Fantasme Du Cadeau, Première Tentative, Suite

Fantasme du cadeau, première tentative, suite

Dialogues Interdits, ou les conversations subversives et légères de deux personnages abordant tous les sujets sexuels, même les plus tabous. Une série d’histoires complètes, dont les épisodes peuvent se lire dans n’importe quel ordre.
Un nouvel épisode chaque samedi matin à 9 H et chaque mercredi soir à 20 H.

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Résumé de la première partie : une fille raconte à une copine comment elle a voulu faire cadeau de son corps à un ami… Et comment cet ami a tout saisi de travers.

— Je m’étais jurée de ne m’imposer que par des mots. En désespoir de cause, je lui ai dit « fais ce que tu veux. Fais-moi tout ce dont tu as envie, tout ce qui te fait rêver ». Eh bien, décidément rien à faire.
— Qu’est-ce qu’il voulait ?
— Pfff… jouer à la poupée.
— Avec toi ?
— Que je SOIS sa poupée.
— Pas mal, non ?
— L’image est belle. L’image seulement ! Parce que lui, il voulait que je sois sa poupée au sens littéral du terme. Au sens… parfaitement in du terme. Il ne voulait pas d’une poupée gonflable, il voulait juste faire ce que font les petites filles avec leurs poupées. Il a passé une heure à me déshabiller, me rhabiller, me re-déshabiller, me re-rhabiller et ainsi de suite. Il a dû me changer de fringues… je ne sais pas, peut-être une bonne quinzaine de fois. Je ne devais rien faire, ne pas bouger, ne pas l’aider ni ouvrir la bouche. Exactement comme une poupée inerte.
— Des jeux dominant-dominée, j’en ai vus. Des comme celui-là, jamais. Il l’a joué brutal ?
— Au contraire, très délicat et méticuleux. À la limite du chirurgical.
— J’aurais adoré.
— La vie est mal faite. Quel dommage qu’il ait pas eu l’occasion de te le faire à toi ! Parce que moi je me suis emmerdée à un niveau, tu peux pas savoir.
— Qu’est-ce que ça a de si déplaisant ?
— De rester inerte en se faisant manipuler comme un jouet à la con ? Comme si on n’était pas une personne mais un objet ? Je te retourne la question : qu’est-ce que ça a de plaisant ?
— Heu, je n’en sais rien.

C’est vrai ça. Le principe me plaît beaucoup et je ne sais même pas te dire pourquoi.
— Parce que tu aimes être dominée.
— Non, parce que j’aime bien qu’on s’occupe de moi. Qu’on soit aux petits soins.
— Ta maman te l’a pas assez fait quand t’étais gamine.
— Pourtant je crois que si. Je crois même qu’elle avait aussi tendance à « jouer à la poupée » en m’habillant sans cesse. L’ambiguïté sexuelle en moins, bien entendu.
— Pfff… Avec ce copain non plus il n’y a pas eu d’ambiguïté sexuelle. Tout du moins de son côté.
— On peut pas savoir. À mon avis c’était très ambigu dans son esprit, seulement il ne pouvait pas concevoir un acte vraiment sexuel.
— Et ces attentions de ta maman ne t’ont pas suffit ?
— Ce sont les seuls vrais bons souvenirs que j’ai avec elle. Être de nouveau manipulée comme une poupée serait un moyen de me le rappeler.
— C’est trop con ! Pour toi c’était le garçon idéal.
— Juste un chouette fantasme à réaliser parmi d’autres. Maintenant que je l’ai en tête, je trouverai bien un homme pour l’honorer.
— Pour te faire baiser comme une poupée ?
— Non, le concept de ton copain me suffit largement.
— C’est ce que je disais : ce garçon était fait pour toi.
— Hum ! J’avoue que trouver un homme acceptant de ne faire QUE cela et absolument rien d’autre ne sera pas évident. La grosse majorité ne pourrait le faire sans tenter de glisser au moins un doigt. Et ce serait tout de suite nettement moins bien.
— Tu peux faire du donnant donant. Il accepte de respecter ta règle jusqu’au bout, et en échange il peut te défoncer après.
— Bof…
— Tu préfères quand la tentation est là et qu’on se prive de franchir le pas ?
— Oui, c’est ce qui me plaît dans ton aventure. J’adore quand il y a une tension sexuelle qui ne va pas plus loin. Quand la seule tension sexuelle suffit. Ce sont les plus beaux moments. J’ai beau aimer le sexe, j’aime encore plus ce qu’il y a avant.

— Enfin bon… L’histoire n’a pas du tout été une partie de plaisir.
— Dis, est-ce que ce type est devenu homosexuel ?
— Je ne crois pas. Bi, peut-être ? Ta supposition est hasardeuse : jouer à des jeux dits de fille ou aimer le rose ne fait pas un gay en devenir.
— Je ne sais pas. Si on suppose qu’il n’ait vraiment eu aucun désir, comment c’est possible, à cet âge ? Mettre une fille entièrement nue sans la moindre envie d’elle ?
— Parce que j’ai eu affaire à ton clone masculin. Il aimait la tension sexuelle qui… comment tu as dit déjà ? Qui se suffit à elle même.
— Ou bien on lui a interdit de jouer à la poupée quand il était petit et il a voulu se rattr. À moins qu’il t’ait fait des confidences par la suite ? Vous êtes restés amis ?
— Un ami d’enfance ne se perd pas si facilement. Après ce jour il est resté très attaché à moi, plus encore que moi à lui.
— Il n’a jamais compris ?
— Si, des années après il a fini par comprendre. Et me l’a dit. C’était trop tard… Il aurait bien voulu une seconde chance, je n’ai pas pu. En bouée de sauvetage, il a tenté de me faire croire qu’il y avait vu une étape. Un début de relation. D’abord des jeux, du platonisme, et puis peu à peu des flirts, du pelotage… Et que si j’avais été plus patiente, ce serait venu. Je ne l’ai pas cru. Depuis, on s’est perdu de vue…
— Après tout, c’est peut-être à cet instant-là qu’il t’a dit la vérité…

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