Mister Hyde - 3 Et 4

3-

Le dîner fut assez maussade malgré le joyeux début de soirée qu’ils avaient vécu. Le souci, c’est qu’ils étaient, l’un comme l’autre, contrariés pour une raison idiote. Lui, avait souhaité que la jeune femme revête des dessous de dentelles sous la forme d’une paire de bas et d’une culotte noire. Elle, n’avait accepter que de mauvaise grâce. En conséquence de ce désaccord, ils étaient arrivés au restaurant d’assez mauvaise humeur. Leur retour fut aussi triste que l’aller.
Rendu au loft, le couple se disloqua, chacun partit dans sa chambre, Frédéric au rez-de-chaussée, Frédérique à l’étage. Mais ni l’un ni l’autre ne put trouver le sommeil. Frédéric s’abîma dans un livre qu’il avait eu la bonne surprise de trouver dans le fond d’un carton au cours de l’après-midi ; Frédérique se replongea dans ses souvenirs de la journée.
Malgré l’envie qu’il avait de dévorer le livre qu’il tenait entre les mains, l’homme n’arrivait pas à tourner la première page. Quand il l’eut relue pour la cinquième fois il dut se rendre à l’évidence : il avait l’esprit ailleurs…

***

Frédérique s’était déshabillée et avait enfilé son pyjama en coton rose. Elle aimait s’en vêtir, surtout les soirs où elle se sentait excitée, à cause des frôlement légers que le tissu exerçait sur sa peau. Sa main glissa sous l’élastique et plus lentement sur son ventre, longea ses hanches, remonta le long de ses côtes et fit une étape prolongée sur ses seins. Sa poitrine avait toujours été sensible et sa récente grossesse n’avait rien arrangé. Elle fit rouler ses tétons sous sa paume tout en tentant d’imaginer le traitement que leur ferait subir son amant. Aussitôt elle se fit plus douce. Frédéric avait toujours traité ses seins avec beaucoup de gentillesse et bien qu’il ait manifesté sa rudesse, voire sa dureté, durant leur ébats de la journée, elle ne doutait qu’il se montrerait comme avant, avec eux. Tendre avec le haut, sauvage avec le bas… Elle se laissa emporter par son désir.

Sa main droite caressant toujours ses seins désormais durcis par l’envie, elle porta la gauche sur son mont de vénus et la poussa doucement vers ses cuisses et leur pli central. Elle pinça son bouton avec une violence calculée, elle gémit. Elle n’avait pas l’habitude de se maltraiter de la sorte mais elle en éprouvait à cet instant précis, un besoin irrépressible. Elle augmenta la pression. La sensation qu’elle éprouva lui rappela sans conteste celle qu’elle avait ressentie le matin même quand Frédéric s’était violemment défoulé dans sa bouche. Le souvenir décupla son désir, elle pénétra son sexe avec deux doigts et entama des va et vient qui ressemblaient furieusement à une sarabande infernale. Sa main droite s’alourdit sur ses seins…

- Je n’ai pas souvenir de t’avoir autorisé à te toucher entendit-elle à travers son soupir.
En quelques enjambées, Frédéric fut à ses côtés. La saisissant par l’épaule, il la retourna et commença à la fesser sans ménagement.
La première réaction de Frédérique fut de résister à l’attaque impromptue dont elle était victime. Elle se débattit donc avec toute la vigueur de son âge. Rapidement Frédéric l’immobilisa. Sans un mot, il attendit qu’elle se calme. Ce n’est que quand elle cessa de gigoter qu’il lui signifia sa punition.
Elle l’écouta mais n’en revint pas. Elle ? Punie ? Impossible ! Il se moquait d’elle, lui faisait une farce… La main qui s’abattit sur sa fesse la détrompa immédiatement. Elle eut un sursaut d’étonnement qui se transforma en ruade quand elle comprit ce qui lui arrivait. Elle ne se laisserait pas faire, elle ne se laisserait pas transformer en fillette… Il n’était pas son Père !...
L’avait-elle crié ? Elle n’en était pas sûre. Pourtant, la fessée cessa. Frédéric la laissa se retourner, il l’aida même, avec toute la douceur dont elle le savait capable. Elle s’installa sur le canapé, recroquevillée sur elle-même : une chose était de jouer comme ils l’avaient fait la veille au soir, autre chose était de se retrouver punie et battue pour un acte à la fois naturel et éminemment personnel.
Elle ne se laisserait pas faire et comptait bien le lui expliquer aussi clairement que possible. Le temps de retrouver son calme et les mots pour le dire et il verrait…
Mais il ne lui en laissa pas le temps.

- Tout ce que je veux… Cela inclus aussi ce que je ne veux pas ! Dois-je te faire un dessin pour que tu le comprennes ? Si je veux que tu portes une culotte, tu la portes. Si je ne veux pas que tu portes une culotte, tu vas cul nu, un point c’est tout. Il en est de même pour tous les domaines. Si tu désobéis, je te punirai. Est-ce bien compris ?
Frédérique se força à répondre à haute et intelligible voix : oui, elle avait compris et non, il n’était plus nécessaire de la battre puisqu’elle avait compris… Frédéric reprit de plus belle :

- Je ne doute pas de ta vivacité d’esprit mais une chose est de connaître la théorie, une autre de l’assimiler. Pour bien l’assimiler, rien ne vaut l’expérience et, en sachant à quoi t’attendre, tu réfléchiras à deux fois avant de risquer de me mettre en colère…

La jeune-femme le regarda, abasourdie par la dichotomie entre son ton et son discours. Sa voix exprimait toute la tendresse du monde alors qu’une fureur contenue émanait de ses mots. Lequel de ces deux ingrédients fit réagir son corps, elle préféra l’ignorer. Elle opina du chef et murmura son acceptation : elle venait de signer sa défaite maintenant, il allait l’humilier…

- Lève-toi et viens face à moi lui dit-il en l’encourageant d’une caresse sur la joue.

Elle hésita mais la main qui glissa le long de son bras était si agréable qu’elle se résolut à obéir. La main accompagna son lever et emprisonna délicatement le poignet de Frédérique entre deux doigts.

- Retire ton pyjama et viens t’allonger sur mes genoux.

Frédérique blêmit. Elle voulut reculer mais en fut incapable. Son corps ne lui obéissait plus, ne lui appartenait plus. Elle défit les quatre boutons de sa veste de pyjama et fit glisser le pantalon vers le bas.
Elle leva un pied puis l’autre et abandonna sur le sol le dernier rempart qui la protégeait du désir où elle se noyait. Elle s’allongea sur les genoux de Frédéric sans un mot d’opposition pour son projet. Elle se sentit définitivement vaincue quand la première claque lui arracha un cri de plaisir.

« Je vais jouir… Je vais jouir ! » se répéta-t-elle à l’envi. Son ventre, ses fesses, son sexe, conspiraient contre son esprit et elle se sentit de nouveau trahie par elle-même. Certes, elle n’avait jamais eu l’âme d’une suffragette mais elle avait sa dignité et ne pouvait accepter une telle situation sans combattre ne serait-ce qu’un tout petit peu. Or, c’est exactement ce qu’il advenait. Elle hurla sa colère d’être impuissante à résister et fut, simultanément, prise des convulsions exprimant son plaisir. Elle jouissait de son déshonneur et, plus cette évidence s’affirmait, plus son plaisir était intense.
La main de Frédéric cessa de s’abattre ou, plus exactement, elle tomba en caresse. Un sourire victorieux illuminait sa face.
Il massa délicatement le fessier de sa femelle. La douceur de ses mains calma la douleur qu’elle ne ressentait pas encore mais qui, sans cela, allait bien vite devenir désagréable. Longtemps, il fit durer le plaisir, le sien ! Le cul de Frédérique, il l’avait toujours trouvé magnifique : à la fois généreux par sa rondeur parfaite et discret par son étroitesse. La teinte rosée qu’il arborait maintenant ne fit qu’aviver son désir. Ses doigts le démangèrent de fouiller son rectum. Il les retint. En aucun cas il ne voulait que Frédérique put deviner ses intentions. Il allait la prendre, brutalement, sans qu’elle y soit préparée. Il était persuadé que surprise et violence était partie intégrante du fantasme de Frédérique. Ce qu’il voulait, lui, c’était lui offrir l’accomplissement de ce fantasme. Il ne se faisait pourtant aucune illusion, Frédérique redeviendrait, un jour ou l’autre – et plutôt tôt que tard – la charmante jeune-fille de bonne famille qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être.
Elle lui en voudrait mortellement de l’avoir e à accepter et à réaliser ses fantasmes. Son comportement, c’était la mort de leur amour. Mais il en acceptait le prix, dut-il en souffrir le reste de ses jours.
Il acceptait mais ne put empêcher une vague de colère de le submerger. Mr Hyde était de retour. D’un geste brusque, il empoigna la chevelure blonde et la tira à lui en se levant. Par force, la jeune femme suivit le mouvement et se retrouva propulsée contre le dossier du canapé. Elle n’eut pas le temps de comprendre ce qui arrivait, la main de Frédéric venait de lui saisir le cou et la bloquait dans cette position, les seins plaqués au contrefort, les fesses offertes, agenouillée sur les coussins.
Lorsque le vit de Frédéric pénétra son anus, elle cria. Surprise, peur… Un mélange de sentiments désagréables. Elle se débattit mais la poigne de son amant se tordit dans sa chevelure l’obligeant à dresser la tête et à se cambrer. Il la violait et elle ne pouvait résister. Il était trop fort, trop brutal. Hurler devint sa seule défense…
Frédéric tira un peu plus sur la toison. L’oreille de Frédérique était maintenant à portée de sa bouche. Il lui parla, d’un ton rageur. Elle ne saisit pas les paroles mais comprit la colère qui habitait son homme. Elle l’avait obligé à la punir et il lui en voulait ; ce qui arrivait, à cet instant, c’était de sa faute, uniquement de sa faute… Encore une fois, elle se soumit. Pour se faire pardonner. Malgré la position malcommode où elle se trouvait, elle retrouva son calme et contrôla son corps. La queue de Frédéric labourait ses entrailles, elle le laissa faire, se cambrant à l’extrême pour lui libérer le chemin. Elle cessa de se contracter et le chaos cessa. Le sexe voyageait désormais sans à-coup et, malgré la rudesse avec laquelle il circulait, ce n’était plus un viol dont elle était victime, juste une possession violente.
Comment elle arriva à cette conclusion, personne, pas même elle, ne sera jamais capable de le dire ; son raisonnement était bien trop alambiqué. En vérité, mais elle ne l’avouerait jamais, elle voulait arriver à cette conclusion. Elle voulait être possédée et que Frédéric soit son propriétaire. Et, tandis qu’il la besognait furieusement, elle découvrit qu’elle n’était pas seulement sa chose mais son esclave. Curieusement, cela la libéra. Elle accepta son joug parce qu’elle savait qu’un jour, elle le secouerait et le ferait tomber.

***

Frédéric regarda son sexe aller et venir dans le conduit étroit de Frédérique. A chaque fois qu’il s’enfonçait, il poussait un peu plus, comme s’il avait envie de la pourfendre de part en part. Certes, ses mouvements étaient moins frénétiques mais ni sa colère ni sa violence n’avaient désarmé et sa pondération n’était due qu’à la fatigue de ses reins. Il avait senti, par étapes, le corps de Frédérique s’abandonner à sa furie. Il avait apprécié son renoncement mais cela n’avait en rien étanché sa soif de la posséder toujours un peu plus. En la sodomisant, il prenait la part physique la plus intime qu’elle pouvait lui offrir mais ce qu’il désirait vraiment, c’était posséder son esprit : faire d’elle une poupée de chiffon qui ne penserait plus, n’agirait plus, qu’à travers sa propre volonté. Il voulait être Hannibal Lecter dévorant son cerveau…

Alors il pilonna, il pilonna sans cesse le cul de sa belle femelle. Il se servit de sa chevelure ramenée en queue de cheval entre ses doigts comme des rênes dont use un cavalier pour guider sa jument. Il se vida une première fois sans cesser de la besogner, emporté par son délire. Il ne s’en rendit pas même compte. Elle non plus d’ailleurs.

***
Frédérique sentit bien une chaleur inhabituelle s’immiscer dans son ventre mais le rythme endiablé que lui imposait son amant (?) ne lui laissa pas le temps d’en comprendre la raison. L’homme taraudait son cul avec une telle vivacité qu’elle était incapable d’appréhender toutes les sensations que ça lui procurait. Elle ferma les yeux, pour accueillir l’orgasme qui montait, le troisième. Elle avait joui, déjà, quand elle avait compris qu’elle n’était plus à elle ; un orgasme sauvage, confondu avec la douleur de ce sexe qui l’embrochait. Puis de nouveau, elle avait joui, très vite, quand la poigne de son propriétaire avait attiré sa bouche contre la sienne. La langue de Frédéric l’avait pénétrée avec la dureté d’un sexe. Il ne l’avait pas embrassée, il l’avait baisée… tandis que ses doigts inondaient son vagin d’une caresse fluide. C’était… comme si elle était prise par trois hommes à la fois. Le plaisir était à son comble.

Et maintenant, il l’insultait… ou la complimentait… Elle ne savait pas trop. Il parlait de son cul, ça, elle en était sûre. De sa propriété aussi… Elle s’imagina agenouillée, nue et couverte de chaînes, signant l’acte qui allait faire d’elle une esclave : « Je soussigné Frédérique ** déclare par la présente être la pleine et entière propriété, tant physique que morale, de Monsieur Frédéric ***. » Elle grava cette phrase dans sa mémoire et fut aussitôt prise des convulsions du plaisir. Un long cri s’éleva de sa gorge et elle tomba, épuisée.



4-

Frédéric se réveilla avec une gueule de bois qui se confirma après sa douche. Il éprouva le besoin de sortir, de marcher. Il enfila caleçon, bermuda et T-shirt, se glissa dans ses tongs mais les retira aussitôt. Le plus urgent était de voir Frédérique.
Il n’avait de la soirée qu’un souvenir assez confus dont les accès de violence n’étaient pas absents. Qu’avaient-ils fait ? Qu’avait-il fait ? Il s’inquiéta pour la jeune-femme.
Il grimpa les quelques marches à pas de loup et s’approcha du lit où reposait la belle. Elle dormait, apparemment sereine et il resta quelques minutes à l’observer. Il avait toujours aimé la regarder dormir. Son haleine chuintait un petit sifflement quand elle était tranquille… c’était le cas ce matin-là. Il en fut rassuré et s’éloigna comme il était venu.

Dehors, le soleil brillait déjà de tous ses feux. La journée serait belle et comme il ne restait plus grand-chose à ranger, il eut envie d’aller à la plage. Il marcha d’un pas allègre jusqu’à la boulangerie, acheta une montagne de croissants ainsi que de quoi pique-niquer sur les rochers et s’arrêta prendre un café sur le chemin du retour. Il était encore tôt, Frédérique avait besoin de dormir.

***

C’est l’odeur du café mélangée à celle des croissants qui réveilla Frédérique. Elle sourit. Frédéric, confortablement installé dans le canapé lui répondit de la même façon et l’invita, d’un geste, à s’approcher. C’est en se levant qu’elle s’aperçut qu’elle était vêtue de son pyjama. Elle n’avait pas souvenir de l’avoir enfilé hier nuit. Pourtant, toute la soirée était gravée dans sa mémoire. Elle rougit. Oh ! Pas de ce qui s’était passé la veille. Non, elle rougit d’être habillée devant celui qui était désormais son propriétaire. Elle porta la main à son col et défit le premier bouton. La voix de Frédéric interrompit son geste.

- Que fais-tu ?

- Je me déshabille… c’est normal. Dit-elle d’une voix perdue, inquiète d’avoir commis un impair.

- Viens t’asseoir ! Il tapota le canapé à côté de lui. Un peu comme on le fait quand on appelle un chien se dit-elle.

Elle avança, timide. Un sourire tendre habillait les lèvres de l’homme. Elle se souvint de leur baiser…

- Mange ! Ensuite nous irons à la plage…

Elle baissa les yeux sur le plateau, il avait fait du thé… rien que pour elle. Sans un mot, elle dévora son premier croissant. Pourquoi était-il si doux ce matin ? Elle s’interrogeait sans pouvoir fournir de réponse. Et les questions fusaient : s’en voulait-il de son comportement d’hier ? Prenait-il seulement, soin de sa propriété ?... Elle n’était sûre que d’une chose, c’est qu’elle, ne lui en voulait pas. Bien au contraire. En deux jours seulement, il avait réussi à lui faire accepter ce qu’elle désirait être depuis longtemps, il lui avait permis de réaliser ses fantasmes les plus obscurs, ses rêves les plus secrets. Or, elle était assise à ses côtés, ce n’était pas sa place.

Frédéric vit avec étonnement Frédérique se lever et se déshabiller. Elle s’installa face à lui, agenouillée de l’autre côté de ma table basse. Il ne dit rien et la laissa faire. Elle avait décidé de poursuivre le jeu jusqu’au bout, qu’à cela ne tienne, elle ne serait pas déçue du voyage…

***

Frédéric poursuivit son petit déjeuner comme si de rien n’était et la jeune-femme fit de même. En se déshabillant, elle avait découvert qu’elle portait également un string et elle l’avait gardé. Il était, selon elle, le symbole de la première règle durement apprise : interdiction de se toucher sans permission du… Maître.

Elle eut, à l’évocation de ce mot, des picotements dans tous le corps. Oserait-elle l’appeler ainsi ? Elle répéta le mot dans sa tête plusieurs fois. Il sonnait bien mais, serait-elle capable de lui faire franchir la barrière de ses lèvres ? La pensée, en tous cas, l’excitait, la fine bande de tissu qui protégeait son sexe en était la preuve incontestable.

Pour tromper son esprit, elle reprit un croissant et avala son thé dans la foulée. Frédéric, à qui rien n’échappait, claqua dans ses mains et lui fit signe de débarrasser. Ce qu’elle fit aussitôt.

Elle prit tout son temps pour descendre, fit la vaisselle et dégusta même un troisième croissant, se ménageant ainsi quelques minutes de quiétude durant lesquelles elle put réfléchir toute à son aise. Elle passa en revue les derniers événements et tenta de démêler la confusion de ses sentiments. Pourquoi aimait-elle tant que Frédéric la maltraite ? Pourquoi avait-elle rejeté sa douceur matinale pour s’agenouiller devant lui, nue et soumise ? Pourquoi était-elle si excitée des humiliations qu’il lui faisait subir ? Pourquoi mouillait-elle à l’idée de l’appeler Maître ? Pourquoi, pourquoi…?

Quelques larmes, qu’elle sécha bien vite, coulèrent sur ses joues, face à l’absence de réponse à sa myriade de question. Puis elle remonta prestement, la voix de son maître s’impatientait.

- J’ai fait la vaisselle s’excusa-t-elle.

Il ne fit aucun commentaire et se contenta de lui montrer un objet qu’elle ne reconnut pas.

- Je vais te pluguer lui dit-il et pendant que j’enfoncerai cet objet en toi, tu m’expliqueras ton comportement de ce matin…

Il lui ordonna de se mettre à quatre pattes sur la table basse, le dos cambré et les fesses largement écartées. Quand elle fut installée selon ses désirs, il positionna la pointe effilée de l’objet face à son anus et attendit qu’elle parle pour commencer à l’enfoncer.

D’instinct, elle le vouvoya et lui expliqua le sentiment d’indignité qu’elle avait ressenti, assise à ses côtés. Elle déploya tout un argumentaire pour lui faire comprendre le besoin qu’elle avait de le remercier pour la soirée de la veille ainsi que celui de bien marquer qu’elle était désormais sa chose. Il l’écouta sans l’interrompre en prenant soin de ne pas lui faire mal en enfonçant le plug. C’était un plug lisse en forme d’as de pique qu’il fit pénétrer jusqu’à son milieu, là où le diamètre de l’objet était le plus grand. Elle poussa un soupir quand il cessa de l’introduire. Il fit un quart de tour et vint s’accroupir devant elle, releva son visage en le tenant par le menton. Mécaniquement, l’anus de la jeune femme se resserra et comme le plug n’était pas exactement à son point d’équilibre, il poursuivit seul sa course. Frédéric regarda la douleur le plaisir et l’humiliation se mélanger dans les yeux de sa femelle.

- Je t’aime ! lui dit-il. Je t’aime et j’aime te voir ainsi. Tu es ma chose, dis-tu… mais tu es bien plus que cela. Tu es une partie de moi. Tout comme je suis une partie de toi. Tu es mon esclave et je suis ton propriétaire et nous ne pouvons exister l’un sans l’autre. Nous sommes les deux faces d’une même pièce, je suis la tête et toi le corps. Et, ce matin, tu m’as désobéi en pensant par toi-même.
Vais-je te punir ? Je le devrais ! Mais j’ai dit que nous irions à la plage et je ne me dédirais pas. Ta punition, si s’en est une, sera de conserver ce plug jusqu’à ce soir.
Lève-toi maintenant, va mettre ton maillot et enfile une jupe courte. Pour le retour, ne prévois pas de dessous.
Va !

Frédérique obéit prestement tout en se demandant si cela se verrait, sur la plage, qu’elle avait cette énorme chose plantée dans le cul…

Descendre les marches lui fut un calvaire ; les remonter, moins douloureux ; les redescendre, presqu’agréable. Sentir les vibrations de la route fut un plaisir. Pour le coup, elle était loin de se sentir punie.

***

Ils s’installèrent un peu à l’écart de la foule, dans un recoin formé par un amas rocheux, une sorte de crique sableuse. L’endroit était réputé dangereux, c’est pourquoi personne ne s’y installait mais ce n’était vrai que lors des marées d’équinoxe et elles étaient encore bien loin.

C’est Frédérique, qui connaissait le coin comme sa poche, qui indiqua le lieu. Il eut l’heur de plaire à Frédéric qui étendit serviettes et couverture et demanda à Frédérique de garder les seins nus.

Elle n’avait jamais pratiqué le topless, dans la région, ce n’était pas bien accepté mais elle s’y plia de bonne grâce. Après tout, elle avait abandonné toute morale et se promenait avec un objet enfoncé dans l’anus… Montrer ses seins était une peccadille. D’autant que le vent marin effleurant leurs pointes était tout sauf désagréable.

Après le repas, Frédéric lui donna quartier libre : elle pouvait aller se promener, se baigner ou rester alanguie sur le sable à prendre le soleil. Elle opta pour le bain de soleil. Le cumul de la brise, de la chaleur solaire et du plug qui se rappelait à elle au moindre de ses mouvements était trop délicieux pour qu’elle s’en priva. Elle bronza donc tandis que Frédéric allait piquer une tête.

Quand il revint de sa baignade, il ne l’aspergea pas comme l’aurait fait le membre d’un couple normal, il se contenta d’admirer le spectacle qu’elle lui offrait. Qu’elle offrait à tous en réalité, car il n’était pas le seul à profiter du paysage.

Elle était allongée sur le dos. Son ventre et sa poitrine se soulevaient un peu plus et un peu plus vite que la normale. Elle était excitée, les pointes de ses seins étaient là pour en témoigner.

- J’ai envie de te dévorer. Viens ! lui dit-il en lui tendant la main.

Elle le suivit. Il l’entraîna dans un petit recoin en prenant bien soin d’être toujours visible du petit groupe que le spectacle passionnait. Il la fit se tenir debout et lui pinça les seins. Prisonniers entre pouces et index, ses tétons réagirent en durcissant encore. « Mes deux volcans vont imploser » pensa-t-elle et elle se laissa aller à gémir. Frédéric continua de s’occuper de sa poitrine pendant ce qui sembla une éternité. Il la massa, la pétrît, la pinça, la caressa, la lécha, la suça… jusqu’à ce qu’elle demande grâce. Alors, il porta la main à son sexe en lui demandant de baisser sa culotte. La main fouilla alors sa chatte tandis qu’un pouce écrasait son bouton. « Tu me rends folle ! » criait-elle sans le dire. Elle se sentait prête à jouir mais il maniait si bien ses doigts qu’à chaque fois qu’elle arrivait au point de rupture, il faisait retomber la tension. Puis la main disparut, remplacée par des lèvres, une langue, des dents… La bouche de Frédéric s’occupait de sa fente. Il dévorait sa vulve, son clito, ses lèvres et sa langue fouillait l’entrée de son vagin. Elle crocheta ses doigts contre les roches pour ne pas choir lorsque viendrait l’orgasme et deux doigts appuyèrent sur le socle du plug. La tempête se déclencha et Frédéric choisit cet instant pour la retourner et la prendre. Sa queue la transperça tandis que son pubis poussait le plug au fond de ses entrailles. Elle en eut le souffle coupé et son cri s’éteint brusquement. Elle ouvrit la bouche à la recherche d’air et deux doigts s’y glissèrent. Elle était prise par tous les trous, un nouvel orgasme la submergea.

Le temps qu’elle reprenne ses esprits, elle était à genoux, dos à la mer. Elle suçait Frédéric. Elle s’apprêta à boire sa semence quand il sortit sa queue. Un liquide chaud et visqueux coula sur son visage. Elle en avait partout : sur le front et dans les cheveux, dans les yeux, sur les joues et le menton. Et le pire, c’est qu’il l’empêcha de s’essuyer, elle devrait retourner à la voiture le visage couvert de sperme. A moins qu’il l’autorise à se baigner, rien n’était moins sûr.

***

- Nous avions des spectateurs…

Ils roulaient depuis moins de trois minutes quand il assena cette vérité à Frédérique. La jeune femme resta stoïque mais elle n’en menait pas large. C’était le point d’orgue de la journée. Elle pensait pourtant que le pire était passé quand il l’avait obligée à aller se rincer le visage sans avoir le droit de rentrer dans l’eau plus haut que ses chevilles. Elle avait dû se pencher (pas s’accroupir) pour prendre de l’eau dans ses mains, le socle du plug avait alors poussé le tissu de son maillot, se rendant visible à tous. Elle pensait avoir vécu la honte de sa vie et voilà qu’il lui avouait l’avoir sciemment donnée en spectacle à des inconnus.

Une larme perla sur sa joue.

***

Il était à peine seize heures quand ils réintégrèrent le loft. Frédérique était épuisée d’émotions, il l’invita à aller siester dans sa chambre. Elle ne se fit pas prier et s’endormit aussitôt allongée.

Lui, monta à l’étage avec à la main quelques outils. Il se dirigea vers la cheminée et se mit à bricoler. Il lui fallut une bonne heure pour arriver à ses fins. Il était satisfait et s’offrit une petite promenade. Une autre heure passa avant qu’il revienne. Frédérique était réveillée, c’était parfait. Il n’eut pas à la sortir du lit.

***

Frédérique s’était bien allongée mais elle n’avait pas dormi, somnolé tout au plus. Elle était bien trop énervée par la révélation que Frédéric lui avait fait dans la voiture. Elle prit donc quelques minutes pour se calmer et suivit, pas à pas, toutes les indications que son prof de théâtre lui avait inculqué bien des années auparavant. Elle utilisait cette technique bien souvent, elle avait fait ses preuves. Encore une fois, elle fonctionna.

L’esprit libre, le corps délassé, elle put se mettre à réfléchir aux divers événements de ces deux derniers jours. D’ordinaire, elle réfléchissait à voix haute mais sa déconvenue de la veille la rendit prudente, donc, silencieuse. Son discours n’en fut pas moins logique. Elle commença par inventorier toutes les raisons de sa colère

« Il m’a exhibée, battue, violée… presque violée, traitée comme une , insultée, humiliée, e à…
Non non non, il ne m’a e à rien. Tout ce qu’il m’a… demandé ? ordonné ?, j’ai accepté de le faire. Quand je lui ai dit qu’il pouvait faire ce qu’il voulait, bien sûr, je ne donnais pas un sens aussi entier à ma phrase, je voulais juste qu’il me prenne par derrière, Il a détourné mes paroles mais je les ai répétées avec le sens qu’il leur donnait. J’ai accepté SA vision des choses. Je suis donc la seule responsable de ce qui arrive.
Et au fond, que m’arrive-t-il de si terrible ? Rien ! Si ce n’est d’être excitée en permanence. Je… »

Elle s’interrompit le temps de rattr sa main qui s’évadait vers son bas ventre.

« La seule chose que je lui reproche vraiment, c’est de ne pas m’avoir laissé le choix avant de me baiser devant témoins. Et même s’il m’avait dit que nous avions des spectateurs, aurai-je fui ? Je n’ai pas fui, au restaurant… »

Rassérénée par cette conclusion qu’elle n’était pas loin d’appeler du courage, elle se tourna sur le côté. Sa courte jupe remonta, laissant la voie libre à un courant d’air frais qui vint caresser le haut de ses cuisses et le bas de ses fesses. Elle était bien ! Elle put, tranquillement revivre, dans une semi conscience, tous les plaisirs de son passé récent.

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