Le Garçon Boucher 2
Ce soir-là, je fus le mari parfait. Gentil, à lécoute, soucieux de prouver à Émilie quelle était heureuse avec moi, poussé par le désir de lui faire renoncer à son rendez-vous avec ce fameux Marcel. Elle se plaignit dune cliente qui avait oublié lheure de son rendez-vous, je mindignai avec elle. Jen profitai, en qualité dassocié au remboursement de la dette, pour minformer de la bonne marche de son entreprise, de sa rentabilité. Je montrai mon intérêt pour le succès de ses efforts et voulais massurer que ma contribution pécuniaire bénéficiait au salon. Je souhaitais, sans en parler, lui montrer la supériorité dun bon mari sur un amant de passage. Si je ne lavais pas trouvée au salon à quatorze heures, lors dune visite surprise éclair, cest quelle était
, où déjà ? À la poste, oui pour déposer de largent sur son compte.
- Comme je regrette de ne pas avoir pu tembrasser, mon chéri !
La poste était à lopposé de lendroit où elle embrassait Marcel. Lheure nétait pas à la chicane. Je lembrassai donc, passionnément, forçai du genou, un passage où sétait infiltré le genou de Marcel, la faisant aller et venir sur son sexe, frottai sur le haut de ma jambe, taille serrée dans mes mains solides douvrier du bâtiment et je constatai, comme le garçon boucher avait pu le constater, la formation dune tache humide sur mon pantalon. Je lui fis compliment de sa bonne mine. Malgré les contrariétés, elle savait garder sa bonne humeur.
Je lui trouvais même un air plus heureux que dhabitude et men réjouissais. Je laccompagnai à la salle de bain, lui frottai le dos, lui massai les pieds fatigués par la station debout, frôlai intentionnellement les parties intimes en admirant la coupe du buisson et le dessin des lèvres de son sexe. Javais bien de la chance dêtre le mari dune si belle créature. En retour, elle se félicita davoir un mari aussi aimable, aussi attentif à sa santé et aussi engagé dans son entreprise.
Je mis à profit ses bonnes dispositions, jexploitai lexcitation provoquée par Marcel, réveillée par mes caresses et baisers et je la conduisis au lit. Si, après lamour avec moi, elle avait encore besoin de recevoir un concurrent demain à domicile, cest que les produits chimiques, utilisés en coiffure, avaient déréglé sa libido. Je devrais en tirer les conséquences. Je fus mari, je fus amant. Jutilisai mes années dexpérience amoureuse avec elle. Je lamenai à désirer lunion, à la réclamer. Mes mains, par attouchements légers, parcoururent sa poitrine, ses flancs, glissèrent des hanches aux cuisses, des genoux au cou, mes doigts fouillèrent le fruit damour entre ses cuisses remontées, ma langue frétilla sur son clitoris, mes lèvres se saisirent de ses petites lèvres, ma bouche happa, avala toutes ses chairs bouleversées, téta ses aréoles, mordit son cou, planta des suçons sur ses seins.
Attaquée de toutes parts, chatouillée, sucée, mordue, fouillée, Émilie se tordait de plaisir, souvrait, soffrait et finit par me supplier de la prendre. Je la pénétrai, limai comme un fou, la tournai et retournai, la chevauchai, puis la reçus sur moi. Autour de mon cou, elle nouait ses bras ou me faisait un collier de ses jambes. Elle gémit, cria ses orgasmes. Elle se donna sans réserve, se servit. Elle mencourageait, me trouva formidable, demanda doù me venait ce déchaînement. Apparemment épuisée par la joute, elle obtint un cessez-le-feu.
- Oh ! Le fou, regarde comme tu mas marquée ! , dit-elle en se regardant dans le grand miroir de la salle de bain.
- Cest normal, tu es à moi, tu es ma femme, cest pour que tu ten souviennes. Qui le verra ? Toi et moi ! Voilà des parties du corps qu'on ne montre pas à n'importe qui, non?
- Tu tes vidé en moi. Tu aurais pu te retirer. Tu te rends compte, je risque dêtre enceinte.
- Ah ! Un de toi, enfin, quel bonheur ce serait. Et tes clientes seraient ravies de lapprendre. Viens, pose ta tête sur mon épaule !
Repue, elle sendormit bien vite, une main en protection sur mon pénis retombé. À qui rêvait-elle ? Le matin, elle me répéta combien elle maimait, me prépara mon petit déjeuner en chantonnant gaiement et mexpédia au travail avec un baiser chargé de reconnaissance.
Mon patron maccorda un congé pour laprès-midi. Ma demande exceptionnelle ne perturbait pas ses plans.
Habituellement, Émilie prend un repas léger au salon de coiffure pour conserver une ligne enviée de ses clientes, adeptes forcenées des régimes les plus farfelus et victimes d'un haïssable yo-yo? Elle est fière de sa ligne et rejette à un plus tard incertain, une grossesse peu désirée de ma femme. Elle ne revient jamais à la maison. Aujourd'hui elle fera exception pour accueillir le garçon boucher. Je rentre à la maison, je minstalle dans la chaufferie et vide la gamelle quelle mavait préparée. Je veux savoir ce qui va se passer à l'abri des regards. Logiquement je peux m'attendre au pire. Quand on s'est embrassé aussi passionnément en public, on est partie pour consommer en privé, ou je n'y connais rien.
Et bien, aujourdhui, ma femme arrive, très gaie, elle chante à tue-tête dans cette maison quelle croit vide et monte immédiatement à létage. Au bruit des talons sur le parquet, je suis ses déplacements. Elle sattarde à la salle de bain, leau coule, un léger nuage de parfum de luxe descend vers la cave. On sonne, je repousse la porte de séparation entre cave et entrée.
- Pousse la porte, cest ouvert, je tattends. Tu vas bien mon beau gosse, tu es en forme ? Monte que je voie si ton plumage est aussi beau que ton ramage !
- Oh ! Que tu es belle. Quel beau morceau !
Cest un compliment de boucher. Il sest arrêté au pied de lescalier pour bramer son admiration.
- Tourne doucement. Quelle belle pièce, quel cul. Tes yeux de génisse me font bander comme un taureau. Oh !
- Viens, monte ton bouquet que je le mette dans un vase. Que cest chou, des roses rouges ! C'est un langage d'amour. Tu sais parler aux femmes
Il gravit les marches trois par trois, sarrête. Silence. Long silence. Je jette un il, ils sont sur le palier, dans lattitude où je les ai vus hier, dans la rue. Il ne sest pas déplacé pour parler littérature, il est déjà dans le vif du sujet. Bouquet dans une main, Émilie ne résiste pas à la pression du genou pressé qui sépare ses cuisses.
- Un instant, je pose les roses dans un vase. Tu bois quelque chose, café, alcool ?
-Je croyais quil fallait faire vite. Tu sais je devrais être au boulot. Ma patronne va téléphoner à ma femme. Elle membête, à force. Va pour un petit verre. Tu as du kirsch ou une mirabelle ?
Le mufle est pressé de conclure, mais puisqu'elle lui offre un alcool, il consent. Elle se dirige vers la cuisine, il la suit, une main sur lépaule, lautre sur larrière train dans un geste possessif. Émilie glousse, réclame un peu de patience. Ce nest quun début. J'entends l'annonce du prochain rendez-vous
Si tu peux venir demain, à midi et quart, nous disposerons de tout notre temps.
Bien entendu, il se libérera. Quelle téléphone à sa patronne pour passer une commande et il fera la livraison à domicile pendant la pause de midi.
Ils quittent la cuisine et entrent dans notre chambre à coucher. Le temps est compté et lenvie est pressante. Ils se déshabillent en marchant. Elle le provoque :
- Dégrafe mon soutien-gorge. Tu aimes mes seins ? Embrasse-les, dis leur bonjour. Jadore, hum !
- Ah ! Ce que tes belle ! Les beaux nibars! Et ce cul ! Mais tu vois, moi aussi, jai de la belle marchandise, tu ne seras pas volée. Touche cette Montbéliard, nest-ce pas de la belle saucisse pour la bouche et le con de madame : à servir chaud ! Naie pas peur, cest pas du toc.
- Cest vrai, tu en as une belle, majestueuse, chaude en main et réactive, dis donc. Je lui fais un bisou ?
- Cest une superbe bite, tu peux même la lécher, la sucer si tu en as envie. Tu ne dois pas en avaler une pareille tous les jours, à voir comme tu la fêtes ! Goulue, salope, tu me fais du bien. Oh ! Mais tu sais y faire, une experte, jai tiré le gros lot. Quest-ce que tu en dis ? »
Elle doit avoir la bouche pleine, elle ne répond pas.
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