Le Castor 1.
LE CASTOR 1
L'âge n'est pas toujours synonyme de sagesse.La peur de vieillir fait commettre des sottises
Il fait beau, il fait bon, je suis dhumeur gaie. Attablé pour le repas de midi au restaurant de La Cloche, jai commandé. En attendant, je lis les grands titres du quotidien local. En une, lhistoire du mari qui a voulu empêcher sa femme de partir avec son amant. Il sest accroché à la voiture. Sur cinq kilomètres le ravisseur la traîné, le malheureux a lâché prise, il est mort dans le fossé.Lépouse infidèle aurait demandé à plusieurs reprises au conducteur darrêter le véhicule. Dans quel monde vivons-nous ? Je repense à Sacha Guitry : « Si tu veux punir celui qui te prend ta femme, laisse-la-lui ».
Je nirais pas maccrocher à la voiture ! De toute façon jaime ma femme et elle est folle de moi, après dix-huit ans de mariage comme aux premiers jours. Ce matin en membrassant, Colette ma demandé daller prendre mon repas de midi au restaurant, car elle devait recevoir des amies pour une réunion de vente de lingerie féminine. Cétait jour de congé de la bonne et elle ne pensait pas avoir le temps de préparer le repas.
- Ne tinquiète pas, je ne ferai pas de dépenses exagérées, peut-être juste des dessous affriolants pour texciter un peu, mon amour !
Un groupe bruyant sinstalle dans le box situé dans mon dos. Ils doivent être trois ou quatre dont un bavard très en verve. Un vantard, le type qui a tout vu, tout lu, tout connu, qui réduit les autres au silence en imposant sa voix forte. Cette conduite impolie a généralement le don de ménerver. Mais dans le contexte actuel, je prête loreille. Il amuse la galerie avec une histoire de cocu. Un cocu ? Comme le mort du fossé. Je tends l'oreille. C'est le début d'un nouvel article dans le quotidien. Pour l'instant l'histoire fait rire.
- Bon, comme je vous le disais, il y a un mois, dans un grand magasin, japerçois une grande brune, une femme élégante, sûre delle, racée, belle, pleine de charme.
- Ah ! Ah ! Ah ! Tu tes fait avoir. Au lieu de faire une fixation sur les croupes, lève les yeux, tu éviteras les vieilles.
- Attends la suite. Elle arrive à une voiture rutilante, une grosse Mercédès. Je dépose ses achats dans le coffre. La dame me regarde avec bienveillance : « Les jeunes hommes comme vous se font rares », déclare-t-elle. Pour me remercier elle moffre un verre chez elle. Qui aurait refusé ? À larrivée, je joue encore au boy dévoué, je décharge, je porte. Alors là, il faut voir la maison. Je mextasie, ça la fait rire. À ma question elle répond que la bâtisse, son petit parc et les dépendances ont été évalués récemment entre sept et huit cent mille euros. Lintérieur est égal à lextérieur, jouvre de grands yeux. Elle rit aux éclats de me voir aussi ébahi. Je lamuse en exagérant mon étonnement.
- Cest dans tes rêves ! Le château de la belle au bois dormant. Arrête ton boniment.
- Tu ne me crois pas ? Je vous montrerai la demeure, cest rue du Bourbonnais, pas très loin dici, au numéro douze.
- Arrête ton char. Tu vas une fois chez une dame distinguée et apparemment riche et tu reviens avec le nom de sa rue et son numéro ! Tu es un véritable annuaire ! Après toutes celles que tu prétends avoir conquises.
- Qui te dit que jy suis allé une seule fois ? Jy vais régulièrement, ça vous en bouche un coin, les amis.
Cette fois jécoute avec le plus grand intérêt. Le douze de la dite rue, cest chez moi.
- Nous buvons un premier verre, la dame en verse un second. Elle apprécie donc ma compagnie et tente de me garder près d'elle. Je lui trouve un air triste. On dirait une femme qui sennuie. Ingénument je la questionne sur ses occupations. De réceptions en dîners, du théâtre à lopéra, elle mène une vie toute simple. La malheureuse a de quoi se plaindre. Son mari a une très bonne situation, mais, hélas, il est très souvent absent ou fatigué, cest le revers de la médaille. Largent, je dois la croire, ne fait pas toujours le bonheur. Elle préférerait un mari plus présent, plus attentionné. Au troisième verre, la confidence me surprend. Et il y a de quoi, elle se laisse aller à des confidences indiscrètes.
Le cadre est puissant au travail, lépoux lest moins au lit. Il est un tantinet mou de la queue, nest plus aussi entreprenant, ce nest plus le jeune homme fougueux des débuts. Parfois il est fatigué, trop absorbé par ses affaires. Elle roule des yeux, devient mélancolique. Elle donnerait cher pour avoir un mari plus vigoureux et plus porté sur la chose. Au quatrième verre, elle me dévisage, pose sa main sur mon bras. Confidence pour confidence, elle voudrait que je lui parle de ma vie sentimentale. Jinvente une rupture récente qui ma brisé le cur. Elle me plaint. « Un si charmant garçon. Cela ne devrait pas être permis ! » Elle a posé ses deux mains sur les manches de ma veste, me regarde pleine de compassion, avance sa tête et me console dun baiser. Un baiser ventouse sur la bouche. Je sentais venir le coup. Une mal baisée en quête damour, une chance à saisir !
Et alors, et alors, Zorro est arrivé, hé, hé, persifle un des convives. Tu affabules comme dhabitude.
La moquerie ne le démonte pas :
Vous me connaissez. Il y a mon charme naturel, cest vrai ; il vient dopérer.
Je pousse mon avantage, je maintiens le baiser, je caresse le ventre légèrement bombé. Ses yeux font warning, sécarquillent ou se plissent. Elle se tend, pousse vers moi son bassin, ouvre les jambes. Ma main descend, épouse la courbe du bas-ventre. Elle mord ma langue, sarrache au baiser, mentraîne vers un escalier, nous aboutissons dans une grande chambre au mobilier classique. Elle magrippe et me dit dun ton suppliant : « Prends-moi. Jai envie de toi. Baise-moi ! » La grande dame devient catin, défait mes boutons, se retrouve en lingerie fine, me pousse à ses genoux, exige que je baisse sa petite culotte trop étroite, fait jaillir ses seins glorieux.
La taille est fine, les jambes bien dessinées, le tronc de cône des cuisses bien en chair mène au sexe. Jai une surprise, entre les grandes lèvres écartées, tombent comme deux escalopes étirées deux petites lèvres plutôt trop grandes, déformées par des accouplements répétés, ou malformées à lorigine. Si le mari nest pas gaillard, dautres, comme moi, doivent voler au secours de ce sexe gourmand. Je surmonte ma déconvenue et me laisse tirer sur le lit. Elle termine mon déshabillage et se jette comme une affamée sur mon sexe déjà largement déployé.
- Vantard !
- Tu veux le voir?
- Non, on te croit ! Raconte.
- Vous devinez la suite. Je lui rends la politesse. Son sexe est agréablement lavé et parfumé.
Elle plaque ses mains sur mes fesses, me tire en elle et sexclame : « Vas-y. Je suis à toi, ne te retiens pas, défonce-moi. Ouiiih. Oh ! Toi, comme tu es fort. Allez, bouscule, frappe plus fort, fais-moi jouir. Vas-y, ne me ménage pas, rudoie-moi. Jaime ta force et ton ardeur. » Elle narrête plus de mimplorer, de mencourager à lui faire mal, à lui faire du bien. Cest un moulin à paroles intarissable qui frise la vulgarité à certains moments. Elle se met à crier, entre en transes, donne de violents coups de reins, se tend en arc pour mieux ressentir ma bite, me soulève à contretemps.
Je touche le fond, cest fameux : « Tellement meilleur quavec le mari. » selon elle. Elle en veut encore, il lui en faut plus. Je suis prisonnier de deux cuisses solides, de deux bras serrés dans mon dos. Son vagin tète mon « gourdin », elle supplie, veut un orgasme, rue, sue et finit par retomber inerte, quand je lâche les vannes et inonde de sperme son ventre brûlant. Suivent un rapide tour à la salle de bain, quelques baisers damoureuse folle. Elle a pris son pied mais ne veut pas être surprise : il faut que je parte avant le retour du mari. Mais je dois promettre de revenir le lendemain, même lieu, même heure.
- Cest une nymphomane un peu dingue ou une grosse salope? Tu y es retourné ?
- Quaurais-tu fait à ma place ? Le lendemain, nous navons bu quun verre, nous navons pas perdu de temps. Je me suis habitué à la forme particulière de son con. Elle sest montrée encore plus hardie, plus ardente, plus sûre delle aussi. La glace rompue, rassurée par mon retour, elle ma déclaré quelle maimait. Elle a parlé d'un coup de foudre. Et chaque jour de semaine nous nous retrouvons chez elle ou à lhôtel. La différence dâge lui convient, enfin elle jouit comme elle ne le faisait plus. Mon plaisir, nos coïts la comblent de bonheur. À mon contact, elle retrouve sa jeunesse, elle voit renaître une sexualité un peu oubliée. Elle se déclare folle de moi, va divorcer pour vivre avec moi. Elle a en vue un appartement qui sera notre nid damour. Elle a signé le compromis de vente devant moi hier.
- Peux-t-on être aussi folle, un appartement, pas moins, tu te fous de nous ? Tu vas vivre avec une cougar, toi? Combien de temps ? Les jeunes nénettes vont te manquer. Tu nas jamais été fidèle, tu ne tiendras pas le coup.
- Bien sûr, je vais vivre avec elle, au moins aussi longtemps quil le faudra pour la plumer. « Alouette, gentille alouette ». Pour que son mari ne la retrouve pas, elle va mettre lappartement à mon nom. Elle vivra chez moi incognito, ça lamuse, lidiote si généreuse. Elle me paie un appartement. Qui dit mieux ? Il faut savoir utiliser sa queue à bon escient !
- Désormais, je t appellerai « le castor » ironise un copain jaloux.
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