La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D'Evans (Épisode N°949)

soumises prêtées au Château – (suite de l'épisode N°946) -

Je me sentais fatiguée, épuisée, vidée, mais j'étais soulagée . La voiture filait bon train sur le chemin forestier et les cahots me ballotaient en tous sens . Le Marquis me serrait toujours contre lui . Je regardais Mélanie et me demandais comment elle était vêtue . Je voyais bien que quelque chose clochait mais mon cerveau fonctionnait au ralenti et je ne compris pas ce qui me perturbait dans sa vêture .

Je fermais les yeux, essayant de remettre mes idées en place, mais je n'y arrivais pas . Ma logique refusait à se remettre à fonctionner normalement . Je me laissais bercée par les soubresauts de la voiture . Elle arriva enfin au bout du chemin et s'engagea sur la route .

- Pied au plancher e541 ! dit le Marquis en jetant un regard sur le chauffeur, plus vite nous serons au château, mieux ça vaudra !
- bien Maître, répondit e541 en faisant accélérer la voiture au maximum de ses possibilités .

Le monteur hurla et la voiture bondit aussitôt sur la route . Les arbres défilaient à une vitesse folle et le soleil rasant, qui passait entre les troncs nus, m'hypnotisait .

Ce nom me disait quelque chose, e541, je connaissais ce matricule, e541, mais où ? Je n'arrivais pas à me souvenir . Je regardais le dos du chauffeur, mais sa silhouette ne me disait rien . A ce moment là, il se retourna, sentant peut être mon regard sur sa nuque, et me sourit . Non, ce visage ne me disait rien lui non plus et pourtant , je savais que je connaissais e541, mais d'où, impossible de me souvenir. "Plus tard les explications" , plus tard avait dit le Marquis . J'arrêtais de réfléchir, et attendis dans les bras du Marquis protecteur que l'on arrive enfin .

A la vitesse où e541 roulait ce ne fut pas si long, et, déjà, se profilait au loin la grande bâtisse imposante par son architecture . Mais bientôt les bois l'entourant nous la cachèrent et nous nous engageâmes sur le chemin arboré que je reconnu, lui, tout de suite .

C'était celui-là même que j'avais emprunté quelques jours auparavant au volant de ma propre voiture, la tête et le coeur plein de rêves .

Les pneus crissèrent quand e541 stoppa la voiture au pied du perron . Il sorti aussitôt et se précipita pour ouvrir la porte à son Maître qui ne m'avait toujours pas lâchée et qui m'emporta vers la maison . Je tournais la tête vers Mélanie, la cherchant du regard . Elle nous suivait avec une drôle de démarche . Mais qu'est ce qui n'allait pas ? Je me retournais vers la maison . Le Marquis franchit la grande porte et, avant même qu'il soit arrivé au grand salon vers lequel il se dirigeait d'un pas rapide, Marie la cuisinière se précipitait à notre rencontre .

- Ah ! Monsieur le Marquis, vous lui l'avez repris, va-t-elle bien ? Il ne lui a pas fait de mal au moins ce malotru ? vous lui avez cassé la gu...
- MARIE !
- pardon Monsieur le Marquis, mais dites moi comment elle va la petite, est-ce que vous êtes arrivé à temps pour....
- ça suffit Marie, laissez moi passer et allez lui préparer un grog, ou quelque chose de chaud et portez le dans le grand salon ! Apportez moi aussi un cognac et .... et toi, demanda-t-il à Mélanie en se tournant vers elle, désires-tu quelque chose de chaud aussi ?
- oui Monsieur le Marquis, si c'est possible un thé bien chaud, merci .
- allez Marie, et apportez nous tout ça au plus vite !
- oh oui Monsieur le Marquis, tout de suite, la pauvre petite, la pauvre petite , tout de même ! ça se fait pas ce genre de choses ! quel monde ! quel monde ! elle marmonnait, se lamentait en se dirigeant, aussi vite qu'elle le pouvait, vers les cuisines.

Je la regardais s'éloigner perplexe . Qui aurait put penser que cette femme avait un cœur ? Je m'en étonnais encore quand nous pénétrâmes dans le salon . Le Marquis me déposa enfin dans un profond fauteuil et enroula autour de mes épaules le plaid pris dans la voiture . J'étais nue, et bien qu'un bon feu brulait dans la grande cheminée je claquais des dents .
Mélanie s'assit sur le tapis près du fauteuil et ne me quittait pas des yeux . Le Marquis me fit me mettre debout , il enleva le plaid et examina chaque parcelle de mon corps . Le palpant, le tâtant il me demandait si j'avais mal, si tout allait bien . Je lui répondis que non, je n'avais mal nulle part, mais que mon cerveau, lui refusait à me donner les réponses qui tourbillonnaient dans ma tête et que je me demandais encore comment j'étais arrivée là .

- nous allons te raconter tout ça ! Pour le moment, reprends tes esprits, repose toi, réchauffe toi .

Je m'installais au creux du fauteuil, je plongeais mon regard dans l'âtre . Les flammes dansaient, chantaient me réchauffaient . Marie arriva avec un grand plateau où fumaient deux grands bols . Elle le posa sur la table basse, servit le cognac du meilleur cru au Marquis et le thé fumant à Mélanie qui la remercia . Elle se saisit du dernier bol et voulu me faire boire . Je la remerciais, mais lui dis que je pouvais le faire moi même, elle parut déçue et me le tendis :

- z-est sûr ma petite ? ça va aller ?
- oui Madame Marie je vous assure, merci beaucoup .

Je pris le bol de ses mains, et sa chaleur me fit du bien, je l'entourais de tous mes doigts gelés et le portais à ma bouche . il sentait bon, je humais la vapeur qui en montait et j'y trempais mes lèvres précautionneusement . Je sentais la gorgée descendre et me communiquer sa chaleur, je me sentais revigorée au fur et à mesure que je buvais . La cuisinière était restée là et souriait en me regardant boire . e541 entra et demanda au Marquis s'il fallait appeler la police .

- non e541, je m'occuperai moi-même de cette affaire avant, nous verrons ensuite ce que nous ferons .

Puis se tournant vers nous deux assises l'une près de l'autre il nous demanda :

- expliquez-moi comment on en est arrivé là !

Mélanie me regarda, regarda le Marquis et commença à lui relater son évasion , les vêtements, comment elle avait assommé Elvire, puis était sortie de la maison, sa course vers la forêt, et enfin sa rencontre avec e541 qui avait trouvé et franchit un mur à demi écroulé .


- jusqu'à ce que je croise e541 dans les bois, continua-telle, je ne savais pas si j'avais pris la bonne direction Monsieur le Marquis . Il vous a alors appelé et nous avons regagné la voiture qui, ma foi, n'était pas si loin de là où j'étais arrivée . Ce ne fut pas long à vous rejoindre . Mais, chaussée comme je l'étais, je n'avançais pas assez vite et e541 à finit par me porter jusqu'à votre voiture . Voila vous connaissez ma part de cette histoire Monsieur le Marquis !

- Bien, je vais vous raconter ce qui vous manque, e541 tu me diras si j'oublie quelque chose .
- Oui Maître .

Je les regardais tous les deux, toujours ce vide dans ma tête, ce nom de e541 qui m'interpellait et ce visage qui ne me disait rien, mais au moins, maintenant, je savais ce qui m'avait tant troublé chez Mélanie .

Le Marquis, croisa ses doigts, nous regarda tour à tour, comme pour bien peser les mots qu'il allait dire, remonter le fil de l'histoire :

- Lorsque je vous ai laissé dans la cage, nous sommes allés dans le salon prendre une dernière collation avant que le Comte ne rentre chez lui . Nous avons discuté un peu, et puis il a voulu partir . Ensuite, comme chaque soir, je suis allé dans ma bibliothèque privée, lire un vieil ouvrage entamé la veille .

J'étais là, depuis je ne sais pas combien de temps, quand j'ai entendu la voiture . Je suis sortis de la bibliothèque et Walter courait vers moi en me disant que vous veniez d'être enlevées . Au début je n'ai pas compris ... enlevées ? de chez moi ? Et puis j'ai repris mes esprits et j'ai demandé à Walter de préparer mon cheval . Je me suis précipité dans l'office pour passer un manteau et j'ai couru aux écuries . Walter finissait à peine de sceller mon cheval le plus rapide que je grimpais dessus pour partir au grand galop .
Je savais que c'était le Comte, ça ne pouvait être que lui ! Je suis donc passé par des raccourcis, qu'à cheval il m'était plus aisé de prendre qu'en voiture .
J’espérais arriver avant lui à son manoir . Mais il n'en fut rien et je ne pus que voir, impuissant, le 4X4 se garer et les portes se refermer avant que je puisse passer . J'étais en rage, si j'avais été armé je crois bien que ..., mais il te portait, dit-il en se tournant vers moi .

Je baissais la tête inquiète de savoir s'il m'en voulait . Mais aucun reproche ne franchit ses lèvres . Il serra les poings et repris son récit .

- Je suis retourné au château . Walter m'attendait, tout le monde était là et attendait de vos nouvelles que je fus incapable de leur donner . Marie a même pleuré, elle si dure avec vous en temps normal, elle tournait en rond dans sa cuisine, où nous nous étions tous rendus, comme un lion en cage . Nous avons mis au point notre plan, e541 conduirait la voiture . Serf69, e722 et mon robuste Walter seraient ceux qui entreraient avec moi dans la maison que je leur décrit facilement, le Comte m'en ayant fait l'honneur plusieurs fois de m'y inviter, je savais où vous trouver .

Il s'arrêta le temps pour la cuisinière de lui resservir un verre et de nous proposer une autre tasse de thé pour Mélanie et un autre grog pour moi . Puis, en faisant tourner le liquide ambré dans son verre de cristal, le Marquis reprit son histoire :

- Nous étions presque au manoir du Comte, mais nous nous sommes arrêtés dans un petit chemin et e541 est parti à la recherche d'une autre issue possible . Je continuais à pieds avec serf69, Walter et e722, laissant la voiture . Nous avons suivis le mur pour nous rendre compte que le grand portail n'était même pas fermé . C'est à ce moment là que e541 m’appela de son portable (que je lui ai rendu pour l'occasion) pour me dire qu'il avait trouvé une des prisonnières . Je lui ai ordonner de rejoindre la voiture avec elle et de venir le plus vite possible devant la maison en gardant le moteur allumé et de se positionner dans le sens de la marche.

Nous avons continuer en longeant précautionneusement les buissons et les haies . C'est ainsi que nous avons approché la maison sans être repérés . Nous nous sommes engouffrés dans l'escalier qui monte à son donjon, et dans le même élan , nous sommes entré en force, arrivant juste à temps pour empêcher le Comte de te marquer à vie . Quand je t'ai saisie, tu avais si peur, tu hurlais tant que j'avais peur qu'en poussant le bras du bourreau qui tenait le fer, il ne t'ai atteint quand même ! J'espérai que e541 ai eu le temps de revenir avec la voiture et qu'il nous attendait dehors . Tout reposait sur lui . Quand je suis sortis, il était là, la portière ouverte . Il nous attendait et nous avons put rentrer, ici, au château . Voila, la suite, vous la connaissez tous .

Tous, nous nous taisions, plongés dans nos propres pensées . Je me remis à pleurer doucement . Mélanie, se leva et me prit dans ses bras, me caressa les cheveux, essuya mes larmes .

- Je crois que pour le moment la seule chose à faire est de vous reposer pour vous remettre de vos émotions . MARIE ! appela t-il , menez les dans leur chambre, qu'elles se reposent . Je vous attends ce soir pour le dîner, nous dit-il, j'ai à faire pour l'instant …

(A suivre ...)

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!