1 + 1 + 1 = 2
Karin était une très belle femme de vingt-cinq ans, grande, mince, le corps ferme et sportif. Ses seins en obus, arrogants, dévastaient la gent masculine et réduisaient leur volonté à néant. Son bas-ventre en perpétuelle demande en faisait une dévoreuse dhomme, à lappétit inextinguible. Elle séduisait les hommes, les prenait, et les jetait après un usage bref, mais intensif. Son corps, son regard, sa beauté et sa classe faisaient delle une reine.
Valérie avait le même âge que sa colocataire et amie. Elle était plus petite, pas vraiment laide mais sans charmes particuliers. Ses fesses manquaient de fermeté mais ses seins, pas très développés, nétaient nullement affectés par la gravité terrestre. Elle aurait bien voulu avoir une vie sexuelle aussi intense que celle de son amie, mais sa timidité nattirait pas les hommes à femmes, les amants potentiels. Si, de temps à autre, elle avait profité de la faible résistance de quelques fins connaisseurs pour baiser, parfois plutôt mal, mais souvent avec grand plaisir, les volontaires pour lentretien et la révision de son corps et de sa tuyauterie intime se faisaient plutôt désirer
Karin ne se gênait pas pour ramener ses conquêtes à leur appartement et Valérie, plusieurs fois, avait été la voyeuse plus ou moins consentante de ses accouplements sauvages, dans toutes les positions, dans pratiquement tous les coins de lappartement, et lauditrice des manifestations sonores du plaisir bruyant que sa coloc prenait en compagnie de lélu du jour (ou de la nuit). Quelques fois, elle aurait bien aimé proposer de jouer en trio, mais, manifestement, les « plats du jour » ny souscrivaient pas et, de toute façon, ils auraient été bien en peine de la satisfaire, car la bouche, les reins et le ventre de Karin les épuisaient et les vidaient de toutes leurs forces, de tous leurs sucs.
Ce vendredi soir, les deux filles étaient allées boire un verre dans un bar voisin, qui venait douvrir, pour marquer le début du week-end.
Lhomme alla vers le bar, se commanda un gin-tonic et le but lentement tout en opérant du regard un cent-huitante degrés autour de lui. Malgré le faible éclairage de la salle, ses yeux furent captés par ceux de Karin, qui le fixaient, pour le clouer sur son tabouret, comme une araignée qui paralyse sa victime. Gilles avait lexpérience des femmes et il reconnut en cette femme une égale, une chattarde, comme lui était un queutard. Mais quand un éclair de briquet lui fit entrevoir, à côté de Karin, Valérie qui, modestement, buvait dans lombre de sa souveraine, un sourire pervers lui fendit le visage
Il allait samuser
Il prit son verre en main, se leva et marcha, lentement, vers les deux filles. De sa belle voix de baryton, il leur demanda sil pouvait sasseoir à leur table. Karin, avec un regard de reine condescendante, daigna lui accorder ce privilège. Sa victoire était vraiment trop facile
A à sa grande surprise, Gilles la remercia poliment, presque froidement, se présenta et sassit entre elles deux en se tournant ostensiblement vers Valérie, quil enroba de son sourire le plus enjôleur. Valérie, surprise, ébaudie, ne savait pas quoi dire, que faire
Comment un si bel homme pouvait sintéresser à elle
elle regardait Karin du coin de lil, se demandant quand son rêve allait se terminer, dans combien de temps il la délaisserait
elle narrivait pas à y croire
Gilles se montra drôle, la fit rire, puis la fit parler, et elle lui conta son goût pour les voyages lointains, son attrait pour les philosophies orientales.
Le spectacle de ce rapprochement complice faisait enrager Karin. Elle tenta de se mêler de leur conversation, de parler de ses diverses expériences sportives, mais Gilles la regardait dun il indifférent, avant de se retourner vers Valérie, que ne quittait plus le plus béat des sourires. Sortant le grand jeu, Karin plaqua sa cuisse contre celle de lhomme mais celui-ci sécarta pour se rapprocher davantage de Valérie, et entourer ses épaules de son bras. Quand Karin vit la tête de lhomme se pencher vers le cou de Valérie pour y déposer un baiser, elle devint comme folle ; elle déclara que lendroit était en-dessous de tout, quelle sy emmerdait, se leva et partit.
Gilles mit à profit cette intimité pour déplacer ses lèvres du cou de Valérie vers sa bouche, en profitant de la pénombre pour glisser une main dans son corsage et lui taquiner les tétons, la faisant haleter
Certes, ses petits seins mignons réagissaient bien, se montraient très réceptifs à ses caresses, et ses cuisses, de la même pâte, nétaient pas désagréables du tout à pétrir... La jeune femme voyait sa pudeur senfuir à tire-daile et sabandonnait sans trop de réticences à laudacieux qui, maintenant, la pelotait sans vergogne. Néanmoins, quand il enfonça sa main entre ses cuisses, elle poussa un petit cri de surprise et de plaisir mais, retrouvant dans un sursaut le sens des convenances et du lieu, elle lui dit :
Arrête, arrête
on peut aller chez toi, si tu veux
Chez moi, cest impossible, et chez toi ?
Valérie était embarrassée (que va dire Karin ?), mais loccasion, bien trop belle, fit la luronne
Enlacés, même sils sarrêtaient souvent pour sembrasser et se caresser partout, partout, ils furent très vite arrivés à lappartement, où ils se ruèrent vers la chambre de Valérie, vers son lit qui leur tendait les draps, en négligeant, dans leur empressement érotique, de refermer la porte.
Conquérant, Gilles allongea doucement Valérie sur le lit, lui retroussa cavalièrement la jupe, lui retira sa petite culotte et, les mains sur ses seins, il plongea sa tête vers son sexe velu, quil lapa, suça, mordilla avec un enthousiasme et un plaisir non feints. Décidemment, cette fille valait plus que son apparence, et, après avoir voulu jouer, Gilles se prenait aux jeux de lamour
Valérie, elle, rattrapait le temps perdu et se mit à se tortiller sous les coups de langue de son amant. Elle respirait de plus en plus vite et de plus en plus fort. Elle poussa un petit cri, comme surprise par la réaction de son corps, puis un autre, plus long, pour confirmer son plaisir, puis un troisième, encore plus long et plus fort, incontrôlé, pour annoncer et accompagner son orgasme. Gilles la laissa jouir, puis termina de la déshabiller. Il se dévêtit à son tour, sallongea à côté delle, et recommença à lui caresser, lui sucer, les seins, tout en lui fourrant son sexe dans la main pour quelle apprécie la qualité et la quantité de ce quil avait la ferme intention de lui enfoncer dans le ventre
Il lui écarta les jambes, envoya un doigt en éclaireur pour sassurer de la qualité de laccueil et, rassuré, il sallongea sur elle. Badin, il agita son gland devant lentrée, feignant dhésiter à aller plus avant... Valérie, allongée, les cuisses ouvertes, le sexe hurlant de faim, supplia Gilles denfiler sa bite dans son yoni (sic), ce quen bon missionnaire il se résolut à faire, dun mouvement lent mais décidé, puis sa maîtresse, fort émue par le remue-ménage que provoquaient les mouvements de son amant dans son ventre, laissa échapper un profond soupir de femelle pénétrée et satisfaite. En une charge de hussard, Gilles entama dans le ventre de la femme une marche légère, suivie dun trot plus enlevé, pour terminer par un galop victorieux des plus emportés, qui provoquèrent chez sa partenaire de bruyantes marques denthousiasme.
Karin, énervée, humiliée, sétait couchée, nue comme dhabitude, et ruminait sa défaite dans son lit, en essayant vainement de se concentrer sur un roman.
Mais une femme de cette classe ne pouvait accepter une telle humiliation ; son esprit se rebella, encouragé, surchauffé par le feu qui brûlait son corps de Messaline affamée. Dans un éclair de folie, elle se leva, sortit de sa chambre et se rendit dans la chambre den face. Les yeux hagards, elle vit lhomme quelle désirait, vautré sur son amie, et pas sur elle
des fesses musclées, qui montaient et descendaient au-dessus dun corps qui nétait pas le sien, et qui faisaient pousser à son amie des cris quelle-même aurait tant voulu pousser
Dans un dernier coup de reins, dans un dernier rugissement, Gilles jouit, puis se laissa retomber à côté de Valérie, qui le regardait avec un beau regard de femme satisfaite, presque repue, presque amoureuse. En découvrant à côté du lit la présence de Karin, qui les regardait, nue, éperdue, il ne put sempêcher de sourire et de poser un regard, sincèrement admirateur, sur le corps magnifique quelle leur offrait
Karin, encouragée par ce sourire quelle crut de connivence, sautorisa à poser une main sur le sexe de lhomme, luisant du plaisir pris et donné. Machiavéliquement cruel en même temps que cinéphile, Gilles la congela dun cinglant «Touche pas au grisbi, salope ! » mais, ému par la détresse quil lut dans son regard, il sempressa de la consoler dun « Embrasse-moi, idiote ! »
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