Mister Hyde - 9
(désolé pour ceux qui ont du patienter en attente de cette suite mais le temps est une denrée rare qu'on utilise pas toujours comme on souhaiterait...)
9-
De blanche, la lumière vira au rouge. Cela modifia du tout au tout les perceptions de la femme : Ombres, perspectives, objets
devinrent inquiétants. Et, que dire du personnage central qui, armé dune cravache, un martinet pendant à son côté, figurait un démon droit sorti des enfers. Frédérique trembla dexcitation et de crainte mêlées. Elle resta immobile cependant : le droit de se mouvoir lui étant refusé. Lhomme fit quelques pas vers elle et dessina, de lextrémité souple de sa badine, le haut du corps de sa patiente. Du coin des yeux, il la glissa le long des joues, du cou, des épaules, de la poitrine. Satisfait des tensions ainsi créées, il chercha dans sa poche le collier à mamelons et, dun geste précis, emprisonna successivement les deux tétons de Frédérique. La femelle accusa la douleur dun souffle ; son nombril se contracta, ses jambes vacillèrent. Lhomme contempla son bien, sourit puis recula. Il alla se poser sur un fauteuil en bois à lassise de paille qui, monté sur une estrade basse, figurait un trône.
- Approche ! dit-il.
Hésitante, elle fit un pas. Aussitôt, elle constata dans son entrecuisse, la sensation dun massage que confirma le pas suivant et le suivant
Il la stoppa, dun sursaut de lindex, à distance respectueuse. Il voulait ne rien rater du spectacle à venir.
- Caresse-toi !
Les mains de Frédérique quittèrent sa nuque, survolèrent sa poitrine pour se perdre hâtivement dans son bas ventre. Ses doigts rencontrèrent les petites billes de métal gravées qui ornaient la cordelette du string. Elle ne leur avait prêté aucune attention en enfilant le dessous, elles étaient si menues, négligeables. Elles savéraient démoniaques. Elle joua avec elles, tantôt tirant sur la ficelle pour quelles sinsinuent entre ses lèvres, tantôt les faisant rouler contre son clitoris, son périnée ou son anus.
- Viens plus près !
Elle avança encore de deux tous petits pas, la main toujours posée entre ses cuisses. Elle sentit les billes remuer entre ses lèvres humides et ouvertes, puis ce fut la paume de son Maître sur sa joue. Elle cessa de se caresser, le tour de lhomme était venu. Du visage au sexe, la main vola dans un déplacement dair. Deux doigts pincèrent le clitoris à travers la dentelle arachnéenne. Frédérique se cambra de ravissement.
- Que te manque-t-il ?
Il introduisit deux doigts dans son vagin.
- Vous
sans doute ! ahana-t-elle.
- Ce sera pour plus tard
Que te manque-t-il ?
- Vos ordres
Vos désirs
La voix de Frédérique oscillait autant que son corps.
- Sais-tu ce quest une croix de Saint-André ?
Un poteau de ? Une croix en forme dX où lon vous attache pour être flagellé
- Non ! souffla-t-elle.
- Menteuse !
Il retira sa main et Frédérique se sentit vide, abandonnée. Mais il se leva et la guida jusquau meuble. Il pilota ensuite ses pieds sur les tenons qui dépassaient des extrémités inférieures. Il les bloqua en appui entre le stiletto et la cambrure des semelles. Enfin, il cerna chevilles et poignets de bracelets de cuir souple doublés de laine afin quelle ne se blessât pas.
La croix nétait pas droite mais légèrement inclinée ce qui assurait à la prisonnière une stabilité plus importante. Malgré linconfort de sa position et les probables désagréments qui lattendait, Frédérique se sentit en sécurité. Elle sourit, cette pensée était tellement contradictoire.
Ce bien-être fut de courte durée. La languette de la cravache fouetta ses fesses à grande vitesse. De désagréable, cela évolua en cruauté. Léchauffement provoqué par le cuir était insupportable. La , heureusement, cessa au premier cri. Elle fut remplacée par un tissu mouillé qui rafraîchit la peau la rendant apte à supporter la suite.
Mais Frédéric sen voulait. Il venait, en quelques minutes de se priver de la partie charnue du corps de sa soumise. Quel imbécile ! Il aurait dû connaître la sensibilité du derme à cet endroit, or il lavait presque brûlé à force de claquements. De dépit, il jeta la cravache et détacha la belle.
Il lentraîna vers un autre instrument, une sorte de tréteau sur lequel il la fit pencher. Le torse de la demoiselle reposait sur un rembourrage de mousse gainée de cuir, ses bras balaient, ses jambes étaient, par la force des choses, largement écartées. Il tira sa tête en arrière et dénoua le chignon pour en faire une queue de cheval, quil lia de façon assez lâche à un engin quelle ne vit pas mais quelle perçut fort bien quand il introduisit dans son rectum.
- Laisse aller ta tête vers lavant, lui dit-il.
Elle sexécuta et discerna la tension de la corde avant de sentir lobjet senfoncer en elle plus profondément. Elle ramena son visage en arrière et devina quil reprenait sa place initiale. Contrairement à toute attente, elle adora lidée de senculer elle-même rien quen hochant la tête mais elle ne comprit le but recherché par son Maître quen voyant surgir sous ses yeux, le vit bandé.
- Suce !
Il navait pas fini de prononcer les deux syllabes de son ordre quelle avait déjà englouti le membre et entamé des va et vient accélérés. Elle avait conscience quil réalisait virtuellement, en lui offrant dêtre possédée par deux
trous, en même temps, lun de ses fantasmes les plus puissants. Que sa jouissance fût fulgurante ne la surprit pas.
Il ne fut pas plus étonné quelle.
Lorsque les derniers spasmes de la jouissance séteignirent en elle et quelle mît moins dardeur à le sucer, Frédéric rangea sa queue dans son pantalon. Elle avait eu du plaisir, cétait tout ce qui comptait pour lui. Il délivra la chevelure, extirpa sans à-coup le crochet et libéra la jeune femme de son emprise. Doucement, il la prit dans ses bras et la porta jusquà son lit.
***
Il avait soif et faim aussi était-il descendu jusquà la cuisine. Il la retrouva à genoux sur le sol, juste devant la cheminée.
- Tu devrais être au lit !
- Votre plaisir
- Mon plaisir est que tu dormes.
- Comment pourrais-je
- Faut-il que je te punisse ?
Frédérique baissa les yeux mais ne bougea pas.
- Sil faut en passer par là pour
- Il faut en passer par là pour que tu apprennes à obéir sans discuter. Il faut en passer par là pour que tu cesses de croire que cest toi qui mènes le bal.
Bonne nuit.
Sur ces paroles, il éteignit la lumière et se vautra sur le canapé. Quelques bruits plus tard, Frédérique se drapait dans les couvertures.
***
Le songe de Frédéric avait un parfum de réalité, inégalé. Les lèvres, la langue, les mains de Frédérique sappropriaient son sexe et le suçaient, le caressaient, comme jamais il ne lavait imaginé. Il rêvait avec tant dacuité que même la chevelure de sa femme crissait sous ses doigts. Il allait jouir, cétait inéluctable. Il allait jouir et elle, le boirait
***
Frédéric ouvrit les yeux. La première chose quil vit fut ma chevelure blonde de sa femme. Il nen crut pas ses yeux. Toute la nuit il avait rêvé delle. Rêvé ! Le fait quelle fût à ses côtés relevait de limpossible : elle lui avait obéi et était sagement couchée dans son lit, à dix mètres de lui. Dix mètres ! Une distance infranchissable. Pourtant il touchait ses cheveux, respirait son parfum
Mais non ! Elle était loin et il dormait, il rêvait ! La réalité quil croyait vivre était un rêve, rien quun rêve. Il se leva. Seule la perspective changea. Frédérique navait pas bougé. Affalée sur le sol, elle dormait. Le bras, là, où, quelques secondes auparavant, étaient ses jambes, son corps. Et bien quil surveillât, à laffût du moindre mouvement, rien ne bougea. Elle dormait, sereine, heureuse. Il en fut ébaubi : il était possédé dun démon bienfaisant qui lui criait : « Tu vois
Elle taime !!! » Mais lui ny croyait pas, il ne pouvait y croire. Car elle naimait de lui que limage quil donnait, celle de Mr Hyde !
Frédéric volta. Il était temps pour lui de quitter cet enfer, de retourner chez lui. Elle était amoureuse du personnage dont il avait limage alors quil laimait, Elle, dans toute sa splendeur. Il voulut fuir. Cela aurait été si simple : lingestion dun café, un tour de clé dans la serrure, la voiture ronronnant son départ
Un quart de seconde aurait suffi.
Mais il resta.
Trop de choses le retenaient. Le véritable prisonnier, cétait lui.
Il descendit à la cuisine, ingéra un
quinze cafés, attendit, espéra, imagina, surprit, conjectura, présagea, échafauda, mille et un événements sans quaucun devint réalité. Ils étaient si timides, lun et lautre, que chacun deux offrait à sa moitié, ce quils croyaient quelle espérait.
Par amour, chacun deux mentait. Il en prit conscience mais sut aussitôt que jamais il ne le lui dirait.
Sombre Crétin !
***
Souriante, elle sagenouilla face à lui. Etait-elle fière ? Peut-être pas mais heureuse
Sans conteste. Elle lui avait volé son plaisir, avait passé la nuit à ses côtés sans quil pût lui disputer ce droit. Alors, oui, elle était heureuse.
Il lui fit les gros yeux. Bien sûr. Mais lescroquerie dont il était victime, il ne pouvait la démontrer. Elle lavait fait rêver. Rien de plus. Et elle venait den effacer les traces. La punir serait pure mauvaise foi de sa part. Ils le savaient, tous deux. Elle lavait rendu impuissant. Incapable de réagir sous peine de se montrer inique. Elle nen était pas fière
mais presque.
Pourtant, il la dupa. Parce quelle lavait mésestimé. Elle persistait à voir Jec en lui alors que Hyde lhabitait.
Il la gifla. Sans méchanceté, sans violence. Avec juste ce quil faut de mépris pour quelle se sente humiliée.
- Punition
Punition
chantonna-t-il. Te voilà sauvée par le gong.
Franck pleurait. Elle ne perdait rien pour attendre.
***
Les heures passèrent dans le plus grand calme. Puis le soir arriva.
Le premier coup incendia ses chairs. Elle hurla, derechef, lorsque vînt le second. Il la prit. Il la força : le terme est plus près de la vérité. Il éjacula, sans plaisir. Elle le reçut, sans plaisir.
Zéro partout. Ils se vengeaient.
Il partit tôt le lendemain.
***
Frédéric tenait son scenario pour le week-end à venir. Il avait également une idée très précise du casting et convaincre limpétrant au principal second rôle serait, sans doute, un jeu d. Il savait le décor et les contraintes au bon déroulement de la pièce. Il en connaissait les dialogues même si ceux-ci pouvaient être sujets à improvisation. Ne lui manquait quune chose, pourtant primordiale entre toutes : la mise en scène. Il ne manquait pourtant pas doptions à choisir. Mais qui dit choix trop généreux dit aussi embarras. Il pouvait, allant dun extrême à un autre, en faire un drame, une comédie, de la science-fiction ou un jeu dépouvante. En tant que maître de léchiquier, rien ne le limitait. Mais, comme de juste, il se perdait dans linfini. Il se sentait comme un parachutiste qui se serait jeté de lavion avec pour cible un point précis mais qui, ballotté par mille bourrasques divergentes, aurait atterri en plein cur des écuries dAugias avec à la main une pelle à poussière et une balayette.
Lundi, mardi, furent des jours sombres. Ce ne fut que le mercredi quil comprît quil faisait fausse route. Faire partir sa réflexion de laction à mettre en scène était idiot car, ceux qui agiraient et mèneraient à bien les actions, cétaient les personnages. Il consacra donc toute son attention aux deux rôles qui lui permettrait de réaliser son projet : la danseuse étoile et le premier violon.
Lorsquarriva le vendredi, il était fin prêt, le rideau pouvait se lever.
***
Août touchait à sa fin et les premiers frimas dun automne précoce se faisaient sentir. Pluie et vent furent au programme de ce dernier week-end des vacances scolaires. Frédéric débarqua du train avec plus dune heure de retard ce qui laissa amplement le temps à Frédérique, qui lattendait sagement, de prendre froid. Elle laccueillit un mouchoir à la main. Il joua le garde-malade durant deux jours et trois nuits.
Durant la semaine qui suivit, Frédéric senquit chaque soir de la santé de la jeune femme ainsi que de celle de Franck dont la promiscuité avec sa mère malade linquiétait un tantinet. Il fut rassuré de savoir que Frédérique avait finalement confié le bambin à sa grand-mère afin quil soit hors de danger. Lorsque la jeune femme eut recouvré sa pleine santé, il linvita à monter à Paris.
Il passa les minutes qui suivirent son appel à se demander les raisons qui lavait poussé à agir ainsi puis, sans doute à la faveur dun éclair de génie, il dégaina à nouveau son téléphone. Il avait deux rendez-vous à prendre.
***
Frédérique sengouffra dans la voiture moins dun quart dheure après le coup de fil. Quelques imprudences et de nombreux excès de vitesse plus tard, elle arriva à Paris. Le temps de trouver une place de stationnement et de se maquiller légèrement, elle sonna à la porte de Frédéric deux heures et demi après avoir raccroché son téléphone. Naturellement, elle était en avance sur lhoraire quil avait calculé mais elle avait, pour cela, une raison majeure : cétait la première fois quelle se rendait chez lui. Pas la première fois depuis leur séparation, la vraie première fois. A lépoque où ils sétaient installés ensemble, il avait choisi dabandonner son appartement et il sétait occupé seul de le débarrasser. Jamais il ne lavait invité chez lui et jamais il navait amené chez elle le moindre bibelot, la moindre photo. Comme si sa vie navait débuté quavec elle. Aujourdhui, elle était curieuse de voir enfin la façon dont il vivait sans elle. Elle souhaitait découvrir les vestiges dun passé quelle ignorait, latmosphère intérieur qui lui convenait, bref, la patte personnelle de Frédéric dans laménagement de son cadre de vie. Et là, devant cette porte encore close, elle était intimidée à lidée de ces révélations.
Sa déception fut à la mesure de ses attentes. Tout comme à lépoque de leur rencontre, Frédéric sétait glissé dans le nid dun autre, tel un coucou. Rien hormis peut-être le livre qui trônait, retourné et ouvert, sur laccoudoir dun des fauteuils ne reflétait la personnalité de Frédéric. Ni les tableaux, dun bucolisme vieillot, qui se répondaient dun mur à lautre, ni les biscuits de porcelaine qui encombraient les étagères, ni même la bibliothèque où les tranches de cuir des ouvrages irradiaient leur savoir, ne ressemblaient un tant soit peu à lhomme quelle connaissait. Amère, elle lui fit face. Il ne lui laissa pas le temps de linterroger. Il lui désigna un fauteuil et la pressa de sasseoir. Dun seul geste, il lavait réduite au silence.
***
Sans soccuper delle plus que cela, il commanda une voiture pour le quart dheure suivant puis, ayant raccroché, il enjoignit à Frédérique de se défaire de ses sous-vêtements si toutefois elle en portait. En rougissant, la jeune femme sexécuta, abandonnant son string sur le bras du fauteuil. Ensuite, elle attendit debout son bon vouloir. Elle sétait bien trompée sur le sens de linvitation : il avait convoqué sa soumise, pas autre chose. Elle, sétait fourvoyée parce quil avait mis les formes à son exigence. Encore une fois elle avait oublié le précepte : « Etre toujours sur le qui-vive ».
***
Faisant fi de lascenseur, ils descendirent par lescalier. Le taxi attendait déjà. La voiture les mena dans une petite rue du 10éme arrondissement et sarrêta devant léchoppe dun tatoueur. Si Frédérique en fut surprise, elle ne le montra pas.
Dans la boutique, ils furent accueillis par une punkette brune dont les nombreux piercings reflétaient la lumière crue des néons. Elle les conduisit à travers un long couloir vers une petite salle principalement occupée par un siège dexamen où elle les abandonna sur la promesse de larrivée prochaine du « Professeur ». Abasourdie et comme anesthésiée, Frédérique ne broncha pas et quand arriva le bonhomme, cest à peine si elle fut capable de le saluer. Frédéric et lhomme, pour leurs parts semblaient se retrouver comme de vieux amis et, après quelques effusions le « Professeur » prit la direction des opérations.
- Allons jeune dame, installez-vous. Et montrez-moi ces jolies lèvres que nous allons infibuler.
La réaction de Frédérique fut immédiate : elle prit à pleine main la poignée de la porte. En aucun cas elle nacceptait que ses lèvres soient suturées, la fuite était sa meilleure chance.
- Reste là !
La voix de Frédéric claqua. Elle stoppa net.
- Installe-toi et obéis au Professeur. Il va juste percer tes lèvres et y glisser des anneaux dor. Tu nauras pas plus mal que quand on a percé tes oreilles. Tu mappartiens ! Cette propriété doit être constatée matériellement pour que tu ne loublies jamais.
Lopération ne prit que quelques minutes et releva plus de linconfort que de la douleur, du moins sur le plan physique. Il en allait tout autrement du moral de la jeune femme qui narrivait pas à supporter davoir agi contre son gré.
Les choses auraient pu en rester là mais Frédéric exigea delle un nouvel effort :
- Maintenant, remercie la Professeur
Elle tourna vers son maître un regard implorant mais rien ny fit. Le professeur avait déjà sorti son sexe flapi, elle devait le sucer. Pas le choix. Elle sagenouilla entre les jambes de lhomme et prit en bouche sa bite molle. Elle laspira, la caressa de la langue et des lèvres jusquà ce quelle prenne un semblant de consistance. Enfin, elle entama une série de va et vient sans conviction mais qui durent plaire à lhomme. Celui-ci éjacula rapidement. Elle avala le sperme qui navait, selon elle, quun vague goût dantiseptique. Comme si lhomme se nettoyait régulièrement le sexe à laide dune solution hydro-alcoolique. Rien de bien terrible en somme, si ce nétait sa volonté bafouée.
De retour à lappartement elle ne dit quun seul mot : « Jaune ! »
Frédéric lui désigna une chambre. Elle en ferma la porte à clé.
***
Cest la faim qui fit quitter son refuge à Frédérique le lendemain. Elle navait rien avalé depuis son petit déjeuner de la veille et son estomac criait famine. Bien quelle tentât dêtre discrète, sa sortie néchappa pas à son maître qui laccueillit dun « Bonjour Femelle » retentissant. « Cest toujours pareil, se dit-elle. Il minsulte et moi je mouille. Jai envie quil me baise comme une chienne. Putain ! Quest-ce qui ne va pas en moi ? » Mais déjà lhomme était sur elle. Dun bras ferme, il lenlaçait tandis que sa main libre prenait possession de son entrecuisse.
Elle se laissa aller contre son torse. Elle ne portait sur elle quune chemise à lui. Une chemise sale, qui sentait encore sa sueur. Et elle savait quelle était désirable dans cette tenue. Avait-elle fait exprès de se vêtir ainsi ? Non. Oui ! cétait une sorte de fait exprès inconscient, instinctif, quelle assumait pleinement en sabandonnant aux caresses de son homme.
Lui, ne la fit pas languir. Il la pénétra. Il la prit debout, cambrant le corps de la jeune femme selon son gré comme un sculpteur modèle la glaise, laissant ses doigts libres de parcourir et modifier les formes pleines ou déliées. Il fut tendre, nimposa ses désirs que par la douceur et lonctuosité de ses mains, de ses lèvres, de son sexe. Il la posséda en silence, réveillant le parfum vanille de leur amour passé. Certes, il était toujours son Maître puisquil était entré en elle sans lui demander son avis et quil ciselait lacte selon son bon vouloir mais il agissait en propriétaire attentif, prévenant : il la cajolait et ce changement dattitude chamboula Frédérique. Elle jouit. Lentement, longuement, avec la sérénité dune rivière qui coule tranquillement dans la plaine. Sans soubresaut ni cri. Elle jouit pour elle-même en emplissant son corps et son esprit de cet instant, comme on admire une uvre dart dont on sait, en la regardant, quelle est notre refuge à la noirceur du monde.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!