Kentin 16 La Rupture
La mise au point a eu lieu quelques jours plus tard.
- Corinne, je ne souhaite plus que Kristina revienne dans cette maison...
- Tu est jaloux de la relation que je peux avoir avec elle. Oui, jaime faire lamour avec elle. Elle me fait découvrir des sensations nouvelles, elle moffre une complicité que je nai que rarement connue.
-Cest là que tu te trompes. La relation que tu as avec elle est asymétrique. Kristina est une femme dominatrice, lesbienne assumée. Nous ne sommes pas de taille à lutter contre elle. Elle va briser notre famille. Tu es amoureuse et tu ne vois pas les regards distants quelle a parfois. cest dans ces moments là que lon voit quelle joue un rôle. Et toi tu ne vois rien, tu es tellement fascinée par cette femme. Tu es prête à tout pour elle, elle te fait perdre ton discernement. Tu es une proie facile pour elle. Mais elle se lassera de toi même si tu abandonnes tout pour elle. Elle te prendra ta famille, ta fille, ta maison, mais tu narriveras jamais à la retenir. Elle finira par te laisser, vidée de lintérieur, car cest une prédatrice.
-Bon tu as fini ton grand numéro! Si tu ne veux plus voir Kristina et bien jirai la rejoindre quoi que tu dise.
Elle attendait désormais les SMS et coups de fil de cette femme comme une ado amoureuse. Le manque de réponse la rendait nerveuse. Elle vivait sur le fil du rasoir alternant euphorie et angoisse. Et Kristina savait jouer de ce manque pour mieux lasservir. Pour ma part jétais lucide, je savais quelle avait perdu pied et je reprennais le dessus. Certaines soirées où elle quittait la maison et où elle allait directement au travail sans passer par la maison et je nai jamais rien su de ce quelle vivait. Elle avait rompu sa promesse de transparence. Je lai perdue ces jours là, je nexistais plus pour elle.Je souffrais en silence, mais je savais que tôt où tard lheure du chagrin et du désamour viendrait.
Au bout de quelques semaines, jai cru percevoir des éclats de voix lors dune conversation téléphonique.
-Je suis sûre quelle me trompe avec une autre.
-Comment, peux tu en être sure?
-Je ne sais pas. Je la sens distante. Elle ne mappelle plus aussi souvent. Et quand nous sommes ensemble tout est la la fois pareil et à la fois différent. Je suis prête à lui donner plus, mais elle semble avoir figé les choses. Comme si elle refusait que notre relation sépanouisse.
-Tes intuitions sont peut-être justifiées. Tu sais que pour ma part, jai un aversion pour cette femme. Tu penses à tort que je suis jaloux. Mais au fond, je souffres que tu sois malheureuse à cause delle.
Elle sest jetée en pleurs dans mes bras. Ses larmes étaient chaudes et sincères. Son corps était mou, doux et aimant. Je comptais vraiment pour elle à ce moment et je le sentais au fond de moi. Javais besoin de ce contact de cette fusion. javais tellement douté, delle, de nous. Javais tellement peur quelle me quitte pour cette femme.
- Jen ai vraiment marre. Marre de de la vie quelle me fait mener. Je suis trop dépendante delle. Je ne peux pas passer 10 minutes sans vérifier quelle ma laissé un message.
-Si cest cela, tu nas quà te passer de ton portable
Corinne.
Si je reprends la plume ce nest pas pour dire que le récit de Kentin est tissu de mensonges et que tout cela me révulse. Comme dans tout récit, il y a une part de vérité et une part de fantasme. Et pour vivre depuis si longtemps avec Kentin, je sais que dans ce récit, il se livre comme jamais avec une étonnante sincérité. Il ne doit pas être facile pour un homme, et pas seulement pour lui, davouer ses faiblesses, ses doutes, son manque dassurance, même sous couvert danonymat. Et si jen juge par les réactions à son récit, le regard porté sur sa sincérité est parfois lourd à porter. Je le sens affecté par certaines réactions, cest pourquoi les pages qui saccumulent ne sont pas publiées. Jai pris goût à ce récit.
Trop naïve, je lai sans doute été, mais comment faire autrement? Je me suis ouverte à elle comme un livre et elle a su, en tant que libertine assumée, se jouer de moi. Et je dois avouer que je me suis comportée comme une midinette. Si jai partagé parfois lintimité de leur couple (elle ma offerte à son époux à plusieurs reprises), cet incursion dans un monde décomplexé a été une impression étrange. Le plaisir que jai éprouvé avec elle et je ne cherche pas à le nier- était dérisoire par rapport aux perspectives quelle ma ouvert. Je crois, à ce jour, quelle restera la seule expérience sensuelle que jaurais à vivre avec une femme.
Kentin
Comme dans toute période rupture, le tunnel a été long et sombre. Heureusement nous avions acquis une discipline dans notre quotidien qui nous a permis de tenir le coup. Mon épouse essayait de résister malgré lattraction de cette femme nocive. Elle se réfugiait dans le travail. Nous navions plus dintimité. Elle ne soccupait plus de moi, même pas pour mhumilier ou me traire. Et je dois dire que ces traitements que daucuns trouvent avilissants me manquaient. On peut trouver que les brimades quelle me faisait subir étaient humiliantes mais je vivais dans une forme dexcitation perpétuelle inassouvie qui renforçait mon excitation et ceci dans un cercle sans fin quelle venait de rompre. Et je dois dire que labsence de ces attentions de sa part me faisait douter de son amour. Il marrivait parfois de me rendre à lieux de rendez-vous homosexuels.
Cela a pris des mais,etit à petit, Corinne et moi nous avons repris le dessus. Nous couchions de nouveau ensemble et nous avions une intimité tendre à défaut dêtre sexuelle. Cest comme si nous cherchions à rebâtir une relation trop longtemps malmenée. En tout cas, cest comme cela que je le ressentais car nous ne mettions pas de mots sur ce nous reconstruisions. La sortie du tunnel a été lente mais jen garde un souvenir heureux. Chaque journée état porteuse dune éclaircie et je savais que la reconquête était en route. En était-il de même pour Corinne? Je lignore. Sa tolérance à mon égard, sa patience aussi progressaient et même si elle avait encore des accès de mélancolie, je sentais quelle allait mieux.
-Jai envie de ta bouche, mon chéri.
Je lembrassais tendrement, ses lèvres étaient entrouvertes et humides. Cétait si bon.
-Pas là. Entre mes jambes.
Mon coeur sest mis à battre à cent à lheure. Ma bouche a embrassé ses seins à travers sa chemise, son ventre ferme puis je suis descendu jusquà sa culotte que je me suis suis mis à lécher avec avidité. Je me repaissais de ses odeurs à travers le tissu. Le manque attisait mes sens. Chaque flagrance éveillait en moi le désir non maîtrisé de la saillir sur le champ et de me répandre en deux coups de reins. Tout ceci métait interdit si je ne voulais pas interrompre ce moment si rare. Jimaginais que lhumidité de sa culotte était celle de son désir désirante alors que cétait probablement celui de ma salive.
-Doucement, ne te précipite. Donne moi du plaisir. Applique toi.
Elle a écarté sa culotte laissant apparaître ses lèvres intimes. Il me semblait que son sexe nétait plus le même, que sa chatte avait grandi, que ses lèvres sétaient étirées.
-Applique toi sur mon bouton.
Je mappliquais donc à lécher son clitoris dabord lentement puis de plus en vite. Je sentais sa chatte béante souvrir et se fermer sur un vide que je voulais combler. Je nai pas réfléchi aux conséquences. Jai remonté le long de son corps. Son ventre, ses seins son cou. Elle na pas refermé les jambes. Je me suis introduit en elle et jai pu enfin goûter à la chaleur de son intimité sur ma queue bandée. Ce moment qui doit vous paraître banal était pour moi délicieux tant il était rare et tant je lavais désiré. Je lui alors fait lamour avec toute ma sincérité et tout mon amour. Je retrouvais ma naïveté, mon innocence, tout semblait comme une première renaissance. Son corps répondait à mon désir. Javais limpression de retrouver des impressions oubliées. Et puis tout sest emballé, mon plaisir a submergé mon désir et jai joui en elle en poussant un hurlement de jouissance.
- Et bien, mon chéri. Ça ten fait des choses. Tu vois ce nest pas si difficile. Il ne faut pas se prendre la tête et ça fini par revenir.
-Je croyais que plus jamais tu ne voudrais de moi.
-Au contraire, cest toi que je désire au plus profond. Toi, le vrai Kentin et pas un autre. Pas les autres Kentin avec leurs lubies absurdes et leur envies tordues.
- Je voudrais que tu sois à moi pour toujours.
-Ne recommences pas à faire l. Tu sais que tu es à moi que prendrai toujours soin de toi. Et si tu désires faire lamour à nouveau, jaimerais que tu portes des préservatifs car jai décidé de ne plus prendre de contraception puisquen ce moment je nai pas damant et dehors de toi mon chéri.
-Mais tu nas pas peur
Pour cette fois.
-Non, non. Je sais où jen suis de mon cycle. Et en plus je ne sens plus libre dans mes désirs sans prendre quoi que ce soit.
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