Quarante Ans.

Demain, je vais mourir, du moins c’est ce que me dit un professeur de mathématiques à la fac de Toulouse que j’ai intégrée lorsque j’avais dix-huit ans après avoir été reçu au bac.
Quarante ans, c’est la durée de ma vie qu’il a lue dans les lignes de ma main dans les premiers jours où je suis arrivée.
Mieux même, je vais mourir d’une maladie foudroyante, c’est ce qu’il me déclare devant tous les élèves qui suivent son cours.
Cette déclaration, c’est fait pour introduire sa démonstration sur les probabilités des uns par rapport aux autres.
Ce qu’il ignorait en nous faisant ses prédictions qui pour lui semblaient fonder, c’est qu’il a bouleversé ma vie.

J’étais vierge à cet âge et je suis sortie de son cours sûr qu’il fallait que je commence par perdre cette partie de moi qui était loin de me tarabuster jusqu’à ce jour.
Il me restait vingt ans à vivre et il me fallait éviter de perdre la moindre journée, même minute.

Dès que j’ai quitté la fac, je suis rentré dans ma chambre chez ma colocataire sachant son absence, je lui ai emprunté quelles affaires pour changer mon look.
Sans être extravagante Louisa la portugaise comme tout le monde l’appelait derrière son dos avait des fringues à l’opposé des miennes.
Est-ce ma tenue de fille sage qui avait attiré le regard de notre professeur qui faisant son cours ayant gravi les vingt marches qui me séparaient de son bureau pour venir me prendre la main et me faire cette prédiction.
Je savais que monsieur Pierre comme il aimait à se faire appeler avait ses petites habitudes, il aimait aller boire un verre dans un bar à vin non loin de la fac avant de retourner dans son logement qu’il louait et où il vivait comme un moine.

• Bonsoir, monsieur Pierre, m’offrez-vous un verre ?
• Qui êtes-vous, on se connaît ?
• « À quarante ans vous allez mourir », vous vous souvenez.
• J’ignore votre nom, mais je me souviens, c’est votre main qui était à ma portée au moment où je devais faire ma démonstration sur les probabilités, vous savez, j’ignore tout de la lecture des lignes de la main.


Mais dites-moi, vous voilà bien changé, c’est pour cela que j’ai hésité à vous reconnaître, vous étiez brune et maintenant vous êtes blonde.
• Quelle est la probabilité que vous aviez ce matin de rencontrer une blonde ou une brune que, vous allez emmener chez vous pour lui faire l’amour ?
• Bien joué mademoiselle, mais j’ai comme principe d’éviter de coucher avec mes étudiants, pardon mes étudiantes, car je suis loin d’être gay.
• Oui, mais votre étudiante était brune et la jeune femme que vous avez devant vous est blonde, il vous suffit de me faire l’amour sans enlever ma perruque et ainsi de respecter vos principes.
• Vu sous cet angle, prenez un verre j’habite à deux pas, j’aime prendre mon temps surtout que les soirées sont longues seules dans mon logement à attendre le week-end pour aller à la pêche à la truite.
• Êtes-vous célibataire ?
• Non, divorcé, ma femme en a eu mare que je calcule le moment le jour et la minute près où nous pouvions avoir des rapports voulant avoir des s sans que cela fonctionne.
• Et depuis êtes-vous seul ?
• Oui, et Valentine a trois garçons pendus à ses jupes qu’elle a eues avec son conducteur de bus.

C’est ainsi que notre verre bus je me retrouve sur son lit me voyant dans la glace de son armoire jeune fille blonde qui attend sans appréhension qu’il vienne en moi.
J’aime beaucoup quand sa verge me déflore nos bouches soudées.
Juste une légère douleur mais que je suis loin de montrer et dans les heures qui suivent il me refit l’amour toujours très tendrement, jusqu’au moment où mon amant s’écroule n’ayant plus de réaction.

• Allo le SAMU venez vite, mon ami vient d’avoir un malaise.
Non, aucune réaction.
Vous arrivez dans cinq minutes, non j’ignore comment faire un massage cardiaque.

Ils arrivent comme prévu en moins de cinq minutes.

• Pouvez-vous me donner des renseignements sur votre ami ?

Difficile de lui dire que c’est mon professeur de math de fac et que nous étions en train de baiser une ultime fois depuis le début de la nuit où il m’a défloré.


• Regardez dans sa veste qui est dans l’entrée, vous trouverez son portefeuille, il l’a sorti pour payer nos consommations tout à l'heure.

J’ai beau avoir remis mes vêtements, mais l’allure que je lui montre peut lui faire croire que je suis une pute levée dans un bar, il se déplace avec ses papiers.

• Il s’appelle Pierre, Gille nous sommes bien le 30 mars !
• Oui, pourquoi ?
• Notre client vient d’avoir quarante ans aujourd’hui, c’est con de faire une crise cardiaque le jour de son anniversaire dans les bras d’une jolie petite pute.

Je dois être médium, j’avais bien compris qu’il me prendrait pour une pute venue satisfaire un client, mais qui lui a dit un jour qu’il mourrait à quarante ans d’une surdose de sexe, cela devait entrer dans ses probabilités.
J’ai été un peu secoué mais si dans les jours qui ont suivi j’ai eu de nombreux amants la première chose que j’essayais de savoir d’eux, c’est s’ils allaient à l’aube d’avoir leurs quarante ans.
J’ai un problème, car je préfère les hommes mûrs aux petits puceaux qui cherchent à se faire déniaiser.
C’est ainsi que j’ai abandonné mes études pour devenir escorte et gagner ma vie en empochant le maximum d’argent même si je sais que la vie va m’être reprise avant que j’aie le temps d’en profiter.
J’ai changé ma garde-robe et surtout mes cheveux ayant poussé je montre à mes clients ma chevelure blonde décolorée et ma chatte parfaitement épilée dans l’institut de beauté où je vais faire des traitements chaque semaine ayant un abonnement à l’année.

En ce qui concerne le sexe je suis devenue une experte depuis mon dépucelage qui aurait pu me traumatiser, à la suite de ce jour funeste pour mon prof.
J’en ai gardé une manie, je refuse si possible que lorsqu’un de mes clients semble avoir quarante ans qu’il me prenne en missionnaire.
Avoir le poids de l’homme qui vient de remplir sa capote inerte sur votre dos, dans l’impossibilité de le faire basculer pendant plusieurs minutes avant d’arriver après bien des contorsions à vous sortir du guêpier où vous vous êtes fourré aurait pu traumatiser plus d’une jeune fille la nuit de son dépucelage.


Dépucelage dans les jours qui ont suivi je me suis fait dépucelé l’anus mes clients semblant aimer particulièrement moyennant rétribution supplémentaire mon petit trou du moins les premières fois, car maintenant ils rentrent comme dans du beurre.
De petite fille qui avait une vie toute tracée qui aurait dû épouser un gentil garçon qui m’aurait fait à moi aussi trois s, je me retrouve régulièrement ma valise de pute professionnelle dans la chambre d’appel d’un aéroport attendant de partir jusqu’à l’autre bout du monde, ma plastique et mon expérience m’ayant attiré la sympathie de nombreux hommes très puissants dans leur pays.
Je suis devenue l’une des cinq plus grandes escortes du monde entier, mes tarifs tout frais payés étant exorbitants.

Les temps ont passé et je suis la veille de mes quarante ans bout de ma vie suivant les prédictions de monsieur Pierre, je refuse un contrat mirobolant même quand le client double la somme pour ma prestation.
Je suis mollement allongé sur mon lit regardant la télé quand une annonce est faite de la disparition d’un avion parti de Paris et qui devait être celui que j’aurais emprunté si j’avais accepté de bouger de chez moi.
Ai-je le destin nul professeur de math n’est pas capable de me répondre, mais je sais que la date anniversaire tant redoutée s’éloigne allant même jusqu'à mes 41 années suivies de quelques autres jusqu’à mes quarante-cinq ans?

Je vieillis et j’ai amassé assez d’argent pour vivre en continuant de voyager régulièrement deux fois par an retrouvant même quelques fois quelques-uns de mes riches clients qui aiment passer un moment avec moi.
Ils me font découvrir leur pays, car le temps de mon activité je les suçais, j’écartais mes cuisses, ils me prenaient quelquefois comme des hussards ou dans des lieux insolites presque chaque fois me sodomisant et je reprenais l’avion pour retrouver le client suivant.
À quarante-cinq ans j’ai aidé des jeunes femmes à mettre le pied à l’étrier leur faisant profiter de mon expérience et de mes contacts.

Du temps de ma splendeur, c’est presque tous les jours que j’ai refusé ce genre de proposition préférant et mon indépendance et ma villa au-dessus de Menton ou je réside les trois quarts de l’année.
À partir de demain je reste cloîtrée dans ma villa au bord de ma piscine, je suis, certes, encore une femme plein de maintien malgré les nombreuses rides qui façonnent mon visage et certains endroits de mon corps malgré les massages, les crèmes et le Botox mais le jour de mon anniversaire et surtout celui de mes quatre-vingts ans deux fois 40 vais-je être rattrapés par la prédiction de monsieur Pierre et mourir d’une mort foudroyante ?

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