Complexe Vaincu 3

Complexe vaincu 3

Lundi.
Devant la piscine Abel discute avec une femme. Il me voit, la salue et se précipite vers moi. En quelques mots, il me propose de renouveler notre expérience pour la parfaire, pour établir que mon corps s’adaptera mieux au cours d’un nouvel essai. Il veut aborder sa prochaine partenaire avec la certitude de ne pas l’épouvanter. Je serais son assurance si je consentais à confirmer les résultats de notre unique relation. Ma conscience dit non, ma raison me pousse à refuser, cependant mon bas-ventre crie famine, mon sexe est parcouru de fourmillements.

Sentir qu’on peut plus, avoir le sentiment de l’inutilité de certains avantages de son corps inutilisés faute de l’instrument adapté à ses capacités crée un malaise, instaure un manque, l’idée d’un gaspillage. La nature n’est pas respectée, c’est un sacrilège. Les sens l’emportent, Abel et moi, nous retrouvons dans mon lit et, pendant environ une heure entrecoupée de pauses brèves, je subis le pilonnage du monstre. Je subis avec satisfaction hélas gâchée par un sentiment nouveau, celui de trahir. Mais c’est si bon. Personne n’en aura connaissance, personne n’en souffrira. Ce n’est donc pas grave.

Après de longues caresses préparatoires appliquées avec une audace rene et une maîtrise surprenante l’engin me pénètre plus facilement que la première fois. Je souffre beaucoup lorsqu’il me défonce sans égards pour mes plaintes. L’étalon arrimé à ma vulve se déchaîne, use de trop de vigueur, et me saille de façon animale. J’ai trop mal, je me jure de ne plus recommencer, je halète, je supplie :

- Arrête, c’est trop fort, pitié, …encore, plus fort,… baise-moi,… non,… oui…hooooo

Je ne sais plus ce que je veux. Après une semaine partagée entre la satisfaction d’avoir accompli une bonne action en me soumettant à la trique d’Abel et en soulageant le malheureux célibataire à la queue de cheval et le remords d’avoir trompé l’homme de ma vie, je me suis préparée pour ma séance de natation du lundi.

Pendant chaque rapport sexuel avec Robert, mon mari, alors que sa vaillante grouillait dans mon sexe, mon vagin se souvenait du passage douloureux de l’énorme flamberge de l’étranger et du couronnement glorieux de son bourrage par cet orgasme sensationnel, inoubliable.

J’ai fait chaque fois d’incroyables efforts pour jouir aussi puissamment avec mon époux. Plus je voulais, plus je forçais, moins le résultat était probant. Pourtant les parois de mon vagin enserraient bien le membre dur et nerveux auquel elles étaient habituées depuis des années de vie commune. Il était convenu que je ne ferais plus l’amour avec Abel . Un pacte énoncé clairement devait me protéger de toute velléité. J’avais dit: « Une seule fois ». Il a bouleversé mes plans, j’ai accepté « une seule dernière fois« . Il n’y aura pas d’après. Je suis couchée avec lui. Il me possède. Je suis moins forte que je ne le croyais. Ah! Si je pouvais m’empêcher de jouir comme une cochonne. Comment faire ? Jouir jusqu’à saturation pour ne plus le souhaiter ?

J’ai mal, mais je sens grimper la vague du plaisir, je ne sais plus ce que je veux, mes bras attirent l’homme sur moi, mes jambes et mes pieds encerclent ses hanches, mon ventre se projette vers le gourdin racleur, appelle le torrent de sensations explosives, obtient la pluie de sperme. J’ai tout faux…Je jouis comme je n’avais plus joui depuis une semaine. J’accorde à mon bienfaiteur et vainqueur un troisième round pour le lundi suivant, ici, à domicile dès le départ de Robert. Je me passerai de piscine, je nagerai noyée dans le foutre mais je veux connaître mes limites. Mon vagin se transformera-t-il pour devenir plus accueillant ? Aujourd’hui mon ami expérimentateur ne doit pas m’embrasser sur la bouche, je veux réserver ce privilège à mon mari. Abel entend, consent: nous sommes deux chercheurs, non des amants. Il comprend mon besoin de fidélité du cœur.

Trois fois, quatre fois… l’habitude s’installe…Pourrai-je me passer de la fête hebdomadaire ? Après quelques semaines de rendez-vous du lundi, la fiction de la pureté du cœur tombe : il devient évident que le baiser amoureux facilite les rapports sexuels, permet une plus grande disponibilité, constitue un excellent dérivatif aux éventuelles douleurs, de moins en moins violentes d’ailleurs.
La matraque se transforme en instrument de volupté et si quelque chose est violent désormais, ce sont les orgasmes de plus en plus fréquents, les délires amoureux indispensables. Abel me quitte épuisée, heureuse. Le remords passe, reste le regret d’avoir perdu du temps pour goûter à ces délices, au bonheur d‘être distendue, comme éclatée par les assauts d‘une pine aussi performante.

J’aime toujours mon mari, je lui accorde toujours la possibilité de jouir en moi, je suis plus détendue avec lui, il m’arrive de simuler la jouissance pour ne pas éveiller de soupçons sur ma conduite. Six jours par semaine je satisfais mon mari et le lundi j’ai un amant qui me procure, en une heure, plus de bonheur que mon mari et sa queue minuscule ne peuvent m’en donner en une semaine. Chaque jour j’essaie de me persuader de mon amour pour celui qui a accepté de me déflorer puis de m’épouser. Je commence à m’interroger: est-ce de l’amour profond, inaliénable ou simplement de la reconnaissance ?

Robert le maladroit s’est tordu la cheville sur la piste du stade. Il ne pourra plus courir pendant un certain temps, nos rendez-vous doivent trouver un autre abri que la chambre conjugale. J’estime que je pourrai me livrer plus sereinement ailleurs. La faute sera plus légère . Le lundi Abel loue une chambre dans l’hôtel proche de la piscine. Chaque lundi, les murs de la chambre d’hôtel étouffent mes cris de bonheur. Chaque lundi, je dérouille quand il plonge sa sonde dans ma « cramouille«, comme il dit. Mais je ne pourrais plus me passer de ma ration de coups de bite, des frottements brutaux, des chocs contre mon utérus, des jets intarissables de sperme, ou des orgasmes phénoménaux auxquels aboutissent ces rencontres extraconjugales.

J’ai besoin de la joie de rendre cet amant enfin heureux, de le venger de toutes les trouillardes qui ont déguerpi à la vue de son sexe magnifique, magique dispensateur d’ineffable volupté. Je suis fière d’être la seule courageuse à avoir osé affronter et finalement recevoir en moi régulièrement un sexe hors du commun.
Je me considère avant tout comme une bienfaitrice et le plaisir que je prends avec et par Abel, n’est, tout bien considéré, qu’une juste récompense. Je ne voudrais pas perdre mon mari, détruire notre couple. Mais le contentement de mes sens bien mérité, me met à l’abri des autres tentations. Je baise Abel, je reste l’épouse attentive, un écart d’un côté agit en consolidation de l’union première. Plus Abel me rend heureuse, moins je ressens la nécessité de me séparer de Robert. Surtout, je ne veux pas lui briser le cœur ou l’humilier. Donc il faut que mes sorties restent secrètes.

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