Cloé, Fille De Camargue
Je n'ai pas connu de fille se prénommant Cloé. Ce n'est pas arrivé. Malheureusement.
Et je le regrette bien car ce nom chante en moi et je suis sûr que si j'avais connu une fille prénommée Cloé, j'eusse été tendrement amoureux d'elle. Immédiatement fou amoureux.
Cloé aurait été brune avec cheveux mi-longs bouclés tombant sur ses épaules. Épaules nues dégagées de robe légère d'été, cotonnade à fines bretelles et seins lourds libres sous plastron imprimé Liberty façon Laura Ashley. Grande fille, Cloé. Buste long et jambes longues interminables. Cou de girafe portant sa petite tête de souris mutine aux prunelles vives agitées en recherche de je ne sais quoi ni qui, peut être de moi ... en fait sûrement en cherche de moi, d'évidence.
Cloé était souriante et c'est à moi qu'elle souriait. Et j'en étais fort aise.
Cloé avait des fesses rondes qui tendaient le tissu de la robe, relevant celui-ci haut sur l'arrière de ses cuisses. Ses cuisses étaient fines et musclées et on sentait bien qu'elle n'avait qu'un geste à faire pour sauter, telle reinette à l'étang, de la rive jusqu'à cette feuille de nénuphar flottante. Et qu'elle nous materait alors attentive déterminée à ne pas se laisser approcher. Féline, sur ses gardes quoi.
Cloé, mon rêve, mon fantasme, Cloé était fille jeune. Vierge. Cloé n'avait pas encore connu l'homme. L'Hombre. Et oserais-je l'avouer, c'était ça surtout qui me plaisait qui m'attirait vers elle.
Cloé me matait et j'en étais en bienitude totale.
Ses seins très pleins trés ronds gonflaient le chemisier blanc et l'on voyait bien qu'elle n'avait recours à aucun artifice pour les tenir, les soutenir. Ces seins-là vivaient leur vie de seins sans nul besoin de harnais ou autre prothèse sustentatrice. C'étaient des seins autoporteurs solides puissants doués de naturelle capacité d'encorbellement. Je voyais les ruelles de Colmar ou autre village alsacien en architecture proéminente.
Cloé, une Gretchen d'Alsace ? Non, du tout, Cloé était fille de mon pays, de Camargue. Je la voyais dans la prairie close en robe longue d'Arlésienne entre trois veaux noirs cornus. Libre de contenance, légère, cheville fine et tête haute.
Elle avait en mains un bouquet de fleurs sèches.
Dans ma tête, la robe de cotonnade Soleiado chaude dessinait ses courbes, épaules larges hanches larges aussi et je savais sa taille fine. Je voulais y poser la main.
Nous, les gars, on montait les chevaux blancs pour porter aux filles des fleurs et des fruits. C'était comme un rite, une comédie, nous tous en ligne, bêtes piaffant. Les copains étaient mes concurrents et je voulais être le seul à avoir les faveurs de Cloé.
Ce jour-là, Cloé était ma Magali. Et moi je voulais la gagner.
Magali, prénom des filles de notre adolescence et de notre pays, Magali de Provence, filles arlésiennes dans l'arène en triplette en habit de tradition, belles brunes de peau et de chevelure, corsetées de dentelle blanche, souriantes heureuses d'être là et de participer du décor du moment.
Cloé, ma Cloé était l'une d'elles et je vivais le simulacre comme si le temps n'avait pas coulé et que j'étais encore aux Saintes dans la mer, aux siècles lointains écoulés.
Laquelle sera, ce soir, près du feu où rôtira sur la braise un taurillon, ma Cloé ? Celle que je regarderai, visage serein, yeux noirs. Celle que je serrerai contre moi. Celle dont la chaleur se mèlera à la mienne, se noyera dans la mienne. Qui posera sa tête dans mon cou.
Tradition de Pâques en notre beau pays.
Simulacre de début d'après-midi, la ferrade. Le jeune mâle court dans les herbes hautes, on sent bien qu'il cherche à échapper. Les gars montent les chevaux blancs qui trottent un peu nonchalants, un peu pas concernés, comme qui dirait décontractés, l'air de pas y toucher.
Un jeune se détache du groupe, prend le galop, fond sur sa proie, sur la bête, saute à terre en fulgurance, se saisit du berceau et comme en une prise de judo retourne la tête et impose à l'animal la posture de gisant.
Le chariot arrive en nuage de poussière, manadier puissant large d'épaules sur le banc. Celui-ci saute à terre et s'empare du fer rouge dans les braises du braséro. Malgré sa stature imposante l'homme paraît agile et, immobilisant le mollet du veau de pied gauche, il applique sur la fesse de l'animal le fer grésillant qui le marque.
Moi je sais que Cloé me regarde et je fais l'indifférent.
L'odeur de peau brûlée monte à mes narines et fixera à jamais le sourire de Cloé à mon endroit.
Et moi je sais que je sentirai au creux de moi pour toujours ce gros sentiment là entre mes cuissses qui fait qu'un garçon se sent exister et vivre pleine intégration au pays des garçons.
Cloé, ma Cloé rêvée, part en dansant de ses fins mollets sous la jupe longue. Ses petites fesses ont capturé un pli du tissu bariolé Soleilado et dandinent tandis qu'elle marche en s'éloignant, son bouquet à la main serré contre son sein.
Le soleil est déjà bas sur les marais et les herbes hautes et moi je pense à ses beaux nibars écrasés de son avant-bras. Et moi je pense à ses longues cuisses sous l'étoffe camarguaise, tout imprégnées des senteurs des herbes de Provence.
Le buisson derrière lequel elle a disparu est le dernier avant la roubine qui draine le près salé. Le groupe à cheval est reparti après avoir libéré le taurillon marqué. Celui-ci s'est relevé d'un bond et à filé sans demander son reste à travers la prairie jaune de ses herbes vertes, pas encore brûlées de l'été.
Moi je sais avoir sauté à terre puis marché lentement devant moi jusqu'au bord de l'eau du ruisseau et encore avoir suivi celui-ci, eau affleurante à la prairie, jusqu'à ce gros buisson d'épineux vert sombre derrière lequel il m'avait semblé qu'elle avait disparu.
Cloé gisait là, bras en croix, jambes ouvertes autant que le permettait la large jupe longue arlésienne, étoile de mer perdue en herbes hautes camarguaises et roseaux tendrement agités par la brise vespérale.
Moi, je le sais, c'est cela que j'ai fait, j'ai ôté ma chemise, lentement, bouton à bouton, mon pantalon de toile claire et mes groles et mes chaussettes. C'est nu comme un ver que je me suis doucement couché sur elle, moi aussi en étoile emprisonnant ses poignets fins de mes mains, écartant ses chevilles de mes pieds pour mieux encore l'écarteler.
Mon os est enfoui entre ses cuisses et cherche à travers la cotonnade fine le creux qui l'attend. Son bassin se lève à ma rencontre. Je sens, sur mon extrémité, l'humide qui sourd à travers l'étoffe frisottante.
Le visage de Cloé est mon paradis radieux. Ses yeux sont bonheur de rencontre et ses lèvres m'invitent à baiser. Je la rejoins de lèvres humides et de langue tendre.
Je suis posé lourd sur elle. Elle me signifie de m'alléger par pression douce sur mes hanches. Appuyé de mes coudes de mes genoux sur la terre dure, je m'exécute.
Cloé est une coquine. Elle va de ses deux bras tendus, de ses deux mains, à sa jupe et la trousse.
Je suis nu, bitos tendu.
Elle aussi l'est, nue sous sa jupe, et me tend son abricot trempé comme invite. Mon fantasme éclate comme bouquet, comme aboutissement.
Je me laisse retomber sur elle, l'empalant doucement tandis qu'elle croche ses talons à ma taille, cuisses haut levées.
Ma tête est à son cou, yeux clos, tandis que sa mâchoire à elle, carnassière, me dévore sans retenue. Elle me dit, moi ça m'excite de mordre le cou des garçons, de les bouffer comme lionne.
Tu sens mes contractions sur ta bite ?
Va, profite.
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