Tromperie

Tromperie
Dialogues Interdits, ou les conversations subversives et légères de deux personnages abordant tous les sujets sexuels, même les plus tabous. Une série d’histoires complètes, dont les épisodes peuvent se lire dans n’importe quel ordre.
Un nouvel épisode chaque samedi matin à 9 H et chaque mercredi soir à 20 H.

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— Ils étaient nombreux ?
— Tu parles ! Je me suis faite avoir. Ils ont profité de mon état second.
— Arrête, non. Ne me dis pas…
— Eh, cool ! J’étais consentante du début à la fin, ce n’est pas le problème. Je n’ai pas été violée, j’ai été… trompée.
— Heu… J’en connais un qui pourrait dire que c’est lui qui a été trompé, et toi qui as trompé.
— Ça c’est une autre affaire. De toute façon, plus j’y pense et plus je me dis qu’en matière de cul, il y a toujours un trompeur et un trompé. Ou une.
— Qui baise l’autre et qui se fait baiser, quoi…
— Exactement.
— Et donc ils t’ont bien baisé ?
— Au sens imagé du terme, oui. Ils m’avaient promis un gang-bang avec une bonne quinzaine de partenaires bons sous tout rapport.
— Quinze !? Ben dis donc t’as peur de rien.
— Si ç’avait été quinze autour de mon corps avec un à m’enculer, l’autre à me baiser et le troisième dans la bouche, je ne me serais pas du tout sentie prête. Non, on s’était fixés sur un acte relativement sage. Eux debout, moi à genoux, petite gâterie pour chacun.
— Sage, oui. Tout est relatif, effectivement. Où était la tromperie ?
— Sur le nombre. Ils n’étaient que trois.
— Comment tu as fait pour ne pas remarquer ?
— Je t’ai dit, j’avais fumé. On était dans la pénombre. Ils avaient savamment préparé la supercherie, ayant chacun amené des fringues de rechange pour ne pas revenir me voir avec les mêmes vêtements. De mon côté, excitée comme tout j’étais surtout préoccupée par les bites qui se présentaient.
— Pas par les bouilles.
— Eh non.


— Tu aurais mieux fait de les regarder un peu plus dans les yeux ! Tu te serais rendue compte.
— Je te le fais pas dire. Si seulement j’avais été plus observatrice, plus attentive… Ils sont allés jusqu’à contrefaire leur voix. Au bout de la nuit, j’ai rallumé la lampe. Ils étaient tous les trois complètement knock-out.
— Tu m’étonnes ! Pour qu’ils se soient fait passer pour quinze gars, ils ont sacrément dû tirer sur la ficelle.
— Quatre fois chacun je suppose. Peut-être même que l’un ou l’autre est passé cinq fois. Je saurais pas dire exactement, j’ai pas compté, quand on aime on ne compte pas et j’ai beaucoup aimé.
— Dans ce cas, est-ce que c’est si grave ?
— Question de principe : j’ai horreur qu’on se foute de moi.
— Tu leur as pas fait une scène ?
— Ils dormaient à poing fermé, je ne sais pas si j’aurais pu les réveiller. Je les avais jamais vus aussi épuisés. Et leurs sexes, je te raconte pas : des vers de terre en fin de vie. De toutes petites choses dégoulinantes et écrabouillées, sans parler de la taille des couilles.
— La biologie est cruelle. Avec les garçons les nuits sont magiques et les matins décevants.
— Sur le moment, j’ai juste été interloquée. J’ai pas compris tout de suite. Je me suis dit que les autres avaient dû partir. Après tout, dans une partie de sexe comme celle-ci, il est logique que la courtoisie ne soit pas ment au rendez-vous. Ce n’est qu’après, en y réfléchissant, que j’ai saisi. Ces glands avec toujours le même goût, ces couilles de plus en plus petites, que j’arrivais sur la fin à mettre toutes les deux en bouche hyper facilement, ces giclées de sperme de plus en plus ridicules…
— Au moins tu as fait trois veinards.
— Ça c’est clair. Si tu savais le nombre d’appels et de SMS que j’ai reçu ! Ils n’arrêtent pas de s’excuser, tout en me demandant si on pourrait recommencer autrement. Ils peuvent toujours courir ! C’est avec de vrais libertins que je veux fricoter, pas des petits joueurs.

— Tu as raison, exigeons des pervers honnêtes.

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