Fantasme Du Cadeau, Première Tentative

Fantasme du cadeau, première tentative
Dialogues Interdits, ou les conversations subversives et légères de deux personnages abordant tous les sujets sexuels, même les plus tabous. Une série d’histoires complètes, dont les épisodes peuvent se lire dans n’importe quel ordre.
Un nouvel épisode chaque samedi matin à 9 H et chaque mercredi soir à 20 H.

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— C’était un téléfilm des années quatre–vingt-dix, le premier que je parvenais à voir qui soit un peu érotique. Mes toutes premières scènes de sexe ! J’étais chez une copine, maman m’aurait jamais laissée. Une séquence est restée gravée dans ma mémoire : l’héroïne, une espionne, doit quitter un pays où elle s’est faite un ami. La veille au soir, elle l’invite à sa maison en disant qu’elle a un cadeau pour lui. Là, en guise de cadeau elle baisse la lumière et se met nue devant lui. Puis une musique douce et quelques câlins au lit au ralenti.
— Pas bien coquins j’imagine. Tu as quand même dû être très impressionnée.
— Moins par la scène de sexe que sa mise en place. La fille qui fait croire à un cadeau matériel pour faire la surprise d’offrir son corps, waouh ! Je suis restée scotchée. J’en ai rêvé la nuit, et bien des jours après.
— Quel film c’était ?
— Je ne me souviens plus et préfère ne pas savoir. Si je le revoyais, je serais sûrement déçue. De toute façon peu importe, l’essentiel était ce que l’image avait provoqué.
— Pas mal le concept du cadeau de baise. Toute fille qui a du charme possède un magnifique présent sur elle, en permanence. Qu’elle peut offrir autant qu’elle veut, qui ne coûte rien, qui ne s’use pas quand on s’en sert. Au contraire, qui offre au moins autant de plaisir en retour qu’il n’en a donné.
— Tu idéalises. Il arrive que cela coûte. Et puis que ça use, fatigue, esquinte… Donc un tel cadeau ne se fait pas à n’importe qui.
— C’est vrai, tu prêtes ton corps sous conditions. C’est gratuit tout en exigeant un juste retour.


— J’ai trouvé ça absolument génial. Quand on est petite un rien fascine, pas vrai ? En grandissant, j’avais toujours la séquence en tête. Je rêvais de la reproduire à la première occasion. Je savais que je n’avais pas l’âge, et pourtant ! En attendant, je n’arrêtais pas de m’interroger sur le jour J. Avec qui ce serait, en quel endroit… et surtout, surtout si je me mettrais face à lui, de profil ou dos à lui.
—On dit que montrer son cul ce n’est pas poli.
— De cette façon, tout homme trouverait ça très poli et très joli. Ils rêvent tellement de nos fesses que la question mérite d’être posée. En plus, ça cache le devant et donc ça ne dévoile pas tout d’un coup. De profil, ça met en valeur la cambrure du dos et la silhouette des seins.
— Et tu l’as souvent faite, cette mise en scène ?
— La première tentative, j’avais seize ans. Je l’ai fait dos à lui. J’ai fait venir un copain d’enfance à la maison, un jour où on était seuls. Vu son âge, je n’aurais pas dû : même pas quatorze.
— À seize, c’est quand même pas illégal. Et à peine immoral.
— Je n’aurais pas dû car il n’était pas du tout assez mature. Il s’est contenté de me regarder sous tous les angles et sous toutes les coutures. Il croyait sincèrement que c’était son cadeau : me regarder.
— …C’est vrai !?
— C’est vrai, oui. Humiliant, non ?
— Très drôle, surtout.
— Je peux te dire que j’ai pas rigolé.
— Tu t’es mise en colère ?
— J’étais surtout triste. J’ai tenté de le mettre sur la voie, en lui demandant s’il voulait voir de plus près, ou plus en détails. Il m’a demandé « je peux vraiment ? », j’ai répondu que oui. Je pensais que ça allait enfin démarrer. Tu parles ! Il m’a dit de m’allonger sur le matelas, et m’a indiqué des postures à prendre juste pour me reluquer le clitoris, l’anus et la vulve. Ce petit con était enchanté comme tout, plus candide tu meurs, pendant que je me payais la honte de ma vie. Dis, si tu continues à rire j’arrête de raconter.

— Je suis désolée. Aussi t’as qu’à pas raconter d’anecdotes aussi poilantes. Si tu avais honte, pourquoi tu continuais ?
— … Parce que j’espérais à chaque instant qu’il prendrait les devants, maline ! Puis ses yeux pétillaient tellement, je ne voulais pas être cruelle.
— Et ça ne t’est pas venu à l’esprit de te jeter sur lui et de l’embrasser, puis de lui faire poser les mains sur ton corps ?
— C’était à lui de le faire ! À lui !
— Seigneur…

À suivre…

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