Le Castor 3.
Je connais la chanson, Ma femme singe involontairement lamant. Il est dans sa tête, influence ses paroles. Il mest désagréable de lentendre réciter ces fadaises. Elle retombe mentalement à lépoque où ladolescence finissant, elle récitait en différentes langues « je taime » « i love you » etc. comme elle vient de le faire pour moi.Ce matin, elle sest envoyée en lair avec son Émile et daprès le récit de lamant, ce fut un combat homérique, une course dendurance, un sommet de ses expériences les plus crues. Je suis prêt à parier que, cet après-midi, elle na pas pu résister à lappel dune piqûre de rappel et quelle sort des bras de son gigolo. Il avait répété « quatorze heures » au téléphone. Il met les bouchées doubles, le but est trop proche pour ne pas entretenir la flamme.
Au début la quadragénaire, qui voyait approcher les cinquante ans, la ménopause et ses complications puis la diminution progressive des rapports sexuels, a pensé redoubler les plaisirs par addition. Au mari et à ses plats ordinaires elle voulut ajouter les entrées, plats de résistance et desserts fournis par un nouveau partenaire. La jeunesse dÉmile était un atout supplémentaire en sa faveur. Par envie de simposer le jeune adulte a jeté dans la bataille toute la ferveur, lardeur et la fougue de sa vingtaine dannées.
Le mari ronronnait , la chatte miaulait, réclamait davantage de verge. Émile sensible au luxe et au confort de la cougar a su lui procurer le supplément de jouissance recherché. Colette aurait fort bien vécu lamour partagé, et protégé par le secret. Deux sources damour la combleraient plus quune. Il suffisait détablir des horaires aptes à éviter les rencontres des deux hommes. Cest ainsi quelle avait prétexté une réunion de vente à domicile pour recevoir lamant et menvoyer au restaurant. La rencontre de lamant et du mari sest produite de façon fortuite et le complot est déjoué.
Par quel moyen le gigolo a-t-il obtenu de devenir la seule source damour de sa maîtresse ? Comment après laddition Colette en est-elle arrivée à mécarter définitivement de sa vie, à me remplacer purement et simplement? A-t-il menacé de la priver de jeux amoureux, a-t-il oublié volontairement de se rendre à un rendez-vous.
Depuis le nouvel élu avance à marche e et ses conseils intéressés pénètrent mieux par le vagin que par les oreilles. Colette doit être persuadée désormais de faire le bon choix. Ma décision de faire lamour la surprend, mais sa dernière réplique lengage. Elle aura été gâtée aujourdhui, deux fois Émile plus moi. Elle ne s attendait pas à devoir additionner autant en si peu de temps. Je me lève et lembrasse amoureusement, Judas à mon tour. Est-ce que je lui fais horreur ? Elle dissimule parfaitement si cest le cas, répond en épouse parfaite, rend baiser pour baiser. Elle possède un formidable art de la dissimulation.
Dans la salle de bain où je laccompagne sur le champ, ma présence paraît toutefois la troubler et je mamuse à faire monter la pression en métonnant de labsence de petite culotte.
- Que cest bizarre, tu nas pas de culotte.Jamais je ne pourrais me promener les fesses à lair , répètes-tu. Tu as eu un accident ? Tu las perdue en courant ? Tu las donnée à une pauvre fille qui nen avait pas ? Un violeur te la arrachée ?
- Oh ! Tu en fais un plat ! Jai tout simplement voulu savoir si mes préjugés nétaient pas ridicules. Eh bien, je me suis sentie bien comme ça, cul nu. Ma réponse te satisfait. Ou
- Un instant jai imaginé le pire.
- À savoir, mon pauvre chéri ? Le pire ?
Son aventure la rend condescendante avec son cocu devenu « son pauvre chéri ». J'attaque fort :
- Par exemple, tu aurais pu te la faire voler par un amant, ou la lui laisser en souvenir après une rencontre mémorable, une de ces parties de trou du cul inoubliable avec un type monté comme un âne, jeune et plein dardeur.
La supposition ressemble tellement à la réalité. Cest intentionnel. Cette fois, elle ne peut pas endiguer le flot de sang qui rougit violemment son visage. Sa conduite est-elle découverte, ses plans vont-ils tomber à leau, est-elle au bord du précipice ? Vais-je briser son rêve dévasion ? Elle avale difficilement sa salive et je vole à son secours. Peut-être nest-il pas trop tard pour la ramener à moi ? Mais est-ce souhaitable ? Moi aussi j'ai de beaux restes à faire valoir, peut-être auprès d'une femme capable de les apprécier mieux. Je lui laisse une occasion de faire marche arrière. Le gigolo a pu embellir son aventure pour épater la galerie, il ma fait prendre des vessies pour des lanternes ?
- Je suis idiot. Comment pourrais-je te soupçonner davoir un amant, toi, ma femme adorée ? Certes tu ne mas pas beaucoup fait lamour ces derniers temps. Un trou dair ne signifie pas quil ny a plus dair. Tu mas toujours aimé, témoigné de laffection. Tu es femme de parole, tu mas juré fidélité. Pardonne ces soupçons indignes qui ont effleuré mon esprit. Tu es incapable de me tromper. Viens, embrasse-moi.
Sous la douche, elle insiste longuement sur sa toilette intime. Se sent-elle souillée, sale ? Elle ne veut pas oublier à ce niveau les traces du récent passage dun étranger. Je suis taquin à dessein :
- Tu as raison de bien laver ces endroits trop délaissés. Chasse toutes les toiles daraignées. Pardonne ma négligence. Je te promets de me montrer plus assidu à lavenir.
Elle rit, rit jaune, doit se poser des questions. Est-ce que je sais doù elle vient ? Je navais jamais parlé damant à son propos, jamais aussi bien observé sa toilette, ni fixé ce sein marqué dune étrange tache sombre comme un suçon. Elle est visiblement contrariée et inquiète. Nu, contre son corps nu et légèrement tremblant, je létreins avec la conviction de pouvoir la sauver des griffes du petit escroc qui veut la plumer, je la serre à l.
Au lit, je me surpasse. Elle trouve les préliminaires de bonne facture, mais ses gémissements immédiats confirment que ses lèvres, sa vulve, lillet même de son anus ont beaucoup servi, hier, aujourdhui. Elle ne veut pas lavouer, comment le pourrait-elle ? Si elle tient à moi, elle ne peut pas me parler de ses erreurs. Jai tenté de la mettre à laise, sans succès. Quoi quil en soit, je tiens à lui laisser le souvenir dun mari et dun amant à la hauteur des attentes sexuelles dune femme normale. Elle partira avec bonne opinion de moi, si vraiment elle veut me quitter.
Je la pénètre, je vais, je viens, je la prends avec force, je la possède avec amour. Jenvoie un nouveau signal, sur la peau vierge du deuxième sein, de façon symétrique, ma bouche en ventouse imprime un suçon jumeau de celui dÉmile. Saura-t-elle les distinguer face à un miroir ? Émile verra-t-il d'un bon oeil le jumeau de sa marque ? Quand, trop rapidement, elle simule un orgasme, je me modère, je veux durer, joindre lendurance à la vigueur, opposer la maîtrise de mes sens à la fougue dun jeune trop pressé.
Je lime calmement, je prolonge lacte, je le pimente deffleurements à géométrie variable, mes mains sont partout, frôlent, pressent, pincent, pourquoi pas ? Émile la décrite « un peu maso ». Je suis inventif, chaleureux, patient. Elle sest dite toujours disponible pour moi, je la sers vaillamment, longuement, amoureusement, je dispose de son temps, de son corps. Ses orgasmes sont lents à venir, labus de plaisir tue le plaisir. Mais qui parlerait ici dabus ? Pas moi, je nen suis quau début.
Réussirai-je à semer le doute, à éveiller des remords, à ressusciter de lestime et de lamour pour moi dans ce cur égaré ? Je pioche avec espoir, je creuse, je bourre, je bouscule, je conduis au plaisir, jembrasse, jaime. Avec des efforts, elle me dit quelle apprécie, se demande pourquoi nous nutilisions plus ces recettes, cette ardeur. Elle se réjouit de ce regain dintérêt et de forme. Nous sommes faits lun pour lautre, je ne devrais jamais en douter. Elle me remercie, fait des vux pour notre avenir commun. Sil ny avait pas ces valises et le grand coffre, je pourrais la croire sincère.
Au matin, pendant que Colette cuve sperme et fatigue, reins brisés par tous ses excès, incapable douvrir un il, je disparais. Pas bien loin, je menferme dans mon bureau, la pièce voisine de notre chambre. Je veux voir, être sûr, savoir si mon retour en grâce du soir influencera la conduite de ma femme ce matin. Quand Colette émerge, assez tard, elle expédie Yvonne avec une longue liste de courses. À son retour la bonne rangera les achats et pourra rentrer chez elle. Restée seule elle téléphone brièvement :
- Allo, mon amour, la route est libre, tu peux venir, la porte est ouverte, tu me trouveras sous la douche.
Jentends, je ne vois pas. Un bruit de moteur dans la cour, la porte dentrée se referme.
- Hello, Colette, tu es là ? Je monte ? Mon amour ?
Cette voix est gravée dans ma mémoire depuis hier. Émile a ses entrées chez moi ! Voilà une première certitude. Je nai pas rêvé ! Lappel téléphonique lui était adressé. Colette suit son plan, deuxième certitude. Et son rire mécrase le cur, avec des éclats de voix joyeux :
- Non, attends, tu me chatouilles, laisse-moi le temps de messuyer. Oh ! Non, je vais mouiller les draps. Émilie, hihihihi, non. Haaaaaaaa. On va prendre du retard. Fais attention, à force tu me tues. Sors tes doigts de là, regarde, mon sexe doit être tout irrité, tu s, aïe ! Non
fou, mais si je taime, ooooooooh.
Je devine, il la culbutée sur le lit et lui donne du courage pour le départ, va lui faire un plein de foutre pour la route. À pas de loup, je vais les épier. Cette fois, je le constate de visu, je suis cocu. Il na pas bluffé, jai la preuve sous les yeux. Cheveux défaits, étalés autour de la tête, bras rejetés par-dessus, yeux clos sur son plaisir, ventre ondulant nerveusement, traversé dondes irrégulières, cuisses ouvertes en V, Colette déguste son premier cunnilingus de la journée.
Deux bras maintiennent lécart des cuisses pour laisser la place à une chevelure noire à peine mobile : Émile suce, Émile lèche, Émile fouille de la langue, Émile impose sa loi. Par petits cris rauques de plaisir teinté dénervement ou de douleur, Colette fait connaître sa reddition. La tête de lacteur oscille entre les chairs blanches. Les mains tirent sur les muscles pour immobiliser le bassin. Ce bavard na pas seulement la langue bien pendue, sa langue est habile et provoque des contractions : la quadragénaire exercée par dix-huit années de mariage ne réussit pas à se contrôler. Elle se contorsionne mais néchappera pas à la bouche qui boit son jus damour. Et ses lamentables cris de plaisir augmentent la ténacité de son mâle. Pour respirer, il relève la tignasse puis replonge au festin de cyprine. Elle demande un répit, il ajoute un index. Le doigt trempé dans le sexe, glisse vers le bas.
- Excuse-moi, mais un doigt dans le cul, va stabiliser ton ventre.
- Oh ! Non, mon amour, tu me fais mal. Pas ton doigt, mais ta bouche.
- Comment ? Tu as fait des adieux à ton mari ? Il ta
Ne me dis pas que
- Mais non, il est trop vieux, il ne peut plus. Il est sans envie. Non, toi tu es increvable. Tu devrais un peu me ménager.
- Regarde ma bistouquette, vois dans quel état tu las mise, tu ne veux pas que je la range dans mon slip. Je brûle denvie. Tu dois la soulager. Il faut que je te baise.
Ça nirait pas avec ma bouche pour linstant ? Tu adores la fellation ! Je veux te sucer le nud.
- Je veux bien une gâterie, mais ne te fais pas dillusion. Aujourdhui est un grand jour, à marquer dune baise exceptionnelle, cest le premier jour de notre nouvelle vie. Bouche ou pas bouche, ma chérie, il faudra y passer. Ma bite sera mon glaive pour trancher les liens anciens entre ton ex, ta maison, ta vie passée et la femme nouvelle que tu deviens. Désormais tu es à moi, je veux te posséder dans tous les sens du mot et te baptiser avec mon foutre dans ton ventre de femme aimante et soumise. À jamais je veux te marquer de mon sceau, tu ne peux pas refuser cette prise de possession. Si tu ne te donnes pas, je refuse de te prendre et de tenlever. Choisis !
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