54.2 Les Envies De Jérém (Deuxième Du Nom).

Je cherche n’importe quoi pour le retenir…
« Jérém… »
« Quoi ? » fait le petit con à casquette, tout en arrêtant son mouvement.
… et le seul truc qui me vient à l’esprit c’est :
« Tu veux une bière ? ».
Je ne sais même pas s’il y en a au frigo, mais je tente le tout pour le tout.
« Ça va aller, j’ai pas le temps… ».
« Ou alors, tu veux autre chose… ? » oui, là je tente vraiment le tout pour le tout « sans prise de tête, je te promets… ».
J’ose à peine le regarder ; Jérém est en train de sourire, je crois même en train de se marrer.
J’ai dû balancer ça sur un ton tellement pitoyable, j’ai dû me ridiculiser comme jamais.
Pourtant, ce sourire est tellement beau, tellement aveuglant, tellement Jérém, tellement comme je l’aime ; un sourire, un simple sourire, et je lui pardonne tout, tout, tout ; car c’est un petit con, la quintessence même du petit con.
Puis, son sourire laisse la place à un regard qui est comme transperçant, avec un semblant de petit hochement de tête qui semble dire "t'as envie de moi, hein, t'as envie ?".
Il y a un truc tellement intense dans son regard, un truc perçant comme une flèche, quelque chose de sauvage et puissant comme ses coups de reins, comme s’il pouvait te baiser de ce simple regard, putain de mec…
« T’es seul ? » il se renseigne, tout en revenant pile en face de moi.
« O… oui… t’es en pause ? ».
« Je bosse pas aujourd’hui… ».
« Ok… tu veux rentrer alors ? ».
Il est toujours sur le pas de la porte. Il me toise en silence. Il me laisse mijoter. Les secondes s’égrènent, le malaise commence à s’installer en moi.
Puis, soudainement, tout s’emballe : il baisse les yeux, dirige son regard vers sa braguette ; mon regard suit le sien, je reconnais la bosse qui commence à déformer son short ; il me regarde à nouveau, et me balance cette conclusion venant définitivement couronner ce que vraiment on peut appeler l'étalon du petit con, la référence absolue, insurpassable, inclassable :
« Il y a toujours le temps pour une pipe… ».



Ok, ok, petit moment, ARRET SUR IMAGE, please.

Je m’adresse à toi, le lecteur impatient de lire LA véritable confrontation entre Jérém et moi, Nico. J’ai lu tes commentaires :
« Je suis énervé… il va me falloir des explications, clarifier les choses entre Jérém et Nico… Nico se fait encore piétiner… je veux, j'exige, que nos deux petits mecs s'expliquent ! ».
Et encore :
« Même si cette relation doit s'arrêter là, qu'au moins ils se disent les choses le plus simplement, pour ne pas rester sur des interrogations ».
Et encore :
« Explication qui n’est toujours pas là, et qui maintient toujours Nico dans un rôle dont on aimerait qu’il s’échappe un peu, enfin… ».
Et pour finir :
« Mais ne pas savoir résister à Jérém, ça ne veut pas dire ne rien dire et tout accepter sans condition. Nico prend cette relation comme une fatalité, comme s’il n’y pouvait rien… à chaque fois il dit qu’il a peur des réactions de Jérém, mais s’il n’essaie rien, il ne se passera rien ».
Vous avez complètement raison.
Profitions de cette petite pause et prenons un peu de hauteur et de perspective.
Nous sommes le lundi 30 juillet 2001.
Dans 10 jours, je serai le garçon le plus triste de l'univers tout entier. Car j’aurai perdu le mec que j'aime, et de la pire des façons.
Dans 15 jours, je serai loin, très loin, sentimentalement et géographiquement de mon Jérém. En train de tenter de l’oublier ; et cette fois-ci, pour de bon ; en train de tenter d’entamer ce deuil impossible.
Pourtant, le pire restera encore à venir.
Quand j’y pense, je me dis que j’ai tellement mal « joué » cette dernière « manche » de ma relation « contre » mon bobrun. D’autant plus que j’avais pas mal de bonnes « cartes » dans mon jeu.
Il faut reconnaître que j’étais plutôt bien entouré pour un jeune gay de mon âge ; d’abord, une cousine géniale comme confidente ; ensuite, un pote comme Thibault, la personne qui plus que tout autre au monde connaissait mon bobrun et qui semblait vraiment intentionné à m’aider à l’apprivoiser.

Et pour finir, la rencontre avec Stéphane : ce garçon adorable qui, très tôt dans ma vie, m’avait indiqué que, tout en aimant avec les tripes, il ne faut jamais s’oublier soi-même.
Je repense à ses mots :
« Tu es un sacré petit bout de mec… mais fais gaffe à toi, Nico… tu es un bon gars, même trop bon, trop gentil, fais attention que cela ne te joue pas de tours… il y a un passage dans une chanson de Mylène qui m’a toujours touché de par sa vérité, une vérité amère, dure à entendre mais incontestable… « la mauvaise herbe nique souvent ce qui est trop bien cultivé…
A ton âge j’étais un peu comme toi… tout aussi gentil et tout aussi naïf… je ne me méfiais de personne et j’en ai fait les frais… fais gaffe à ne pas te perdre… veille toujours à rester toi-même… à tout donner mais à ne pas tout accepter par amour… ».
Oui, je me souviens très bien de ses mots. Pourtant, mon attitude et mon comportement vis-à-vis de Jérém en ce début du mois d’août sont tellement loin de ce conseil, totalement à l'opposé !
Oui, j’avais pas mal de bonnes cartes dans mes mains, mon jeu n’était pas si pourri que je m’imaginais à l’époque, et je les ai toutes gaspillées : mon problème étant que je ne maitrisais pas les regles du jeu.
Faiblesse, emprise de l’autre, voilà les raisons de ma dérive.
Oui, dans trois semaines environ, je ne serai plus le même Nico. Mais avant que cela arrive, il me faudra un de ces électrochocs que la vie sait si bien nous servir quand moins on s’y attend ; un de ces électrochocs qui, plus que tous les mots du monde, sont nécessaires pour provoquer ce déclic à la fois si « à portée de main » et si impossible à déclencher.
Alors, en attendant cet électrochoc, je me laisse aller aux impératifs des sens, à la folie provoquée par ce premier amour insensé et aveugle.

« Il y a toujours le temps pour une pipe… » fait Jérém sur un ton désinvolte.
Sur ce, le bogoss s’avance vers moi presque d’un bond, m’obligeant à me décaler pour le laisser passer, pour le laisser pénétrer chez moi.
Nouveau frisson inouï en respirant son déo. Je ne vais pas tenir le choc, il va m’achever.
Je referme la porte alors que déjà sa présence me possède.
Je me retourne, je me retrouve face à lui. Je n’arrive toujours pas à réaliser qu’il est chez moi. Que je vais le sucer chez moi.
Mon regard est toujours aimanté par son nouveau tatouage. Ça me rend dingue… pourquoi l’a-t-il fait ? Tout changement inattendu chez la personne aimée est à la fois délicieux et troublant aux yeux de celui qui aime. Surtout tant qu’on n’en connaît pas la raison.
« T’as un nouveau ta… ta… tatouage… » je ne peux m’empêcher de bégayer, ébloui par l’extrême sexytude de ce nouveau dessin.
« Je viens tout juste de le faire… ».
« Il est super beau… ».
« C’était un pari avec les potes du rugby… si on gagnait le tournoi, j’avais promis de me faire un nouveau tatouage… ».
« Ok… » je ne trouve pas mieux à lui répondre. Je suis encore sous le choc. Je me sens pas mal désorienté.
Le bogoss me regarde avec son regard de b(r)aise, regard qui me rappelle qu’il n’est pas rentré pour me parler de son tatouage. Ses mots viennent parfaire le message, si besoin était :
« Elle est où ta chambre ? ».
Je me trouve une fois de plus dans la position de devoir mettre mon amour propre de côté, de tout lui céder sans contrepartie ; si je veux qu’il rentre, si je veux le retenir et ne pas le faire fuir, je dois prendre sur moi, faire comme si son « dégage ! » n’avait jamais existé, ou comme s’il ne m’avait jamais blessé ; je vais encore devoir tout accepter de lui sans avoir mon mot à dire ; accepter de prendre tous les risques, sans garanties. Répéter les mêmes erreurs, en échange d’un bonheur aussi intense qu’éphémère.
Pourtant, il faut quand-même admettre qu’il y a quelque chose de rassurant dans le fait de me soumettre à ses envies, de lui laisser diriger le jeu.
Certes, une petite voix en moi me dit que ce n’est pas une bonne idée de le laisser rentrer chez moi, et encore moins de l'amener dans ma chambre, de le laisser me baiser dans ce lit où j'ai été , de le laisser accrocher sa présence, son odeur, son souvenir à chaque mur, à chaque meuble, à chaque objet.

Mais j’ai trop envie de lui. Et je suis prêt à tout pour le retenir.
« C’est à l’étage » je lui indique tout en lui montrant l’escalier « c’est la porte tout au fond du couloir ».
Il monte en premier. Je lui emboîte le pas. C’est toujours une expérience « éprouvante » de suivre un bogoss de près dans un escalier ; son parfum donne l’assaut à mes narines comme un shoot puissant.
Au bout du couloir, le bobrun s’arrête, dos au mur, pour me dégager le passage, pour que je l’introduise dans ma tanière à moi : lorsque je passe devant lui pour ouvrir la porte, nos shorts et nos genoux se frôlent, nos bras aussi. J’ai l’impression que ces simples frottements provoquent des étincelles sur ma peau ; je suis en train de m’embraser de désir, je bande à en exploser ma braguette.
Je rentre, je tiens la porte ; il passe devant moi, son parfum me frappe et me cogne une nouvelle fois, sa plastique m’assomme, son nouveau tatouage me liquéfie. Je referme la porte, il est dans ma chambre, et je ne suis plus maître de moi-même.
Le bogoss balaie ma petite tanière de son regard brun, profond ; puis, armé de cette assurance qui lui est propre, comme s’il était carrément chez lui, s’avance vers le lit ; il s’assoit sur le bord, les pieds bien plantés par terre, les jambes et les genoux écartés.
Et là, sans autre hésitation, avec un geste calculé, parfaitement maîtrisé, guidé par son insolente assurance de petit con modèle premium, il soulève légèrement le t-shirt, tête baissée, il défait lentement le bouton du short, puis la braguette ; il lève très légèrement la tête, lance un regard par en-dessous, un regard coquin et lubrique accompagné d'un petit haussement de sourcil et qui semble demander, simplement pour le plaisir du geste, "est-ce que je continue ?" ; puis, il rebaisse les yeux, écarte les pans du short pour dévoiler un boxer bleu et gris déformé par sa queue tendue ; nouveau coup d’œil incendiaire par en-dessous, petit sourire au coin des lèvres ; il soulève légèrement le bassin, pour permettre de faire un peu glisser le boxer à peine à mi-cuisses, ces dernières légèrement écartées ; il se penche légèrement en arrière et remonte un peu à nouveau le t-shirt d'une main, l'autre caressant négligemment et de façon provocante ses abdos, tout en offrant une vue sublime sur la bosse, fascinante, tentante, captivante ; son regard est transperçant, pénétrant, insolent, impertinent, accompagné de ce p’tit sourire sexy à mourir, un petit sourire qui se passe de mots pour exprimer un message d’une limpidité cristalline : "tu veux la voir, hein, t'as envie ?".
Je sais qu’il adore mesurer le pouvoir de séduction qu’il a sur moi ; ce qui explique certainement le fait que sa colère de samedi semble en bonne partie dissipée, laissant place à son côté charmeur.
Bien sûr que j’en ai envie. Et plutôt deux fois qu’une. Je m’avance vers lui, comme une aiguille attirée par un aimant.
Pendant ce temps, ses pieds s’activent pour se libérer réciproquement des baskets sans défaire les lacets (ça aussi, c’est du petit con, du petit con pressé de se faire sucer, qui plus est) ; son dos s’incline, ses coudes se plient pour maintenir son torse dans cette position qui me fait tant d’effet, le corps magnifique mi allongé, accoudé, le cou relevé, la chaînette abandonnée entre ses pecs moulés dans le t-shirt rouge.
Je le regarde, comme hypnotisé.
« Allez, suce-moi ! » il finit par me balancer sèchement.
Petit con, va, petit con qui ne perd jamais le nord ; petit con qui ne doute de rien ; petit con qui, me semble-t-il, aurait comme une envie de revanche sur une petite défaillance mal digérée.
Ce qui me ramène à la nuit de samedi à dimanche, et à ses souvenirs douloureux. Soudainement, la blessure de son « dégage ! » se fait ressentir plus vive que jamais.
Me voilà déchiré entre ma délirante envie de retrouver sa queue raide dans ma bouche et cette douleur persistante qui m’éloignerait définitivement de lui ; quand je le regarde, j’ai envie de le sucer ; quand je repense à son « dégage ! », j’ai envie de le frapper. C’est dur de ressentir des sensations aussi contrastantes vis-à-vis d’un seul et même garçon.
Mais lorsque je réalise qu’il est bien là, demi allongé sur mon lit, la queue prête à bondir de son boxer ; alors, le sucer devient une évidence.
Une demi seconde plus tard, je me libère de mon t-shirt et je me glisse à genoux entre ses cuisses musclées ; d’un geste plein d’urgence, mes deux mains s’activent d’un côté et de l’autre de son bassin, attnt son boxer, le font glisser le long de ses hanches ; son bassin se relève sans attendre.
Inspiré par tant de coopération, mes gestes se font précis, déterminés : très vite, le short et le boxer glissent le long de ses jambes, de ses chevilles, ses pieds se lèvent, je le débarrasse de ces vêtements devenus inutiles.
J’ai terriblement envie de revenir illico à sa queue tendue, de m’en occuper comme il se doit, de ressentir le frisson inouï de tenir son plaisir de mec dans ma bouche ; mais mon élan premier est freiné par un autre frisson, inattendu celui-ci, le frisson que j’ai ressenti en lui enlevant ses chaussettes.
Une envie insoupçonnée se manifeste en moi ; je regarde ce pied avec les orteils en dégradé régulier ; sur le haut, entre les orteils et la cheville, une légère pilosité aimante mon regard, titille mon odorat.
Je ressens une excitation inattendue à l’idée de sentir le corps de mon mâle baiseur à des endroits où mon nez ne s’est jamais encore aventuré.
Alors, je me laisse aller. Au point où je suis, je n’ai plus rien à perdre. Il est venu pour baiser, autant que je m’abandonne moi aussi à mes envies.
J’att son pied gauche, je le relève, je plie mon buste, je le plonge mon nez dans l’espace entre le gros orteil et le suivant ; et j’inspire, longuement, profondément.
Instantanément je reconnais l’odeur de sa peau, de son gel douche, mélangé à quelque chose d’un peu plus fort, une odeur de « chaud », comme de transpiration qui aurait comme « mijoté » dans l’espace clos de ses baskets. Ça sent les humeurs intenses et bien odorantes de jeune mâle.
Je ressens une chaleur inattendue monter à mon visage, ça m’enivre ; je passe mon nez dans chaque entre-doigts, impatient, fébrile ; j’ai vraiment envie d’aspirer chaque petite odeur.
J’att l’autre pied, je renifle chaque recoin de ce nouveau petit clavier d’orteils harmonieux.
Puis, une deuxième envie se manifeste, aussi violente et intense que la première.
Oui, j’ai envie de passer ma langue là où mon nez s’est tant plu. J’effleure d’abord du bout de la langue, je guette sa première réaction ; elle se manifeste sous la forme d’un petit frisson parcourant son corps. Le bogoss se relève et me regarde faire, sans rien trouver à redire. Mais lorsque nos regards se croisent, le sien repart aussitôt, brusquement.
Pourtant, il l’a l’air de bien kiffer. Confirmation par le fait que, quelques secondes plus tard, il laisse tomber son dos sur le matelas et il commence à se branler.
J’y vais de plus en plus franco, ma langue se déchaîne, elle lèche les orteils, entre les orteils, sur le haut du pied, sur les côtés, et même au-dessous. Un pied, puis l’autre.
Jérém se branle de plus en plus vite, il a vraiment l’air de kiffer ; et plus il kiffe, plus je kiffe. J’adore le surprendre, encore et encore.
Je sens qu’il se branle de plus en plus fort ; j’adore ; mais il ne faudrait pas qu’il se branle au point de jouir avant que j’aie pu le sucer comme il se doit.
Ma langue impatiente remonte le long de sa cheville, de son mollet puissant et finement poilu ; elle glisse à l’intérieur de son genou, continue imperturbable le long de sa cuisse, arrachant pendant son voyage de nombreux frissons au bogoss allongé sur mon lit.
Lorsque j’arrive à ses couilles, je m’attarde un instant à humer ses bourses, si douces, si lourdes, si rebondies, si pleines ; bonheur indicible de glisser mon nez et de capter toutes les petites odeurs au beau milieu de ces balloches alléchantes.
Puis, ma langue est inévitablement attirée entre ses fesses ; je les empoigne, je les écarte, son bassin bascule pour me permettre un meilleur accès ; j’adore sa coopération lorsqu’il s’agit de me faciliter la tache de lui offrir un max de plaisir.
Je sais qu’il kiffe ça, et j’ai envie de lui faire plaisir comme jamais ; ma langue se faufile entre ses fesses, elle est excitée, frétillante, gourmande ; je sens le bogoss frissonner, ahaner de plaisir, mélodie magique pour mes oreilles.
Je continue jusqu’à ce que sa main se pose sur ma nuque et m’attire violemment vers sa queue tendue, m’offrant par ailleurs une belle surprise, un léger filet de mouille suintant de son gland ; oh, putain, il est excité ; et moi je le suis d’autant plus, car je me dis qu’il a vraiment kiffé mon trip autour de ses pieds, et tout le reste.
Je prends enfin en bouche cette queue qui me fait tant envie ; je commence à le pomper avec une faim rageante. Je suis en manque. Et je me jette furieusement sur ma drogue.
Je n’arrive toujours pas encore à croire que c’est réel. Vraiment j’avais commencé à me faire à l’idée que je ne reverrai plus jamais ce sexe de ouf. Que je ne reverrai plus jamais mon Jérém.
Quel bonheur de retrouver sa plastique, son visage, sa voix, son odeur, sa présence ; son gabarit dans ma bouche, sa façon de prendre son pied, ses halètements, ses gestes familiers, la prise de ses mains puissantes ; le bonheur de retrouver enfin cette queue à nouveau fière et conquérante, après la petite défaillance de dimanche matin ; le plaisir d’assister à sa revanche, à la revanche de son ego masculin ; et, par-dessus tout, de voir qu’il a encore envie de me baiser, alors que je craignais que cela n’arrive plus.
J’ai chaud, je me libère de mes chaussures, de mon short et de mon boxer sans pour autant que ma bouche ne quitte son manche, raide comme jamais, ne serait-ce que l’espace d’un instant.
Je le pompe avec entrain, je le pompe comme il aime.
Le bogoss s’est remis en position accoudée, la tête relevée, je sens son regard sur moi ; oui, il me regarde le sucer, je sais qu’il adore ça, me mater pendant que je lui offre son plaisir de mec.
Je le suce avidement, je le suce dans ma chambre. Ça non plus je n’arrive pas encore à le croire.
Je le suce et je me dis que nos corps sont vraiment faits l’un pour l’autre ; son splendide corps de mec est fait pour jouir ; mon corps est fait pour provoquer et accueillir sa jouissance, pour jouir grâce à son corps à lui, grâce à son plaisir. Deux corps à la compatibilité parfaite.
Au gré de mes va et vient sur sa tige puissante, mon nez frôle parfois le coton de son beau t-shirt rouge ; putain qu’est-ce qu’il est sexy avec son t-shirt assorti à la couleur de sa casquette à l’envers ; je kiffe à mort de le pomper dans cette tenue de petit branleur sexy ; mais d’un autre côté, je meurs toute façon, d’envie de voir son nouveau tatouage en entier.
Hélas, le bogoss semble tellement accaparé par le plaisir de se faire sucer qu’il semble complètement avoir oublié de se débarrasser de son t-shirt.
Mais ça ne va pas se passer comme ça… je DOIS voir ce putain de tatouage en entier !!!
« Il est beau ton nouveau tatouage, très sexy ! » je finis par lui balancer, en quittant sa queue pendant un instant, tout en le branlant, en espérant lui donner envie de me montrer cette nouvelle merveille.
Je le regarde, allongé sur le matelas, les paupières lourdes traduisant son bonheur sensuel, la respiration profonde et excitée, la bouche entrouverte laissant échapper des halètements de plaisir ; Jérém est ailleurs, dans une dimension de plaisir masculin total ; il est si loin que ses mots ne doivent même pas l’atteindre. Aucune réaction ne vient de sa part.
Je n’insiste pas, je le reprends en bouche et je recommence à le pomper ; j’augmente la cadence, je décide de me lancer dans le grand bouquet final, cet ensemble de gestes et de caresses qui ont pour seul but de précipiter la jouissance d’un beau mâle ; dix jours que je suis en manque, je crève d’envie d’avoir son jus dans la bouche.
C’est une envie furieuse, violente. Rien que le fait de l’imaginer en train de jouir, de voir sa belle petite gueule au moment de l’orgasme, j’en ai des frissons dans tout le corps. Des frissons à m’en donne le tournis.
Mais pendant que je le suce tout en lui caressant les couilles, voilà que son bassin pivote, ses abdos se contractent, son torse se relève ; ses bras se plient pour ôter d’abord sa caquette, puis, pour attr son t-shirt par l’arrière du cou et le faire glisser le long de son torse : le geste est tellement « mec » que déjà j’ai envie de pleurer.
Le voilà enfin complètement à poil, mon bel étalon. Et là, ma curiosité est telle que je ne peux rien faire d’autre que d’arrêter de le sucer pour me relever et aller voir de près cette nouvelle merveille gravée sur sa peau.
Ce joli motif tribal, fin et racé à la fois, harmonieux mélange de lignes sinueuses et de lignes droites habilement entortillées, prenant naissance derrière son oreille droite et descendant à la verticale le long de son cou jusqu’à disparaître sous le t-shirt ; voilà que, une fois le t-shirt ôté, il continue tout le long de son épaule, remonte sur l’arrondi musclé au départ de son bras, le suit sur tout son développement pour terminer en pointe pile au milieu de son biceps, plus ou moins à la même hauteur que son brassard tatoué sur l’autre bras.
Nouveau tatouage de ouf, très mec, très sexy, comme pour souligner un peu plus, si besoin était, la perfection de sa plastique et la sexytude brûlante de sa personne.
Je ne peux m’empêcher de lâcher, comme un soupir libératoire :
« Putain, que c’est beau, Jérém… ».
« Alors, t’es content, tu l’as bien vu ? Maintenant vas-y, suce ! ».
Et, ce disant, joignant le geste à la parole, il appuie lourdement sur mes épaules pour m’obliger à me remettre à genoux.
Pourtant, après avoir vu ce tatouage, il n’a pas besoin de m’obliger à quoi que ce soit : j’avais horriblement envie de le faire jouir avant ; j’ai mille fois plus envie encore de le faire jouir après.
Il est là, complètement nu, beau comme un petit Dieu ; c’est la perfection, il n’y a pas d’autres mot ; il n’y a rien à ajouter à la beauté aveuglante de sa nudité… à part quelque chose qui pourrait encore plus la mettre en valeur, un petit truc, un détail que je trouverais sexy à mort.
Sa casquette rouge délavé abandonnée sur le lit, renversée, juste à côté de lui, me nargue.
« Tu veux pas remettre la casquette ? » je finis pas lui balancer.
« Et pourquoi donc ? ».
« Parce que tu es bandant à mort avec… » je décide d’y aller cash.
Oui, Jérém, sois à poil, mais… you can leave your hat on… Garde ta casquette sur ta tête, et garde la même au-delà de neuf semaines et demi.
Pourtant Jérém ne bouge pas une oreille, toujours accoudé en attendant que je le fasse jouir.
« Fais-moi jouir ! » il finit d’ailleurs par me balancer.
Je m’exécute, impatient d’exaucer son vœu. Mais alors que, tout accaparé par le bonheur de l’avoir en bouche, par cet orgasme que je sens approcher à grands pas, j’ai même oublié de le lui avoir demandé, le petit con tend sa main, il saisit la casquette par la visière et il l’enquille sur sa crinière brune ; à l’envers qui plus est, ça va sans dire.
Casquette à l’envers, le grain de beauté au creux du cou, la chaînette abandonnée sur sa peau mate, entre ses pecs délirants, les abdos finement ciselés et soulevés par la respiration, deux tatouages l’un plus sexy que l’autre : je ne vais pas tenir, je vais devoir le faire jouir sur le champ.
D’autant plus que je sens toujours et encore son regard sur moi, lourd, insistant, concupiscent ; je vois, je sens qu’il prend du plaisir grâce à ce que je fais à sa queue, mais je sais aussi qu’il prend du plaisir à me regarder faire, et à me voir le kiffer à ce point.
Je me dis que si non seulement il aime ce que je lui fais mais qu’en plus il aime me regarder le faire, c’est qu’il y prend vraiment goût ; et ce, même si je suis un mec ; peut-être même qu’il kiffe regarder parce que c’est moi qui lui fait ces trucs.
Je me sens chanceux. Il pourrait s’envoyer toutes les meufs qu’il veut et même, à la limite, tous les pd qu’il veut, et il vient chez moi pour me baiser, moi.
« Allez, pompe bien, vas-y, ça vient… ».
Mais alors que ma bouche savoure pleinement sa chance inouïe et s’apprête à recevoir le plus exquis des nectars, je sens mon entrejambe réclamer sa part de bonheur.
Avant de rentrer chez moi, le bogoss m’a dit qu’il n’avait pas le temps ; puis, alors que je venais de lui proposer une gâterie, qu’« il y a toujours le temps pour une pipe ». Dans tous les cas, j’ai l’impression qu’il est pressé, et qu’à tous les coups il ne jouira qu’une fois avant de se tirer.
Eternel dilemme, insolvable dilemme, lorsque la galipette est hâtée, le choix impossible entre l’envie de le sentir se répandre dans ma bouche, de sentir ses giclées lourdes, puissantes, chaudes bombarder mon palais, couler sur ma langue, dans ma gorge ; ou bien l’envie de me laisser défoncer comme il sait si bien faire, de me laisser féconder par sa puissance virile, de savoir que sa semence est au plus profond de moi ; sans hélas pouvoir y goûter.
« J’ai envie de toi… » je finis par lui balancer, ivre de lui.
« Tu veux que je te démonte le cul, hein ? ».
Je ne trouve rien à répondre, à part un hochement de la tête, sorte de supplication silencieuse.
« Vas-y, suce, ça va vite venir… ».
Puis, devant mon hésitation :
« Fais-moi jouir et avale, je te baise après… ».
Cool, apparemment il n’est pas aussi pressé que je le pensais. J’adore.
Je le pompe à fond, bien décidé à le faire jouir et à l’avaler comme il me l’a consigné.
Très vite, des spasmes dans sa respiration et des petites contractions de sa queue m’annoncent l’arrivée imminente de son orgasme.
Et là, alors que je m’emploie pour goûter à la manifestation liquide et chaude de son plaisir, son buste se relève précipitamment, sa main me repousse d’un mouvement brusque. Surpris, je recule un peu, toujours à genoux. Le bogoss se met debout, tout en se branlant. Nu, avec sa casquette à l’envers sur sa tête, il me domine de toute sa taille et sa musculature. Mon bobrun est droitier mais il se branle de la main gauche. Il se branle à fond ; et c’est beau.
« Vas-y, sors ta langue, tu vas tout prendre… ».
Ah oui, il veut la jouer comme ça… il est chaud mon Jérém aujourd’hui. Et qu’est-ce que c’est bon de le sentir exprimer ses envies avec cette fermeté virile, le ton de la voix rendu encore plus sec et directif par l’urgence de son excitation extrême.
Je m’exécute, j’avance mon buste, je tire ma langue ; il avance son bassin, approche son gland.
Et là, sur un enchaînement de râles aussi puissants que maitrisés, il charge ma langue de bons traits brûlants, copieux et un peu salés ; quel bonheur de retrouver la puissance de ses giclées et ce goût si chaud, si piquant, si familier.
J’ai l'impression de boire le nectar des Dieux, une sorte de liqueur magique renfermant l'essence même de sa bogossitude.
Le bobrun vise ma langue ; mais, l’esprit débordé par l’orgasme, ses mouvements sont de moins en moins contrôlés ; ses giclées sont tellement puissantes qu’elles éclaboussent mes lèvres, ma joue, mon cou.
Puis, au gré d’un mouvement incontrôlé, ou pas, il recule un peu son bassin ; ce qui fait que ses dernières giclées vont aller asperger mon torse, et même tremper ma queue.
Ses derniers jets s’enchaînent de façon spectaculaire, j’ai l’impression que ça ne va jamais s’arrêter. Vraiment, il avait les couilles bien pleines le bobrun.
Le bogoss vient tout juste de finir de décharger que déjà il amorce le mouvement de s’éloigner. Insatiable de son jus, je porte une main sur sa cuisse, si ferme, pour le retenir ; j’avance mon buste, je reprends son gland en bouche pour bien le nettoyer, pour savourer chaque goutte, chaque moindre trace de son jus, pour en capter toute la saveur, tous les arômes de sa virilité, comme si c'était un moyen non seulement de goûter, mais de s'approprier une part de cette virilité, de sa sexytude.
Le bogoss me laisse faire un court instant, puis il se dégage d’un geste plutôt sec ; il att son boxer et son t-shirt ; quel dommage de cacher cette nudité spectaculaire. Je me dis que le bogoss doit se sentir moins à l’aise que dans les murs de l’appart de la rue de la Colombette. Ou alors, il va se tirer tout de suite, contrairement à ce qu’il vient d’annoncer.
Il passe le boxer, le t-shirt et la casquette sur sa tête, à l’envers : petit con, va. Heureusement, son strip-tease à l’envers s’arrête là.
« Je peux fumer ? ».
C’est la première fois qu’il me demande la permission de faire quelque chose. Et même si je sais que je ne pourrais pas le lui refuser, quand bien même je le voulais, je suis touché.
« Oui, bien sûr ! », je trouve naturel de lui faire plaisir.
Le bogoss s’avance vers la fenêtre et l’ouvre, allume sa clope et une nuée de fumée se dégage aussitôt autour de lui. L’épaule appuyée contre le montant de la fenêtre, avec ce t-shirt parfaitement coupé sur sa plastique, les deux tatouages dépassant de chaque manchette et, pour l’un d’entre eux, remontant jusqu’à son oreille gauche, la casquette diaboliquement posée à l’envers, ce boxer mettant en valeur son joli cul outrageusement rebondi… ce mec est juste à bouffer.
Pendant ce temps, j’att mon t-shirt et je m’en sers pour éponger mon visage, mon torse et ma queue des éclaboussures du jus de bogoss.
Puis, je m’assois sur le lit, dos contre les oreillers, le regard rivé sur ce magnifique tableau que j’appellerais, à la mode impressionniste, « Paysage avec bobrun après l’orgasme ».
Oui, je m’installe confortablement pour profiter de cette magnifique vision, pour jouir de l’image de cet apollon qui vient de jouir, cette image incrustée dans le cadre insolite de ma chambre d’.
Il fume lentement, en silence, face à la fenêtre, ce qui me laisse tout le loisir de mater ce magnifique dos en V, ses épaules puissantes.
J’ai envie de lui parler, envie qu’il me regarde, qu’il me considère un minimum ; mais, comme d’habitude, je ne sais pas par où commencer pour ne pas paraître ridicule et/ou pour éviter de me faire jeter. J’ai l’impression que tous les sujets que je pourrais aborder, du moins ceux qui me viennent à l’esprit – son déménagement, notre pote Thibault, et, à fortiori, le présent et l’avenir de notre relation – pourraient casser la magie du moment et le faire partir.
Les secondes, les minutes s’égrènent. Sa cigarette dure un long moment. Ma fantaisie galope. Je sais bien de quoi il est capable ce jeune étalon, coup sur coup, avec juste une cigarette en guise de temps de récupération.
Je crois bien qu’il ne va pas manquer à sa promesse de « deuxième mi-temps » sexuelle car je le sens bien chaud aujourd’hui ; et puis, s’il avait voulu partir de suite, sa cigarette il aurait pu la fumer dans la rue, nous épargnant ce silence gênant.
La cigarette se termine enfin. Le bogoss referme la fenêtre et se retourne. Son regard de b(r)aise est là, il cherche, aimante, pénètre le mien. Rien qu’un regard et je suis déjà à lui.
Je n’ai pas bougé de ma position, assis contre la tête du lit ; j’ai très envie qu’il me prenne par devant, très envie de le regarder en train de me tringler, très envie de le voir jouir.
Je crois que je ne connais rien de plus beau que de voir Jérém en train de jouir en moi ; j’adore voir ce p’tit mâle un brin macho et arrogant me pilonner, ne pensant qu’a son plaisir de p’tit mec. Et les mots crus, la vulgarité dont il sait faire preuve parfois, rendent évidemment la chose doublement excitante.
Le bogoss approche du lit, tout en ôtant à nouveau sa casquette, son t-shirt, son boxer avec des gestes inconscients, rapides, anodins, mais très « mec » ; magnifique vision, l’image de mon Jérém en train de se balader à poil dans ma chambre, en train de monter sur mon lit pour venir me monter.
Sa queue tout juste libérée de son boxer, donne déjà l’impression d’avoir bien retrouvé la forme. Le petit con à la queue inépuisable est définitivement de retour.
« Vas-y, mets-toi sur le ventre ! » je l’entends me balancer.
J’adore entendre ses envies, ses ordres. Et j’adore les exécuter. Pourtant, j’ai vraiment envie d’assister au spectacle grandiose de ce putain de bogoss en train de me démonter.
Alors, je tente de m’affirmer :
« J’aimerais dans ce sens… ».
« M’en fiche, si tu veux te faire sauter, tu te mets sur le ventre… ».
Je n’aurai jamais le dessus sur Jérém. Avec lui c’est à prendre ou à quitter.
Alors, je m’exécute. Le contrarier, ce serait le voir partir sur le champ. Et ça, je ne veux pas : j’ai trop envie de lui.
Ses mains empoignent fermement mes fesses ; il crache sur ma rondelle, copieusement, puissamment ; ses doigts se glissent dans mon entrecuisse, son majeur me pénètre pour lubrifier le passage et préparer l’entrée de son bel engin.
Ses mains empoignent à nouveau mes fesses, les écartent, ses pouces ouvrent les parois de mon entrée de plaisir, s’y faufilent, provoquant en moi des frissons géants ; c’est la première fois qu’il me fait ça, et c’est rudement bon.
Et lorsque le gland remplace ses pouces, sa queue glisse en moi sans trop de difficulté.
Définitivement, mon entrée de plaisir est faite pour recevoir cet engin dur comme du béton armé.
Il commence à me tringler ; son gland laboure mes entrailles, sa queue martèle mon trou vibrant ; ses couilles frappent violemment mon entrejambe ; ses coups de reins me secouent de fond en comble, sa puissance et sa fougue de jeune étalon me défoncent, me démontent carrément ; sa queue me remplit, m’envahit, me comble, me fait du bien. Ces retrouvailles sexuelles me font un bien fou.
Mon Jérém sait manier sa queue comme personne, et au fil de ses coups de reins je ne suis plus qu’une torche qui brûle de plaisir.
Vraiment, le sexe avec mon Jérém est une drogue puissante qui me met dans un état second, dans un état d’altération de la conscience. Je ne suis plus maître de moi. Mon maître, c’est Jérém. Et ma drogue, c’est sa queue.
D’autant plus que ça fait dix jours que je ne l’ai pas senti en moi, d’autant plus que ses mains agrippent désormais solidement mes épaules pour prendre appui et envoyer des coups de queue de plus en plus profonds et puissants. C’est tellement bon. Sacré couillu, putain…
Et alors que je chauffe depuis un long moment, soudainement je m’embrase : les décharges électriques provoquées par les frottements de sa queue dans mon entrecuisse se propagent sur toute ma peau, rebondissent illico dans mes tétons, elles explosent dans mon cerveau dans un grand feu d’artifice ; et je sens la boule brûlante monter de mon bas ventre.
Pendant un instant, qui me paraît une éternité, je suis suspendu entre l’excitation extrême et l’attente d’un plaisir qui s’annonce si intense que mon corps semble comme effrayé de le sentir passer. Ma respiration semble s’arrêter, mon cœur avec.
Et puis, je jouis. Je sens ma rondelle se contracter autour de sa queue au gré de mes éjaculations. Le plaisir est tellement intense que sans m’en rendre compte, mes râles de bonheur doivent dépasser le seuil de décence pour un logement en ville ; ça doit être pour cette raison que le bogoss porte sa main sur ma bouche pour me bâillonner, tout en me pilonnant de plus en plus puissamment. J’adore.
Un instant plus tard, il jouit à son tour dans un grand râle, le rugissement de sa jouissance ; nos jouissances s’enchaînent ; et là, faute de le voir, je le sens presque jouir, déverser sa bogossitude, sa puissance virile en moi.
La tempête de sa jouissance passée, le bogoss s’affale sur moi, le front trempé posé entre mes omoplates. Mais cela ne dure qu’un court instant, le temps de revenir à lui.
Très vite, il sort de moi, s’allonge sur le lit ; enfin, il se laisse tomber lourdement à côté de moi, visiblement épuisé, la respiration rapide et profonde, tout transpirant, tremblant, la déglutition bruyante et nerveuse, son beau corps semblant parcouru à son tour par de décharges électriques puissantes se traduisant par de petits gestes incontrôlés de ses membres.
Il reste là, allongé à côté de moi pendant un petit moment, sans apparemment avoir la force de filer direct à l’inévitable cigarette.
Je mate ce beau mâle baiseur, allongé sur mon lit, à côté de moi, dans son plus simple appareil ; je mate cette queue brillante et brûlante de son jus et qui ne débande toujours pas, je mate ces couilles désormais bien soulagées mais toujours aussi rebondies.
Je le regarde et j’ai l’impression qu’il est aussi ivre de plaisir que moi, aussi tremblant, chaud, épuisé, bouleversé que moi.
Je suis tellement ivre de lui et ce qu’il vient de me faire, cet orgasme provoqué juste en me pilonnant avec sa queue, que je ne peux m’empêcher de lui lancer :
« Tu me rends fou, Jérém… ».
Mon intention est juste celle d’exprimer mon ressenti profond, et de flatter son ego de mâle par la même occasion. Pourtant, mes mots n’ont pas dû avoir l’effet escompté dans la tête du bobrun.
Jérém se lève dans la seconde qui suit, pour cacher dare-dare sa magnifique nudité sous son boxer ; décidemment, le match « à l’extérieur » le rend bien pudique par rapport au match « à domicile ».
Le bogoss est déjà en train de ramasser son t-shirt, c'est-à-dire de préparer son départ. Toujours en silence.
Je n’ai pas envie de le voir partir si vite ; je tente le tout pour tout, une fois de plus, pour le retenir :
« Tu veux boire quelque chose ? ».
« Non, je vais y aller… ».
Est-ce qu’il est vraiment pressé ? Mais pour quelle raison le serait-il ? Au fond, il ne travaille pas aujourd’hui…
« Je vais y aller… », fait-il tout en tournant son t-shirt dans ses mains pour trouver le bon sens.
Ses bras commencent à glisser dans le t-shirt, lorsque le bogoss s’en débarrasse à nouveau et l’abandonne sur le lit. Il a l’air d’avoir très chaud.
« Elle est où la salle de bain ? » il me lance alors.
« C’est la porte en face, un peu sur la droite… ».
Jérém fait le tour du lit, passe la porte sans la refermer derrière lui, traverse le couloir, rentre dans la salle de bain ; un instant plus tard, je l’entends uriner, j’entends son jet dru tomber dans la cuvette ; soudainement, je repense à son pipi au bord du canal, deux jours plus tôt, les jambes un peu écartées, le bassin en avant, le dos en arrière, le visage au ciel, dans cette position dite « plus mec, tu meurs ».
Le bruit esquisse assez finement une image dont je suis privé.
Le jet se tarit petit à petit, je tends l’oreille pour capter le bruit des toutes dernières gouttes tombant dans l’eau de la cuvette, avant que la chasse ne sonne comme le générique de fin de ce magnifique petit spectacle.
Il revient dans la chambre tout muscles, chaînette, tatouages et boxer dehors ; et très vite, son t-shirt glisse sur son torse de malade.
Je le regarde attr son short et je suis saisi par une tristesse grandissante ; dans un instant il sera habillé, prêt à partir, dans un instant il descendra l’escalier, il passera la porte d’entrée et il repartira loin de moi.
Je tente de gagner quelques instants en accrochant son attention avec une conversation :
« Il semblerait que tu déménages, alors ? ».
« Comment tu sais ? ».
« J’ai vu les cartons dans ton appart… ».
« Ouais… ».
« T’as trouvé un autre appart ? » je bluffe.
« Non, pas encore, je m’installe chez Thib pendant quelques temps… ».
Il est encore là et déjà je sens un énorme sentiment de solitude et d’abandon me submerger, me terrasser ; il est encore là et il me manque déjà ; plus je couche avec lui, plus mon envie se fait dévorante ; coucher avec lui, c’est comme essayer d’éteindre un feu avec de l’essence.
J’ai envie de savoir que je vais le revoir, j’en ai besoin. Soudainement, une idée s’illumine dans ma tête. Je viens de penser qu’en ce moment, en semaine, maman ne rentre jamais avant 18 heures.
« Je suis seul tous les après-midis, jusqu’à 18 heures… tu reviens quand tu veux… enfin, si tu veux… ».
Oui, j’ai besoin de savoir que je vais le revoir, même si c’est chez moi, et que je sais que ce n’est pas une bonne idée ; mais je ne peux pas me passer de lui.
Le bobrun me regarde, me toise en silence pendant une poignée de secondes. Dans son regard, toujours cette assurance du mec qui se sent désiré et qu’il hume le désir qu’il inspire, l’ivresse du pouvoir qu’il détient grâce à son charme et à sa puissance virile.
« Si je reviens… » il finit par me servir « c’est pour faire ce qu’on a fait aujourd’hui, rien d’autre… ».
Je ne sais trop quoi lui répondre, je me sens en équilibre instable sur un fil invisible entre déception sentimentale et envie des sens.
« T’as compris ? » il insiste.
Mon corps vibre encore de plaisir, j’en tremble presque ; le plaisir sexuel que ce mec m’apporte est violent, à chaque fois il me retourne comme une chaussette, il me secoue de fond en comble ; le simple fait de savoir qu’il vient de jouir en moi me rend complètement fou ; sa queue me rend complètement soumis à lui.
« Ouais… j’ai saisi… » je finis pas lui répondre.
« Ca te plait, ce que je te fais, hein ? ».
« Tu fais ça comme un Dieu, tu es un vrai mâle… ».
« Personne ne te fait ce que je te fais, hein ? ».
« Non, personne… ».
Pas de réponse de sa part, mais petit sourire de fierté « sous la moustache » qu’il essaie de cacher sans vraiment y parvenir.
« Si tu me saoules, tu me revois plus… ».
« T’es qu’un emmerdeur… ».
« Mais un emmerdeur qui te baise comme un Dieu… ».
Je ne réponds rien, mais je sais qu’il a raison, et qu’il le sait.
Il finit de se rhabiller et, pendant qu’il fume une nouvelle cigarette, je me rhabille aussi.
Marcher derrière mon mâle reproducteur dans l’escalier est une véritable olfactive, tout autant en descendant qu’en montant : envie de mordiller tout doucement ses oreilles, envie de poser plein de bisous sur son cou, et tout particulièrement sur la partie « émergée » de son nouveau tatouage ; envie de lui sauter dessus et de recommencer d’autres galipettes, encore et encore.
Lorsque nous arrivons dans l’entrée, je ne peux résister : je m’approche de lui et je lui pose deux smacks dans le cou sur son nouveau tatouage.
Le bogoss s’arrête. Encouragé, j’en pose deux autres. Et là, je l’entends me balancer :
« T’as fini ? ».
« Oui, mais uniquement parce que tu en as déjà marre, sinon je pourrais continuer longtemps… » je me surprends à lui répondre.
Le bogoss att la poignée de la porte. Soudainement, je réalise qu’une question me taraude l’esprit depuis tout à l’heure, une question maintenue en arrière-plan dans ma tête par l’aveuglement de sa présence.
« Comment t’as trouvé où j’habitais ? ».
« Une fois tu m’avais dit le nom de ta rue… ».
« Mais cette rue est très longue… ».
« Tu m’avais dit que toi aussi tu habitais à côté d’une épicerie… ».
« Ok… » je fais, étonné qu’il ait retenu ce détail que je ne me souviens même pas de lui avoir confié.
« Salut » il me lance froidement, avant de repartir en direction du centre-ville.
« Salut… » je lui réponds, abasourdi, alors que je ne suis même pas sûr qu’il ait entendu.
Je n’avais pas prévu ce déchirement en le faisant venir chez moi, le déchirement de le voir partir si vite : jusque-là, c’était toujours moi qui avais dû partir après nos galipettes ; j’avais hésité parfois, car c’était toujours à contre-cœur que je quittais ce bout de Paradis sur terre qu’était pour moi l’appart rue de la Colombette.
En revanche, lui il n’hésite pas ; il est venu, il a vu que j’avais envie de lui, il a tiré son coup et il se casse. Veni, vidi, baisi, parti.
Je le regarde marcher, beau comme un dieu, avec son t-shirt moulant, avec sa casquette à l’envers, je le regarde repartir avec les couilles bien plus légères que lorsqu’il est arrivé.
Mon attention se fige une dernière fois sur son cou et sur ce nouveau tatouage qui me rend dingue ; magnifique tatouage, bien qu’il représente à mes yeux un changement chez Jérém, soulignant le fait qu’il est en train d’évoluer, comme annonçant sa nouvelle vie, dans laquelle ma place est toujours aussi incertaine.
Il vient tout juste de me baiser et il me manque déjà. Il vient tout juste de partir et il me manque déjà. Est-ce qu’il va vraiment revenir ? On a beau changer de décor, de « table de jeu » : toutes les cartes sont toujours dans ses mains.
C’est si bon le sexe avec lui, mais je trouve si dommage de devoir me « contenter » de ça.
Jérém vient de disparaître de ma vue et je me rends compte que, perturbé par son apparition et par sa présence, je ne l’ai même pas remercié pour m’avoir ramené mon portable.

Dans le prochain épisode :

La nuit suivante ces retrouvailles sexuelles avec mon bobrun, j’ai du mal à trouver le sommeil. J’ai beau me branler, plusieurs fois même ; quelque chose me tracasse, m’angoisse, me culpabilise.
Les effets de la présence de mon bomâle s’estompant du fait de l’absence, mes pensées gagnent enfin en lucidité.
La nuit porte conseil. Mais avant que le conseil ne se manifeste, il faut passer par la case « tracas ». Oui, lorsque je repense à la venue de Jérém, je sens qu’au-delà de l’intense bonheur sensuel provoqué par nos ébats, j’ai l’impression d’avoir plutôt œuvré pour l’éloigner que pour l’apprivoiser. La sensation d’avoir gâche une occasion de plus pour changer notre relation.
En repensant à certains de mes mots et de mes attitudes, j’ai envie de me coller des baffes.
Une question me taraude l’esprit : est-ce que le fait que notre histoire n’aille pas dans la direction que je souhaite, ne tient pas en grande partie à moi ?
Une question qui va de pair avec une encore plus importante : est-ce qu’il est vraiment utile d’attendre de l’autre ce dont on a envie ?

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