53.5 Fresque Estivale Toulousaine.

C’est beau, Toulouse, l’été. Lorsque le soleil cogne dur pendant de longues journées, donnant cet éclat doré aux façades en briques roses ; lorsque ses fontaines, ses espaces verts, le vent d’Autan aident à oublier les températures caniculaires ; lorsque, au coucher du soleil, les quais de la Garonne offrent un havre de fraîcheur et de détente aux toulousains.
C’est beau d’être en vacances après avoir obtenu son bac ; et ressentir ce sentiment d’accomplissement, d’être à jour de tout : un sentiment qui, à partir des années fac, ne sera plus jamais aussi entier.
L’été après son bac, c’est aussi la période magique où l’Avenir se dresse devant soi, avec un grand A, avenir neuf, encore vierge, tout entier à écrire, rempli de tous les possibles, mais dont on ne mesure souvent toutes les potentialités, tous les infinis choix à portée de mains (et de volonté) que lorsque celui-ci s’éloigne trop inexorablement.
Certes, le bonheur d’avoir passé le bac s’accompagne à l’inquiétude grandissante de voir une page de ma vie se tourner. J’ai à la fois très envie de découvrir mes nouvelles études, ma nouvelle vie, mon propre studio ; mais j’ai aussi très peur de voir la nouvelle page s’écrire avec le nom de mon Jérém n’y figurant qu’en souvenir.
Mais en attendant, c’est l’été, l’avenir est devant moi, je n’ai de comptes à rendre à personne ; j’ai la chance d’avoir une famille qui peut me permettre le luxe de passer tout l’été avant ma rentrée à la fac à ne rien ne faire d’autre que glander. Mis à part tenter d’avoir mon permis.
Oui, c’est l’été et je suis follement amoureux. Et c’est beau d’être amoureux, tellement bon ; même si celui que je connais, ce n’est pas l’amour le plus simple à vivre qui soit. Mais qu’importe, l’amour est toujours beau, du moment qu’il nous habite.
Je suis un garçon chanceux. J’ai connu le sexe avec un canon de mec, un petit dieu tombé du ciel, un sacré étalon au pieu, mon Jérém.
Sacrées révisions de math… je ne sais même pas comment j’ai osé lui proposer ça.


Certes, depuis le premier jour du lycée, je mourais d’envie de le serrer contre moi, de le couvrir de bisous ; petit à petit, cette envie de tendresse s’était mélangée à des envies naissantes, puis grandissantes, de lui faire des trucs de plus en plus torrides, de lui offrir un plaisir géant.
Deux obstacles insurmontables, cependant, sur le chemin de ce besoin profond : son goût prononcé et affiché pour les filles, et ma timidité doublée d’une profonde maladresse.
Trois années de lycée à me consumer en le regardant, chaque jour plus beau et sexy que la veille, trois années à me dire que jamais il ne se passera rien avec ce bobrun au sourire incendiaire.
Un grand esprit a écrit : « Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde ».
Pendant trois années de lycée, il ne s’est rien passé. Puis, un jour, j’ai osé. En balbutiant, j’ai osé. Alors qu’à la récré je venais d’entendre deux camarades parler de se retrouver après les cours pour réviser, sur un coup de tête je me suis adressé à mon bobrun, en train de fumer juste à côté :
« Si tu v… veux on p… peut réviser les maths ensemble… enfin, si ça te dit… ».
Quelques secondes à peine…
Il m’avait regardé de haut en bas, il avait longuement expiré la fumée de sa cigarette, et j’avais même eu l’impression qu’un petit rire moqueur était monté à ses lèvres. Je m’attendais qu’il m’envoie bouler méchamment, je me préparais à l’entendre se moquer de moi.
Puis, contre toute attente, il avait lâché, froidement :
« Si tu veux… ».
Oui, quelques secondes à peine, et ma vie toute entière avait basculé.
« Ce soir après les cours ? » j’avais bordé ma proposition pour ne pas qu’elle parte en l’air.
« Si tu veux… ».
Bien sûr que je le voulais, comme un fou je le voulais, à en crever je le voulais.
Même si cela n’explique toujours pas où j’ai trouvé le cran de lui proposer cette première révision… surement dans la peur panique que ces années de lycée se terminent et que Jérém disparaisse de ma vie sans que j’aie tenté quoi que ce soit, alors que j’étais raide dingue de lui… dans la peur du vide absolu et intolérable, du déchirement intérieur, du vertige insupportable qu’aurait été le fait de ne plus le voir, de le perdre de vue, sans jamais n’avoir pu approcher son intimité.

Les révisions ses sont enchaînées, déchainées. Je devrais être le plus heureux des mecs. Pourtant, je suis triste. Et angoissé.
Plus les jours passent, plus je me dis que cette nuit avec les deux potes a été une erreur… que c’était la chose à ne pas faire, que ça va tout gâcher. Car, après ce moment sensuel aux sensations si contrastées et contrastantes, je ne sais toujours pas comment je vais retrouver mon bobrun.
Certes, la rencontre avec Thibault en milieu de semaine m’a un peu remis sur les rails. Mais, dans la pratique, je ne sais toujours pas comment m’y prendre pour approcher Jérém.
Lorsque l’angoisse me happe et les inquiétudes tournent en boucle dans ma tête, rien de mieux pour me changer les idées qu’une balade sur le canal.
Et quand la balade au bord de l’eau tourne à la rediff, il existe un tout autre type de balade, capable de me distraire, de m’amener très loin, tout en restant en ville : c’est le « Toulouse-bogoss-summer-visit-tour ».
[A partir d’ici, et jusqu’à l’avant dernier paragraphe, il s’agît d’un épisode « hors-série » ; la suite, avec les retrouvailles, très houleuses, entre Jérém et Nico, dans le prochain épisode, à paraître la semaine prochaine !].
Pendant l’été, la beauté de Toulouse est comme le soleil, à son zénith. Une beauté qui se décline au travers de ses pierres, de ses briques, de ses couleurs, de ses espaces verts, certes ; mais, surtout, au niveau de ses habitanTS.
Au fur et à mesure que la belle saison avance, le paysage masculin semble muer petit à petit. De nombreux étudiants ayant déserté momentanément la ville en raison de la pause estivale, une faune masculine plus « locale » semble gagner en visibilité.
Par moments, j’ai comme l'impression qu’il n’y a que des rugbymen en ville ; comme si 100 ans de ballon ovale, « tété » par le p’tit toulousain depuis le berceau et ce, depuis plusieurs générations, avaient produit une modification génétique dans l’ADN du mâle haut-garonnais, le rendant naturellement charpenté, musclé, typé rugbyman.

Certes, dans les rues, dans les terrasses des restos, des cafés, il n’y a pas que du bogoss ; mais mon regard très sélectif aimante à coup sûr mon attention vers ce type de spécimen.
Bien sûr, il n’y a pas non plus que du bogoss rugbyman ; car il y a le modèle p’tit footeux aussi.
Le foot ayant un avantage sur le rugby, celui de pouvoir se jouer n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, il permet d’assister parfois à des scènes d’une beauté renversante.
Place de la trinité, en plein après-midi, le soleil cogne, le vent d’Autan souffle ; juste à côté de la fontaine circulaire, quatre mecs improvisent un petit mach de foot.
Au menu, sourires, franche rigolade, bonheur d’être entre potes ; et aussi, au gré des sprints de mollets musclés courant derrière le ballon rond, t-shirts caressant les torses, se soulevant légèrement, laissant entrevoir furtivement un élastique de boxer, un bout de peau du dos, une chute de reins, la naissance d’abdos ; de shorts qui bougent, moulant de jolies fesses, de baskets crissant sur le goudron chaud ; peau mate, peau bronzée, peau plus claire, cheveux courts, brushing défaits par le mouvement et la chaleur, transpiration des corps, la peau des visages empourprée, l’effort donne chaud, les mecs ont chaud, ils sont heureux.
Un coup de pied un peu trop zélé et le ballon finit dans le bassin inférieur de la fontaine ; l’un des mecs, « débardeur chocolat », va le récupérer ; il se faufile entre deux des trois statues se tournant le dos et tenant le bassin supérieur avec leurs ailes ; et là, sentant l’appel de la fraîcheur toute proche, tel un labrador devant une flaque d’eau, il oublie le ballon et il trempe sa tête, ses épaules et ses bras dans l’eau froide. Éclaboussure
Il en ressort avec les cheveux trempés, en bataille, le visage ruisselant, le débardeur absorbant peu à peu l’eau glissant le long de son cou. Tel un labrador, « débardeur chocolat » se secoue dans tous les sens, il balance de l’eau de partout.
Et lorsqu’il tape le ballon pour la remise en jeu, là encore ça éclabousse partout. Et c’est juste beau à pleurer.
Un bogoss se montre et je suis dingue, un « petit con » se montre et tous les soucis disparaissent, sa présence éphémère m’accapare entièrement et m’offre cet intense bonheur, le frisson magique, sans cesse renouvelé et infiniment inspirant, le frisson de l’insaisissable beauté masculine.
« Un seul être manque et tout est dépeuplé »… mais aussi « « un bogoss passe et, pendant un instant, tout est repeuplé ».
L’instant d’avant j’étais coincé dans mon quotidien, je me prenais la tête avec mes soucis d’amoureux transi, Jérém me manquait, m’inquiétait ; l’instant d’après, j’ai l’impression que mes poumons s’ouvrent grand pour laisser rentrer un air nouveau ; je respire profondément, je me sens revivre, je me sens comme ivre.
Mon corps est traversé par une intense sensation de bien-être, j’ai envie de sourire tellement je me sens bien, tellement la vie parait soudainement plus belle… car le « petit con » est un élément décoratif majeur du paysage de ma vie.
Mais qu’est que c’est qu’un « petit con », au fait ?
Très difficile de répondre à une telle question… tenter de donner une définition du « petit con », c’est frôler l’impossible, définir l’indéfinissable, saisir l’insaisissable, avoir la prétention d’inscrire des mots sur ce qui ne se laisse pas écrire.
Car le « petit con » est une expérience qu’on ne peut comprendre qu’en la « vivant » : un « petit con » ça ne se décrit pas, ça se mate, ça se vit, ça se respire ; ça se ressens, au plus profond de soi. Comme une évidence, une piqûre, l’impact net et précis d’une flèche empoisonnée délivrant le délicieux poison d’un archer diabolique, le tranchant métallique de la lame d’une épée, une brûlure, un nœud prenant naissance dans le ventre pour remonter en boule dans la gorge, une apparition divine irradiant plus qu’un minerai d’uranium, un flash de lumière aveuglant.
Mais bon, j’ai décidé de me lancer quand même. Pour moi, le « petit con » est ce jeune mec dont le physique, le regard, l’énergie, le sourire, l’insouciance, la jeune virilité ; et, parfois, l’attitude effrontée, le comportement de petite canaille, dégagent une fraîcheur sensuelle renversante.
Le « petit con » est le plus souvent un « petit dieu » à la beauté aveuglante et inaccessible.
Lorsqu’on est sensible au « charme canaille », on se rend vite compte que le « petit con » est partout.
Une de ses particularités est celle de surgir lorsqu’on s’y attend le moins. Son apparition est violente pour l’esprit comme une gifle en pleine figure ; elle occasionne instantanément une nuée des papillons dans le ventre : c’est l’effet de sa beauté indescriptible, les désirs qu’elle inspire avec une violence inouïe ; son apparition provoque également, et en même temps, une sensation de piqure intense et insupportable : ça c’est le fait de le savoir hors de notre portée, sa vie à jamais inconnue, et de pressentir que dans quelques secondes ou quelques minutes, il sortira définitivement de notre vie, aussi vite qu’il y est rentré.
Le « petit con » affiche souvent un visage mi ange mi canaille sur un joli corps plus ou moins musclé, et dont le principal atout est, justement, sa jeunesse, sa fraîcheur ; le « petit con » se veut un homme, mais, à bien regarder, on flaire encore l’adolescent qu’à précédé le jeune étalon qui cherche à s’affirmer en affichant son corps et sa masculinité avec une adorable et touchante effronterie.
C’est un mâle en devenir, un poulain devenant étalon.
Le « petit con » exprime plutôt bien son potentiel en solo : il attire tous les regards.
Il est parfois affublé de son « défaut » le plus redoutable, sa copine : dans ce cas, son aura de « petit con » n’est pas moins puissante, mais on se surprend facilement à se dire « quel gâchis ». Heureusement, le « petit con » est souvent accompagné par ses potes : et dans ce cas, son potentiel de « petit con » est amplifié par l’effet de meute, par le fait de capter des gestes de camaraderie, de complicité, deux potes qui se font la bise, qui se tiennent par le cou, petits aperçu d'une vie dont on est exclus.
Ce qui le rend si indéfinissable, si insaisissable, en même temps qu’instantanément reconnaissable, c’est le fait que le « petit con » se décline, s’exprime, existe sous mille facettes, à la fois semblables mais si différentes en même temps.
Oui, il existe de milliers, de millions de nuances de « petit con », aussi nombreuses que les jeunes mecs pouvant être classés dans cette merveilleuse catégorie… des nuances rendues d’autant plus copieuses par la subjectivité de chacun à apprécier la Beauté.
Il semblerait par ailleurs que tout le monde ne soit pas sensible à la violente émotion sensuelle dégagée par le « petit con » ; certains diront de lui : « c’est un gamin », « un petit merdeux », « il est immature », « c’est un frimeur », « ce n’est qu’un petit con (bah, oui, justement…) », « de toute façon, il ne connaît rien au pieu (moi je dis, il faut se dévouer pour instruire la jeunesse) » ; on entend parfois cela de la bouche de celles, et même de ceux, qui apprécient davantage les garçons un peu plus mûrs.
Ah, les goûts et les couleurs…
Mais ceux qui sont sensibles au « charme canaille », eux ils savent très bien qu’il n’y a pas émotion plus puissante, sauvage, renversante ; mais aussi émouvante et touchante que celle d’embrasser un « petit con » du regard et de le regarder exprimer l’énergie de sa bouillonnante jeunesse.
Il y a de saisons plus propices que d’autres pour l’observation du « petit con » dans toute sa splendeur ; la meilleure saison étant évidemment la plus chaude.
Dès qu’un rayon de soleil se montre et que le thermomètre se met à grimper, le « petit con » se découvre. Car, en général, il aime bien se montrer. Il sait bien que c’est dans la nudité ou presque nudité de son torse et de ses mollets que son potentiel de « petit con » s’exprime au maximum.
Oui, l’été, quelle saison bénie pour observer le « charme canaille ». Dès la fin du printemps, lorsque les journées se font un peu plus chaudes, les « hauts » des garçons se résument à un simple bout de coton dénommé t-shirt.
Ajusté, bien coupé, cintré, moulant, une taille en dessous (pour bien se montrer), à la bonne taille (charme tranquille), une en dessus (c’est le mec qui a l’air de se foutre pas mal de ses fringues); manchettes bien moulantes, ou bien plus amples, parfois négligemment retroussées ; t-shirts sans manches, débardeurs, marcels ; bretelles étroites, bretelles plus larges ; t-shirts de toutes les couleurs, de toutes les perfections, autant de sublimations de la plastique masculine.
Parfois je me dis que je voudrais renaître fibre de coton pour rentrer dans la fabrication de l’un de ces t-shirts qui caressent un beau torse du matin au soir… j’ai envie du contact permanent avec la peau d’un « petit con », j’ai envie de m’imbiber de sa transpiration… je veux être coton doux pour lui caresser la peau…
Quand on y pense, techniquement, le « petit con » est si pratique à déshabiller… il suffit d’ôter un simple t-shirt, un short, un boxer… au fond, ce ne sont que de simples bouts de coton qui nous séparent de l’objet du désir le plus insistant… de bouts de coton si fins, si légers, mais qui sont finalement aussi férocement inattaquables que des murailles de béton…
Car, dans la réalité, déshabiller un petit con est un peu plus laborieux que cela, surtout pour un autre garçon. Il faut souvent au moins trois années de lycée et une bonne dose de courage, ainsi qu’une chance de fou, pour y arriver…
Le « petit con » porte en général également très bien sa chemisette cintrée, son pantalon ou son short, ses baskets ; qu’il prenne le temps de choisir des vêtements qui le mettent en valeur, ou bien qu’il ne fasse pas particulièrement cas à tout cela, tout va au « petit con ».
Bien souvent, le « petit con » est bien conscient de son potentiel de séduction ; il en joue même, il est limite petit allumeur, il sait qu’il plaît et il exhibe sa plastique avec une sorte de fierté ou de fausse modestie bien affichées. Oui, le « petit con » aime se sentir regardé, désiré. Parfois, il s’aventure même à, exhiber celle qui est la plus belle tenue de « petit con », le torse nu.
Pourtant, il semble parfois en grande partie inconscient de l’effet de certaines de ses attitudes, de ses gestes, pourtant si naturels, à priori sans intentions ; est-ce qu’il se rend seulement compte de l’effet que peut faire cette main qui passe négligemment sur un t-shirt pour caresser ses abdos ?
Qu’il soit allumeur conscient, ou bien faux ou vrai modeste, l’effet reste évidemment dévastateur.
En dehors de ses fringues, ou de l’absence de fringues, le « petit con » porte toujours sur lui au moins un autre détail qui le situe illico dans cette catégorie ; une petite barbe de quelques jours, si sexy, même si peu fournie ; un brushing de l’emploi ; des avant-bras et/ou des jambes finement poilus, recouverts de petits poils clairs, doux, sexy ; des lunettes soleil genre « m’as-tu-vu », pourtant si sexy ; il laisse derrière lui d’intenses trainées de parfum, de déo, de gel douche, nous rappelant, si besoin, la douce tiédeur de sa peau de jeune mec ; il a souvent un sourire plus lumineux que le soleil même qui inonde la ville rose. Et c’est peut-être carrément lui, le « petit con », le plus beau soleil de la ville rose.
Il existe également des endroits plus propices que d'autre pour l'observation du « petit con ».
Les bords de mer ou d’océan aux mois de juillet et d’août, l'après-midi notamment, car souvent le « petit con » se couche tard lorsqu’il est en vacances avec ses potes ; les fêtes de village, en particulier autour de la buvette ; les abord des terrains de sport, foot ou rugby ; en ville, il convient de chercher le « petit con », suivant le moment de la journée, à proximité des cafés et des bistrots du centre-ville, des quais de la Garonne ; ou bien, dans les rues marchandes.
Endroits bénis, lieux à très haute densité de bogoss, sans doute l’endroit d’une ville où la concentration au mètre carré est la plus forte… des endroits dangereux du coup, où il m’est arrivé plus d’une fois de contre un obstacle sur le trottoir : un passant, un vélo, un abribus, un poteau ; mes yeux étant sans cesse happés par un bogoss plus sexy que le précédent.
L’exercice et d’autant plus périlleux en pleine période de vacances et de soldes.
En cette belle journée ensoleillée d’été, la rue d’Alsace-Lorraine grouille de ces « p’tits cons » arpentant les boutiques en quête du beau t-shirt grâce qui leur permettra de faire les kékés en soirée.
Et puis, je l’ai vu, lui. 20 ans, pas plus, style 1.75, châtain clair, limite blond, un brushing à la fois en brosse mais un peu anarchique, pourtant étudié, calculé ; une petite gueule d’ange blond, choupinou en diable, assez bien foutu sans être excessivement charpenté, plutôt sexy ; bien habillé, chemisette à p’tits carreaux très fins, rouges et blancs, deux boutons ouverts, le col rond d'un t-shirt blanc qui dépasse ; un short en jeans moulant à la perfection un petit cul juste sublime. Bref, bouleversant exemple de « petit con ».
Je suis scotché par l’apparition de ce petit mec. C’est pile le genre qui me donne instantanément des papillons et une boule au ventre, qui provoque cette envie furieuse de tout connaître de lui, déclenchant cette avalanche des mille questions sur cette vie inconnue que je me pose à chaque fois devant un beau garçon.
Voilà, preuve est faite que le petit con se pointe par surprise. On se balade tranquille, laissant flâner le regard sans intention… et puis il apparaît… et PAF ! Son entrée en scène est fracassante, elle éblouit comme un éclair, ça fait mal aux yeux, ça brûle presque la rétine.
L’« ange blond » traverse la rue quelques mètres devant moi et rentre dans une boutique de fringues.
Sans chercher à comprendre, comme poussé par une force qui me dépasse, je rentre dans la même boutique. Je lui emboîte le pas parce c’est un « petit con » et qu’il rentre dans une boutique de vêtements pour « p’tits cons ». Tentons l’expérience.
Oui, il existe de nos jours des boutiques de fringues pour « petit con ».
On reconnaît souvent ce genre d’endroit à la tête des vendeurs : en l’occurrence, un magnifique « petit con » brun, très mat de peau, tout juste la vingtaine, un sourire à mettre daredare le feu à la banquise ;
aux photos des mannequins dans les pubs affichées au murs et dans la vitrine : là non plus, ça ne déroge pas à la règle, beau mannequin avec brushing compliqué de bogoss, un torse interminable, un simple t-shirt blanc et gris du meilleur effet, lunettes de soleil miroir ; et on reconnaît également ce genre de boutique aux clients arpentant les rayons : en l’occurrence, des petits mecs la vingtaine et plutôt du genre bogoss soigné.
Tout comme mon « ange blond ». Beau à pleurer, sexy et puits à câlin à la fois ; pas très souriant, certes, mais cela semble toutefois rajouter du charme au charme… je le définirais comme... un petit blond ténébreux.
L’« ange blond » fait un tour du magasin et finit par s’arrêter au rayon casquettes ; ce qui suscite en moi un intérêt soudain pour le rayon t-shirts juste à côté.
Je le mate du coin de l'œil, en train de choisir entre différents modèles : je le vois en attr une, deux, trois, quatre, six.
Il se décale alors devant un grand miroir délimitant le rayon casquettes-accessoires et le rayon t-shirts… il n’est plus qu’à deux mètres de moi.
Mon regard, de plus en plus intrigué, se libère au fil des secondes ; plus ça va, moins je le regarde du coin de l’œil ; je finis par le regarder directement, enchanté ; tout pris à se contempler dans le miroir, le « petit con » ne semble pas remarquer mon manège.
Première casquette posée sur la tête, noire avec des inscriptions blanches et rouges… magnifique… sacré pouvoir, celui d’une simple casquette, d’amplifier encore, si besoin était, la sexytude bouillante d’un « petit con »… une casquette sur la tête d'un « petit con » = « petit con » au carré... opération mathé-magique….j'ai envie de lui sauter dessus...
Il att la visière par le bout, il la tourne à droite, puis à gauche ; ensuite, il a ce geste inconscient, dans tous les sens du mot… il fait carrément pivoter la casquette d’un demi-tour et il lâche la visière lorsqu’elle se trouve pile derrière la nuque… dans ma tête, un signal d’alerte clignote en rouge feu alors qu’une sirène assourdissante faillit me mettre ko… alerte-casquette-à-l-envers-sur-tête-de-p’tit-con… car, une casquette à l’envers sur la tête d’un « petit con » = « petit con » puissance 10… je vais lui sauter dessus, c’est sûr, je ne vais pas pouvoir me retenir…
Pendant ce temps, l’« ange blond » a fini par ôter la jolie casquette noire ; il en essaye une autre, puis une autre et une autre encore ; à chaque fois c’est le même spectacle magnifique : casquette à droite, à gauche, casquette à l’envers… je suis sûr qu’il n’est pas conscient de l’effet que ça fait de le voir essayer toutes ces casquettes… « petit con » dans toute sa splendeur qui ne se rend même pas compte qu’on le mate de ouf.
L’essayage se poursuit, et évidemment, toutes les couleurs et les coupes lui vont, c’est normal, c'est un « petit con ». C’est la définition même du « p’tit con ».
Puis, il en essaie une qui me plaît tout particulièrement : casquette très haute, la partie qui couvre la tête est en tissu style jeans, alors que la visière est de couleur gris ; c'est de loin celle que je préfère, je trouve que ça lui va à la perfection. J’ai envie d’hurler, les entrailles complètement vrillées et nouées par ce mélange de brûlure et de bonheur intense de mater une telle perfection.
Et lorsqu’il l’enlève pour en réessayer une autre, je dois me faire violence pour me retenir de lui crier : non, c'est la jeans-grise qui te va le mieux, tu es sexy à tomber avec, mec... ça va avec la couleur de tes yeux, gris, avec celle de tes cheveux, châtains clairs limite blonds, ça te donne un air de petite frappe, t’es juste c-r-a-q-u-a-n-t avec, quoi…
La nouvelle casquette qu’il vient de poser sur sa tête est toute bleue, avec des inscriptions blanches sur le devant. Evidemment qu’elle lui va super bien aussi, mais je persiste et signe, c’est l’autre qu’il lui faut !
Il recommence son essayage, visière à droite, à gauche, puis derrière la nuque, descendant le long du cou ou ses cheveux clairs se terminent dans un dégradé si fin qui appelle les bisous si fort… naaaan, il ne se rend pas compte de ce qu’il dégage… « petit con », va !
Et là, surgie de nulle part, j’entends une voix masculine balancer :
« C’est la bleue qui te va le mieux, sans contest… ».
Hein ? La bleue ? Moi je dis que c’est celle jeans et grise…
Mais au même temps que je peste contre cet avis contraire au mien, je réalise qu’un autre mec observait également le « petit con » et ses essayages… un mec qui ose dire tout haut ce que je pense tout bas…
Je le détaille un brin. C’est un mec plutôt stylé, la quarantaine, qui doit être rentré dans le magasin après nous ; évidemment, tout pris dans l’observation de l’« ange blond », je ne l’ai pas vu arriver… je suis à la fois admiratif et jaloux à m’en rendre fou… putain, il a osé, lui… de plus, le type a sorti ça calmement, le plus naturellement du monde.
Sans jeu de mots, j’ai envie de lui dire : chapeau, mec, vraiment chapeau… mais aussi… heu… lâche l’affaire, mec, c’est moi qui l’ai vu en premier…
« Vous croyez ? » fait l’« ange blond », à la fois surpris et sûrement un brin flatté….
« Sans hésiter… mais je n’ai pas à te donner des conseils, tu t’habilles très bien… » fait le quadra en embuscade.
« Merci… » répond le « p’tit con », flatté.
« De toute façon, avec un physique comme le tient, tout te va… tu serais à ton avantage même avec un scaphandre… ».
Ah, putain, il y va fort le type. Pourtant, l’« ange blond » semble bien encaisser le compliment. Et moi, je suis vert : le type est en train de me voler toutes mes répliques, celles qui ne savent pas passer de ma tête à mes lèvres. C’est du piratage.
« Merci ».
« Ca te vexe pas que je te dise ça ? »
« Non… ».
« Tant mieux… ».
« En plus, vous avez raison, je crois que je vais prendre celle-ci… » finit par admettre l’« ange blond » en se baissant pour poser les autres casquettes.
« T’as pas à me vouvoyer… moi c’est Laurent… ».
« Moi c’est Valentin… ».
« Joli prénom Valentin… un prénom qui va très bien à un garçon si beau et sexy… ».
Le mec a raison sur toute la ligne. Et une fois de plus je suis scotché par son culot, cette audace qui lui permet d’obtenir sans effort ce Graal inestimable qu’est le p’tit nom d’un « p’tit con » ainsi que de glisser des compliments, justes, mais osés.
Hélas, l’audace est parfois une arme à double tranchant : le type vient de terminer sa phrase et, instantanément, le « petit con » se raidit. Son regard se durcit, les sourcils se froncent, le ton de voix se fait sec et cassant. Petit blond ténébreux devient petit blond vexé.
« Ok, merci, je vais y aller… ».
Il finit par poser également la casquette bleue et il part de la boutique sans rien acheter, comme s’il y avait le feu dans les rayons… parfois le « petit con » ne supporte pas bien l’approche trop directe… surtout venant de la part d’un autre mec.
Je le regarde disparaître très vite ; pendant quelques secondes, je sens retentir en moi l’écho des frissons intenses que ce petit mec a provoqué par sa simple présence.
Pendant ce temps, je remarque que le quadra rigole dans sa moustache. Il se retourne, pendant qu’un autre mec, à peu près de son âge, que je n’avais pas remarqué non plus, le rejoint.
« Tu es vraiment incorrigible… t’as vraiment besoin de draguer tout ce qui bouge ? », rigole ce dernier à son tour.
« J’adore faire flipper ce genre de petit merdeux qui se croit irrésistible… ».
« Oui, mais c’est pas comme ça que tu vas les mettre dans ton pieu… ».
« Mais c’était juste pour me payer sa tête… t’as vu comment il se la pétait ? Sexy en diable, mais vraiment tête à claques… ».
« Allez, on y va, t’en a assez fait pour aujourd’hui… ».
« Bah, c’était juste pour rire, je n’ai rien dit de mal… j’adore voir la réaction d’un jeune canon lorsqu’on le met devant le fait qu’il a tapé dans l’œil d’un mec… ».
Les deux quadras quittent également la boutique, le pas calme, toujours en rigolant, dans la direction opposée de celle du petit Valentin.
Je finis par sortir moi aussi, un brin secoué par la scène à laquelle je viens d’assister.
Aucune trace du petit Valentin. J’ai eu des nœuds dans le ventre en repensant à ce p’tit mec, à son visage qui va bientôt s'effacer de ma mémoire.
Oui, un bogoss se montre et je suis dans tous mes états ; ce même bogoss disparaît dans sa vie et je suis tout sens dessous. Ainsi, le « petit con » est à la fois dispensateur de bonheur, bonbon pour les yeux et cruelle.
Je marche dans la rue et je croise d’autres mecs, d’autres émotions m’accaparent, me troublent. Il faut admettre que même si l’émotion que le « petit con » sait provoquer peut être très violente, une fois qu’il est sorti de notre champ de vision, on l’oublie assez rapidement… heureusement, sinon on ne se remettrait jamais du choc qu’est son apparition et du déchirement profond qu’est son absence soudaine.
Oui, je marche dans la rue et je croise d’autres « petits cons ».
Je me fais la réflexion que le « petit con » a l’air si bien dans ses baskets, sa vie a l’air si simple, si bien remplie, si parfaite, comme si son charme était un passe-partout.
Il y a le « petit con » qui donne l’impression de foncer droit devant lui, sans se poser de questions, croyant tout savoir ; pourtant, son assurance, son sentiment de toute-puissance ne sont qu’illusion, illusion ne se maintenant que grâce au fait de tout ignorer de la vie ou presque.
Et puis, il y a le « petit con » qui aime afficher une assurance de façade, pour se montrer « homme », pour cacher ses faiblesses, faiblesses dont il est conscient, mais qu’il n’assume pas.
Pour découvrir l’essence profonde du « petit con », il ne faut pas s’arrêter à la surface, à cette façade si agréable à regarder par ailleurs. Parfois, après un coup dur, ou bien après une soirée bien alcoolisée, ou encore après l’amour, il arrive qu’il laisse tomber sa carapace ; et lorsqu’on arrive à entrevoir ses faiblesses, se fêlures, le « petit con » devient alors un garçon touchant.
A force de mater, il m’arrive parfois de croiser le regard de « petit con ». Le plus souvent, j’ai l’impression qu’il ne m’a même pas vu, que je suis comme transparent pour lui… alors que pendant un instant il est le centre de mon attention, moi, pour lui je ne suis qu’un détail ignoré du décor.
Parfois, j’ai l’impression qu’un regard capte le mien et l’accroche… la peur me fait la plupart du temps renoncer à ce contact avant qu’il puisse devenir agaçant pour le « petit con » et dangereux pour moi… je me déteste pour ne pas savoir le soutenir, de ne pas savoir l’interpréter.
C’est en plein milieu de la rue d’Alsace-Lorraine, qu’une nouvelle, intense émotion me percute avec la puissance d’un semi-remorque lancé à pleine allure.
Elle arrive d’en face, sur le même trottoir que moi ; elle arrive sous la forme d’une très jolie plastique, soulignées par un t-shirt blanc éclatant au soleil.
Plus le gars approche, plus ma première sensation se confirme : style 30 ans, brun et taillé comme un dieu, baraqué, musclé, une belle gueule aux traits bien virils, sexy à se damner, un sacré morceau de mec.
Il approche d’un pas soutenu, il semble pressé ; nous ne sommes plus qu’à une dizaine de mètres l’un de l’autre. Je me prépare à le voir passer à côté de moi, à provoquer un contact accidentel de nos épaules, pour sonder la fermeté du biceps, tout en lâchant un « Désolé », juste pour la forme ; je me prépare à capter un éventuel parfum, frisson ultime du passage éclair d’un bogoss ; et je me prépare à le voir disparaître aussi vite de ma vie.
Et là, contre toute attente, le mec franchit la porte d’une nouvelle boutique de fringues juste devant moi.
Je ne suis pas vraiment à l’affut des soldes. Pourtant, je rentre dans le même magasin : je rentre juste parce que lui il est rentré, avec son t-shirt blanc, ce bogoss à la sexytude insensée et renversante.
Je le regarde de dos, au rayon bermuda, les cheveux courts et bruns, un grain de beauté derrière le cou qui appelle avec insistance à être couvert de bisous.
Je regarde ce t-shirt blanc parfaitement ajusté à sa plastique de fou... le blanc, éclatant, immaculé, soulignant la perfection d'une peau bronzée, d’une sexytude impossible ; la coupe, parfaite, soulignant la courbe magnifique des pecs bombés, la chute délirante de ses épaules, le creux de son dos, ses biceps massifs, une image du divin.
Il y a des t-shirt blancs qui font plus habillé ; et il y en a, comme celui-là, fait dans un coton un peu « brut », qui font vraiment "sous-vêtement"... je le regarde et j’ai comme l'impression de voir le mec en boxer et t-shirt, juste avant de passer à la douche, ou en sortant de la douche, avant de s'habiller... ou bien avant d’aller au lit... je l'imagine traversant l'appart en boxer et t-shirt blanc, se dirigeant vers la chambre ou il rejoindra sa nana ou, pourquoi pas, un autre mec ; la personne qui a la chance de se le taper ; celle qui, après l'avoir bien excité en passant ses doigts et sa langue par-dessus et par-dessous les cotons doux, lui ôtera ce boxer et ce t-shirt pour lui offrir le plaisir qu’on se doit d’apporter à un étalon de ce genre.
Je me surprends à imaginer le bonheur de se sentir possédé par ce mâle puissant, d’assouvir toutes ses envies... un mec pareil, c’est un appel au sexe… ce mec pue le sexe… on le regarde et on sent la testostérone, les coups de reins impitoyables… les bonnes giclées qui remplissent la bouche, qui brûlent la gorge, qui remplissent partout où il aura envie de lâcher son jus, le nectar divin.
Si à l’époque mon regard était particulièrement attiré par cette espèce bien particulière qu’est le « petit con » de 20 ans, et dont mon Jérém était LA parfaite illustration, ce n’est pas pour autant que j’étais insensible à d’autres charmes.
Déjà à l’époque j’étais sensible au charme de mecs un peu plus âgés, un charme étayé par une maturité qui s'installe naturellement, au fil des tours et des détours de la vie.
A l’approche ou au franchissement de la trentaine, le « petit con », insouciant et un brin frimeur connaît souvent une métamorphose qui va le muer en un mec dégagent une véritable assurance, une virilité plus discrète mais solide ; et, surtout, réellement affirmée. Et la sexytude à la fois brûlante et insolente, touchante et impertinente laisse souvent la place à un autre type de charme, un charme plus… mûr. Et d’autant plus redoutable.
Le « bel étalon » habillé de ce t-shirt blanc frôlant la perfection du genre, finit par attr un t-shirt noir et un jeans, et disparaît dans le couloir des cabines d’essayage.
Sans trop savoir pourquoi, j’en fais de même : j’att des t-shirts, pour le « « « suivre » » ». Je lui emboîte le pas et je le vois disparaître dans la cabine du fond… ah, putain, cette envie de le rejoindre…
La cabine juste en face de la « sienne » est également libre… je me dis que, avec un peu de chance, sait-on jamais, au gré des mouvements du rideau, je pourrais peut-être voir apparaître un bout de son torse dénudé.
J’avance rapidement vers la cabine du fond ; j’avance jusqu’à ce qu’une image furtive, mais d’une intensité redoutable, capte mon attention et m’oblige à stopper net ma progression. C’est le genre de vision à me rendre dingue, à me tétaniser sur le champ.
Le rideau de l’une des cabines est légèrement entrebâillé… pas plus que quelques centimètres… assez, pourtant, pour laisser entrevoir l’image de bonheur intense réfléchie par le miroir installé sur la paroi.
Un torse dénudé. Un joli torse imberbe, pas trop musclé mais finement dessiné, juste parfait pour donner des frissons inouïs.
Le mec est en train d’essayer un short en jeans ; ses mains le remontent le long des hanches, ses doigts le boutonnent de façon à que l’élastique de son boxer dépasse généreusement… geste et attitude de « petit con », quoi…
Et au-dessus de cet élastique blanc, remontant de l’Eden caché de sa jeune virilité, un magnifique chemin de petits poils, si clairs, si beaux, si doux, si sexy, des petits poils conduisant mon regard hypnotisé vers ce petit nombril qui me donne le vertige, des petits poils disparaissant avant la naissance de ses pecs.
Comment ne pas ressentir une envie brûlante, violente, déchirante de lécher cette peau jeune, tiède, ces poils qu'on devine d'une douceur divine, comment ne pas avoir envie d'humer ce nombril, remonter vers ses tétons, faire des bisous partout, exciter, caresser avec la langue, titiller, mordiller ; et revenir vers l’élastique, le soulever un peu avec les doigts, passer la langue entre la peau et l’élastique, approcher le nez, à l’affût de le moindre petite odeur de mec qui pourrait remonter de sa queue tapie sous le coton blanc.
Vision sublime, durée le temps d’un éclair ; très vite, je sens la présence d’un autre client derrière moi, je me rends compte que je gène le passage.
J’avance alors vers la cabine du fond ; juste à temps pour voir le « bel étalon » faire glisser son t-shirt blanc le long de ses bras tendus vers le haut et dépassant par-dessus le rideau. Envie d’humer ce coton pour sentir l’odeur de sa peau, de son déo…
Me voilà seul dans ce petit espace, avec des fringues que je n’ai pas l’intention d’essayer… me voilà à l’abri des regards, seul avec la tête bouillonnante d’images qui me bouleversent…
L’image du joli nombril si finement poilu me hante… je m’imagine le regarder en train de se branler, jusqu’à ce que ses traits chauds atterrissent en vrac sur ce torse parfait ; les derniers jets, un peu moins vigoureux que les premiers, se posent justement sur ce fin pelage autour du nombril... envie de connaître le bonheur indescriptible de passer la langue, de lécher la moindre goutte de son nectar de mec, nettoyer ce petits poils, si doux, si bons... rien que d’y penser, j'ai l'impression de sentit cette odeur tiède de peau de mec, de gel douche, de queue qui bande...
Envie de vivre cette expérience avec mon bobrun, putain…
L’image de « joli nombril » se mélange avec celle du « bel étalon », caché dans sa cabine à tout juste deux mètres de moi, lui aussi torse nu, sa masse musculaire sculpturale à l’air libre, entre deux t-shirts… l’image de « joli nombril » et de « bel étalon », dans un lit, s’offrant un plaisir intense, s’impose violemment dans mon esprit…
Très vite, je sens une envie irrépressible monter dans la solitude de la cabine d’essayage. Je défais mon short, je baisse mon boxer, je me branle… je m’imagine coincé entre le plaisir de « joli nombril » et celui du « bel étalon »… un instant plus tard, je me revois coincé entre mon beau brun et le bomécano… puis, l’image du « bel étalon » au t-shirt blanc refait surface… j’imagine ses épaules carrées, ses biceps puissants, ses coups de reins vigoureux en train de me secouer, de me défoncer tout me bâillonnant avec sa main pour m’empêcher de crier de plaisir et me traitant de salope… avant que l’image de mon bobrun exactement dans le même rôle ne reprenne le dessus…
Je suis excité comme un fou, ça vient très vite….
Et pendant que je jouis, c’est à mon Jérém que je pense ; j’ai envie de sa queue au plus profond de moi… son corps me manque, sa présence me manque, son odeur me manque, son goût de mec me manque.
Pile au moment de ma jouissance, j’entends le rideau en face s’ouvrir. Le bruit est sec, rapide. C’est un mouvement puissant que « bel étalon » a dû lui infliger.
Mince, il s’en va. Vite, Nico, tu as « besoin » de le voir une dernière fois, avant qu’il ne disparaisse complètement de ta vie, tu as « besoin » d’imprimer une dernière fois sur la rétine, cette image d’étalon puissant.
Le temps de nettoyer ce qui doit l’être, je sors vite de ma cabine ; première frustration : le rideau de la cabine de « joli nombril » est grand ouvert, le miroir n’a plus rien de beau à réfléchir.
Lorsque j’arrive dans l’espace de vente, je n’arrive pas à savoir si « joli nombril » correspond à l’un des clients encore présents dans le magasin ; c’est juste à temps pour voir l’étalon en t-shirt blanc partir avec un sac plastique à la main.
Je le regarde disparaître dans la rue, me demandant qu’est-ce qu’il y a dans ce sac plastique, qu’est-ce qu’il a acheté au final, comment ça doit l’habiller… s’il s’agît de ce t-shirt noir que je l’ai vu attr avant d’aller en cabine d’essayage, ça doit lui aller… je n’ose même pas imaginer. Je payerais cher pour le voir d’abord se dessaper, poser son t-shirt blanc, geste des plus érotiques ; le voir torse nu, boxer. Le voir passer son tout nouveau t-shirt noir.
Je pose les fringues que je n’ai même pas essayées et je ressors dans les rapides courants humains de la rue d’Alsace-Lorraine, direction Esquirol.
Force est d’admettre que, oui, le « petit con » est vraiment partout. Et qu’il a tout pour lui, la beauté, le charme, l’arme implacable de son redoutable sourire.
Le petit con nous secoue, nous retourne de fond en comble… parfois ça brûle tellement les yeux que l'on se demande « mais comment est-il possible que d'être aussi beau, aussi mignon, aussi sexy »… on le regarde et on a envie de pleurer, d’hurler tellement on trouve cette beauté insensée, cette jeunesse aveuglante, et pourtant si provisoires, si fragiles : le temps, implacable, ne va pas les épargner. Et c’est justement ce caractère éphémère, qui les rend d’autant plus touchantes.
Il y a d’autres endroits que les rues marchandes, propices pour l’observation du petit con. Ainsi, il m’arrive de prendre le bus juste pour le spectacle masculin qu’on peut y retrouver, notamment en début et en fin de journée.
Lui, je l’ai repéré à l’arrêt Jean Jaurès. Vingt ans je pense, petit gabarit, 1m70 je dirais, brun, cheveux courts. Un t-shirt rouge vif, et quel t-shirt… moulant à la perfection des pecs admirablement dessinés (le mec doit être soit rugbyman, soit faire de la muscu : très bien gaulé, mais pas bodybuildé), avec les tétons qui pointent… petites manches bien serrées autour de ses biceps, un jeans mettant fantastiquement en valeur son fabuleux petit cul bien cambré, ainsi que sa jolie petite bosse à l’avant.
Et son visage, mon dieu son visage… mi-ange, mi-démon, très jeune mais très mec à la fois, adorable et si viril, si « p’tit con » à croquer, juste insoutenable à regarder… pourtant, il m’est tout bonnement impossible de détacher mon regard de lui, trop envie de m’imprégner de son visage, de son physique, de sa joie de vivre (il se marre avec un pote, et mon dieu ce sourire).
Le bus arrive, les deux potes montent juste devant moi. Il n’y a plus de place, nous restons debout ; je me retrouve à environ deux mètres de « t-shirt rouge moulant ».
Tout est beau chez lui, y compris sa voix, chaude, « une voix de mec » mais douce… ça brûle les yeux de le regarder, mais comment faire autrement ? Est-ce qu'il est conscient de ça, à quel point il est beau et craquant, lorsqu'il se regarde dans un miroir, dans une photo ?
J’ai envie de lui hurler qu’il est atrocement beau… ou bien de l’approcher, de le prendre à part et de lui avouer, comme une délivrance :
« Il faut que je te dise un truc, mec… est ce que tu sais que tu es incroyablement sexy ? Que (à cet instant précis où tu es là, devant moi, me faisant oublier jusqu’à mon nom) tu es le mec le plus sexy de la Terre (après l’absolu masculin qu’est mon Jérém) ? Est-ce qu’on t’a déjà dit à quel point tu es splendide ? Il fallait juste que je te le dise, c’est trop violent de me retenir… ».
En attendant, j’hurle intérieurement de ne pas le connaître, de ne pas savoir son nom, de ne rien savoir de ce qu’il fait, d’être jaloux à mourir de ses potes qui le voient tous les jours... jaloux de ceux et celle(s) qui ont la chance de le voir se déshabiller, de le voir à poil, dans un vestiaire, dans un lit…
Et puis, l’inévitable arrive : à un arrêt, les deux potes descendent. Adieu « t-shirt rouge » hyper sexy, j’ai passé 15 min de pur bonheur « en ta compagnie », comme en état d’hypnose, merci pour toutes ces émotions que tu as provoquées en moi, merci pour cet instant d’éternité où le temps a été pour moi comme suspendu au-dessus de ta jeunesse.
Je le regarde partir, en matant ce p’tit cul magnifique remuant scandaleusement à chacun de ses pas, je le regarde s’éloigner vers sa vie dont je ne fais pas partie.
Dans un autre bus, mon attention est happée par une bande de mecs ; et parmi eux, un autre apollon impossible… genre 25 ans, brushing très mec, les cheveux châtains très fournis, assez longs et coiffés au gel en arrière sur sa tête… des yeux marrons verts, un regard ténébreux, viril…
Avec une nonchalance absolue, il laisse glisser le bassin en avant sur le siège, le dos incliné sur le dossier, les genoux pliés, les cuisses légèrement écartées, la bosse du bermuda léger bien en évidence, les pieds bien plantés sur le sol, les bras repliés et les mains croisées derrière la nuque, dans une attitude typique de jeune mec sexy, l’attitude que j’appelle : « qu’est-ce que t’attends pour venir me sucer ? ».
Pas compliqué d’imaginer l’état dans lequel je suis déjà… mais ce n’est pas fini…
Un instant plus tard, il s’étire ; il lève les bras, plie les coudes, contracte les biceps qui se gonflent, les épaules remontent… ce qui a pour effet de faire remonter également son t-shirt blanc (certes, un peu trop ample, mais assez court) ; la ceinture de son bermuda baille un peu, la ligne de poils magique d’abord, puis le nombril, apparaissent.
Et là, ses potes commencent à se moquer : « ouaahhh, le bogoss nous fait un strip-tease !! »… et là, le bogoss en question remet en place le t-shirt comme si de rien n’était, tout en rigolant… et moi… moi je tourne la tête, je détourne le regard, par peur que quelqu’un remarque que je le mate…
Les arrêts, s’enchaînent, les bomecs avec. Un barbu ténébreux, petit polo bleu foncé moulant avec col et bords de manchettes blancs, le regard noir, viril et sauvage... il est à côté de moi, la main posée au-dessus de sa têtes sur le poteau métallique ; j’aperçois ses aisselles et ses poils bruns ; comme il est un peu penché vers l'avant le col de son t-shirt baille un peu, je vois les poils de ses pecs ; je capte ceux qui doivent être les senteurs du deo qu'il a mis le matin, mélangés à une très léger odeur de sueur, rien d'agressif, juste subtil, viril...
Une image prend forme dans ma tête… le bus bondé, lui collé derrière moi, me faisant sentir à travers mon pantalon la dure virilité qui tend sa braguette, tout et me chuchotant a l'oreille des obscénités... mon Jérém pouvant également jouer ce rôle d’harceleur sexuel si bienvenu…
Le bus s’arrête, le mec disparaît. Quelques stations plus loin, un autre bogoss monte. Il s’installe juste en face de moi. Il est grand, 1,80, 1,85 je dirais, entre 25 et 30 ans, brun, barbe de trois jours, avec un coté très ténébreux et un peu « sévère ».
Il a un tatouage sur le cou, juste sous l’oreille, un symbole comme un serpent aztèque, 5, 6 cm de haut, pas plus. Bref, un truc qui évidemment le rend encore plus sexy qu’il ne l’est déjà.
Il est en tenue de sport : short noir long, comme un short de foot, et un t-shirt moulant assez coloré. Il est appuyé contre la paroi du bus, face à la porte et il est concentré à regarder son portable, ses lunettes de soleil sur le haut du crâne, et une jambe repliée, le pied contre la paroi.
Je suis debout aussi, nous sommes à tout juste 30 ou 40 cm l’un de l’autre ; je me place presque de trois-quarts, pour le regarder « sans en avoir l’air ». Comme je le mate de profil, je vois bien comment son t-shirt moule bien ses pecs bien dessinés, et je vois parfaitement son téton gauche qui pointe à travers le tissu. Ça donne envie de le mordiller, de l’agacer avec la langue, de le pincer…
J’ai peur qu’il sente mon regard sur lui, mais il semble totalement absorbé par son portable. A un moment, il remet ses lunettes sur le nez, le bus roule en plein soleil. De ma position, je peux continuer de voir, de profil, derrière les lunettes, son regard ténébreux.
Un instant plus tard, le mec fait alors un premier geste déjà assez érotique en soi, il se touche le devant du short, comme s’il voulait se rajuster la queue dans le slip. On distingue un peu la bosse devant d’ailleurs. C’est rapide, furtif. Mais à peine cinq secondes plus tard, c’est là qu’il fait le geste qui me fait halluciner : il se prend la queue entre deux doigts, légèrement, comme s’il ne se touchait que le gland, comme s’il voulait se le masser… et c’est exactement ce qu’il fait dans la foulée, il se masse doucement le gland avec deux doigts ! Ce n’est pas « méga voyant », c’est vraiment discret et léger, mais aucun doute là-dessus, il se touche la queue ! Y’a personne devant lui, je regarde autour, personne ne semble le regarder à part moi…
Ca ne dure pas longtemps, peut-être 5 secondes, puis il arrête et remet sa main le long du corps. Mais 2 ou 3 minutes après il remet ça, pareil, il se touche la queue, comme ça, nonchalamment, comme si de rien n’était, comme s’il était tranquille, tout seul dans son canapé !
Le bus s’arrête, c’est là qu’il descend : je le vois avancer vers la porte, de dos, occasion de voir qu’il a un joli p’tit cul moulé dans son short, bien musclé. A-t-il seulement réalisé que le mec à côté de lui pendant 15 minutes n’a pas arrêté de le mater ?
Le soir, en rentrant chez moi après un après-midi de « Toulouse-bogoss-summer-visit-tour », j’ai la tête pleine d’images puissantes, d’émotions bouleversantes. Je sais que ces visages vont bientôt s’effacer de ma mémoire, que ces sensations éphémères vont s’éteindre dans mon cœur ; jusqu’à ce qu’un autre « petit con », avec son charme insupportable, insoutenable, si unique et pourtant si universel, ne remettre le feu aux poudres…
Bien sûr, à l'époque je n’avais que 18 ans ; et l’inexpérience de l’âge me rendait impossible tout ce discernement au sujet de cette insaisissable et multiforme créature qu’est le « petit con ».
Pourtant, même si je n'arrivais pas à mettre des mots sur toutes les nuances du « charme canaille », je ressentais quand même au plus profond de moi toute la puissance des émotions sensuelles dégagées par le « petit con », émotions que je n’ai jamais cessé de ressentir par la suite en présence d’un spécimen de cette espèce, émotion qui ont forgé petit à petit la personne que je suis aujourd'hui, assise devant ce clavier, en train de regarder vers le passé, pour tenter d’appréhender le « petit con » au travers des mots bien insuffisants à cet effet.
Les années aidant, au fil du temps je me suis rendu compte qu’il existe une façon simple et infaillible pour reconnaître un parfait « petit con » : le « petit con » est le jeune couillu qui, dès que notre premier regard se pose sur lui, nous inspire l’envie irrépressible de s’encanailler avec sa jeunesse, sa fougue, son insouciance ; l’envie de le voir à poil, de le prendre en bouche, tout de suite, comme une nécessité vitale ; l’envie, qui devient besoin, de le voir, de le sentir jouir, comme il veut, autant qu’il le veut ; car le « petit con » a des airs de petit dieu, un physique qui semble tout simplement fait pour l’amour ; car il y a quelque chose dans son attitude qui semble crier en permanence : « Putain, fais-moi jouir ».
Une évidence s’affiche alors dans notre tête : la jouissance la plus intense qui soit, est celle de faire plaisir à un beau garçon. Alors, instantanément, sa jouissance devient préalable nécessaire de la nôtre.
Lorsqu’on aime à ce point la beauté masculine, offrir le plaisir devient le plus subtil et le plus sublime des plaisirs ; le seul, véritable plaisir… la curiosité de le voir poser son t-shirt et son boxer, ou bien de les lui ôter, de voir tout simplement comment il est fait… et aussi, évidemment, la curiosité de découvrir ses attitudes, ses envies, sa façon de prendre son pied…
Bien sûr, on peut également être saisi par l’envie de gifler le « petit con » pour l’impertinence, l’affront d’être aussi jeune et sexy ; c’est le genre de garçon tellement mignon et souvent tellement sûr de lui en apparence, qu’on aurait envie de lui montrer qu’il est très loin d’avoir tout vu comme son attitude porterait à le croire.
Mais on ne peut que vouloir du bien au « petit con ». Un simple sourire, un magnifique, insoutenable sourire de « p’tit con » et on lui pardonne tout, tout, tout : son effronterie, l’excessive jeunesse de ses propos, de ses raisonnements, de ses attitudes, de ses actes, de sa conduite ; ses mensonges, ses conneries, sa goujaterie même, tout, tout, tout. On ne peut pas faire autrement.
Car, oui, le « petit con » est partout, jeune, frais, beau, souriant et sexy. Il nous guette assis à une table de café avec ses potes qui ont la chance inouïe de connaître le secret merveilleux qu’est son petit nom, connaître des choses sa vie, le secret de son sourire ; le ti con nous nargue à un arrêt de bus en compagnie d’une nana qui n’arrête pas de l’embrasser et de se pendre à son cou, folle de son corps, de son sourire et, j’imagine, de sa queue ; il s’attarde dans le rayon d’un supermarché, poussant son caddie ; il nous attend assis en caisse, rendant nos courses si pleines d’aventure et d’émotions.
Parfois je me dis que je devrais peut-être ne pas faire attention à tous ces petits mecs, aux envies et aux questions qu’ils m’inspirent ; que je devrais avancer et me concentrer sur ma vie, sur mon présent, sur mon avenir, sans me laisser « distraire » par tous ces « petit riens », par la vision troublante du charme masculin.
Pourtant, ces « petits riens » possèdent l’éclat d’instants magiques, à la fois sublimes, douloureux et frustrants. Un « petit con » rentre dans mon champs de vision, et je réalise instantanément que l’émotions qu’ils provoque en moi c’est, justement, la vie ; ou, du moins, l’un de ses bons côtés ; que sans ces émotions, ces envies, ces désirs, ces images sublimes même si insoutenables, la vie serait bien fade ; que chaque bogoss est un éclat de cette inépuisable source de perfection et d’émotion qu’est la beauté, la jeunesse masculine ; que ne pas les regarder, les admirer, les désirer serait un énorme un impardonnable gâchis.
De toute façon, je sais qu’il me serait tout bonnement impossible de détourner le regard, la fascination pour la beauté et la jeunesse masculine étant une addiction de laquelle je ne souhaite pas vraiment guérir.
Alors, merci le « petit con » pour ce petits moments magiques, ces « petits riens » qui sont des « petits tout ».
Pourtant, aucun « petit con » ne peut soigner durablement cette solitude, cette angoisse qui me happe lorsque je suis seul dans ma chambre, dans mon lit, lorsque je repense au seul et unique garçon que j’aime et qui, au-delà de l’émotion sensuelle qu’il m’inspire, a dans ses mains le pouvoir magique de faire battre mon cœur à tout rompre.
Un pouvoir devant lequel, toutes les émotions inspirées par ces « petits cons » ou autres mecs au charme ravageur, croisés dans la rue, dans une boutique, dans le bus, disparaissent comme des étoiles lorsque l’aube déferle.

Le lendemain, vendredi, le vent d’Autan est toujours là et il a même gagné en intensité.
Lorsque je sors de chez moi, il n’est que 10 heures 30 et il fait déjà chaud. Je marche dans la rue, vers mon rendez-vous. Je suis un peu à l’avance et j’ai envie d’aller faire un tour du côté de la rue de Metz. Jérém me manque trop. Et tant pis, s’il va me fulminer du regard.
Le voilà mon bobrun, le plus beau mec de la ville, avec une chemise blanche cintrée, trois boutons ouverts laissant entrevoir le paysage vallonné de ses pecs… et pas un poil qui dépasse… rasé de près, le petit con… je suis à peut-être 20 mètres, mais j’ai l’impression de sentir la fraîcheur de sa peau.
Sa jolie chemise est portée hors d’un pantalon noir redessinant son cul divin. Des baskets noires et blanches lui donnent une allure à la fois jeune et classe, juste à tomber.
Je le regarde aller et venir de tables en table, ultra précis et efficace, avancer avec vitesse, élégance, souplesse, assurance des mouvements ; je m’abreuve de la vision de ses oreilles fines, bien collées, de son brushing impeccable, les cheveux courts sur les côtés, plus longs sur le haut, fixés à grands coups de gel ; je remarque cette barbe de plus en plus sombre, qu’il a dû laisser pousser depuis une semaine ; j’ai envie de me perdre dans son regard ténébreux, dans son sourire incendiaire ; j’ai envie de lui, putain, j’ai envie de lui et de personne d’autre.
Mon cœur se serre à l'idée que je ne sentirai plus jamais son corps contre le mien, sa queue en moi, ses coups de reins, que plus jamais je ne goûterai au nectar divin qu’est son jus de mec…
Je suis pile devant la brasserie, je ralentis le pas, j’espère croiser son regard ; pas de chance, il semble entièrement absorbé par son service, très pro, très efficace.
Au gré de ses mouvements et d’une rafale de vent particulièrement intense, sa chemise se relève et replie un peu dans son dos, ce qui fait que son boxer noir, avec un élastique noir aussi et une fine bande rouge, dépasse pendant un petit moment. Ce qui m’offre l’occasion d’apprécier sa belle cambrure de reins.
Oui, c’est beau, Toulouse, l’été… et le vent d’Autan y met sa touche, faisant bouger les t-shirts, les shorts des petits cons dans la rue, les pans de la magnifique chemise blanche de mon Jérém…
Et le brushing du charmant et hyper sexy Julien qui, assis sur le capot de sa voiture garée devant l’autoécole, m’attend pour une nouvelle leçon de conduite.

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