Les Baigneuses
Mylène déambulait dans les rues commerçantes de sa ville, sans but précis si ce n'est de regarder les vitrines et de vérifier sa silhouette en reflet. Talons hauts, jambes gainées de nylon noir, jupe courte et étroite, petit blouson de cuir rouge, cheveux blond vénitien tombant sur ses épaules, elle constatait avec une orgueilleuse satisfaction qu'elle faisait bien quinze ou vingt ans de moins que son âge si on ne regardait pas de trop près son visage atteint par les premiers effets de la cinquantaine naissante. Quand elle se contemplait nue dans le miroir de sa salle de bain, elle constatait que ses seins ronds et larges avaient toujours de la tenue, que le renflement de son ventre restait maitrisé, que ses fesses ne marquaient pas encore trop la présence de la cellulite, que ses taches de rousseur lui donnaient un charme certain, bref que son potentiel sexuel demeurait intact. Cette plastique impeccable, elle le devait à ses efforts de tous les jours : non seulement dans son assiette mais aussi par la pratique assidue de la natation dont elle était devenue accro. Elle se rendait chaque jour à la piscine pour une heure de nage en compagnie de son amie Alix, au corps de danseuse mais de dix ans plus jeune qu'elle. Ces séances aquatiques étaient aussi l'occasion d'évoquer leurs soucis communs. Alix était en train de divorcer car elle ne supportait plus les absences de son mari et se morfondait sur sa vie future. Mylène n'envisageait pas cette extrémité mais confessait une vie de couple de moins en moins satisfaisante, dont elle s'accommodait néanmoins pour une raison purement financière : son mari était bourré de fric ce qui la dispensait de travailler, d'autant qu'il n'était pas avare de ses deniers la concernant. Tel était d'ailleurs le revers de la médaille d'un corps parfaitement conservé : la sexualité le désertait de plus en plus avec en gros un rapport par mois, sauf pendant les vacances d'été où la fréquentation de plages naturistes stimulait davantage le couple.
Mylène poursuivait sa déambulation nonchalante mais quelque chose la turlupinait. Pendant ses stations dans les vitrines, il lui avait semblé que quelqu'un l'observait. Oui, c'était bien ça. Un homme, grand, brun, la trentaine, stoppait chaque fois qu'elle observait l'intérieur d'un étalage. Elle poursuivit sa démarche pour en avoir le coeur net. Le doute n'était plus possible : elle était suivie. Une impression très désagréable l'envahit. Certes, elle ne risquait pas d'être agressée en pleine rue commerçante parmi la foule mais elle n'en serra pas moins son sac posé tout contre elle en bandoulière. Au bout de quelques minutes, elle n'y tint plus. Se retournant, elle se dirigea résolument vers l'homme et l'apostropha :
- Qu'est-ce que vous voulez ? Pourquoi me suivez-vous ?
Surpris, l'homme bredouilla quelques mots de dénégation, visiblement confus.
- Mais si vous me suivez. Si vous continuez, je vais appeler un agent de police.
L'homme s'excusa et après avoir repris contenance, lâcha :
- Oui, bon, c'est vrai, je vous suis mais ne croyez pas que j'ai la moindre intention répréhensible. J'admire votre allure, votre démarche, je vous trouve très belle, voilà...
Ce fut au tour de Mylène d'être surprise. L'homme s'exprimait dans un français châtié et son discours admiratif ne pouvait pas la laisser totalement insensible, tant elle se montrait soucieuse de son image.
- Bon d'accord, merci, mais ce n'est pas une façon de faire, reconnaissez-le. Qui êtes-vous d'abord ?
- Je m'appelle Ludovic, je travaille à la piscine municipale comme maître nageur. Je viens juste d'arriver dans votre ville.
- A la piscine ? Mais je ne vous ai jamais vu et j'y vais régulièrement.
- Je vous dis que je ne suis pas arrivé depuis longtemps. Mais moi, je vous connais. Vous avez un maillot une pièce rouge vif et un bonnet de bain blanc. Vous nagez avec une jeune femme avec laquelle vous discutez beaucoup.
Mylène chercha dans sa mémoire. A dire vrai, si elle connaissait bien quelques maitres nageurs, en particulier Jérémie, un beau gaillard qui n'arrêtait pas de draguer les filles, et qui commençait à intéresser Alix, "juste pour le sexe", précisait-elle, elle n'avait pas remarqué ce beau brun au sourire enjôleur qu'elle commençait à voir sous un autre angle.
- Et si je vous offrais un verre pour m'excuser ? demanda Ludovic.
Mylène hésita un court instant. Après tout, elle n'avait rien à faire de particulier et le jeune homme ne l'effrayait plus. Elle accepta. La conversation tourna pour l'essentiel autour de la natation dont Ludovic était un expert puisqu'ancien nageur de compétition. Il lui offrit de lui apprendre le crawl "à titre gracieux" et Mylène accepta avec empressement car à part la brasse, elle se sentait maladroite dans les autres nages. Rendez-vous fut pris pour le lendemain.
Le soir même, Mylène téléphona à Alix pour lui faire part de sa rencontre.
- Ah oui, je vois qui c'est, répondit sa brune amie, je l'ai repéré. Beau mec dis donc. Tu crois qu'il est libre ?
Mylène ne put s'empêcher de répondre sèchement :
- Je n'en sais rien mais c'est sur moi qu'il a flashé, pas sur toi.
- Oh ça va ! Moi je n'ai plus de mari, je peux l'attaquer si j'en ai envie alors que toi, tu commettrais l'adultère.
- Mais qui te parle de ça ? Ce n'est pas parce qu'il m'a draguée que je vais dire amen.
- Tu es bien bête. Tu te plains toujours que ton mari ne te baise plus. A ta place, je ne ferais pas de manières. Mais c'est vrai que tu es une petite bourgeoise à principes. Laisse-moi donc m'en occuper, de ce beau brun.
La conversation menaçait de tourner à l'aigre. Mylène prétexta une odeur de brûlé dans sa cuisine pour raccrocher. Elle règlerait ça demain dans l'eau.
Le soir, à table, elle raconta à son mari l'épisode de l'après-midi, comme quoi elle avait été suivie par un homme qu'elle avait vertement éconduit, en oubliant de préciser la suite. Michel, le mari, ne parut pas s'en émouvoir. Il lui rétorqua même nonchalamment :
- C'est sans doute qu'il voulait coucher avec toi. Il était mignon au moins ?
- Pas mal, oui, mais ce n'est pas le sujet.
- A ta place, beaucoup de femmes de ton âge n'auraient pas fait de manière. Bravo pour ta vertu.
Mylène en fut vexée. Michel employait presque les mêmes mots qu'Alix. Elle se sentit tout d'un coup un côté bas bleu déplaisant alors qu'elle cherchait à être sexy. Vertueuse, elle ? Oui, dans un certain sens. Cette histoire lui donna à penser et l'empêcha même de dormir. Elle avait hâte de revenir à la piscine.
*******
Le lendemain, Mylène se présenta un peu plus tôt que d'habitude afin de profiter des leçons de crawl de Ludovic. Elle le trouvait de plus en plus charmant et se félicitait de ne pas l'avoir éconduit lorsqu'il l'avait suivie. Alix fit son apparition à l'heure habituelle alors que son amie était déjà dans l'eau. Lorsqu'elle retira son peignoir, coiffée de bonnet de bain habituel, elle apparut dans un minuscule bikini qui ne couvrait que le strict essentiel, bien éloigné de son une pièce habituel. Une flopée de regards mâles se dirigèrent dans sa direction, maitres nageurs compris, ôtant des yeux les quelques grammes de tissu posés sur son corps menu mais admirablement proportionné de danseuse. Parfaitement consciente du succès remporté, Alix fit trainer les choses avant de se jeter à l'eau où Mylène, furibarde, tentait de garder son quant à soi.
- Bravo, bien joué. Tu m'as fait passer pour une rombière. Tu vas où, là ?
- Où je vais ? Devine. On n'att pas les mouches avec du vinaigre. Et je te rappelle que je suis libre.
- Ton maillot, c'est de l'appel au viol.
- Penses-tu. C'est juste pour faire comprendre à ces Appolon que je suis open. Il est temps que j'en termine avec la chasteté.
- Je n'ai pas l'impression que tu aies été si chaste ces derniers temps. Tu veux que je te rafraichisse la mémoire ?
- Pas la peine, et occupe toi plutôt de tes fesses. Je ne t'empêche pas de baiser avec ton maitre nageur si ça te chante, mais s'il a envie de baiser avec moi, ne l'empêche pas non plus.
- Bon allez ça va, je commence à avoir froid. On nage et on règlera ça plus tard, conclut Mylène.
*******
Ce léger incident, imputable à la psychologie féminine, n'entama pas les ardeurs aquatiques du duo. Au contraire, l'irruption d'un nouveau maitre nageur particulièrement sexy accentua leur régularité. Mylène, sous l'enseignement de Ludovic, réalisait de réels progrès en crawl et rivalisait maintenant avec Alix dans les longueurs de bassin. Dès le lendemain de l'exhibition de cette dernière en bikini, Mylène avait fait l'achat elle aussi d'un maillot deux pièces, choisi avec soin. C'était un maillot type sixties à carreaux vichy et au soutien-gorge pigeonnant ce qui mettait ses seins ronds et larges en valeur. Il comptait un peu plus de centimètres carrés et un peu plus de milligrammes que celui d'Alix mais c'était juste le minimum pour masquer ses rondeurs et l'épaisse touffe de poils pubiens qu'elle taillait avec soin, ainsi qu'une raie des fesses un peu plus longue que celle d'Alix. Cette mutation vestimentaire des deux habituées provoqua un certain émoi à la piscine, autant chez les maitres nageurs Ludovic, Jérémie et leur chef Gilbert, robuste quinquagénaire, que chez les naïades adolescentes qui jugèrent sévèrement cette concurrence mature auprès des mâles en slip de bain.
Ceux-ci d'ailleurs, ne s'y trompaient pas : le potentiel érotique d'Alix et Mylène était bien supérieur à celui de leurs cadettes. Elles furent donc l'objet de la part des maitres nageurs d'une cour assidue sous la forme de plaisanteries diverses et variées. Ce qui chagrinait un peu Mylène, néanmoins, c'est que Gilbert était le plus empressé auprès d'elle. Non qu'il fut repoussant : pour son âge, qui était aussi celui de Mylène, le chef de bassin présentait une plastique impeccable. Mais à son approche, Mylène ne ressentait pas l'onde de chaleur dans son bas-ventre qui l'envahissait depuis quelque temps dès que Ludovic lui adressait la parole. Pendant ce temps, Alix virevoltait de l'eau à la plage et de la plage à l'eau, la croupe en mouvement et les seins dressés, avec l'impudeur tranquille de la fille qui se sait regardée. Mylène tentait de l'imiter, non sans succès auprès de Gilbert, qui la draguait désormais ouvertement.
On en était là de ces comportements quand un jour, alors qu'elle poursuivait ses longueurs de bassin avec constance, Mylène s'aperçut qu'Alix n'était plus avec elle dans son couloir. Elle la chercha des yeux, ne la trouva point, et décida de sortir de l'eau pour voir si elle n'était pas partie. Elle interrogea Gilbert, juché sur la chaise de surveillance, qui lui dit l'avoir vu entrer dans le bureau des maitres nageurs. Elle s'avança, ouvrit la porte et la referma aussitôt, tétanisée. Alix, seins nus, accroupie, était en train de tailler une double pipe à Jérémie et Ludovic, slip de bain aux chevilles. Sa bouche vorace passait de l'une à l'autre bite dressée tandis que ses mains les branlaient. Le sang à la tête, Mylène s'en retourna, non sans avoir capté le sourire amusé de Gilbert :
- Alors, tu l'as trouvée, lui lança-t-il.
Mylène ne répondit pas et plongea. Elle nagea rageusement, furibarde contre son amie mais aussi terriblement jalouse de son succès. "Evidemment, elle est plus jeune que moi", se dit-elle. "Et elle est libre". De dépit, elle sortit, se doucha, se rhabilla, et rentra chez elle sans attendre Alix.
Celle-ci la rappela un peu plus tard au téléphone.
- Alors, pourquoi tu ne m'as pas attendue ?
- Te fatigue pas, j'ai tout vu. Je sais ce que tu as fait dans le bureau des maitres nageurs.
Alix marqua un temps de silence.
- Bon ben maintenant, tu es au courant. Et tu as vu quoi ?
- Tu leur faisais une fellation, à tous les deux.
- C'est tout ce que tu as vu ? Tu as raté l'essentiel, petite voyeuse.
- Tu veux dire que... tu as fais l'amour avec eux deux ?
- Ben tiens, qu'est-ce que tu crois ? Deux coups pareils ensemble pour moi toute seule, ça ne se refuse pas. Tu veux des détails ?
- Non, non, pas du tout. Tu es une belle salope, tiens.
- Oui, et j'assume. Sucer l'un pendant que l'autre te prends par derrière, c'est le top. Tu devrais essayer.
- Arrête ! Je n'aurais jamais cru ça de toi.
- Tu n'as qu'à baiser avec Gilbert, il n'attend que ça.
- Non, il ne m'intéresse pas.
- C'est Ludo, ton trip ?
- Euh, oui... Mais tu me l'as piqué.
- Penses-tu. La différence entre toi et moi pour eux, c'est que moi, je suis une femme qui baise alors que toi, tu allumes. Tu excites sans écarter les jambes. La prochaine fois, viens avec moi dans le bureau et fous toi à poil. Tu auras deux belles bites à ta disposition.
Mylène ne répondit pas et laissa Alix développer son raisonnement qu'elle jugeait vulgaire. Après tout, elle avait peut-être raison. La différence entre elles, c'était le passage à l'acte. Elle pensa à Michel, son mari. Oserait-elle le tromper ? Son indifférence, lorsqu'elle lui avait raconté sa rencontre avec Ludovic, l'avait troublée. Comme un accord implicite à l'adultère. Quand elle raccrocha, elle avait la tête et le ventre en feu. La nuit suivante fut agitée. Elle revoyait les deux bites passant dans la bouche d'Alix et imaginait les ébats suivants, son amie passant de l'un à l'autre maître nageur avec volupté. La chose était claire : elle l'enviait.
*******
Quelques jours passèrent avant que Mylène revint à la piscine. Dans l'intervalle, elle avait fait l'amour avec son mari pour la première fois depuis longtemps. Un soir, alors qu'elle regardait la télévision avec lui, elle lui avait ouvert sa braguette et à sa grande surprise, avait entrepris de le sucer. Une érection honnête en avait résulté et Mylène l'avait chevauché avec ardeur sur le canapé, robe troussée et corsage ouvert sur deux seins aux pointes dures. Mylène pensait à Ludovic mais Michel n'était pas censé savoir et éjacula sans se faire prier, ravi de l'initiative inhabituelle de son épouse. Celle-ci, on l'a compris, était chaude comme la braise. Quand elle se retrouva dans l'eau de la piscine après avoir fait la bise à Ludovic (une bise très près des lèvres et les seins tout contre son buste), elle effectua ses longueurs habituelles sans la présence d'Alix, retenue par une indisposition. Tout en nageant, elle guettait le moment où Ludovic quitterait la chaise d'observation pour la céder à Jérémie et se rendrait au bureau des maîtres nageurs. Lorsque ce moment arriva, elle sortit de l'eau et se dirigea en ondulant vers le bureau, tout en arrachant son bonnet de bain et en secouant ses cheveux au blond vénitien. De loin, Jérémie l'observait, le sourire aux lèvres. "Elle va à la bite", pensait-il.
De fait, à peine arrivée dans le bureau, alors que Ludovic s'affairait, elle l'attrapa par le bras et colla ses lèvres sur les siennes avant de murmurer, avec une audace qui la stupéfia elle-même :
- Prends-moi, j'en meurs d'envie.
L'homme n'était pas du genre à fuir ce type d'invite. Malgré la différence d'âge, il aimait chez Mylène un côté chienne en chaleur qu'elle ne cherchait plus à dissimuler. Sans transition, elle dégrafa son soutien-gorge, se débarrassa de son slip et se dirigea absolument nue vers une sorte de divan sur lequel elle s'allongea, cuisses ouvertes. Sa peau sentait le chlore mais Ludovic la lécha consciencieusement, des orteils aux seins en passant par la chatte, dont il constata l'humidité, mais aussi l'anus. Mylène tressaillit : jamais on ne lui avait fait ça. Mais c'était loin d'être déplaisant. Toute timidité enfuie, elle frétillait de désir. L'homme chercha une capote dans son sac, s'en coiffa et fit mine de pénétrer la baigneuse. Avec un brin de sadisme, il voulait qu'elle l'implore, peut-être pour lui faire payer ses réticences initiales lorsqu'elle regardait les vitrines dans la rue.
- S'il te plaît, viens ! murmura-t-elle.
Bras tendus au-dessus de la blonde, la queue posée sur son pubis moelleux, le regard matant le corps constellé de taches de rousseur, les seins larges et épanouis, le visage crispé dans l'attente de la pénétration, Ludovic savourait l'instant présent. Elle le voulait ? Elle allait l'avoir, mais pas tout de suite. Mylène tentait de l'emprisonner de ses jambes pour l'attirer à lui mais il se dérobait et taquinait sa vulve de la pointe de son gland. Au comble de l'excitation, elle fit ce qu'elle n'avait encore jamais fait dans l'acte sexuel : elle attrapa la queue de son amant à pleine main et la guida d'autorité dans sa fente béante avant de se l'enfoncer résolument. La prise était imparable et Ludovic ne put s'y dérober. Alors, il la pénétra fougueusement, déclenchant un cri de plaisir de sa maitresse et entreprit avec sa science de l'amour de la faire jouir. Il "vissait" en tournant les hanches pour lui faire apprécier la vigueur de son pénis et chercher les endroits les plus sensibles de son intimité. Mylène essayait d'accompagner le mouvement en roulant ses hanches, bien décidée à profiter de cet amant hors pair après des mois, voire des années, d'une sexualité routinière, exception faite de quelques accouplements l'été à l'air libre. Elle n'avait même plus conscience de tromper son mari. Elle faisait ce dont elle avait toujours rêvé : elle baisait. Comme Alix, comme sa soeur Angèle qui lui avait avoué un jour ses frasques extra conjugales, comme sa voisine Maïté qu'elle entendait crier de plaisir quand son mari la prenait dans la chambre fenêtre ouverte, ce qui exaspérait Mylène et l'excitait en même temps. A cinquante ans,elle avait l'impression de renaitre au sexe et se donnait à fond pour rendre à son mâle ce qu'il lui offrait : un regain de jeunesse. Celui-ci était transcendé par une telle ardeur et la mitraillait de coups de bite : un coup par devant, un coup par derrière, un coup sur la chaise, un coup sur le bureau. Mylène en redemandait, s'écartelait elle-même en se prenant les pieds, et quand enfin son amant éjacula, elle trouva que le temps avait été trop court alors qu'ils avaient baisé pendant une bonne demi-heure. Elle remit son maillot de bain en titubant, l'esprit tourneboulé, et plongea dans la piscine pour se remettre de ses émotions.
********
Rentrée chez elle, Mylène s'empressa de téléphoner à Alix et de lui raconter, avec un rien de perversité, comment elle avait "séduit" Ludovic.
- Des détails ! Je veux de détails ! répondit son amie.
- On a baisé et bien baisé, tu n'en sauras pas plus.
- Dommage... Cela dit, je suis contente pour toi. Tu en avais besoin, maintenant c'est fait. Tu vas le revoir ?
- J'espère bien. On n'a pas fait le tour de la question.
- Tu me le laisseras un peu quand même...
- Tu as Jérémie, non ? Cela ne te suffit pas ?
- Non. Et tu peux avoir Jérémie aussi si tu veux.
- Tu veux faire de moi une libertine ?
- Pourquoi pas ? Tu as du retard en matière de sexe.
- Et Michel, tu y as pensé ? Je suis mariée quand même.
- Bof. Il est toujours parti. A toi d'en profiter.
La conversation se déroula sur le même mode pendant quelques minutes. Quand Mylène raccrocha, elle se dit qu'elle avait changé. Jamais elle n'aurait tenu de tels propos il y a encore quelques jours. Alix l'avait bien compris. Deux jours plus tard, elle l'appela pour lui faire une proposition :
- Tu sais quoi ? Au lieu d'aller à la piscine dans la journée, on va y aller le soir, après la fermeture. C'est d'accord avec nos copains. On aura la piscine rien que pour nous. On pourra même se baigner à poil.
- Vraiment, tu es sûre ?
- Oui, c'est acté. Il y aura nous deux, Jérémie, Ludovic et Gilbert. Inutile de te dire qu'on n'y va pas que pour la natation.
- Pas question que je baise avec Gilbert. Si c'est ça, je ne viens pas.
- T'énerve pas. Je vais trouver une solution. J'ai pensé à une copine qui pourrait venir avec nous. Elle s'occupera de Gilbert et on aura les deux autres.
- Dans ce cas d'accord. C'est qui, la fille ?
- Agnès, une collègue. Elle est comme moi, divorcée depuis peu, et en manque de baise. Elle ne fera pas la difficile, d'autant que ce n'est pas un canon. Mais elle est sympa.
- Bon alors, pourquoi pas ? C'est quand ?
- Demain soir. Pas la peine de prendre ton maillot...
********
Alix et Mylène se retrouvèrent dans le vestiaire des filles avec Agnès, une quadra boulotte au sourire doux et à la chevelure brune au carré. Nue, ses seins défiait l'apesanteur par leur forme en obus, son pubis brun et abondant faisait penser à un béret basque, son fessier plantureux faisait deux fois le volume de celui d'Alix et en la regardant, Mylène pensa aux nus grassouillets de Rubens. Pas du tout son style à elle. Elle ne paraissait pas gênée le moins du monde par sa nudité et sa situation. Elle pensa à la réflexion d'Alix : "c'est une femme qui baise, c'est clair". Cela leur faisait bizarre d'arriver au moment où tous les clients partaient. La caissière était au courant et les laissa entrer, en leur jetant un regard en coin. Quand la piscine fut entièrement vide, les trois femmes se déshabillèrent et conservèrent pour la forme une serviette autour de leurs seins ainsi qu'un bonnet de bain pour protéger leurs cheveux. Les maitres nageurs avaient baissé l'éclairage pour ne laisser qu'une semi pénombre. Après les bises d'usage et des propos badins, les trois femmes laissèrent tomber leur serviette et se glissèrent dans l'onde. Les rondeurs épanouies d'Agnès tranchaient avec le corps mince de Mylène et Alix. Celle-ci lança aux maitres nageurs :
- Eh oh, à poil vous aussi !
Les trois hommes s'exécutèrent et plongèrent à leur tour. Alors, un petit jeu commença, consistant pour les hommes à se rapprocher des femmes et pour celles-ci de faire mine de leur échapper. La première à se faire attr fut Agnès, moins rapide dans l'eau. Coincée par Jérémie et Gilbert contre l'échelle, elle gloussait en protestant tout en laissant les deux hommes pétrir ses seins lourds. Puis Jérémie s'échappa et se dirigea vers Alix, qu'il rejoignit en quelques brasses. Pendant ce temps, Ludovic jouait les sous-marins en direction de Mylène, qu'il attrapa par un pied avant de remonter et de l'enlacer. Les jeux aquatiques se poursuivirent quelques minutes. Assise sur le bord du bassin, Agnès offrait sa vulve barbue à Gilbert qui y plongeait son mufle avec une délectation visible. A l'inverse, Jérémie, lui aussi assis sur le bord, laissait Alix emboucher son pénis déjà bien dressé tout en restant dans l'eau. Mylène et Ludovic continuait de s'embrasser et de s'enlacer, leurs mains se baladant un peu partout, en particulier dans l'entre-jambes.
La première à être pénétrée fut Agnès. La plantureuse amie d'Alix s'était positionnée les mains sur les arceaux de l'échelle permettant de remonter de l'eau et Gilbert la besognait en levrette. Les seins en bataille entre ses bras, elle manifesta bruyamment son plaisir et ses cris, renvoyés par l'eau par effet de ricochet, envahirent la piscine. A l'autre bout du bassin, là où il avait pied, Jérémie entrainait Alix dans l'objectif de l'empaler sur lui en la coinçant contre le rebord. Ludovic et Mylène poursuivait leur pelotage préliminaire.
Puis Gilbert se détacha d'Agnès et, toujours en érection, disposa un matelas de mousse sur la "plage". Il y allongea Agnès et l'enfila dans la position du missionnaire, déclenchant une nouvelle salve de mots crus et d'exclamations sonores de la part de sa partenaire. Flatté par tant d'enthousiasme, Gilbert la tringlait avec ardeur et agitait son fessier avec toute l'énergie dont il disposait. Mais plus il en donnait et plus Agnès en redemandait, si bien que le quinquagénaire manifesta un petit coup de moins bien.
Tout en pelotant Mylène, Ludovic n'avait rien perdu du comportement du couple voisin. Il comprit que son chef se trouvait dans une passe difficile et que la plantureuse brune, pour être moins belle qu'Alix et Mylène, n'en était pas moins un coup en or massif et qu'il convenait de l'honorer jusqu'au bout. Il abandonna Mylène, sortit du bassin et, toute érection dehors, s'allongea sur le tapis et invita Agnès à s'empaler sur lui. Celle-ci ne se le fit pas dire deux fois. Guidant de la main le glorieux pénis dans son antre en ébullition, elle fit danser sa croupe majestueuse tout en allant chercher les couilles avec sa main glissée dans son dos. Des sons gutturaux sortirent de sa gorge, témoignant de l'intensité de son plaisir. Dans l'eau, l'étonnement s'ajoutait à la stupéfaction. Mylène voyait son amant lui échapper pour cette femelle au gros cul et aux gros nichons tandis qu'Alix s'était détachée de Jérémie pour observer sa collègue en transes :
- Pas possible, elle n'a pas baisé depuis un an pour se déchaîner comme ça, murmura-t-elle à Jérémie. Elle est encore plus branchée cul que je le croyais.
Mais celui-ci ne répondit pas. En quelques brasses, il sortit du bassin et rejoignit le couple en action. Il voulait aussi sa part du gâteau. Après avoir mouillé son doigt, il le fourra dans l'anus d'Agnès, autant que faire se pouvait car sa croupe dansait une samba effrénée. Alors, elle lâcha :
- Oui, vas-y, encule-moi !
Le cri d'Agnès retentit dans les oreilles de Mylène et d'Alix comme un coup de pistolet dans un concert. Quoi ! Ce thon allait se faire doublement pénétrer par leurs étalons, et sous leurs yeux en plus ?
C'est pourtant ce qui se produisit. Jambes fléchies, Jérémie s'insinua dans la croupe provisoirement immobilisée d'Agnès et s'enfonça résolument, provoquant une série de brames d'Agnès, de "oui oui oui", de "encore encore encore", de "vas-y vas-y vas-y" qui étaient autant d'insultes aux oreilles des deux baigneuses. La chair pulpeuse d'Agnès était ballotée en tous sens, les peaux claquaient, les sexes clapotaient :
- Ah la salope ! Elle nous pique nos mecs ! clama Alix
- C'est de ta faute. Tu n'avais qu'à pas l'amener ici, cette morue. Bien joué. Su-per, répondit Mylène.
- Si tu avais accepté de baiser avec Gilbert, on n'en serait pas là, riposta Alix.
Mais le pire était encore à venir. Gilbert, jusqu'alors spectateur, s'avança la queue en avant et Agnès la goba avec appétit, tout en ondulant de la croupe sur les deux bites déjà en place.
- Trois maintenant ! Tous pour elle et rien pour nous. C'est honteux ! gémit Mylène.
- Salauds ! Cochons ! cria Alix, consternée par l'évolution de la situation.
D'autant qu'Agnès était maintenant d'une voracité inouïe, comme quelqu'un qui n'a pas mangé à sa faim depuis des lustres. En proie à une véritable hystérie érotique, elle se démenait en tous sens, se pétrissait les seins, s'écartait les fesses, branlant et suçant Gilbert qui devenait cramoisi. Ulcérées et à poil, sauf le bonnet de bain, Mylène et Alix sortirent du bassin dégoulinantes d'eau chlorée pour dire leur fait au quatuor. C'est alors que la lumière tamisée se transforma tout à coup en éclairage puissant. A peine les protagonistes de cette histoire avaient-ils enregistré le changement qu'un homme, flanqué de deux agents de sécurité, faisait son entrée dans les lieux, en hurlant :
- Qu'est-ce que c'est que ce souk ?
C'était le directeur de la piscine. Paniquée, Mylène et Alix eurent un réflexe absurde en plongeant, comme si le fait d'être à l'eau allait masquer leur nudité intégrale. Les trois maitres nageurs, encore en érection, se détachèrent laborieusement d'Agnès. La plantureuse brune se recroquevilla en tentant de masquer ses avantages, totalement dégrisée.
- Vous allez me le payer cher ! cria le directeur à l'intention de ses employés. Quant à vous, mesdames, allez vous rhabiller, et vite fait.
Celles-ci, mortes de honte, se dépêchèrent de gagner le vestiaire et se vêtirent sommairement sans prendre la peine de se doucher et de se sécher. Prendre la fuite, au plus vite... Alix eut quand même le temps de mettre une bonne claque sur la joue d'Agnès.
Evidemment, Mylène n'en dormit pas de la nuit. Elle se voyait déjà désignée par le scandale, son mari atteint par ricochet, l'opprobre de ses amis. Mais de scandale il n'y eut point. Le directeur se chargea d' l'affaire, d'autant que cette partouze aquatique avait mis en exergue quelques faiblesses dans le dispositif de sécurité. Si la caissière, qui se doutait du coup et surtout qui avait des vues sur Jérémie et crevait de jalousie, n'avait pas informé la direction que quelque chose de louche se tramait, non seulement la partouze serait arrivée à son terme mais elle aurait peut-être fait des petits. Et peut-être avec davantage de monde encore. Voilà pourquoi on en resta au stade d'une vague rumeur qui, naturellement, n'atteignit jamais les oreilles du mari de Mylène. Laquelle fit voeu de chasteté pendant une période indéterminée. Quant à Alix, elle se fâcha définitivement avec Agnès et décida de se mettre au footing.
Les trois maîtres nageurs, comme l'avait promis le directeur, furent sanctionnés sous la forme d'une mutation au service des parcs et jardins. On suspecta une malversation quelconque mais comme les syndicats n'avaient pas été alertés, et comme les intéressés se montraient muets comme des carpes, cette sanction finit par se faire oublier. Il est probable qu'un jour ou l'autre, le trio reviendra au bord d'un bassin. Mais peut-être pas ensemble...
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