49.1 Une Nuit Avec Thibault.

C'est cette vibration qui se propage dans les draps, jusqu’à moi... j'émerge du sommeil et je réalise qu'il est en train de se caresser dans le noir, juste à côté de moi... est-ce qu’il est vraiment réveillé ? Est-ce qu’il réalise que je suis juste à côté ?
Moment inattendu, troublant… j’écoute sa respiration, je me laisse bercer par son excitation... j’évite tout mouvement, le moindre bruit… j’ai peur que s’il se rend compte que je suis réveillé, il ait le réflexe de tout arrêter…
Et je ne le veux pas… j’ai envie de sentir son plaisir monter… envie de sentir son plaisir exploser…
Le sentir se branler, me fait vite bander aussi... l’excitation me gagne, et elle a très vite raison de mes précautions de discrétion…
De nouvelles envies se pressent en moi… que dommage qu'il fasse ça tout seul... envie de la toucher… envie de lui donner un coup de main... très envie… j'hésite... comment réagirait-il ?
Trop envie… comment m'y prendre ? Ma main se décale, presque de son propre chef, effleure son flanc... la vibration s'arrête net... mince… quel dommage…
J'entends toujours sa respiration, ma respiration, mon cœur qui tape fort dans ma poitrine… je suis à l’affût du moindre mouvement et je devine le mouvement nerveux de sa queue tendue qui se redresse par moments contre les draps... mon autre main se glisse dans mon boxer et se pose sur ma propre queue… j’ai envie de me branler aussi, mais je n’ose pas… comment réagirait-il ?
Peut-être qu’on pourrait se branler côte à côte… »…
« Coupe le film, coupe le film ! » crie AmitiéBienveillante.
ARRET SUR IMAGE…
MaîtriseDeSoi : « Voilà, c’est fait… c’est encore ce fou furieux de Désir&Tentation qui a fait le coup… ».
AmitiéB « Il faut surveiller le placard des DVD des souvenirs récents… ».
MaîtriseS : « T’as raison, ce n’est pas la première fois que DésirT fait le coup… ».
Désir&Tentation : « Qu’est-ce que j’ai fait encore ? ».


AmitiéB : « Tu as balancé un souvenir érotique déstabilisant… il n’a pas besoin de ça en ce moment, le mécano… »
DésirT : « Après ses longues journées, il a bien le droit à un peu de réconfort… surtout qu’il est tout seul dans son lit… ».
MaîtriseS : « Pas avec ce genre de souvenirs… ».
AmitiéB : « C’est trop frustrant… et trop dangereux… ».
DésirT : « Mais qu’est-ce que vous pouvez être bornés, vous deux… il faut bien affronter tout ça, même si c’est un brin perturbant… il le faut, pour avancer… ».
MaîtriseS : « Il faut avouer que sur ce point il n’a pas tort… ».
AmitiéB : « Tu ne vas pas le suivre dans ses conneries… ».
DésirT : « Et en plus c’est plutôt plaisant de repenser à ce canon de Jéjé… surtout après ce qui s’est passé hier soir… ».
AmitiéB : « Une belle bêtise… ».
DésirT : « Ca devait arriver un jour, c’était inévitable… ».
MaîtriseS : « Je n’ai pas été bon sur ce coup là… ».
DésirT : « Moi je dis qu’il faut ouvrir le placard des souvenirs pour essayer de faire le ménage… voyons ce qu’il y a comme DVD… *Jéjé, meilleur pote*… *Jéjé au rugby*… *Jéjé moitié à poil dans les vestiaires*… *Jéjé et le plan à quatre*… ».
AmitiéB : « Touche pas à mon pote Jéjé… »…
DésirT : « Oui, c’est ça… ton pote… tiens, voilà une vieux DVD qui est tout rayé à force d’être passé et repassé… *Jéjé et la nuit sous la tente*… mais aussi… *Jéjé sous la douche après le match*… celui-là aussi il a l’air d’avoir pas mal servi… et un autre très récent, une œuvre de pure imagination, et pourtant vraiment pas facile à visionner… *Jéjé qui couche avec Nico*…
AmitiéB : « C’est toi qui appelle cette DVD avec ce titre… moi je l’appelle… *Jéjé qui s’éloigne de moi*… »
MaîtriseS : « C’est bien ça le plus grave, Jéjé qui s’éloigne… ».
DésirT : « Attendez… je n’ai pas fini de faire le ménage… tiens, un DVD d’un tout autre genre *Le charme touchant de Nico*… voyons le synopsis… charmant garçon ce Nico… le plaisir de lui faire la bise, de le serrer… la grisante et troublante sensation de toucher le garçon qui donne tant de plaisir à mon meilleur pote… se demander comment ça se passe au lit entre Jéjé et Nico… ».

MaîtriseS : « Non, pas ça… ».
DésirT : « Si, si, c’est bien ça… le script se termine sur un grand questionnement… se demander comment ça se passe au lit entre Jéjé et Nico… mais de qui est-il question, dans cette question ? Est-ce le plaisir de Nico avec Jéjé qui est jalousé… ou bien celui de Jéjé avec Nico ? A la place de qui te verrais tu, jeune mécano ? ».
AmitiéB : « A la place de personne… l’amitié avant tout, l’amitié est forte ! ».
DésirT : « Oui, l’amitié est forte… mais la chair est faible… et le désir est tout simplement humain… quoi de plus troublant que des sentiments qui se combinent en mélange explosif… des sentiments dont on perd le contrôle… des désirs qui s’installent malgré soi… jusqu’à des jalousies qu’on n’arrive pas à maîtriser… ».
MaîtriseS : « J’y arriverai… ».
DésirT : « Tu n’arriveras pas à tout gérer, tu n’y arriveras pas éternellement… si tu continues à lui faire violence, un jour le pompier va péter un plomb… ».
MaîtriseS : « Ca a toujours bien marché jusque-là… ».
DésirT : « Oui, mais jusque-là, il ne fallait pas composer avec ce petit Nico et le bordel qu’il a foutu dans la vie de Jéjé et, par ricochet, dans la tienne… car on ne l’a pas vu venir, ce petit Nico… mais il est en train de chambouler deux vies d’une façon assez radicale… ».
AmitiéB+MaîtriseS : « Ca c’est bien vrai… ».
DésirT : « Alors, dans ce bordel sans nom, il est grand temps de tirer les choses au clair… inutile de fuir… un jour ou l’autre il faudra faire le ménage… on a laissé bien assez le bordel s’installer… jusqu’à en arriver à ce qui s’est passé l’autre soir… ».
MaîtriseS : « AmitiéB l’a dit, ça a été une belle connerie… ».
AmitiéB : « Où est-ce que tout ça va nous amener ? ».
Désir&T : « Je n’en sais rien… mais plus on tarde à s’y mettre, plus le ménage sera lourd et difficile à faire… ».
MaîtriseS : « C’est vrai que le pompier n’est pas genre à fuir mais plutôt à regarder les choses en face.
. ».
Désir&T : « On est bien d’accord… alors, en avant… laissez le souvenir se dérouler… mieux que ça… remettez le depuis le début… d’ailleurs, c’est vous deux qui avez écrit le début du scenario… et qui m’avez laissé la main à un moment… ».
PLAY…
Jeudi 12 juillet 2001, 22 heures
Après avoir traversé la moitié de la ville à pied, je me retrouve dans la rue de la Colombette… j’ai eu Jéjé au tel un peu plus tôt dans la soirée et j’ai bien senti qu’il n’avait pas le moral…
Alors, je vais le voir… lorsque j’arrive chez lui, il est affalé sur le canapé, torse nu, l’épaule caché dans un bandage blanc… il est beau… je comprends très bien que Nico soit fou de lui… qui ne le serait pas…
J’essaie de lui faire la causette mais il n’est pas très réactif… il enchaine les clopes… je sens qu’il a déjà pas mal bu… mais ce que je ressens surtout c’est que sa blessure l’inquiète et qu’il angoisse à l’idée de ne pas pouvoir jouer dimanche… il bout à l’intérieur d’être arrivé jusqu’à la finale et de ne pas être au meilleur de sa forme pour terminer la saison… pour transformer le match… il déprime à l’idée qu’on rate le dernier coche, comme l’année dernière…
J’essaie de le rassurer… de lui faire comprendre qu’il a encore deux jours pour se reposer avant la finale et que même s’il rate l’entrainement du lendemain, personne ne lui en voudra…
Pourtant rien ne semble l’apaiser… ni ma présence, ni mes mots… pas comme à une époque en tout cas… j’ai vraiment l’impression de le perdre de plus en plus…
Je sens bien que la blessure n’est pas la seule cause des cogitations de Jéjé… si ce n’était que ça, bien sûr qu’il se confierait… et je saurais le rassurer… quelque chose d’autre tracasse mon pote, mais il ne veut pas m’en parler…
Comment lui remonter le moral ? Je décide de faire appel à la recette qui ne rate jamais… le bouillon de bons vieux souvenirs entre mecs…
J’attaque en lui parlant de ce match en début de saison qu’on a gagné de justesse alors que tout ramait contre… je lui parle de la troisième mi-temps entre potes bien méritée qui en a suivi… je lui parle de ces vacances à la Grande Motte deux ans plus tôt, quand il a voulu se faire à tout prix son tatouage parce que une meuf sur la plage lui avait promis qu’il coucherait avec lui s’il avait le cran de le faire… je lui ai rappelé des fous rires, je lui ai rappelé les fois qu’il m’a laissé en plan parce qu’il avait un plan avec une nana… et une autre… et une autre encore…
Au fil des souvenirs, Jéjé semble enfin retrouver un peu le moral… au bout d’un moment il semble s’éveiller de sa torpeur… il commence à bien rigoler, à donner le change, à faire le lien avec d’autres souvenirs auxquels je n’avais pas pensé…
Une heure du matin déjà… je suis fatigué et demain je bosse tôt, mais ce n’est pas grave… le sourire de Jéjé vaut bien un peu de sommeil… son moral semble tenir sur le filet tendu des souvenirs évoqués, des moments heureux qui semblent flotter autour de nous dans le petit séjour…
Deux heures… maintenant que je tiens le bon bout, pas envie de le voir morose comme tout à l’heure en arrivant… je sens que sa petite bonne humeur est fragile et qu’à l’instant où je vais arrêter de déconner, il va à nouveau être submergé par ses soucis, pas sa blessure… j’ai encore envie de le voir sourire… j’enchaine les mots et les souvenirs…
Qu’est-ce qu’il est beau son sourire… et qu’est-ce qu’il est beau son torse musclé qui vibre sous les éclats de rire… j’enchaine, je ne veux pas que son sourire s’éteigne…
Il va fumer en terrasse… je ne fume pas d’habitude, mais j’en partage une avec lui, juste pour être avec lui…
Deux heures trente… on parle rugby et ça illumine son regard… il est vraiment fait pour ça, né pour ça… c’est toute sa vie… c’est ce qui l’a aidé à grandir et à s’affirmer… sans le rugby, Jéjé ne serait pas Jéjé… et je ne parle pas que de sa musculature…
Je le laisse parler jusqu’à ce qu’il parte à la salle de bain… il est trois heures passées… j’entends le jet dans la cuvette, la chasse… et je le vois revenir une brosse à dents dans la bouche et une autre dans la main, qu’il me tend…
C’est sa façon à lui de me dire qu’il a envie que je reste… qu’il a encore envie de parler ou juste qu’il n’a pas envie de rester seul…
J’hésite… je repense à ce qui s’est passé la dernière fois… me réveiller avec Jéjé dans mes bras… quelle angoisse… mais quel bonheur de sentir son corps contre le mien… quelle galère de me dégager de lui sans qu’il se réveille et qu’il s’en rende compte… et si ça se reproduisait ? Je pense aussi à toutes les fois qu’il a du coucher avec Nico dans ce même lit… c’est idiot… mais ça me fait quelque chose…
Alors… me retrouver sous la couette, dans le noir, avec mon pote Jéjé… c’est tentant, angoissant et frustrant à la fois…
J’hésite, mais je sais qu’au final je vais prendre sur moi… il ne comprendrait pas que je refuse… et puis il a peut-être besoin de parler encore un peu… d’être rassuré… je ne me trompe pas… je le connais par cœur…
« Dimanche dernier j’étais vraiment pas au point, je suis désolé… » fait Jéjé dans le noir, en remontant un peu la couette sur nous.

« Ne t’excuse pas, ça peut arriver » je le rassure.
« J’ai eu du mal à dormir la nuit d’avant… » continue Jéjé.
« Pourtant vous n’êtes pas rentrés tard, toi et Nico… » bonne accroche, Thib, maintenant il faut soigner l’enchainement « … tiens… je l’ai croisé lundi soir… il était inquiet pour ta blessure… ».
« Ce ne sont pas ses oignons… » je l’entends répondre sèchement.
Avancer en douceur sans prêter attention à l’emportement soudain décelé dans ses mots. Le poisson est ferré mais il est encore loin du panier…
« Ce gars est super gentil… »…
« Il m’emmerde… » s’énerve Jéjé.
Avancer prudemment, le poisson s’agite, éviter de casser la ligne.
« J’avais l’impression que vous vous entendiez bien… c’est un pote maintenant, non ? ».
« Vite fait… » lance Jéjé sur un ton agacé.
La ligne va casser… vite se reprendre… rigoler, dédramatiser…
« Tu passes presque plus de temps avec lui qu’avec moi… ».
« Il me colle parce que personne ne veut de lui… » fait Jéjé très très sèchement, presque cassant « il croit que parce qu’il m’a un peu aidé pour le bac on est devenu potes… mais je vais vite m’en débarrasser… ».
« T’es dur, Jéjé… je suis sûr que Nico est un bon gars et que son amitié est réelle… ».
« Il t’a raconté quoi ce petit pd ? ».
Je retrouve là mon pote Jéjé, pour qui l’attaque est la meilleure des défenses. Mais lorsqu’on attaque, on est obligé de sortir un peu à découvert… parlons-en donc, de ce petit pd, comme tu viens de l’appeler…
« Mais rien de spécial… je l’ai croisé lundi soir en sortant du taf… il n’était vraiment pas bien… il se faisait du souci pour ta blessure… d’autant plus que tu ne répondais pas à ses messages… ».
« Il est venu te tirer les vers du nez ? » fait Jéjé, de plus en plus énervé.
« Mais non… il avait juste besoin d’avoir de tes nouvelles… je pense qu’il t’aime vraiment bien de petit mec… »
« Quoi qu’il t’ait raconté, il se fait des films… il prend ses rêves pour des réalités… s’il me kiffe, c’est son affaire, mais moi… moi je ne suis pas un pd… ».
« Je n’ai jamais dit ça… ».
L’emportement de Jéjé, amplifié par l’alcool, le ton sans appel de ses mots, ça coupe court à la discussion…
Vite freiner des deux pieds… là on est au bord du précipice… Jéjé peut s’emporter, se braquer et il est même capable de m’envoyer chier… pourtant, un petit pas est fait… le sujet a été mis sur la table… le poisson a recraché l’hameçon, mais je le piste… on y reviendra plus tard…
PAUSE
Amitié : « Ça c’est pile un job de pote… ».
Désir : « Et si tu laissais avancer ce putain de DVD… ».
Amitié : « Jéjé est mon pote, je suis là pour lui remonter le moral… ».
Désir : « On pourrait lui remonter le moral en lui remontant autre chose… comme sous la tente à 13 ans… ».
Maîtrise+Amitié : « Mais ferme là, Désir ! ».
Amitié : « De toute façon, je suis plus forte que toi, Désir… pour moi c’est une question de survie… si on te laissait faire, je serais certainement condamnée… ».
Maîtrise « Bien dit, Amitié, et tu pourras toujours compter sur moi… ».
Désir : « Ah oui, tu es plus forte que moi… mate cet autre DVD… ».
PLAY
Novembre 2000
Le match vient de se terminer… il faisait froid dehors… on a fini sous une pluie battante… le terrain était bien gadouilleux… ça a été dur, éprouvant… on a gagné mais il a fallu mouiller le maillot… et même souiller le maillot… on en a tous de la tête aux pieds…
C’est bon de se retrouver dans les vestiaires, bien au chaud, entre potes, la victoire en poche, rigoler et refaire le match… poser les maillots sales et passer sous les douches…
C’est bon cette odeur de vestiaire, de potes, de garçons, et même l’odeur des maillots gadouilleux a son charme… le charme de l’effort commun, de notre réussite... de notre camaraderie…
Jéjé se déshabille très vite… il grelottait en arrivant au vestiaire… son maillot était vraiment dans un sale état, trempé… le voilà nu, son corps musclé laissé nonchalamment à la vue de tous…
C’est marrant le contraste entre l’ensemble torse-bassin-jusqu’à mi jambes, couverts par le maillot… et le reste de son corps, bras, jambes, et même le cou… les premiers sont tout propres, alors que le reste, bien noirci à la boue…
Je le regarde se diriger vers les douches avec son pas assuré…
Un épais brouillard chaud et humide sature l’air… odeur de sol mouillé et de gel douche… Jéjé s’installe à la seule place vide, à coté de deux autres joueurs… les deux mecs sont plutôt bien foutus… mais lorsque Jéjé s’installe à côté d’eux, on ne peut s’empêcher de se faire cette réflexion que mon pote est un bon cran en dessus… car non seulement son corps est parfaitement musclé, mais il est proportionné et sculpté d’une façon qui le rend particulièrement agréable à regarder… Jéjé n’a rien à envier aux bogoss qu’on voit à la télé ou au cinéma…
Jéjé ouvre l’eau et le jet commence à tomber dru sur ses cheveux… je le regarde lever le visage vers le jet et ses abdos se contracter pour expulser l’air de ses poumons, dans un souffle de bien être… l’eau bien chaude lui apporte un double bénéfice immédiat… le réchauffer d’abord, tout en faisant partir le gros des souillures…
Je regarde son dos, formant avec ses épaules un V parfait… ses fesses musclées… ses cuisses bien dessinées… et lorsqu’il se retourne, son torse, les pectoraux, les abdos, le pli de l’aine, saillant… et je me rends compte à quel point son corps a changé en quelques années…
Quand je pense que, ado, il était tout maigrelet et qu’au début du collège il se faisait taper dessus… je suis venu à son secours je ne sais combien de fois… c’est ça d’ailleurs qui a scellé notre amitié… je me souviens qu’il a voulu faire de la muscu en plus du rugby « parce que je veux devenir fort »… je me souviens très bien de ces mots d’…
Il l’a voulu… et il a réussi… maintenant il n’a plus besoin d’être défendu… il est assez baraqué pour imposer le respect… et il est assez respecté pour que personne ne songe un seul instant à se moquer de lui… depuis un bon moment déjà, il suscite l’admiration, la crainte, le désir… son charme, qu’on y soit sensible ou qu’il énerve, fait l’unanimité…
Mais à moi, Jéjé inspire surtout de la tendresse… car moi je sais à quel point, derrière son apparente assurance, sa fierté qui prend parfois des airs d’arrogance et d’insolence, il y a une fragilité et des fêlures… je sais que derrière le joueur génial, le tombeur de nénettes, il y un p’tit mec qui a par-dessus tout besoin d'être rassuré et aimé…
Je suis tellement pris dans mes pensées que je ne réalise même pas qu’une douche vient de se libérer… un coéquipier derrière moi m’invite à me dépêcher…
Je m’avance pour prendre la place et je me retrouve juste à côté de Jéjé… j’ouvre le robinet en essayant de me concentrer sur les bienfaits de l’eau très chaude…
Mais je finis par laisser trainer mon regard du côté de Jéjé…
J’aime bien le regarder, nu, mais de loin… de loin je suis plus à l’aise… me retrouver si proche de lui… c’est troublant… et lorsque nos épaules mouillées se frôlent, ça me fait de l’effet… nos regards se croisent… il me lance son beau sourire, je réponds également avec un sourire…
Puis son regard se décroche du mien et semble fixer mon torse… je n’ai pas le temps de réaliser ce qui se passe, que déjà je l’entends balancer :
« Attends ! », pendant que sa main se pose juste au-dessus de mes pecs pour faire partir un reste de souillure que l’eau n’a pas encore effacé…
Le contact de sa main est très agréable, surtout à cet endroit si sensible… sa main frotte autant qu’elle caresse, et ça me donne des frissons… mes tétons appellent le contact de ses doigts… je sens comme un frémissement dans mon entrejambe…
Frissons encore, lorsque sa main quitte mon torse pour enserrer mon biceps…
« Putain !!! » je l’entends jurer « j’ai beau faire de la muscu, je n’aurais jamais des biceps comme les tiens, fait chier… ».
« Arrête un peu de te plaindre… t’es assez bien foutu… tu sais même plus où donner de la queue… ».
« C’est vrai… t’es mieux foutu que moi mais moi je me tape plus de gonzesses que toi… » fait-il, taquin.
« Tu n’es qu’un sale petit con… » je lui rétorque en rigolant.
Et là, pour toute riposte, il me balance de l’eau à la figure, le regard empli de cette étincelle de chien foufou que j’adore…
Je saisis la provoc… il veut jouer… alors on va jouer… j’adore quand il est d’humeur joyeuse et joueuse … je l’att par les épaules, je le plaque contre le mur, une main sur le cou pour l’empêcher de bouger… il se démène… il fait plusieurs cm de plus que moi, mais j’arrive toujours à le maîtriser… eh, oui, mes biceps sont plus épais que les siens…
C’est une bien agréable sensation que de saisir ses muscles puissants, bandés à l’extrême dans la tentative d’échapper à ma prise… de me plaquer contre lui, mon torse contre son dos, mon sexe contre ses fesses… j’oriente le jet de la douche pour qu’il en prenne plein la figure…
Mais je ne m’y attarde pas… il finirait par s’énerver... je sens que je finirais par bander… et ça, il ne faut pas… vraiment pas… je profite d’un sursaut un peu plus puissant de sa musculature pour relâcher un peu la prise, lui permettre de se dégager tout en lui laissant l’impression qu’il y est arrivé tout seul…
Il se retourne, il rigole… c’est beau de le voir rigoler sous la douche… ses cheveux bruns retombent en bataille sur son front, dans le regard un petit air de fripouille… je retrouve en lui un petit côté ado que son brushing habituel et son regard ténébreux arrivent à bien éclipser derrière l’apparence recherchée de beau jeune mâle… un côté ado que j’aime bien voir refaire surface par moments… j’ai bien aimé être ado à côté de Jéjé… c’était la bonne époque… l’époque où nous étions tout l’un pour l’autre… juste lui, moi et le rugby… c’était avant que les nanas commencent à prendre tant de place dans sa vie…
PAUSE
Désir : « On ne triche pas… on regarde jusqu’au bout… ».
Amitié : « Ok, ok… ».
PLAY
Je le regarde une dernière fois, immobile sous la douche… l’eau ruisselle sur tout son corps… qu’est-ce qu’il est beau ce corps désormais bien propre, ce corps qui va sentir la fraicheur du gel douche lorsqu’il sera séché… sa peau doit être toute douce…
Et le regard tombe sur cette queue au repos, elle aussi gracieuse, donnant envie de s’y attarder… à l’image du mec…
STOP
Désir, moqueur et taquin : « C’est vrai que dans cette scène il y a juste de l’amitié… rien d’autre... ».
Amitié : « Il y a de la camaraderie, de la bienveillance, de la nostalgie et de la tendresse… ».
Maîtrise : « Peut-être de l’admiration pour un beau corps… ce qui est tout à fait naturel… une contemplation toute en discrétion, la maîtrise a été parfaite… ».
Désir, ironique : « Le regard s’est quand même attardé sur la queue de Jéjé… on va dire que la Maîtrise a un peu manqué de précision… ».
Maîtrise : « Jéjé ne s’est rendu compte de rien… ».
Désir : « Oui, sur ce coup-là… mais il me semble savoir que ça n’a pas toujours été le cas… ».
Maîtrise : « Tu ne vas pas me bassiner encore avec cette fameuse nuit sous la tente à 13 ans… on était ado, on découvrait notre sexualité… on a oublié tout ça… c’est tombé en prescription… ».
Désir : « Non, non, je te parle de ce qui s’est passé pas plus tard qu’hier soir… je vais remettre le DVD là où vous l’avez coupé tout à l’heure… mate ça… ».
PLAY
C'est cette vibration qui se propage dans les draps, jusqu’à moi... j'émerge du sommeil et je réalise qu'il est en train de se caresser dans le noir, juste à côté de moi... est-ce qu’il est vraiment réveillé ? Est-ce qu’il réalise que je suis juste à côté ?
Moment inattendu, troublant… j’écoute sa respiration, je me laisse bercer par son excitation... j’évite tout mouvement, le moindre bruit… j’ai peur que s’il se rend compte que je suis réveillé, il ait le réflexe de tout arrêter…
Et je ne le veux pas… j’ai envie de sentir son plaisir monter… envie de sentir son plaisir exploser…
Le sentir se branler, me fait vite bander aussi... l’excitation me gagne, et elle a très vite raison de mes précautions de discrétion…
De nouvelles envies se pressent en moi… que dommage qu'il fasse ça tout seul... envie de la toucher… envie de lui donner un coup de main... très envie… j'hésite... comment réagirait-il ?
Trop envie… comment m'y prendre ? Ma main se décale, presque de son propre chef, effleure son flanc... la vibration s'arrête net... mince… quel dommage…
J'entends toujours sa respiration, ma respiration, mon cœur qui tape fort dans ma poitrine… je suis à l’affût du moindre mouvement et je devine le mouvement nerveux de sa queue tendue qui se redresse par moments contre les draps... mon autre main se glisse dans mon boxer et se pose sur ma propre queue… j’ai envie de me branler aussi, mais je n’ose pas… comment réagirait-il ?
Peut-être qu’on pourrait se branler côte à côte… »…
C’est dur de le sentir si proche… sentir la chaleur de son corps, son odeur de mec si intense…
De longues secondes s’écoulent... silence, respirations profondes… mon cœur qui tape de plus en plus fort…
Je sais que je ne vais pas oser aller plus loin… car rien ne vient de sa part qui encouragerait à aller plus loin… je sais que je ne dois pas aller plus loin… parce que c’est mon Jéjé et je veux à tout prix qu’il le reste… je vais rappeler ma main, celle qui vient d’effleurer son flanc, me retourner sur le côté et essayer de dormir un peu…
J’ai tout juste amorcé le mouvement d’éloignement qu’il se passe quelque chose d’inattendu… sa main se pose sur ma main, la serre, semble l’attirer vers lui... un mouvement que je suis, le cœur qui bat à mille... je me laisse porter dans ce voyage en terre inconnue… le mouvement se poursuit jusqu’à ce que mes doigts effleurent son gland… c’est là que sa main s’éclipse…
Je crois que je suis en train de rêver… mais non… les frissons qui semblent parcourir son corps au premier contact m'encouragent à continuer... les frissons qui parcourent mon corps me donnent des ailes… lentement, je saisis sa queue raide, chaude, douce, vibrante… elle remplit bien ma main… sensation de plénitude, de puissance, de plaisir, de bonheur… sensation d’être tout proche d’un paradis…
Ma main profite longuement de ce contact inattendu… du moins jusqu’à ce que ses doigts se posent à nouveau sur les miens, amorçant le mouvement de va et vient qui plait aux garçons…
Il a vraiment envie de ça… envie que je lui donne « un coup de main »… quel bonheur de pouvoir lui faire plaisir… j’ai envie de prendre mon temps, de prolonger le plaisir au max… j'y vais tout en douceur... c’est tellement bon de tenir son plaisir de mec dans ma main…
Au gré des va et vient, l’éminence intérieure de la main effleure ses poils, ses couilles bien rebondies… envie de caresser un peu ses bourses avec mes doigts…
Je n’en aurai pas trop le loisir… sa main vient redonner ses consignes à la mienne… rester bien sur la queue, insuffler de bons va et vient…
Délicieux, excitant, super agréable, inespéré ce contact avec sa queue… si on m’avait dit qu’un jour j’arriverais à le caresser de cette façon, je n’y aurais pas cru… pourtant, au fil des secondes, dans mon esprit embrouillé, ce contact de main appelle vite à d’autres envies... envie de lui faire des choses que les garçons de notre âge aiment mieux qu’un touche pipi…
Je sens remonter des draps une odeur tiède de mec… ça me rend dingue… envie de lui faire plaisir, bien autrement qu’avec la main… je prends sur moi pour trouver le courage d’y aller…
Sans quitter sa queue chaude de ma main, j’amorce le mouvement pour glisser sous les draps…
STOP
Désir : « Tu triches, Amitié… ».
Amitié : « Ça ne sert à rien de ressasser tout ça… il vaut mieux effacer tout ça au plus vite… ».
Maîtrise : « Je n’ai vraiment pas été bon sur ce coup là… ».
Désir : « Le fait est que l’arrivée de Nico a bousculé pas mal de choses… avant, tout était plus simple… Jéjé se tapait des nénettes à tour de bras… et tout autour de lui respirait le bon pote hétéro qui n’aime que les filles… et tu l’imitais, en faisant semblant de ne pas remarquer que parfois ton meilleur pote s’invitait dans tes branlettes… ».
Amitié boude. Maîtrise déprime.
Désir : « Inutile de se voiler la face… depuis que Nico est rentré dans sa vie… dans notre vie… tout s’est emballé… rien que ce qui s’est passé depuis samedi dernier… voir Jéjé débouler des chiottes de la Bodega après une absence prolongée... franchir la porte, trouver Nico au lavabo, gêné, mal à l'aise, le regard fuyant... assister à l'incroyable sketch de Jéjé lorsqu'il voit Nico partir avec un autre mec... Jéjé et Nico qui repartent une fois de plus ensemble... la rencontre avec Nico lundi soir… savoir qu’ils ont couché toute la nuit et que c’est surement à cause de ça que Jéjé n’était pas en forme dimanche… tout ça, ça fait remonter plein de trucs… ».
Amitié : « Jéjé est mon meilleur pote, depuis toujours. On a tout partagé. On a toujours été là l’un pour l’autre… on se connaissait par cœur… je savais comment le faire rire, comment l’apaiser, comment le rassurer… on se disait tout, il me disait tout… on savait que parfois il fallait juste partager une cigarette, un silence… mais j’étais la première personne qu’il venait voir quand un truc important se passait dans sa vie, bon ou mauvais… et mes mots avaient une valeur pour lui… ».
Désir : « Et puis un jour un Nico a débarqué de nulle part dans la vie de Jéjé et l’amitié a commencé à changer… ».
Amitié : « La complicité a rencontré des limites… ce qui se passe avec Nico, c’est classé confidentiel… je pense qu’il n’ose pas s’ouvrir à moi… est-ce qu’il a honte ? Est-ce qu’il croit que je ne pourrais pas comprendre ? ».
Maîtrise : « On savait que parfois il fallait juste partager une cigarette, un silence… souviens toi… ».
Amitié : « Mais ça c’est quand même un gros chamboulement dans la vie de Jéjé… surtout si, en plus que coucher avec Nico, il ressent vraiment quelque chose pour lui… ».
Désir : « Moi je ne crois pas une seule seconde à ses mots, lorsqu’il dit qu’il traine avec Nico juste car il se sent redevable et qu’il serait capable de le laisser tomber dans la minute… ».
Amitié : « Je sens que Nico lui fait du bien, mais ça le perturbe aussi, énormément… j’aimerais savoir comment il vit tout cela… savoir ce qui se passe dans sa tête… depuis quelque temps, je le trouve sur les nerfs, prêt à démarrer au quart de tour… inquiet… je sais que quand Jéjé perd pied, il peut vite se mettre en danger… comme ce fameux soir à l’Esmé ou il était sorti des chiottes avec le nez en sang… ».
Maîtrise : « A côté de son refus de s’ouvrir, il y a quand même un truc chèlou… ».
Amitié : « A savoir ? ».
Maîtrise : « Par moments, lorsque je l’entends parler de Nico, des révisions, quand il vient annoncer qu’il rentre avec lui… j’ai l’impression que Jéjé sait : il sait que je sais… c’est comme une complicité au-delà des mots, comme un truc de plus qu’on partage entre potes, le genre de truc qu’on sait tous les deux mais dont on n’a surtout pas besoin de parler… cette sensation me rassure d’une certaine façon… ».
Désir : « Moi aussi j’ai ressenti la même chose… cette sorte de complicité tacite… ».
Amitié : « Oui, enfin… c’est dur quand même… les non-dits ne sont pas toujours suffisants… je pense qu’il faudrait affronter le sujet… lui dire que ça ne change rien entre nous… le rassurer, lui montrer que la porte est toujours ouverte, et elle le sera toujours… l’oreille toujours attentive, la bienveillance intacte, quoi qu’il fasse, quoiqu’il vive… ».
Désir : « Ce qui est dur aussi, c’est de savoir ce qui se passe entre Jéjé et Nico, depuis que tous les trois, chacun pour des raisons qui lui sont propres, nous avons choisi d’amener ce dernier à en parler ouvertement… et ça s’est bien empiré depuis le plan à quatre que nous n’avons pas vu venir… mate le DVD… ».
PLAY
Et puis, un soir, au KL, Jéjé se ramène avec cette idée... un plan à quatre... mon sang ne fait qu'un
tour... me sentir déchiré entre l'envie de partager ce moment d'intimité, de promiscuité, de plaisir avec lui et le désir de fuir tout ça... envie et peur de découvrir où cela peut nous amener...
Jéjé semble tellement emballé que je ne sais pas lui dire non... trouver son idée à la fois très excitante... et très dangereuse… me demander pourquoi il veut le faire, pourquoi veut-t-il partager ce moment avec moi... regarder Jéjé emballer deux nanas d'un claquement de doigts... il est incroyable ce mec... il les aimante, carrément, rien qu’avec le regard...
On se retrouve dans son appart, debout, côte à côte… chacune de nos queues dans la bouche d'une nana...
Et encore côte à côte, sur le lit, en train de les baiser… regarder l’autre faire… découvrir comment il prend son pied, combien il prend son pied… les regards se croisent... les peaux se frôlent par moments... sentir son parfum, sa respiration, son plaisir... voir son attitude pendant la baise...
Et le voir jouir… jouir moi aussi… jouir très fort, jouir ensemble...
Et quand c’est fini, le silence est lourd comme un coup de massue... chercher dans la fumette à le rendre un peu plus supportable...
Mais c’est fini, bientôt les deux nanas vont partir et je vais retrouver Jéjé, une dernière bière, on va discuter un peu, comme avant…
Mais les nanas ont envie de remettre ça… entendre Jéjé exiger de les prendre par derrière... me sentir très mal à l’aise à l’idée de faire devant lui ce truc que je n’ai jamais fait... accepter pour lui faire plaisir…
Je n’avais pas trop envie au départ, mais l’envie vient en baisant, comme on dit… découvrir ce nouveau plaisir, intense, inattendu… découvrir avec une nana ce plaisir que j'imagine mon Jéjé doit prendre avec son Nico...
Me sentir plus libre dans cette position, alors que les nanas ne peuvent pas nous voir... Jéjé aussi doit se sentir plus libre… ses regards sont de plus en plus insistants… il me regarde prendre mon pied, tout comme je le regarde prendre le sien... les contacts de nos corps sont plus libres, plus fréquents et plus intenses...
C’est là qui arrive ce truc incroyable... le bras de Jéjé se lève, sa main se pose sur mon cou à la base de ma nuque, ses doigts s'enfoncent dans mes cheveux... ah, si c'est bon ce contact... sa main chaude à la base de ma nuque, c'est bon, incroyablement bon... son regard est terriblement sensuel, un regard de mâle en rut... j 'ai l'impression de sentir en moi sa propre excitation, son propre plaisir...
Pourquoi ce geste, Jéjé ?
Le contact de sa main sur mon cou se prolonge, ses doigts m'offrent des sensations de fou... j'en ai la chair de poule... c'est trop trop bon, ça, mon Jéjé... jamais je n'ai ressenti un truc pareil...
Mais pourquoi ce geste, Jéjé ?
J’ai envie de lui montrer à quel point j'aime, envie d'essayer de lui apporter le même frisson... j’hésite… il a osé, mais je n’ose pas… mais à la fin mon bras se lève à son tour pour se poser sur son cou... nos bras se touchent sur toute leur longueur et mes doigts se posent à la base de ses cheveux bruns... c'est si doux, tiède, une sensation de dingue... rentrer un peu plus dans son intimité... lui faire plaisir... j'adore le caresser... et j'adore, sous mes caresses légères, voir ses paupières retomber, sa respiration se faire profonde et bruyante, le rythme de ses coups de rein changer... il aime… ça a l’air d’augmenter son plaisir… ça lui fait du bien… alors, je continue…
Ce contact réciproque fait des étincelles... sur nos peaux, dans nos cerveaux, dans nos organes de mecs... double contact, le circuit est fermé... le courant circule plein pot... de lui à moi, de moi à lui, échange d'énergie pure... énergie... sensuelle… énergie… sexuelle...
L’ampérage de nos excitations respectives monte en puissance, c'est beau, c'est bon... sentir de plus en plus la chaleur brûlante de sa main sur mon cou, de son bras, sur mon bras, jouir de ce contact…
Quelques coups de reins encore, un échange de regards complices, excités au possible… je ne peux me retenir plus longtemps...
Je jouis... je jouis très fort... je jouis comme jamais j'ai joui... si fort que je crois m'évanouir... jouir très fort, jouir ensemble... une fois encore…
Le plaisir passé, nouveau silence sinistre... les nanas partent enfin... j’ai cru qu’une fois seuls, on retrouverait notre complicité de toujours, mais il n’en est rien…
Jéjé ne parle pas, on dirait même qu’il fait la gueule… un sentiment de malaise s'installe... un silence encore plus dur que le précèdent… regrette-t-il ce câlin qui nous a fait jouir ensemble ?
Besoin de prendre l’air… je vais partir aussi…
PAUSE
Desir : « Mais t’es pas parti… »
Amitié : Il a demandé de rester… j’ai cédé pour lui faire plaisir… »
Désir : « Mais aussi pour te faire plaisir… au vu de ce qui s’est passé après… »
PLAY
Me glisser dans ses draps, l'entendre vite partir dans les bras de Morphée, me laisser bercer par sa respiration... je ressens une profonde tendresse en écoutant sa respiration dans le sommeil, en le regardant dormir...
M’endormir enfin et me réveiller un peu plus tard, tenant Jéjé dans mes bras… retenir le souffle jusqu’à arriver à se dégager, en espérant ne pas le réveiller à son tour… me demander s'il s'est rendu compte de quelque chose...
Mais comment ça a-t-il pu arriver ? Je ne l'ai pas voulu... mais il faut admettre que j'ai adoré ressentir la chaleur de son corps, le contact avec ce bon paquet de muscles qui constitue son torse... ma peau contre la sienne... son nouveau parfum… la sensation apaisante de sentir l'odeur naturelle de sa peau au-delà de tout parfum ; c'est son odeur de « mec ››, une sorte d’essence masculine naturelle qui se dégage de son corps, et qui possède quelque chose de familier et de rassurant et qui me fait sentir bien...
STOP
Amitié : « Ce plan n’a pas été la meilleure des idées de Jéjé… ».
Maîtrise : « J’aurais dû être plus vigilant… plus ferme… ne pas dire oui à sa proposition… ».
Désir : « Décidemment… depuis quelques temps, tu manques de Maîtrise, Maîtrise… mais enfin… arrêtez un peu de pleurnicher… c’était tellement bon ce petit moment inattendu… je suis sûr que le pompier aurait aimé que Jéjé se retourne et vienne le serrer dans ses bras, bien au chaud contre lui… ».
Amitié : « Ce n’était que de la tendresse entre potes… ».
Désir : « Foutaises… la vérité c’est que lorsqu’on mélange tous ces ingrédients… l’image de Jéjé en train de prendre son pied juste à côté… les bras qui se croisent, les mains qui se posent sur le cou de l’autre, cet ultime frisson juste avant l’orgasme… la sensation de tenir Jéjé dans ses bras dans le noir… et lorsqu’on y rajoute le piquant extrême, le fantasme au sujet de la nouvelle vie sexuelle de Jéjé avec Nico… ça fait un mélange explosif…
Résultat des courses… le pompier est en train de se branler dans ses draps en matant mes DVD…
regardez les amis… le pompier est très inspiré dans sa branlette… il va jouir… c’est là qu’il va nous envoyer des images croustillantes… vite, il ne faut pas rater ça… silence, on tourne… ».
RECORD
[C’est bon… ça monte…]
Envie d'une pipe vigoureusement menée… ma queue qui baise des lèvres qui ne se dérobent pas au moindre assaut… ça monte… ça monte… envie de jouir ainsi dans la bouche… envie de me sentir avaler... et aussi… envie de me faire titiller la rondelle...
[Ca vient… ça vient…]
Jéjé me fait vraiment, vraiment envie… c’est du désir, brulant, déchirant… son corps me rend dingue… je comprends très bien ce que Nico peut aimer en lui…
[Ca vient, je ne contrôle plus rien…]
Nico aussi me fait de l’effet… il est beau garçon… un physique élancé et plutôt agréable… un joli visage… un beau sourire timide… je comprends très bien ce que Jéjé peut aimer en lui…
[Putain c’est maintenant…]
Des lèvres qui semblent faites pour être embrassées… et cette bouche… ces lèvres… ce petit mec doit bien savoir comment faire jouir mon Jéjé… cette bouche… ces lèvres… envie de… envie de… je sais que je lui plais… il ne me refuserait pas ça… envie de les regarder coucher ensemble... ou, encore mieux, me joindre à eux...
[Ah, putain… c’est bon de jouir…]
STOP
Désir : « Ca, c’est dit… c'est en jouissant que certaines vérités affleurent à l’esprit en toute clarté... ».
Maîtrise : « Il faut détruire ce DVD ! ».
Désir : « Mieux vaudrait l’assumer… il n’est qu’une façon de vaincre une tentation, disait un irlandais célèbre…
Maîtrise : « La ferme, Désir, et mate ce qui est en train de se passer maintenant qu’il a joui… on enregistre… ».
RECORD
Comment être aussi con pour être traversé par ce genre de désirs insensés… il faut vite oublier ces conneries…
Il faut me ressaisir pour garder un œil sur lui, même si la distance qu’il est en train de mettre entre nous ça fait mal, très mal…
C’est dur de ne pouvoir parler de tout ça à personne… ni à Jéjé… ni même à Nico, car ce serait révéler trop de choses sur mon attachement à Jéjé… et rentrer en concurrence avec lui pour le même garçon… susciter sa jalousie… et gâcher une autre amitié…
Comment trouver la force pour être pour Jéjé le pote sur lequel il peut toujours compter ?
J’essaie d’être heureux de le voir gagner en équilibre grâce à cette relation... un équilibre qu’aucune nana n'a jamais su lui apporter... ni même mon amitié…
Nico a l’air d’un gars vraiment bien… tout à l’heure il m’a envoyé un sms pour demander des nouvelles… il m’a parlé du concert d’hier soir.. « très marquant » il a écrit… s’il savait ce qui s’est passé à l’appart pendant ce temps… « très marquant » aussi… mais quelle connerie…
Vivement la fin du tournoi… il faut à tout prix qu’on gagne… Jéjé ne supporterait pas qu’on rate ça… après tout ce qu’il a donné cette saison… il faut tout casser pour le match de la finale… pourvu qu’il puisse jouer dimanche…
Une fois que tout ça sera fini, je vais prendre un peu de distance par rapport à Jéjé... je vais prendre un peu de recul par rapport à tout ça… je continuerai à le côtoyer mais moins qu'avant... j'essaierai de veiller sur Jéjé par l'intermédiaire de Nico... j'essayerai de l'encourager discrètement…
Partir à l'assaut du cœur bien gardé de Jéjé n'est pas une mince affaire... mais je sais que Nico peut y arriver... car il est sincèrement amoureux... et Jéjé est en train de s'y attacher plus qu'il ne veut se l'avouer... je sais que Nico va s'accrocher... mais il a besoin d'être encouragé, soutenu, guidé... je serai là pour lui, pour essayer de lui donner quelques clefs pour connaître et comprendre un peu mieux ce sacré Jéjé, ce garçon si profondément touchant mais si difficile à aimer...
Accepter que ce soit désormais Nico qui apporte à Jéjé un nouvel équilibre, qui veille sur lui, qui le protéger de lui-même, de ses démons...
Et Nico… charmant et attachant Nico, si doux, si touchant, un petit mec à protéger, il a l’air tellement gentil qu’on a tout le temps envie de lui faire un câlin, de le serrer dans ses bras… quel bonheur ce serait de rassurer ce garçon qui doute et qui a besoin d’un pote, d’un soutien…
Ca fait du bien de trouver en Nico un ami...
STOP/MISE EN VEILLE AUTOMATIQUE IMMINENTE
Amitié : « Le sommeil ne va pas tarder… ça va lui faire du bien… ».
Maîtrise : « On est d’accord… ».
Désir : « On oublié le mater le final du premier DVD… »
Amitié : « On est vraiment obligés ? ».
Maîtrise : « Je ne suis pas fier de moi… je préfèrerais oublier ça… ».
Désir : « Mate ça… ».
PLAY
Je sens remonter des draps une odeur tiède de mec… ça me rend dingue… envie de lui faire plaisir, bien autrement qu’avec la main… je prends sur moi pour trouver le courage d’y aller…
Sans quitter sa queue chaude de ma main, j’amorce le mouvement pour glisser sous les draps…
Je n’ai pas le temps d’aller bien loin…
« Non » je l’entends crier tout bas, comme un cri étouffé, chuchoté, presque paniqué, pendant que sa main saisit très fermement mon bras, le serrant si fort que j’en ai presque mal…
Je stoppe net mon mouvement tout juste esquissé… tout comme les va et vient sur son sexe… je ne sais pas comment rebondir… quoi faire… je suis perdu…
Il n'y a que Nico qui a droit à ça... nous on est potes… pourtant ce serait si bon de partager plus… se faire du bien pourrait nous rapprocher à nouveau… retrouver, en se faisant du bien, un peu de la complicité d’avant...
Mais tu as raison Jéjé… il ne faut pas… se faire du bien pourrait aussi nous éloigner… et en plus… il faut penser à Nico aussi dans tout ça…
Puis sa main se pose une fois de plus sur la mienne pour lui montrer le tempo...
Bien saisi, mon pote… un touche pipi ça passe… mais pas plus… ok, mec… t’as envie de jouir de cette façon… tu veux que j'y aille franco… alors je te ferai jouir de cette façon…
J’enserre sa queue un peu plus fort dans ma main…
D’une main le branler très fort et de l’autre caresser ses pecs, ses tétons… je sais depuis longtemps qu’il aime ça… même si je n’ai pas souvent eu le plaisir d’y toucher…
J’accélère le mouvement sur sa queue, je prends garde de bien parcourir toute la longueur, en soignant tout particulièrement la pression de mon pouce et de mon index autour de son gland… sa respiration se fait de plus en plus intense, de plus en plus profonde… son corps est secoué par des petits spasmes involontaires de plus en plus rapprochés…
Et ça vient… son corps se raidit, je sens sa queue se contracter… j’entends le bruit étouffé de ses jets qui atterrissent sur son torse, sur les draps… et l’odeur si caractéristique du plaisir de mec arrive à mes narines…
Mes doigts s’ouvrent pour ne pas lui être désagréables maintenant qu’il a joui… presque instantanément j’entends le glissement du boxer qui remonte en glissant contre les draps, secondé par un petit mouvement de son bassin… bruit à la fois léger, très court, assourdissant, sec, agressif, comme une notification de fin… comme un point ferme à la fin d’un texte… dans le silence qui suit, j’entrevois une page blanche qu’il faudra écrire demain… et aucune idée de comment poursuivre l’écriture après le coup de théâtre de ce soir…
Jéjé se tourne de l’autre côté, en silence… un instant plus tard, il dort…
Le cœur qui bat à mille, je reste quelques instants immobile, comme figé, à me demander « Et maintenant ? »… je commence à entrevoir l’ampleur et les conséquences de ma connerie… je suis tellement gêné que je n’ai même plus envie de me branler… et puis il ne faut surtout pas qu’il se réveille maintenant… qu’il réalise ce qui vient de se passer… si je n’étais pas si fatigué, je serais vraiment tenté de rentrer chez moi…
Physiquement et mentalement épuisé, je cède à la fatigue… mais je cède aussi au bonheur de l’instant… je suis tellement bien dans ses draps, dans son lit, enveloppé par sa chaleur, pas sa présence, par l’odeur de ses draps, un mélange de lessive, de deo de mec et d’odeur de mec… enveloppé par ces murs familiers, comme une deuxième maison… sensation de bonheur…
Un petit goût d'inachevé au fond de moi et tellement envie d'aller plus loin avec toi, mon pote… mais le plaisir de t’avoir fait jouir est entier, même juste au touche pipi… même si je ne sais pas encore comment on vivra ça demain… même si je ne sais pas quoi inscrire sur la page banche de demain…
Mais pour l’instant ce n’est pas demain, pas encore… alors, profiter de cet instant, car il est peut-être unique…
Je finis par trouver le courage de me tourner de l’autre côté…
Ma main vient de quitter son sexe mais elle garde bien vive en mémoire la chaleur, le gabarit, la raideur, la puissance de sa queue…
Et mes doigts gardent l’odeur de son jus de mec, l’odeur de mon pote, toujours la même odeur… comme il y a 6 ans…
BONUS
Nuit étrange, aboutie à un réveil étrange… prendre le café ensemble, parler rugby, comme si de rien n’était… comme à 13 ans, comme s’il ne s’était rien passé… pourtant ça s’est passé… et je le regrette déjà…
STOP/MISE EN VEILLE AUTOMATIQUE

Désir : « C’est tout, pour le moment… ».

Dans le prochain épisode :

On se fait face… nos forces semblent s’équilibrer… chose qui me parait surréaliste vu la différence de diamètre de nos biceps respectifs… pourtant j’arrive à le maitriser… ou alors il se laisse maitriser… ou alors, tout simplement, j’ai oublié que Jérém n’est pas au mieux de sa forme…
Je le regarde droit dans les yeux noir pleins de rage et d’emportement… puis soudainement, ses bras cessent de forcer et se dégagent brutalement de ma prise.
Me sentant soudainement en sécurité, je trouve le cran de lui balancer, avec un petit sourire taquin :
« Tu n’es qu’un petit con Jérém… quand je pense que je crève d’envie de sucer un type comme… ».
Mes mots s’éteignent dans ma bouche lorsque je le vois porter la main sur l’épaule opposée, certainement celle qui est blessée, une légère grimace parcourant son visage… eh, merde… il a dessus… te battre avec Jérém alors qu’il doit se requinquer pour le match de demain… de pire en pire, Nico…
« T’as mal ? » Je m’inquiète…
Et là, à ma grande surprise, j’assiste au retour du Grand Jérém. Pour toute réponse, je l’entends me lancer :
« Ta gueule et suce ! » pendant que ses deux mains s’affairent désormais sur la braguette pour défaire en vitesse les quelques boutons…
J'adore son assurance et ses besoins de mec qui prennent le dessus même sur l'énervement et la douleur à l’épaule…
Il ouvre les deux pans de tissu du pantalon… il masse sa jolie bosse qui déforme son boxer blanc…
Je suis tellement pris par surprise que je n’arrive pas à réaliser… un instant plus tôt on allait se taper sur la gueule… et là… changement de scénario… sans transition… ça surprend…
Je suis tellement surpris que je reste comme hébété, paralysé par mon désir débordant, mon cœur qui bat à mille… prête à bondir de ma poitrine… dans ma tête un petit écho de première révision…
« Si tu ne la veux pas maintenant, pas la peine de revenir la chercher… » je l’entends me lancer.
Ah, non, pas ça… vite le faire jouir pour lui offrir les magiques endorphines qui calmeront à la fois sa douleur à l’épaule, son énervement, son malaise profond… petit con, va…
« Et comment, que je la veux… ».
Les mouvements ciblés de sa main font glisser la queue de plus en plus à l’horizontale, jusqu’à ce qu’un bout de son gland gonflé de sang déborde de l’élastique du boxer…
A la vision de ce bout de queue, mon sang ne fait qu’un tour… je ne suis plus que désir, envie, de lui…
« Et comment, que je la veux… ».

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