et le contentement, et ce fut le meilleur moment de la journée, devant les plusieurs orgasmes qu’il m’avait procuré.
Il me porta jusqu’à mon lit, me fit couler un bain, me shampooina les cheveux et me frotta le dos, me sécha les cheveux et m’enfila mon vieux pyjama à pois multicolores, tout ça sans presque un mot, mais avec une douceur infinie. Il m’apporta ensuite un plateau repas et me rendit même mon ordinateur. Enfin, il prit le temps de s’assoir sur le bord de mon lit.
- C’est un peu dingue ce qu’on vit, et je ne m’y prend pas toujours très bien. Ce que je fais, c’est moitié ce que j’ai lu sur internet, moitié mon imagination, alors ce n’est pas toujours bien. Mais je me concentre toujours sur une seule chose : ton bien-être. Aujourd’hui ce n’était pas parfait, j’aurais pu te punir davantage, mais je sais que tu t’es donné du mal. Je deviendrais plus sévère avec le temps, mais ce sera moins nécessaire parce que tu seras plus sage. Je te laisse ton ordinateur et ton téléphone, je passerais les reprendre cette nuit. Ne te couche pas trop tard.
Puis il sortit de ma chambre. Je ne ressentais plus seulement du désir pour lui, mais un grand respect une dévotion grandissante. Je passais une agréable soirée, agréable dans sa simplicité et son calme après tellement de sexe sauvage et déchainé. Je crois que je m’endormis sans m’en rendre compte, l’ordinateur sur le ventre, mon diner à peine terminé.

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