Hors-Série : La Première Année De Médecine - 1/2

Je vais essayer de couper un peu avec les différentes histoires que l'on peut trouver, où un mec qui se dit hétéro se retrouve à quatre pattes dans une cave. Je suis un gay "calme" si on peut appeler ça comme ça : je m'assume sans pour autant être particulièrement exubérant, et je n'essaie pas de me taper tout ce qui bouge, même si je ne suis pas contre un moment de plaisir s'il se présente à moi.
Et je vais vous raconter ce "moment de plaisir" :
Je viens de passer mon bac avec un an d'avance, et j'entre en Faculté de Médecine. Logé loin de chez moi, je suis sûr que mes parents ne vont pas venir m'embêter. Je suis un adolescent, encore en puberté, et même si mon corps a finit de changer, ça n'est pas le cas de mon esprit. Ce sont les années où on ne pense qu'au sexe, et que les jeunes passent leur temps à se branler (eh oui, va falloir assumer les mecs).
Comme certains le savent peut-être, la Première Année de Médecine est un concours d'une difficulté sans-nom : beaucoup d'élèves (dont moi) se tournent alors vers des structures privées qui leurs fournissent des cours supplémentaires en plus de ceux de la fac. Pour le premier jour de cours, une vingtaine d'élèves entre alors dans une salle de cours, et personne ne se connait. A la pause, on commence à discuter, on fait connaissance : je peux me vanter d'être assez fort pour me faire des amis. J'ai cette capacité à montrer une certaine assurance, même si en réalité je dois être l'organisme le plus anxieux de cette galaxie.
Nous sommes cinq ou six à discuter, en cercle, à nous demander d'où nous venons, ce que nous voulons faire plus tard... Et là, un jeune garçon vient s'incruster dans la conversation et commence à parler avec nous. A peine plus petit que moi, blond, avec la carrure d'un rugbymen (pour ceux qui connaissent des rugbymen, vous savez comme moi qu'il existe une "carrure" que l'on reconnait tout de suite). Et surtout, vous vous imaginez bien qu'il est beau.

Maaaaaan Dieu qu'il est beau. Bah oui : on est généralement attiré par les gens beaux surtout dans le milieu gay. Je n'ose pas vraiment lui parler directement (parce que comme je l'ai dit, je n'ai en réalité aucune confiance en moi), et de toute façon le cours reprend.
A la fin de la séance, je me dirige vers les listes de groupes d'élèves, et j'obtiens son prénom : Paul (avec un nom en bonus). Sur le chemin du retour, je m'active à visiter ses profils sur Facebook, Insta... Je fais défiler les photos, assez classiques : son chien, ses vacances, ses muscles sur la plage (tiens des abdos !)... Et je suis content de me rendre compte de l'absence d'une chose : pas une seule fille (pas une !) sur ses photos. Ça ne veut rien dire pour l'instant, mais au moins la piste "homo" n'est pas exclue d'office : merci Détective Yann.
Le lendemain, rebelote. J'arrive en cours, le prof commence, mais le blond n'est pas là. Bah merde alors... Ah si le voilà (en retard) : il ne reste qu'une seule chaise libre, et elle est a coté de moi (Yes !). Il s'assoit, et le cours continue. Ce mec est comme la Joconde : encore plus beau de près. Je passe le cours à le regarder discrètement [j'essaie de ne pas vous en faire une description précise : je vous laisse vous faire votre propre vision de la personne, car ceux que je trouve séduisants ne le seront pas ment pour vous]. A la fin du cours, nous discutons un peu :
- Moi : "Je sens qu'on va en chier à l'apprendre ce cours là"
- Lui : "Ouais, ça c'est sûr !"
Je le vois fouiller son sac, et en ressortir un briquet et un paquet de clopes.
- Moi : "Putain mec t'es sérieux ?" dis-je avec un sourire en coin, mais avec des yeux inquiets
- Lui : "Quoi ?"
- Moi : "Tout le monde sur Terre sait que fumer c'est mauvais pour la santé, et en plus on est en Médecine..."
- Lui : "Oui je sais, mais comme beaucoup de monde j'arrive pas à m'arrêter. Et puis je fume qu'après les cours, quand j'ai besoin de déstresser"
- Moi : "Tu veux que je t'aide à arrêter ?"
- Lui : " Et tu comptes faire ça comment ?" dit-il en rigolant
- Moi : "Comme ça" dis-je en lui arrachant la cigarette qu'il avait coincé entre ses lèvres. "Tu peux pas fumer si je te la prends". Il me regarde un moment, puis il éclate de rire. "Promis je vais essayer d'arrêter".
Nous avons fait ce petit jeu là pendant deux semaines : il m'attendais à la sortie du cours, il sortait sa cigarette, je la lui piquait, et je la remettais dans son paquet.
Un soir, à la sortie du cours, je ne le vois pas. Bah il a peut-être quelque chose de plus important à faire. Je marche un peu, et je l'aperçois dans une rue adjacente en train de fumer sur un banc. Je m'approche et m'assoit à coté de lui.
- Moi : "T'es chiant"
- Lui : "Quoi ?"
- Moi : "J'essaie de t'aider à arrêter, mais tu continue"
- Lui : "Qu'est ce que ça peut te foutre ?"
J'éclate de rire, et quand je me reprends, je lui dis : "Si tu voyais un pote s'ouvrir les veines, t'essaierai pas de le faire arrêter ?"
- Lui : "Nan mais là c'est pas pareil"
- Moi : "Se remplir les poumons avec des trucs cancérigènes ou s'ouvrir les veines, c'est du pareil au même"
- Lui : "Mais pourquoi tu t'occupes de moi ? T'es pas mon père si ?"
- Moi : "Bah non, et heureusement sinon ça serait gênant : mais vu qu'on commence à se connaitre et que perso je t'aime bien, je trouve un peu con de te laisser faire ça"
- Lui : "Pas faux..." Il soupire, et il me regarde un long moment. Il sort son paquet de cigarettes de sa poche, et il me le tend : "Garde les pour moi, sinon je vais continuer". Je prends le paquet et le range dans mon sac : "Merci".
- Lui : "Au fait : j'ai toujours pas ton numéro". Je lui tends mon téléphone, et il rentre son numéro. Je récupère mon portable, et nous nous quittons.
Le soir, dans mon lit, je lui envoie un message et nous discutons pendant un long moment, de tout et de rien. Vers minuit, je lui envoie :
- Moi : "Va falloir penser à dormir quand même nan ?"
- Lui : "Ouep ! Bonne nuit <3" [c'est un cœur pour ceux qui se demanderaient]
Tiens, un coeur... Je reçois immédiatement après un autre message :
- Lui : "Désolé pour le coeur :D"
J'éteins mon téléphone, et je me laisse glisser dans les bras de Morphée [qui, pour votre information, est un homme, ce qui m'a toujours fait rire (y'a pas de raison de lire un texte de cul et de pas avoir un moment culturel en plein milieu)].

Le lendemain, en cours, nous discutons ensemble à la pause :
- Moi : "D'où tu m'envoies un cœur toi ?" dis-je en souriant
- Lui : "Ah merde, désolé. Je mets toujours des cœurs dans mes messages."
- Moi : "Même aux mecs ?"
- Lui : "Bah normalement non" répond-t'il en souriant
- Moi : "J'ai droit à un traitement de faveur alors. Je reçois pas souvent des cœurs de la part des mecs"
- Lui : "Ça te gêne ?"
- Moi : "Nan pas du tout, je trouve ça marrant, j'aimerais en recevoir plus souvent"
- Lui : "Bah je t'en enverrai à nouveau alors"
Je souris, et je mime une groupie "Des cœurs ta part, comment résister... ?!"
Il éclate de rire, et n'arrive pas à s'arrêter. Il pleure de rire, et je rigole avec lui. Quand nous nous calmons enfin, il pose un main sur ma cuisse, et me dit "Putain ça fait du bien de rire un peu" en essuyant une larme au coin de l’œil. Premier contact physique entre nous... Et dans ma tête un garçon hurle de joie comme un qui vient de recevoir un cadeau de Noël.
Dans la soirée, je reçois un message de sa part :
- Lui : "On a pas cours demain, ça te dit un ciné ?"
- Moi : "On est censés réviser la chimie demain"
- Lui : "Bah on va voir un film, et après tu viens chez moi pour réviser"
- Moi : "Ok pourquoi pas"
Nous choisissons un film et l'horaire et fixé.
Le lendemain, j'arrive devant la salle : il m'attend déjà.
- Lui : "J'ai déjà les places, on peut rentrer tout de suite"
- Moi : "Ok, je vais prendre du Pop-Corn, j'arrive"
Nous nous installons dans la salle, je pose le pot entre nous deux, et le film commence. En bons adolescents que nous sommes, c'est un film d'horreur [pas les films gore avec plein d'hémoglobine, mais ceux dans lesquels vous avez peur du début jusqu'à la fin, mais où vous voyez pas une goutte de sang].
Dans un scène rapide, le méchant att le héros par le pied et l'entraine dans l'eau, le genre de scène qui fait sursauter toute la salle d'un coup. Dans son mouvement de recul, Paul m'att la main et la serre fort pour se rassurer. Je pose mon autre main sur la sienne, et je le rassure
- Moi : "Ça va, c'est bon, c'est passé"
- Lui : "La vache ! Il m'a fait peur celui là " dit-il en souriant, avec une pointe d'inquiétude
Nous continuons à regarder le film. Puis je me rends compte qu'il ne m'a toujours pas lâché la main [oui, c'est digne d'une scène de romance de Twilight, mais que voulez vous...], et qu'il la serre de peur à chaque sursaut (ou "jumpscare" pour ceux qui connaissent).
La fin du film arrive, et les lumières se rallument. Je le regarde pendant un moment :
- Moi : "Va falloir que tu me lâches la main tu sais" dis-je en souriant
- Lui : "Merde désolé" dit-il en enlevant rapidement sa main
Nous sortons du cinéma, et il m'accompagne chez lui [bah oui : ça va bien deux minutes, mais le concours va pas se passer tout seul]. Il reste silencieux un moment, puis il finit par parler :
- Lui : "Je suis vraiment désolé de t'avoir embêté"
- Moi : "Euh... j'accepte tes excuses, mais quand est-ce que tu m'as embêté ?"
- Lui : "Je t'ai tenu la main pendant une heure parce que j'avais peur comme une gonzesse"
- Moi : "Et alors ? J'en ai rien à foutre que t'ai eu peur, tu m'as tenu la main et alors ?"
- Lui : "Ça t'as pas dérangé ?" me demande t'il avec de grands yeux
- Moi : "Bah nan : t'as pas la peste, donc je m'en fous : que ce soit toi, ma soeur ou le Pape qui me tienne la main, j'en ai rien à foutre"
Il ne répond pas. Nous arrivons chez lui, et nous mettons au boulot.
Après 4 heures de travail, il déclare une pause : nous descendons à la cuisine, et il commence à écumer les placards. Il s’assoit en face de moi sur la table de la cuisine, et nous commençons à grignoter.
Je me rends compte qu'il me fixe, droit dans les yeux :
- Moi : "Quoi ? J'ai un truc sur le visage ?"
- Lui : "Non non"
A peine a t-il fini sa phrase qu'il se lève d'un coup, se penche sur la table, et commence à approcher son visage du mien : je ne bouge pas. Il est à 10cm de moi, et il me regarde droit dans les yeux. Il finit enfin par coller sa bouche à la mienne. Hallelujah ! Nos lèvres sont collées, et cela me rend tellement heureux. Il commence à embrasser ma lèvre supérieure, et je peux goûter à ses lèvres : ça a un gout de chocolat. J'adore le chocolat.
Je me lève aussi, sans que nous nous détachions pour autant, et notre baiser se fait de plus en plus rapide. Il commence à mettre la langue : vous pouvez pas imaginer à quel point pour un gamin comme moi, embrasser quelqu'un avec la langue, c'est exceptionnel. Je mets ma main sur sa joue, et descends jusqu'à son cou.
Au bout d'un moment qui m'a paru durer une éternité, nous nous séparons. Il me regarde, et me demande :
- Lui : "Tu savais ?"
Je fais le tour de la table pour le rejoindre, et lui réponds :
- Moi : "T'es trop bien coiffé pour être hétéro"
Et je l'embrasse à nouveau. Sans briser notre baiser, je me baisse un peu : je passe mes mains sous ses fesses, et je le soulève pour le porter. Il enroule ses bras autour de mes épaules et ses jambes autour de ma taille. [Vous voyez, ce genre de scène avec un mec, c'est un rêve d'adolescent de pouvoir faire ça avec quelqu'un]. Je le tiens fermement collé à moi [bah oui, les biceps c'est pas que pour porter les sacs de courses], et je monte les escaliers vers sa chambre.



La suite (et fin) la prochaine fois !