Escapade À Dinard

Après un été plus que pluvieux, nous avions le droit à une arrière-saison ensoleillée. Les belles journées de septembre étaient passées et on attaquait octobre toujours sous le signe de l’été indien.

On ne pouvait plus parler de chaleur bien sûr, mais de douceur.
J
e revenais tout juste d’une mission à Bordeaux, que j’avais prolongé de deux jours sur le bassin d’Arcachon. J’avais trouvé un joli hôtel vers Andernos et j’avais appelé Bénédicte, une de mes ex, qui habitait la région et avec qui j’étais toujours en contact. Elle et moi, on se revoyait de temps à autre à l’occasion, notamment quand je passais dans le sud-ouest, ou bien quand elle passait en région parisienne.
Comme elle était disponible, elle m’avait rejointe et nous avions passé deux jours (et deux nuits) fort agréables. Ca faisait presque deux ans qu’on ne s’était pas vues avec Béné et la retrouver, ça m’a rassuré. Elle avait pris quelques kilos, moi à, côté, je gardais la ligne !
Béné m’a raconté sa vie de ses deux dernières années. Toujours prof de math, elle vivait en couple avec Sonia, une dentiste plus âgée qu’elle, avait une amante régulière, Elodie, une femme mariée, plus jeune qu’elle. Elle n’avait pas changé Béné, enfin à part ses quelques kilos, toujours à se fourrer dans des situations pas simples.

J’étais revenue à Paris et le lundi, je me pointais au cabinet et je rejoignais Georges, le boss dans son bureau :

- Laetitia ! Alors cette mission à Bordeaux, comment ça s’est passé ? j’ai reçu ton compte rendu hier.
- Tranquille, maintenant je vais pouvoir me consacrer à fond au dossier Dupuis. Depuis le temps qu’il traine.
- Euh non, tu repars demain.
- Je repars ? Où ça ?
- A Dinard.
- A Dinard ? Quelle idée ! Quoi faire ?
- Un cabinet d’avocats de Londres nous a contactés. Ne me demande pas comment ils ont eu nos coordonnées ou comment ils nous ont choisi, je n’en sais rien.

Le fait est qu’il nous sollicite pour les conseiller sur le projet d’un de leurs clients, une boite anglaise, qui envisage de reprendre une entreprise près de Dinard.
- Et c’est moi qui m’y colle ?
- Oui, tu vas travailler avec un des membres du cabinet pour mettre en place le projet.
- Et il faut que j’aille à Dinard pour ça ?
- Oui, le client y vient demain. Une réunion est organisée, avec les vendeurs.
- A Dinard ! Pourquoi pas après tout, c’est une ville à anglais. Bon, et l’avocat anglais ? Il est où ?
- A Paris. Elle arrive aujourd’hui.
- Elle ?
- Oui Séverine Lombard, c’est une française en fait, qui travaille pour eux à Londres. Elle doit arriver dans la journée, elle va te contacter, je lui donné tes coordonnées. Je lui ai parlé au téléphone avant-hier.
- Bon, après tout, vu la météo, Dinard et Saint Malo, ça peut être sympa, après Bordeaux !

Une seule journée au bureau, le dossier Dupuis qui n’allait pas bouger, deux ou trois autres dossiers aussi en souffrance, je pestai quand même un peu sur les bords, plus pour la forme qu’autre chose, passer deux jours à Dinard, on ne va pas ment se plaindre. Je remettais le dossier Dupuis dans l’armoire d’où je l’avais extirpé un quart d’heure avant quand mon portable a sonné.

- Laetitia Marsac ?
- Oui
- Bonjour, je suis Séverine Lombard
- Ah oui, Georges m’a prévenu de votre appel. Bonjour !
- Ecoutez, je suis à Paris ce soir, nous devons être à Dinard après-demain pour la fameuse réunion avec l’entreprise française et les repreneurs anglais.
- Oui ! c’est ce qu’on m’a dit, je pars pour Dinard demain. Je prendrai connaissance du dossier sur place en arrivant. Je vous propose de vous rencontrer là-bas après-demain matin pour en discuter avant la réunion.
- Et vous y aller comment ?
- En train surement
- J’y vais en voiture, je vous propose de vous amener. On discutera du dossier sur la route.
- Oui, pourquoi pas
- Vous serez où demain ?
- Au cabinet …
- Rue Lafayette ?
- Oui, exactement.
Vous voyez où c’est ?
- Oui, je suis parisienne à la base
- Vous me prenez devant le métro Cadet, c’est bon ?
- Parfait, demain, 13 heures?
- D’accord, à demain, on y sera en début de soirée et on aura fait le tour du dossier et préparer la réunion du lendemain matin en arrivant.


A 13 heures, le lendemain, j’attendais devant le métro Cadet avec ma petite valise. Le temps était une fois de plus radieux. J’avais chaussé mes lunettes de soleil. Début octobre, l’été indien, une petite escapade express à Dinard, finalement, c’était plutôt sympa (sauf pour le dossier Dupuis).

Un petit coupé rouge, s’arrêta devant moi. Le genre de voiture décapotable vintage, qui devait dater des années 60. Vintage et classe ! Et immatriculé en Angleterre. C’était elle !

Je m’approche de la portière côté passager. Une main sort et une voix me dit :

- De l’autre côté !

Oui, évidement, c’est une voiture anglaise, donc conduite à droite et passager à gauche.

Je fais le tour de la voiture, ouvre la portière, glisse ma valise à l’arrière après avoir trouvé comment basculer le siège (c’est une deux portes !) et m’installe. On est tout serré là-dedans, je ne suis pas grande, mais mes genoux touchent le tableau de bord.

La conductrice me tend la main en souriant :

- Séverine Lombard
- Et moi Laetitia Marsac, enchantée

C’est une femme entre 35 et 40 ans, mettons 38, un plus âgée que moi donc, brune, bien apprêtée. Elle porte avec classe un tailleur noir sur un chemisier rouge.

- Jolie voiture, lui dis-je
- Merci, pas toute jeune, mais toujours pimpante !

« Comme toi », j’avais envie de rajouter, mais je me suis retenue. Et puis finalement, notre différence d’âge n’était pas si flagrante que ça.

Une fois la porte d’Italie et la capitale derrière nous, l’autoroute A10, puis A11 étaient bien dégagées en cet après-midi de semaine.
La conductrice fit vrombir le moteur de la Triumph, c’est ce que j’ai appris, c’était une Triumph, en fait.

Nous avons fait le point sur le dossier et sur le client qui nous concernait jusqu’à Chartres. Puis entre Chartres et Le Mans, nous nous sommes raconté un peu nos vies (professionnelles).

Séverine Lombard était à Londres au Cabinet AJ&J (Andersson, Jones et Jones) depuis une dizaine d’année maintenant. Elle s’y plaisait bien. Londres est une ville facile à vivre, et ça je veux bien le croire.

- Je n’ai pas de chambre d’hôtel, je pense qu’en pleine semaine, début octobre, ça devrait le faire. Entre Dinard et Saint Malo, je devrais pouvoir trouver ça, dis-je
- J’ai pris la liberté de retenir dans une auberge sur les bords de la Rance. C’est à une vingtaine de kilomètres de Dinard, mais la vue est magnifique des chambres. C’est très bucolique ! Très agréable !
- Pourquoi pas !
- Ce soir, on pourra se faire un resto de fruits de mer à Cancale, me proposa-t-elle
- Alors là, oui, vous me prenez par les sentiments Séverine, j’adore les huitres de Cancale. Pour moi, c’est les meilleures.
- Vendu alors, mais avec un blanc de Loire.
- Vendu ! S’ils ont du Sancerre, ou du Pouilly, je suis pour !

La circulation était toujours fluide et nous avancions bien. Les sujets de conversation se succédaient et le temps passait assez vite. Nous nous sommes arrêtées pour boire un café (et satisfaire un besoin naturel), dans une station-service vers Vitré.

En repartant, alors que Séverine avait jusqu’à présent une conduite un peu nerveuse, lâchant les chevaux de sa Triumph sur la file de gauche, là elle se mit à rouler beaucoup plus tranquillement en restant sur la file de droite.

Pour doubler un poids lourd, elle rétrograda. Sa main au passage effleura ma cuisse. Bon, l’habitacle de la Triumph était exigu et ma jambe était près du levier de vitesse, et après tout, ce frôlement n’avait rien de désagréable.
J’aurais été hypocrite de prétendre le contraire. Si une femme me frôle la cuisse, je ne vais rien dire, d’autant plus que là c’était à priori involontaire !

Quelques kilomètres plus loin, re-camion, re-retrogradage (pas sure que ce mot existe, retrogradage !) et cette fois, je l’ai bien vu, le petit doigt s’est écarté du reste de la main et a remonté le long de ma cuisse. On en était plus au frôlement et s’était la deuxième fois en quelques minutes.

Je restais sur mes gardes. Deux fois de suite et la deuxième plus franchement ! Y avait-il anguille sous roche ? Séverine avait-elle une idée derrière la tête ?

Quand elle a repassé sa vitesse, sa main cette fois s’est posée sur ma cuisse et y est restée.

Vous me connaissez un peu maintenant, je ne suis pas du genre à m’offusquer pour si peu, ni même à repousser la main. Je tourne la tête vers Séverine. Elle garde le regard fixé droit devant elle sur la route. Prudente malgré tout ! Plutôt bien.

Et hop, je sens sa main passer sous ma jupe et remonter :

- Ah oui, carrément, lui dis-je
- Carrément oui !, me répondit-elle. Ça te gêne ?
- Pas vraiment, non …

Je notais toutefois le passage au tutoiement, qui pour elle devait aller de pair avec le pelotage de cuisse. Après, quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir !

- Je suis plutôt du genre assez directe aussi, lui dis-je, mais là, c’est gonflé quand même comme approche. J’aurais pu te repousser, hurler, te faire un scandale, t’obliger à t’arrêter, quitter le véhicule, voir te mettre ma main dans la figure … Avoir une crise de nerf, que sais-je encore !
- Non, non, non, j’étais sure que non !
- Ah bon, tu as un don, tu es cartomancienne, tu l’as lu dans les cartes ? le marc de café ? dans des entrailles d’animaux morts ?
- Non, c’est plus simple que ça, j’ai entendu parler de toi et je connais tes préférences.
- Ah ? Et par qui ?
- Quand j’ai su que j’allais collaborer avec un cabinet parisien, moi qui suis française, j’ai cherché à en savoir plus. Quand j’ai su que j’allais travailler avec Laetitia Marsac … Alors là !
- Alors là quoi ?
- Disons que quelqu’un m’a déjà parlé de toi
- Qui ?
- Tu te souviens de Laure Dubreuil ?
- Euh … Laure Dubreuil ! D’accord …

Laure Dubreuil, une avocate avec qui j’ai bossé il y a deux ans à peu près. Sur un dossier, le cabinet a fait appel à elle pour plaider au pénal. Ce n’est pas notre spécialité. J’ai travaillé en étroite collaboration avec Laure et de fil en aiguille en très très étroite collaboration. Tellement étroite que ça se passait dans un lit notre collaboration. Nous avons fêté notre victoire au procès dans l’hôtel le plus proche du TGI de Versailles par exemple. Au fur et à mesure du temps, nos rencontres se sont espacées, et nous nous sommes perdues de vue.

- Disons, que moi aussi, j’ai travaillé avec Laure Dubreuil, me dit Séverine
- Je vois ! Ça fait longtemps ? Comment va-t-elle ?
- Un an à peu près, et elle allait bien à cette époque. Mais rassure toi, elle ne m’a pas donné ton nom comme ça. Elle m’a juste dit que j’étais sa deuxième avocate. Je lui ai demandé des détails sur sa première. Elle m’en a donné. C’est moi qui ai fait les recoupements et ai su que la première c’était toi. Et que j’allais à mon tour bosser avec toi.
- C’est rassurant, Laure n’a pas balancé mon identité, comme ça …

Au fil de la conversation, sa main était bien remonté sous ma jupe, elle s’aventurait maintenant entre le haut de mon bas et le bas de ma culotte, pour être plus précise, si vous si tout ça.

De mon côté, je lui caressais aussi la cuisse.

Nous avons roulé comme ça quelques kilomètres en silence. Séverine a repris :

- De deux choses l’une ! Soit on attend d’être arrivées à l’auberge et ça va être long et dur ! Soit on quitte l’autoroute à la prochaine sortie, on prend une petite route de campagne au hasard, on trouve un coin discret et on va faire l’amour en pleine nature. J’ai une couverture dans le coffre
- Je vote pour la deuxième proposition, en plus il fait beau.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Séverine a pris la sortie Laval. Nous avons traversé une zone commerciale, puis elle semblait avancer un peu au hasard, prenant des routes de campagne de plus en plus petites. Nous avons enfin traversé une forêt. Elle a engagé la petite voiture coupée sur un chemin forestier. Après quelques mètres, il a paru évident que la voiture très basse n’irait pas plus loin. Elle a coupé le moteur. Nous nous sommes regardées et nos bouches se sont rapprochées l’une de l’autre, pour un baiser tendre puis plus passionné, puis complètement passionné, le tout accompagné de multiples pelotages de cuisses et de seins.

- On y va ? me dit-elle dégageant ses lèvres des miennes
- Oui, allons-y …
- Je prends la couverture dans le coffre

En ce milieu d’après-midi, le temps était toujours radieux et très doux, ça allait être très agréable de s’envoyer en l’air avec Séverine au milieu de cette forêt.

- Éloignons nous du chemin, me dit-elle

Nous nous sommes engagées dans le sous-bois. Bon, nos tenues (jupes courtes et serrées, escarpins) n’étaient pas du tout adaptées à la situation. Nous avons pris un petit sentier. Mes talons hauts s’enfonçaient dans la terre ramollie par l’humidité des sous-bois.

- Là-bas ! me dit-elle en désignant le côté gauche. Il y a plus de lumière. C’est surement une clairière, allons voir …

Nous avons quitté le sentier, j’ai manqué de me tordre la cheville plusieurs fois. Les ronces s’accrochaient à mes chevilles et m’égratignaient la peau. En plus non content de crépir mes escarpins, ça allait me filer mes bas.

Nous sommes arrivées dans une petite clairière, à l’écart du moindre sentier. C’était très bucolique.

- On va être bien ici, me dit-elle en étalant la couverture sur l’herbe au milieu des fougères.
- Parfais, oui, fis-je en m’agenouillant sur la couverture.

Séverine vint se mettre à genoux également devant moi et nous reprîmes notre baiser là où nous l’avions interrompu pour descendre de la voiture. Ses mains agrippèrent les fesses, puis firent remonter ma jupe sur mes cuisses pour les découvrir.

Elle dégagea sa bouche de la mienne juste le temps de dire :

- Tu es belle !
- Toi aussi, tu me plais ….
- Non, toi, tu me plais plus !
- Tu es aussi salope que moi, je pense !
- Ça, ça reste à prouver, rétorquais-je avant d’enfoncer à nouveau ma langue dans sa bouche.

De mon côté, j’avais fait tomber sa veste de tailleur et je m’attaquais aux boutons de son chemisier, pressée de découvrir sa poitrine que j’imaginais ferme.

Elle me fit lever les bras pour ôter mon petit haut en laine. Nous étions toutes les deux en soutien-gorge, nos jupes remontées sur nos fesses à nous frotter nos poitrines l’une contre l’autre.

Je m’allongeais sur le dos sur la couverture l’attirant sur moi. Je passais mes mains sur le bas de son dois, à la recherche de la fermeture qui maintenait sa jupe. Je la fis sauter et la baissa sur ses cuisses. Puis je m’attaquais à son soutien-gorge que je dégrafais et enfin à sa culotte que je baissais aussi sur ses cuisses.

Nos langues s’étaient retrouvées et unies dans un baiser torride. Séverine respirait fort. Elle avait de son côté ôté le peu de vêtements qui me restait. Bientôt nous fûmes toutes les deux nues, ne gardant que nos bas auto-fixants et nos chaussures.

Nous roulions l’une sur l’autre sur la couverture. Elle au-dessus, moi en dessous et inversement. Nos mains couraient sur nos corps respectifs : seins, ventre, sexe, cuisses, fesses …

Après avoir roulées l’une sur l’autre, elle dessus, moi dessous, inversement et nouvelle roulade, nous nous sommes retrouvées en 69, je ne sais comment, elle dessous, moi dessus, nos langues en action sur nos lèvres intimes et sur nos clitoris, tout humides. Séverine lâcha un petit « Oh oui » étouffé.

Et c’est là …. Que l’averse nous surprit. Pris par nos ébats, nous ne nous étions pas rendu compte que le temps changeait et se couvrait. La pluie de début d’automne, assez violente, nous tomba dessus :

- Viens sous les arbres, on ne s’arrête pas ! fis-je dans un souffle.

Nous nous sommes levée et avons traversé la clairière toutes les deux nues en nous tenant par la main. Arrivées à la lisière, Séverine m’a plaqué contre le premier tronc d’arbre venu. Elle s’est collée à moi, sa bouche est descendue, elle a mordillé un de mes tétons, puis s’est agenouillée sur le sol et sa bouche s’est portée à mon pubis.

La pluie dégoulinait sur nos visages et sur nos corps malgré le feuillage au-dessus de nous. Nos cheveux étaient plaqués à nos fronts.

C’était très érotique comme situation, très chaud, bouillant même.

Je n’ai pas tenu très longtemps. La langue et les lèvres de Séverine autour mon clito, m’ont fait jouir très rapidement, pendant que deux de ses doigts fouillaient mon vagin.

A peine l’orgasme, passé je repoussais Séverine :

- A toi, maintenant, lui soufflais-je en la retournant et en la collant à son tour à l’arbre.

Son ventre et sa poitrine était collés à l’écorce, ses bras autour du tronc. Je m’accroupie derrière elle, écarta ses fesses et commença un massage du bout du doigt de son sexe. J’ai introduit mon doigt au fond de son vagin et je l’ai branlée avec vigueur. Elle agrippait l’arbre à bras le corps en gémissant. Je l’ai légèrement décollée, l’ai faite se cabrer, puis j’ai porté ma bouche à son sexe, pour la faire jouir à son tour.

Je goûtais sa cyprine, la mélangeant à ma salive. J’entendais Séverine marmonner. Je ne comprenais pas ce qu’elle disait, juste parfois, une bribe de phrase (« C’est bon », « Comme ça »).

La pluie redoublait et coulait, dégoulinait même sur nos corps.

Séverine s’est raidi, ses muscles se sont tendus. J’avais agrippé ses cuisses, qui n’étaient durs comme le bois de l’écorce de l’arbre.

Elle poussa un petit cri, quand l’orgasme s’est déclenché, puis elle souffla, puis une nouvelle série de petits cris le visage collé au tronc d’arbre. Lorsqu’elle se tourna vers moi, après avoir joui, un sourire sur les lèvres, je vis que sa joue était incrustée de motifs comme gravée par les interstices de l’écorce. Un peu de mousse ornait aussi ses seins et son ventre, vite emportés par la pluie.

J’écartais ses cheveux collés sur son front, puis déposa un baiser sur ses lèvres.

Pour ma part, je m’étais agenouillée derrière elle à même le sol. Mon bas droit était foutu, filé de partout et crépi de boue. Quant au gauche, il ne devait pas être mieux, baissé à ma cheville. Mes mollets étaient égratignés à plusieurs endroits.

Nous étions dans un état lamentable toutes les deux. Séverine enleva des brindilles qui ornaient mes cheveux.

Nous avons ramassé nos vêtements éparpillés sur le sol, ainsi que la couverture. Le tout était détrempé. Nous avons remis nos sous-vêtements, le reste étant trop mouillé. Nous sommes reparties sous la pluie toujours battante en évitant les flaques d’eau qui s’étaient formées.

Quand nous sommes revenues à la voiture, l’averse semblait se calmer.

Nous nous sommes séchées comme nous le pouvions avec un plaid qui se trouvait sur le siège arrière.

Nous avons pris des vêtements secs dans nos bagages. Nous avons fait comme nous pouvions pour nous redonner un aspect civilisé. Nous faisions un peu moins femmes des bois, un peu plus humaines. De l’aspect de deux sauvageonnes, nous ressemblions maintenant à deux femmes qui avaient pris l’averse sans parapluie. Ça pouvait le faire à peu près, jusqu’à une aire d’autoroute où nous pourrions nous refaire un semblant de beauté. Nos vêtements détrempés et la couverture furent mis en tas dans le coffre de la voiture et nous sommes reparties vers l’autoroute :

- On file vers la petite auberge, une douche, et direction Cancale pour des huitres, me dit Séverine

Elle rajouta :

- Au fait, je n’ai réservé qu’une seule chambre !
- Pas de problème ! des huitres et on rentre refaire l’amour à la chambre. Mais là, je pense surtout à une douche chaude et à changer de culotte, la mienne est toute humide.


Nous avons respecté notre programme à la lettre : Cancale, les huitres, le vin blanc, l’auberge, le lit le sexe … Nous nous sommes endormies, nues, serrées l’une contre l’autre, repues mais épuisées par notre journée, riche en émotions diverses.

Le matin, nous nous sommes apprêtées pour la réunion prévue avec nos clients. Les pourparlers entre français vendeurs et anglais acheteurs, trainaient en longueur, quand j’ai proposé de rédiger un contrat avec Séverine.

En gros, officiellement il nous fallait vingt-quatre heures pour écrire ce contrat et le proposer à nos clients. Officieusement, ce fut bâclé en une heure. Nous comptions mettre le reste du temps à profit pour retourner à l’auberge et faire à nouveau l’amour.

14h30, au lieu de nous prendre la tête sur les avenants du contrat, ménageant la chèvre et le chou, Séverine et moi étions en train de nous manger le clitoris empilées l’une sur l’autre, tête-bêche.

D’un seul coup, Séverine s’est dressée, s’est levée du lit et a couru vers la baie vitrée restée entrouverte derrière le rideau tiré.

Elle est réapparue aussitôt du rideau, tirant par le bras … une jeune fille :

- Regarde ce que j’ai trouvé ! Elle nous matait derrière le rideau !

Une jeune fille brune toute penaude se trémoussait au milieu de la chambre. Elle avait un look BCBG pas possible, pull en V rose pâle sur un chemisier blanc, une petite jupe à carreau assez courte, un serre-tête qui tenait ses cheveux bruns et une paire de lunette en écaille. Par contre plutôt un joli minois et une paire de jambes magnifique.

- Une voyeuse, fis-je, nue sur le lit. Tu es qui ?
- Euh … je m’appelle Bérénice
- Hmmm oui, le prénom colle bien avec le look
- Comment ?
- Non rien !
- Et tu as quel âge Bérénice ?
- 19 ans, Madame
- Et qu’est-ce que tu fais là ?
- Euh, rien …
- Ben voyons !
- Elle se moque de nous, renchérit Séverine. Tu te moque de nous ! Tu es derrière la vitre en train de nous mater faire l’amour et tu ne fais rien ?
- Euh … C’est que ….
- Tu as raison, Séverine, je pense que c’est une perverse !
- Oui, on ne sait pas ce qu’elle a derrière la tête … Pas claire la fille !

La pauvre Bérénice était rouge comme une pivoine et se tortillait au milieu de la pièce.

- Et si tu nous répondais ! Qu’est-ce que tu fais là ?
- C’est que… Je suis chez ma grand-mère en vacances. Elle habite à côté. Je suis rentrée de Dinard en bus et si je passe par la route depuis l’arrêt, j’en ai pour un quart d’heure à pied, mais si je coupe par le parc de l’hôtel, j’en ai pour cinq minutes. J’ai entendu du bruit en passant devant votre chambre, je me suis approchées … C’est tout !
- C’est tout ?
- Ben voyons ! Si tu ne l’avais pas vue, elle se serait masturbée en nous observant, j’en suis sure !
- Mais non, je vous assure, je passais seulement ! J’allais partir d’ailleurs …
- C’est ça, on va te croire ma grande, lui dit Séverine en l’agrippant çà nouveau pas le bras. Puisque tu veux mater, eh bien matte, mais autant être aux premières loges pour ça !

Elle la fit s’assoir au bout du lit et me rejoignit sur le lit et colla sa bouche à la mienne. Sa main courait sur mon ventre et mon entre-jambe, la mienne sur son cul.

Elle s’est couchée sur moi, puis a gobé mes tétons l’un après l’autre. Elle les a longuement tétés, léchés et sucés. Puis sa bouche est descendue, sa langue glissait sur mon ventre vers mon pubis.

Elle a levé la tête et s’est tournée vers Bérénice au bout du lit et lui a dit :

- Elle est à point, je vais lui manger le sexe ! elle dégouline. Si tu voyais ça ma petite Bérénice !

Bérénice était assise la jupe remontée, les cuisses écartées, une main dans sa culotte, l’autre sous son pull.

- Ça lui plait vraiment, me dis Séverine
- On s’occupe d’elle ?
- On y va …

Nous l’avons déshabillée, découvrant notamment un triangle brun bien taillé entre ses jambes. Nous l’avons allongée sur le lit, la tête calée par les oreillers. J’ai mis ma langue dans sa bouche, pendant que Séverine glissait la sienne entre ses lèvres intimes.

Bérénice haletait, hoquetait sous l’effet de la caresse buccale de Séverine. J’ai repoussé Séverine, j’ai écarté les cuisses de Bérénice, relevé son bassin et j’ai pris la place de Séverine, goutant la cyprine de Bérénice mélangée à la salive de Séverine. Séverine, a écarté les fesses de Bérénice et à léchouillé sa petite rondelle, avant d’y glisser son doigt.

Bérénice se pétrissant les seins a laissé exploser l’orgasme. Pour crier, elle a crié ! L’espace d’une dizaine de seconde lui a été nécessaire pour reprendre ses esprits. Elle a eu ensuite un geste très mignon, en réajustant se lunettes de travers.

Je me suis mise en face d’elle en écartant les cuisses :

- Tu veux essayer toi aussi ?
- Je ne sais pas…
- Essayes, tu vas voir, à tous les coups on gagne !
- Et si tu veux être une vrai petite goudou, il faut avoir léchouillé une chatte ! rajouta Séverine

Elle s’est penchée sur moi et a posé sa bouche sur mon sexe. Sa langue balayait mon entre-jambes.

- Eeeehhh ! Ce n’est pas un cornet de glace ! lui fis-je
- Vas-y en douceur, lui Séverine. Tu écartes avec les doigts, oui, comme ça … Tu poses tes lèvres dessus, tu aspire, comme pour gober … Voilà comme ça, c’est bien ! Maintenant tu sors la langue tu tournes autour du clito
- Ouiiiii, comme ça c’est mieux ! fis-je en appuyant derrière la tête de Bérénice.
Séverine est venue se positionner à côté de moi é écarté les cuisses comme moi. J’ai repoussé la tête de Bérénice vers l’entre-jambes de Séverine.

Bérénice maintenant alternant entre Séverine et moi, sa technique s’améliorant de minute en minute.

- Vas y, fais-moi jouir, dis-je en soufflant.

J’ai senti la langue de Bérénice accélérer autour de mon clito. Deux de ses doigts me branlaient le vagin. J’ai crié agrippant Bérénice par les cheveux au moment de l’orgasme.

Bérénice s’est tournée vers Séverine pour la faire jouir son tour.

Séverine et moi étions allongée l’une contre l’autre en reprenant notre souffle. Bérénice nous regardait un sourire aux lèvres, humide de cyprine et de salive, les lunettes à nouveaux de travers. Elle semblait fière d’avoir réussi à nous faire jouir toute les deux à la suite.

Nous l’avons attirée vers nous. Puis serrées les unes contre les autres, nous nous sommes embrassées et caressées mutuellement.

Puis Bérénice s’est levée et s’est rhabillée :

- Je dois y aller, dit-elle visiblement déçue. Ma grand-mère va s’inquiéter

Elle nous a quittée comme elle était venue.

Séverine et moi avons un peu profité de l’instant présent en nous caressant du bout des doigts les seins et le ventre

Le lendemain, nous avons proposé le contrat à nos clients. Il leur a convenu. Séverine m’a ramenée à Paris, dans son coupé vintage. Devant le bureau, nous nous sommes donné un dernier baiser, avant de nous promettre de nous rappeler, ce que nous n’avons pas fait … enfin, pas encore ….

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!