En Panne 2



Au cours du week-end Monique proposa de recourir au même stratagème pour me faire jouir. Mais bien vite elle ajouta aux brûlures vaginales la fatigue de ses mâchoires. La pratique de la fellation en préliminaires était aisée, quand elle devenait avec la masturbation l’alpha et l’oméga de la relation sexuelle elle réclamait un entraînement inhabituel. Vagin interdit, bouche hors de service, il ne restait que les doigts, mais Monique voulut absolument obtenir au moins une éjaculation. Pendant qu’elle me branlait avec application, me secouait avec entrain sans défaillir, malgré une certaine hâte d’en finir, visible à l’accélération de ses mouvements, je l’observais et n’arrivais pas à croire qu’elle pût me tromper. Yeux levés vers moi pour deviner la montée attendu de mon plaisir et pour guetter le premier jet de sperme, elle semblait si amoureuse malgré une expression fugitive de désarroi.

Par bonheur sa bouche libérée permettait des confidences. Elle avait vu son médecin, il lui avait prescrit un coupe-faim léger ! Quant au reste, il annonçait un rétablissement prochain si nous faisions preuve de patience. Car lui aussi, persuadé de l’innocence de sa patiente devait me soupçonner de brutalité dans nos rapports sexuels. Cela le dispensait de poser des questions embarrassantes.

-Il a dit : « Encore quelques jours d’abstinence et vous pourrez reprendre une activité de couple normale».

Monique est confiante et serait presque persuasive. Le médecin a dit et moi je dois patienter, c’est aussi simple que ça. Comment fait elle pour supporter aussi facilement la privation ? C’est une sainte, quand je ne suis qu’un homme soumis à l‘instinct.

Le mardi matin mon collègue René me transmet les ordres du patron qui s’absente pour la semaine. Un jeune entrepreneur en transport veut assurer sa flotte de camions chez nous. Il faut examiner l’état de ses véhicules, le passage des contrôles de sécurité et le respect des mesures d’entretiens préconisées.

C’est un futur client mais il convient d’éviter une arnaque à l’assurance toujours possible. Il me revient de vérifier minutieusement les documents et tous les éléments des futurs contrats.

- Fais attention, c’est une grande responsabilité, commente mon collègue. Ta carrière en dépend. Ne rate rien, le patron compte sur toi, ne le déçois pas.

Mais, car il y a un mais, l’entreprise se situe à plus de 150 kilomètres. Je serai reçu le mercredi après-midi dans les locaux neufs, en pleine campagne entre deux localités, à l’extrémité du département. Une fiche m’est remise. Carburant, restaurant et hôtel sont à la charge du patron et René me remet de quoi couvrir les frais contre présentation ultérieure de justificatifs. Le patron m’accorde la journée du mardi pour préparer mon déplacement. René me traite de « petit veinard », comme si on me confiait une tâche qui aurait dû lui revenir en raison de sa plus grande ancienneté dans la maison. Jaloux le collègue ?

Une valise est vite bouclée pour un court séjour. Le réservoir de ma voiture est plein. Je consulte une carte. Je réserve une chambre d’hôtel à proximité. Curieusement l’hôtelier ne connaît pas l’entreprise qui devrait être proche de chez lui. Le numéro de téléphone de l’entreprise sur ma fiche doit contenir une erreur, car plusieurs appels se heurtent à la même réponse:

- Le numéro que vous appelez n’est pas attribué.

Je cherche sur Google. Aucune trace de l’entreprise. A la poste locale je n’ai pas plus de succès. Pourtant un établissement, même nouveau, envoie et reçoit du courrier ou communique par internet ou par téléphone et figure dans l’annuaire. Je finis par acquérir la certitude qu ‘il s’agit d’une entreprise fantôme, nullement répertoriée. Autrement dit je suis victime d’une mauvaise farce. Et comme par hasard on veut m’éloigner de chez moi le mercredi, jour de congé de Monique.

Dans ma tête ça fait tilt. On m’envoie promener au moment où la vaginite de ma femme guérit.
On, c’est le responsable du trouble dont souffre mon foyer. L’individu, veut avoir du temps, beaucoup de temps devant lui, pour profiter pleinement d’une femme rétablie. Il veut lui faire sa fête, la prendre, reprendre, la posséder pleinement et la défoncer longuement, rudement, à satiété. Est-ce la première fois qu‘il se sert du mercredi pour s‘occuper de Monique, pour la bourrer sans ménagement, la limer comme une bête, au sang ? D’autres mercredis plus courts lui ont semblé passer trop vite, à peine assez longs pour tirer un coup et se sauver comme un voleur en raison de mon retour après le travail ?

Comment s’y prend-il pour imposer à ma femme le silence obstiné qu’elle observe devant moi à propos de la cause des rougeurs insupportables de son sexe. Ne m’aime-t-elle plus ? Ne lui inflige-t-il des blessures vaginales que pour nous séparer afin de me lasser d’attendre une rémission et de me remplacer à la longue dans le cœur de ma chérie? Et s’il veut entretenir le mal, voire l’aggraver, le moment est bien choisi pour prolonger les délais de l’abstinence recommandée en répétant des actes brutaux et irritants. Il la fourrera, chargera pendant des heures, et elle redeviendra indisponible pour le mari.

Mais qui est le coupable ? René ? Le patron ou un autre qui les manipule ? Celui qui a créé le transporteur fantôme sans se montrer et qui a trompé tout le monde ? Alors Monique sait, se tait et se veut complice puisqu’elle ne demande pas mon aide. Quelle femme ignorerait qu’on sexuellement d’elle et ne connaîtrait pas l’homme qui la maltraite au point de ravager son vagin et de le rendre inapte à l‘exercice de toute activité sexuelle? Ces contacts charnels qui me sont pratiquement interdits, le sont-ils pour la brute qui la fait grimper aux rideaux ? Je dois me méfier de tout le monde, y compris de Monique.

Le soir j’annonce ma mission à ma femme. Elle pourrait me féliciter de cette marque de confiance de mon patron. Elle le fait; mais paraît soucieuse, pourquoi ? Comprend-elle que le mercredi pourrait se révéler agité.
Serait-elle au courant du passage de l’inconnu (qu’elle ne connaît que trop bien), qu’elle espère et qu’elle craint à la fois.? Ou redoute-t-elle plus simplement de s’ennuyer en mon absence ? Son projet de m’aimer est-il compromis par ce contretemps ? Quoi qu’il en soit, elle ne manifeste pas la joie exubérante que j’aurais pu attendre à l’annonce de ma désignation pour cette mission de confiance…Qui sait si elle n’a pas obtenu mon éloignement comme récompense de sa complaisance. Débarrassée de moi pour une journée et une nuit, elle pourra se rouler dans le stupre et me cocufier jusqu’à plus soif. Quel flot de questions.

De toute façon il y a autour de moi un jeu, un drôle de jeu dont je suis la cible. On se fout de moi, on complote, on me prend pour plus bête que je ne suis. Eh ! Bien jouons. Ce soir je ne montre aucun empressement amoureux, Monique s’abstient de provoquer ma libido, revêt une de ces affreuses chemises à fleurs en coton épais, sexy comme une poignée d’orties. A peine couchée, elle s’endort ou fait semblant de dormir. Avant, les rares veilles de séparation donnaient lieu à d’interminables folies, à des effusions sans fin, à des coïts enragés. Là, rien de rien, même pas une parole d’excuse ou de consolation, même plus le souhait de fêter mon retour amoureusement. Oui, tout change. Elle pourrait parler, elle devrait parler si elle a quelque chose à avouer ou une peur à exprimer. Elle dort !


Le mercredi matin, je feins un départ joyeux, Monique me serre fortement contre elle, le contact de ses seins m’émeut. Je pars, je vais placer ma voiture sur un parking et je retourne chez moi. De loin j’aperçois ma femme qui entre à la boulangerie. Je me hâte et vais me cacher dans ma cave, ni vu ni connu. Me voilà posté en espion dans ma maison. Ce n’est pas glorieux, mais je veux savoir ce qui se passera ce mercredi alors que tout le monde me croira très loin pour la journée et pour la nuit. Je prie pour qu’il ne se produise rien, je souhaite être victime de mon imagination et j’aimerais tellement avoir tort et être détrompé.
Dans le fond, l’attitude étrange de Monique n’est peut-être que le résultat de l’état de ses organes génitaux en souffrance, la conséquence de son désarroi moral face à nos déboires.


Le plus malade, c’est peut-être moi. J’ai inventé l’amant fantôme qui voulait m’expédier loin de chez moi le mercredi, jour de repos de mon épouse professeur des écoles, au moment où sa vaginite s’atténuait et allait se dissiper. L’amant malicieux se garantissait une folle journée. Ce devait être l’étalon au membre surdimensionné auteur des ravages et des dommages dont souffrait l’infidèle par un juste retour des choses. Oublieuse des suites, elle jouissait puis payait par la souffrance ses instants d’égarements.

Suis-je fou ou Monique, malgré le danger d’une rechute, est-elle sur le point de recommencer ? Je suis dans cette cave pour être enfin fixé. Et s’il ne se passe rien, j’aurai l’air d’un crétin. Mais si elle me trahit, ma vengeance sera terrible ! Et la certitude de l’inexistence de la société de transport après de multiples vérifications a conforté mes doutes. Je crains le pire, je l’attends en tremblant, sans bruit après avoir préparé du matériel de combat. Le temps est long dans cette cave.


Pour me consoler je repense à la promesse de Monique, ce matin:


- Tu sais, mon chéri, si jeudi je ne suis pas entièrement guérie, tu pourras me prendre par derrière.

Elle avait prononcé cette phrase en rougissant. Je devrai l’enculer ? La pratique n’est pas courante chez nous. Mais contre mauvaise vulve, Monique ferait beau cul. C’était pour elle une contrainte proche d’un sacrifice et le fait de l’énoncer lui en a coûté. Son vocabulaire évolue. Et pas seulement son vocabulaire. Je repense à notre « première anale ». J’avais dû parlementer, argumenter avant de lui prouver par les faits que les fesses et le petit trou généraient un vrai plaisir. L’avais-je convaincue ?


J’avais en premier poussé un index qui, enrobé de beurre avait franchi timidement le sphincter anal d’une femme rouge de honte, disait-elle. Dès le premier toucher elle avait sursauté, gémi. Mais finalement, l’épreuve vécue par la femme confuse, elle avait tortillé du cul avant de reconnaître avoir pris un certain plaisir plutôt qu’un plaisir certain. C’était tout en nuances. Et après d’innombrables objections elle avait consenti à recevoir par cette voie la visite de mon sexe. On lui avait si bien expliqué dans sa jeunesse que c’était un acte contre nature, que la pénétration anale lui faisait horreur. Toutefois l’expérience ne l’avait ni rebutée à l’extrême ni ravie. N’était-il pas étonnant de sentir entrer « par là » un sexe bien plus épais qu’un doigt. Cela ne faisait pas vraiment mal.


Je n’étais pas un adepte inconditionnel de la pratique de la sodomie, je préférais la pénétration vaginale, nous n’avions donc que très peu goûté aux sensations vantées de la sodomie secondée par l’activation digitale du clitoris pour assurer la jouissance. Voilà pourquoi j’ai été très surpris d’entendre ma femme me proposer son cul si son sexe n’était pas assez réceptif à mon retour. A la réflexion, prévoyait-elle une dégradation de son vagin pendant mon absence pour en arriver à cette proposition « indécente ». Ah ? Avait-elle un rendez-vous galant ? Celui-ci lui faisait-il redouter une rechute, des douleurs et des brûlures insupportables si fortes qu’elle se croyait déjà obligée d’offrir dès à présent une entrée en elle par la petite porte.

Que de pudeur vaincue tout à coup! Quelle conversion troublante après des années de refoulement. Oui tout change, je suis ébahi d’avoir entendu ces propos dans la bouche de ma femme. Mais encore : La pénétration anale lui manque-t-elle ou n’est-ce vraiment qu’un ersatz, un produit de substitution quand le sexe est défaillant ? Les tourments nés de son indisposition ont créé un appel à de nouvelles pratiques. Elle-même se sent frustrée de ne plus faire l’amour et cherche des solutions pour remédier à l’insuffisance de câlins et autres démonstrations d’affection et d’amour. Midi passe. Quatorze heures, on sonne.

a suivre

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