Tom
Antonio Carlos Jobim, Vinicius de Moraes, la fille d'Ipanema.
Tomboy, garçon manqué, enfin, bien plus que ça.
Un été de banlieue, Zoé Héran et tout le trouble de notre enfance.
Vous le croyez, vous, que l'on puisse avoir les deux genres en soi ? Surtout aux temps d'adolescence quand la vie n'a pas encore subi le joug du destin, du vécu, du déterminé.
Ipanéma, était restée là-bas, au pays des sambas.
Tom, j'ai tant de nostalgie quand je pense aujourd'hui à cette mélodie.
Tomboy, Leslie , ces images sur la mélodie de Moustaki, et mon coeur chavire.
Claude, la Claude du Club des Cinq, entre deux autres garçons, Annie et Dagobert, le chien et la fille.
Cette fille je l'ai eue dans mes bras à quoi, douze treize ans. En castagne de fin d'été sur la Place de la Forêt. Ceux qui suivent mes histoires auront reconnu ce petit texte intitulé "La Bagarre".
La meilleure façon de marcher, moi aussi j'ai basculé dans les troubles de genre. Miller était clairvoyant lui aussi.
Que croyez vous, Tomboy, c'était pas moi mais je m'y reconnais drôlement... Comment croire ça, moi le mec, l'hombre, dirait Misa...
Vous avez vu, dans le film, la copine amoureuse s'appelle Lisa. Vous croyez qu'ils l'ont fait exprès les scénaristes ?
Théorie du genre.
Vont pas accepter mon histoire chez HDS, vont dire Jpj ya pas de cul dans cette histoire-là, Chris le marin va encore vous mettre la banane. Va vous la mettre, pire qu'une quenelle de l'autre Donnadieu. Même race ces deux là.
Mais cette affaire de fille qui se veut mec, je l'ai vraiment vécue. Assez vieux pour en faire une histoire de sexe qui a sa place ici.
En plus, honnêtement ce mec-là, j'en étais fin fond amoureux. Vous le croyez ça, vous qui me connaissez que j'ai pu ainsi être abusé, partir sincèrement dans un trip homo et me retrouver longtemps bien longtemps après en découverte dans les bras d'une fille réellement amoureuse avec qui j'ai fait un grand bout de chemin de vie.
Bon, après ces longs préliminaires, je vais vous raconter. Vous aurez compris ma retenue...
Le mec n'était pas bien costaud. Mais moi, à l'époque je n'étais pas non plus bien épais.
Il avait une meule. Moi j'en rêvais.
J'avais moi un 420. Il en bavait.
C'est pour ces raisons bassement matérielles qu'on est devenus amis, enfin copains comme on disait à lépoque.
Le soir, après dîner, dans les crépuscules rougeoyants on roulait dans la lande sablonneuse sur des chemins étroits serrés sur la selle double, mes bras à sa taille, ma bouche dans son cou. On roulait easy riders de banlieue. La mob bleue ramait dans les mouvances de sable et l'on poussait des quatre pieds.
Mon ventre à ses fesses et j'y trouvais un trouble d'étonnante bandaison. Je pensais, c'est juste effet mécanique de frottement sur la selle et les vibrations de la meule.
J'y croyais pas. Me disais, non t'es pas pédé et pourtant je bandais dur bassin en avant contre le bas de son dos pilote de mobylette.
Tom, c'est bien longtemps bien après que j'ai compris les troubles de ce temps-là. Oui c'est sûr, on a les deux genres en soi. Alors on vire d'un côté de l'autre au hasard du destin de la vie, des rencontres.
De toutes ces choses de mon adolescence j'ai gardé le souvenir de lui, de ce Tom, de ce gars de ces moments de copains ensemble. J'ai gardé ça, étrange, non ?
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!