Incident Béni

Incident béni
Dialogues Interdits, ou les conversations subversives et légères de deux personnages abordant tous les sujets sexuels, même les plus tabous. Une série d’histoires complètes, dont les épisodes peuvent se lire dans n’importe quel ordre.
Un nouvel épisode chaque samedi matin à 9 H et chaque mercredi soir à 20 H.

–––––––

— Tu me dis que ta plus belle partie de cul a été un jour où il n’y a pas eu le moindre contact tactile ?
— C’est le plus incroyable… je n’aurais jamais imaginé.
— Vous avez fait du tantra ? Du style vous vous regardez face à face en position du Lotus et vous vous murmurez des choses cochonnes et poétiques en ayant l’impression de les ressentir ?
— Tiens, il y a de l’idée. Il faudra que j’essaye…
— Raconte, plutôt.
— Je l’avais assis sur une chaise, avec ordre de ne rien tenter pour le moment. Il n’aurait le droit que quand je me mettrai à cheval sur lui : c’était la règle qu’on avait convenue. Il était nu, j’étais vêtue. J’ai mis de la musique, j’ai dansé, fais un strip-tease… j’ai tout retiré puis me suis caressée.
— Tu t’es faite un orgasme toute seule ?
— Les caresses ne m’ont pas procuré un plaisir énorme. J’étais trop concentrée sur le spectacle car je continuais à remuer mon corps, je chantais un peu, je me passais les mains sur les seins, les fesses, entre les cuisses… enfin je lui sortais le grand jeu, quoi. Et en plus je devais montrer des talents de comédienne, car je faisais semblant d’être super excitée quand je me mettais des doigts.
— Il ne s’est pas aperçu que tu simulais ?
— Je crois que dans ces cas-là, les mecs ne se posent même pas la question. Du moment qu’ils sont devant un show qui leur plaît, le reste ils s’en foutent. C’est comme dans un spectacle de magie : tu regardes sans te demander s’il y a des trucs.
— Ensuite ?
— J’ai fait une fausse fellation. À genoux, je me suis mise à passer ma bouche autour de sa queue, sans rien toucher.

Il se tortillait dans tous les sens…
— Ça devait être fendard.
— J’en étais pas amusée, plutôt excitée. Là, oui, la situation commençait à m’exciter vraiment. J’étais prête à le rejoindre et qu’on commence.
— À aucun moment il n’a transgressé la règle ?
— Il ne pouvait pas, il avait les mains attachées derrière le dos. J’avais la clé autour du doigt, une bague-clé vendue avec la paire de menottes dorée, un truc très chouette qu’on a trouvé dans un magasin libertin.
— Si tu me dis pas je peux pas deviner.
— Eh ben, dis-toi que pile au moment où je m’apprêtais à me relever pour l’enfourcher, le délivrer et que le rapport commence enfin, j’ai sentis un liquide tout gluant sur mon visage et l’ai entendu pousser des gémissements. De vrais cris de petite fille, c’était trop chou.
— Heu… tu es en train de me dire que ça s’est terminé comme ça ?
— On s’est dévisagé, yeux dans les yeux. Ce qui n’était pas évident, puisque j’avais la vue toute brouillée par le sperme. J’ai enlevé ce que je pouvais. Puis tout à coup, on s’est fait un grand sourire. Il était ravi, je l’étais tout autant. Je l’ai détaché, et puis on s’est gentiment câliné, et puis… ben c’est tout.
— Il a joui sans te toucher et il était content. Tu n’as pas joui, il ne t’a pas touché et tu es contente aussi. Vraiment, vous vous contentez de peu.
— Tu rigoles ? Parvenir à faire éjaculer un mec sans que sa bite soit en contact avec la moindre matière. Même pas une main ou un tissu, rien de rien ! Son excitation mentale a suffi ! Je ne revivrai peut-être jamais un moment pareil. J’étais si fière de moi.
— J’admets que c’est singulier.
— Pourtant, ce n’était censé être que des préliminaires !… Des préliminaires qui se sont transformés en relation sexuelle. Enfin, non, pas en relation sexuelle. Comment on pourrait dire ?
— On pourrait appeler ça une nouvelle façon d’avoir des relations à distance.