Histoire Des Libertines (5) : Messaline, Impératrice Et Putain.

Valeria Messalina (c. 20 – 48) fut la troisième épouse de l'empereur romain Claude et donna naissance à Britannicus.
Messaline est l’un des personnages les plus sulfureux et les plus fascinants de cette série historique. Elle exerce sur moi une incontestable fascination.

LA PLUS CELEBRE DES « SALOPES »

Avec Cléopâtre, Messaline est la plus célèbre des hypersexuelles. Certains ont parlé de nymphomanie, mais on peut leur faire observer que nul n’a contesté la légitimité des s qu’elle a donnés à Claude, Octavie et Britannicus. C’est donc qu’elle était capable de se contrôler, au moins au début de son mariage.
Si Messaline est abjecte pour le poète satirique Juvénal, son nom est resté ensorceleur pour des siècles et des siècles…Tant d’audace transgressive et de dépravation défient les plus magnanimes et les fascinent.
La magnifique épouse de l’empereur Claude est une sulfureuse, et même plus que ça, une grosse cochonne affamée de sexe qui se vautre dans le stupre, une insatiable, cruelle et tyrannique qui n’a cessé de faire fantasmer les hommes et les femmes au cours des siècles.
Issue de la haute noblesse de Rome, Valeria Messalina est la fille de Marcus Valerius Messalla Barbatus et de Domitia Lepida. Elle est la petite-fille d’Antonia l'Aînée et donc l’arrière-petite-fille de Marc Antoine. Née probablement vers 20, elle épouse Claude en 38 ou 39 et a deux s avec le futur empereur : Octavie (née en 40, future épouse de Néron) et Britannicus, qui naît le 12 février 41, à peine trois semaines après l'accès de Claude au principat. En dépit de la réputation sulfureuse de son épouse, la paternité de Claude ne semble jamais avoir été remise en question. Le début du mariage fut heureux, mais les choses se gâtèrent au moment de l'élévation de Claude à l'empire.
Quand la tendresse conjugale disparut, elle laissa place à une cruelle concupiscence qui lui fit détester son mari comme l'ennemie de ses plaisirs.

Claude vivait dans ses appartements avec son harem de concubines et Messaline menait de son côté la vie élégante en compagnie de ses favoris, seigneurs, gens de théâtre et célébrités diverses. Claude, ne se souciait guère de la vie libertine de sa jeune femme et exauçait chacun de ses souhaits. Et Messaline profitait de la crédulité de son mari pour exercer sur lui une emprise absolue.
Messaline symbolise l'appétit de luxe, la soif du plaisir et l'esprit de lucre de la haute société romaine. L'impératrice Messaline est en fait une parvenue dont l'époux a été hissé par hasard, en 41, sur le trône par des prétoriens en quête d'empereur. Elle est éblouie par la situation exceptionnelle qu'elle occupe et elle en profite.
Croqueuse d’hommes, le nombre de ses amants ne se comptent plus. Légionnaires vigoureux, gladiateurs costauds, esclaves bien membrés, bref n'importe quel mâle, pourvu qu'il fût doué d'une nature avantageuse. D'ailleurs, elle aime se déguiser et se prosti dans les lupanars de Rome. Non contente de consommer des armadas d’hommes elle les fait souffrir, les bats et les tue quand ils ne veulent pas l’honorer.
On ne compte plus ses amants, qu'elle choisit de préférence parmi les esclaves et les affranchis impériaux. Elle aime se déguiser en esclave et se prosti dans les lupanars de Rome. Elle se plaît à faire proscrire des Romains pour s'emparer de leurs fortunes, elle vend les droits de cité aux plus offrants, elle négocie les commandements des légions, les gouvernements des provinces. Redoutant d'éventuelles rivales, elle fait assassiner une sœur de Caligula (Julia Livilla) et une cousine (Julia, fille de Drusus) de celle-ci, toutes deux célèbres pour leur beauté. Dresser la liste de ses crimes est impossible, Juvénal et Tacite y ont eux-mêmes renoncé : un de ses amants possède-t-il un beau jardin, elle le fait assassiner pour profiter de ses fleurs ; qu'un autre lui déplaise, il est tué ; qu'un troisième ait trop d'influence sur l'empereur Claude, il subit le même sort (ce fut le cas de l'affranchi impérial Polybe).

Tyrannique une fois parvenue à la première place, Messaline semble régler sa conduite selon trois axes : son souci dynastique, ses affaires de cœur (ou plutôt de cul) et son goût pour les richesses.

LA PUTAIN IMPERIALE

L'impératrice Messaline est célèbre pour son appétit sexuel hors du commun, voire sa nymphomanie. Certains dirons que pas un homme de Rome n’était passé par son lit. La tradition antique unanime colporte à son endroit des récits complaisants et sans équivoque donnant une image de l'« Augusta meretrix » (« putain impériale ») : Messaline est ainsi devenue l'incarnation même de la luxure et du scandale. À en croire la saisissante description qu'en donne l'écrivain Juvénal, débauchée, elle n'hésitait pas à se prosti ouvertement dans les bordels de Subure. Elle avait transformé une partie du palais en lupanar.
Messaline c’est une libertine. Le mariage : ok. Donner une descendance à l’empereur : ok. Maintenant, place à la bite libre et volage. Non seulement elle couche avec qui elle veut, mais en plus, elle se prostitue volontairement dans les bordels de Subure et organise des orgies géantes. En plus de ne pas cacher sa débauche, Messaline incite les femmes de Rome à coucher avec leurs amants sous les yeux de leurs maris et ceux qui acceptent, ils reçoivent une récompense. S’ils refusent avec trop de virulence, elle se débrouille pour les faire disparaître. Pas seulement de la pièce mais plutôt de la surface de la terre. Ainsi, elle souhaite en quelque sorte humilier les hommes qui emprisonnent leurs femmes, ces maîtresses de maison à qui on fait un ou deux gamins mais qu’on n’ose pas prendre en levrette.
UN MARI COMPLAISANT ET MEME UN PEU CANDAULISTE
Le pauvre empereur Claude, amoureux et crédule, était tenu par la promesse, naïvement faite à leur mariage, de lui laisser faire ce qu'elle voudrait. Ainsi Messaline n'aurait point été inquiétée dans sa folle lubricité si ses exactions n'avaient (fatalement) revêtu un caractère politique.
En effet, aussi bien elle exerçait une domination despotique sur ses victimes, aussi bien elle était incapable de démêler elle-même lesquels de ses amants l'utilisaient pour des ambitions plus grandes. Car elle était littéralement devenue une porte ouverte à la Cour impériale.
Claude n’est pas un grand jaloux possessif, au contraire, il fait pareil de son côté et tant que sa femme ne le dessert pas dans son job, il s’en fout. D’ailleurs, il va même l’aider à trouver quelques amants !
Parmi les nombreux amants de Messaline, il est possible de citer Mnester. Faut dire que le mec, il fait tourner toutes les têtes, baver toutes les bouches et il n’est pas avare en caresses. C’est un acteur pantomime dont Caligula, l’empereur lui-même, est tombé fou amoureux. Lors de spectacles, représentations, ou jeux du cirque Caligula n’avait pas peur de lui rouler une pelle devant tout le monde. A la mort de Caligula, Mnester est resté dans les bonnes grâces du pouvoir car c’est Messaline qui en pince pour lui. Or Mnester refuse. Messaline va alors demander à son mari, l’Empereur Claude de lui donner l’ordre de coucher avec sa propre femme ! Ensuite, Messaline va user et r de Mnester et pour pouvoir l’admirer à satiété, elle fait même couler une statue en bronze de son amant.

PROSTITUEE DE SUBURE

Tout le monde sait que le lupanar prend son origine dans la Rome antique où les hétaïres de la Cité Impériale étaient surnommées lupae, louves.
Et que dire de Messaline, l’impératrice nymphomane qui – chaque soir – se transformait en vulgaire catin des bas-fonds. La putain impériale ! Ainsi était-elle baptisait. C’est dans le quartier de Subure, le plus pauvre, le plus populeux, le plus déshérité que cette mante religieuse partait assouvir ses fantasmes jamais satisfaits, jamais rassasiés. « Dans les ruelles de Subure, on volait, on trafiquait, on tuait pour rien. Et on faisait l’amour également. Car c’était un des hauts lieux de la prostitution romaine : dès la neuvième heure du jour, heure légale d’ouverture des bordels sous l’Empire, Subure devenait un gigantesque lupanar.
On y croisait la lie de la plèbe, des vagabonds, des éclopés, des adolescents à peine pubères en mal de sensations fortes, à la recherche d’une prostituée à deux sous. Les pauvres filles du Subure n’étaient pas regardantes »
La valse des amants ne suffisait pourtant pas à satisfaire de Messaline, la nymphomane si on en croit cet incroyable épisode. Un jour, dit-on, Messaline s’est rendue en cachette dans un bordel pour se livrer à un curieux concours avec une prostituée : il s’agissait de savoir combien elle pourrait subir de « mâles assauts » en une journée. Et l’histoire dit qu’elle aurait remporté son concours après avoir couché avec 25 types à la suite !
« Dès qu'elle sentait son mari endormi..., la putain impériale s'encapuchonnait et s'évanouissait dans la nuit... Camouflant ses cheveux noirs sous une perruque blonde, elle gagnait un bordel moite aux rideaux rapiécés où un box lui était affecté, elle s'y exhibait nue... Elle faisait goûter ses caresses à qui entrait, se faisait payer sa passe, renversée, ouverte, une foule la besognait et y déchargeait, et quand le bordelier libérait enfin ses filles, elle s'en allait tristement, n'ayant pu qu'être la dernière à fermer boutique, brûlante encore de la tension de sa vulve raide...»
Ainsi le poète latin Juvénal brosse-t-il le portrait de Messaline.

UNE CONCEPTION TRES PARTICULIER DU LIBERTINAGE

Pour la postérité, elle incarnera désormais, comme Julie, Agrippine, ou plus tard Théodora, la figure par excellence de la concupiscence sans limites, du désir féminin incontrôlé et incontrôlable, et ne cessera de hanter l'imaginaire occidental à partir de la fin du Moyen Âge. Romanciers, dramaturges, peintres, cinéastes et psychiatres, en feront l'archétype de la nymphomane.
Messaline avait une conception du libertinage très particulière : elle incitait les jeunes femmes à s’abandonner à leurs amants, au cœur même du palais impérial. Mais elle ne s’arrêtait pas là : elle obligeait leurs maris à assister à la scène. S’ils acceptaient, elles les récompensaient. Sinon, elle en faisait des ennemis mortels. Sans faire de la psychologie de comptoir, on peut quelque part admirer le courage et la conviction libertine de Messaline : en quelque sorte, elle humiliait les figures masculines par excellence, les maris qui retenaient en “otage” leur épouse dans le foyer familial…
Messaline n’est pas une sentimentale mais une collectionneuse et une licencieuse. De tempérament échangiste et peu jalouse, elle se livre à trois amants par nuit plutôt qu’à un. Une fois nu, un homme en vaut un autre et l’esclave vaut le maître s’il se montre à la hauteur. Mais ce style de vie ne reste pas longtemps caché. Et Claude a beau être un cocu plutôt sourd, il finit par entendre des bruits courir… Il faut être sérieusement inconscient ou fondamentalement libre, ou les deux, pour se conduire ainsi dans une société romaine phallocrate où le moindre manquement aux codes quand on est une femme peut coûter très cher.
Certains eurent beau parler de potins et d'inventions : l'Antiquité est unanime à son sujet. Suétone, Tacite et Juvénal nous racontent les centaines de scandales qu'elle transportait avec elle, aussi vorace que cruelle et jalouse, faisant souvent exiler et/ou assassiner ses amants accompagnés de leurs éventuelles amies. Elle avait transformé une partie du palais en bordel et s'y prostituait ouvertement. Elle explora tous les recoins de la débauche, à en faire rougir un pornographe.

POLYANDRE

Messaline finit par dépasser les bornes. Tout se gâta donc en 48, quand elle tomba folle amoureuse d'un certain Caïus Silius.
Tacite nous décrit le scandale : « Car elle brûlait pour C. Silius, le plus beau des jeunes Romains, d'une ardeur telle qu'elle fit rompre son mariage avec Junia Silana, une femme noble, et voulut avoir son amant pour elle seule. Silius, de son côté était conscient du scandale et du danger ; mais, sachant qu'il périrait à coup sûr s'il refusait, et gardant quelque espoir de tromper l'opinion, considérant, aussi, les avantages considérables de l'aventure, il fermait les yeux sur ce qui se passerait et se consolait en profitant du présent. Et elle, sans se cacher, mais avec une suite nombreuse, venait souvent chez lui, l'accompagnait quand il sortait, lui prodiguait richesses, honneurs ; enfin, comme si les situations eussent été d'ores et déjà inversées, les esclaves, les affranchis, tout ce qui faisait le luxe du prince, tout cela, on le voyait chez l'amant de sa femme ».
Lassée d'adultères trop faciles, Messaline se sentait portée vers des plaisirs inconnus. C'est alors que Silius, jouant le tout pour le tout, lui propose de l'épouser, lui assurant qu'il adopterait ses s. D'abord réticente, car elle craint d'être ensuite écartée au motif d'adultère, Messaline finit par céder.
Elle profita d'un voyage de Claude pour le satisfaire, et l'empereur à son retour n'y vit d'abord que du feu. Selon Suétone, crut à l'histoire que lui servait son épouse « bi-andre ».
Mais Narcisse, un affranchi, le prévint de l'affaire, car enfin c'était une atteinte directe au trône ! Face à la gravité du crime, Claude… hésita. Il demanda à parler à sa femme avant tout. Claude demande alors à écouter sa femme47 avant de la condamner. Comprenant le danger d'un possible retournement du Prince, Narcisse envoie ses sbires dans les jardins de Lucullus sur le Pincius, où s'étaient réfugiées Messaline et sa mère juste réconciliées. La mère presse sa fille de mettre elle-même fin à ses jours. Selon le récit de Tacite, un affranchi envoyé par Narcisse fait irruption et accable la malheureuse d'injures. Messaline s'empare alors d'un poignard et tente de se suicider. Elle n'y parvient pas et est froidement exécutée par un soldat ; son corps est abandonné à sa mère.
Ainsi mourut l'incarnation de la luxure ; quant à Claude, il déclara après plusieurs jours de silence qu'il garderait le célibat.

MESSALINE FEMME LIBRE

Messaline symbolise l'appétit de luxe, la soif du plaisir et l'esprit de lucre de la haute société romaine, une sulfureuse, et même plus que ça, une belle coquine affamée de sexe , une insatiable, cruelle et tyrannique qui n’a cessé de faire fantasmer les hommes et les femmes au cours des siècles. Ceci dit, au temps de Messaline, la sexualité était une activité saine. Rien de mal à aimer le sexe sauf que Messaline en abusait bien trop. Elle est surtout connue pour son libertinage voire sa nymphomanie. En fait, c'est la représentation typique de la ta antique et surtout une des femmes les plus ambitieuses de l'histoire romaine.
Admirable nymphomane, Messaline, cette femme ambitieuse, a sans aucun doute utilisé ses charmes pour son propre plaisir mais aussi à des fins politiques pour assouvir toutes ses ambitions.
Messaline, une étrange alliance de fureur et de plaisir, un délicieux supplice, une diabolique persévérance dans la volupté.
Avec un peu de recul, aujourd’hui Messaline incarne l’image de la femme libertine assumant à 100% sa sexualité, ses désirs même les plus secrets, prenant en main sa vie sexuelle et choisissant ses amants comme bon lui semble. Une Messaline n’est pas l’objet de désir d’un homme, ni le faire valoir d’un mari en quête d’aventure extra conjugale avec permission, Messaline est la libertine incarnée, libre et totalement libérée. C’est pour cela que ce personnage me fascine.

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