Pierre Et Alexandre - Partie 2

Pierre et Alexandre dont personne ne connaissait la relation en dehors de Camille, passaient désormais tous leurs étés ensembles en Bretagne chez les parents d’Alexandre qui ne se doutaient de rien. Même si les Penmarch n’approuvaient pas l’homosexualité ils n’auraient pas rejetés leur fils pour autant.
Mais la dernière année allait être pleine de questions. Quelques jours avant la rentrée Louis-Marc de Lanthenay annonçait à son fils qu’Edmond de Gersanc notaire à Bordeaux souhaitait ouvrir une étude à Arcachon où il possédait une maison. Edmond de Gersanc ayant une fille du même âge que Pierre de Lanthenay, avait proposé à son confrère de marier leurs deux s et de confier l’étude d’Arcachon à Pierre pour qu’il se fasse la main, ainsi Pierre hériterait des études Gersanc et Lanthenay.
« Qu’est-ce que tu lui as répondu ?
- Je lui ais dit que rien ne pressait pour que je m’installe.
- C’est tout ? demanda Alexandre.
- Oui.
- Je ne l’ai vu qu’une fois ton père mais maintenant il va tout mettre en place pour que ça se fasse et comme je te connais placé devant le fait accompli tu diras amen. Tu me déçois mon Pi.
- Je n’ai pas voulu l’affronter, je reconnais c’est de ma faute.
- Oui c’est de ta faute.
- Et toi tu leur as dit à tes parents que tu étais homo ?
- Non.
- Alors c’est bien beau de me faire des leçons de morales. Surtout que si je lui avais annoncé, l’année qui va commencer comme il l’a pas encore payer, il aurait pas versé un centime. Et derrière je me serais retrouvé à la rue sans un sous et loin de toi. J’ai peut être pas le courage de l’affronter mais je réfléchis.
- Parce que je réfléchis pas moi !?
- Tu réfléchis mais tu réagis trop vite, comme en ce moment. »
Tous les deux en restèrent là, mais le vers était dans la pomme. D’autant plus que Joseph de Isselgheim et Antoine de Haas qui étaient toujours là, eux aussi en droit, soupçonnaient depuis des années Pierre et Alexandre de coucher ensemble, mais ils n’avaient jamais rien vu ou entendu qui pût leur permettre de lancer la rumeur et d’aller parler au directeur Ampsperg, mais les deux complices ne désespéraient pas.

Mais ce faux pas allait permettre à Isselgheim le plus rusé et le plus salaud des deux de prendre rendez-vous avec Ampsperg. Il lui révéla alors ce qu’il avait entendu. Aussitôt le catho allemand convoqua Alexandre et Pierre ainsi que leur directeur. Pierre s’était heureusement depuis longtemps préparé à une attaque et avait affûté ses arguments et engrangé toutes les preuves qui pouvaient démonter les arguments de Isselgheim et Isselgheim lui même. Il apporta d’abord un démenti formel et demanda à Joseph de prouver qu’ils étaient bien homosexuels. Joseph sortis ses preuves, bien maigres, mais qui pouvait laisser à penser qu’ils l’étaient. Pierre avançait ses arguments et témoignages. Joseph attaquait de plus belle Pierre et Alexandre mais il était loin d’être irréprochable avec ses amis allemands (attention terrain glissant !). Pierre sortis le témoignage de Elisabeth von Berg qui déclarait formellement et devant témoins que Dietrich von Heyrich l’avait violée, aidé par Isselgheim. Il sorti également le témoignage de Diane de La Tour qui évoque toujours devant témoins que Joseph à tenté de coucher avec elle contre son gré et s’est montré violent. Pierre dévoile également que François de Loos à été battu par Joseph et Antoine qui lui dérobé des effets personnels. Louise de Loos sa sœur à également reçu des menaces de leurs parts en raison de son homosexualité et que si elle n’a pas été agressée c’est grâce à la présence constante de ses amis. Ajoutant que depuis le début de leur entrée dans cette école Joseph de Isselgheim les a toujours dénigré, lui, Alexandre, François de Loos, Thomas de Chamberneix, l’écossais Gordon Mc Murray, l’italien Giacomo della Stroli, … et leur à fait des crasses dès qu’il le pouvait. Devant tous ces faits Ampsperg et son collaborateur français s’excusèrent auprès de Pierre et Alexandre, et reprochèrent à Joseph tous ces méfaits. Qu’il ne devait qu’a ses résultats et ses origines de ne pas être exclu. A la sortie du bureau Joseph qui s’était fait remonté les bretelles est allé trouver Pierre « Je sais que vous êtes pédés.
J’ai pas réussi à le prouver et tu m’as démoli auprès d’Ampsperg, mais je trouverais un autre moyen de vous détruire, l’année est encore longue. – Et tu es pleins d’idées vicieuses je sais, lui répondit Pierre. ». Pierre et Alexandre furent encore plus prudents qu’avant. Joseph tentait sans cesse de les piéger mais n’arriva à rien. Finalement après de longs mois de pression psychologique sur les deux tourtereaux Joseph s’est fait piéger lui même. Après avoir violé une première fois Anna von Anheim la petite sœur de son copain Friedrich, Joseph à de nouveau coincé sa victime dans un coin. Sauf que malgré les menaces et la peur qu’elle ressentait la jeune fille avait avertit son frère. Friedrich qui n’était plus jamais loin de sa sœur, surpris Joseph et lui cassa la gueule. Joseph se plaignit à Ampsperg mais fût conduit dehors manu militari entre les mains des gens de la polizei pour viol et tentative de viol. Par la suite Ampsperg allait découvrir en vidant la chambre de Joseph de Isselgheim, que ce dernier avait triché à tous ses examens. Après cette découverte, Ampsperg et ses adjoints décidèrent que les résultats scolaires de Joseph étaient nuls et non avenus.
Pierre, Alexandre, Camille et leurs amis obtinrent leurs diplômes. Lors de la remise des diplômes Louis-Marc de Lanthenay fît le déplacement depuis la Touraine et après la cérémonie prit son fils à part lui montrant une lettre qu’il avait reçut quelques jours avant. C’était une lettre de cet enfoiré de Joseph. Dans sa lettre envoyée depuis sa prison allemande il déclarait être certain que Pierre était homosexuel et couchait avec Alexandre de Penmarch. Louis-Marc de Lanthenay demanda à son fils si cela était vrai. Coincé Pierre ne sût pas quoi répondre si ce n’est démentir. Ce fût en tout cas suffisant pour lui et Louis-Marc expliqua à Pierre qu’il avait tout organisé de son mariage avec Geneviève de Gersanc et de sa prise de fonction à Arcachon. Pierre ne s’était jamais opposé à ses parents, même s’il se sentait mieux dans sa peau, devant son père il se sentait toujours redevenir un petit garçon obéissant.
Pendant cette année il ne s’était jamais résolu à l’affronter et à froisser son père. Alexandre lui avait reproché toute l’année et à l’approche des examens avait fini par quitter Pierre. Tous les deux en avaient eût le cœur brisé, mais l’électrochoc n’avait pas permis à Pierre de prendre son courage à deux mains pour avouer son homosexualité à son père. Pierre passa ses examens et les réussi malgré tout. Quand il repartit vers la France avec son père il dissimula son mal être mais une fois seul dans sa chambre il pleura toute les larmes qu’il pût. Le lendemain il partit avec ses parents et sa sœur Eléonore pour Bordeaux. Arrivé là bas ils furent invités par les Gersanc pour que Pierre rencontre Geneviève. Malgré son chagrin Pierre tint son rang. Le lendemain le mariage fût célébré dans une grande église de la ville après une cérémonie formelle à la mairie. Tout à son malheur Pierre passa la journée en automate, heureusement pour lui le sourire n’était pas de rigueur chez les Lanthenay et les Gersanc. Le lendemain il quitta Bordeaux pour Arcachon avec sa famille, sa belle-famille et sa femme. Le lundi Pierre était à son bureau à l’étude. On ne folâtrait pas chez les Gersanc, ce qui l’arrangeait bien. Ses relations avec Geneviève étaient formelles et heureusement pour lui sa femme ne s’en étonnait pas. « Je suis tombé sur une oie blanche, c’est la seule bonne nouvelle depuis un mois. » se dit’il un jour. Mais si sa femme ne s’étonnait pas qu’ils ne couchent pas dans le même lit ce qui était la norme dans sa famille, elle ne s’étonnait pas non plus que son maris ne l’honore point. Ce fût la mère de Geneviève qui s’étonnant que sa fille ne lui en parle pas, ne connaissant rien à la chose, lui posa la question. Expliquant les choses à sa fille celle-ci demanda à Pierre de remplir ses devoirs conjugaux. Pierre toujours aussi courageux prétexta le travail et la fatigue, mais au bout de deux semaines Geneviève lui posa un ultimatum.
« Quand bien même je voudrais je n’y arriverais pas.

- Pourquoi ?
- Pour faire mon devoir conjugal il faudrait que vous me donniez envis, hors c’est impossible avec vous.
- Pourquoi ?
- Pour deux raisons. D’abord il n’y a absolument rien qui m’attire vers vous.
- Comment ?
- Vous n’êtes pas jolie, vous êtes sotte, orgueilleuse, aussi aimable qu’une porte de couvent, vous n’avez aucune passion, aucune personnalité … . Votre personnalité c’est vos parents. Et quand je dis sotte, je ne dis pas que vous n’avez aucune culture, votre seule culture est religieuse et généalogique. Vous n’avez aucune parcelle d’intelligence, aucun humour, aucun sens poétique, ce qui est rare chez une femme et de plus vous avez les mêmes opinions que vos parents que je réprouve absolument.
- Vous osez … fit’elle furieuse.
- Oui j’ose. Pour une fois. Pour la première fois de ma vie j’ose ne pas faire ce qu’on attend de moi parce que c’est au dessus de mes forces. Car la deuxième raison qui fait que je ne pourrais jamais coucher avec vous, c’est que j’aime quelqu’un d’autre. Cette personne c’est Henri-Alexandre de Penmarch. Je sais que vos parents et les miens vont être au courant dans l’heure qui suit mais je m’en fiche complètement.
- Comment … vous êtes pédérastes ?!
- Oui. Voyez-vous Geneviève cela fait une semaine que je réfléchis à tout cela. Je ne suis pas courageux, mais je réfléchis, je réfléchis pour que je m’en sorte toujours avec le moins de dommages possibles. Votre père va me demander des explications et je lui expliquerais qu’en réalité je n’ais jamais voulu vous épouser et que c’est parce que j’ai toujours obéi à mes parents que je l’ai fait. Et dès demain je serais sur la route pour retourner en Touraine, non pas chez mes parents, mais ailleurs, j’ai trouvé un endroit où me loger et où je pourrais exercer.
- Vous n’oseriez pas ?
- Si. D’ailleurs aujourd’hui j’ai pris tous les renseignements pour un divorce par consentement mutuel. Vous n’avez qu’a signer. Sans cela ce sera un divorce pour faute ou abandon de domicile, je m’en fiche.
- La décence m’empêche de vous dire ce que je pense … .
- Vous n’avez jamais eût le vocabulaire pour dire de tels mots. Maintenant je vous laisse je dois préparer mes affaires. »
Pierre prépara rapidement ses affaires. Ses valises furent vite faites, il n’avait que des vêtements, quelques bouquins, CD, DVD et deux ou trois bibelots. Lorsqu’il eût fini il chargea sa voiture, une C3 d’occasion qu’il avait acheté avec son argent de poche, de l’argent qu’il avait réussi à dérobé aux regards de son père, laissant la Mercedes que son père lui avait offert en cadeau de mariage. Revenu dans sa chambre il trouva les documents du divorce signés avec un mot.
« Mon père a parlé au votre et ils pensent qu’il vaut mieux ne pas ébruiter cette affaire En échange nous vous demandons ma famille et la votre de ne plus jamais avoir affaires à vous en dehors du divorce. En ce qui concerne les choses communes ils souhaitent tout récupérer, la vaisselle, le linge, … et la Mercedes. ». Sous le mot Pierre répondit qu’ils les remerciaient et que pour ça il n’y avait aucun souci il n’emportait que ses affaires propres dans sa voiture une C3 acheté avec ses sous. Il quitta la maison avec les papiers du divorce signés et prit le volant de sa vieille C3 en direction de sa chère Touraine.

Maître Jean Macé, qui l’accueilli était un quinquagénaire, petit, rond. N’ayant pas encore trouvé de logements et vivant seul, maître Macé lui proposa de s’installer dans sa maison qui était aussi l’étude. La vie n’était pas des plus exubérantes à Athée sur Cher et Pierre s’y ennuyait, mais il se sentait bien dans cette région. Il ne lui manquait qu’une chose ou plutôt une personne, Alexandre. Mais Pierre n’osait pas essayer de le retrouver, après tout c’était à cause de lui qu’ils avaient rompus. Cela faisait un peu plus d’un an que Pierre était installé à Athée sur Cher, maître Macé avait pris sa retraite et lui avais transmis sa clientèle. Mais la santé de son protecteur se détériorait et un an et demi après son arrivée, maître Macé mourrait chez lui. Avec un confrère de Tours il s’occupa du testament de maître Macé. Ce dernier n’ayant pas d’ et pas de famille léguait tous ses biens à Pierre qui avait été le seul à s’occuper de lui dignement, respect et amitié dans ses derniers mois. Pierre héritait donc de la maison où il habitait, de quatre Jaguar : une XF toute neuve bleu marine, une XJ de 1990 vert anglais, une vieille MkII kaki, une Mk140 de luxe rouge et d’une jolie petite fortune. Pierre garda la maison et les voiture, mais profita de l’argent pour redécorer légèrement la maison.
Cela faisait plus d’un an que Pierre avait hérité de Jean Macé, les clients de son prédécesseur étaient tous restés et se montraient tous satisfaits. Alors qu’il n’avait pas de clients ce samedi, un taxi s’arrêtait devant chez lui pour laisser descendre une femme. C’était Camille. Cela faisait près de trois ans qu’il ne l’avait plus vu, laissant ses amis sans nouvelles. Comment l’avait’elle retrouvé et pourquoi ?
« Salut Pierre, tu vas bien ?
- Ca va et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ?
- Je voulais te voir, depuis le temps quand même. Trois ans sans aucunes nouvelles.
- Je suis désolé mais j’ai honte de la manière dont je vous ais quitté.
- C’est vrai que c’est pas très glorieux, mais c’est du passé. Tu as fait une erreur et même si c’était une grosse erreur je sais que t’es pas entièrement fautif. Et trois ans de pénitence ça devrait suffire je pense.
- Comment tu m’as retrouvé ?
- Internet ça existe non ?
- Ca me fait plaisir de te voir en tout cas.
- Moi aussi. Maintenant que je t’ais retrouvé tu va tout me raconter. Comment tu as fait pour te retrouver ici et pas à Arcachon ?
- J’ai divorcé au bout de deux mois de la femme que mes parents m’ont fait épouser. J’ai eût de la chance en fait qu’elle s’étonne pas tout de suite que je ne lui fasse pas l’amour, ça m’as permis de réfléchir et de prévoir une sortie de secours, en l’occurrence ici. J’ai trouvé une étude qui cherchait un notaire, j’ai postulé, j’ai été pris, j’ai acheté une voiture, j’ai préparé les papiers du divorce avec un avocat et quand elle m’a obligé à remplir mes devoirs conjugaux, je luis ais dit ce que je pensais d’elle et de sa famille, je lui ais donné les papiers à signer, j’ai pris mes affaires et je n’ai plus revus personne. Et surtout pour la première fois de ma vie j’ai eût le courage de dire que j’aimais Alexandre.
- Bravo. Tu as été malin, comme d’habitude. Comme d’habitude tu prépares toujours tes coups avec minutie.
- Et toi ?
- Alexandre t’en a beaucoup voulu et t’en veux toujours. On à emménagés ensembles à Paris comme colocs. Il a toujours rien dit à sa famille. Aussi quand ils nous ont vus à Paris ils ont imaginés qu’on étaient ensemble. Alex a voulu leur faire plaisir et du coup on s’est mariés. Je reconnais que j’étais pas contre.
- Et Thomas ?
- Il à été recruté par des américains, j’ai pas voulu le suivre à New-York. Depuis j’ai plus aucunes nouvelles.
- Excuse moi de te demander ça mais … .
- Est-ce qu’on fait l’amour ?
- Oui.
- Pas souvent, mais on l’a quand même fait assez souvent pour que je tombe enceinte.
- Tu es enceinte ?
- Je suis maman d’un petit garçon de presque un an. Il s’appelle Henri.
- Félicitations.
- Merci. Mais je suis pas ici pour parler de moi. Alex t’en veut encore, mais il t’aime toujours et même s’il est heureux avec moi il ne l’est pas complètement. Je sais que c’est pareil pour toi, je te connais trop bien. Et je vous aime trop pour vous laisser malheureux. J’ai donc décidée de me séparer d’Alex pour te le laisser.
- Camille … tu peux pas foutre ta vie en l’air et celle de ton fils pour moi !
- Si parce que je vous aime et parce que j’ai un billet pour New-York. J’ai retrouvé Thomas. Je sais par une copine qu’il est toujours tout seul et ne pense qu’à sa belle qu’il à laissé en France.
- C’est une bonne nouvelle.
- Si tu n’as rien de prévu je t’emmène en Bretagne.
- Maintenant ?
- Oui maintenant.
- Non j’ai rien de prévu.
- Alors prépare toi une tenue de rechange. »
Quelques minutes plus tard Pierre tournait la clé de contact de la XF Camille assise à ses côtés. Pierre doutait du succès de la démarche, mais il aurait tout tenté pour reconquérir le cœur d’Alexandre. Pierre et Camille roulèrent sans encombre dans le confort de la Jaguar. Au bout de quatre heures de route ils arrivèrent devant la maison de Camille et Alexandre. Une petite maison bretonne typique en pierre avec des hortensias bleus et une pelouse verdoyante. Alexandre s’était tourné vers le journalisme après avoir été viré avec pertes et fracas du cabinet parisien où il travaillait. Seul avec son fils qui faisait la sieste il sortit sur le pas de la porte pour voir qui venait se garer chez eux avec une telle voiture. Surprise c’était Camille qui en sortait, mais le chauffeur semble t’il n’étais pas prêt à sortir. Quand enfin il se décida à sortir le sourire laissa place au masque sur le visage d’Alexandre, qui tourna aussitôt les talons. Pierre se sentait mal.
« Je suis désolé Camille j’aurais pas dût venir. Je savais très bien qu’il me sauterait pas dans mes bras.
- Je m’en doutais alors laisse moi faire. Et pour t’ôter toute envie de repartir, je te chipe les clés.
- Camille … !
- Y’a pas de Camille qui tienne. Entrée chez elle, Camille trouva la porte du bureau d’Alexandre fermée.
- Alex arrête de faire ta tête de cochon breton. C’est pas toi qui t’es tapé huit heures de bagnole. Non seulement je me suis tapé huit heures le cul assis sans pouvoir bouger, mais en plus je l’ai fait pour toi.
- Je t’avais dit que je ne voulais plus jamais le revoir.
- Trois ans d’exil ça suffit peut-être. D’autant que je te rappelle que t’as pas fait beaucoup mieux en m’épousant pour faire genre. Et si tu m’ouvres pas je te raconterais pas qu’il n’a qu’une envie c’est de repartir illico parce qu’il est mort de honte. Et si aujourd’hui il est là c’est parce qu’il y’a trois ans il à tourné la page définitivement.
- Entre.
- Merci. Deux mois après avoir fait le gentil fils obéissant il a foutu le camp. Il s’est expliqué entre 4 yeux avec sa «femme », lui a fait signer les papiers du divorce et est partis en Touraine sans revoir personne, avec seulement les affaires qu’il avait du temps de la Bavière. Il a trouvé une étude dont il a hérité et depuis il se morfond de honte. Si j’avais pas été le chercher il serait jamais venu ici, il aurait passé le reste de ses jours seuls, regrettant à jamais de ne pas avoir eût de cran au moins une fois dans sa vie pour envoyer balader sa famille et vivre son grand amour. Et c’est la femme de son grand amour qui est aussi sa meilleure amie, qui le retrouve et le ramène pour que son mari, qui n’est pas pleinement épanoui le soit en retrouvant l’homme de sa vie. Maintenant si tu es trop con pour passer à côté de cette chance je peux rien pour toi. Mais garde bien en tête qu’aucune autre femme n’aurait fait ce que je viens de faire.
- Il faut que je réfléchisse cinq minutes. »
Camille sortis pour aller retrouver Pierre qui était toujours assis dans sa voiture. « Il va arriver, faut juste qu’il réfléchisse 5 minutes. Mais ne t’inquiètes pas j’ai trouvé les mots. Faut juste que ça monte au cerveau.». Effectivement 5 minutes plus tard Alexandre sortait et prenait Pierre dans ses bras. Après cette étreinte Pierre, Alexandre et Camille rentrèrent. Pierre raconta à son ancien amant ce qui s’était passé après leur séparation. Alexandre se rendit alors compte que si Pierre n’avait pas osé affronter sa famille en face il leur avait révélé son homosexualité, ce que lui n’avait pas réussi à faire. Cette fois c’était à Alexandre d’avoir honte et de prendre Pierre dans ses bras. Une fois Henri couché ils continuèrent à discuter dans le salon, près du feu qui crépitait. Vers 3 heures du matin ils finirent par s’endormirent tous les trois dans les bras les uns des autres sur le canapé. Le lendemain matin Alexandre préparait ses affaires pour partir avec Pierre. Camille et lui avaient décidés de ne pas divorcer pour l’instant. Néanmoins ils s’étaient mis d’accord pour les biens qu’ils avaient en communs Camille garderait la maison et la voiture, quant à leur fils, elle laisserait le petit Henri à son père la moitié des vacances. Une fois tout cela réglé Alexandre et Pierre quittèrent la Bretagne pour la Touraine.
Après 4 heures de route dans le confort de la Jaguar ils arrivèrent à l’étude. La maison bourgeoise n’avait pas le charme de celle d’Alexandre en Bretagne. L’intérieur vieillot du rez-de-chaussée n’aidait pas, mais à l’étage Pierre avait fait changé le papier peint et rénover le parquet. La chambre de maître Macé étant la seule à ne pas avoir bougée, Pierre l’ayant condamnée à sa mort. Pierre fit visiter le village à son compagnon avant de rentrer et de préparer à manger rapidement pour profiter pleinement de la soirée.
Après avoir mangé Pierre proposait à Alexandre d’aller dans sa chambre, prenant son compagnon par la main. Arrivés près du lit, Pierre allumait la lampe de chevet pour avoir une lumière tamisée. Alexandre s’était rapproché, son torse contre celui de Pierre. Leurs lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres. Tous les deux attendaient ce moment depuis trois ans. Pierre pouvait sentir le souffle chaud de son amant, il pouvait lire le désir dans ses yeux, toute colère avait disparue, son regard était aussi amoureux que le jour de leur première étreinte. Pierre avançait doucement sa tête pour poser ses lèvres sur les siennes. Quel bonheur, que ces lèvres charnues lui avaient manqué. Comment avait il pût être aussi bête de s’en priver ? Une erreur de jeunesse. Une erreur enfin réparée. Il tenait enfin l’homme de sa vie dans ses bras sans avoir à s’inquiéter de ce qui que ce soit pourrait dire. Pierre laissait perler une larme au coin de l’œil en repensant à toutes ces années où ils avaient du vivre cachés, ce qu’ils avaient endurés pour ne pas être séparés. Cet amour qui ne s’expliquait pas, sa force. Cette étreinte dura un long moment. Quand leurs bouches se séparèrent ce fût pour mieux s’étreindre à nouveau. Doucement Pierre se laissa aller sur le lit. Après un long moment Alexandre commença à défaire les boutons de la chemise de son amant glissant sa main sous le tissus. Sa main chaude plongeait Pierre dans un moment de bien-être. A son tour sa main se glissait sous le t-shirt à manche longue pour caresser le torse athlétique de son compagnon. Alexandre avait perdus ses tablettes de chocolat, mais ses pectoraux étaient toujours aussi bien dessinés et son torse plat imberbe et chaud un véritable délice. Sans se rendre compte sa main remontait le t-shirt jusqu’à ce qu’Alexandre puisse l’enlever d’un geste. Pierre avait devant lui l’un des plus beau spectacle au monde, ne manquait que le bas pour qu’il le soit. Alexandre repoussait doucement les pans de chemise de son amant pour l’enlever et dévoiler ce qu’il disait être une vue sublime. Après le haut les deux amants retirèrent le bas. Pierre se pencha sur le sexe d’Alexandre. Sa queue douce et chaude avait toujours le même parfum, ce doux parfum de mâle qu’il avait reconnu tout de suite. Sa langue posée sur le gland Pierre attendit quelques secondes avant de commencer de lentes caresses, qui se transformèrent en baiser au petit bout de chair rose. Pierre fit descendre sa langue le long de la hampe de son compagnon pour l’embrasser ensuite totalement. Ses mouvements de succions et de langues variés et contrôlés, avaient réveillés chez Alexandre des plaisirs enfouis, qu’il tentait de contrôler sans y parvenir. Posant ses mains sur la tête de Pierre, ses râles augmentaient à mesure que Pierre augmentait son rythme. Sentant que s’il continuait son amant ne tiendrait pas il ralenti pour faire ressortir la queue de sa bouche. Se couchant sur le dos il laissait Alexandre se positionner. Après avoir humidifié ce trou qu’il n’avait pas visité depuis trois ans, Alexandre posa son gland contre la rondelle de son amant, puis rentra tout en douceur son membre. Pierre grimaçait. Alexandre une fois au fond attendit un peu avant de commencer de lents mouvements de va et viens. Mais sa jouissance avait été trop proche quand Pierre l’avait pris en bouche, son plaisir revenait trop vite, il devait ralentir ses mouvements pour prolonger ce moment. La douleur que Pierre avait ressentit à la pénétration n’était rien en comparaison du plaisir qu’il prenait à sentir la queue d’Alexandre en lui. Ses mouvements de bassin, ce membre qui allait et venait dans son fondement lui provoquait de véritables décharges de plaisir. Ses mains se posèrent sur les hanches d’Alexandre avant de remonter le long de son dos, de fouiller ses cheveux et de glisser sur son visage, qu’il attirait doucement à lui. Leurs lèvres se collèrent, leurs langues se mêlèrent dans une valse qu’ils auraient voulu sans fin. A ce double plaisir Alexandre ne pouvait résister et son orgasme commençait à remonter. Cette fois il n’y échapperait pas. Ses mouvements de bassins s’amplifièrent jusqu’à devenir de véritables coups de boutoir. Tel un marteau-piqueur Alexandre pilonnait le cul de son compagnon. Sa jouissance n’était pas loin. Elle était là au bord, il la sentait puissante, trois ans que son foutre attendait de remplir ce petit cul qu’il aimait tant. Un jet puissant partis, de longues giclées qui ne voulaient plus s’arrêter inondaient le cul de Pierre et déclenchèrent son propre orgasme, son jus se répandant sur le torse d’Alexandre.
Les deux amants ne pouvaient être plus heureux. Ecroulé sur son amant Alexandre avait le souffle court. Pierre caressait son dos. Ils n’avaient pas besoin de parler. Au bout de quelques minutes Alexandre se retira. Comme du temps de l’Allemagne, il voulait être à la fois actif et passif. Redressé sur ses avant bras il redescendait le long du corps de son partenaire pour arrêter son visage au niveau de son sexe. Il sentait le foutre. Presque de manière imperceptible sa langue se posait sur le sexe de son amant. Sa langue effleurait le gland, faisant vibrer Pierre au moindre contact. Pour la première fois Alexandre prenait son temps. Descendant le long de la verge il dosait ses mouvements. Il sentait tout le corps de son compagnon trembler de plaisir. Pierre contrôlait son orgasme qu’il sentait monter. Alexandre sentait que son compagnon avait de plus en plus de mal à le contrôler, mais il continuait pour se retirer in extremis. Sa fellation interrompue, Alexandre remontait vers la bouche de son amant pour l’embrasser. Après un baiser furtif, Alexandre glissait à son oreille un tendre « Je t’aime ». Prenant son bras il attirait son partenaire, tout en écartant ses jolies jambes. Pierre qui s’était redressé se positionnait et posait son sexe contre le trou de son amant. Alexandre avait humidifié son trou pour que Pierre le pénètre. Doucement Pierre entrait son manche dans le cul de son amoureux. Pierre comme à son habitude le pénétrait en douceur. Il ne semblait pas avoir mal, même si cela faisait trois ans que son chéri ne l’avait pas pénétré. En réalité, et Pierre le savait, Alexandre avait mal, mais sa fierté et le plaisir éprouvé à l’idée d’être de nouveau pris par son amour, le faisait oublier la douleur. Ses mouvements lents et amples lui permettait de réhabi le fondement de son compagnon, et de laisser venir l’orgasme. « Si tu savais comme je t’aime et que tu m’as manqué mon amour, dit Alexandre. – Moi aussi tu m’as manqué, si tu savais comme je m’en veux. ». Tous les deux étaient parcourus d’un frisson de bonheur. Trois ans loin de l’autre, trois longues années, sans contact charnels, le plaisir qu’ils éprouvaient en ce moment était incommensurable, transi d’amour l’un pour l’autre. Même s’il allait doucement, le rythme de Pierre s’accélérait, il devenait frénétique. Après la joie de se redécouvrir venait l’envie bestiale, brutale. Ses coups de boutoirs faisaient crier son chéri de plaisir. Maintenant l’orgasme pouvait arriver. Se libérant totalement Pierre n’eut même pas le temps de sentir monter sa jouissance qu’il inondait le cul de amoureux. Epuisé par cette folle équipée, Pierre se laissait tomber sur le torse de son amant. Les deux amoureux restèrent un long moment sans bouger, épuisés par leur amour. Au bout de longues minutes ils reprirent leurs caresses et se parlèrent à voix basse, tout en s’embrassant. Au fil des minutes leur plaisir remonta. Pierre commençait à se redresser pour recommencer ses mouvements de va et viens dans le cul d’Alexandre duquel il n’était pas sortis. Toute la nuit Pierre et Alexandre on fait l’amour.

Lorsque les habitants du village découvrirent que leur notaire était homosexuel et que son compagnon vivait avec lui ce fût un véritable scandale. Mais Pierre et Alexandre finirent par convaincre les plus réticents que leur amour était pur et qu’ils vivaient comme tout le monde. Alexandre s’installait de son côté comme avocat et voyait régulièrement son fils. Alexandre et Camille avaient fini par divorcer. Camille s’était remariée à Thomas de Chamberneix, mais elle venait régulièrement passer un week-end en Tourraine, ou Pierre et Alexandre allait en Bretagne. Deux ans après leurs retrouvailles Camille eût même l’idée de faire un à Pierre. Thomas et Alexandre étaient d’accord. Pierre était réticent pour lui les gays n’avaient pas d’s, puisqu’ils étaient homos, et puis il avait du mal à jouir avec une femme. Mais Camille a sût comme d’habitude trouver les mots justes pour le convaincre. Pierre et Camille devinrent les heureux parents d’un petit Pierre-Alexandre, surnommé P-A. Camille est tombée enceinte de Thomas l’année suivante. Camille était la plus heureuse du monde, elle avait eut un avec les trois hommes qu’elle aimait. Le baptême du petit Amédée, Thomas, Alexandre, Pierre de Chamberneix fût même l’occasion pour Camille et Thomas de réunir tout leur petit groupe, François de Loos et Elisabeth désormais mariés et parents d’un petit Pierre-Camille et d’une petite Louise-Lavinia, de Louise de Loos et Lavinia de Lavenio maman des petites Europe de Loos et Toscana de Lavenio. Pierre et Alexandre eux aussi finiront par se marier et réunir autour d’eux le même petit groupe.
François de Loos et Elisabeth von Berg bien que croyants et pratiquants avaient décidés de garder leur amitié à Pierre et Alexandre quand Camille leur apprit l’histoire entre Pierre et Alexandre. François de Loos et Elisabeth von Berg connaissaient suffisamment bien les deux jeunes hommes pour savoir que c’était un amour pur et que rien ne pouvait empêcher, qu’ils n’avaient pas choisi de s’aimer, que cela ne changeaient rien à ce qu’ils étaient. Pierre sera même le parrain de leur 3e et Alexandre celui de leur 4e et dernier rejeton. François avait aussi réussi à faire accepter à ses parents, Louise et Lavinia. François fût même le parrain de sa nièce et Elisabeth la marraine de Toscana.
Bien des années après, respecté de tout le monde Pierre de Lanthenay sera élu maire de son village à deux reprises.

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