54.2 Les Envies De Jérém (Deuxième Du Nom).
Je cherche nimporte quoi pour le retenir
« Jérém
»
« Quoi ? » fait le petit con à casquette, tout en arrêtant son mouvement.
et le seul truc qui me vient à lesprit cest :
« Tu veux une bière ? ».
Je ne sais même pas sil y en a au frigo, mais je tente le tout pour le tout.
« Ça va aller, jai pas le temps
».
« Ou alors, tu veux autre chose
? » oui, là je tente vraiment le tout pour le tout « sans prise de tête, je te promets
».
Jose à peine le regarder ; Jérém est en train de sourire, je crois même en train de se marrer.
Jai dû balancer ça sur un ton tellement pitoyable, jai dû me ridiculiser comme jamais.
Pourtant, ce sourire est tellement beau, tellement aveuglant, tellement Jérém, tellement comme je laime ; un sourire, un simple sourire, et je lui pardonne tout, tout, tout ; car cest un petit con, la quintessence même du petit con.
Puis, son sourire laisse la place à un regard qui est comme transperçant, avec un semblant de petit hochement de tête qui semble dire "t'as envie de moi, hein, t'as envie ?".
Il y a un truc tellement intense dans son regard, un truc perçant comme une flèche, quelque chose de sauvage et puissant comme ses coups de reins, comme sil pouvait te baiser de ce simple regard, putain de mec
« Tes seul ? » il se renseigne, tout en revenant pile en face de moi.
« O
oui
tes en pause ? ».
« Je bosse pas aujourdhui
».
« Ok
tu veux rentrer alors ? ».
Il est toujours sur le pas de la porte. Il me toise en silence. Il me laisse mijoter. Les secondes ségrènent, le malaise commence à sinstaller en moi.
Puis, soudainement, tout semballe : il baisse les yeux, dirige son regard vers sa braguette ; mon regard suit le sien, je reconnais la bosse qui commence à déformer son short ; il me regarde à nouveau, et me balance cette conclusion venant définitivement couronner ce que vraiment on peut appeler l'étalon du petit con, la référence absolue, insurpassable, inclassable :
« Il y a toujours le temps pour une pipe
».
Ok, ok, petit moment, ARRET SUR IMAGE, please.
Je madresse à toi, le lecteur impatient de lire LA véritable confrontation entre Jérém et moi, Nico. Jai lu tes commentaires :
« Je suis énervé
il va me falloir des explications, clarifier les choses entre Jérém et Nico
Nico se fait encore piétiner
je veux, j'exige, que nos deux petits mecs s'expliquent ! ».
Et encore :
« Même si cette relation doit s'arrêter là, qu'au moins ils se disent les choses le plus simplement, pour ne pas rester sur des interrogations ».
Et encore :
« Explication qui nest toujours pas là, et qui maintient toujours Nico dans un rôle dont on aimerait quil séchappe un peu, enfin
».
Et pour finir :
« Mais ne pas savoir résister à Jérém, ça ne veut pas dire ne rien dire et tout accepter sans condition. Nico prend cette relation comme une fatalité, comme sil ny pouvait rien
à chaque fois il dit quil a peur des réactions de Jérém, mais sil nessaie rien, il ne se passera rien ».
Vous avez complètement raison.
Profitions de cette petite pause et prenons un peu de hauteur et de perspective.
Nous sommes le lundi 30 juillet 2001.
Dans 10 jours, je serai le garçon le plus triste de l'univers tout entier. Car jaurai perdu le mec que j'aime, et de la pire des façons.
Dans 15 jours, je serai loin, très loin, sentimentalement et géographiquement de mon Jérém. En train de tenter de loublier ; et cette fois-ci, pour de bon ; en train de tenter dentamer ce deuil impossible.
Pourtant, le pire restera encore à venir.
Quand jy pense, je me dis que jai tellement mal « joué » cette dernière « manche » de ma relation « contre » mon bobrun. Dautant plus que javais pas mal de bonnes « cartes » dans mon jeu.
Il faut reconnaître que jétais plutôt bien entouré pour un jeune gay de mon âge ; dabord, une cousine géniale comme confidente ; ensuite, un pote comme Thibault, la personne qui plus que tout autre au monde connaissait mon bobrun et qui semblait vraiment intentionné à maider à lapprivoiser.
Et pour finir, la rencontre avec Stéphane : ce garçon adorable qui, très tôt dans ma vie, mavait indiqué que, tout en aimant avec les tripes, il ne faut jamais soublier soi-même.
Je repense à ses mots :
« Tu es un sacré petit bout de mec
mais fais gaffe à toi, Nico
tu es un bon gars, même trop bon, trop gentil, fais attention que cela ne te joue pas de tours
il y a un passage dans une chanson de Mylène qui ma toujours touché de par sa vérité, une vérité amère, dure à entendre mais incontestable
« la mauvaise herbe nique souvent ce qui est trop bien cultivé
A ton âge jétais un peu comme toi
tout aussi gentil et tout aussi naïf
je ne me méfiais de personne et jen ai fait les frais
fais gaffe à ne pas te perdre
veille toujours à rester toi-même
à tout donner mais à ne pas tout accepter par amour
».
Oui, je me souviens très bien de ses mots. Pourtant, mon attitude et mon comportement vis-à-vis de Jérém en ce début du mois daoût sont tellement loin de ce conseil, totalement à l'opposé !
Oui, javais pas mal de bonnes cartes dans mes mains, mon jeu nétait pas si pourri que je mimaginais à lépoque, et je les ai toutes gaspillées : mon problème étant que je ne maitrisais pas les regles du jeu.
Faiblesse, emprise de lautre, voilà les raisons de ma dérive.
Oui, dans trois semaines environ, je ne serai plus le même Nico. Mais avant que cela arrive, il me faudra un de ces électrochocs que la vie sait si bien nous servir quand moins on sy attend ; un de ces électrochocs qui, plus que tous les mots du monde, sont nécessaires pour provoquer ce déclic à la fois si « à portée de main » et si impossible à déclencher.
Alors, en attendant cet électrochoc, je me laisse aller aux impératifs des sens, à la folie provoquée par ce premier amour insensé et aveugle.
« Il y a toujours le temps pour une pipe
» fait Jérém sur un ton désinvolte.
Sur ce, le bogoss savance vers moi presque dun bond, mobligeant à me décaler pour le laisser passer, pour le laisser pénétrer chez moi.
Je referme la porte alors que déjà sa présence me possède.
Je me retourne, je me retrouve face à lui. Je narrive toujours pas à réaliser quil est chez moi. Que je vais le sucer chez moi.
Mon regard est toujours aimanté par son nouveau tatouage. Ça me rend dingue
pourquoi la-t-il fait ? Tout changement inattendu chez la personne aimée est à la fois délicieux et troublant aux yeux de celui qui aime. Surtout tant quon nen connaît pas la raison.
« Tas un nouveau ta
ta
tatouage
» je ne peux mempêcher de bégayer, ébloui par lextrême sexytude de ce nouveau dessin.
« Je viens tout juste de le faire
».
« Il est super beau
».
« Cétait un pari avec les potes du rugby
si on gagnait le tournoi, javais promis de me faire un nouveau tatouage
».
« Ok
» je ne trouve pas mieux à lui répondre. Je suis encore sous le choc. Je me sens pas mal désorienté.
Le bogoss me regarde avec son regard de b(r)aise, regard qui me rappelle quil nest pas rentré pour me parler de son tatouage. Ses mots viennent parfaire le message, si besoin était :
« Elle est où ta chambre ? ».
Je me trouve une fois de plus dans la position de devoir mettre mon amour propre de côté, de tout lui céder sans contrepartie ; si je veux quil rentre, si je veux le retenir et ne pas le faire fuir, je dois prendre sur moi, faire comme si son « dégage ! » navait jamais existé, ou comme sil ne mavait jamais blessé ; je vais encore devoir tout accepter de lui sans avoir mon mot à dire ; accepter de prendre tous les risques, sans garanties. Répéter les mêmes erreurs, en échange dun bonheur aussi intense quéphémère.
Pourtant, il faut quand-même admettre quil y a quelque chose de rassurant dans le fait de me soumettre à ses envies, de lui laisser diriger le jeu.
Certes, une petite voix en moi me dit que ce nest pas une bonne idée de le laisser rentrer chez moi, et encore moins de l'amener dans ma chambre, de le laisser me baiser dans ce lit où j'ai été , de le laisser accrocher sa présence, son odeur, son souvenir à chaque mur, à chaque meuble, à chaque objet.
Mais jai trop envie de lui. Et je suis prêt à tout pour le retenir.
« Cest à létage » je lui indique tout en lui montrant lescalier « cest la porte tout au fond du couloir ».
Il monte en premier. Je lui emboîte le pas. Cest toujours une expérience « éprouvante » de suivre un bogoss de près dans un escalier ; son parfum donne lassaut à mes narines comme un shoot puissant.
Au bout du couloir, le bobrun sarrête, dos au mur, pour me dégager le passage, pour que je lintroduise dans ma tanière à moi : lorsque je passe devant lui pour ouvrir la porte, nos shorts et nos genoux se frôlent, nos bras aussi. Jai limpression que ces simples frottements provoquent des étincelles sur ma peau ; je suis en train de membraser de désir, je bande à en exploser ma braguette.
Je rentre, je tiens la porte ; il passe devant moi, son parfum me frappe et me cogne une nouvelle fois, sa plastique massomme, son nouveau tatouage me liquéfie. Je referme la porte, il est dans ma chambre, et je ne suis plus maître de moi-même.
Le bogoss balaie ma petite tanière de son regard brun, profond ; puis, armé de cette assurance qui lui est propre, comme sil était carrément chez lui, savance vers le lit ; il sassoit sur le bord, les pieds bien plantés par terre, les jambes et les genoux écartés.
Et là, sans autre hésitation, avec un geste calculé, parfaitement maîtrisé, guidé par son insolente assurance de petit con modèle premium, il soulève légèrement le t-shirt, tête baissée, il défait lentement le bouton du short, puis la braguette ; il lève très légèrement la tête, lance un regard par en-dessous, un regard coquin et lubrique accompagné d'un petit haussement de sourcil et qui semble demander, simplement pour le plaisir du geste, "est-ce que je continue ?" ; puis, il rebaisse les yeux, écarte les pans du short pour dévoiler un boxer bleu et gris déformé par sa queue tendue ; nouveau coup dil incendiaire par en-dessous, petit sourire au coin des lèvres ; il soulève légèrement le bassin, pour permettre de faire un peu glisser le boxer à peine à mi-cuisses, ces dernières légèrement écartées ; il se penche légèrement en arrière et remonte un peu à nouveau le t-shirt d'une main, l'autre caressant négligemment et de façon provocante ses abdos, tout en offrant une vue sublime sur la bosse, fascinante, tentante, captivante ; son regard est transperçant, pénétrant, insolent, impertinent, accompagné de ce ptit sourire sexy à mourir, un petit sourire qui se passe de mots pour exprimer un message dune limpidité cristalline : "tu veux la voir, hein, t'as envie ?".
Je sais quil adore mesurer le pouvoir de séduction quil a sur moi ; ce qui explique certainement le fait que sa colère de samedi semble en bonne partie dissipée, laissant place à son côté charmeur.
Bien sûr que jen ai envie. Et plutôt deux fois quune. Je mavance vers lui, comme une aiguille attirée par un aimant.
Pendant ce temps, ses pieds sactivent pour se libérer réciproquement des baskets sans défaire les lacets (ça aussi, cest du petit con, du petit con pressé de se faire sucer, qui plus est) ; son dos sincline, ses coudes se plient pour maintenir son torse dans cette position qui me fait tant deffet, le corps magnifique mi allongé, accoudé, le cou relevé, la chaînette abandonnée entre ses pecs moulés dans le t-shirt rouge.
Je le regarde, comme hypnotisé.
« Allez, suce-moi ! » il finit par me balancer sèchement.
Petit con, va, petit con qui ne perd jamais le nord ; petit con qui ne doute de rien ; petit con qui, me semble-t-il, aurait comme une envie de revanche sur une petite défaillance mal digérée.
Ce qui me ramène à la nuit de samedi à dimanche, et à ses souvenirs douloureux. Soudainement, la blessure de son « dégage ! » se fait ressentir plus vive que jamais.
Me voilà déchiré entre ma délirante envie de retrouver sa queue raide dans ma bouche et cette douleur persistante qui méloignerait définitivement de lui ; quand je le regarde, jai envie de le sucer ; quand je repense à son « dégage ! », jai envie de le frapper. Cest dur de ressentir des sensations aussi contrastantes vis-à-vis dun seul et même garçon.
Mais lorsque je réalise quil est bien là, demi allongé sur mon lit, la queue prête à bondir de son boxer ; alors, le sucer devient une évidence.
Une demi seconde plus tard, je me libère de mon t-shirt et je me glisse à genoux entre ses cuisses musclées ; dun geste plein durgence, mes deux mains sactivent dun côté et de lautre de son bassin, attnt son boxer, le font glisser le long de ses hanches ; son bassin se relève sans attendre.
Inspiré par tant de coopération, mes gestes se font précis, déterminés : très vite, le short et le boxer glissent le long de ses jambes, de ses chevilles, ses pieds se lèvent, je le débarrasse de ces vêtements devenus inutiles.
Jai terriblement envie de revenir illico à sa queue tendue, de men occuper comme il se doit, de ressentir le frisson inouï de tenir son plaisir de mec dans ma bouche ; mais mon élan premier est freiné par un autre frisson, inattendu celui-ci, le frisson que jai ressenti en lui enlevant ses chaussettes.
Une envie insoupçonnée se manifeste en moi ; je regarde ce pied avec les orteils en dégradé régulier ; sur le haut, entre les orteils et la cheville, une légère pilosité aimante mon regard, titille mon odorat.
Je ressens une excitation inattendue à lidée de sentir le corps de mon mâle baiseur à des endroits où mon nez ne sest jamais encore aventuré.
Alors, je me laisse aller. Au point où je suis, je nai plus rien à perdre. Il est venu pour baiser, autant que je mabandonne moi aussi à mes envies.
Jatt son pied gauche, je le relève, je plie mon buste, je le plonge mon nez dans lespace entre le gros orteil et le suivant ; et jinspire, longuement, profondément.
Instantanément je reconnais lodeur de sa peau, de son gel douche, mélangé à quelque chose dun peu plus fort, une odeur de « chaud », comme de transpiration qui aurait comme « mijoté » dans lespace clos de ses baskets. Ça sent les humeurs intenses et bien odorantes de jeune mâle.
Je ressens une chaleur inattendue monter à mon visage, ça menivre ; je passe mon nez dans chaque entre-doigts, impatient, fébrile ; jai vraiment envie daspirer chaque petite odeur.
Jatt lautre pied, je renifle chaque recoin de ce nouveau petit clavier dorteils harmonieux.
Puis, une deuxième envie se manifeste, aussi violente et intense que la première.
Oui, jai envie de passer ma langue là où mon nez sest tant plu. Jeffleure dabord du bout de la langue, je guette sa première réaction ; elle se manifeste sous la forme dun petit frisson parcourant son corps. Le bogoss se relève et me regarde faire, sans rien trouver à redire. Mais lorsque nos regards se croisent, le sien repart aussitôt, brusquement.
Pourtant, il la lair de bien kiffer. Confirmation par le fait que, quelques secondes plus tard, il laisse tomber son dos sur le matelas et il commence à se branler.
Jy vais de plus en plus franco, ma langue se déchaîne, elle lèche les orteils, entre les orteils, sur le haut du pied, sur les côtés, et même au-dessous. Un pied, puis lautre.
Jérém se branle de plus en plus vite, il a vraiment lair de kiffer ; et plus il kiffe, plus je kiffe. Jadore le surprendre, encore et encore.
Je sens quil se branle de plus en plus fort ; jadore ; mais il ne faudrait pas quil se branle au point de jouir avant que jaie pu le sucer comme il se doit.
Ma langue impatiente remonte le long de sa cheville, de son mollet puissant et finement poilu ; elle glisse à lintérieur de son genou, continue imperturbable le long de sa cuisse, arrachant pendant son voyage de nombreux frissons au bogoss allongé sur mon lit.
Lorsque jarrive à ses couilles, je mattarde un instant à humer ses bourses, si douces, si lourdes, si rebondies, si pleines ; bonheur indicible de glisser mon nez et de capter toutes les petites odeurs au beau milieu de ces balloches alléchantes.
Puis, ma langue est inévitablement attirée entre ses fesses ; je les empoigne, je les écarte, son bassin bascule pour me permettre un meilleur accès ; jadore sa coopération lorsquil sagit de me faciliter la tache de lui offrir un max de plaisir.
Je sais quil kiffe ça, et jai envie de lui faire plaisir comme jamais ; ma langue se faufile entre ses fesses, elle est excitée, frétillante, gourmande ; je sens le bogoss frissonner, ahaner de plaisir, mélodie magique pour mes oreilles.
Je continue jusquà ce que sa main se pose sur ma nuque et mattire violemment vers sa queue tendue, moffrant par ailleurs une belle surprise, un léger filet de mouille suintant de son gland ; oh, putain, il est excité ; et moi je le suis dautant plus, car je me dis quil a vraiment kiffé mon trip autour de ses pieds, et tout le reste.
Je prends enfin en bouche cette queue qui me fait tant envie ; je commence à le pomper avec une faim rageante. Je suis en manque. Et je me jette furieusement sur ma drogue.
Je narrive toujours pas encore à croire que cest réel. Vraiment javais commencé à me faire à lidée que je ne reverrai plus jamais ce sexe de ouf. Que je ne reverrai plus jamais mon Jérém.
Quel bonheur de retrouver sa plastique, son visage, sa voix, son odeur, sa présence ; son gabarit dans ma bouche, sa façon de prendre son pied, ses halètements, ses gestes familiers, la prise de ses mains puissantes ; le bonheur de retrouver enfin cette queue à nouveau fière et conquérante, après la petite défaillance de dimanche matin ; le plaisir dassister à sa revanche, à la revanche de son ego masculin ; et, par-dessus tout, de voir quil a encore envie de me baiser, alors que je craignais que cela narrive plus.
Jai chaud, je me libère de mes chaussures, de mon short et de mon boxer sans pour autant que ma bouche ne quitte son manche, raide comme jamais, ne serait-ce que lespace dun instant.
Je le pompe avec entrain, je le pompe comme il aime.
Le bogoss sest remis en position accoudée, la tête relevée, je sens son regard sur moi ; oui, il me regarde le sucer, je sais quil adore ça, me mater pendant que je lui offre son plaisir de mec.
Je le suce avidement, je le suce dans ma chambre. Ça non plus je narrive pas encore à le croire.
Je le suce et je me dis que nos corps sont vraiment faits lun pour lautre ; son splendide corps de mec est fait pour jouir ; mon corps est fait pour provoquer et accueillir sa jouissance, pour jouir grâce à son corps à lui, grâce à son plaisir. Deux corps à la compatibilité parfaite.
Au gré de mes va et vient sur sa tige puissante, mon nez frôle parfois le coton de son beau t-shirt rouge ; putain quest-ce quil est sexy avec son t-shirt assorti à la couleur de sa casquette à lenvers ; je kiffe à mort de le pomper dans cette tenue de petit branleur sexy ; mais dun autre côté, je meurs toute façon, denvie de voir son nouveau tatouage en entier.
Hélas, le bogoss semble tellement accaparé par le plaisir de se faire sucer quil semble complètement avoir oublié de se débarrasser de son t-shirt.
Mais ça ne va pas se passer comme ça
je DOIS voir ce putain de tatouage en entier !!!
« Il est beau ton nouveau tatouage, très sexy ! » je finis par lui balancer, en quittant sa queue pendant un instant, tout en le branlant, en espérant lui donner envie de me montrer cette nouvelle merveille.
Je le regarde, allongé sur le matelas, les paupières lourdes traduisant son bonheur sensuel, la respiration profonde et excitée, la bouche entrouverte laissant échapper des halètements de plaisir ; Jérém est ailleurs, dans une dimension de plaisir masculin total ; il est si loin que ses mots ne doivent même pas latteindre. Aucune réaction ne vient de sa part.
Je ninsiste pas, je le reprends en bouche et je recommence à le pomper ; jaugmente la cadence, je décide de me lancer dans le grand bouquet final, cet ensemble de gestes et de caresses qui ont pour seul but de précipiter la jouissance dun beau mâle ; dix jours que je suis en manque, je crève denvie davoir son jus dans la bouche.
Cest une envie furieuse, violente. Rien que le fait de limaginer en train de jouir, de voir sa belle petite gueule au moment de lorgasme, jen ai des frissons dans tout le corps. Des frissons à men donne le tournis.
Mais pendant que je le suce tout en lui caressant les couilles, voilà que son bassin pivote, ses abdos se contractent, son torse se relève ; ses bras se plient pour ôter dabord sa caquette, puis, pour attr son t-shirt par larrière du cou et le faire glisser le long de son torse : le geste est tellement « mec » que déjà jai envie de pleurer.
Le voilà enfin complètement à poil, mon bel étalon. Et là, ma curiosité est telle que je ne peux rien faire dautre que darrêter de le sucer pour me relever et aller voir de près cette nouvelle merveille gravée sur sa peau.
Ce joli motif tribal, fin et racé à la fois, harmonieux mélange de lignes sinueuses et de lignes droites habilement entortillées, prenant naissance derrière son oreille droite et descendant à la verticale le long de son cou jusquà disparaître sous le t-shirt ; voilà que, une fois le t-shirt ôté, il continue tout le long de son épaule, remonte sur larrondi musclé au départ de son bras, le suit sur tout son développement pour terminer en pointe pile au milieu de son biceps, plus ou moins à la même hauteur que son brassard tatoué sur lautre bras.
Nouveau tatouage de ouf, très mec, très sexy, comme pour souligner un peu plus, si besoin était, la perfection de sa plastique et la sexytude brûlante de sa personne.
Je ne peux mempêcher de lâcher, comme un soupir libératoire :
« Putain, que cest beau, Jérém
».
« Alors, tes content, tu las bien vu ? Maintenant vas-y, suce ! ».
Et, ce disant, joignant le geste à la parole, il appuie lourdement sur mes épaules pour mobliger à me remettre à genoux.
Pourtant, après avoir vu ce tatouage, il na pas besoin de mobliger à quoi que ce soit : javais horriblement envie de le faire jouir avant ; jai mille fois plus envie encore de le faire jouir après.
Il est là, complètement nu, beau comme un petit Dieu ; cest la perfection, il ny a pas dautres mot ; il ny a rien à ajouter à la beauté aveuglante de sa nudité
à part quelque chose qui pourrait encore plus la mettre en valeur, un petit truc, un détail que je trouverais sexy à mort.
Sa casquette rouge délavé abandonnée sur le lit, renversée, juste à côté de lui, me nargue.
« Tu veux pas remettre la casquette ? » je finis pas lui balancer.
« Et pourquoi donc ? ».
« Parce que tu es bandant à mort avec
» je décide dy aller cash.
Oui, Jérém, sois à poil, mais
you can leave your hat on
Garde ta casquette sur ta tête, et garde la même au-delà de neuf semaines et demi.
Pourtant Jérém ne bouge pas une oreille, toujours accoudé en attendant que je le fasse jouir.
« Fais-moi jouir ! » il finit dailleurs par me balancer.
Je mexécute, impatient dexaucer son vu. Mais alors que, tout accaparé par le bonheur de lavoir en bouche, par cet orgasme que je sens approcher à grands pas, jai même oublié de le lui avoir demandé, le petit con tend sa main, il saisit la casquette par la visière et il lenquille sur sa crinière brune ; à lenvers qui plus est, ça va sans dire.
Casquette à lenvers, le grain de beauté au creux du cou, la chaînette abandonnée sur sa peau mate, entre ses pecs délirants, les abdos finement ciselés et soulevés par la respiration, deux tatouages lun plus sexy que lautre : je ne vais pas tenir, je vais devoir le faire jouir sur le champ.
Dautant plus que je sens toujours et encore son regard sur moi, lourd, insistant, concupiscent ; je vois, je sens quil prend du plaisir grâce à ce que je fais à sa queue, mais je sais aussi quil prend du plaisir à me regarder faire, et à me voir le kiffer à ce point.
Je me dis que si non seulement il aime ce que je lui fais mais quen plus il aime me regarder le faire, cest quil y prend vraiment goût ; et ce, même si je suis un mec ; peut-être même quil kiffe regarder parce que cest moi qui lui fait ces trucs.
Je me sens chanceux. Il pourrait senvoyer toutes les meufs quil veut et même, à la limite, tous les pd quil veut, et il vient chez moi pour me baiser, moi.
« Allez, pompe bien, vas-y, ça vient
».
Mais alors que ma bouche savoure pleinement sa chance inouïe et sapprête à recevoir le plus exquis des nectars, je sens mon entrejambe réclamer sa part de bonheur.
Avant de rentrer chez moi, le bogoss ma dit quil navait pas le temps ; puis, alors que je venais de lui proposer une gâterie, qu« il y a toujours le temps pour une pipe ». Dans tous les cas, jai limpression quil est pressé, et quà tous les coups il ne jouira quune fois avant de se tirer.
Eternel dilemme, insolvable dilemme, lorsque la galipette est hâtée, le choix impossible entre lenvie de le sentir se répandre dans ma bouche, de sentir ses giclées lourdes, puissantes, chaudes bombarder mon palais, couler sur ma langue, dans ma gorge ; ou bien lenvie de me laisser défoncer comme il sait si bien faire, de me laisser féconder par sa puissance virile, de savoir que sa semence est au plus profond de moi ; sans hélas pouvoir y goûter.
« Jai envie de toi
» je finis par lui balancer, ivre de lui.
« Tu veux que je te démonte le cul, hein ? ».
Je ne trouve rien à répondre, à part un hochement de la tête, sorte de supplication silencieuse.
« Vas-y, suce, ça va vite venir
».
Puis, devant mon hésitation :
« Fais-moi jouir et avale, je te baise après
».
Cool, apparemment il nest pas aussi pressé que je le pensais. Jadore.
Je le pompe à fond, bien décidé à le faire jouir et à lavaler comme il me la consigné.
Très vite, des spasmes dans sa respiration et des petites contractions de sa queue mannoncent larrivée imminente de son orgasme.
Et là, alors que je memploie pour goûter à la manifestation liquide et chaude de son plaisir, son buste se relève précipitamment, sa main me repousse dun mouvement brusque. Surpris, je recule un peu, toujours à genoux. Le bogoss se met debout, tout en se branlant. Nu, avec sa casquette à lenvers sur sa tête, il me domine de toute sa taille et sa musculature. Mon bobrun est droitier mais il se branle de la main gauche. Il se branle à fond ; et cest beau.
« Vas-y, sors ta langue, tu vas tout prendre
».
Ah oui, il veut la jouer comme ça
il est chaud mon Jérém aujourdhui. Et quest-ce que cest bon de le sentir exprimer ses envies avec cette fermeté virile, le ton de la voix rendu encore plus sec et directif par lurgence de son excitation extrême.
Je mexécute, javance mon buste, je tire ma langue ; il avance son bassin, approche son gland.
Et là, sur un enchaînement de râles aussi puissants que maitrisés, il charge ma langue de bons traits brûlants, copieux et un peu salés ; quel bonheur de retrouver la puissance de ses giclées et ce goût si chaud, si piquant, si familier.
Jai l'impression de boire le nectar des Dieux, une sorte de liqueur magique renfermant l'essence même de sa bogossitude.
Le bobrun vise ma langue ; mais, lesprit débordé par lorgasme, ses mouvements sont de moins en moins contrôlés ; ses giclées sont tellement puissantes quelles éclaboussent mes lèvres, ma joue, mon cou.
Puis, au gré dun mouvement incontrôlé, ou pas, il recule un peu son bassin ; ce qui fait que ses dernières giclées vont aller asperger mon torse, et même tremper ma queue.
Ses derniers jets senchaînent de façon spectaculaire, jai limpression que ça ne va jamais sarrêter. Vraiment, il avait les couilles bien pleines le bobrun.
Le bogoss vient tout juste de finir de décharger que déjà il amorce le mouvement de séloigner. Insatiable de son jus, je porte une main sur sa cuisse, si ferme, pour le retenir ; javance mon buste, je reprends son gland en bouche pour bien le nettoyer, pour savourer chaque goutte, chaque moindre trace de son jus, pour en capter toute la saveur, tous les arômes de sa virilité, comme si c'était un moyen non seulement de goûter, mais de s'approprier une part de cette virilité, de sa sexytude.
Le bogoss me laisse faire un court instant, puis il se dégage dun geste plutôt sec ; il att son boxer et son t-shirt ; quel dommage de cacher cette nudité spectaculaire. Je me dis que le bogoss doit se sentir moins à laise que dans les murs de lappart de la rue de la Colombette. Ou alors, il va se tirer tout de suite, contrairement à ce quil vient dannoncer.
Il passe le boxer, le t-shirt et la casquette sur sa tête, à lenvers : petit con, va. Heureusement, son strip-tease à lenvers sarrête là.
« Je peux fumer ? ».
Cest la première fois quil me demande la permission de faire quelque chose. Et même si je sais que je ne pourrais pas le lui refuser, quand bien même je le voulais, je suis touché.
« Oui, bien sûr ! », je trouve naturel de lui faire plaisir.
Le bogoss savance vers la fenêtre et louvre, allume sa clope et une nuée de fumée se dégage aussitôt autour de lui. Lépaule appuyée contre le montant de la fenêtre, avec ce t-shirt parfaitement coupé sur sa plastique, les deux tatouages dépassant de chaque manchette et, pour lun dentre eux, remontant jusquà son oreille gauche, la casquette diaboliquement posée à lenvers, ce boxer mettant en valeur son joli cul outrageusement rebondi
ce mec est juste à bouffer.
Pendant ce temps, jatt mon t-shirt et je men sers pour éponger mon visage, mon torse et ma queue des éclaboussures du jus de bogoss.
Puis, je massois sur le lit, dos contre les oreillers, le regard rivé sur ce magnifique tableau que jappellerais, à la mode impressionniste, « Paysage avec bobrun après lorgasme ».
Oui, je minstalle confortablement pour profiter de cette magnifique vision, pour jouir de limage de cet apollon qui vient de jouir, cette image incrustée dans le cadre insolite de ma chambre d.
Il fume lentement, en silence, face à la fenêtre, ce qui me laisse tout le loisir de mater ce magnifique dos en V, ses épaules puissantes.
Jai envie de lui parler, envie quil me regarde, quil me considère un minimum ; mais, comme dhabitude, je ne sais pas par où commencer pour ne pas paraître ridicule et/ou pour éviter de me faire jeter. Jai limpression que tous les sujets que je pourrais aborder, du moins ceux qui me viennent à lesprit son déménagement, notre pote Thibault, et, à fortiori, le présent et lavenir de notre relation pourraient casser la magie du moment et le faire partir.
Les secondes, les minutes ségrènent. Sa cigarette dure un long moment. Ma fantaisie galope. Je sais bien de quoi il est capable ce jeune étalon, coup sur coup, avec juste une cigarette en guise de temps de récupération.
Je crois bien quil ne va pas manquer à sa promesse de « deuxième mi-temps » sexuelle car je le sens bien chaud aujourdhui ; et puis, sil avait voulu partir de suite, sa cigarette il aurait pu la fumer dans la rue, nous épargnant ce silence gênant.
La cigarette se termine enfin. Le bogoss referme la fenêtre et se retourne. Son regard de b(r)aise est là, il cherche, aimante, pénètre le mien. Rien quun regard et je suis déjà à lui.
Je nai pas bougé de ma position, assis contre la tête du lit ; jai très envie quil me prenne par devant, très envie de le regarder en train de me tringler, très envie de le voir jouir.
Je crois que je ne connais rien de plus beau que de voir Jérém en train de jouir en moi ; jadore voir ce ptit mâle un brin macho et arrogant me pilonner, ne pensant qua son plaisir de ptit mec. Et les mots crus, la vulgarité dont il sait faire preuve parfois, rendent évidemment la chose doublement excitante.
Le bogoss approche du lit, tout en ôtant à nouveau sa casquette, son t-shirt, son boxer avec des gestes inconscients, rapides, anodins, mais très « mec » ; magnifique vision, limage de mon Jérém en train de se balader à poil dans ma chambre, en train de monter sur mon lit pour venir me monter.
Sa queue tout juste libérée de son boxer, donne déjà limpression davoir bien retrouvé la forme. Le petit con à la queue inépuisable est définitivement de retour.
« Vas-y, mets-toi sur le ventre ! » je lentends me balancer.
Jadore entendre ses envies, ses ordres. Et jadore les exécuter. Pourtant, jai vraiment envie dassister au spectacle grandiose de ce putain de bogoss en train de me démonter.
Alors, je tente de maffirmer :
« Jaimerais dans ce sens
».
« Men fiche, si tu veux te faire sauter, tu te mets sur le ventre
».
Je naurai jamais le dessus sur Jérém. Avec lui cest à prendre ou à quitter.
Alors, je mexécute. Le contrarier, ce serait le voir partir sur le champ. Et ça, je ne veux pas : jai trop envie de lui.
Ses mains empoignent fermement mes fesses ; il crache sur ma rondelle, copieusement, puissamment ; ses doigts se glissent dans mon entrecuisse, son majeur me pénètre pour lubrifier le passage et préparer lentrée de son bel engin.
Ses mains empoignent à nouveau mes fesses, les écartent, ses pouces ouvrent les parois de mon entrée de plaisir, sy faufilent, provoquant en moi des frissons géants ; cest la première fois quil me fait ça, et cest rudement bon.
Et lorsque le gland remplace ses pouces, sa queue glisse en moi sans trop de difficulté.
Définitivement, mon entrée de plaisir est faite pour recevoir cet engin dur comme du béton armé.
Il commence à me tringler ; son gland laboure mes entrailles, sa queue martèle mon trou vibrant ; ses couilles frappent violemment mon entrejambe ; ses coups de reins me secouent de fond en comble, sa puissance et sa fougue de jeune étalon me défoncent, me démontent carrément ; sa queue me remplit, menvahit, me comble, me fait du bien. Ces retrouvailles sexuelles me font un bien fou.
Mon Jérém sait manier sa queue comme personne, et au fil de ses coups de reins je ne suis plus quune torche qui brûle de plaisir.
Vraiment, le sexe avec mon Jérém est une drogue puissante qui me met dans un état second, dans un état daltération de la conscience. Je ne suis plus maître de moi. Mon maître, cest Jérém. Et ma drogue, cest sa queue.
Dautant plus que ça fait dix jours que je ne lai pas senti en moi, dautant plus que ses mains agrippent désormais solidement mes épaules pour prendre appui et envoyer des coups de queue de plus en plus profonds et puissants. Cest tellement bon. Sacré couillu, putain
Et alors que je chauffe depuis un long moment, soudainement je membrase : les décharges électriques provoquées par les frottements de sa queue dans mon entrecuisse se propagent sur toute ma peau, rebondissent illico dans mes tétons, elles explosent dans mon cerveau dans un grand feu dartifice ; et je sens la boule brûlante monter de mon bas ventre.
Pendant un instant, qui me paraît une éternité, je suis suspendu entre lexcitation extrême et lattente dun plaisir qui sannonce si intense que mon corps semble comme effrayé de le sentir passer. Ma respiration semble sarrêter, mon cur avec.
Et puis, je jouis. Je sens ma rondelle se contracter autour de sa queue au gré de mes éjaculations. Le plaisir est tellement intense que sans men rendre compte, mes râles de bonheur doivent dépasser le seuil de décence pour un logement en ville ; ça doit être pour cette raison que le bogoss porte sa main sur ma bouche pour me bâillonner, tout en me pilonnant de plus en plus puissamment. Jadore.
Un instant plus tard, il jouit à son tour dans un grand râle, le rugissement de sa jouissance ; nos jouissances senchaînent ; et là, faute de le voir, je le sens presque jouir, déverser sa bogossitude, sa puissance virile en moi.
La tempête de sa jouissance passée, le bogoss saffale sur moi, le front trempé posé entre mes omoplates. Mais cela ne dure quun court instant, le temps de revenir à lui.
Très vite, il sort de moi, sallonge sur le lit ; enfin, il se laisse tomber lourdement à côté de moi, visiblement épuisé, la respiration rapide et profonde, tout transpirant, tremblant, la déglutition bruyante et nerveuse, son beau corps semblant parcouru à son tour par de décharges électriques puissantes se traduisant par de petits gestes incontrôlés de ses membres.
Il reste là, allongé à côté de moi pendant un petit moment, sans apparemment avoir la force de filer direct à linévitable cigarette.
Je mate ce beau mâle baiseur, allongé sur mon lit, à côté de moi, dans son plus simple appareil ; je mate cette queue brillante et brûlante de son jus et qui ne débande toujours pas, je mate ces couilles désormais bien soulagées mais toujours aussi rebondies.
Je le regarde et jai limpression quil est aussi ivre de plaisir que moi, aussi tremblant, chaud, épuisé, bouleversé que moi.
Je suis tellement ivre de lui et ce quil vient de me faire, cet orgasme provoqué juste en me pilonnant avec sa queue, que je ne peux mempêcher de lui lancer :
« Tu me rends fou, Jérém
».
Mon intention est juste celle dexprimer mon ressenti profond, et de flatter son ego de mâle par la même occasion. Pourtant, mes mots nont pas dû avoir leffet escompté dans la tête du bobrun.
Jérém se lève dans la seconde qui suit, pour cacher dare-dare sa magnifique nudité sous son boxer ; décidemment, le match « à lextérieur » le rend bien pudique par rapport au match « à domicile ».
Le bogoss est déjà en train de ramasser son t-shirt, c'est-à-dire de préparer son départ. Toujours en silence.
Je nai pas envie de le voir partir si vite ; je tente le tout pour tout, une fois de plus, pour le retenir :
« Tu veux boire quelque chose ? ».
« Non, je vais y aller
».
Est-ce quil est vraiment pressé ? Mais pour quelle raison le serait-il ? Au fond, il ne travaille pas aujourdhui
« Je vais y aller
», fait-il tout en tournant son t-shirt dans ses mains pour trouver le bon sens.
Ses bras commencent à glisser dans le t-shirt, lorsque le bogoss sen débarrasse à nouveau et labandonne sur le lit. Il a lair davoir très chaud.
« Elle est où la salle de bain ? » il me lance alors.
« Cest la porte en face, un peu sur la droite
».
Jérém fait le tour du lit, passe la porte sans la refermer derrière lui, traverse le couloir, rentre dans la salle de bain ; un instant plus tard, je lentends uriner, jentends son jet dru tomber dans la cuvette ; soudainement, je repense à son pipi au bord du canal, deux jours plus tôt, les jambes un peu écartées, le bassin en avant, le dos en arrière, le visage au ciel, dans cette position dite « plus mec, tu meurs ».
Le bruit esquisse assez finement une image dont je suis privé.
Le jet se tarit petit à petit, je tends loreille pour capter le bruit des toutes dernières gouttes tombant dans leau de la cuvette, avant que la chasse ne sonne comme le générique de fin de ce magnifique petit spectacle.
Il revient dans la chambre tout muscles, chaînette, tatouages et boxer dehors ; et très vite, son t-shirt glisse sur son torse de malade.
Je le regarde attr son short et je suis saisi par une tristesse grandissante ; dans un instant il sera habillé, prêt à partir, dans un instant il descendra lescalier, il passera la porte dentrée et il repartira loin de moi.
Je tente de gagner quelques instants en accrochant son attention avec une conversation :
« Il semblerait que tu déménages, alors ? ».
« Comment tu sais ? ».
« Jai vu les cartons dans ton appart
».
« Ouais
».
« Tas trouvé un autre appart ? » je bluffe.
« Non, pas encore, je minstalle chez Thib pendant quelques temps
».
Il est encore là et déjà je sens un énorme sentiment de solitude et dabandon me submerger, me terrasser ; il est encore là et il me manque déjà ; plus je couche avec lui, plus mon envie se fait dévorante ; coucher avec lui, cest comme essayer déteindre un feu avec de lessence.
Jai envie de savoir que je vais le revoir, jen ai besoin. Soudainement, une idée sillumine dans ma tête. Je viens de penser quen ce moment, en semaine, maman ne rentre jamais avant 18 heures.
« Je suis seul tous les après-midis, jusquà 18 heures
tu reviens quand tu veux
enfin, si tu veux
».
Oui, jai besoin de savoir que je vais le revoir, même si cest chez moi, et que je sais que ce nest pas une bonne idée ; mais je ne peux pas me passer de lui.
Le bobrun me regarde, me toise en silence pendant une poignée de secondes. Dans son regard, toujours cette assurance du mec qui se sent désiré et quil hume le désir quil inspire, livresse du pouvoir quil détient grâce à son charme et à sa puissance virile.
« Si je reviens
» il finit par me servir « cest pour faire ce quon a fait aujourdhui, rien dautre
».
Je ne sais trop quoi lui répondre, je me sens en équilibre instable sur un fil invisible entre déception sentimentale et envie des sens.
« Tas compris ? » il insiste.
Mon corps vibre encore de plaisir, jen tremble presque ; le plaisir sexuel que ce mec mapporte est violent, à chaque fois il me retourne comme une chaussette, il me secoue de fond en comble ; le simple fait de savoir quil vient de jouir en moi me rend complètement fou ; sa queue me rend complètement soumis à lui.
« Ouais
jai saisi
» je finis pas lui répondre.
« Ca te plait, ce que je te fais, hein ? ».
« Tu fais ça comme un Dieu, tu es un vrai mâle
».
« Personne ne te fait ce que je te fais, hein ? ».
« Non, personne
».
Pas de réponse de sa part, mais petit sourire de fierté « sous la moustache » quil essaie de cacher sans vraiment y parvenir.
« Si tu me saoules, tu me revois plus
».
« Tes quun emmerdeur
».
« Mais un emmerdeur qui te baise comme un Dieu
».
Je ne réponds rien, mais je sais quil a raison, et quil le sait.
Il finit de se rhabiller et, pendant quil fume une nouvelle cigarette, je me rhabille aussi.
Marcher derrière mon mâle reproducteur dans lescalier est une véritable olfactive, tout autant en descendant quen montant : envie de mordiller tout doucement ses oreilles, envie de poser plein de bisous sur son cou, et tout particulièrement sur la partie « émergée » de son nouveau tatouage ; envie de lui sauter dessus et de recommencer dautres galipettes, encore et encore.
Lorsque nous arrivons dans lentrée, je ne peux résister : je mapproche de lui et je lui pose deux smacks dans le cou sur son nouveau tatouage.
Le bogoss sarrête. Encouragé, jen pose deux autres. Et là, je lentends me balancer :
« Tas fini ? ».
« Oui, mais uniquement parce que tu en as déjà marre, sinon je pourrais continuer longtemps
» je me surprends à lui répondre.
Le bogoss att la poignée de la porte. Soudainement, je réalise quune question me taraude lesprit depuis tout à lheure, une question maintenue en arrière-plan dans ma tête par laveuglement de sa présence.
« Comment tas trouvé où jhabitais ? ».
« Une fois tu mavais dit le nom de ta rue
».
« Mais cette rue est très longue
».
« Tu mavais dit que toi aussi tu habitais à côté dune épicerie
».
« Ok
» je fais, étonné quil ait retenu ce détail que je ne me souviens même pas de lui avoir confié.
« Salut » il me lance froidement, avant de repartir en direction du centre-ville.
« Salut
» je lui réponds, abasourdi, alors que je ne suis même pas sûr quil ait entendu.
Je navais pas prévu ce déchirement en le faisant venir chez moi, le déchirement de le voir partir si vite : jusque-là, cétait toujours moi qui avais dû partir après nos galipettes ; javais hésité parfois, car cétait toujours à contre-cur que je quittais ce bout de Paradis sur terre quétait pour moi lappart rue de la Colombette.
En revanche, lui il nhésite pas ; il est venu, il a vu que javais envie de lui, il a tiré son coup et il se casse. Veni, vidi, baisi, parti.
Je le regarde marcher, beau comme un dieu, avec son t-shirt moulant, avec sa casquette à lenvers, je le regarde repartir avec les couilles bien plus légères que lorsquil est arrivé.
Mon attention se fige une dernière fois sur son cou et sur ce nouveau tatouage qui me rend dingue ; magnifique tatouage, bien quil représente à mes yeux un changement chez Jérém, soulignant le fait quil est en train dévoluer, comme annonçant sa nouvelle vie, dans laquelle ma place est toujours aussi incertaine.
Il vient tout juste de me baiser et il me manque déjà. Il vient tout juste de partir et il me manque déjà. Est-ce quil va vraiment revenir ? On a beau changer de décor, de « table de jeu » : toutes les cartes sont toujours dans ses mains.
Cest si bon le sexe avec lui, mais je trouve si dommage de devoir me « contenter » de ça.
Jérém vient de disparaître de ma vue et je me rends compte que, perturbé par son apparition et par sa présence, je ne lai même pas remercié pour mavoir ramené mon portable.
Dans le prochain épisode :
La nuit suivante ces retrouvailles sexuelles avec mon bobrun, jai du mal à trouver le sommeil. Jai beau me branler, plusieurs fois même ; quelque chose me tracasse, mangoisse, me culpabilise.
Les effets de la présence de mon bomâle sestompant du fait de labsence, mes pensées gagnent enfin en lucidité.
La nuit porte conseil. Mais avant que le conseil ne se manifeste, il faut passer par la case « tracas ». Oui, lorsque je repense à la venue de Jérém, je sens quau-delà de lintense bonheur sensuel provoqué par nos ébats, jai limpression davoir plutôt uvré pour léloigner que pour lapprivoiser. La sensation davoir gâche une occasion de plus pour changer notre relation.
En repensant à certains de mes mots et de mes attitudes, jai envie de me coller des baffes.
Une question me taraude lesprit : est-ce que le fait que notre histoire naille pas dans la direction que je souhaite, ne tient pas en grande partie à moi ?
Une question qui va de pair avec une encore plus importante : est-ce quil est vraiment utile dattendre de lautre ce dont on a envie ?
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