La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D'Evans (Épisode N°890)

Le pensionnat, propriété du Marquis – (suite de l'épisode précédent N°889) -

Comme la veille, lors de son arrivée, le bureau du Maître était vide. Le valet installa Myna à genoux, au centre de la pièce. Il lui recommanda de ne pas bouger, ni parler sans qu’on lui en donne l’ordre et ce quoiqu’elle voit ou entende. Après une dernière vérification à la présentation de la jeune esclave, le valet sortit.

La lourde porte à peine fermée, une autre porte dérobée s’ouvrit. Le Marquis d'Evans bénéficiait de tout un réseau de passages secrets afin de se déplacer discrètement en ses murs. Le Maître entre en compagnie d’une esclave recouverte de la longue cape rouge des libérés. Du coin de l’œil, Myna reconnut e46MDE, celle, qui la veille, l’avait piégée dans la chambre du Marquis.

Le Maître s’assit dans son fauteuil et fit retentir la cloche. En attendant que le Maître d’Hôtel arrive, il sourit en se remémorant les regards (bien que baissés) des esclaves et des personnels du château (qui n’avaient pas été mis dans la confidence à sa demande), lorsqu’il avait libéré une deuxième esclave. Et qu’en plus il était partit immédiatement avec elle. Cela n’était jamais arrivé qu’il libère deux esclaves d’un coup.

La porte s’ouvrit.

“Monsieur le Marquis désire quelque chose ?“
“Oui James, je vous prierais de me faire apporter du thé pour… (il regarda un écran casé dans un tiroir de son bureau) trois personnes. Faites également venir Mademoiselle Elise, je vous prie.“

L’homme s’inclina et s’apprêta à ressortir, lorsqu’il faillit se cogner à Monsieur David, qui au vu de son regard fatigué semblait avoir passé une dure soirée. Ce dernier s’approcha du Marquis et l’embrassa sur le cœur (comme on l’aurait fait à un roi) pour le saluer. Sir d’Evans posa sa main sur la joue de son compagnon. Il releva son visage et le regarda dans les yeux avec son sourire carnassier.

“As-tu passé une bonne nuit, mon ami ?“

Monsieur David frissonna au souvenir de la nuit précédente.

La remise en condition avait été une dure leçon, qu’il n’avait pas envie de recommencer de si tôt. D’autant que la nuit dans le cachot attenant au Donjon, avait achevé de la lui faire rentrer dans la tête. Walter était venu le libéré dans la matinée.

Monsieur le Marquis, satisfait de son effet, l’invite à s’asseoir dans l’un des fauteuils derrière son bureau.

“Myna, prend la robe qui est là (il indiquait une robe en lin accrochée sur un cintre, lui-même accroché sur une étagère) et aide e46 ou plutôt Dame Laétitia à se vêtir“

Myna se leva et alla prendre le vêtement qu’on lui avait indiqué. Elle la prit avec précaution et l’emporta près de l’ancienne esclave. Elle la posa sur un fauteuil. Dame Laetitia lui souriait d’un air mauvais et ne faisait rien pour l’aider, l’obligeant à enlever la cape et à lui passer la robe. Quand ce fut fait elle revint s’agenouiller à sa place.

Monsieur le Marquis invita Dame Laetitia à s’installer sur le troisième fauteuil. Sur ces mots une chambrière entra avec sur les bras un plateau en argent. Le Maître lui demanda de poser le plateau sur une desserte.

“Elise, j’ai une proposition à vous faire.“
“Oui Monsieur le Marquis“
“Elise, Dame Laetitia va rester avec nous. Elle aura pendant quelques temps besoin de quelqu’un pour son service particulier. Je vous ai choisi. Vous serez également chargée de la surveiller et de tout transmettre à Madame Marie notre Gouvernante. Vous allez donc aller trouver son valet et finir de préparer son arrivée dans l’aile sud. Pour l’instant, elle y sera cantonnée. A présent vous pouvez vous retirer“

La chambrière fit une rapide révérence et se retira rapidement.

Sir d’Evans ordonna à Myna de s’approcher. Cette dernière fit mine de se lever mais….

“Non reste à genoux… Approches-toi sur tes genoux…“

L’esclave s’approcha tant bien que mal et lorsqu’elle fut assez proche, il lui ordonna de leur servir le thé, en faisant bien attention de ne rien renverser. Elle souleva la théière et versa le liquide fumant dans les trois tasses en porcelaine très fine. Elle prit la première tasse et la tendit au Maître. Il l’arrêta pour lui montrer la bonne position. A genoux, fesses sur les talons, tasse sur les deux mains tendues vers le Maître, tête baissée. La position n’était pas facile et on risquait l’accident à tout moment. Elle réitéra la même chose aux deux autres personnes. La difficulté, là, était qu’il fallait avancer sur les genoux avec une tasse extrêmement légère entre les mains. La jeune esclave réussit à s’en sortir sans incidents. Elle reprit donc sa place.

Dame Laetitia était intimidée, elle n’avait jamais été dans cette position, et ce que son Maître (était-il toujours son Maître) avait dit à la servante l’intriguait.

Comme si le Marquis d’Evans lisait dans ses pensées, il s’adressa à elle.

“e46 (cette dénomination acheva de la rassurer), j’ai décidé de te garder auprès de moi. Il est temps que je pense à ma descendance et tu es ma meilleure esclave, ma favorite. Tu t’installeras dans l’aile sud. C’était le lieu de repos de ma mère. Toutes les fenêtres et les baies donnent sur le parc. Tu y resteras jusqu’à ce que tu engendres un garçon. Tu seras à mon service exclusif. Tu auras auprès de toi ton valet, et Elise. Je t’y adjoints e64 et eNatacha dès que je lèverais leurs punitions (disant ces mots, il regarda Monsieur David droit dans les yeux. Ce dernier baissa la tête). Il t’adviendra de les reprendre en main. Je viendrais te rendre visite chaque jour, je passerais toutes mes soirées auprès de toi. Tu devras te tenir prête pour moi. Tu veilleras à la bonne tenue des tes appartements et à ce que le dîner soit servit à vingt heures exactement (sur ces mots, Monsieur David eu un sursaut, cela voulait dire qu’il ne passerait plus de soirées avec son aimé, jusque là). Tu trouveras des vêtements sur ton lit. Le médecin va venir te voir pour te retirer ton implant. On t’en placera un autre, du type de ceux que l’on pose aux mâles, mais légèrement modifié. Il viendra également te voir une fois par semaine minimum“

“Bien Maître, je ferais tout selon vos désirs“

“Parfait. Maintenant David va t’emmener à tes nouveaux appartements.“

“Je vous remercie Mon Maître, de l’honneur que vous me faîtes“

“Va maintenant, et une dernière chose. Si tu es bien sage et que tu me sers bien, je déciderais peut-être de te prêter ma Myna.“

“Merci Mon Maître“

David entraîna la nouvelle compagne de son aimé. Décidément, il n’avait pas de chance en ce moment. D’abord les deux renégats, ensuite sa séance au Donjon et maintenant cette histoire. Sir d’Evans ne lui avait rien dit. Et en plus il y avait ce déjeuner. Il ne pourrait donc pas en profiter et lui en parler.

Lorsqu’ils furent sortis, le Marquis d’Evans se resservit une tasse de thé et la dégusta tout en observant sa nouvelle petite esclave. Elle avait entendu toute la conversation et n’avait pas bronché. Même quand il avait annoncé qu’il la prêterait à e46.

Il la congédia, sans même s’occuper plus d’elle. Il avait encore quelques plans...

(à suivre ...)