Kaléidoscope (1/3)

Gaëlle Gartempe vient d'arriver spécialement à Lyon. Que s'est-il donc passé ? Qu'est-il arrivé à son collègue Olivier ? Qu'est-il venu faire ici ? Les questions sont nombreuses mais Gaëlle a une façon toute personnelle de résoudre les enquêtes.

1. Retrouvailles imprévues

Lyon, hôpital de la Croix-Rousse, service de neurologie. Mais pourquoi donc ?... Je suis avec anxiété le praticien qui me guide jusqu'à la chambre où Olivier a été admis. Je suis arrivée en urgence par le premier TGV dès nous avons été avertis de sa présence ici.

Il est là. Alité, un bandage autour du crâne, les yeux dans le vague, il ne remarque même pas ma présence.
- Il est toujours comme ça ?
- Oui. Très peu de réactions. Nous l'avons mis sous perf, il ne cherche même pas à s'alimenter.
- Quand est-il arrivé ici ?
- Hier, en début d'après-midi. Nous avons contacté vos collègues dès que nous avons fouillé ses papiers.
- Vous pensez que je peux discuter avec lui ?
- Lui parler, certainement, maintenant ça m'étonnerait qu'il vous réponde. Mais ça ne peut que lui faire du bien. Comme tous les amnésiques, il suffit parfois de peu de choses pour qu'il retrouve son état normal.
- A-t-il des lésions neurologiques ?
- Non. Rien n'a été détecté au scanner.
- Alors, que s'est-il passé ?
- Un choc, certainement. Nous avons constaté des traces de contusion sur le cuir chevelu, à l'arrière du crâne. Je vous laisse avec lui, je dois reprendre mes consultations. Pas plus d'un quart d'heure. Même s'il ne répond pas, cela le fatigue quand même.
- D'accord. Merci docteur.

Me voici seule dans la chambre. Enfin, pas tout à fait seule. Olivier est avec moi, du moins son enveloppe corporelle. Le reste est parti ailleurs. Que s'est-il passé Olivier ? Qu'est-ce qu'on t'a fait ? Tu es parti depuis une semaine sur Lyon pour une affaire mystérieuse. Contacté par un indic, tu ne souhaitais pas nous en dire plus, tant que tu n'aurais pas quelque chose de concret à nous présenter.



J'ai donc quinze minutes devant moi. Je sors mon téléphone portable sans plus attendre et démarre l'application "enregistreur audio". On ne sait jamais, s'il parle, ça risque d'être court et je ne pourrai pas lui faire répéter ce que je n'ai pas compris.

- Olivier ? … Comment vas-tu ? … C'est Gaëlle … Tu me reconnais ?
Pas de réponse. Le contraire m'eut étonné.
- Qu'es-tu venu faire par ici ? Pourquoi ne nous en as-tu rien dit ? Olivier ? Parle !
Je fais le tour du lit pour me rapprocher de lui. Je prends sa main entre mes mains. Elle est froide, inerte. Pour un peu plus, je croirais qu'il est dans le coma, mais il n'en est rien, le chef de service me l'a affirmé. Il est juste dans un état proche de la catalepsie. Il a parlé hier, mais est incapable de se souvenir de son nom, ni de quoi que ce soit d'autre.

- Olivier ? Dis-moi quelque chose !
Ses yeux se dirigent lentement vers moi. Vitreux. Inexpressifs. Sa bouche s'entrouvre. Enfin.
- À qui parlez-vous ?
- Olivier ? Ça va ?
- Qui est Olivier ?
- Toi.
- Moi ? Qui êtes-vous ?
C'est mal barré. J'espérais réellement qu'un visage ami lui permette de recouvrer la mémoire, mais ce n'est pas gagné.
- Gaëlle … Gaëlle Gartempe ! Tu ne te souviens pas de moi ?
- Non. J'ai si mal à la tête.
- Ce n'est pas étonnant, tu t'es pris un violent coup derrière le crâne. Tu ne te souviens de rien ?
- Non. J'ai si sommeil.
- Ça doit être les calmants. Essaye de te souvenir. Que s'est-il passé ?
- Je ne sais pas.
- Pourquoi es-tu venu à Lyon ?
- Lyon ? … Lyon ?…
- Oui ! Lyon !
Il se redresse soudain dans son lit et se met à hurler tout en me fixant d'un regard désespéré.
- Lyon ! Lasté-Ganau ! Kaléidoscope !
- Quoi !?! Qu'est-ce que tu as dit ?

Rien. Je n'en saurai pas plus. Olivier est retombé en catalepsie et ses cris ont alerté les aides-soignantes qui accourent et m'invitent cordialement à quitter la chambre.


Que vais-je pouvoir faire avec cela ? Un enregistrement de quelques minutes avec des cris bizarres et une poche plastique avec ses affaires personnelles. Qu'y a-t-il dans cette poche qui pourrait m'aider ? Ses papiers ? Rien de spécial. Sa carte de police de la brigade anti-terroriste, comme moi. Des tickets de métro de Paris et Lyon. Carte vitale, carte bancaire, carte de groupe sanguin. Des facturettes de carte bancaire, ça pourrait peut-être m'aider.

Il y a aussi son téléphone portable. Éteint. Panne de batterie évidemment, il n'a pas dû être rechargé depuis deux jours. Son téléphone pourrait m'apprendre beaucoup, mais il faudrait rentrer dedans. Ça tombe bien, je suis sur Lyon, la PTS (Police Technique et Scientifique) n'est pas loin. Je vais aller y faire un saut, je sais bien qui pourra m'aider.

Après dix minutes de taxi, me voici arrivée devant les bâtiments ultra-modernes de la PTS (45.76682N, 4.77161E). Lointains descendants de son créateur, Edmond Locard, tous ceux qui travaillent ici sont les meilleurs spécialistes de France - et même au monde - dans leur domaine. Et tous n'ont qu'un seul but : l'approche scientifique d'une enquête policière. Cela fait de nombreuses années qu'il n'est plus possible de résoudre une affaire sans leur précieuse aide. Les malfaiteurs ont évolué, la police aussi. Ils savent faire parler les pièces à conviction, et peuvent ainsi démontrer avec certitude la culpabilité des malfaiteurs de tout poil.

Ces locaux sont entourés d'une aura de mystère et de secret. On n'y entre pas comme cela, mais en tant que commandant de la brigade antiterroriste, je peux y avoir accès, surtout si Laure vient m'accueillir à l'entrée.

Laure Bollerin est une vielle copine, nous avons déjà maintes fois eu l'occasion de travailler ensemble et je ne manque jamais une occasion de passer la voir lorsque je suis sur Lyon. Cette fois-ci, j'ai de surcroît une bonne raison de la rencontrer. Nous sommes si différentes et pourtant si semblables.
Je suis grande, elle est petite. Je suis mince et sportive, elle est rondouillette, mais pas grosse, juste enrobée, avec de belles cuisses généreuses. Je n'ai presque pas de poitrine – d'ailleurs je ne porte jamais de soutien-gorge -, elle a une spectaculaire paire de gros nichons tout à fait appétissants. Par contre, nous sommes brunes toutes les deux, mais j'ai les cheveux bien plus courts qu'elle. Nous avons le même sens de l'humour, les mêmes centres d'intérêt. Et le plus important de tout, nous aimons toutes les deux le sexe sous toutes ses formes.

Nous montons rapidement jusqu'à son bureau tout en parlant de mon enquête. Bureau est un mot inadéquat pour décrire son espace de travail, il s'agirait plutôt d'un laboratoire. Du matériel électronique et informatique y est empilé un peu partout, des cartes électroniques sont en cours de démontage, des écrans affichent des listings interrompus, il y règne une température élevée que la climatisation ne parvient pas à réguler.

Laure vient de brancher le téléphone sur un chargeur, elle s'approche alors de moi et pose ses mains sur mes hanches. Les faisant glisser sous mon t-shirt, je les sens au contact de ma peau. Ses yeux trahissent un désir bestial.
- Il n'y a plus qu'à attendre qu'il soit assez chargé pour pouvoir l'allumer. Ça nous laisse une bonne dizaine de minutes.
- Tu m'as l'air assez impatiente aujourd'hui.
- Cela fait plusieurs mois qu'on ne s'est pas vues. Tu commençais à me manquer.
Tout en disant cela, ses mains remontent en direction de ma poitrine.
- Moi aussi. Mais, est-ce bien le meilleur endroit pour, disons, des retrouvailles ?
- Xavier, avec qui je partage le bureau, est parti manger. Nous sommes tranquilles quelque temps.
- Il part manger à quinze heures ?
- Il est toujours un peu décalé dans ses horaires, il bosse jusqu'à deux ou trois heures du mat.
- On peut fermer la porte, quand même ?
- Oui. Ne t'inquiète pas.
Je vais mettre le verrou.

Ceci fait, Laure revient vers moi, un regard salace dans les yeux.
- Bon. Maintenant que nous sommes tranquilles, si nous profitions de ces retrouvailles pour prendre un peu de bon temps ?
- Commence donc par retirer ton soutien-gorge.
J'adore Laure, et tout particulièrement sa généreuse poitrine opulente. Je voudrais qu'elle soit toujours les seins en liberté, comme moi, mais elle fait du bonnet D tandis que je suis en dessous du bonnet A. Nous n'avons donc pas les mêmes contraintes. Laure retire sa chemise à carreaux, elle ne porte toujours que ça, été comme hiver, avec des jeans et des baskets, pas très féminine comme tenue. Son soutif enfin retiré, elle revient vers moi, ses gros nichons se balancent et ses yeux sont toujours aussi pétillants d'une malicieuse perversion.
- À nous deux.
- Pas si vite. Je voudrais que tu reprennes ta chemise.
- T'es pas qu'un peu compliquée toi !
- J'aime bien te savoir nue sous ta chemise.
- Bon... Si ça peut te faire plaisir.

Le temps de remettre sommairement sa chemise et de ne fermer que deux boutons, ce qui m'offre un très beau décolleté, et Laure s'approche de moi, sensuellement. Ses mains reviennent en contact avec ma peau, remontant sous mon t-shirt à la recherche de ma poitrine. Quant à moi, je m'amuse à palper ses gros seins à travers sa chemise. Je les fais bouger d'un côté à l'autre, je les vois par son décolleté généreux, je sens ses tétons pointer à travers l'épais tissu en coton. Je passe dessous, bien décidée à caresser sa peau toute douce. Pendant ce temps-là, elle a atteint mes tétons et commence à jouer avec, les faisant rouler entre ses doigts. Je ne tarde pas à m'emparer des siens et je lui inflige avec envie le même traitement. Nous commençons à gémir. Notre désir monte en nous. Il m'en faut plus. Laure aussi. Nous déboutonnons nos pantalons et retirons nos chaussures. Une de mes mains part à la découverte de son intimité, je me perds quelques instants dans la touffe de poils qu'elle laisse pousser sur son mont de vénus, puis je descends vers sa fente toute lisse et déjà bien humide, mes doigts n'ont aucune difficulté à s'introduire en elle. Nous nous embrassons, portées par notre désir mutuel. Je sens que les doigts de Laure caressent enfin mes lèvres. Je mouille, moi aussi.

Nos pantalons tombent rapidement à nos pieds, suivis par nos culottes. Je ne porte plus que mon t-shirt et Laure sa chemise. Nous continuons de nous caresser de partout, portées par notre désir et notre excitation, tout en nous embrassant à pleine bouche. Nos langues se mêlent, nos mains se hasardent sur chaque parcelle du corps de l'autre. Notre excitation monte un peu plus. Nous nous débarrassons prestement du peu de vêtements qui nous couvraient encore et nous nous allongeons tête-bêche sur ceux-ci. Moi dessous, et Laure dessus, pour que je puisse lui tripoter ses gros seins à volonté.

Sa vulve n'est qu'à quelques centimètres de mon visage. Ma langue s'approche et parcourt ses lèvres toutes humides. Le goût en est un peu acre. Un mélange de cyprine, de sueur, et probablement quelques légères traces d'urine. Tout ceci est venu si vite, si spontanément, poussées par une irrépressible envie, nous n'avons bien évidemment pas eu le temps de faire une toilette intime. Tant pis, le désir est le plus fort, je me mets à lécher avec avidité le sexe offert de ma chère amie. Ses lèvres sont douces et charnues, je les écarte pour partir plus profondément à la découverte de son intimité. Je fais aller ma langue au plus profond de son vagin, ma partenaire est en train de me rendre la pareille, je ne peux retenir quelques gémissements de plaisir. Ma langue fouille, s'insinue entre ses chairs, lui arrachant aussi des cris étouffés. Je commence à remonter insidieusement vers l'objet de mes désirs, l'objet de son plaisir. Son clitoris, fièrement dressé, n'est plus qu'à quelques centimètres de ma langue. Je m'en rapproche inexorablement. Je ressens une violente décharge de plaisir, mon amante vient de s'attaquer au mien. Je fais de même, faisant tourner ma langue autour de son bouton. Je tourne, tourne, passe dessus de temps en temps, tourne autour à nouveau. Je le prends entre mes lèvres et me mets à le sucer comme une petite bite. Cela déclenche des soubresauts qui agitent soudain Laure et elle me fait pareil, m'offrant d'indescriptibles sensations qui me font monter de plus en plus haut. Nos langues s'acharnent avec passion, nous procurant des vagues successives de sensations indescriptibles. Je jouis soudain. Je fais ce que je peux pour ne pas crier, mais ce n'est pas facile. Laure jouit à son tour, soudainement, avec force et exaltation.

Allongées toutes les deux au sol. Sonnées par notre jouissance. Nous restons de longues minutes à contempler le plafond. Nos mains s'égarent, nos doigts se mêlent. Je me sens bien. Laure aussi. J'aime être avec Laure. Nous sommes si bien ensemble.

Mais les meilleures choses ont une fin. Nous nous rhabillons à regret, Laure remet son soutif, dommage.

2. Enquête lyonnaise

Le téléphone est certainement assez chargé, maintenant. Laure l'allume, puis va déverrouiller la porte en attendant qu'il démarre. Bien évidemment, il y a un code PIN pour le débloquer, un code que ni Laure, ni moi, ne connaissons.
- Qu'est-ce que tu peux en tirer ?
- Je vais le connecter à un relais fictif qui va me permettre de l'interroger. Je contacterai ensuite l'opérateur téléphonique pour connaître l'historique de sa localisation et la liste des derniers appels.

Le téléphone est posé sur la table, une petite antenne dirigée sur lui. Cette antenne est reliée à un mystérieux boîtier noir, lui-même relié à un ordinateur. La manipulation effectuée par Laure semble étonnamment simple, ou alors c'est qu'elle est habituée à le faire. Le programme qu'elle a démarré lui permet d'accéder aux données techniques du téléphone, pas aux données personnelles, mais on a quand même le numéro IMSI de la carte SIM, ce qui suffit pour interroger la base de données des opérateurs téléphoniques et connaître ainsi le numéro de la ligne, le journal des derniers appels et l'historique des relais accrochés.

Au bout de quelques minutes, j'obtiens son verdict.
- Les derniers appels ont eu lieu avant-hier. Trois appels à quelques heures d'intervalle. Toujours vers le même numéro.
- Je vois ça, je vais l'appeler.
Je sors mon téléphone sans plus attendre. Pas de réseau !
- N'essaye pas, Gaëlle. Ce bâtiment est une cage de Faraday, les ondes ne peuvent pas y entrer et elles ne peuvent pas en sortir. C'est une question de sécurité. Sers-toi de mon téléphone fixe.
- D'accord. Mais, je devrais quand même accrocher ton relais fictif ?
- L'antenne est ultra directionnelle et la puissance très faible. Ton téléphone ne le voit pas.

Je compose le numéro, mais je tombe directement sur le répondeur. Au moins, je connais le prénom de son propriétaire : Antoine.
- Il doit être éteint.
- Je peux te dire ça, il n'y a qu'à regarder dans la base de données.
Quelques clics plus tard, j'ai ma réponse.
- Dernier contact hier. Sur un relais au nord de Lyon, le long du Rhône.
- Et celui d'Olivier ?
- Même relais. Il s'est coupé un peu plus tard.
- Je vais aller faire un tour là où l'on a retrouvé Olivier, j'y trouverai peut-être des indices. Pour l'instant c'est un peu léger. Il m'a juste dit quelques mots incohérents.
- Fais-moi écouter. Ça me dira peut-être quelque chose.

J’ouvre l’enregistrement et fais une avance rapide jusqu'à l'endroit crucial :
"Lyon ! Lasté-Ganau ! Kaléidoscope !"
Laure est dubitative.
- Curieux… Lyon et kaléidoscope, je sais ce que c'est, mais Lasté-Ganau, j'ai du mal.
- Moi aussi.
- Une ville de Bretagne ?
- Pourquoi ?
- Ça sonne comme Perros-Guirec ou Pleumeur-Bodou.
- On peut toujours faire une recherche, si c'est une ville on trouvera vite.

Pas de réponse sur le Géoportail, OpenStreetMap ou Google maps. Dommage, ça aurait été trop facile.

Bien décidée à comprendre, je me mets à répéter à voix haute ce mot mystérieux : Lasté-Ganau. C'est à ce moment qu'un jeune homme ébouriffé et mal rasé entre dans le bureau, un café à la main.
- La stégano ? Qui c'est qui fait de la stégano ici ?
Laure et moi, nous nous regardons, étonnées, puis mon amie fait les présentations.
- Tu ne connais pas encore Xavier. Nous partageons le même bureau depuis quelque temps. Gaëlle, je te présente Xavier Douret, il a l'air bizarre comme ça, mais il est gravement doué. C'est un ancien hacker, il allait se faire prendre pour une stupide affaire de piratage de télévision payante, mais nous l'avons récupéré de justesse. Maintenant, il travaille avec nous. Xavier, je te présente Gaëlle Gartempe, commandant à la brigade antiterroriste.
- Enchanté.
- De même. Et si tu nous disais ce que tu sais de la stégano ?
- Pourquoi, tu ne sais pas ce que c'est ? Tu n'arrêtais pas d'en parler.
- J'ai l'impression que ce n'est pas ce que je crois. Explique-moi.
- La stéganographie, c'est l'art de dissimuler un message dans un document anodin, photo, texte, vidéo, audio. Ce document peut alors être transmis en toute discrétion.
- D'accord. Donc, si je comprends bien ce que j’ai enregistré tout à l'heure, Olivier m'a dit qu'il y avait un message caché quelque part. Finalement, on n’est pas plus avancés. Et kaléidoscope, ça te parle ?
- Un tube, on regarde dedans et on y voit des jolis dessins.
- Ça, je le savais déjà. Tu n'aurais pas plutôt l'idée d'un sens caché par hasard ?
- Non... Je ne vois pas.
- Bon, ce n'est pas bien grave.

Je me retourne alors vers Laure.
- Toi non plus, pas d'idée ?
- Pas mieux.
- Peux-tu m'identifier le type appelé par Olivier ? Comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, Antoine !
- Je te le cherche. Deux secondes… Voilà, Antoine Dumont. Il habite à Fourvière, ce n'est pas très loin.
- Tu as son adresse ?
- Oui. Je te la note. Je peux même t'y emmener, ça sera plus facile pour toi.
- Je veux bien.
Je m'adresse alors à Xavier.
- Ça ressemble à quoi, du matériel de stéganographie ? Que je le reconnaisse si j'en vois.
- Ça dépend du support, ça dépend du message, ça peut être n'importe quoi. Comment dire… Ah, c'est difficile à expliquer… Tu ne préférerais pas que je vienne ?
- Je crois que ça va être plus simple.
Laure, qui a continué ses recherches, m'appelle alors.
- J'ai trouvé sa photo. C'est un journaliste indépendant. Il a un blog sur Internet.
- Tu peux me l'imprimer ?
- C'est en cours.

C'est ainsi que nous nous retrouvons dix minutes plus tard au sommet d'une des trois collines de Lyon. C'est ici que se trouve la fameuse basilique Notre-Dame de Fourvière, symbole de la ville. À côté, il y a aussi une curieuse version tronquée de la tour Eiffel, c'est l'émetteur de télévision pour la ville de Lyon et ses environs.

L'appartement d'Antoine Dumont n'est qu'à quelques centaines de mètres de là, dans un bâtiment récent. Un bâtiment fort bien situé, puisqu'il domine le théâtre gallo-romain, imposant vestige de Lugdunum, la cité à l'origine de Lyon, et offre un point de vue imprenable sur toute la métropole Lyonnaise et même les alpes au loin.

La porte de l'appartement n'est pas fermée, elle a été e. Petite précaution, je sors mon arme de service avant d'entrer. Tout a été fouillé, les meubles déplacés, les tiroirs vidés. Plus rien n'est en place. Pas de bruit, il n'y a plus personne. Des objets de valeur semblent être encore présents, il ne s'agirait donc pas d'un simple cambriolage. Des personnes sont venues ici rechercher quelque chose, mais quoi ? Certainement la même chose que nous.

L'appartement est tellement en désordre qu'il est difficile de savoir comment il était auparavant. Qu'ont-ils emporté ? À en juger par la présence d'une souris et d'une imprimante, je suppose qu'il y avait aussi un ordinateur. A-t-il été embarqué par ceux qui ont visité l'appartement ? Probablement.

Je remarque que Xavier observe les lieux avec attention.
- Alors, as-tu trouvé quelque chose ?
- Oh, tu sais, on pourrait chercher des heures et passer dix fois devant sans le voir, c'est le propre de la stégano, de passer inaperçue.
- Et toi, tu en as déjà fait ?
- Oui. Des messages intégrés dans des images PNG et déposées sur un site de partage de photos, genre Flickr. C'est un grand classique.
- Ça serait pour cela qu'ils ont emporté l'ordinateur.
- C'est possible, mais les fichiers n'y sont peut-être plus.

Le temps d'appeler le commissariat de quartier pour qu'ils fassent réparer la serrure et qu'ils posent des scellés et nous repartons à la PTS.

La marche à pied sur le parking est l'occasion pour moi de réfléchir à voix haute au problème.
- Ils se sont certainement rencontrés pour s'échanger un message stéganographié. Ça a dû se produire avant-hier, quand les deux téléphones ont été repérés sur le même relais.
- On pourrait regarder sur les images de vidéo-protection.
- Oui, mais on va y passer un temps fou. La zone couverte par le relais est énorme et ils y sont restés plusieurs heures.
- On est en ville, le relais ne doit couvrir qu'un ou deux kilomètres, mais ça fait déjà plusieurs dizaines de caméras.

Je demeure pensive jusqu'à temps d'arriver dans le bureau de Laure.
- Et si on suivait le trajet d'Olivier de relais en relais ?
- C'est possible. Voyons voir… Tiens, c'est curieux, il a fait un bond. Son téléphone était à la gare de Perrache, puis il a été éteint un quart d'heure, et il est réapparu cours Vitton à vingt heures.
- Il l'a éteint ? Ou bien il ne captait plus.
- Il a pris le métro ! Il est certainement sorti à la station Masséna !
- On sait précisément l'heure, on va donc pouvoir facilement le retrouver sur la vidéo.

Une demi-heure plus tard, nous sommes au commissariat central, dans les locaux du service de vidéo-protection, comme on l'appelle ici. Je ne tarde pas reconnaître Olivier à la sortie du métro. Il n'y a plus qu'à le suivre. Il prend au nord la rue Tête d'Or et pénètre quelques centaines de mètres plus loin dans le parc du même nom. Prenant la direction du jardin botanique, il finit par s'asseoir sur un banc à côté d'une autre personne. Laure fait un bond.
- C'est Antoine Dumont !
- En effet. C'est donc là qu'ils se sont rencontrés.
Quelques instants plus tard, Dumont repart, puis c'est Olivier qui se lève, glissant un objet dans sa poche.
- Qu'est-ce qu'il a mis dans sa poche ? C'est possible de zoomer ?
Ce n'est pas facile de deviner quel est cet objet qui ne fait qu'une quinzaine de pixels à l'image. Et pourtant, cette forme m'est familière. Il s'agit d'un appareil-photo. Il n'y avait pas d'appareil photo parmi les effets personnels qui m'ont été donnés à l'hôpital. Qu'est-il devenu ?

Olivier repart alors dans la direction opposée à celle de son arrivée. Regardant régulièrement derrière lui, il se met à accélérer progressivement. Les images sont sombres, il commence à faire nuit. Il disparaît soudain, on ne le trouve plus sur aucune caméra. Olivier a été retrouvé dans le parc, sur l'île de la Tête d'Or, caché dans la gare du petit train. Que s'est-il donc passé entre ces deux étapes ?

J’aimerais bien aussi savoir pourquoi il s’est retourné à plusieurs reprises. Le plus simple, c'est de revenir sur la caméra du jardin botanique, là où l’appareil photo a changé de main. Vingt secondes après le départ d’Olivier, deux hommes passent et s’attardent aux environs du banc. Simple coïncidence ou pas ? Nous suivons à nouveau le trajet d’Olivier, mais avec vingt secondes de retard. Au coin du zoo, Olivier tourne à gauche et se met à courir, puis tourne à droite plus loin. Il espérait certainement échapper à ses poursuivants. Les deux hommes sont encore là et après avoir cherché où aller, ils prennent la même direction qu'Olivier. Plus loin, au niveau du pont qui permet d’aller sur la grande île, ils sont toujours là. Ce n’est plus une coïncidence, surtout avec les détours qu’a faits Olivier. L’opérateur vidéo me tire une copie de leurs visages et me les envoie aussi par mail, ils sont peut-être déjà enregistrés dans la base de donnée des délinquants.

Nous quittons le commissariat, j'ai la ferme intention de me rendre au parc de la Tête d'Or. Je suis persuadée que l'appareil photo y est encore, sauf s'il a déjà été retrouvé par ceux qui suivaient Olivier.

Laure est une habituée de Lyon, elle nous emmène rapidement à destination. Nous venons de passer le portail d'entrée, mais avant d'aller plus loin, je m'arrête devant un plan du parc pour m'orienter.
[http://www.zoo.lyon.fr/static/zoo/contenu/pdf/brochure_parc.pdf]
- Nous y voilà. Séparons-nous pour passer inaperçus, les malfaiteurs sont peut-être encore là, en train de chercher l'appareil photo. Laure, tu vas jusqu'à la gare du petit train, puis tu reviens vers le jardin botanique en passant derrière le zoo. Moi, je vais faire le trajet inverse. Toi, Xavier, tu commences entre les deux, au niveau du mini-golf, et tu fais le tour du zoo.

C'est ainsi que commence notre recherche. Observant discrètement tous les renfoncements et autres creux dans lesquels un appareil photo aurait pu être dissimulé. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Nous devons nous rendre à l'évidence, après une demi-heure de recherche, que nous ne parviendrons pas à le trouver ainsi. Le périmètre de recherche fait plus de cinq cents mètres.

Nous retournons un peu dépités à la voiture. Comment faire ? Xavier a alors une très bonne idée.
- Maintenant que l'on sait ce que l'on cherche, on pourrait retourner à l'appartement. On va peut-être y trouver des indices.
- Tu crois ? Après tout, pourquoi pas.
Laure nous remmène donc à Fourvière en passant par le tunnel de la Croix-Rousse, malgré le détour cela nous permet de gagner du temps en évitant le centre-ville.

Heureusement que nous avons conservé un double des clés pour pouvoir y retourner à volonté. Xavier a l'air assez sûr de lui et il est le premier à pénétrer dans l'appartement. Il ne tarde pas à trouver dans le salon ce qu'il espérait : l'emballage d'un appareil photo-numérique tout neuf. Effectivement, en comparant avec la copie d'écran de la vidéo-surveillance, il semble bien que ce soit le même appareil, de couleur bleue. Xavier a extrait tout le contenu de l'emballage, je ne vois rien de spécial et pourtant il semble totalement captivé par ce qu'il a entre les mains. C'est en observant l'illustration sur le carton qu'il a le déclic. Une image où l'on voit l'appareil flottant dans l'eau, entouré de bulles.
- C'est un appareil étanche ! Il a été caché dans l'eau. Tout simplement !
- Ça se tient. Mais ça ne va pas être facile de le trouver dans ce cas-là.
- Il suffit de parcourir les berges avec un détecteur de métaux, en réglant bien la sensibilité, car ce genre d'appareil est essentiellement composé de plastique.
- Il suffit d'en acheter un pour vérifier si c'est possible.
- Oui. Et comme ça je pourrai calibrer le détecteur. Je pars faire un tour à la Part-Dieu. À tout à l'heure.

3. Soirée intime

Xavier nous a quittées sans plus d'explications. J'espère que Laure saura éclairer ma lanterne.
- Il est parti au centre commercial de la Part-Dieu, il y a tellement de magasins là-bas qu'il trouvera certainement son bonheur.
- Mais on aurait pu y aller en voiture.
- À l'heure qu'il est ? Je n'ai même pas de sirène dans la mienne. Ne t'inquiète pas, il ira bien plus vite en prenant la ficelle et le métro.
- La ficelle ?
- C'est le funiculaire qui s'appelle comme ça. Il y a deux lignes au départ du vieux Lyon.
Laure regarde sa montre, elle est songeuse.
- Tel que je le connais, il va passer une heure ou deux à la Part-Dieu, même s'il trouve tout de suite. Après, il va rentrer à la PTS et passer la soirée à régler un détecteur de métaux pour optimiser sa portée et sa sensibilité. Vu l'heure, je pense qu'on ne le reverra que demain matin.
Je regarde ma monte.
- Déjà dix-huit heures trente ! Comme le temps passe vite lorsque l'on s'amuse.
- En effet. Tu fais quoi, ce soir ?
- Rien de spécial.
- Et où dors-tu ?
- Je n'ai pas encore pris de chambre.
- Tu m'aurais vexée. Tu viens dormir à la maison ?
- Avec plaisir. Il faudra juste que je prenne ma valise que j'ai laissée à la gare.
- On ira la chercher tout à l'heure. En attendant, on va faire un tour dans le vieux Lyon. Viens, on va prendre la ficelle, nous aussi.

Le trajet dans le vénérable funiculaire nous amène cent-seize mètres plus bas, au cœur du quartier le plus pittoresque de Lyon. Celui des traboules, ces passages piétons aménagés entre les cours des immeubles. Mais aussi celui des bouchons, c'est le nom donné aux restaurants qui proposent de la cuisine typiquement Lyonnaise. C'est justement jusqu'à l'un d’entre eux que me conduit Laure.

Je fais confiance à mon amie pour le choix du menu, je sais que ma chère Laure attache autant d'importance aux plaisirs de la chère qu'à ceux de la chair. Nous commençons donc par un assortiment de charcuterie : jésus, rosette et grattons. S'ensuivent des andouillettes à la beaujolaise accompagnées d'un bon juliénas.

L'alcool aidant, nous nous remémorons de vieux souvenirs, des bons moments que nous avons passés ensemble, en particulier pendant les vacances. Je m’en souviens comme si c’était hier, et pourtant...
- Nous faisions des soixante-neuf dans les dunes pour exciter les voyeurs, qui s'arrêtaient pour nous regarder. Ça nous permettait de sélectionner les mecs les mieux bâtis, et ils avaient le droit de nous baiser.
- Ouais... Mais ce n'est pas bien. Nous sommes de la police quand même. Nous n'aurions pas dû faire cela !
- C’est vrai ! Mais c'est si bon... Nous ne faisions de mal à personne, nous ne lésions [NDA : du verbe léser] personne, nous ne gênions personne : il n’y avait que les voyeurs qui passaient par là. En plus, nous leur offrions un petit moment de plaisir, certains se masturbaient.
- Tu te souviens du Gendarme de Saint-Tropez ? La traque aux nudistes ? Les temps ont bien évolué, mais il ne faudrait quand même pas aller trop loin.
- On s’est quand même un peu calmées depuis. Mais je regrette quelquefois ce bon vieux temps.
- Ça ne nous a pas empêché de repartir en vacances.
- Dans le camping naturiste ?
- Ça t’a marquée aussi ?
- ment, dans un camping naturiste, tout le monde est à poil.
- Oui, mais ce n'est pas un club échangiste.

J’ai quelquefois tendance à l’oublier, mais Laure est naturiste de naissance, si je puis dire, même si c’est un pléonasme, tout le monde est nu à la naissance. Ce que je veux dire, c’est que ses parents étaient totalement acquis à ce mode de vie. Elle n’a connu durant toute son enfance que les plages et les campings naturistes. Le plus amusant, c’est elle qui me l’a raconté un jour, c’est que lorsqu’elle a dû participer aux cours de natation de l’école, elle n’avait jamais porté de maillot de bain auparavant et cela lui paraissait complètement bizarre de devoir s’habiller pour se baigner.

Moi, je n’ai connu le naturisme que bien plus tard. Mes parents n’étaient pas naturistes. Ce sont mes cousins par alliance qui m’ont fait découvrir le bonheur de la vie nue au grand air.

Donc, il faut bien reconnaître que lorsque je parle de baise dans les dunes, cela a tendance à quelque peu un peu heurter la sensibilité de Laure, même si en dehors de cela, elle fait preuve d’une assez large ouverture d’esprit au niveau sexuel. J’ai donc cette petite fierté d’être celle qui est parvenue à la débaucher à ce sujet, et j’en ai l’exclusivité : elle m’a avoué qu’elle n’a jamais eu l’occasion, ni l’envie, de le refaire depuis.

Tout ceci m’amène tout naturellement à évoquer nos souvenirs de camping.
- Au camping, ce n’était pas mal non plus.
- De quoi tu parles ? On n’a pas baisé au bord de la piscine ?
- Quand même pas.
- On n’osait même pas se raser sous les douches !
Quand j’y pense, c’est aussi moi qui ai convaincu Laure de s’entretenir la touffe. Avant elle laissait tout pousser, comme les naturistes purs et durs. Je regrette juste qu’elle conserve encore une touffe sur le mont de vénus, je la préférais intégralement épilée, ce n’est qu’ainsi que je me sens entièrement nue, totalement offerte aux regards des autres, y compris au niveau de mon intimité.

Je reprends alors le fil de ma pensée.
- Il y en a quand même toujours quelques-uns, dans un camping naturiste, qui viennent surtout pour cela. Il suffit juste de les repérer. Tu te souviens ?
- De quoi parles-tu ?
- De ce groupe de trois mecs, qui faisait le tour du camping à la nuit tombée. L'un des trois avait carrément un anneau autour du pénis, certainement pour se faire remarquer. Ils cherchaient un bon coup pour la soirée, c’est sûr.
- C’est vrai, je m’en souviens. Ils passaient tous les soirs à peu près à la même heure. Nous étions sur la terrasse du mobile-home, en train de siroter un petit verre de coteaux du Layon et ils ralentissaient, ils devaient attendre que nous leur fassions un signe. Il faut reconnaître que ce n'est pas vraiment dans les valeurs du naturisme.

Après la cervelle de canut, que nous prenons pour le fromage, je renonce à prendre un quelconque dessert, ça ne serait pas raisonnable.

Reste à rentrer, nous ne sommes pas vraiment en état de conduire, la voiture de Laure passera la nuit à Fourvière, c'est plus sûr. Nous allons donc jusqu'à la gare de la Part-Dieu par le métro pour récupérer ma valise, puis nous prenons un taxi pour rentrer chez mon amie. Son appartement est à Écully, à deux pas de son travail.

Nous voici enfin arrivées chez Laure. La déco de son appartement est comme elle : douce et accueillante. Sans plus attendre, je passe derrière elle pour libérer sa poitrine de l'emprise étouffante de son soutien-gorge tandis qu'elle déboutonne sa chemise. Je peux enfin peloter ses gros nichons, ils sont tendres et voluptueux, quelle agréable sensation de les avoir dans les mains. Laure se retourne vers moi et nous commençons à nous caresser mutuellement tout en échangeant de délicats baisers. Je suis obnubilée par ses seins, je les soupèse, les caresse, les triture, les pelote. Pendant ce temps, Laure a déboutonné nos pantalons. Elle se masturbe d'une main tout en me masturbant de l'autre, ses doigts parcourent avec frénésie mes lèvres et remontent régulièrement jusqu'à mon clitoris, ce qui me fait trembler à chaque fois. Quant à moi, Je continue de pincer ses tétons, je les fais rouler entre mes doigts, lui arrachant des gémissements de plaisir.

De plus en plus excitées, nous prenons la direction de sa chambre, tout en nous débarrassant promptement de nos derniers vêtements et en faisant un petit détour par la salle de bains.

Allongées côte à côte, nous commençons par échanger de douces caresses. Puis Laure me repousse pour que je m'allonge sur le dos, les bras au-dessus de la tête. Elle sort alors un flacon d'huile de massage et la laisse généreusement couler sur mon corps, mon cou, mes tétons. Le contact du liquide frais sur le bout de mes seins m'arrache un gémissement de plaisir. Ma partenaire vient alors se placer au-dessus de moi. Ses gros nichons pendent impudiquement et s'agitent au gré de ses mouvements. J'ai une furieuse envie de les prendre en main, mais elle m'en dissuade. Laure se rapproche de moi et se met à me caresser le corps avec ses seins. Dieu, que c'est agréable. Elle étale progressivement toute la crème sur mon corps et ses seins. Je n'en peux plus de ne pas pouvoir la toucher. Mes mains l'enserrent, nous nous rapprochons. Je veux sentir son corps pleinement en contact avec le mien. Je ne veux plus faire qu'un avec Laure.

Je ne sais pas si elle a lu dans mes pensées, mais elle se penche hors du lit pour en extraire une grande boîte qui était rangée dessous. C'est dans celle-ci que Laure range sa collection de sex-toys, enfin une partie de sa collection. Tout en me souriant, elle en sort un gode double, qu'elle me présente malicieusement tout en le caressant délicatement. Un bel engin de quarante centimètres de long, particulièrement adapté au plaisir entre filles, mais qui peut également convenir à des hommes réceptifs à la sodomie. Laure s'est replacée face à moi, les jambes repliées, je fais de même, prête et impatiente. Ma chatte béante lui est offerte et elle y fait lentement pénétrer l'engin. Me sentir ainsi investie par mon amie me provoque d'innombrables sensations perverses, d'autant plus qu'elle vient à son tour s'empaler sur l'engin. Je le sens pénétrer ses chairs, lui provoquant de doux gémissements.

Maintenant reliées ensemble par ce membre de latex, nous pouvons échanger sans retenue notre plaisir. Chacun de nos mouvements nous procure d'agréables sensations et en procure également autant au partenaire. C'est si bon, si intense, si fort, un tel plaisir partagé.

C'est à ce moment que le téléphone de Laure se met à sonner, rompant soudain le charme de ce moment de pur plaisir lesbien. On ne peut jamais être tranquille.

Laure choisit de ne pas répondre.
- On verra plus tard. Il est presque minuit, ce n'est pas une heure pour appeler les gens.
C'est ensuite le mien qui sonne.
- Ça doit être important, si on essaye de nous joindre toutes les deux.
Mon pantalon est posé au coin du lit, je peux prendre mon téléphone sans avoir à bouger. Un numéro inconnu est affiché. Je décroche, c'est Xavier. Comment a-t-il fait pour trouver mon numéro ? Je discute avec lui alors que nous sommes encore engodées, s'il savait.
- Je cherchais à joindre Laure. Sais-tu où elle est ?
- Elle n'est pas loin de moi. Attends un instant. Je vais te la passer.
- Ce n'est pas la peine, c'était juste pour dire que j'ai réussi à améliorer le détecteur de métaux. Ça marche nickel. Je suis prêt pour la chasse au trésor.
- Super. On se retrouve directement à l'entrée du parc, c'est plus simple. À neuf heures, ça te va ?
- OK.
Je viens de raccrocher. Laure me regarde admirative.
- Xavier a l'air particulièrement intéressé. Ce n'est pas son genre d'arriver aussi tôt d'habitude.

Nous pouvons enfin reprendre notre coït. Cette interruption importune a stoppé notre plaisir, mais a augmenté notre désir. Totalement déchaînées, nous nous ramonons sauvagement jusqu'à enfin atteindre une jouissance salvatrice.

Même si nous venons juste de jouir, nous ne sommes pas encore complètement comblées. Nos mains s'aventurent chacune vers le sexe de l'autre. Mues par l'envie d'un dernier plaisir mutuel et charnel, nous nous plaçons tête-bêche, Laure dessous et moi dessus, pour que chacune puisse offrir et recevoir du plaisir. Je parcours ses lèvres du bout de ma langue avec application. Laure conserve, par coquetterie, une touffe de poils pubiens sur le mont de vénus. Elle est bien gentille, mais ça me chatouille le menton. Ma langue se fait plus inquisitrice, je force l'entrée de sa grotte intime, remonte vers son clito, en fais le tour, redescends pour faire durer le plaisir. Je sens bien que ma très chère amie me fait subir le même traitement dans le but de m'amener le plus lentement possible à la jouissance. Nos langues ne nous suffisent plus, nos doigts nous permettent d'aller plus profondément, d'écarter nos chairs pour permettre à notre langue d'aller plus loin. Notre plaisir croît, notre jouissance monte insidieusement en nous. Nos gestes s'accélèrent, portés par notre excitation. Je me rue sur le bouton de plaisir de mon amante et me mets à se sucer avec envie, lui déchaînant un orgasme soudain. Elle me rend la pareille, des centaines d'éclairs traversent mes yeux, je relève soudain la tête, des étoiles tombent du ciel. Je suis en apesanteur. Je crie. Laure hurle. Je retombe sur le lit, à côté d'elle, lourdement. Que ce fût bon.

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