Le Garçon Boucher 6


J'avais prévu de ne plus toucher à ma femme. Mais les événements en ont disposé autrement. Cette fois je vaincrai encore ma répugnance pour ne pas éveiller sa méfiance. Il faut que l'huissier convoqué demain constate de visu l'adultère et la tentative d'empoisonnement au bromure.
Je suis encore marié. Emilie revient épuisée par le travail et les émotions de l'après-midi. Elle a été e de renoncer à Marcel, a dû m'accepter en remplacement de l'amant et ensuite elle a passé son temps à craindre que je ne le découvre dans l'armoire. Elle veut se coucher sans regarder la télé.

- Tu devrais comprendre que certains jours la fatigue me tombe dessus ! Demain, cela ira mieux.

Mais je ne comprends pas. Je ne veux pas comprendre. J'insiste, parce que, contrairement à elle, je sais que ce soir c'est la dernière fois pour de bon. Je ne veux pas comprendre et elle est étonnée de ma vigueur plus forte que le bromure. Une dernière fois je me montre violent puisque c'est ce qu'elle aime chez Marcel. Soudain je feins une grosse défaillance. Emilie prend peur, s'affole, court à la recherche du flacon, ne sait plus si elle a bien compté les doses, se maudit d'avoir écouté Marcel. J'ouvre les yeux, sa frayeur diminue. Non, elle n'aura pas à se défendre d'une tentative d'assassinat.

Ce matin j'ai conduit Laure et Henri dans ma chaufferie. Précis comme un coucou suisse Marcel s'est présenté à l'heure. J'ai récupéré la cage de chasteté, je lui ai conseillé d'examiner Henri et un autre collègue placés en sentinelles sur le trottoir : ma force de dissuasion, s'il lui prend l'envie de se sauver. Il arpente les allées du jardin dans l'attente de sa maîtresse.

Laure a droit à des explications. Je vais au plus court. Elle interroge :

- Marcel et ta femme ? Que va dire la bouchère ? Elle aussi y passe régulièrement. Elle n'est pas la seule d'ailleurs. Il ne se gêne pas pour raconter ses bonnes fortunes et l'écho local est indiscret.

Deux ou trois de ses copains ont cru obtenir de moi des faveurs pour prix de leurs rapports. Tu vois le genre. J'ai été obligée de taper sur leurs mains trop curieuses, de les chasser de mes fesses ou de la lisière de ma culotte. Ce que les hommes peuvent être cochons. Je me suis demandé parfois s'ils n'étaient pas en train de me tester pour le compte de Marcel. Espérait-il m'offrir en partouze. Je l'ai craint, mais il n'a pas oséjusqu'à présent. Toi tu me protégeras.

- Aujourd'hui Marcel va obtenir une publicité inattendue. La plus surprise sera Emilie. Ils pourront se consoler.

- Mais tes affaires et la maison ?

- Le divorce pour faute me rendra ce qui me revient. Pour les autres, toi et moi faisons connaissance à l'occasion du constat. Tu es impliquée par la présence de Marcel. Notre rapprochement sera postérieur à la faute. Pour l'instant nous serons discrets. Je me sépare de l'infidèle, tu en fais autant, tu quittes Marcel et nous partageons un logement provisoire faute de mieux.

- Tu m'utilises pour te venger ?

Aïe. Comment la rassurer ? J'aurais dû prévoir cette réaction.

- Tu dois me faire confiance. Je suis amoureux de toi, je t'ai demandé de m'épouser lorsque ce sera possible, après le divorce. C'est tout ce que je peux t'offrir aujourd'hui avec l'hébergement et une bonne raison de quitter ce compagnon indélicat. Je ne connais que la confiance pour lutter contre tes doutes.

Emilie est arrivée, Marcel la suit de près. Ils montent immédiatement. En silence nous sortons par le garage pour accueillir l'huissier. En sa compagnie nous entrons et avec précaution nous ouvrons la porte de communication. Marcel se fait entendre :

- Ca fait du bien où sa passe. Il est fameux ton whisky. Alors tu es en forme ? On commence. Embrasse-moi, ma poule.

Il épouse son rôle à la perfection.

- J'aurais aimé reporter à un autre jour, je suis un peu barbouillée aujourd'hui.
Hier tu as fait fort, et j'aurais besoin d'une pose.

- C'est ton mari qui a fait fort, as-tu oublié son incursion avec son copain. Qu'est-ce qu'il t'a mis. et ça ne semblait pas te déplaire.Tu le disais moyen en amour, il t'a fait gueuler.

- je ne pouvais pas faire autrement. Ton bromure n'avait pas encore agi, il était aussi raide que d'habitude. N'en parlons plus, viens, nous avons trop remis. tant pis si j'ai un peu mal, je veux t'aimer. Ton membre est imposant. Il me laissera toute endolorie. Mais il faut que je m'habitue à tes dimensions et à ta force. Il faudra savoir prendre le temps. Tu as l'intention de revenir ? Oui ? C'est parfait. Sois discret si tu veux que ça dure. On va s'aimer longtemps. J'aime ta queue. Mais aujourd'hui j'ai mal avant de commencer.

Moi le mari muet , j'entends . Je crois ne pas être totalement étranger à son état. Et l'autre en tire gloire.

- Hé ! Il faudrait savoir ce que tu veux. Tu t'imagines quoi ? Tu vas me mener longtemps en bateau ? Viens, ça va aller. D'ailleurs, hier j'ai épargné la porte arrière. On pourrait tenter un essai par le petit trou. Tu veux ? Une fois dans le bain tu ne voudras plus t'arrêter. Mais si c'est trop douloureux, on pourra remettre à plus tard, je répondrai toujours à l'appel. Un morceau comme toi, c'est comme du filet. Je suis fou de toi. Un jour nous nous marierons.

Il va découper sa vache sur le billot ! "un morceau comme toi"!

- Pour le moment je préfère par devant. On verra plus tard. Tu ne peux pas te contenter de la bouche aujourd'hui ? Je m'appliquerai, tu seras satisfait. Mais pas la rondelle.

Elle ne précise pas pourquoi. On ne dévoile pas ses petites infirmités du premier coup. Parler d'hémorroïdes pourrait faire fuir le candidat.

Ils se dirigent vers la chambre à coucher. L'huissier fait signe d'attendre: il veut un constat bien ficelé, peu importe l'orifice, "les prendre vraiment en flagrant délit, en pleine action, au moment où les coupables sont psychologiquement les plus fragiles," m'explique-t-il

Il va être servi.
Le spectacle va avoir lieu.

- Dis, on se fait un petit 69 ? Assois-toi sur ma bouche, penche-toi et joue du pipeau.

- Ouïe, fais doucement. Je t'ai dit que tu m'avais irrité la muqueuse. Mon clitoris est en feu. Sois moins rude. Crache dessus, lèche, mais en effleurant. hooo

- Bon on va passer au plat principal. Tu as de la vaseline ? Oui, ce tube permettra une pénétration sans douleur. Tu joues à la douillette aujourd'hui. Attention, le petit train arrive, la locomotive approche du tunnel. Elle entre, tcheuh, tcheuh!

- Hooh. La vache, ça brûle. Doucement bon sang. Je ne me souvenais pas qu'elle était aussi épaisse? Hoong, hoo. C'est une queue de concours. C'est bon mais ça déchire. C'est du feu.

- Allez, bouge un peu, soulève-toi. Bien, tu vois c'est meilleur. On va faire tout doucement mon bébé. Je suis tout au fond. On ne bouge plus, on savoure. Bouge pas, déguste.

Marcel m'a oublié. Emilie se livre :

- C'est bon. Tu me remplis, je sens les pulsations de ton sang. Et toi, tu sens mes contractions ?

- Oui, mais je ne vais pas pouvoir attendre longtemps. Tu m'excites. Je me retire, un peu pour mieux revenir.

- Hoo, hum, heu, heu heu,ahh.

- Vlan, prends ça, tiens. Tu vois, il suffisait d'avaler la pièce, vas-y. Roule ma poule. Et va que je te pousse. Belle salope.

Le train est parti, il prend de la vitesse. C'est un express. La bielle s'emballe, Emilie fait le sifflet. Le chauffeur charge le four et crie qu'il fait chaud. Emilie tire le signal d'alarme, mais le convoi lancé n'obéit pas à ses supplications. C'est un train fou.

L'Huissier nous fait signe de le suivre. Difficile métier que le sien. L'habitude des interventions ne l'empêche pas de ressentir des émotions. Laure de l'index désigne la bosse de son pantalon et retient un fou rire.

Dans un cri de plaisir mêlé de douleur, Emilie s'envole, le coq glorieux pousse son cocorico et Maître Konsta fait irruption en se présentant d'une voix de stentor.
Marcel reste planté dans Emilie, freins bloqués. Laure hurle de colère feinte, fonce sur le couple tétanisé, insulte Marcel, envoie des claques de théâtre. L'huissier lui ordonne de se calmer. Je prends un air désolé. Enfin Marcel roule sur le dos, étendard dressé vers le lustre, gras de sperme. Emilie hébétée reste cuisses ouvertes tandis que se referme peu à peu le trou noir de son sexe maculé. L'huissier officie. Sacré Marcel, c'est vrai qu'il est bien monté. Les petites lèvres toutes rouges s'en souviendront.

- Mais, mais, mais' Balbutie Emilie.

- Bon ça va, j'ai compris, déclare l'amant. Ma pauvre Laure, eh ! Oui, c'est comme ça, t'es cocue : Bon voyage. Tu vois la belle femme qui veut de moi.

- Ah ! Mais non, c'est faux, je suis mariée avec ce monsieur. Jean, dis leur. Je ne veux pas de Marcel. Jean, je t'aime !

L'huissier se marre, question d'habitude. Laure aussi. Je joue au mari consterné, au cocu humilié, impuissant, désolé.

- Jean, tu sais, je t'aime, pleurniche la coiffeuse en cachant son pubis d'une main. Tu as promis de m'aimer toujours. Jean, pardon !

- Continuez maître, constatez selon la règle. Ma chère femme n'as-tu pas voulu me faire avaler du bromure ?

- C'est Marcel qui voulait, se défend-elle

L'huissier enregistre l'aveu. Délaissée Emilie m'appelle:

- Jean, où vas-tu, reste, je vais t'expliquer. Je suis ta femme, ne me quitte pas.

La présence de l'huissier a réveillé sa mémoire, elle mesure lentement les conséquences de la situation.

Marcel signe et part en grommelant. Ce n'est pas de sa faute si elles sont toutes folles de lui. Laure cache sa joie, l'huissier reluque la poitrine de la désolée, toujours à poil!

Mon bonheur est ailleurs. Nous raccompagnons l'huissier jusqu'à sa voiture. Il bande le malheureux.
Une autre vie discrète commence avec Laure.

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