Collection Fantasme. Sado-Maso (1/1)

Un matin vous êtes seule dans votre lit, votre mari est parti au boulot, comme tous les matins de la semaine depuis huit ans qu’il vous a épousé.
Vous êtes heureuse à juste titre, vous vivez dans une belle demeure que vous vous êtes offerte il y a quatre ans à la suite de la naissance de votre fille, petit bouchon qui grandit et qui est en ce moment à l’école maternelle ou son papa l’a déposé.
Vous vous prélassez, comme tous les matins attendant le seul moment de la journée où vous aurez une mission importante, là récupérée et là ramenée à la maison.
Le reste du temps vous rêvez nue au soleil sur votre terrasse devant votre piscine où vous allez flâner dans les vitrines de boutiques de luxe que les moyens procurés par le travail de votre mari vous autorisent.

Une nuit vous fête un rêve et au matin la vie devient floue, il semble que quelque chose vous manque.
Vous êtes dans l’incapacité de dire qu’elle est ce sentiment vous qui avez tous, le seul bruit venant à vos oreilles est celui de votre femme d’intérieure allant et venant dans la salle à manger attendant le moment où vous daignerez appuyer sur la sonnette pour qu’elle vous apporte votre petit déjeuner.
Elle vous sortira sa seule phrase de la journée.

• Madame a-t-elle bien dormi ?

Vous lui répondrez.

• Oui.

Et elle repartira vers ses occupations vous laissant seul avec une impression de malaise indéfinissable.
Vous déciderez de prolonger le moment de mettre un pied au sol en prenant votre ordinateur portable posé au sol après avoir lu la veille un e-book sur une histoire à l’eau de rose comme l’est votre vie.
Le malaise est là indéfinissable, vous tentez de revoir ce rêve, mais il vous échappe alors que vous êtes certaine qu’il représente votre moi profond.
Sur votre ordinateur vous regardez la presse pour vous tenir informé de la vie, car même si vous avez une vie bien rangée, vous aimez faire partie de ce monde où tout va si vite, alors que vous avez l’impression de vivre une vie au ralenti.

Dans un magazine féminin où vous vous êtes abonnée un titre retient votre attention.

« Êtes-vous Sado ou êtes-vous Maso »

Vous vous interrogez sur ses mots dont vous êtes totalement étrangère à ce qu’ils veulent dire.
Vous ignoriez jusqu’à leur existence, vous lisez l’article et un coin de voile du sentiment qui vous asseye se lève.
Aimerais-je faire mal ou avoir mal ?
Dans mes rêves, ce serait plutôt la deuxième solution, vous vous souvenez enfin de ce qui a pu déclencher ce rêve et cette étrange impression pendant que votre mari la veille au soir vous a fait l’amour, il a voulu faire son devoir conjugal.
En bonne épouse vous avez accepté, comme chaque fois sauf au moment de vos règles, vous avez à un moment pris la position de la levrette et pour la première fois il vous a claqué une fesse chose inconnue de vous depuis qu’il vous a défloré.
Le sentiment de rejet manquant de l’expulsé de votre chatte immédiatement suivi d’un grand plaisir, mais vous êtes trop coincée pour lui dire.

• Oh ! Oui, recommence.

Où.

• Oh ! Oui, encore.

Et c’est de cela que tu rêves depuis plusieurs nuits.
Cet article explique que des personnes se soumettent à d'autres êtres humains hommes ou femmes qui leur apportent le plaisir qu’ils recherchent.
Les uns ou les autres arrivent à tromper leur moitié pour trouver ce plaisir que l’être aimé est incapable de leur apporter.
Suis-je capable de risquer pour retrouver le plaisir que cette simple claque a déclenché en moi de tout perdre ?
Ressentir en moi cette vague de plaisir deux fois plus forte que mon plaisir habituel ?
Pourquoi risquer de perdre mon bien-être en demandant à mon mari de m’apporter ce plaisir, ai-je au fond de moi la peur qu’il pense avoir dans son lit une dépravée et qu’il me quitte emportant la prunelle de mes yeux, la claque de cette nuit étant une simple maladresse ?
J’en suis là de mes interrogations quand je vois l’heure avancée et qu’il faut que je prenne mon petit déjeuner ma femme d’intérieur risquant de partir sans avoir fait ma chambre.
La journée a lieu dans ce malaise et cette interrogation.
Ma fille récupérée, je l’emmène goûtée dans le meilleur salon de thé de la rue piétonne avant de lui acheter une robe la rendant aussi jolie voire plus que sa maman.
Attablée à la terrasse, je vois passer des hommes et des femmes et je me prends à rêver que l’un d’eux pourraient être mon Maître, que me feraient-ils, je n'en ai aucune idée, il va falloir que je creuse le sujet sur Internet.
À nos côtés une grand-mère tricote tout en faisant goûter, elle aussi son petit-fils, les deux s sont du même âge et je finis par me demander si dans vingt ans, c'est lui qui dominera ma fille.
Les aiguilles très fines vont avoir un grand rôle dans l’avenir du moins dans un premier temps dans la nuit suivante, je dors à poings fermés quand je vois avancer vers moi, l’une des aiguilles rouges venant au contact de mon sein droit, deux centimètres sous mon aréole et la fraise qui semble l’attendre.
Qui la manipule, impossible de le dire, mais inexorablement elle le transperce se dégageant du côté opposé, je vais pour crier quand elle attaque le gauche à même hauteurs.
Comme pour le droit elle le traverse et sa pointe dépasse de deux centimètres à l'extérieur couvert d’un peu de mon sang, j’ai l’impression qu’un Indien au Far West a tiré une flèche qui m’a transpercé de part en part.
C’est seulement là que je hurle de douleur.

• Chérie que t’arrive-t-il, as-tu fait un cauchemar ?

Je devrais répondre oui, mais ce serait repousser le plaisir qui vient de traverser mon corps me faisant mouiller les draps de notre lit à la hauteur de ma chatte.
Le restant de la nuit, je regarde les traits de lumière qui passent entre les persiennes produites par la plaine lune.
Je fais semblant de dormir quand mon mari se lève la peur au ventre, je veux éviter qu’il ne constate l’expulsion de grandes quantités de liquide sur nos draps.

J’ai le temps et je vais sur mon moteur de recherche et je tape « soumission ».
Je découvre un monde étrange ignoré de moi dû à mon éducation, mais qui rapidement me fascine.
Je vois de petites vidéos de plus en plus intimes où principalement des femmes subissent ce que l’aiguille à tricoter m’a fait, je sais qu’il est possible grâce au technique moderne de truquer des images vidéo, mais certaines scènes sont tellement réalistes qu’elles m’interrogent et me font envie.
Une idée me vient que je mets en pratique, le week-end dernier, mon mari m’a demandé de l’aider à ranger le garage, sur l’établi il y avait des pinces qui m’ont interrogé.
Il m’explique que ces pinces s’appellent des pinces crocodiles qui servent à se fixer sur une installation pour regarder le voltage ou la tension, ces deux mots me sont étrangers, mais ce que j’avais remarqué ce sont les petites dents qui composent la tête de la pince.
Une fois seule je vais en chercher quatre, je m’installe sur mon lit et prenant l’une de mes grandes lèvres j’ouvre et je referme la première, je retrouve la grande douleur qui m’a fait hurler dans mon cauchemar.
Je savoure cette sensation avant de recommencer l’opération sur l’autre lèvre, retrouvant la même douleur suivie du même plaisir.
Je me prépare après m’être admiré dans ma psyché en oubliant d’enfiler mon string, avant de sortir chercher ma fille.
Être devant son école entourée de femmes ordinaires alors que je viens d'entrer dans le monde fermé des salopes me met en joie, mais la sensation d’un liquide coulant le long de ma jambe me fait peur.
Dès que je suis devant le salon de thé, je demande à la patronne de me garder ma fille et je vais aux toilettes, je fais bien car l’une des pinces a entaillé un peu plus mes chaires et un filet de sang coule le long de ma jambe.
Je me nettoie, mais je prends tellement de plaisir que je replace la pince crocodile comme les trois autres plus au bord ressentant une nouvelle fois la douleur plaisir que mon geste me fait endurer.
J’ai toujours sur moi une petite bombe de désinfectant que je pulvérise sur les genoux de ma fille chaque fois qu’elle tombe et s’égratigne, j’en pulvérise sur ma blessure profitant au passage du froid que le petit vaporisateur propulse.

Pendant huit jours, je profite de ma trouvaille à plusieurs titres, en les plaçant jusqu’au retour de mon mari et quand il me fait l’amour toujours dans le noir où les petites blessures ma brûlent m’apportant un autre type de plaisir.
Je suis de plus en plus accro à la douleur, mais j’évite de me percer les seins plus visibles que mes grandes lèvres, mais quand je suis seule, je vais chercher deux autres pinces que je pose sur mes pointes ressentant une autre sensation, mes fraises ayant une plus grande sensibilité que mon vagin.

Un matin après bien des tergiversations sachant le risque que je prends inexorablement suite à une kyrielle de commentaires de femmes ayant franchi le pas, j’envoie un mail à une personne qui me répond favorablement me donnant un numéro à appeler que je compose.

• Maître No ?
• Yes.